Recherche Lexique canonial

8pt;">Compte-rendu de la réunion des Fasti, Archives nationales, vendredi 24 mars 2017

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8pt;">Matinée

8pt">Une table ronde présidée et introduite par Vincent Tabbagh eut pour thème « évêques, chanoines et institutions charitables en France du XIe au XVe siècle ». Pascal Montaubin a parlé des Hôtel-Dieu de la province de Reims du XIe au XIIIe siècle, Christine Jehanno des chanoines de Paris et de leur Hôtel-Dieu à la fin du Moyen Âge, Daniel Le Blévec du chanoine aumônier dans les statuts du chapitre régulier de la cathédrale de Maguelone publiés en 1331, et Yves Esquieu de l’aumône canoniale telle que les sources permettent de le documenter dans le Midi de la France et en Espagne.

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8pt;">Après-midi

8pt">Les participants procèdent à un tour de table. Nous apprenons que le diocèse de Limoges a trouvé son chercheur : Anne Massoni, qui dirige désormais l’ANR « Colémon », étudiant les collégiales et les monastères français entre le IXe et le XVIe siècle.

8pt">Nous accueillons des collègues portugaises, travaillant sur la diplomatique des archevêques de Braga, les sièges d’Évora et de Coïmbra. Celles-ci travaillent aux Fasti portugais, avec lesquels Hélène Millet avait tissé des liens forts. Le Lamop et A. Massoni organisent une journée d’étude sur les chanoines et les évêques en France et dans la péninsule Ibérique le 26 mars. H. Millet et Laurent Vallière ont repris le travail du regretté Benoît Brouns sur les archevêques et les chanoines de Narbonne. Fabrice Délivré annonce la tenue d’une table ronde « Fasti » l’an prochain sur les registres de délibération des chapitres cathédraux. Les intéressés doivent se manifester à lui.

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8pt;">Brèves et publications

8pt">Le prochain volume des Fasti pourrait paraître en automne sur le diocèse de Toul.

8pt">Maxime Blachon est en thèse d’histoire du droit sur les juridictions de la province de Vienne de la réforme grégorienne au Grand Schisme.

8pt">La table ronde tenue l’an dernier sur les chanoines et la mort donnera lieu à un numéro spécial de la revue Le Moyen Âge (dir. Alain Marchandisse). Les actes ont été rendus et collectés par Thierry Pécout.

8pt">Les actes du colloque sur la cathédrale de Sens tenu en 2014 doivent paraître prochainement aux éditions Picard. V. Tabbagh étudia la vie capitulaire à la fin du XIIe siècle et la disparition du prévôt, Jean-Vincent Jourd’heuil les sépultures des archevêques de Sens du XIe au XVe siècle.

8pt">- Jacques Madignier vient de publier en 2016 dans la collection des Fasti le volume sur Chalon-sur-Saône (t. 15).

8pt">- V. Tabbagh vient de publier en 2016 dans la collection des Fasti le volume sur Auxerre (t. 16).

- Th. Pécout, Le nécrologe du chapitre cathédrale Sainte-Marie et Saint-Castor d’Apt, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2016 (Recueil des Historiens de la France. Obituaires, série in-8°, vol. XV)

 

- Françoise Lainé, Les obituaires du chapitre cathédral Saint-André de Bordeaux, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2015 (Recueil des Historiens de la France. Obituaires, série in-8°, vol. XIV)

 

- Jean-Loup Lemaitre, Le livre du chapitre de Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2014 (Recueil des Historiens de la France. Obituaires, série in-8°, vol. XIII)

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8pt">- Irène Jourd’heuil et alii dir., Cathédrale d’Orléans, P.U. François-Rabelais, Tours, 2016 (J.-V. Jourd’heuil, « Nommer une tombe épiscopale. Objets funéraires et endotaphes de la cathédale d’Orléans XIIIe-XIVe siècles »).

8pt">- Gouverner les hommes, gouverner les âmes, SHMESP, Paris, 2016 (Ch. Barralis, « Entre pastorale et gouvernement du peuple de Dieu : pour une réévaluation des assemblées locales du clergé (royaume de France XIIIe-XVe s. »).

8pt">- Thierry Pécout dir., De l’autel à l’écritoire. Genèse des comptabilités princières en Occident, De Boccard, 2017 (Michel Fol, « L’ordre des comptes. Comment on tient les registres de comptabilités dans les institutions canoniales et hospitalières en Savoie à la fin du Moyen Âge, c. 1411-c. 1544 » ; Th. Pécout, « Aux origines d’une culture administrative. Le clergé des cathédrales et la genèse d’une comptabilité princière en Provence à la fin du XIIIe siècle »).

8pt">- Episcopal power and local society in medieval Europe 1000-1400, éd. P. Coss et alii, Brepols, 2017.

8pt">Dans la collection Ecclesia militans (Brepols) dirigée par H. Millet et P. Montaubin

8pt">- Sophie Valléry-Radot, Les Français au concile de Constance (1414-1418). Entre résolution du schisme et construction d’une identité nationale, Brepols, 2016 (en ligne, grâce à l’acquisition du volume, le fichier prosopographique ; issu de sa thèse)

8pt">- Bénédicte Sère, Les débats d’opinion à l’heure du Grand Schisme. Ecclésiologie et politique, Brepols, 2016 (issu de son mémoire d’habilitation)

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8pt;">Appels à communication

8pt">• Un colloque se tiendra à l’Université de Lorraine à Metz : « L’évêque face à son métier : administrer le diocèse en Lotharingie-Dorsale catholique du Xe au XVIIIe siècle » (15-17 novembre 2017). Proposition à adresser à Christine Barralis.

8pt">• Power of the bishop III : bishops ad diplomats 1000-1400, Cardiff University 8-9 juin 2017

8pt">• Colloque « une piété lotharingienne : foi publique, foi intériorisée (XIIe-XVIIIe s.) », Lyon, 8 novembre 2017. Proposition à adresser à Catherine Guyon, Yves Krumenacker ou Bruno Maes.

