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Certaines entrées latines renvoient au Glossaire de Du Cange mis en ligne par l’École nationale des chartes. Il s’agit parfois de définitions de sens voisin ou générique, souvent liées à des contextes monastiques plutôt que canoniaux, mais qui donnent de précieuses pistes complémentaires.



  • Prieur prior
    Prieur : premier dignitaire du chapitre d’Antibes-Grasse jusqu'en 1242, date à laquelle il prend le titre de prévôt. À partir de la réforme canoniale de 1131 qui institua un chapitre régulier, cas unique dans la France actuelle du Nord, le chapitre de Sées a été dirigé jusqu’au XVIe siècle par un prieur qui a dès lors remplacé le doyen.
    Prieur mage : à Montauban, abbaye devenue évêché en 1318, il est le premier dignitaire après l'évêque.
    Prieur claustral. Il s'agit généralement d'un office mais c'est une dignité à Arles. Cette fonction existe dans les chapitres issus d'une abbaye en 1318 (Montauban), dans les chapitres menant une vie régulière (Arles, Avignon, Maguelone, Nîmes, Orange). Ses attributions sont d'ordre spirituel et disciplinaire : selon les statuts d'Arles de 1369, il « réprime les défections, corrige les lectures, entend les confessions » ; il supplée le prévôt pour dispenser d'assistance aux offices, punir les chanoines qui ne dorment pas au dortoir.

  • Prieur de la chambre prior camere
    À Beauvais, désigne le chanoine régulier desservant en personne la prébende que possède l’abbaye augustinienne de Saint-Quentin de Beauvais. En 1181, lui est adjoint un suppléant appelé compagnon du prieur de la chambre, dénommé aussi sous-prieur.

  • Primicier, princier primicerius
    Du latin primus in cera, le premier d’un groupe inscrit sur la tablette de cire, donc le premier en dignité. Ce titre a été porté à la cour de Constantinople. Pourtant l’Encyclopédie Catholicisme attribue au primicier un rôle subalterne dans les chapitres cathédraux : « Le primicier a tantôt la charge de la formation des clercs inférieurs et des jeunes clercs, tantôt il préside au chœur où il doit maintenir l’ordre » (11, col. 1030). Nous n’avons trouvé cette fonction subalterne associée à ce nom dans aucun des chapitres sur lesquels nous sommes documentés si ce n’est à Auch où, avant le XIe siècle, les deux capiscols portaient aussi le titre de primiciers.
    Selon la règle de Chrodegang, c’est le chef du chapitre sous l’autorité de l’évêque. Il est resté le premier dignitaire à Metz. Il en existe un à Toul jusqu’au XIe siècle, un à Verdun jusqu’à sa suppression au XIVe siècle (mais il subsiste un « official de la princerie »). À Verdun, le primicier est en même temps archidiacre majeur, il assure, conjointement avec le chapitre, l’administration du diocèse durant les vacances du siège épiscopal. Contrairement à la plupart des chanoines, le princier souvent issus de milieux sociaux élevés.
    Des primiciers sont mentionnés à Toulouse en 955 et 960 sans que l’on en connaisse la fonction.
    La princerie était en principe élective, mais, à Verdun, plusieurs titulaires furent nommés par le pouvoir pontifical ou imposés par des princes laïques.

  • Procurateur de Trouillas procurator de Trulhas, de Trullaco
    Nom donné à Avignon aux officiers chargés de la gestion matérielle et financière du chapitre. Le nom est lié à la domus de Trullas ou de Trullaco, ensemble d’édifices regroupant la prévôté, la demeure des procurateurs, le cellier et autres réserves de la communauté. La tour de Trouillas du palais pontifical conserve le souvenir de cet ensemble.

  • Procurateur du réfectoire procurator refectorii
    Dans le diocèse de Maurienne, désignés par le prévôt, ils représentent le chapitre dans les instances judiciaires.

  • Procureur des anniversaires procurator anniversorum
    Les administrateurs et procureurs des anniversaires sont en charge de l’enregistrement des anniversaires, de la gestion des revenus afférents et de leur distribution au clergé cathédral. Ils gèrent aussi les archives liées aux fondations. Ce sont donc des agents du chapitre régulièrement contrôlés, avec d’importantes responsabilités administratives et financières. L’administration des anniversaires peut être, comme à Marseille, intégrée à des fonctions administratives et de gestion plus globales, même si on identifie bien un pôle de revenus et de dépenses liés aux anniversaires.
    Pour le chapitre Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, on trouve des clercs, des chanoines et des prêtres « administrateurs et procureurs des anniversaires » dès le milieu du XIIIe siècle. Il s’agit d’un office occupé pour une durée non précisée. À Toulon, on identifie un procureur des anniversaires, Pierre Aycardi, qui est aussi clerc bénéficier dans la première moitié du XIVe siècle. Le fait qu’il ne soit « que » procureur pourrait suggérer que les fonctions d’administration sont assurées par quelqu’un d’autre (un chanoine par exemple), mais ce n’est qu’une hypothèse. Pour Marseille, d’après les statuts de 1259, deux chanoines (ou un chanoine et un clerc) sont nommés par l’évêque et le chapitre pour assurer l’administration de la mense commune, des revenus et des dépenses du chapitre. Ils gèrent les distributions quotidiennes. Ils sont aussi chargés de distribuer les anniversaires et de gérer les revenus qui y sont liés. Ils sont identifiés comme administrateurs. Ils peuvent être représentés par des vicaires. Ils doivent rendre compte de leur gestion deux à trois fois par an. En 1266, ces statuts sont réformés : le prévôt prend le contrôle de l’administration du chapitre. Deux chanoines sont élus par le chapitre tous les deux ans, pour récupérer les anniversaires des clercs et des chanoines et pour en redistribuer les fruits en argent, en plus des distributions quotidiennes. Il semble qu’il y ait une évolution : on distingue désormais les anniversaires du clergé du reste de l’administration du chapitre, avec la mise en place d’une nouvelle entité représentée par deux acteurs, distincte de l’administration de la mense capitulaire.

  • Proviseur provisor
    À l’Hôtel-Dieu de Paris, les proviseurs (au nombre de deux ou trois) sont des chanoines qui exercent la tutelle sur le fonctionnement de l’hôpital. Ils veillent notamment sur la nourriture et l’habillement de frères. En Picardie, les proviseurs, au nombre de deux, choisis parmi les chanoines, assurent la direction de l’hôpital.

  • Psallette, Psalette psaletta
    Nom donné à la maîtrise des clergeons. Celle de Poitiers a été créée en 1402 par Simon de Cramaud. À Langres, ce nom est aussi donné au maître des enfants de chœur (XVe siècle).

  • Psalmodie responsoriale, antiphonique
    Le chant ou la récitation des psaumes peut se faire de façon responsoriale, entre un chantre soliste et le chœur qui répond, ou de façon antiphonique entre deux demi-chœurs. Cette dernière est facilitée par la disposition des chanteurs face à face, d’où la disposition des stalles.