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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 22 juin 2012

Le compte rendu de cette réunion sera disponible prochainement.

La journée annuelle des Fasti aura lieu le vendredi 22 mars 2019 à Paris, aux Archives nationales, salle d’Albâtre (entrée CARAN), de 10h à 17h.

Ordre du jour et programme.

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Colloques, rencontres, parutions et soutenances de travaux universitaires concernant le clergé séculier du bas Moyen Âge sont ici répertoriés. Vous en trouverez ci-dessous une liste indicative. On se reportera aussi au site du réseau Episcopus. Society for the Study of Bishops and Secular Clergy in the Middle Ages.

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Outre les partenaires institutionnels issus de l'ex GDR SALVE, d'autres entreprises ont entretenu ou entretiennent des relations étroites avec les Fasti, sur lesquels elles sont venues se greffer.

 

PICRI

Plusieurs membres des Fasti sont intervenus dans le projet PICRI (Partenariat institution-citoyens pour la recherche et l'innovation) « Meaux, une cathédrale au cœur de la ville » (UMR LAMOP et Région Île-de-France). Il a permis l’élaboration d’une base de données.

Ce projet a été dirigé par Christine Barralis et Pierre Charon (Société historique de Meaux et de sa région). Hélène Millet et Georges Asselineau (Bibliothèque diocésaine) étaient membres du comité de pilotage.

Les thèmes ont été les suivants :

  • L'implication du chapitre cathédral de Meaux et de ses membres dans la vie sociale et politique de la cité meldoise du XIe s. à 1789.
  • Le fonctionnement du chapitre cathédral : origines et sens de ses pratiques administratives et religieuses ; rôle du chapitre dans les modes de dévotion de la société meldoise.

 

CORELPA (2007-2011)

Les Fasti ont été partenaires du programme « Corpus électronique des lettres des papes des XIIIe et XIVe siècles », financé par l’Agence nationale de la recherche. Inauguré en janvier 2007, ce programme associait l’UMR 5648 (CIHAM),l'IRHT, l'EFR, l’EA 3152 (Université d’Avignon) et les Éditions Brepols. Il était coordonné par Jacques Chiffoleau. Il en résulta la base de données Ut per litteras apostolicas qui met en ligne les lettres pontificales et permet une série de requêtes. La participation du LAMOP et des Fasti au projet consistait en l’étude de l’efficacité des décisions pontificales. Il s’agissait de procéder à la confrontation des renseignements recueillis dans les sources locales aux interventions pontificales en matière bénéficiale. Au cours de leurs réunions bisannuelles, les membres des Fasti ont à plusieurs reprises fait le point sur les procédures d’interrogation de la base Ut per litteras apostolicas en vue d’obtenir des réponses mieux ciblées au requêtage. Prévue initialement, la mise en relation des bases de données Ut per litteras apostolicas et Fasti Ecclesiae Gallicanae n’a pas abouti. En revanche, la refonte du logiciel Fasti par Stéphane Raux fut financée dans le cadre de CORELPA. Ce programme s’est prolongé dans le cadre d’un axe de recherche de l’École française de Rome.

 

 

Union européenne

Hélène Millet avait coordonné le projet Legacy, présenté sans succès auprès du programme européen « eContent-plus » en 2008. Le réseau ainsi constitué a cependant donné naissance à un GDRE (Groupement de recherche européen, financé par le CNRS), intitulé Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l'héritage des clercs médiévaux, animé par Dominique Iogna-Prat et Fabrice Delivré (2010-2012).

 

Stalles

Kristiane Lemé-Hébuterne, docteur en histoire et collaboratrice des Fasti, mène des recherches concernant l'iconographie de la fin du Moyen Âge et des débuts de la Renaissance en France (XVe-XVIe siècles), particulièrement à travers l’étude des stalles et des sculptures qui les ornent. Outre son implication au sein des Fasti, elle est l’un des membres fondateurs de l'association Stalles de Picardie. Outre ses travaux sur le nord de la France, Kristiane Lemé-Hébuterne conduit une étude sur les stalles des cathédrales d’Embrun et de Vence dans le cadre d’un programme collectif.

 

Collégiales

Constituée d'une vingtaine de chercheurs (professeurs, maîtres de conférences, enseignants du secondaire, doctorants, bibliothécaires, archivistes), l’équipe avait en charge l’un des sous-axes du laboratoire LAMOP, « histoire des collégiales médiévales » (axe VI, « l’Église, corps social, XIIe-XVIe siècles) » et relève désormais du thème Réseaux et communautés.

Elle se réunit deux fois par an, une fois en hiver à Paris pour une journée et une fois en été en province pour un week-end. Les réunions se composent soit d’un bilan sur l’avancée du travail commun et sur ses modalités, soit d’une journée d'études sur un thème afférent au projet et donnant lieu à publication, ainsi que d’une visite des églises collégiales de la région d’accueil.

Le principal projet scientifique est l'établissement d'un répertoire des collégiales séculières qui ont vu le jour durant la période médiévale. Le cadre géographique précis est celui des diocèses dans leurs frontières médiévales, dont une partie au moins des paroisses étaient en France au début du XVIe siècle ou le sont actuellement. Le répertoire commence au concile d’Aix de 816 (les établissements nés avant 816 ne sont retenus que s’ils ont perduré) et s’achève en 1530. Il se présente sous forme de base de données XML. Désormais, le groupe Collégiales est intégré au programme COL&MON financé par l’Agence nationale de la recherche.

