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S. Abdi, A. Guillou, S. Lefèvre, « Sur la place de la cathédrale, un autre son de cloche ! Histoire et archéologie éclairent tour à tour le beffroi de Beauvais (Oise) », dans Revue archéologique de Picardie, n° 3/4, 2023, p. 185-211.

Programme Aposcripta (lettres pontificales), sous la direction de Julien Théry (UMR CIHAM, MSH Lyon-Saint-Étienne et IRHT)

Les 80 000 rubricelle résumant les contenus des 150 Registres du Vatican et Registres d'Avignon relatifs au pontificat de Clément VI sont désormais librement accessibles et interrogeables en ligne sur le site web APOSCRIPTA/Clement VI.

L'étape suivante est le versement de ce sous-ensemble dans APOSCRIPTA Unified (cette dernière base donnera dès lors accès à plus de 110 000 documents en un corpus unique). 

 

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Contenu du volume :

  • XII+496 pages
 
Le millésime 2020 qui voit la parution de ce vingtième tome des Fasti Ecclesiae Gallicanae et le trentième anniversaire de la fondation de notre programme s’est pourtant avérée une année de deuil. La disparition de Jean-Michel Matz le 7 mars dernier fut une bien douloureuse épreuve pour toute l’équipe où il comptait de nombreux amis de longue date. Nous avons tenté de saluer sa mémoire en lui dédiant une page sur notre site internet où l’on trouvera désormais sa bibliographie exhaustive et la numérisation de ses articles (https://fasti.huma-num.fr/). Jean-Michel a tant œuvré pour les Fasti, l’entreprise lui était si chère, que la parution de ce tome qu’il a accompagné pour une bonne part est aussi un hommage qu’il aurait bien apprécié. D’autres viendront : Clermont est en cours de traitement à l’heure où cet ouvrage paraît, Mâcon, Verdun et Troyes se profilent. 2020 se rapproche en cela des bonnes années 1998 et 2016 au regard du rythme de parution. Je succède à Jean-Michel Matz à la tête de la présente collection dans un climat également alourdi par un contexte sanitaire exceptionnel. La journée annuelle des Fasti de 2020 a dû être reportée à l’année qui vient. Elle aura pour thème la sigillographie des chapitres et des évêques. Nous espérons qu’elle donnera lieu à publication, comme ce fut le cas pour la journée de 2016 intitulée « Les chapitres cathédraux et la mort », récemment parue dans la revue Le Moyen Âge. L’équipe du comité de direction s’est réorganisée. La Lettre des Fasti, fondée et voulue par Jean-Michel Matz, est désormais placée sous la responsabilité de Jean-Vincent Jourd’heuil. Jacques Madignier (UMR LEM-CERCOR) épaule Laurent Vallière pour la supervision des notices prosopographiques de la base de données. Élisabeth Lusset (CNRS, UMR LAMOP) vient aider Christine Barralis pour la préparation des journées annuelles.
La disparition de certains des nôtres vient souligner la nécessité de futures relèves et de la transmission des travaux demeurés en cours. Car il s’agit d’une œuvre de longue haleine que nous menons. À cette fin, les Fasti ont achevé en 2020 de se muer en association de type loi 1901. Ce cadre sera la poutre maîtresse de la pérennité de notre entreprise, au-delà des vicissitudes personnelles et institutionnelles pouvant mener telle ou telle université́ à ne plus pouvoir ou vouloir abriter les Fasti Ecclesiae Gallicanae. Pour l’heure, leur havre actuel demeure le Laboratoire d’étude des monothéismes (UMR 8584) et son antenne stéphanoise du CERCOR qui assure le traitement éditorial des ouvrages, leur cartographie, l’administration de la base de données et la conservation de ses archives et bibliothèque. En retour, les Fasti ont apporté à cette équipe une considérable ouverture de son champ de recherche et de nombreuses associations de membres. Les ingénieurs Martine Alet et Ahmad Fliti y jouent un rôle essentiel. Des retouches et modifications de la base de données ont permis d’en réduire quelques imperfections, notamment dans la génération des listes et index finaux. Le groupe des Fasti demeure dans sa diversité, unissant universitaires et chercheurs, anciens et jeunes, conservateurs et spécialistes d’histoire de l’art, simples passionnés d’histoire, et plus récemment archéologues. C’est là sa richesse qu’il convient de cultiver dans un milieu universitaire de plus en plus asséché par la bureaucratie et l’étroitesse de ses méthodes de financement. Nous poursuivons une fructueuse collaboration avec les Éditions Brepols, en la personne de Madame Loes Diercken, toujours attentive et bienveillante à notre égard. Une dizaine de volumes sont en cours de préparation plus ou moins avancée et nourriront un planning de parutions bien calé pour les années à venir. Les collaborations internationales se poursuivent, en particulier avec nos partenaires historiques du Portugal et de Hongrie. Pour ses trente années d’existence, l’entreprise des Fasti Ecclesiae Gallicanae a démontré sa capacité à surmonter nombre de mutations institutionnelles, épistémologiques et techniques. Elle fait figure de pionnière en matière d’Humanités numériques.
Avec le présent volume, ceux de Rouen et de Sées parus en 1998 et 2005, la province normande avance d’un bon pas, grâce à l’inlassable activité de Vincent Tabbagh. Le tome d’Évreux résulte d’un travail collectif et comme bien d’autres désormais il s’attache aussi à la cathédrale elle-même. Les chapitres initiaux disposent de notes de bas de page depuis le volume de Narbonne en 2019, mais certains travaux anciennement commencés suivent encore partiellement l’ancienne pratique, comme c’est le cas ici. La collection évolue elle aussi et souhaitons-lui bonne route !
À Rognac, le 24 août 2020
Thierry Pécout
 
 
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Le 7 mars 2020, l’équipe des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ apprenait avec douleur la disparition de Jean-Michel Matz qui en était l’un des membres les plus actifs et qui la présida entre 2012 et 2017.

Cathédrale de Nantes, façade. cl. Jean-Michel Matz 2018.3-4d63-ae0d-38f23ea0a83d" height="286" src="/sites/default/files/inline-images/Cath%C3%A9drale%20Nantes%20Fa%C3%A7ade.jpg" width="275" />

Né à Strasbourg le 8 janvier 1963, agrégé d’histoire en 1986, Jean-Michel Matz soutient une thèse en 1993 sous la direction d’André Vauchez à l’Université de Paris X-Nanterre, intitulée Les miracles de l’évêque Jean Michel et le culte des saints dans le diocèse d’Angers (v. 1370-v. 1560), en trois volumes – le tome 3 comporte l’édition critique des Gesta et miracula reverendissimi Johannis Michaelis Andegavorum episcopi. Il présente une Habilitation à diriger les recherches en 2003 proposant une édition critique de la Vie en français de la bienheureuse Véronique de Binasco. Il exerce comme professeur agrégé dans l’enseignement secondaire de 1987 à 1994. Il devient maître de conférences (1994) puis professeur (2004) en histoire du Moyen Âge à l’Université d’Angers. Il dirige l’équipe angevine du laboratoire CERHIO entre 2008 et 2016 (Centre de Recherches Historiques de l’Ouest, regroupant les Universités d’Angers, Le Mans, Lorient et Rennes II, recomposé en UMR 9016 TEMOS (Temps Mondes, Sociétés). Il pilote également la collection des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ aux éditions Brepols (Turnhout) à partir de 2012 et préside de 2012 à 2017 le comité de direction de l’équipe de ces mêmes Fasti. Il est associé de l’UMR LEM-CERCOR en 2017 et Membre de l’Institut européen en sciences des religions (IESR, EPHE).

Jean-Michel Matz est un spécialiste d’hagiographie du Moyen Âge tardif (XIIIe - début XVIe siècle), du culte des saints et de l’anthropologie du miracle, mais il devient aussi celui de l’histoire comparée des territoires contrôlées par les deux maisons d’Anjou-Provence-Sicile. Il mène de nombreux travaux sur l’histoire religieuse et culturelle des derniers siècles du Moyen Âge, l’histoire sociale et culturelle des évêques et de la sainteté épiscopale (XVe siècle - début XVIe siècle) et des milieux canoniaux. Il s’attache aux institutions ecclésiastiques, à l’économie ecclésiale et au clergé des cités épiscopales de la province de Tours (XIIe - début XVIe siècle), en particulier les évêques, les chanoines des chapitres cathédraux, le clergé paroissial et les ordres mendiants. Il ménage une attention spéciale aux bibliothèques capitulaires, à l’histoire du livre manuscrit et des bibliothèques ecclésiastiques à partir des manuscrits conservés et des inventaires de bibliothèques institutionnelles et privées entre le XIe et le début du XVIe siècle. Avec son collègue contemporanéiste Yves Denéchère, il dirige un ouvrage sur l’histoire de l’université d’Angers du Moyen Âge à nos jours, paru en 2012. Depuis son habilitation, il avait également multiplié les recherches sur la spiritualité féminine.