8pt">• Bishops’ identities, careers and networks conference, University of Aberdeen, mai 2017 (Ch. Barralis parlera des évêques de Meaux 1195-1510)

8pt">• 53e colloque de Fanjeaux sur « reliques et corps saints » ; Th. Pécout parlera des corps saints épiscopaux en Provence

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8pt;">Communication : « une relecture de la cathédrale de Sens 1130-1550 »

8pt">Claire Pernuyt-Farou a soutenu sa thèse en histoire de l’art médiéval à l’Université de Bourgogne en 2015 sous la direction de Daniel Russo. V. Tabbagh était membre du jury. Elle présente la place éminente et bien connue tenue par la cathédrale dans la naissance du gothique, puis les différentes phases de construction. Son travail complète et corrige notamment les travaux de Jacques Henriet.

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8pt;">Travail en cours

8pt">Yves Esquieu poursuit le projet de lexique canonial. Sont abordés des mots liés à l’administration financière et matérielle. Réflexion autour du trésorier, cellérier, chefcier, trécens, sénéchal, … Chacun est invité à communiquer à Y. Esquieu les termes propres à son chapitre avec les termes en latin et les dates extrêmes.

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8pt">Compte-rendu rédigé par Vincent Jourd’Heuil

8" />Journée d'études vendredi 29 mars 2024 - 14h organisée par Jacques Madignier : 

« À la table des chanoines (1300-1500) ».

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Il s’agit d’une édition numérique publiée par les Presses Universitaires de Caen et accessible en suivant ce lien : https://www.unicaen.fr/puc/sources/ecartae/evreux/. Ce corpus numérique se distingue d’une base de données textuelles et constitue une véritable édition, aux deux sens que le terme peut avoir en français pour les spécialistes des sources anciennes : il a fait l’objet non seulement d’un traitement critique complet, pour garantir la fiabilité et la normalisation des textes, mais aussi d’un protocole éditorial classique aux Presses Universitaires de Caen. Les Actes des évêques d’Évreux (XIe siècle-1223) constituent le premier volume de la collection « e-Cartae ». Celle-ci est destinée à rassembler d’autres volumes d’actes épiscopaux (ensemble « Actépi », issu du projet ANR homonyme actuellement en cours) ainsi que d’autres corpus d’actes diplomatiques.

L’édition des Actes des évêques d’Évreux (XIe siècle-1223) a été réalisée dans e-Cartae, outil d’édition critique en XML-TEI, de publication et de consultation en ligne des corpus de chartes médiévales. Les actes ébroïciens constituent le corpus expérimental qui a permis la mise au point de cet outil. E-Cartae repose sur un environnement de travail pour l’édition des sources diplomatiques en XML, créé par le Pôle Document Numérique de la MRSH de Caen et moi-même, et optimisé pour la version 8.3 du logiciel XMLmind-XMLeditor. Cet environnement et la méthodologie d’encodage sont désormais librement téléchargeables sur le site du Pôle Document numérique : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/document_numerique/outils/diplomatique.actes Evreux8eb8-a57d2df33e3c" src="/sites/default/files/inline-images/Actes_Evreux.png" />

 

 

JOURNÉE FASTI ECCLESIAE GALLICANAE

 

Du 20 mars 2020

Paris, Archives nationales, salle d’Albâtre, entrée 8a-bd8b-5d855a2499f3">CARAN

 

La journée a été annulée en raison du contexte sanitaire.

Vernissage d’une exposition « Miroir du prince. La commande artistique des hauts fonctionnaires bourguignons (1425-1510) ».
 

Exposition organisée conjointement par le musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône et le musée Rolin d’Autun, en collaboration avec le musée du Louvre et présentée du 05 juin 2021 au 19 septembre 2021 dans les deux musées.

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Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 390 notices prosopographiques.
  • 27 biographies d'évêques.

Ce volume consacré au diocèse de Mende contient en outre une carte du diocèse, une présentation du quartier de la cathédrale avec trois plans, une étude de ses bibliothèques et de ses reliques, une notice sur le tombeau de Guillaume Durand.

« Soulignons pour finir le grand intérêt du livre, maillon supplémentaire pour la connaissance de l'Église médiévale dont tant reste à découvrir. » (Véronique Julerot dans: Revue Mabillon, n.s., t. 17, 2006, p.336-337).

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Diocèse de Mende : note liminaire, par Hélène Millet

Le travail de recherche qui est à l’origine de ce huitième volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae n’était pas consacré à l’histoire ecclésiastique. Philippe Maurice a en effet soutenu en 1995 à l’université de Tours une thèse de doctorat sur La famille en Gévaudan au XVème siècle, d’après les sources notariales (1380-1483) et c’est dans ces sources qu’il a découvert l’existence des chanoines de la cathédrale de Mende en tant que clients particulièrement bien attestés. Avertie par Christiane Deluz et Bernard Chevalier que la thèse comportait en appendice un copieux catalogue biographique portant sur cent deux chanoines de Mende et que cet appendice ne figurerait pas dans la version publiée (La famille au Gévaudan au XVème siècle, Publications de la Sorbonne, Paris, 1998), j’ai proposé à son auteur d’entrer dans l’équipe des Fasti et d’étendre ses investigations aux siècles antérieurs en vue de travailler à l’établissement du volume mendois. C’est le 5 mars 1999, au cours d’une visite qui est restée gravée dans ma mémoire, que le « marché » fut conclu.

Aux Archives départementales de la Lozère, pour l’aider dans cette démarche chronologiquement régressive et dans les méandres des institutions ecclésiastiques, Philippe Maurice savait pouvoir compter sur la généreuse complicité d’Hélène Duthu. A l’époque, Anne-Sabine Delrieu commençait justement des recherches sur le chapitre cathédral de Mende au XIVème siècle à partir de la comptabilité capitulaire. Toutes les conditions semblaient donc requises pour que s’établisse une fructueuse collaboration autour du diocèse mendois. Celle-ci a d’abord remarquablement fonctionné, puis les hasards de la vie professionnelle ont éloigné de Mende aussi bien Hélène Duthu qu'Anne-Sabine Delrieu, et Philippe Maurice s’est retrouvé seul au moment de prendre la plume pour rédiger les différentes composantes du volume. L’ampleur de la tâche à accomplir n’était cependant pas pour l’effrayer, car, dans le même temps, il a constamment travaillé à l’établissement d’un recueil de biographies du Gévaudan médiéval qui s’étend à l’ensemble de la population aussi bien laïque qu’ecclésiastique. Autant dire que rien de ce qui est mendois ne lui est étranger !