 

 

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Contenu du volume :

  • X+426 pages
Cette notice sera fort brève, la parution presque simultanée en 2020-2021 des tomes 20 et 21 concernant les diocèses d’Évreux et de Clermont me dispensant de répéter ici le bilan dressé dans la note du premier. On doit le présent volume à Henri Hours, auteur de celui de Besançon paru en 1998. Il complète avec bonheur ceux de Rodez et de Mende au sein de la vaste province ecclésiastique de Bourges. Il est redevable à Jean-Baptiste Lebigue d’adopter une perspective originale ausein de la collection, en exploitant les sources liturgiques a n de saisir les usages du chapitre de Clermont. C’est là un apport d’autant plus précieux que l’étude des pratiques liturgiques est rarement mise en perspective avec celle des communautés séculières dans la moyenne durée. Certes, comme l’évoque Henri Hours dans son avant-propos, la récente parution d’un fort volume collectif sur la cathédrale de Clermont a rendu inutile ici l’examen de l’édi ce et de son quartier. Cette collection qui compte bon nombre de collaborateurs des Fasti parmi ses auteurs s’articule très heureusement avec la nôtre, même si son dessein est différent. Mais une place est ici ménagée à l’examen de l’iconographie des vitraux de la cathédrale, en lien avec l’histoire des structures du chapitre et de ses relations avec l’évêque. Enfin, Clermont s’attache après Agen, Rodez, Poitiers et Narbonne à des diocèses qui connurent des remembrements territoriaux et institutionnels en 1317-1318. Les Fasti progressent peu à peu vers les régions méridionales. Avec celui de Narbonne paru en 2019, puisse le présent volume conforter un renouveau de la recherche sur les chapitres cathédraux des pays de langue d’oc !

À Rognac, le 1er septembre 2020
Thierry Pécout

 
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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 22 juin 2007

 

Nouvelles

Soutenance de thèse : Jacques Madignier , Le chapitre cathédral d'Autun du XIe siècle à la fin du XIVe siècle

Départ et arrivées : Janine Mathieu quitte la vie professionnelle et le Centre d'histoire pontificale d'Avignon. Elle a promis de se consacrer désormais au diocèse de Carcassonne ! Nous lui sommes tous très reconnaissants des copieuses informations qu'elle nous a si souvent transmises. C'est Laurent Vallière qui va la remplacer. Notre collaboration avec le Centre pontifical et Ut per litteras apostolicas passe désormais par le programme CORELPA.

Le CDD destiné à un informaticien dans le cadre de ce programme a permis le recrutement de Stéphane Raux pour 10 mois, à compter de novembre 2007.

Livres : Les cartulaires méridionaux , D. Le Blévec dir., Paris, 2006, peuvent être acquis auprès de Mme Martin (chèque à l'ordre de H. Millet) au prix de 28 €.

Les collaborateurs des Fasti peuvent se procurer les volumes de la collection à un tarif préférentiel. Se renseigner auprès de Madame Martin.

Bibliothèque : Willy Morice a pu reprendre ses fonctions. La salle G 687 (tél : 01 40 46 31 73) est à nouveau ouverte régulièrement. Sont entrés depuis peu dans la bibliothèque, grâce à André Vauchez, toute la collection des Pouillés et quelques volumes de l'Histoire littéraire de la France.

Colloques : Une troisième journée sur les évêques, organisée par le LAMOP, aura lieu à Paris le 2 février (programme et communications des journées précédentes consultables sur le site du LAMOP).

Un colloque : « Cathédrale et pèlerinage », organisé conjointement par le GDR et l'Université de Paris X Nanterre, se tiendra les 28-29 mars 2008 à Nanterre.

Les légats, un colloque du LAMOP en préparation pour février 2009.

 

Le projet européen

Le programme « Infrastructure » oblige à forcer la note technologique. Jacques Chiffoleau , porteur d'un projet sur le gouvernement central de l'Eglise, a également manifesté son intérêt pour ce programme. Nous devrons alors nous entendre, car il n'y aura sûrement pas la place pour deux projets aussi proches. Il faut continuer à explorer la sphère des contrats européens et à nouer des contacts avec des collègues étrangers.

 

Ateliers sur la base FEG

Ils ont suscité de nouvelles vocations. Mais les demandeurs d'accès ne se sont pas encore tous jetés à l'eau. Actuellement, 28 diocèses sont en travail sur le site. Cela veut aussi dire que 102 sont en attente !

Avant de vous lancer, vérifiez que vous disposez de la version 2007 du « Petit guide ».

 

Le chapitre de Maurienne (Gabrielle Michaux)

Le diocèse de Maurienne fait partie de la province de Vienne. Il est situé en terre d'Empire ; les comtes puis ducs de Savoie partagent le pouvoir sur cette vallée alpine avec l'évêque et le chapitre. Le diocèse compte 98 paroisses et le chapitre, séculier, 18 prébendes, qui sont désignées par un nom de lieu.

Les principales sources sont un obituaire, un inventaire du trésor et des statuts.

 

Le comte de Savoie a renoncé à son droit de régale en 1248. A partir de 1441, l'évêque n'a plus résidé. De l'officialité, on ne connaît que quelques noms d'officiaux.

Les dignitaires sont au nombre de trois : le doyen (disparu au XVe siècle), le sacristain et le chantre. Trois cas particuliers : l'église paroissiale Notre-Dame forme une prébende à partir de 1250 ; le prévôt de la collégiale d'Aiguebelle (la seule du diocèse, fondée en 1258) est chanoine ; un canonicat est créé en 1489 pour le duc de Savoie.

Entre 1245 et 1320, une princesse savoyarde étant devenue reine d'Angleterre, il y eut un recrutement anglais au chapitre et des savoyards sont partis en Angleterre (surtout Hereford).

Autour de la cathédrale Saint-Jean Baptiste , le quartier canonial est fermé, avec des maisons individuelles depuis le début du XIII e siècle.