Sollicité par Hélène Millet, il s’avère rapidement un pilier du groupe de recherches Fasti Ecclesiæ Gallicanæ, d’abord aux côtés de ses directeurs successifs Hélène Millet (CNRS) puis Vincent Tabbagh (Université de Bourgogne), puis en tant que directeur de la collection aux Éditions Brepols, superviseur de la base de données correspondante. Il publie les volumes d’Angers (2003) et du Mans (2018). Il préside le comité de direction des Fasti de 2012 à 2017, alors un axe du laboratoire LAMOP (Université de Paris I, UMR 8589). Son énergie étant accaparée par la lutte contre la maladie, c’est lui qui préconise le rattachement des Fasti au laboratoire CERCOR en 2018 (Université Jean Monnet, Saint-Étienne, UMR 8584 LEM). Mais il demeure directeur de la collection des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ jusqu’à sa disparition. Il réalise la Lettre annuelle des Fasti dont il publie les deux premiers numéros en 2018 et 2019 avec Ahmad Fliti. À la veille de nous quitter, il travaille sur les volumes à paraître des diocèses d’Évreux, Clermont et Verdun et s’engage à publier celui de Tours.

Le colloque d’Angers tenu les 3-6 juin 1998 sur « La noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge » marque pour sa carrière un tournant fondateur. Il s’implique dès lors aussi dans le renouveau des études angevines, à l’échelle internationale. Avec sa collègue Marie Madeleine de Cevins, il organise le colloque angevin suivant, sur un thème qui lui est cher, « Formation intellectuelle et culture du clergé dans les territoires angevins », les 15-16 novembre 2002. Il se rallie tout naturellement au programme EUROPANGE, financé par l’Agence nationale de la recherche et portant sur « Les processus de rassemblements politiques. L’exemple de l’Europe angevine (XIIIe-XVe siècle) », entre 2014 et 2018, aux côtés d’une vingtaine de chercheurs de France, Italie, Hongrie et Canada. Son ouvrage sur L’Anjou des princes, écrit avec Noël-Yves Tonnerre, est primé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 2018. Sa dernière œuvre scientifique d’ampleur est l’édition du Journal de Jean Le Fèvre, le chancelier du roi et de la reine de Sicile, qu’il a conduite conjointement avec Michel Hébert (Université du Québec à Montréal) et qui paraît en 2020.

Les nombreuses collaborations scientifiques de Jean-Michel le portent principalement vers l’Italie et la Hongrie, avec lesquelles son université a fondé des liens durables. Vers le milieu des années 2000, il crée autour de lui un solide réseau d’amitiés intellectuelles, entretenu par des échanges pédagogiques réguliers avec ses collègues de l’Université de Pécs et de l’Université de Salerno. Il entretient également avec les Universités d’Aix-en-Provence et de Lorraine des relations scientifiques nourries, ponctuées par les « colloques angevins » dont il est ainsi l’un des plus ardents promoteurs. Il demeure une référence pour tous les chercheurs et conservateurs travaillant sur la France de l’Ouest au Moyen Âge. En Anjou et Maine, il a noué les contacts les plus étroits avec les collègues du patrimoine, des bibliothèques et des archives. Depuis 2017, il s’investit dans le montage du dossier de candidature à l’inscription de la Tapisserie de l’Apocalypse au registre de l’UNESCO « Mémoire du monde ». Les nombreuses expositions auxquelles il a participé comme commissaire attestent le soin qu’il apporte à la diffusion des savoirs. Il donne régulièrement des conférences auprès du public.

Jean-Michel Matz s’implique également dans plusieurs sociétés savantes. Il est l’un des piliers de l’association Mémoire des princes angevins, fondée en 1999 et éditant la revue annuelle du même nom, devenue publication électronique depuis 2017. Il est également membre du conseil d’administration de l’Association des Amis des archives d’Anjou (Les 4A). Il est inscrit à la Société d’histoire religieuse de la France. Lorsque les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ deviennent une association en 2019, il intègre son bureau en qualité de vice-président.

L’œuvre scientifique de Jean-Michel Matz

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 6 juillet 2001

 

Informations générales

Le GDR GERSON étant appelé à disparaître en décembre prochain, après 8 ans d'activité (durée maximale autorisée), H. Millet et plusieurs collègues ont déposé un dossier demandant la création d'un nouveau GDR., qui porterait le nom de SALVE (pour Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l'Epoque médiévale). Ce dossier doit être examiné à l'automne par la Commission 32 du C.N.R.S., qui délivrera un avis à partir duquel la Direction scientifique prendra sa décision. Celle-ci ne surviendra probablement pas avant le printemps, si bien que, dans le meilleur des cas, il risque d'y avoir quelques mois de "battements" entre la disparition de Gerson et la mise en place de Salve.

Par ailleurs, les Journées " Histoire médiévale et christianisme " qui se dérouleront à Orléans du 28 au 30 septembre prochain risquent de peser lourdement sur notre budget. En conséquence, il serait imprudent d’arrêter définitivement l’organisation de notre réunion d'hiver. Une date de principe a été arrêtée : le vendredi 11 janvier 2002. Elle reste à confirmer.

Nous avons appris avec tristesse le décès, le 14 avril dernier, de notre collaboratrice chargée du diocèse de Sées, Françoise Loddé, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. A sa famille, nous exprimons toute notre sympathie.

La prochaine réunion sera axée sur les cardinaux, afin d'organiser le traitement des informations concernant ces personnages qui sont présents dans de nombreux chapitres, mais dont la carrière dépasse largement ce cadre. Nous profiterons notamment de l'arrivée parmi nous de Mme Anne-Lise Rey-Courtel, qui a travaillé sur les cardinaux français à l'époque du Grand Schisme.

Deux volumes de la série des Fasti devraient paraître avant la fin de l'année : Agen (par F. Ryckebusch) et Angers (par F. Comte et J.-M. Matz). Mende et Rodez sont les suivants sur la liste.

Jean-Nicolas Rondeau a poursuivi cette année le travail de dépouillement des fichiers onomastiques conservés au Centre d'études et d'histoire juridiques et portant sur les fonds du Parlement de Paris aux Archives Nationales (séries X/1a, X/1c, X/2a). Un tirage par diocèse des cotes obtenues a été mis dans la "boîte", ainsi qu'un récapitulatif des dépouillements effectués.

Signalons à ce propos que S. Lusignan, qui travaille avec des étudiants sur les procès du Parlement concernant les universités au XIVe s. et jusqu'en 1448, se propose de nous fournir les informations trouvées sur les chanoines, ainsi qu'une retranscription des procès concernés, dès que son fichier sera achevé.

La nouvelle mouture du " Petit guide des collaborateurs " a été distribuée. Mme Martin se fera un plaisir de l’adresser à ceux qui en feront la demande.

L'équipe de prosopographie du LAMOP (laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, associant le C.N.R.S. et l'Université de Paris I), dirigée par H. Millet, lance "l'opération Charles VI", c'est-à-dire la constitution d'un vaste fichier prosographique sur les personnes "actives" (dans l'administration royale, municipale, religieuse, dans la vie sociale en général) en France sous le règne de Charles VI. Les membres des Fasti sont naturellement concernés par ce projet et seront contactés à mesure de l'avancement de leurs travaux.

Présentation du CD-Rom "Ut per litteras Apostolicas…", par J. Mathieu

J. Mathieu nous a présenté une version de travail du premier CD-Rom de la collection, qui doit à terme fournir sur support électronique l'ensemble des informations contenues dans les volumes papier des Registres et lettres des papes du XIIIe s. / du XIVe s. édités par l'École française de Rome depuis la fin du XIXe s. Celle-ci ne publiera d'ailleurs plus à l'avenir que sous forme électronique.