Pour les périodes antérieures au XVème siècle, les sources notariales ne pouvaient évidemment suffire à faire connaître les notables ecclésiastiques mendois, et Philippe Maurice a dû, lui aussi, alimenter ses notices à l’inépuisable documentation pontificale. Mais le profond ancrage de son travail dans les sources locales au sens large – à savoir des sources qui n’émanent pas exclusivement du chapitre ou de l’évêché – lui donne une saveur particulière et explique que le volume ne comporte pas les annexes, devenues habituelles dans la collection, où sont répertoriés les individus dont l’appartenance au chapitre pose problème. Il explique aussi que les notices biographiques des évêques du XIIIème siècle fassent une place très large aux affaires temporelles, militaires surtout, relatives au Gévaudan et que Philippe Maurice ait au contraire connu la tentation d’abandonner à leur obscur destin les pontifes des siècles ultérieurs, assez nombreux à faire figure d’étoiles filantes à Mende.

Parce qu’elles portent sur des personnages à la carrière bénéficiale plus étendue et souvent mieux connue, les notices biographiques épiscopales renvoient presque systématiquement à d’autres notices déjà publiées dans les volumes de la collection, soit dans le répertoire prosopographique soit dans le catalogue des notices d’évêques. On voit ainsi commencer à se mettre en place quelques éléments du puzzle que les Fasti Ecclesiae Gallicanae ambitionnent de reconstituer. Ces interférences de plus en plus nombreuses obligent à une vigilance accrue et le rapprochement des informations peut révéler des affirmations contradictoires ou manquant de cohérences dont il faut alors vérifier la fiabilité et la pertinence auprès des autres auteurs. La nécessaire harmonisation des données a contribué à renforcer le réseau des échanges entre chercheurs et, pour ce qui est de ce volume, je souhaite saluer tout particulièrement les généreuses relectures ou collaborations de Pierre Desportes, Fabrice Ryckebusch et Pierre Jugie. Les cardinaux sont ainsi des personnages redoutables pour ce qui est de l’évolution de leur carrière bénéficiale : supposées bien connues, celles-ci reposent en fait trop souvent sur des affirmations imprécises ou erronées pour lesquelles les possibilités d’erreurs sont encore multipliées par les cas relativement fréquents d’homonymie à l’intérieur des familles.

Au début de 2003, j’ignorais encore lequel des deux volumes de la collection, celui sur Angers ou celui sur Mende, verrait le jour le premier. L’ancienneté a finalement joué en faveur d’Angers et je tiens à remercier Philippe Maurice d’avoir supporté sans maugréer que la publication de son livre soit ainsi retardée. Cet ajournement n’a cependant pas permis que nous disposions des nouvelles procédures d’édition pour la fabrication de ce volume. Il faut se résigner : innombrables sont les raisons qui peuvent apporter des retards à la réalisation des projets. Mais l’avenir s’annonce plein d’espérances : Kris Klykens achève en ce moment même de mettre au point les programmes tant attendus.

Le temps joue d’ailleurs aussi en faveur du programme : nos recueils sont de plus en plus diffusés et utilisés. Les occasions pour les chercheurs de nous signaler compléments et corrections se multiplient elles aussi par voie de conséquence. Les facilités du courrier électronique favorisent considérablement ces échanges, que ce soit entre collaborateurs de l’équipe des Fasti ou avec les lecteurs. Ceux-ci trouveront d’ailleurs bientôt sur le site web des pages consacrées à la mise à jour des volumes déjà publiés. La progression du programme par le processus de la « boule de neige » est une source de satisfaction et d’encouragement. Que tous ceux qui y prennent part soient ici remerciés.

Orléans, le 10 mars 2004, Hélène Millet, directeur du programme.

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Extrait du volume concernant le diocèse de Mende

Biographie de Guillaume Durand (pages 87-96)

n°129 Guillaume quarti, IIIIe, Durand (17 décembre 1296-juillet 1330)

1 – Si les fastes actuels de l’Église de Mende considèrent à juste titre Guillelmus Duranti comme étant le sixième évêque à porter ce prénom, les actes de son époque le présentent sous le nom de G. quarti ou Guilhelmus IIII. Toutefois, certains auteurs le nomment Guillaume Durand II, par référence à son oncle, Guillaume Durand I.

Natif de Puimisson, comme son oncle et prédécesseur, il est le frère de Pierre, héritier de la famille, et des chanoines Bernard (127) et Pons (130). En 1318, il obtient l’expectative de bénéfices pour ses frères, Guillaume, Bernard (127) et Pons (130), pour son neveu, Raymond Blanc, pour ses cousins, Guillaume d’Aquisvivis, du monastère bénédictin de Saint-Thibéry, diocèse d’Agde, Pierre Raynaldi, prieur de Chadenet, Guillaume Carrerie de Bassano (81) et Étienne Bedos (53), ainsi que pour ses familiers, Jacques Folquier (139) et Raymond André de Forcesio (18).

Ce personnage tient une place fondamentale dans l’histoire de la Chrétienté du début du XIVe siècle mais il a suivi toute cette carrière en demeurant évêque de Mende. Il possède une maison à Paris, où il séjourne souvent, rue de la Calandre, ainsi qu’un château à Argenteuil.

3 – Le 7 mars 1291, sur la requête de Paul Baussan (45) et d’Adémar Charbonier (94), il obtient du pape la collation du prieuré de Saint-Médard de Banassac (en Gévaudan), vacant après la mort d’un de ses parents, Hugon d’Aquisvivis.

Il est chanoine et archidiacre de Mende en 1296, lors de son élection comme évêque. Il résigne alors son archidiaconat, son canonicat et son prieuré de Banassac qui sont conférés à François André (17).