 

Prélats et chanoines de Gascogne à l'époque du Grand Schisme (Hugues Labarthe)

La présentation était accompagnée de nombreuses cartes permettant de visualiser les limites diocésaines, les lignes de partage entre France et Angleterre ainsi que les principautés (Albret, Armagnac, Foix). Sur cette toile de fond, les obédiences sont venues se superposer, créant souvent des schismes épiscopaux.

Les sources ne sont pas homogènes. A Bayonne, on connaît 70% de l'effectif capitulaire grâce à un conflit sur la dîme du cidre. Le « livre rouge » d'Aire couvrant la période 1390-1420 a été retrouvé.

Les chapitres ont des profils institutionnels très différents les uns des autres. Beaucoup de chapitres sont OSA. Il peut y avoir de 10 (Aire, Dax) à 24 chanoines (Bordeaux), des prébendes ou des portions canoniales, beaucoup d'archidiacres (14 à Auch) ou pas du tout (Bayonne). Les revenus oscillent entre 30 et 200 lt.

Le schisme a parfois généré des conflits spectaculaires : 4 chanoines de Bayonne voulant rester avignonnais sont partis à St-Jean Pied-de-Port.

 

La base spécifique au chapitre de Meaux (Christine Barralis)

Meaux a fait l'objet d'un contrat spécifique de la Région Île de France : un PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et l'innnovation), intitulé « Meaux, une cathédrale au cœur de la ville ». Le LAMOP y est lié à la Société historique de Meaux et sa région pour 3 ans (2006-2009).

A partir du site des Fasti ont donc été greffés sur la base de données des modules complémentaires permettant de lier des individus à des ressources immobilières. Les immeubles sont décrits et localisés dans des fiches évolutives.

Faute de temps, l'exposé sur les travaux du groupe « Collégilaes » par Anne Massoni a été reporté à la prochaine réunion.

Compte rendu rédigé par Gaétan Pierrard et Hélène Millet

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 25 juin 2004

 

Informations générales

Mathieu Desachy vient de soutenir sa thèse à Paris I : « Cité des hommes. Le chapitre cathédral Notre-Dame de Rodez (1215-1562) ».

Le séminaire de Jacques Verger et Hélène Millet (6 vendredis par an, 10h-12h à l’ENS rue d’Ulm) change de thème. Après la problématique de la réforme, ce sera désormais « L’Église et les églises ». Les différentes équipes du GDR Salvé seront invitées à y présenter leurs travaux à tour de rôle. Programme envoyé sur demande par Mme Martin. Les Fasti seront sollicités l’an prochain pour traiter de la place du chapitre cathédral dans l’Église d’un diocèse et son rôle auprès des autres églises.

Un cycle de formation à la liturgie comportant des sessions sur le calendrier, la messe et le bréviaire a été donné en 2003-2004 à l’IRHT par Jean-Baptiste Lebigue. Ce dernier serait prêt à le répéter pour l’équipe des Fasti, en l’adaptant à ses problèmes. Comme 24 personnes ont manifesté leur intérêt, un stage jumelé à l’une de nos journées, celle de l’été 2005, pourrait être envisagé à Orléans. La question est à l’étude avec le service formation du CNRS pour trouver un financement. Benoît Jordan se propose également pour présenter une typologie des objets et vêtements liturgiques au Musée d’art religieux de Dijon. Les personnes intéressées par tous ces projets sont priées de se manifester auprès de Mme Martin (en remplissant le bulletin prévu à cet effet).

I. La place du canonicat beaunois dans la carrière des chanoines de cathédrale, par J.-P. Brelaud

Le chapitre collégial de Notre-Dame de Beaune, au diocèse d’Autun, est une communauté numériquement importante, dotée d’un temporel étendu, et surpassant en richesse et en prestige plusieurs chapitres cathédraux des alentours. Les chanoines de cathédrales se sont-ils intéressés à Beaune en raison de son prestige, ou ont-ils eu tendance à être écartés par un recrutement avant tout local favorisé par la pratique de la cooptation ? Une dichotomie dans la documentation, fondée sur des sources locales pour le XVe siècle, et essentiellement pontificales (sondages dans les éditions de lettres communes de quelques papes) pour le XIVe, conduit à ne formuler que des hypothèses provisoires.

L’examen des carrières bénéficiales des chanoines de Beaune conduit à identifier 116 chanoines ou dignitaires de cathédrales parmi les 488 chanoines beaunois actuellement recensés. Ces 116 individus ont en général détenu un canonicat dans une cathédrale voisine, Autun pour 55 d’entre eux, Besançon, Chalon, Mâcon, Langres… Certains sont chanoines dans des diocèses septentrionaux (Thérouanne, Cambrai…), leur carrière devant profiter de l’influence ducale sur ces régions.

La place du canonicat beaunois dans la carrière des chanoines de cathédrales est difficile à déterminer, en raison de dépouillements lacunaires. Dans 15 cas, le canonicat de cathédrale est détenu plus ou moins vite après un passage à Beaune, qui apparaîtrait alors comme un début de carrière. Dans près de 75 % des cas, le canonicat de cathédrale est cumulé avec un canonicat beaunois. Ce cumul entraîne un désintérêt pour les affaires du chapitre de Notre-Dame ; même un doyen comme Jean Ogier parvient à être dispensé de résidence à Beaune. Le canonicat beaunois constitue pour ces individus, qui ont tendance à être plus instruits que leurs collègues « locaux », une étape modeste dans une riche carrière. À l’inverse, certains ecclésiastiques privilégient leur canonicat beaunois en faisant des fondations à Beaune ou en nommant leur neveu à des bénéfices beaunois.