Cette entreprise, menée conjointement par Brepols, l'E.F.R et l'I.R.H.T., devrait comprendre trois étapes : un premier CD-Rom sur les lettres communes du XIVe s., un deuxième sur les lettres secrètes du XIVe s., et un troisième sur les lettres du XIIIe s. La version présentée par J. Mathieu englobait déjà les pontificats de Jean XXII, Benoît XII et Urbain V, et nous a permis de constater les avantages de ce mode de diffusion. En effet, l'informatique permet toute une série d'interrogations (par dates, par noms, par types de lettres, etc), éventuellement croisées, qui seront d'une grande aide pour les chercheurs. La complexité des sources - en particulier la multiplicité des variantes orthographiques pour un même nom - rend nécessaire cependant la multiplication des interrogations, afin d'éviter d'obtenir des résultats tronqués lorsque l'on fait une recherche.

Les diocèses du Bearn, par Véronique Castagnet

Nous avons eu la joie d'accueillir parmi nous une moderniste, V. Castagnet, qui fait une thèse sur le personnel ecclésiastique du XVIe au XVIIIe s. dans les diocèses Béarnais (Lescar, Pau, Oloron, Bayonne). Dépouillant les archives locales en collaboration avec un collègue médiéviste qui s'intéresse aux notaires, elle a eu l'occasion de nous faire un petit récapitulatif sur les fonds ecclésiastiques subsistants.

Globalement, le bilan est plutôt maigre : la bibliographie est pour ainsi dire inexistante, il ne reste rien dans les séries G et H pour Lescar et Oloron. V. Castagnet a relevé les cotes qui concernent les deux autres évêchés et se propose de les fournir à toute personne intéressée.

Ces diocèses présentent une particularité importante, outre le fait qu'il s'agit de chapitres réguliers : l'Église catholique ayant disparu de la région entre 1571 et 1599, son rétablissement au début du XVIIe s. a été l'occasion de faire des "rappels" sur les règles observées au Moyen Âge. Une partie des informations disponibles sur notre période sont donc en réalité bien postérieures.

Enfin, son collègue médiéviste à Pau, J.-P. Barraqué, aimerait recueillir toute information que nous pourrions avoir sur deux évêques homonymes de Lescar, nommés Pierre de Foix et devenus cardinaux.

Le fichier "Lesellier", par Matthieu Desachy

Ce fichier onomastique, conservé à Saint-Louis-des-Français à Rome, a été réalisé par le P. Lesellier et quelques aides, à partir du dépouillement des archives du Vatican. Un article de T. Kouamé présentant sa constitution et son classement a été publié dans le t. 112 (livraison 2000) des Mélanges de l'E.F.R – Moyen Âge (p. 113-148).

Comprenant plus de 34 200 fiches biographiques, portant essentiellement sur le nord de la France, et surtout l'Ouest (Lesellier travaillait sur les Normands), ce fichier est cependant d'un intérêt exceptionnel pour l'ensemble des Fasti. A titre d'exemple, M. Desachy a trouvé pour les chanoines de Rodez 31 fiches, comprenant en moyenne 3 cotes différentes.

Les ressources dépouillées sont très diverses (Chambre, Chancellerie, Daterie…) et les dépouillements ne furent pas systématiques. De plus, les cotes et les folios indiqués doivent être mis à jour (Lesellier a travaillé avant la recotation et la refoliotation des registres). L'intérêt est cependant qu'il a travaillé sur les archives du XVe s. (1417-1485), et surtout sur la deuxième moitié du siècle, période pour laquelle les A.S.V. font figure de véritable terra incognita tant les inventaires font défaut.

A l'heure actuelle, le dépouillement ne peut se faire que sur place, sur autorisation de Mgr Cloupet, recteur de St-Louis-des-Français. Cependant un projet d’informatisation du fichier a été lancé en partenariat par l'E.F.R, les Fasti et l'I.R.H.T. Ainsi, après avoir dans un premier temps été intégralement photocopié, le fichier donnera lieu à l'établissement d'une base sous Access, un ordinateur étant mis sur place à la disposition des participants du projet, qui devraient pouvoir bénéficier de bourses de l'E.F.R. (qui sont accompagnées de possibilité de logement). Il faut en faire la demande (formulaires disponibles sur Internet) en mars pour aller à Rome au second semestre, en septembre pour le premier. Merci de vous signaler si vous êtes intéressés.

Introduction à l'héraldique épiscopale, par Edouard Bouyé

E. Bouyé a commencé par nous rappeler quelques définitions et notions de base sur l'héraldique :

N.B. : on ne parle d'armoirie et d'héraldique que lorsqu'il s'agit de représentations durables, qui se transmettent au sein d'une famille ou d'un groupe.

L'histoire de l'armoirie commence au XIIe siècle, lorsque la fermeture progressive des heaumes rend nécessaire la mise au point d'un système d'identification des combattants. Ce moyen d'expression se diffuse ensuite au reste de la société et a perdu son aspect strictement militaire à la fin du XIIIe s. A la fin du XIVe s. la société est complètement héraldisée (toute personne peut avoir des armoiries, même si toutes n'en ont pas).

Pour décrire une armoirie, il ne faut pas se focaliser sur la forme (une bande plus ou moins large…), la couleur, la représentation (nombre et forme des lions…), mais il faut chercher à retrouver la structure : une armoirie est avant tout la représentation d'un concept. Par exemple, un écu "d'azur à fleurs de lys d'or" pourra avoir être d'un bleu plus ou moins vif, avec un nombre variable de fleurs de lys. La description commence par le fond, puis procède par "strates" successives jusqu'au premier plan. Il y a peu de règles en héraldique. L’une d’elles est que, lorsqu’on doit juxtaposer ou superposer deux émaux, il faut que l’un soit "métal" (or ou argent) et l’autre "couleur" (sinople = vert ; gueules = rouge ; azur ; sable = noir). Les différentes formes géométriques (bandes, etc) et objets ou animaux représentés portent aussi des noms spécifiques. Pour complément, vous pouvez vous reporter à la bibliographie succincte, héraldique et sigillographique, distribuée lors de la réunion (quelques exemplaires ont été placés dans la boîte).

Il existe quatre catégories principales de sources pour constituer un armorial d'évêque : les sceaux, l'héraldique monumentale (dont les vitraux), les manuscrits, les pièces et médailles. Les évêques peuvent faire usage soit de leurs armes familiales, soit des armoiries diocésaines lorsqu'elles existent. Il s'agit d'un domaine dans lequel l'Église médiévale n'a absolument pas légiféré : la pratique des ecclésiastiques s'élabore donc en toute liberté. Ainsi, à partir du XVe s., l'armoirie s'entoure d'une emblématique personnelle, c'est-à-dire que des symboles choisis par chaque individu entourent les armoiries familiales.

Quelques remarques :

Ateliers par régions

La journée s'est achevée par un atelier où les participants ont pu faire le point sur les travaux en cours par région.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

  • Ecu : représentation qui a la forme d'un écu/bouclier.
  • Armoirie : écu accompagné d'ornements extérieurs.
  • Héraldique : science qui a pour objet d'étudier les armoiries.
  • Blason :
    • code de construction d'une image
    • langue servant à décrire les armoiries
    • A partir du XVIe siècle, en liaison avec l'idée que l'usage des armoiries remontait au moins au Christ, si ce n'est avant, s'est développé dans l'Église un travail de "reconstitution" des armoiries pour les personnages illustres du passé qui en étaient dépourvus, à commencer par les papes depuis saint Pierre. Aussi, soyez prudents!
    • L'adoption par un personnage des armoiries d'un membre illustre de sa famille est généralement une manière de se placer sous son patronage, de se déclarer son partisan, et ne résulte pas d'une concession de sa part.

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Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 890 notices prosopographiques.
  • 26 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, ainsi qu'un chapitre sur les livres de la cathédrale et une notice accompagnée d’un plan pour les stalles et pour le quartier canonial.

  • Présentation de la collection, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Présentation du volume.

 

présentation de la collection des Fasti Ecclesiae Gallicanae, par Hélène Millet

Le présent volume ouvre une collection qui devrait, à son terme, compter 130 fascicules. Autant de fascicules que la France — considérée dans ses limites actuelles — recouvrait de diocèses après les créations de Jean XXII en 1316-1318. Dans chaque volume, le lecteur trouvera des tables chronologi­ques pour les évêques, leurs principaux auxiliaires et les dignitaires du chapitre cathédral ainsi que des notices biographiques pour eux-mêmes et tous les chanoines prébendés de la cathédrale de 1200 à 1500. Les notices consacrées aux évêques sont rédigées de façon traditionnelle ; les autres sont le résultat de l’édition automatique d’un fichier prosopographique informatisé. Cet ensemble est précédé par une copieuse introduction destinée à éclairer les cadres de la vie diocésaine et à faciliter la compréhension des renseigne­ments donnés dans les notices.