4 – Le 17 décembre 1296, sur l’intervention du chapitre de Mende, des clercs, du peuple, des vassaux du diocèse de Mende et du roi de France, Boniface VIII confirme l’élection de Guillaume qui succède ainsi à son oncle. Le pape accorde une dérogation en tenant compte que Guillaume n’est pas encore prêtre. Guillaume semble avoir été sur place et il a donc dû immédiatement entrer en fonction.

5 – Guillaume prend rapidement en main son diocèse et attache à son service des hommes qui figuraient dans l’entourage de son oncle et qu’il connaît bien : Raymond Barrot (39), Jean de Moriès (225), Pierre Gasc (147), Guillaume Savion, juge temporel, auxquels il associe de nombreux Gabalitains, voire des parents des précédents comme son chancelier, le notaire Jean Gasc. Mais il engage aussi à son service le célèbre juriste, Pierre d’Aurelhac Jacobi (115), qui rédigera la Pratique d’or et qui sera son official en 1312.

Le 24 juin 1297, Boniface VIII l’autorise à contracter un emprunt de trois mille livres tournois. Le 29 juillet, le pape le relève de son serment, prêté au moment de sa promotion comme évêque, de se rendre à Rome en pèlerinage tous les deux ans. Le 6 décembre, avec cinq autres chanoines, il fixe un statut selon lequel les chanoines s’engagent à ne pas présenter aux prébendes vacantes ceux dont les parents jusqu’au troisième degré se sont emparés des biens de l’Église ou ont violé ses droits. Cinq ans plus tard, le 25 décembre 1302, le pape confirmera ce nouveau statut.

Guillaume entre en conflit avec Astorg, seigneur de Peyre, qui a reçu l’hommage de Drogon de Ribennes pour des fiefs dont lui, évêque, se dit le suzerain. Le 28 mai 1298, un accord est passé entre les parties, représentées par Pierre de Basalgette, juge de Peyre, et Pierre Gasc, hebdoma­dier de Mende, en vertu duquel chacun échange des droits. Au monastère Saint-Sauveur-de-Chirac, le 6 juin 1299, l’évêque approuve les coutumes de la Garde-Guérin sous la forme établie, en son absence, par son vicaire, Raymond Barrot, le 7 février 1299, en ajoutant toutefois un article. Ces coutumes seront modifiées par Barrot en 1310 et par Guillaume le 16 janvier 1313.

Il réunit le prieuré de Saint-Martin-de-Lanscule à la mense épiscopale et donne en échange aux moines de Cendras et à leur abbé, Guillaume Jourdan, les prieurés du Collet-de-Dèze et de Cassagnas, le 24 juillet 1299. Toutefois, le premier étant d’un trop grand rapport, les moines acceptent en échange l’église de Saint-Privat-de-Vallongue, le 15 janvier 1300. Douze jours plus tard, le 27, il transige avec le chapitre de Mende afin de fixer les limites de leurs juridictions respectives dans le mandement de Mende. Il procède à un échange de biens avec Bompar Lordet, prieur du monastère Saint-Sauveur de Chirac, après quoi l’abbé de Saint-Victor de Marseille ratifie cet acte, à Balsièges, en septem­bre 1300. Au commencement du mois de juillet 1301, avec le chapitre, il fixe et précise les droits et devoirs du sacriste avant de pourvoir à la sacristie, vacante depuis un an.

Absent de sa capitale au début de novembre 1301, il y revient en décembre et accorde la cure de Saint-Symphorien à Itier Julien. En 1302, l’abbé de la Chaise-Dieu lui cède les prieurés de Fournels, de Brion, de Termes, de Saint-Pierre-le-Vieux et du Bacon. En juin de cette année, il rapporte en la cathédrale des reliques de la Sainte-Croix que le roi de France lui a offertes. À la fin de ce mois, il reçoit les moniales de Mercoire et les bénit toutes en les entendant individuellement en confession dans le chapitre de Mende. Le 3 juillet, il inféode des droits sur Mijavols, près de Florac, à Bertrand de La Garde qui lui rend hommage. Il accorde personnellement un lods à un Mendois, le 13 juin 1303. En 1305, avec l’aval du roi, il fait arrêter Aldebert de Peyre, prieur d’Ispagnac et neveu homonyme de l’évêque de Viviers (236), qui s’est révolté contre lui, puis il l’excommunie et le destitue de son bénéfice.

Le pape Clément V l’autorise à réunir à la mense épiscopale l’église de Saint-Bauzile le 18 août 1306 puis celles de Saint-Alban et du Recoux en 1312. Le 19 novembre 1308, Guillaume informe le chapitre de Mende que le prieur de Sainte-Énimie souhaite rattacher diverses églises et chapelles à son monastère en échange de quoi les églises de Cultures et d’Estables et d’autres chapelles, sur lesquelles ce monastère a des droits, seraient unies à la mense épiscopale. Le chapitre ayant donné son accord, Guillaume charge les chanoines Bedos (53), Barrot (39) et Tournel (305), de procéder aux échanges.

Dès son ascension sur le siège de saint Privat, Guillaume relance avec intérêt la question de l’enquête sur les droits respectifs de l’évêque et du roi. La conception de Guillaume s’oriente dans un sens extrême des droits des évêques puisqu’il considère que la bulle d’or de 1161, hommage féodal rendu au roi par l’évêque Aldebert, avait été une erreur, une démarche humiliante, et que l’évêque de Mende n’avait, dans les temps anciens, jamais reconnu que la terre du Gévaudan fît partie du royaume ni que les évêques fussent sujets du roi. Il en conteste aussi la valeur juridi­que, dans la mesure où l’évêque a alors rendu ce premier hommage sans l’accord du pape, ni du chapitre, ni des barons. En 1301, il réunit le chapitre et s’accorde avec lui afin de déterminer le cadre du paréage. Il sollicite l’intercession des cardinaux Giovanni Boccamazza et Étienne de Bruges afin de négocier au mieux avec le roi. Des personnages éminents s’attellent alors à dresser un traité, tel Gaucelin de La Garde, évêque de Maguelone (169) et ancien compagnon de l’évêque Odilon de Mercœur, Pierre Flotte, Pierre de Chapelle, archevêque de Toulouse, et Pierre de Belleperche, membres du Conseil privé. Quelques années plus tard, après la mort de Gaucelin, le traité est mis au point par Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plasian, juge-mage, Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, Pierre de Belleperche, devenu évêque d’Auxerre, et Mathieu des Essarts, évêque d’Évreux. Tout est conclu en février 1307. Le roi et l’évêque se répartissent la suzeraineté sur le pays. Guillaume a bénéficié du soutien du chapitre qui lui accorde successivement des subsides : un premier, annuel, de soixante sous tournois et de la moitié des revenus vacants, tant qu’il sera à Paris, en 1297, un second, identique, pour six ans, le 15 septembre 1309, et un troisième se composant des mêmes droits aux bénéfices vacants et de six livres tournois, pour six autres années, en 1318. Ce traité consacre définitivement la soumission des barons au roi et à l’évêque. Les barons tentent de s’y opposer et font appel devant le parlement de Paris en novembre 1307, le verdict mettra longtemps avant de tomber et il leur donnera tort, en 1341.