La valeur relative d’un canonicat beaunois par rapport à d’autres canonicats est difficile à déterminer. D’après la taxation pour les décimes, ils sont aussi prestigieux sinon plus que les canonicats de sièges épiscopaux environnants. En outre, la collégiale est l’une des plus touchées par les collations pontificales, avec ou sans expectative, sous Jean XXII. Cependant, les permutations réalisées consistent rarement en un échange pur et simple de canonicat beaunois contre un canonicat de cathédrale (ou l’inverse). Soit le canonicat beaunois est accompagné d’un lot de bénéfices divers (cures, chapellenies…), soit l’individu concerne son canonicat de cathédrale et échange son canonicat beaunois avec un ou plusieurs bénéfices mineurs. En outre, les individus qui obtiennent du pape un canonicat et, parfois, une prébende à Beaune ne sont que très rarement titulaires d’un canonicat dans une cathédrale. Enfin, peu de chanoines beaunois sollicitent un canonicat de cathédrale, en particulier sous Urbain V : sont-ils satisfaits de leur sort, ou contraints par la discipline du chapitre, ou bien sentent-ils qu’ils ne peuvent obtenir autre chose ?

Ainsi, la place modeste du canonicat beaunois dans la carrière des chanoines de cathédrales est malgré tout réelle, et les détails fournis par des sources beaunoises d’une grande richesse peuvent intéresser les études sur plusieurs diocèses.

Question/Réponse : À la suite de cette communication, Véronique Julerot se demande si les exemptions n’arrivent pas à Beaune assez tardivement. Vincent Tabbagh ajoute qu’elles concernent tôt les cathédrales mais de manière plus variable les collégiales. Hélène Millet demande si, par leur cursus, certains chanoines se distinguent. Jean-Pierre Brelaud répond qu’il s’avère difficile de le déterminer et que, globalement, leur niveau intellectuel semble surtout meilleur au XVe siècle.

II. Les transformations du recrutement canonial autunois du XIe au XIVe siècle, par Jacques Madignier

C’est au IIIe siècle que l’organisation épiscopale s’établit dans la confédération éduenne qui fut rapidement assimilée au diocèse d’Autun (episcopus civitatis eduensis). Les contours de la communauté cléricale vivant dans l’entourage de l’évêque se dessinèrent à partir du VIIe : en 677, elle comptait une quarantaine de membres ; au milieu du IXe, une cinquantaine, ce qui la situait au niveau de celles de Langres (48), de Paris (50), d’Auxerre (59). Aux XIIe-XIIIe siècles, le chapitre autunois regroupait 48 prébendes, avec prébendes doubles pour le doyen et le chantre. Parmi ces 48 prébendes, 10 étaient réservées aux dignitaires. Durant les XIe et XIIe, le rôle et la place de chacun de ces dignitaires se transformèrent en particulier lors de la séparation de la mense épiscopale et la mense canoniale : doyen et chantre furent portés à la tête du chapitre ; les deux prévôts de Sussey et de Bligny, les quatre archidiacres d’Autun, d’Avallon, de Beaune et de Flavigny rétrogradèrent, ce qui occasionna de multiples conflits de prérogatives entre les uns et les autres ; les deux ultimes dignités étaient confiées aux abbés de deux abbayes sécularisées, celles de Saint-Étienne et de Saint-Pierre l’Étrier ; le sénéchal fut exclu du rang des dignitaires pour n’être que le majordome de l’évêque.

Les travaux conduits par Jacques Madignier, dans le cadre d’une thèse de doctorat sous la direction de Vincent Tabbagh ont permis d’établir une liste de 760 chanoines (54 pour le XIe ; 141 pour le XIIe ; 215 pour le XIIIe et plus de 240 pour le XIVe) et de mettre en évidence les structures et les transformations du recrutement canonial autunois.

1. La cohérence du recrutement du XIe siècle au XIIIe siècle : durant ces trois siècles, le recrutement du chapitre cathédral resta presque immuable ; cela s’expliquait par la collation de l’ordinaire, partagée entre le chapitre et l’évêque : au chapitre revenait le droit de nommer le doyen, le chantre et les chanoines ; à l’évêque, le droit de choisir les 8 autres dignitaires. Les chanoines autunois étaient très majoritairement issus des lignages nobles de Bourgogne (85 % des chanoines à l’origine sociale connue), ce qui n’excluait pas qu’il y ait eu quelques chanoines d’origine urbaine, venus des cités d’Autun, de Beaune, de Semur… Aux XIe-XIIe siècles, le recrutement des dignitaires se faisait dans les familles ducales et comtales ou chez leurs alliés les plus proches (les lignages de Bagé, de Mont-Saint-Jean…) ; les simples chanoines se recrutaient dans la petite noblesse proche de la cité autunoise. Au XIIIe siècle, le recrutement s’élargit aux clans familiaux qui tenaient châteaux sur l’arrière côte bourguignonne et en Auxois : les lignages de Vergy, Corrabuef, Châteauneuf, Sully, Marigny, Arcy, Pouilly… fournirent nombre de dignitaires ; le moindre cadet de miles tenant maison forte dans le diocèse pouvait devenir chanoine. Durant ces trois siècles, une dizaine de familles assurèrent leur mainmise sur le chapitre et en particulier sur les dignités ; l’ouverture sociale restait limitée, car tout chanoine avait le constant souci de pérenniser la présence de sa famille (la moitié des membres du chapitre d’origine connue avait un parent au chapitre). Par conséquent le recrutement géographique était étroit (85 % des chanoines à l’origine connue étaient issus du diocèse) ; les rares « étrangers » venaient des diocèses voisins, prioritairement des diocèses de Chalon sur Saône, de Mâcon, de Langres, de Besançon. La formation tant religieuse qu’intellectuelle était faible. La plupart des chanoines d’Autun étaient de simples clercs et ce n’est que sous la pression des papes (Alexandre IV) que leur niveau s’éleva, que la part des prêtres tendit à s’accroître. Au final, les carrières canoniales autunoises réservées aux cadets des clans aristocratiques bourguignons, étaient très stéréotypées. Les plus hauts dignitaires aspiraient à briguer le siège épiscopal (au XIe, 100 % des évêques étaient issus du chapitre ; au XIIe siècle, 60 % ; au XIIIe siècle, 50 %). L’ambition des autres chanoines était très réduite : les cumuls étaient rares et l’aventure au service des puissants ne les tentait guère.