Sans le concours d’une équipe de chercheurs nombreux et motivés, il ne pouvait être question de lancer pareil programme. Un soutien financier du CNRS et le généreux accueil de l’IRHT lui ont permis de se réunir et de travailler depuis 1990. D’abord constituée en Groupement de recherche (GDR) tout entier occupé à travailler à la collection, elle est devenue partie d’un GDR plus vaste, voué à l’étude des sources religieuses, placé sous l’égide de Gerson et dirigé par André Vauchez. Actuellement forte d’une soixantaine de collaborateurs bénévoles, elle a mis en chantier les volumes de plus de trente diocèses.

Tandis que les Mauristes français élaboraient la Gallia christiana, John Le Neve dotait l’Angleterre de Fasti Ecclesiae Anglicanae. Par son titre et par ses ambitions, notre programme se rapproche davantage de l’entreprise anglaise que de la Française. Comme elle, il a laissé de côté les établisse­ments monastiques et il se contente de donner succinctement quelques informations biographiques ; mais il entend surtout l’imiter dans sa politique de révisions périodiques, que rend désormais plus facile le recours à l’informatique. Si nous n’avions pas été soutenus par l’espoir que nos listes et nos notices seraient un jour corrigées et améliorées, sans doute n’aurions-nous jamais osé les publier, car nous avons une conscience aiguë du caractère lacunaire de nos sources et de leurs difficultés d’interprétation. Mais nous avions aussi la conviction qu’il fallait lancer la recherche pour qu’elle puisse progresser.

Faire paraître au plus vite un premier fascicule nous a paru une tâche prioritaire. Beaucoup mieux que de longs discours, un exemple permet en effet d’expliciter les règles à suivre, aussi bien en matière de recherche que de présentation des résultats. Amiens nous a donc servi de banc d’essai. Durant les quatre années où nous avons travaillé à nos listes et à nos notices, nous nous sommes attachés, Pierre Desportes et moi-même, à définir une méthode. Au fur et à mesure, nous en avons discuté les points les plus délicats en comité de direction et en assemblée plénière. Certains tâtonne­ments ont, sans aucun doute, été préjudiciables à la cohérence du fichier. Mais nous sommes maintenant parvenus à définir un moule dans lequel tous les diocèses parviendront à se couler, sans que les ajustements parfois néces­saires ne viennent mettre en péril l’économie générale du projet.

Car les fascicules des Fasti Ecclesiae Gallicanae, tout en s’efforçant de tenir compte du « génie » propre de chaque diocèse, sont d’abord conçus comme les éléments d’un ensemble et destinés à jouer le rôle d’outil de travail auprès de la communauté des historiens. Ils se veulent opérationnels non seulement à l’échelle du diocèse mais encore de la France entière puisque, durant les trois siècles couverts par l’entreprise, les notables ecclésiastiques séculiers ont eu tendance à former une société relativement homogène qui se jouait des limites diocésaines. A terme, c’est une tranche sociale cohérente que restituera la collection et que matérialisera un Cd-rom où seront cumulées, corrigées et complétées les informations contenues dans chaque volume.

Cette façon de travailler conduira les lecteurs — tel est du moins notre souhait — à coopérer à l’œuvre entreprise en nous signalant les erreurs qu’ils pourront repérer ainsi que les renseignements supplémentaires dont ils dispo­sent. La collaboration sera d’autant plus nécessaire que, pour certains diocèses particulièrement pauvres en sources locales, il conviendra d’élargir la documentation. De ce va-et-vient avec les lecteurs, nous attendons qu’il nous permette de combler peu à peu une lacune importante de l’historiographie française.

Orléans, le 1er avril 1996, Hélène Millet, directeur du programme.

Présentation du volume d'Amiens

La publication, en mai 1996, du premier volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae créée par la maison d'édition Brepols a marqué une étape, particulièrement importante, dans la progression des travaux de ce programme. Grâce à ce prototype, les objectifs à atteindre sont désormais clairs, non seulement pour les collaborateurs, mais encore pour la communauté internationale des médiévistes à qui s'adresse cet outil de travail : un recensement du personnel ecclésiastique diocésain (évêques, auxiliaires de l'évêque, dignitaires et membres du chapitre cathédral) de la France (dans ses limites actuelles) entre 1200 et 1500, accompagné de notices prosopographiques pour chacun des individus ainsi recensés.

Le prototype de la collection : le diocèse d’Amiens

Le premier volume de la collection porte sur le diocèse d'Amiens. Il a été réalisé par P. Desportes et H. Millet, avec l'aide de 8 collaborateurs, à partir d'une base de données comportant 1114 enregistrements et concernant 916 individus, la différence entre ces deux chiffres résultant de l'obligation d'effectuer pour un seul individu autant d'enregistrements qu'il a de titres à entrer dans la base.

Ce volume de 260 pages comporte cinq parties :

  • une introduction de 38 pages (avec une carte du diocèse et deux plans) comportant une notice institutionnelle, une étude sur les livres du trésor de la cathédrale, le résumé d'une thèse sur les stalles de la cathédrale, une esquisse sur le quartier du cloître, un répertoire des sources utilisées, et la bibliographie.
  • 12 tables chronologiques pour les évêques et les dignitaires du chapitre (8 pages).
  • des notices biographiques détaillées (34 pages) pour les 26 évêques qui se sont succédé de 1169 à 1501.
  • 916 notices prosopographiques issues de la base de données, rangées par ordre alphabétique des prénoms (132 pages)
  • 3 instruments pour repérer les individus (35 pages):
    • un index des différentes formes de leurs noms
    • un index des diocèses cités en matière bénéficiale
    • un index de leurs numéros d'identification
Carte diocèse d'Amiens

 

 

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Contenu du volume :

  • 458 pages.
  • 1164 notices prosopographiques.
  • 29 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, ainsi qu'un chapitre sur les livres de la cathédrale, un autre sur les stalles et une notice accompagnée d'un plan pour l'implantation canoniale dans la ville.

  • Avant-propos, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extrait du volume : "les archidiacres du Vexin Français", page 59.
 

Diocèse de Rouen : avant-propos, par Hélène Millet

Dix-huit mois après la sortie du premier volume consacré au diocèse d’Amiens, voici celui sur le diocèse de Rouen, préparé par Vincent Tabbagh. Ce délai paraîtra peut-être long au regard de l’objectif affiché d’entrée de jeu d’embrasser toute l’étendue de la France actuelle. Mais il semblera plutôt court à qui voudra bien considérer que l’auteur a dû remanier son fichier pour tenir compte des critiques et des améliorations proposées, suite à la première publication. Aussi a-t-il droit à toute la reconnaissance des personnes réunies autour du projet Fasti, et tout particulièrement à la mienne, pour son inaltérable patience et son sens du bien commun.

Par rapport au volume sur Amiens qui a donc pleinement joué — comme nous le souhaitions — un rôle de prototype, celui sur Rouen se distingue d’abord par l’augmentation de la taille et du nombre des rubriques des notices biographiques du répertoire informatisé, celles portant notamment sur la carrière bénéficiale locale. En offrant plus d’espace aux données, nous avons surtout voulu leur donner le moyen d’être plus précises. Les modifications de présentation qui en découlent ne devraient pas avoir affecté la lisibilité des notices. Nous nous sommes aussi efforcés de mieux aider le lecteur dans le dédale des abréviations concernant les références — ajoutant à la mystérieuse mention SD un numéro qui permettra de se rapporter au régeste établi à la section de Diplomatique et des Sources documentaires de l’IRHT qui nous a servi de source1 — et nous espérons avoir amélioré la présentation et la confection des indices.