À Paris, en l’église des Augustins, le 18 février 1309, il reçoit l’hommage de Gaston d’Armagnac et de son épouse, Valpurge, pour leurs biens sis en Gévaudan. En avril, il passe avec le roi un accord selon lequel il obtient le tiers des biens confisqués aux juifs expulsés du diocèse de Mende. Au faubourg Saint-Marcel, en la maison du comte d’Armagnac, le 2 mai, il reçoit l’hommage du comte, Bernard, et de son épouse, Cécile, pour tout ce que le couple tient en Gévaudan. Le 12 janvier 1311, depuis la maison de maître Guillaume de Lachamp, près de Saint-Germain, faubourg de Paris, il concède aux prêtres et clercs de Marvejols l’érection de leur communauté en collégiale.

Après un bref retour à Mende, en 1312, il voyage à Paris et à Rome. Par des lettres patentes, le roi l’autorise à transférer des terres d’un revenu de vingt-cinq livres tournois par an à des ecclésiastiques, en mars 1310. Puis il lui renouvelle cette grâce pour les chapellenies que Guillaume a l’intention de fonder, en février 1315, après quoi il l’autorise à acquérir des rentes jusqu’à soixante livres parisis, pour des ecclésiastiques, en octobre 1317. Guillaume réunit à la mense épiscopale le prieuré de la Fage-Saint-Julien en 1312 et la cure d’Esclanadès en 1315.

Les officiers de Guillaume, toujours prompts à affirmer les droits de l’Église de Mende, détruisent les fourches patibulaires que Drogon de Ribennes avait plantées dans le mandement du château de Ribennes. Drogon proteste le 3 novembre 1316 et déclare qu’il a le droit de dresser ses fourches et qu’il n’acceptera pas qu’elles soient de nouveau mises à terre. Depuis Paris, le 23 février 1317, Guillaume autorise son vicaire général, Raymond Barrot, à conférer tout bénéfice vacant du diocèse pendant son absence. En compagnie du chanoine Bernard Durand et de plusieurs autres, Guillaume est institué exécuteur testamentaire par le chanoine Étienne Bedos (53) le 6 mars. Vers cette époque, il excommunie Falcon de La Fare, prieur de Saint-Christophe, qui a négligé de se rendre au synode de Mende.

En 1318, il doit alors faire face à une révolte des barons du Gévaudan, en particulier de Béraud de Mercœur et d’Astorg de Peyre, qui portent leurs accusations devant le pape et le roi.

La même année, Jean XXII lui donne la faculté de dispenser de tout empêchement trois clercs devant recevoir des bénéfices, de conférer l’office de tabellion apostolique à deux personnes, de célébrer ou de faire célébrer la messe avant le jour et de faire restaurer les cimetières et les églises profanés par un prêtre compétent. Le 19 mars 1324, le pape renouvelle la dernière autorisation. En 1320, Guillaume aurait fait construire l’église de Bramonas. Le mercredi après Pâques 1324, il consacre l’église de Barjac, puis, le 11 mars 1328, depuis sa maison d’Argenteuil, il confère cette église à Raymond Alamand. Le 24 juin 1329, à Paris, il restitue des terres à son familier, Lambert de Châteauneuf, qui n’avait pas tenu compte du droit de préemption de l’Église de Mende.

6 – Le 23 août 1305, sur mandat du pape Clément V, à Florence, avec Pelfort de Rabastens, abbé de Lombez, il intervient en faveur des Gibelins assiégés dans Pistoia par les Guelfes, mais ces derniers, excommuniés, triomphent en avril 1306 et consacrent l’échec de Guillaume. Ce dernier parcourt alors la Toscane, la marche d’Ancône et la Romagne. En 1307, il est en Angleterre où il enquête en vue de la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford.

Fidèle serviteur de Philippe le Bel, Guillaume s’engage dans la lutte contre les Templiers et devient, en août 1308, l’un des huit commissaires nommés par le pape pour instruire leur procès. En 1309, à Paris, en l’abbaye Sainte-Geneviève, il assiste à la première commission pontifica­le convoquée dans le cadre de cette affaire. Le 5 juin 1311, il remet un rapport dans le cadre du procès des Templiers qui lui vaut l’inimitié des partisans du Temple.

En 1310, il arbitre un conflit entre Amauri II, vicomte de Narbonne, et le frère de ce dernier.

Le 16 octobre 1311, lors du concile de Vienne, il livre son rapport, Tractatus de modo generalis concilii celebrandi, sur les remèdes à apporter à la crise de la Chrétienté, dans lequel il remet en question l’absolutisme de Rome, et il le soutient avec une telle force qu’il risque, selon Jacques Duèze (futur Jean XXII), de provoquer un schisme. Son projet de réforme est rejeté bien qu’il réponde aux aspirations de nombreux évêques. Toutefois Clément V le suit dans l’idée de supprimer l’Ordre du Temple, par mesure administrative et non par sentence judiciaire, et le concile accepte cette procédure lors d’une sentence définitive le 22 mars 1312. Le roi l’autorise alors à se constituer une garde personnelle afin d’assurer sa défense contre tout attentat.

