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Certaines entrées latines renvoient au Glossaire de Du Cange mis en ligne par l’École nationale des chartes. Il s’agit parfois de définitions de sens voisin ou générique, souvent liées à des contextes monastiques plutôt que canoniaux, mais qui donnent de précieuses pistes complémentaires.



  • Abbé abbas
    L'abbé d’un monastère de la ville ou du diocèse peut parfois être considéré comme faisant partie du chapitre cathédral. Il pouvait aussi s’agir de supérieurs de monastères extérieurs au diocèse : étaient chanoines de Coutances, outre l'abbé de Lessay, ceux de Troarn au diocèse de Bayeux, de Saint-Taurin au diocèse d’Évreux et le prieur de Saint-Lô de Rouen. Un cas particulier est celui du chapitre d'Évreux où l'abbé d’un monastère extérieur au diocèse, celui du Bec-Hellouin est non seulement membre du chapitre mais a préséance sur les autres chanoines par décision de l'évêque Lucas en 1207. Au Puy, les abbés des communautés (mal connues) de Saint-Pierre-Latour, du Séguret et de Saint-Vosy, étaient membres du chapitre cathédral. À partir de la seconde moitié du XIIe siècle, les abbés des monastères bénédictins de Cluny et de la Chaise-Dieu disposaient également ès-qualité d’un canonicat au Puy.

  • Accotoir
    Longue traverse qui coiffe les dossiers et les parcloses des stalles.

  • Accoudoir
    Partie de l’accotoir qui avance au-dessus des parcloses. Lorsque les religieux se tiennent debout, ils peuvent reposer leurs coudes sur l’accoudoir. Jusqu’à la fin du XVe siècle, en France, accoudoirs et accotoir sont généralement sculptés dans la masse (ce qui nécessitait des pièces de bois de grandes dimensions). À partir du début du XVIe siècle, la maîtrise de différents types d’assemblages par les artisans permet de tailler les accoudoirs dans une pièce de bois différente, adaptée à l’accotoir, par un assemblage à onglet.

  • Anniversaire anniversarium
    Les fondations d’anniversaires sont à l’origine de revenus exceptionnels, qui peuvent générer des flux financiers importants pour les chapitres cathédraux. Ces revenus prennent essentiellement la forme de cens et de pensions : ils sont généralement perçus par les chapitres petit à petit, de manière plus ou moins régulière selon la solvabilité – et parfois la bonne volonté – des fondateurs et surtout de leurs héritiers.
    Tous ces mécanismes impliquent des éléments de gestion et d’administration qui sont organisés dans chaque chapitre pour répondre à des besoins spécifiques : si les enjeux sont globalement les mêmes (enregistrer correctement les fondations pour pouvoir célébrer les anniversaires, suivre le financement et s’en assurer le recouvrement en restant en relation avec les héritiers notamment), les acteurs de la gestion et de l’administration sont spécifiques à chaque chapitre.

  • Appui-main
    Partie sculptée en ronde-bosse sur la parclose, sur laquelle l’occupant du siège peut s’appuyer pour se relever. Dans certains ensembles, de faux appuis-main sont sculptés en bas-relief au revers des jouées, au même niveau que les appuis-main. Ces petites sculptures ne permettent pas de prendre appui.

  • Archiclavaire archiclaviger
    Équivalent de trésorier : à Arles, Auxerre (mentionné en 1076). À Limoges, il était dit claviger au IXe siècle, archiclavus au Xe, custode (edituus) au XIe s. Celui d’Auxerre prend plus tard le titre de trésorier ; il est nommé par l’évêque avec l’assentiment du chapitre.