Comme nous l’espérions également, certains lecteurs ont joint leurs efforts aux nôtres pour compléter les informations dont nous disposions. Le fichier sur Amiens demande ainsi déjà à être mis à jour à partir des nombreux renseignements que fournissent les comptes rendus rédigés par Heribert Müller et Christian Kleinert. Pour Rouen, l’esprit de collaboration et la grande disponibilité de nos collègues allemands nous a permis d’inverser la vapeur : les lecteurs trouveront dans ce volume leurs additions et corrections intégrées dans ses notices par Vincent Tabbagh lui-même. En outre, l’heureuse rencontre de David Spear dans un congrès a également permis de bénéficier des acquis de ses recherches, menées outre Atlantique. Ces remarquables coopérations méritent d’être saluées comme des exemples à suivre ; nous espérons continuer longtemps dans cette voie et accueillir encore bien d’autres collaborations.

Pour la confection de chaque volume, il y a donc à la fois toute une équipe et un maître d’œuvre. Cette façon de travailler explique pourquoi certaines notices de l’introduction ne sont pas signées tandis que l’autres le sont. Lorsque l’apport des spécialistes est prépondérant, il nous a paru juste de signaler ainsi leur contri­bution ; dans d’autres cas, il faut tenir pour responsable le maître d’œuvre, sachant qu’il s’est appuyé non seulement sur ses propres connaissances mais encore sur une somme impressionnante de renseignements patiemment collectés et généreusement communiqués par d’autres que lui. Le volume sur Rouen a ainsi bénéficié de la collaboration de Pierre Bony pour les sceaux, Édouard Bouyé pour l’héraldique, Pascal Montaubin et David Spear pour les individus vivant au XIIIe siècle, Heribert Müller et Christian Kleinert pour ceux du XVe siècle, tandis que Kristiane Lemé, Nathalie Manoury et Jacques Le Maho apportaient un concours plus facilement localisable.

Mais il faut aussi rappeler combien précieux sont les apports des différents fichiers établis par les équipes du CNRS ayant accepté de s’associer au program­me Fasti. Anne-Marie Hayez et Janine Mathieu dispensent largement les trésors patiemment accumulés en Avignon et Élisabeth Lalou ceux du Corpus philippicum désormais consultable à l’IRHT de Paris. En ce même lieu, Jean-François Genest oriente les visiteurs de la section de codicologie. À l’UMR « Culture, politique et société en Europe IXe-XVIe siècles », ce sont Carla Bozzolo et Jean-Philippe Genet qui sont mis à contribution pour le fichier des humanistes à Villejuif et la base de données des universitaires à Paris. Surtout, c’est à l’IRHT d’Orléans que nous trouvons une aide et un soutien de tous les instants auprès de l’ensemble du personnel, Anne-Marie Legras accueillant les lecteurs à la section de Diplomatique et des sources documentaires où nous est ouvert le fichier jadis géré par Odile Grandmottet.

Les différentes pièces de l’ouvrage étant ainsi rassemblées, il revient au maître d’œuvre d’en faire un livre, en les plaçant, un peu à la manière d’un puzzle, dans les cases précédemment définies par le programme. Mais la trame ainsi préétablie ne dit pas à quoi doit ressembler l’ouvrage car chaque diocèse a sa physionomie propre et des spécificités dues à l’histoire ou à l’implantation. Elles apparaissent dans les différentes parties de l’introduction, la notice institutionnelle en particu­lier, ainsi que dans les notices consacrées aux évêques. Pour ces dernières, en l’absence de contrainte rédactionnelle, l’auteur peut librement faire apparaître une problématique qui est la sienne, s’attarder sur un individu, exploiter des sources moins obligées… L’austère outil de référence qui a pour principal objectif de recenser des individus et de les couler dans un moule descriptif limité et uniforme s’offre avec elles quelques pages plus engagées pour esquisser l’originalité d’une existence et d’un diocèse.

La partie centrale de chaque volume demeure toutefois le catalogue de notices biographiques, — rangées dans l’ordre alphabétique des prénoms puis des noms — réalisé à partir d’une base de données informatisée. L’automatisation des opérations a parfois généré des coquilles que nous n’avons pas toujours su débusquer. Le volume d’informations que peut stocker chaque enregistrement étant forcément limité et leur mise en forme standardisée, il en résulte moins une véritable notice biographique qu’une fiche de renseignements. Leur finalité n’est pas de retracer une vie mais de fournir des éléments précis d’identification, à partir desquels se dessine un profil de carrière.

La base de données rouennaise diffère de celle consacrée à Amiens en ce qu’elle comporte quatre nouveaux champs, trois étant destinés à recueillir davan­tage de précisions sur la carrière capitulaire, le quatrième étant dévolu aux rensei­gnements sur l’inhumation. Ces additions n’affectent en rien la structure générale de la base et, par voie de conséquence, celle des notices. Dans l’économie généra­le du projet, il est en effet capital que les différentes bases de données soient cumulables. Dès à présent, nous travaillons à l’élaboration d’un programme permettant la gestion et l’interrogation d’une seule grande base portant sur l’ensemble de la population des notables des diocèses de France de 1200 à 1500. Mais nous n’attendrons pas l’achèvement des 130 bases diocésaines pour réaliser un Cd-rom, support qui permettra de faire bénéficier le lecteur des progressives mises à jour de l’information.

En attendant, nous avons dû établir un protocole pour la saisie des données concernant les individus appelés à figurer dans plusieurs bases diocésaines. Ils portent dans chacune un numéro matricule différent. C’est ainsi que Jean de La Rochetaillée est repérable à la fois sous les codes AM576 (base d’Amiens) et RO4352 (base rouennaise). Le volume sur Rouen étant paru en second, on y trouvera la référence AM576, et non l’inverse. Lorsque deux notices se trouveront en contradiction, la dernière en date devra être tenue pour meilleure ; les éléments déjà fournis dans la première seront repris dans la seconde, dans la mesure de la place disponible, et sauf s’il s’avère plus important de donner une information nouvelle.

Malgré notre bonne volonté, il restera certainement encore dans ce volume beaucoup d’incorrections. En prosopographie, la recherche de la perfection peut devenir synonyme d’ajournement indéfini de la publication. C’est pourquoi, encouragés en cela par Louis Holtz vers qui va toute notre gratitude, nous avons pris le risque de l’édition progressive et partielle des résultats déjà acquis. La satisfaction d’avoir sous les yeux un résultat tangible de nos efforts s’est avéré un stimulus non négligeable. Mais ceux d’entre nos lecteurs qui ont eu la gentillesse de nous dire ou d’écrire que, tels qu’ils sont, les Fasti sont déjà fort utiles, ont assurément trouvé le meilleur moyen de nous inciter à poursuivre.

Paris, le 16 octobre 1997, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Rouen

Les archidiacres du Vexin Français (page 59)

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(...)

 

 
diocèse de Rouen

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 17 janvier 2003

 

Informations générales

Le volume des Fasti sur Rodez (par Matthieu Desachy) est paru. Pour l'obtenir au tarif préférentiel réservé aux membres du groupe, merci de faire parvenir à Hélène Millet un chèque de 25 € libellé à son nom. Le volume sur Mende paraîtra d'ici la prochaine réunion. Sées et Angers sont les suivants sur la liste.

Soutenances : Véronique Julerot (Les élections épiscopales à la fin du XVe siècle) et Emmanuelle Vernin (Le quartier canonial du Puy), membres du groupe des Fasti, viennent de soutenir leur thèse de doctorat.

Le CD-Rom Ut per litteras apostolicas (analyses des bulles du XIVe siècle) est consultable en trois lieux par les membres des Fasti : à l'IRHT à Paris et Orléans, et en Sorbonne, salle G 687 (contacter Hélène Millet ou Christine Barralis pour y avoir accès).

N.B. : l'IRHT met aussi à disposition (à Orléans seulement), les reproductions sous forme de CD-Rom des registres pontificaux de la série du Vatican. Pour l'instant l'IRHT possède tous les registres jusqu'à Urbain V exclu. Les registres du pontificat d'Urbain V et de la période du Grand Schisme devraient être achetés cette année.

Grâce à une subvention du LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris-I), la refonte des traitements informatiques appliqués à nos bases de données (pour en faire soit des livres soit un élément d’une base cumulée) est en cours, sous la direction d’un informaticien de chez Brepols. Le logiciel–clé n’en sera plus Dbase mais Access. De nouvelles informations seront données à ce sujet lors de la prochaine réunion.

L'informatisation du fichier Lesellier progresse : une base Access a été créée dans le cadre d'un contrat alliant le GDR SALVÉ, l'IRHT et l'EFR. Laurent Vallière a déjà saisi presque 4 000 fiches. Il est possible pour les membres du groupe de solliciter une bourse de l'EFR pour aller à Rome participer à ce projet (le temps de bourse se répartissant entre l'informatisation 3h / jour et les recherches personnelles).