En 1313, à Paris, en présence du roi, il participe à une réunion de prélats et de barons qui délibèrent sur la formation d’une croisade. À l’occasion de ce séjour, il requiert le prévôt de Paris de faire libérer l’un de ses vassaux, Richard de Peyre, alors détenu au Châtelet.

En 1316, il siège aux Enquêtes et à la Grande Chambre, à Paris. Le nouveau pape, Jean XXII, opposé aux idées du rapport qu’il a rendu au concile de Vienne, promulgue une constitution qui va en sens inverse et renforce les pouvoirs pontificaux, le 15 septembre. À la mort de Jean 1er, fils de Louis X, en novembre 1316, Guillaume joue un rôle important, en qualité de juriste, pour conforter le droit de succession de Philippe V. Comme conseiller royal, il ouvre une campagne à la cour afin de critiquer la position du pape et tend ainsi à brouiller le pape et la cour royale ce qui lui vaut l’inimitié de Jean XXII, qui diligente des enquêtes contre lui. Il échappe toutefois aux sanctions du fait du crédit dont il jouit à la cour et le pape continue à l’utiliser pour diverses missions.

En 1317, il négocie un traité avec la Castille. Il arbitre aussi le paréage passé entre l’évêque de Rodez et le comte d’Armagnac mais le pape casse les décisions de Guillaume en ce domaine. En 1318, avec les évêques du Puy et de Laon, les comtes de Clermont et de Forez, ainsi que le sire de Sully, il est délégué comme ambassadeur du roi auprès du pape. Le 10 mars, avec l’évêque de Laon, il est chargé par Jean XXII de recevoir la résignation d’un canonicat de Saint-Laurent-la-Gâtine et de le conférer à un proche du roi. Le 21 mars, le pape le charge d’instruire un complément d’enquête dans le procès intenté à l’évêque de Chalon, par l’archevêque de Reims. La même année, Guillaume arbitre un différend entre Isabelle, duchesse de Bretagne, et son beau-frère, Gui, et le roi Philippe V le place sous sa sauvegarde spéciale, ainsi que ses biens et ses serviteurs, après avoir appris que l’on cherchait à lui nuire. En mai, il intervient, sur le plan juridique, dans l’établissement du mariage de Jeanne, fille de Louis X, et de Philippe, fils du comte d’Évreux. Le 9 juin, l’évêque de Maguelone lui demande de le faire indemniser à la suite de violences exercées par Jean de Sancerre, sénéchal de Beaucaire.

En 1319-1321, il part à deux reprises en Angleterre afin de conclure la paix entre les rois d’Angleterre et d’Écosse. En juillet 1321, il assiste à l’assemblée des députés de Paris, réunis sur la question des mesures et des monnaies. En 1323, avec Amauri de Narbonne, il prépare une croisade dont le projet échoue.

Le 6 février 1324, Jean XXII lui donne mandat pour recevoir huit personnes désignées par le roi aux prébendes de quatre cathédrales ou collégiales choisies par le même prince, à l’exception de celles de Rouen, de Reims, de Paris, de Laon, de Chartres et d’Amiens.

En 1329, sur ordre de Jean XXII et de Philippe de Valois, il part en Égypte, en compagnie de Pierre de la Palu, patriarche de Jérusalem, afin de préparer une croisade. Il accompagne alors Marie, fille de Louis de Bourbon, et l’époux de celle-ci, Guidon, roi de Chypre. Le 24 avril, il obtient du pape le droit de recevoir l’absolution à l’article de la mort et une indulgence pour lui et ses familiers. Le pape renouvelle cette indulgence le 10 août suivant. Il avait emmené avec lui Jean Raynald, hebdo­madier de la cathédrale de Mende, qui meurt, comme lui, lors de ce voyage.

8 – Homme de grande culture, dans son traité remis au concile de Vienne, il se réfère à Ambroise, Augustin, Jérôme, Grégoire, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et Bernard de Clairvaux. Il combat avec vigueur l’usure dans son additif aux Statuta de son oncle. Il annote également le Directorium Chori de ce dernier. Il laisse encore le compte-rendu de son enquête préparatoire à la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford, et plusieurs lettres. Dans son mémoire sur les préparatifs de la croisade, il critique les excès des princes : passion pour la chasse, dots excessives de leurs filles, altération des monnaies et dépenses exorbitantes.

Juste après le concile de Vienne, en 1312, de retour à Mende, Guillaume fonde le collège de Tous les Saints, dans la cathédrale, en faveur de quatre prêtres, et cela en conformité avec les vœux de son défunt oncle et prédécesseur. La présentation en revient à Pierre, frère de Guillaume, puis à ses héritiers. En même temps, il fonde le collège Saint-Privat. Ses trois frères, Pierre Durand, et les chanoines Bernard et Pons, présentent un vicaire au collège de Tous les Saints en 1318. Les chapel­lenies du collège de Tous les Saints sont sous le patronage de Pierre Durand, de Puimisson, en 1343. En 1392, noble Flotard de Madreras, héritier universel de Saure, fille de Guillaume Durand, est le patron de l’une de ces chapellenies. Le collège comportera au moins sept chapelains en 1428.

En 1380, le trésor de la cathédrale comporte plusieurs chapelles offer­tes par Guillaume. Une, violette, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements et médaillons, d’une ceinture, de trois amicts, d’un manipule, d’une étole et d’un tour de cou. Une autre, blanche, en étoffe brochée en or, avec liserés, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements rouges et médaillons, de deux autres aubes avec parements brodés, d’une ceinture, de trois amicts, de trois tours de cou, de trois manipules et de deux étoles. Une troisième chapelle, de même couleur, comprenant une chasuble et deux dalmatiques, aux armes de Guillaume.

9 – Boniface VIII l’autorise à tester le 30 avril 1297, puis Jean XXII en fait autant le 10 mars 1318, avant de lui accorder une indulgence pour que son confesseur le remette de ses péchés à l’article de la mort, le 1er juin 1325. Il meurt à Nicosie en juillet 1330.

Un an auparavant, alors qu’il partait pour la Terre sainte, le 24 avril 1329, il avait obtenu du pape, pour lui et ses familiers, le droit de faire séparer leurs os, leurs viscères et la « viande » de leurs corps, afin de les rapatrier, tout en ayant la possibilité d’élire sépulture là où ils voudraient.