2. Les bouleversements du recrutement au XIVe siècle : à partir de la fin du XIIIe, la rupture de conjoncture, la montée en puissance des pouvoirs laïc et pontifical, l’émergence d’une élite urbaine formée dans les universités firent voler en éclats le modèle autunois. L’irruption de la collation pontificale fut brutale et décisive. Elle s’imposa d’abord à l’occasion d’élections épiscopales litigieuses (1283, 1298), puis s’attaqua aux dignités et canonicats. Les interventions furent massives sous Jean XXII (moyenne de 5,5 par an) et sous Grégoire XI (moyenne de 4,5 par an). Cela conduisit à un glissement des aires de recrutement : le recrutement local déclina (43 % au XIVe) et se redéploya à travers le diocèse ; le recrutement s’ouvrit aux diocèses voisins, aux provinces ecclésiastiques du Sud et à l’Italie d’où étaient originaires les protégés des papes. Le recrutement social resta majoritairement aristocratique même si on devine une poussée du recrutement urbain venu des villes méridionales mais aussi des villes du diocèse. Formation religieuse et formation intellectuelle progressèrent rapidement, à la fois sous l’influence des clercs étrangers au diocèse et la volonté d’adaptation et de survie des clercs locaux (28 % des chanoines désormais dans les ordres sacrés, 41 % de chanoines diplômés). Les carrières au service des grands devinrent courantes (cela concernait 41 % des chanoines autunois, 22 % occupant des postes d’officiers, 19 % ayant le statut de familiers). De nouveaux profils de carrières se dessinèrent, largement influencés par la pratique du cumul. On assista à la montée en puissances des carrières protégées, qui concernaient les étrangers à Autun mais aussi les Autunois : en premier lieu, les serviteurs de l’Église : cardinaux (11), serviteurs et officiers du pape (40), serviteurs des cardinaux (20) ; puis les serviteurs des puissances laïques : serviteurs du roi de France (15), du duc de Bourgogne (22). Tout cela n’excluait pas la persistance importante de carrières canoniales locales, aux ambitions réduites au cumul de prébendes de collégiales, de cures, de chapellenies… Alors que l’attraction de la cour bourguignonne et des riches collégiales tarissait quelque peu le recrutement venu de la côte et de l’arrière côte bourguignonne, les chanoines autunois provenaient désormais de l’Auxois, du Morvan et du val d’Arroux… et par leur présence régulière assurait une sorte de stabilité au chapitre. La soustraction d’obédience de 1398 rétablit le système de collation de l’ordinaire et marqua le retour d’un recrutement presque exclusivement local, laissant ainsi le champ libre à l’influence grandissante des ducs de Bourgogne.

III. Quelles sources pour étudier les chapitres de Digne et Riez ?, par Thirry Pécout

Digne et Riez sont deux petits diocèses des Pré-alpes du sud, supérieurs en superficie au diocèse de Vence. Ces diocèses abritent une cinquantaine de paroisses et, à la fin du XIIIe siècle, leur taxation pour la décime est assez basse.

Ces dernières années ont vu un renouveau de la recherche, notamment archéologique. Dans les zones basses se trouvent les vestiges antiques, tandis que la cathédrale médiévale se situe plutôt en hauteur. Pour celle-ci, des travaux de fouilles ont été entrepris à Digne. À Riez, un programme est en cours : principalement axé sur l’Antiquité, il permettra malgré tout d’approfondir notre connaissance de la cathédrale antique et notamment du baptistère entretenus par le chapitre à partir du XIIe siècle.

Les fonds documentaires de ces deux diocèses sont extrêmement pauvres, les érudits modernes et contemporains se révèlent donc tout à fait précieux. À Digne, Pierre Gassendi, précurseur de l’historiographie provençale au XVIIe siècle, a effectivement transmis les archives du chapitre à l’occasion de son installation comme prévôt. Son prédécesseur ayant entrepris de les brûler (certains manuscrits portent sans doute encore les traces de cette tentative), il entreprend un sauvetage ainsi qu’un inventaire des transcriptions de confirmations pontificales du XIIe siècle. Son travail s’avère d’une grande fiabilité. Pour Riez, c’est un prêtre bénéficié qui, avant 1758, s’attelle à cette tâche mais réalise simplement un inventaire de titres récemment découverts et jusqu’alors conservés dans des archives privées, base de sa publication concernant la succession des évêques de Riez. À cette source s’ajoutent également quelques titres dispersés, dans les archives comtales ou dans le fonds des ordres militaires par exemple. Au XIXe siècle, le chanoine Albanès (1897) débute des recherches dans le cadre d’un procès en canonisation d’Urbain V : il mêle foi en l’apostolicité des Églises provençales, légendes magdaléniennes mais aussi une méthode rigoureuse. Les archives départementales des Bouches du Rhône (26 F, fonds Albanès) conservent des liasses de ses notes, dont certaines ont été publiées dans sa Gallia Christiana Novissima ; beaucoup restent toutefois inédites. Il a collecté des actes, des bulles de nominations, toutes ces informations étant présentées sous forme de petites fiches. L’historien dispose donc de sources très éparses, d’autant plus particulières qu’elles ne comprennent pas d’obituaire (perdu, celui-ci a tout de même été consulté par les rédacteurs de la Gallia ; l’obituaire d’Aix peut aussi pallier cette absence ; l’obituaire de Digne a été copié au début du XVIIe siècle). Il reste encore à dépouiller les sources non-locales.