Dans la dernière livraison de la Revue Mabillon, deux articles peuvent intéresser les membres des Fasti : celui de F. Délivré, « La visite du primat d’Aquitaine Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, dans la province ecclésiastique de Bordeaux (1284) » et celui de X. Hermand, « Les relations de l’abbaye cistercienne du Jardinet avec des clercs réformateurs des diocèses de Cambrai et de Tournai (seconde moitié du XVe s.) ».

Un nouveau venu parmi les Fasti, Yann Dahhaoui, prépare un DEA sous la direction de Claude Gauvard sur les figures de l'évêque des Innocents et de l'évêque des Fous (qui sont élus pour une journée par les enfants de chœur, lors de cérémonies satiriques). Si vous avez mention de tels personnages dans vos sources, merci de le contacter (10 rue Barbette, 75003 Paris ; mail: yann.dahhaoui@wanadoo.fr).

La prochaine réunion est fixée au Vendredi 27 juin 2003.

Communications sur les chapitres O.S.A.

La règle de saint Augustin en usage dans le chapitre de Mende, par Philippe Maurice, avec des précisions de Jean-Loup Lemaitre

Le chapitre de Mende a décidé l'abandon de la règle O.S.A. au tout début du XIIIe siècle. Les AD de Lozère conservent un manuscrit intitulé Martyrologium, du XIIe siècle, qui contient entre autres la règle suivie par le chapitre. La règle est souvent conservée dans le martyrologe du chapitre (c'est le cas à Béziers, Carcassonne, etc.). Pour avoir des descriptions précises de ces ouvrages, il faut se reporter au répertoire des obituaires établi par J.-L. Lemaitre. A Mende, ce ms. était le symbole de la charge de l'archidiacre et servait à recevoir les serments d'entrée en charge des clercs de la cathédrale.

D'après J.-L. Lemaitre, la règle appliquée est la même partout, les variantes entre manuscrits de chapitres différents ne portant que sur la forme et non sur le fond. On peut se reporter à l'édition critique du Præceptum faite par Luc Verheijen (La règle de saint Augustin, Paris, Etudes augustiniennes, 1967). Il serait intéressant de faire un répertoire des livres liturgiques de chaque cathédrale, en identifiant les livres réellement utilisés par le chapitre. Mgr Martimort a déjà fait un tel travail pour le midi, dans le n° 17 des Cahiers de Fanjeaux sur Liturgie et musique (« Répertoire des livres liturgiques du Languedoc antérieurs au concile de Trente », p. 52-80). Il faudrait ensuite étudier les ajouts et aménagements apportés par nos chanoines à ces textes (par ex. pour celui de Mende : y a-t-il des ajouts au martyrologe d'Usuard ? Des homélies spécifiques à Mende ?).

Les statuts réformateurs de l'évêque Jean de Vissec pour le chapitre de Maguelone (1331), par Jean-Loup Lemaitre

Maguelone est un chapitre régulier jusqu'au début du XVIe siècle. Sur ce chapitre, on peut consulter Germain (A.), Maguelone sous ses évêques et ses chanoines, Montpellier, 1869 ; et le Cartulaire de Maguelone, éd. J. Rouquette et A. Villemagne, Montpellier (la B.N.F. et la Sorbonne n'ont que des exemplaires incomplets. Seul l'évêché de Maguelone a une version complète).

Jean de Vissec, originaire du diocèse de Nîmes, est chanoine puis prévôt du chapitre avant d'être élu évêque en 1328. Son premier acte en tant que prélat est de nommer des vicaires généraux, qui sont tous d'anciens chanoines, et de procéder à toute une série de nominations au sein du chapitre. Lors du chapitre général de la Toussaint 1331, il promulgue des « declarationes, ordinationes et statuta » qui traitent en détail de l'ensemble des offices tenus par les chanoines (mais pas des dignités) : prévôt, cuisinier, vestiaire, etc. Ce texte très long règle la gestion quotidienne de la vie et des biens du chapitre. Il est en fait plus proche d'un coutumier monastique que d'une collection de statuts synodaux (il faut souligner qu'au XIIe siècle, la collection du Liber ordinis de Saint-Victor de Paris a beaucoup circulé en France, mais ce document n'en est pas directement inspiré). La raison d'être de ces statuts est difficile à cerner, faute d'une étude approfondie de la situation du chapitre au début du XIVe siècle (pour une fois c'est l'abondance, et non la pénurie, d'archives sur cette période qui a freiné la réalisation d'une telle étude). La question de leur application réelle se pose aussi. Le texte a été manifestement pensé en langue d'oc, avant d'être écrit en latin : la structure des phrases s'en ressent, et beaucoup de mots de langue d'oc ont été conservés ou sommairement latinisés.

Le préambule du texte contient la liste de tous les chanoines, au nombre de 63. Il faut souligner que dans les chapitres OSA, il n'y a pas de prébendes, puisque les chanoines vivent en communauté. Par conséquent il n'y a pas forcément un nombre fixe de chanoines (bien que ce soit le cas à Auch), d'autant plus que se pose le problème du décompte des novices appelés à devenir chanoines : non seulement ils doivent faire un certain temps de noviciat, mais en plus, une fois qu'ils ont pris l'habit, il s'écoule un certain délai avant qu'ils n'aient voix au chapitre. La liste des chanoines fait apparaître qu'environ la moitié d'entre eux sont en charge d'un « prieuré ». Deux problèmes se posent à ce sujet : résident-ils dans les « prieurés » ? A Mende, la plupart des chanoines titulaires de prieurés s'y font remplacer par des vicaires. Et que sont ces « prieurés » ? Dans le diocèse de Maguelone, le mot parrochia n'existe pas, on emploie seulement celui de prioratus. Par conséquent, il s'agit sans doute ici de cures à desservir. Ces prieurés-cures, qui sont à la collation ordinaire du chapitre, entrent au XIVe siècle dans le champ de la collation apostolique : il faut prêter une attention particulière au terme employé par les lettres apostoliques pour les désigner. Soulignons enfin que les trois archidiacres n'appartiennent pas au chapitre.

Notice institutionnelle du chapitre d'Auch, par Françoise Merlet-Bagnéris

Il s'agit d'un très gros diocèse (environ 500 cures d'âmes, réparties en 14 archidiaconés) et le siège archiépiscopal est très riche au XVe siècle. Entre 1410 et 1414, le diocèse fut temporairement démembré par la création de l'éphémère évêché de Mirande. Les collégiales sont nombreuses. Un premier groupe d'entre elles, les plus importantes, ont été instituées dans l'élan du mouvement canonial de la fin du XIe siècle, en liaison avec le développement du pèlerinage de Saint-Jacques. Cinq de ces collégiales sont étroitement liées au chapitre cathédral. Les membres des huit autres sont nommés en partie par le chapitre, en partie par l'archevêque et en partie par les consuls de la ville. Beaucoup sont sécularisées vers 1548, au moment où le chapitre cathédral négocie sa propre sécularisation.

Le soin des pauvres est particulièrement développé puisque la cérémonie du Mandat, inaugurée en 1175, se transforme ensuite en une distribution quotidienne de nourriture (à Maguelone, par ex., la distribution est hebdomadaire). Bien qu'il s'agisse d'un chapitre OSA, les chanoines vivent à la fin du MA dans des maisons individuelles, dans et hors le cloître. Le dortoir n'est plus occupé que par certains des prébendés des communautés de la cathédrale, qui y dorment dans des chambres individuelles, avant d'être désaffecté en 1444 et de servir d'asile de nuit pour les pauvres. La majeure partie des bâtiments actuels est postérieure au MA : le palais archiépiscopal date du XVIIIe siècle, et la cathédrale, commencée au XVe siècle, date essentiellement du XVIe siècle. Le chapitre suit officiellement la règle OSA jusqu'à sa sécularisation en 1548, mais dès le XIIe siècle au moins, il a des coutumes particulières, connues sous le nom de statuta antiqua. Normalement, il n'y a pas d'autre rang que celui de l'ancienneté d'entrée, comme dans toutes les églises soumises à la règle de saint Augustin, mais cela reste à vérifier dans la pratique. Les chanoines, initialement au nombre de 25, sont ramenés à 20 par une ordonnance épiscopale de 1331. A côté du haut-chœur des chanoines, apparaissent 34 prébendés, répartis en plusieurs communautés avec leurs règles propres.