Il ne profite pas de ce privilège et son corps est mis dans un sac de cuir et inhumé sur place, à Nicosie, à gauche du grand autel de l’église cistercienne de Sainte-Marie de Beaulieu. Toutefois, il ne subsiste plus la moindre trace de cette inhumation et les historiens locaux ne s’accordent pas vraiment sur le lieu où se dressait l’église Sainte-Marie, détruite au XVIe siècle.

Un cénotaphe en marbre, en forme de gisant, a été construit pour lui en l’église Notre-Dame de Cassan (Hérault), dans la chapelle Saint-Privat élevée par Guillaume. Il se trouve aujourd’hui à Toulouse, au musée des Augustins. Sa tête mitrée repose sur un coussin alors qu’il tient sa crosse de la main droite. Deux dragons sont couchés à ses pieds. Les écus qui accostent le gisant sont effacés mais, sur l’aube du gisant, figurent un lion et des trèfles qui apparaissent dans le chef des armoiries de Guillaume Durand speculator, ce qui tendrait à confirmer que les deux évêques, l’oncle et le neveu, portaient les mêmes armes.

11 – Armes personnelles : voir celles de son oncle, qui précèdent.

Armes en qualité d’évêque, en 1310 : d’or à trois pals de gueules, chargé d’un buste mitré tenant de la main droite une épée, et de la sénestre une crosse, le tout d’or (d’après sceau de la cour commune, parti aux armes du roi en un, aux armes de l’évêque en deux).

Sceaux : n° 1, appendu à un texte du paréage, en février 1307 : frag­ment d’un sceau ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, dans une niche de style gothique, qui était sans doute surmontée d’une autre niche, avec la légende « …illi dei gra …. lita… » (pour « Sigillum Guilhelmi dei gracia guabalitanorum episcopi ») ; le contre-sceau repré­sente une pierre gnostique, un crabe, un scorpion et deux poissons, sans légende.

n° 2, appendu à une charte de juillet 1317 : ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, vu de face, mitré, crossé et bénissant, placé dans une niche principale ; dans une niche supérieure, le Christ en croix, avec la vierge et saint Jean, debout, avec la légende « S’ Guilli dei gra. e … itis gabalitani », qui correspond à « Sigillum Guilhelmi, Dei gracia episcopi et comitis gabalitani ». Pas de contre-sceau.

n° 3, appendu à une charte de septembre 1317 : le même, avec pour contre-sceau un évêque debout, vu de face, à mi-corps, tenant une épée de la main droite et sa crosse de la gauche, et pour légende « X S. G. epi Mimatensis ».

Arch. nat., JJ 41, acte 17 ; JJ 42B, acte 17 ; JJ 45, acte 21 ; JJ 48, acte 207 ; JJ 50, acte 137 ; JJ 53, acte 357 ; J 204, fol. 2 ; J 206, n° 2 ; J 341, n° 4.

Arch. dép. de la Lozère, 3E 1589, fol. 18 ; 2275, fol. 81v ; G 53 ; 1057 ; 1118 ; 1350, fol. 13, 26, 60v , 66v , 70v , 121, 125v , 128v , 140 ; 1351, fol. 46v ; 1352, fol. 11v , 37v , 39v , 68, 93v ; 1353, fol. 52v , 62 ; 1363, fol. 5v ; 1364, fol. 22 ; 1374, fol. 54 ; F 1193 ; G 2366, 2381, 2385.

Registres de Nicolas IV, 4560, 4561.

Registres de Boniface VIII, 1492, 1762, 1921, 1958, 2131, 4985.

Lettres communes de Jean XXII, 1567-1571, 2237, 6524-6536, 6553, 6603, 18984, 19160, 22468, 45027, 45977-45978, 51986, 55276.

Lettres communes de Benoît XIII, 2932.

G. Alary, Guillaume Durant, évêque de Mende, 1296-1330. Un combat pour la réforme de l’Église au XIVe siècle.

F. André, Histoire du monastère et prieuré de Sainte-Énimie, Mende, 1867, p. 35-37.

Abbé Bosse, « Trésor de l’église de Mende, 1380 », traduction, dans Documents anté­rieurs, p. 146.

M. E. Boutaric, Actes du parlement de Paris, Paris, 1920, t. III, n° 4131, 5440, 6209.

H. Boullier-de-Branche, Feuda Gabalorum, t. I et II, index.

F. Buffière, Ce tant rude Gévaudan, t. I, p. 604-608, 705-724.

L. Costecalde, « Anciennes églises du département de la Lozère antérieures au XVe siècle », Chroniques et mélanges, t. 2, 1913, p. 223, 225, 234, 252, 253, 265.

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—, « Les statuts de la communauté des seigneurs pariers de La Garde-Guérin (1238-1313) », dans Archives gévaudanaises, t. 4, p. 79, 89, 99.

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diocèse de Mende

 

 

Fabien Paquet, Des crosses et des couronnes. Pouvoirs abbatiaux et pouvoirs royaux en Normandie entre la fin du XIIe siècle et le début du XVIe siècle, thèse sous la direction de Véronique Gazeau, Université de Caen, 8 décembre 2018.

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Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 890 notices prosopographiques.
  • 26 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, ainsi qu'un chapitre sur les livres de la cathédrale et une notice accompagnée d’un plan pour les stalles et pour le quartier canonial.

  • Présentation de la collection, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Présentation du volume.

 

présentation de la collection des Fasti Ecclesiae Gallicanae, par Hélène Millet

Le présent volume ouvre une collection qui devrait, à son terme, compter 130 fascicules. Autant de fascicules que la France — considérée dans ses limites actuelles — recouvrait de diocèses après les créations de Jean XXII en 1316-1318. Dans chaque volume, le lecteur trouvera des tables chronologi­ques pour les évêques, leurs principaux auxiliaires et les dignitaires du chapitre cathédral ainsi que des notices biographiques pour eux-mêmes et tous les chanoines prébendés de la cathédrale de 1200 à 1500. Les notices consacrées aux évêques sont rédigées de façon traditionnelle ; les autres sont le résultat de l’édition automatique d’un fichier prosopographique informatisé. Cet ensemble est précédé par une copieuse introduction destinée à éclairer les cadres de la vie diocésaine et à faciliter la compréhension des renseigne­ments donnés dans les notices.