En fait, ces archives locales permettent essentiellement une histoire du temporel. Pour Digne, Thierry Pécout dispose de nombreux statuts provinciaux et capitulaires (de 1214 à la fin du XVe siècle), auxquels s’ajoutent une ordonnance et un registre des sentences du prévôt pour la période 1337-1338, un curieux cartulaire commençant en 1320 par une délibération capitulaire et par une constitution de Jean XXII partiellement retranscrite (Suscepti regiminis). Les actes notariés qui sont assez fournis pour la deuxième moitié du XVe siècle offrent des informations complémentaires. En revanche, il n’existe pas de délibérations capitulaires et, bien que le registre des anniversaires soit actuellement conservé, celui-ci couvre une courte période, mi XVe siècle– mi XVIe siècle. À Digne comme à Riez, le chapitre comporte douze membres au XIIIe siècle avec, le plus couramment, huit présents. Les dignités sont difficiles à déterminer. Le prévôt, qui possède un double suffrage est attesté à la fin du XIe siècle pour Riez et au XIIe siècle pour Digne. Pour cette dernière, un archiprêtre est mentionné vers 1250, mais à une seule occasion. En revanche, des archidiacres sont attestés dans les deux chapitres au XIIIe siècle. À Riez, l’archidiacre apparaît toujours avec les chanoines, comme un membre parmi d’autres. À la fin du XVe siècle, se note la présence d’un sacriste qui tient aussi la fonction d’official (dont la première occurrence se trouve en 1320). Dès le XIIIe siècle, le chantre est présenté comme un personnage à la formation de qualité.

Le temporel est de constitution récente (à l’instar d’autres diocèses provençaux), beaucoup plus structuré à partir du XIIIe siècle. C’est au cours de cette période que semble s’opérer un véritable tournant en la matière : l’évêque procède à des évictions, sous la protection comtale, à la captation d’héritage, notamment par le biais de chanoines, uniques dépositaires de petites fortunes familiales et locales. Un temporel rural, qui tend particulièrement à se constituer le long d’un axe antique, nécessite par ailleurs, en 1340, une réorganisation.

Thierry Pécout termine son exposé en signalant le renouveau du culte de l’évêque et confesseur fondateur du siège épiscopal de Riez 1230, avec l’acquisition d’un reliquaire de saint Maxime.

Question/Réponse: Cette communication suscite une question méthodologique : quel est l’intérêt d’avoir choisi deux diocèses appartenants à des provinces ecclésiastiques différentes. Thierry Pécout répond qu’il y a, en réalité, peu d’échanges entre les deux, qu’il s’agit davantage d’un choix d’ordre pratique, et que les sources disponibles différentes pour les deux sièges en éclairent les structures de manière complémentaire.

IV. Calendriers liturgiques et inventaires de reliques. Comment les traiter ? L'exemple d'Angers, par Jean-Michel Matz

Il s’agit de déterminer comment le chapitre cathédral peut jouer un rôle dans la vie liturgique. Les manuscrits liturgiques qui constituent évidemment des sources principales posent deux problèmes :

  • un problème d’attribution
  • un problème de datation

Lorsqu’un manuscrit porte un ex-libris, l’attribution à une église particulière est plus évidente, de même que l’étude d’un calendrier peut permettre une telle attribution (exemple à Angers avec la collégiale Saint-Jean-Baptiste).

La présence, l’absence d’un saint récent ou canonisé facilitent par ailleurs la datation d’un manuscrit, que la mention soit d’une première ou d’une seconde main. L’introduction des saints mendiants, des fêtes de saint Louis, de saint Yves (canonisé en 1347), ou encore la translation de saints (ex. : 16 août 1239, translation de saint Maurille) sont également de bons indicateurs.

L’étude de ces manuscrits amène quelques constatations. Jean-Michel Matz observe tout d’abord une augmentation du nombre des fêtes du XIIIe au XVIe siècle : une centaine au XIIIe siècle, environ 250 au début du XVIe siècle. Les fêtes du Christ, de la Vierge (à l’exception de celle de la Visitation car Urbain VI l’institue au cours du Grand Schisme), ainsi que les fêtes des martyrs, ne présentent pas d’intérêt au plan local. Il faut, en revanche, relever les fêtes des évêques angevins : dix sont célébrés, dont saint René qui n’a jamais existé. Importe ensuite le degré de solennité de ces fêtes, dont la hiérarchisation passe par plusieurs procédés à partir du XIIe siècle :

L’utilisation d’une encre de couleur (rouge par exemple), la rubrication indiquant seulement une solennité mais non son degré.

L’introduction plus ou moins tardive des vigiles, la veille, ou d’octaves (ex. : saint Maurice, saint René), pouvant intervenir dans un délai de 5 à 8 jours après la fête.

Les inventaires de reliques sont, avec ces manuscrits, des sources essentielles. À chaque changement d’officier, un nouveau document est réalisé, qui ne pose donc généralement pas de problème de datation et d’attribution (Jean-Michel Matz exclut ici un document de 1211 : cet acte est davantage un procès-verbal ; très incomplet, il suggère une considérable augmentation entre 1300 et 1500, donnant une image fausse de l’état du trésor au début du XIIIe siècle). Ces actes ne reflètent pas, cependant, l’état matériel des reliques : alors que les comptes de la fabrique consignent des réparations faites aux reliquaires, les inventaires n’en font pas mention. Le seul saint récent dans les sources angevines est saint Yves.