Le volume sur Sées : une suite de problèmes à résoudre, par Pierre Desportes

Pourquoi, malgré le gros travail fourni par Françoise Loddé (†), a-t-on obtenu si peu de résultats pour Sées ? Quelles ont été les solutions adoptées pour compenser cette pénurie d'informations ?

a) Le problème de la chronologie : Sées est devenu un chapitre régulier en 1131 et a été sécularisé en 1547. Entre ces deux dates, nous connaissons très peu de noms de chanoines. Un universitaire américain, D. Spear, prépare un ouvrage sur les dignitaires de la province de Rouen avant 1200 = il existe une petite période de chevauchement, avec, souvent, une marge d’incertitude. Le volume des Fasti intégrera une liste complémentaire des chanoines pour la période 1500-1547.

b) Le patrimoine du chapitre : il est beaucoup mieux connu que les hommes. Etant donné le lien très fort existant entre l'état des revenus et la vie du chapitre, il a été décidé de remettre dans le volume des Fasti l'article publié précédemment par F. Loddé sur le temporel.

c) L'identification des individus : au total on aura environ 180 noms (+ une quarantaine pour le début du XVIe siècle et une vingtaine d'incertains à cheval sur les XIIe et XIIIe siècles). On ne connaît bien que les dignitaires, surtout les archidiacres, et les chanoines remarqués pour leur irrégularité. Cela pose le problème de la représentativité du fichier prosopographique.

d) La régularité de la vie : pourquoi le chapitre ne s'est-il pas sécularisé, malgré les pressions des rois anglo-normands au XIIe siècle, et les difficultés des siècles précédents (notamment la guerre, qui gêne la vie régulière) ? Probablement parce que les chanoines voulaient éviter la concurrence de candidats étrangers, et parce que le patrimoine n'était pas suffisant pour être découpé en prébendes « viables ». La règle n'est pourtant pas appliquée strictement : en 1520, une tentative de restauration de celle-ci, par l'arrivée de 8 nouveaux chanoines réformés, aboutit à un échec.

Notice Institutionnelle de Sens, par Vincent Tabbagh

Diocèse partagé en 5 archidiaconés et 12 doyennés, comprenant au total 715 paroisses séculières, sans compter les prieurés-cures. Sur les 19 collégiales, 3 sont d'origine immémoriale, 2 datent du XIe siècle, 11 de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle, et une du XIVe siècle. La cathédrale actuelle, dont la reconstruction commence au XIIe siècle, conserve la trace des deux églises disparues du groupe primitif, sous la forme de deux chapelles. Le développement des chapelles a par ailleurs été très modeste dans ce bâtiment. L'autorité de l'archevêque sur le diocèse est très étendue : il nomme à la grande majorité des canonicats et détient en patronage les deux tiers des cures séculières. Avec une taxe de 6 000 florins, le siège est au XIVe siècle le 5e plus riche de France. L'officialité de Sens est doublée dès le XIIIe siècle d'officialités foraines dans les seigneuries archiépiscopales. La question de l'existence d'une officialité métropolitaine n'est pas encore résolue. Le chapitre de Sens est marqué par l'indécision de ses contours : beaucoup de personnages sont alternativement appelés chanoines ou chapelains, ce qui semble être une caractéristique bourguignonne. L'histoire de la formation du chapitre cathédral, qui intègre progressivement différentes communautés ou groupes de chanoines, est très complexe. Il y a 48 chanoines, mais seulement 40 prébendes (certaines sont divisées en quarts de prébende). Les maisons du quartier canonial sont la propriété du chapitre, qui les confie aux chanoines à titre viager. Cependant, à la fin du XVe siècle une certaine liberté de transaction des maisons semble s'être installée et les chanoines ou leurs héritiers peuvent les vendre. L'archevêque-légat Guillaume de Champagne a imposé une importante réforme des dignités au XIIe siècle. Leur ordre s'est stabilisé au début du XIVe siècle : le doyen tient la première place, les archidiacres (sauf celui de Sens) viennent après tous les autres dignitaires. Trois dignités (doyen, précentre et cellerier) sur 9 sont électives, les autres sont à la nomination de l'archevêque. Quatre officiers sont nommés annuellement par le chapitre pour administrer ses revenus. En vue d'égaliser les revenus de chacun, les prébendes font l'objet d'une partition régulière (normalement tous les 7 ans), et l'office de la Chambre perçoit sur les prébendés des recompensationes, redistribuées ensuite. Le bas-chœur de Sens se caractérise par sa modestie : il compte peu de chapelains, auxquels les archevêques préfèrent les vicaires, nommés annuellement et qui ne peuvent détenir aucun autre bénéfice.

L'évêque, le chapitre, l'hôpital : projet d'enquête, par Pascal Montaubin

P. Montaubin nous propose de nous intéresser à la manière dont évêque et chapitre répondent à l'injonction du Christ d'apporter de l'aide aux pauvres. Il serait intéressant notamment de vérifier la thèse soutenant que les clercs séculiers ont progressivement perdu le contrôle des institutions caritatives. Voici quelques questions à poser :

  • sur les aspects institutionnels : nos élites participent-elles à la fondation ? Où se fait cette fondation (dans le groupe cathédral) ? Font-elles des dons ? Qui a la tutelle de ces établissements ? (= qui nomme les administrateurs ? qui vérifie les comptes ?) Qui a la juridiction sur ces établissements ? Pourquoi les pouvoirs laïcs reprennent-ils ces institutions à partir du XIVe siècle ? (s'agit-il d'une dynamique propre à ces pouvoirs ou d'une conséquence de la détérioration de la situation des hôpitaux ?).
  • sur les rapports spirituels entre les évêques/chanoines et les institutions caritatives : ces élites recherchent-elles la prière des pauvres et des malades ? (voir les legs, obituaires, etc.) Ont-elles laissé des textes traitant des devoirs caritatifs du clergé ? En somme, évêques et chanoines s'inscrivent-ils dans une pastorale de la charité ? Considèrent-ils ces œuvres d'assistance comme une légitimation de leur place dans la société ?

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 7 janvier 2011

 

Informations diverses:

Le volume « Autun » des FEG, par Jacques Madignier, est paru depuis la fin de l’année 2010 (78 euros, 477 p.). La présentation de ce volume est disponible.

N. Gorochov a soutenu son HDR sur les universitaires parisiens du XIIIe siècle.

Quatre thèses de doctorat intéressant le groupe ont été soutenues en 2010 :

  • J.-V. Jourd’heuil, La mort et la sépulture des évêques des provinces de Lyon, Reims, Rouen et Sens du XIe au XVe siècle, dir. V. Tabbagh, Université de Bourgogne.
  • A. Le Roux, Servir le pape. Le recrutement des collecteurs pontificaux dans le royaume de France et en Provence de la papauté d’Avignon à l’aube de la Renaissance (1316-1521), dir. C. Vincent, Université Paris-X.
  • E. Rosenblieh, Juridiction conciliaire et juridiction pontificale au temps du concile de Bâle(1431-1449); recours, procédures et suppliques, dir. Cl. Gauvard, Université Paris-I.
  • P. Jugie, Le Sacré Collège et les cardinaux de la mort de Benoît XII à la mort de Grégoire XI (1342-1378), dir. Cl. Gauvard, Université Paris-I.