Sans le concours d’une équipe de chercheurs nombreux et motivés, il ne pouvait être question de lancer pareil programme. Un soutien financier du CNRS et le généreux accueil de l’IRHT lui ont permis de se réunir et de travailler depuis 1990. D’abord constituée en Groupement de recherche (GDR) tout entier occupé à travailler à la collection, elle est devenue partie d’un GDR plus vaste, voué à l’étude des sources religieuses, placé sous l’égide de Gerson et dirigé par André Vauchez. Actuellement forte d’une soixantaine de collaborateurs bénévoles, elle a mis en chantier les volumes de plus de trente diocèses.

Tandis que les Mauristes français élaboraient la Gallia christiana, John Le Neve dotait l’Angleterre de Fasti Ecclesiae Anglicanae. Par son titre et par ses ambitions, notre programme se rapproche davantage de l’entreprise anglaise que de la Française. Comme elle, il a laissé de côté les établisse­ments monastiques et il se contente de donner succinctement quelques informations biographiques ; mais il entend surtout l’imiter dans sa politique de révisions périodiques, que rend désormais plus facile le recours à l’informatique. Si nous n’avions pas été soutenus par l’espoir que nos listes et nos notices seraient un jour corrigées et améliorées, sans doute n’aurions-nous jamais osé les publier, car nous avons une conscience aiguë du caractère lacunaire de nos sources et de leurs difficultés d’interprétation. Mais nous avions aussi la conviction qu’il fallait lancer la recherche pour qu’elle puisse progresser.

Faire paraître au plus vite un premier fascicule nous a paru une tâche prioritaire. Beaucoup mieux que de longs discours, un exemple permet en effet d’expliciter les règles à suivre, aussi bien en matière de recherche que de présentation des résultats. Amiens nous a donc servi de banc d’essai. Durant les quatre années où nous avons travaillé à nos listes et à nos notices, nous nous sommes attachés, Pierre Desportes et moi-même, à définir une méthode. Au fur et à mesure, nous en avons discuté les points les plus délicats en comité de direction et en assemblée plénière. Certains tâtonne­ments ont, sans aucun doute, été préjudiciables à la cohérence du fichier. Mais nous sommes maintenant parvenus à définir un moule dans lequel tous les diocèses parviendront à se couler, sans que les ajustements parfois néces­saires ne viennent mettre en péril l’économie générale du projet.

Car les fascicules des Fasti Ecclesiae Gallicanae, tout en s’efforçant de tenir compte du « génie » propre de chaque diocèse, sont d’abord conçus comme les éléments d’un ensemble et destinés à jouer le rôle d’outil de travail auprès de la communauté des historiens. Ils se veulent opérationnels non seulement à l’échelle du diocèse mais encore de la France entière puisque, durant les trois siècles couverts par l’entreprise, les notables ecclésiastiques séculiers ont eu tendance à former une société relativement homogène qui se jouait des limites diocésaines. A terme, c’est une tranche sociale cohérente que restituera la collection et que matérialisera un Cd-rom où seront cumulées, corrigées et complétées les informations contenues dans chaque volume.

Cette façon de travailler conduira les lecteurs — tel est du moins notre souhait — à coopérer à l’œuvre entreprise en nous signalant les erreurs qu’ils pourront repérer ainsi que les renseignements supplémentaires dont ils dispo­sent. La collaboration sera d’autant plus nécessaire que, pour certains diocèses particulièrement pauvres en sources locales, il conviendra d’élargir la documentation. De ce va-et-vient avec les lecteurs, nous attendons qu’il nous permette de combler peu à peu une lacune importante de l’historiographie française.

Orléans, le 1er avril 1996, Hélène Millet, directeur du programme.

Présentation du volume d'Amiens

La publication, en mai 1996, du premier volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae créée par la maison d'édition Brepols a marqué une étape, particulièrement importante, dans la progression des travaux de ce programme. Grâce à ce prototype, les objectifs à atteindre sont désormais clairs, non seulement pour les collaborateurs, mais encore pour la communauté internationale des médiévistes à qui s'adresse cet outil de travail : un recensement du personnel ecclésiastique diocésain (évêques, auxiliaires de l'évêque, dignitaires et membres du chapitre cathédral) de la France (dans ses limites actuelles) entre 1200 et 1500, accompagné de notices prosopographiques pour chacun des individus ainsi recensés.

Le prototype de la collection : le diocèse d’Amiens

Le premier volume de la collection porte sur le diocèse d'Amiens. Il a été réalisé par P. Desportes et H. Millet, avec l'aide de 8 collaborateurs, à partir d'une base de données comportant 1114 enregistrements et concernant 916 individus, la différence entre ces deux chiffres résultant de l'obligation d'effectuer pour un seul individu autant d'enregistrements qu'il a de titres à entrer dans la base.

Ce volume de 260 pages comporte cinq parties :

  • une introduction de 38 pages (avec une carte du diocèse et deux plans) comportant une notice institutionnelle, une étude sur les livres du trésor de la cathédrale, le résumé d'une thèse sur les stalles de la cathédrale, une esquisse sur le quartier du cloître, un répertoire des sources utilisées, et la bibliographie.
  • 12 tables chronologiques pour les évêques et les dignitaires du chapitre (8 pages).
  • des notices biographiques détaillées (34 pages) pour les 26 évêques qui se sont succédé de 1169 à 1501.
  • 916 notices prosopographiques issues de la base de données, rangées par ordre alphabétique des prénoms (132 pages)
  • 3 instruments pour repérer les individus (35 pages):
    • un index des différentes formes de leurs noms
    • un index des diocèses cités en matière bénéficiale
    • un index de leurs numéros d'identification
Carte diocèse d'Amiens8a5d-4549-b2a3-fdc91635de2e" src="/sites/default/files/inline-images/carte_diocese_amiens.gif" />