Ces reliques nécessitent, par la suite, de déterminer leurs origines (ce sont essentiellement des laïcs qui en font présent, surtout des nobles telle Marguerite d’Anjou, morte en 1482) et d’en dresser la typologie : reliques du Christ, de la Vierge, des saints de l’Ancien Testament, des apôtres, des papes, des évêques, des moines, des femmes, des saints locaux et / ou récents. Jean-Michel Matz constate alors l’archaïsme du trésor de la cathédrale d’Angers, peu riche en reliques et en saints (contrairement aux 250 reliques du Mont-Saint-Michel). Le nombre de saints est toujours inférieur au nombre de reliques ; plus généralement, la part prise par les saints évêques dans un trésor de cathédrale est toujours très variable (20 % à Sens, 14 % à Bayeux).

Questions/Réponses : Les réactions à l’intervention de Jean-Michel Matz sont nombreuses. Les premières interrogations portent sur les chapes et le droit de chape. Dans les chapitres, cet élément vestimentaire très important peut être porté par les seuls chanoines. Vincent Tabbagh souligne qu’à Rouen, il peut être de couleurs très différentes, parfois même aux armes des familles ou selon le goût des chanoines. Cette constatation est confirmée à Angers par Jean-Michel Matz. Les participants remarquent aussi l’existence des fêtes à trois chapes, c’est-à-dire de fêtes où trois chanoines célébrants, en chape, se trouvent au chœur. À Rouen, Reims et à Sens, on ne connaît pas d’expression similaire. À Amiens, au contraire, les sources mentionnent ces fêtes. L’absence de fêtes doubles ou triples des calendriers angevins est surprenante. Certains se demandent également si la cathédrale initie des fêtes ? S’il y a émulation et concurrence avec les collégiales ? Jean-Michel Matz répond qu’il faudrait mettre en évidence une prééminence de la cathédrale et savoir si sa dédicace est fêtée par toutes les églises du diocèse. On remarque l’obligation faite à tous les diocésains de faire un pèlerinage au moins une fois à la cathédrale, rappelée par l’évêque au XIIIe siècle et certainement déjà passée dans les faits. Toutes les processions angevines partent et reviennent à la cathédrale, sans jamais passer par les couvents mendiants, les frères étant même absents des collèges requis. Vincent Tabbagh demande s’il n’y aurait pas un rapport entre les statuts synodaux et le calendrier liturgique de la cathédrale ? À Angers, les fêtes chômées décidées par l’évêque ne semblent pas induire de nouvelles fêtes dans le calendrier.

V. Ebauche de notice institutionnelle pour le diocèse de Tours, par Antoni Rougeaux

Pour sa maîtrise (soutenue la veille) sous la direction d’Hélène Millet et Jean-Philippe Genet, Antoni Rougeaux a repris le dossier des chanoines de Tours commencé par Philippe Maurice dans le cadre d’une bourse post-doctorale. Il présente les problèmes auxquels il a été confronté. La principale difficulté a été de déterminer qui était ou non dignitaire, notamment les archiprêtres. À Tours, le chapitre semble comporter huit dignitaires. Pour établir la liste des dignitaires (8 ?), Antoni Rougeaux avait des sources contradictoires. Il semble que quatre archiprêtres aient été officiers mais non dignitaires, à la différence du grand archiprêtre de Tours qui était quant à lui un dignitaire.

Question/Réponse: Vincent Tabbagh remarque que les archiprêtres sont assez rares en France du Nord. À Tours, les sources ne mentionnant jamais les doyens ruraux, les archiprêtres occupaient probablement aussi cette fonction.

Compte rendu établi par Delphine Lannaud et Jean-Pierre Brelaud, relu pour ce qui les concernait par Jacques Madignier, Jean-Michel Matz et Thierry Pécout.

Les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ ont pour objectif la constitution d’un répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de la France dans ses frontières actuelles, de 1200 à 1500 : 141 diocèses continentaux et 147 avec les diocèses corses. Les chercheurs associés au programme forment une équipe tenant une journée d’étude qui s’est successivement tenue à l’Université de Paris I, y compris sur son site de Villejuif, puis aux Archives nationales jusqu’en 2019, et désormais au Campus Condorcet  selon un rythme biannuel jusqu’en 2014 puis annuel. Chaque diocèse donne lieu à la publication d’un volume dont les responsables alimentent aussi une base de données en ligne. Le premier d’entre eux est paru en 1996. Les Fasti alimentent ainsi une collection accueillie par les Éditions Brepols (Turnhout), portant son nom. Ils accueillent les chercheurs et les doctorants intéressés par la prosopographie des clercs et l'histoire des diocèses aux derniers siècles du Moyen Âge.

L’équipe des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ existe depuis juin 1990 à l’instigation d’Hélène Millet, assistée de Pierre Desportes à compter de 1993. Elle a revêtu successivement diverses formes institutionnelles. En premier lieu, le GDR 993 entre 1991 et 1993 (associant l’UA 1004 de l’Université Paris I, l’UA 1011 de l’École française de Rome, l’UA 955 du Centre d’Étude d’Histoire juridique, l’ER 52 – Humanisme Français des XIVe et XVe siècles –, l’URA 6 du Centre de recherches archéologiques et l’IRHT). Entre 1994 et 2001, les Fasti s’affilièrent au GDR Gerson, sous la direction d’André Vauchez puis d’Hélène Millet. Puis, entre 2002 et 2009, ils intégrèrent le GDR 2513 SALVE (Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l’époque médiévale), dirigé conjointement par Hélène Millet et Nicole Bériou. De 1991 à 2009, ce fut l’IRHT et son site d’Orléans qui abritèrent les Fasti. Enfin, entre 2010 et le début de l’année 2018, les Fasti furent un axe de recherche du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris I (UMR 8589 LAMOP). Depuis février 2018, les Fasti sont implantés au CERCOR.