  • Archidiacre archidiaconus
    Le nom apparaît au IVe siècle mais la réalité est plus ancienne. Alors agent personnel de l’évêque qui le nomme, il préside à l’origine la distribution des aumônes puis exerce une autorité disciplinaire sur le clergé (Catholicisme, I, col. 785-786). À partir du VIe siècle sont apparus en Gaule, à côté de l’archidiacre de la cité épiscopale, des archidiacres ruraux qui avaient autorité sur une portion du diocèse.
    L’archidiacre intègre le chapitre canonial lorsque celui-ci apparaît et en est ainsi le plus ancien dignitaire. Mais il reste d'abord un collaborateur de l'évêque. Il est nommé par lui et l’est durant tout le Moyen Âge. Cas particulier, les archidiacres de Toulouse sont choisis en son sein par le chapitre, l'évêque n'intervenant que si le chapitre n'a pas de candidat. À Toul, l’archidiacre majeur, contrairement aux cinq autres archidiacres, n’est pas nommé par l’évêque mais par le chapitre collégial de Saint-Gengoult dont il est de droit le prévôt.
    On note quelques apparitions tardives de cette fonction : elle n'est créée qu'en 1306 à Carpentras, n'apparaît à Arles que dans les statuts de 1369. À Dax au contraire, les archidiacres ont été supprimés au début du XIVe siècle, remplacés dans leur fonction par les archiprêtres, dépendant plus étroitement du pouvoir épiscopal.
    La fonction essentielle de l'archidiacre est la surveillance générale de la vie du clergé et de la vie religieuse dans sa circonscription ; à ce titre, il lui arrive de disposer d’une officialité qui peut être fixe ou itinérante (à Paris, Reims, Châlons-en-Champagne, Chalon-sur-Saône) ; à Saint-Paul-Trois-Châteaux, l’archidiacre est en même temps chancelier de l'évêque.
    Bien que dignitaire ou personnat du chapitre dans le Moyen Âge central, l'archidiacre ne joue qu’un rôle limité dans la vie de la communauté. Au Mans et à Toul, les archidiacres ne font même pas partie du chapitre.
    Dans les diocèses de faible étendue (sud de la France actuelle), il n'existe qu'un seul archidiacre par diocèse : Aix-en-Provence, Cavaillon, Lombez, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Viviers..., parfois deux comme à Avignon (archidiacres d'Avignon et de Saint-Paul-de-Mausole) et à Agen (archidiacres de Montaut et de Bezeaume). Dans les diocèses plus vastes, dans la France actuelle du Nord notamment, le nombre des archidiacres est plus élevé : il en existait trois à Angers, Évreux, Narbonne et Verdun, quatre à Autun, Châlons-en-Champagne, Coutances, Limoges, Mâcon, Toulouse et Sens, cinq à Besançon et Vienne, six à Cambrai, Langres, Rouen et Toul... ; à Auch, leur nombre passe de cinq au XIe siècle à neuf au XIIIe siècle. Ces dignités portent le nom des centres de leurs circonscriptions : archidiacres d'Autun, Avallon, Flavigny et Beaune pour l'évêché d'Autun ; ou le nom d'une région : archidiacres d'Outre-Loire et d'Outre-Maine pour Angers. L'archidiacre dont la circonscription a la cité épiscopale comme centre, est souvent désigné sous le nom de « grand archidiacre » ou « archidiacre mage » ou « majeur » (Amiens, Avignon, Besançon) ; à Autun, Chalon et Toul, c'est « l'archidiacre majeur » (archidiaconus major) ou « cardinal » (archidiaconus cardinalis). Cet archidiacre est un plus haut dignitaire que ses collègues ; à Besançon il est dignitaire alors que les autres sont personnats. À Mende, où la fonction est purement honorifique, il préside les assemblées capitulaires en l'absence du prévôt. À Verdun, l’archidiacre d’Argonne était aussi prévôt de la collégiale Saint-Germain de Montfaucon.
    Dans les diocèses du Languedoc et de Catalogne, le grand archidiacre est en même temps le premier dignitaire du chapitre, correspondant au doyen ou au prévôt dans d'autres régions : à Agen, Béziers, Carcassonne, Narbonne, Rodez...

    Voir la liste des archidiaconés.

  • Archiprêtre archipresbyter
    L’archiprêtre joue dans certains diocèses de Provence un rôle ailleurs dévolu aux archidiacres, en lien avec une entité territoriale, pastorale ou domaniale. À partir du milieu du XIIIe siècle, les diocèses d’Aix, Gap et Embrun, qui se singularisent par leur étendue, disposent de plusieurs archiprêtres attachés à une zone diocésaine et membres du chapitre cathédral. Mais on ignore s’ils disposaient d’une autorité sur le clergé paroissial. Dans le diocèse d’Aix, existaient ainsi l’archiprêtre d’Aix ou de Citra Durentiam et celui du Pays d’Aygues (Ayguesii) ou d’Outre-Durance (Ultra Durentiam). Dans le diocèse d’Embrun, un archiprêtre de Vars (vallée de l’Ubaye) coexiste avec celui d’Embrun. Dans le diocèse de Gap, on dénombre l’archiprêtre de Gap, celui d’Outre-Durance, celui de Champsaur (Campis Sauri) et celui du Rosanais.

    Les archiprêtres émergent dans les dernières années du XIIe siècle dans le diocèse de Clermont. Par la suite, sur un total de 97 clercs connus comme ayant été archiprêtres entre 1200 et 1500, 21 ont été en même temps chanoines de la cathédrale, 7 ont été archiprêtres avant d’entrer au chapitre cathédral, 69 ne sont connus que comme archiprêtres. Tous les archiprêtres de Clermont étaient en même temps chanoines de la cathédrale.

  • Assemblage à onglet
    Il permet de réunir des pièces de bois formant un angle. Il peut être réalisé par tenon et mortaise, par rainure et languette, par faux tenons, etc.

  • Assemblage à rainures et languettes
    Assemblage utilisé pour joindre des planches plates, par embrèvement. C’est le même principe que l’assemblage à tenon et mortaise, mais pour des pièces peu épaisses. La rainure (mortaise) est une fente pratiquée dans la longueur de la planche, dans laquelle la languette (tenon) s’imbrique.