Livres et articles parus :

  • Da historia eclesiastica a historia religiosa, 2009 (Lusitania Sacra, 21).
  • M. do Rosario Barbosa Morluao (dir.), Testamenti ecclesiae Portugaliae (1071-1325) , Lisbonne, 2010.
  • A. Maria S.A. Rodrigues et alii, Os capitulares Bracarenses (1245-1374) : noticias biograficas , Lisbonne, 2005.
  • J.-R. Armogathe et P. Montaubin (dir.), Histoire générale du Christianisme , PUF, 2010, 2 t.
  • M.-M. de Cevins et J.-M. Matz (dir.), Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449) , Rennes, 2010 (contributions de Ch. Barralis, E. Bouyé, F. Délivré, A. Le Roux, A. Massoni, J.-M. Matz, Th. Pécout et V. Tabbagh).
  • C. Vincent et J. Pycke (dir.), Cathédrale et pèlerinage aux époques médiévale et moderne , Louvain-la-Neuve, 2010 (contributions de J.-M. Matz et V. Tabbagh).
  • M. Maillard-Luypaert, « Pour le salut de mon âme et l’honneur de mon église. Le testament de Grégoire Nicole, chanoine et official de Cambrai (1466, 1469) », dans Revue du Nord, t. 92, 2010, p. 7-51.
  • Eadem, « Du Hainaut à la Champagne en passant par le Brabant : les avatars de l’Ecclesia semper reformanda (première moitié du XVe siècle) » , dans Publications du Centre Europeen d’Etudes Bourguignonnes, 50, Rencontres d’Avignon (17 au 20 septembre 2009) : " L’Eglise et la vie religieuse, des pays bourguignons à l’ancien royaume d’Arles (XIVe-XVe siècle)" , 2010.
  • V. Tabbagh, « La présence sacerdotale dans le Val de Saône et le bailliage d’Auxois à la fin du XVe siècle » , dans Ibidem, p. 213-226.

Sous l’impulsion de Mgr Doré, archevêque émérite de Strasbourg, les éditions strasbourgeoises «La nuée bleue» viennent de rééditer une monographie de la cathédrale de Strasbourg et d’en éditer une autre de la cathédrale Reims. L’histoire du clergé y tient une place importante. Chaque volume, patroné par l’ordinaire du lieu, réunit les contributions du clergé, d’universitaires, d’archivistes-paléographes et d’historiens de l’art (B. Jordan est l’un des auteurs pour Strasbourg, P. Demouy a dirigé le volume de Reims). D’autres volumes sont annoncés (Quimper, Chartres, Bourges, Rouen).

Pour plus d'informations, le site des éditions "La nuée bleue": http://www.nueebleue.com/

Plusieurs colloques sont annoncés :

  • 18-19 mars 2011, Evêques et cardinaux princiers et curiaux, XIVe-début du XVIe s., Université de Lille-III / Grand-Séminaire de Tournai (contact : M. Maillard-Luypaert). Pour en savoir plus: le site de présentation du colloque
  • 24-25 mars 2011, Réalités provinciales en histoire religieuse. Autour de la Lorraine (XIIe-XVIIIe s.), Université de Metz (contact : Ch. Barralis).
  • 12-14 mai 2011, Munich, Les chapitres cathédraux en Allemagne et en Italie au Moyen Âge.
  • 8-10 juin 2011, Bourges, colloque Eglise et Etat en l’honneur d’H. Millet.
  • Fin 2011, Les bibliothèques canoniales, Université de Rouen.
  • 12-14 décembre 2011, collège des Bernardins, colloque sur la cathédrale de Paris (programme diffusé sur le site du diocèse).
  • Juin 2013, Aix-en-Provence, Les comptabilités princières, de Genève à Aix, de la deuxième moitié du XIIIe s. au début du XIVe s. (contact : Th. Pécout).

Pour les réunions prochaines, trois thèmes de réflexion sont proposés :

  • les cathédrales régulières
  • les activités charitables des chapitres
  • les utilisations possibles des notices FEG et leur valorisation

Fabrice Délivré évoque le GDRE relatif à la prosopographie et à l’héritage des clercs dans la culture européenne. Une réunion a eu lieu à Lisbonne, rassemblant portugais, français, italiens et hongrois. Les travaux prosopographiques varient en fonction des pays. Ils sont terminés en Angleterre (équipe dissoute), embrassent des périodes différentes (mi-XIIe s. – 1325 au Portugal, la suite des recherches commence à peine) ou des corpus différents (prosopographie du clergé diocésain en Hongrie). Les relations sont fragiles avec l’Italie, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Il faudrait avoir des approches thématiques pour élargir les problématiques. Une réunion du GDRE est envisagée du 17 au 19 novembre 2011 à Angers sur la mobilité des clercs.

Hugues Labarthe (ANR Corelpa) constitue un atlas européen des établissements religieux et cartographie les bénéfices des clercs.

Avranches, évolution urbaine d’une cité épiscopale du XIe au XVIIIe siècle, par David Nicolas-Méry (conservateur du Musée d’Avranches):

D. Nicolas-Mery étudie l’architecture civile de la baie du Mont-Saint-Michel du XIIe au XVe siècle dans le cadre d’une thèse dirigée par E. Lorans. Cet espace n’avait pas encore été prospecté. Le temporel de l’abbaye du Mont avec ses dix prieurés y est plus représenté que celui de l’évêque. L’étude morphologique se fonde sur la lecture des plans modernes. Il subsiste trois maisons médiévales dans la cité, outre quinze celliers-caves. La cathédrale a été arasée en 1802 et fouillée dans les années 1970. La cité est partagée en deux pôles : la cathédrale dans la ville haute, l’église St-Gervais sur l’ancien forum qui correspond à la partie basse. Il n’y a pas de quartier canonial médiéval. En 1269, avec l’autorisation du roi qui est seigneur de la ville, l’évêque accorde le droit de constuire sept maisons canoniales contre le rempart. Douze chanoines sont alors cités alors qu’il devait en avoir une vingtaine.

Présentation du Dictionnaire biographique en ligne des chanteurs des XVe et XVIe siècles, par David Fiala:

D. Fiala a soutenu une thèse de musicologie sur la musique à la cour de Bourgogne à la fin du XVe siècle (Université de Tours). Il dirige une prosopographie des chantres de la Renaissance (3 600 fiches informatisées). Le terme de « musicien » est anachronique. Les chanteurs d’église sont des clercs, qu’il faut différencier des instrumentistes. Dans les sources, « chantre » est un mot difficile à cerner. Distincts du chœur des enfants, les chanoines musiciens lisent la notation musicale pour la polyphonie et pas seulement pour le plain chant. Une grande partie de la polyphonie est improvisée. Ils forment une communauté homogène qui circule d’une cité à l’autre. Ils sont de quatre à douze (Cambrai) par chapitre et se rencontrent sous une grande variété d’appellation. On peut se demander ce que signifie un canonicat dans leur carrière. Jean II est le premier roi à avoir une véritable chapelle musicale, une demi-siècle après le roi anglais. Ensuite, chaque cour adopte ce système. Les organistes sont par ailleurs mal connus.

Une discussion suit pour cerner avec plus de prudence le mot « chantre » et celui de « chapelain » notamment lorsque cela concerne le service du pape. V. Tabbagh remarque que beaucoup de ces chanoines musiciens ont des enfants illégitimes au XVe siècle, phénomène de plus en plus accepté à cette époque.

Les collecteurs apostoliques, par Amandine Le Roux

A. Le Roux expose les grands traits de sa thèse concernant les personnes chargées de la collecte des redevances dues à la papauté. 384 collecteurs disposent d’une notice qui a puisé notamment aux Archives du Vatican. De nombreux chanoines sont mis en cause dans des procès. Il fallait comprendre une méthode de gouvernement, de Jean XXII à 1521. Les sources parlent de collector, nuncius, receptor ou encore commissarius. La Chambre apostolique choisit un de ces quatre mots pour une mission spécifique. AL a étudié les procédures de nomination (bulles) et les qualités demandées. Jusqu’à Eugène IV, la France et la Provence sont les principaux contributeurs de la papauté. Son approche prosopographique a permis de dresser une typologie de cinq profils. Un exemplaire de la thèse est déposé à la bibliothèque des Fasti.

Notice institutionnelle de Saint-Brieuc, par M. Glaz

Faute de temps, M. Glaz (master, Université de Brest) présente une partie de la notice institutionnelle de Saint-Brieuc. Jusqu’il y a peu, on pensait que le diocèse avait été fondé au IXe s. mais il semble que la première mention d’un évêque ne remonte pas au-delà de 1024/34. Le siège échappe donc au « modèle breton » du saint celtique venu fonder un monastère devenu ensuite siège d’un évêché. St-Brieuc est un démembrement d’Alet avec 116 paroisses mais aussi 15 enclaves de Dol. Deux archidiaconés sont connus au XIIe siècle mais de doyennés ni d’archiprêtrés. Il n’y pas de quartier canonial dans la cité. Les comtes d’Avaugour exercent la régale du XIIIe au milieu du XIVe siècle. L’évêché est taxé à 2 400 fl. Douze prébendes sont connues au chapitre en 1233 puis quatorze en 1330. Une liste de 1470 indique 17 chanoines.

Compte rendu rédigé par Jean-Vincent Jourd’heuil