En partenariat avec des équipes similaires constituées au Portugal et en Hongrie, les Fasti menèrent à bien la création d’un GDRE (Groupement de recherche européen), intitulé « Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l'héritage des clercs médiévaux », animé par Dominique Iogna-Prat et Fabrice Delivré (2010-2012, UMR LAMOP).

Les Fasti sont historiquement liés au groupe Collégiales, animé par Anne Massoni, abrité par l’UMR LAMOP, et composante du programme ANR COLEMON.


 

Directeurs et directrices successifs :

1990-2010, Hélène Millet, directrice de recherche au CNRS (IRHT puis UMR LAMOP, Université de Paris I)

2010-2012, Vincent Tabbagh, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Bourgogne

2012-2017, Jean-Michel Matz, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université d’Angers

2018, Thierry Pécout, professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Saint-Étienne

 

 

 Hélène Millet, directrice de recherches au CNRS (IRHT puis UMR LAMOP, Université de Paris I), a fondé le programme des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ en 1990 et l’a dirigé depuis cette date jusqu’à sa retraite en 2010. Elle y a associé des universitaires, des chercheurs, des conservateurs, des archéologues, des doctorants, des érudits. Elle a également fondé la collection éponyme aux Éditions Brepols. Elle a donné à ce programme une ampleur internationale, nouant des collaborations à l’échelle européenne, en particulier dans le cadre du GDRE « Les clercs médiévaux, aux fondements de la modernité étatique, XIIIe-XVe s. » (Universités de Lisbonne, d’Evora, de Milan, de Pécs, de Szeged). Spécialiste d’histoire religieuse, notamment des conciles, du Grand Schisme et des mouvements prophétiques, elle a été pionnière en matière d’histoire sociale du clergé assistée par l’outil électronique, avec l’appui de la prosopographie et des bases de données. Un colloque tenu à Bourges en juin 2011 lui a rendu hommage.

 

 Dès ses recherches pour sa thèse, soutenue en 1988, Vincent Tabbagh, qui fut professeur à l’Université de Bourgogne de 1989 à 2011, a porté son attention sur un clergé séculier, en particulier ses élites, évêques et chanoines, que l’historiographie avait délaissé et parfois dévalorisé au profit de moines ou de frères mendiants qu’elle pensait davantage porteurs d’influence ou de nouveauté. À son sujet, des sources abondantes, livrant les origines, niveaux et contenus de formation, carrières, permettaient la mise en œuvre de la méthode prosopographique comme fondement d’une sociologie quantifiée des milieux ecclésiastiques. Au-delà de cette entreprise poursuivie régulièrement pour divers diocèses, il cherche à montrer la forte insertion politique et économique de ces clercs qui ne limitent pas leurs moyens de rayonnement à l’écriture, la prédication et la confession et voient dans la prière liturgique qu’ils offrent à tous une dimension essentielle de la quête du salut

 

 Jean-Michel Matz, agrégé d’histoire, est depuis 2004 professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université d’Angers, après y avoir été maître de conférences (à partir de 1994). Il a soutenu une thèse de doctorat intitulée Les miracles de l’évêque Jean Michel et lu culte des saints dans le diocèse d’Angers (v. 1370 – v. 1560), Paris X (1993), et dix ans plus tard son HDR, Institution ecclésiale, culture et société. Autour du diocèse d’Angers (XIVe – début XVIe siècle). Ses recherches portent sur l’institution ecclésiale et le clergé (avec une dimension prosopographique) dans la province de Tours, sur les bibliothèques ecclésiastiques, et sur une histoire comparée des territoires angevins dans l’Europe des derniers siècles du Moyen Âge. Président du comité de direction des Fasti (2012-2017), il est responsable de la collection dans laquelle il a publié les volumes sur le diocèse d’Angers (2003) et sur celui du Mans (2018). Jean-Michel Matz est décédé le 7 mars 2020.

 

Thierry Pécout, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Saint-Étienne depuis 2012, a été maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille (1999-2012). Il dirige le laboratoire CERCOR, composante de l’UMR LEM, et préside le comité de direction des Fasti depuis 2018. Il travaille sur les processus d’institutionnalisation et l’histoire sociale dans les Églises cathédrales des trois provinces de Provence et au sein de la monarchie angevine, principalement aux XIIIe et XIVe siècles. Il est président de la Fédération historique de Provence et membre du Comité des travaux historiques et scientifiques

 

Christine Barralis est maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l’Université de Lorraine depuis 2006, directrice adjointe du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (EA CRULH). Elle travaille en particulier sur l’épiscopat et le gouvernement de l’Église.
 

 

Pascal Montaubin est maître de conférences à l’Université de Picardie depuis 1999 et président depuis 2011 de la Société des Antiquaires de Picardie. Ses recherches portent notamment sur la légation, la papauté et les cardinaux au XIIIe siècle, l’hospitalité.

 

Laurent Vallière est ingénieur d’études CNRS au laboratoire UMR CIHAM et responsable du Centre pontifical d’Avignon. Il s’intéresse aux chapitres cathédraux et à l’administration pontificale au XIVe siècle.

 

Élisabeth Lusset est chargée de recherche au CNRS et membre de l’UMR LAMOPdepuis 2017. Elle travaille sur le gouvernement de l’Église en particulier les justices ecclésiastiques.