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Certaines entrées latines renvoient au Glossaire de Du Cange mis en ligne par l’École nationale des chartes. Il s’agit parfois de définitions de sens voisin ou générique, souvent liées à des contextes monastiques plutôt que canoniaux, mais qui donnent de précieuses pistes complémentaires.



  • Parclose
    Cloison qui sépare les stalles les unes des autres et porte souvent un appui-main.

  • Pénitencier penitentiarius
    Vicaire de l’évêque pour la confession et l’absolution des cas réservés. Cette fonction se développe durant le XIIIe siècle, son apparition étant particulièrement liée au sacrement de pénitence institué par le concile de Latran IV en 1215. Celui de Lyon existait cependant dès le milieu du XIIe siècle.
    Mentionné à la fin du XIIe siècle à Limoges et à Rouen, au XIIIe siècle à Angers. Il est créé en 1219 à Amiens, en 1293 à Évreux. C’est la troisième dignité à Coutances, un office à Évreux. On le trouve aussi à Orléans. Il y a parfois distinction entre pénitencier du chapitre et pénitencier de l’évêque. Celui d’Évreux devait entendre les confessions de tous les fidèles de la cité et du diocèse qui venaient à lui. Le pénitencier d’Amiens a la gestion de l’hôtel-Dieu au XVe siècle.
    Il n’en est pas d’exemples dans les chapitres méridionaux. Il n’en existe à Autun qu’à partir du XVIe siècle.

  • Personnat personatus
    Le personnat se distingue de la dignité et jouit d'un moindre prestige. Selon Du Cange, il s'agirait d'une dignité sans juridiction. Bien des chapitres n'établissent pas cette distinction, ou bien la documentation ne nous en fait pas part : Angers, Auch, Autun, Cambrai, Châlons-en-Champagne, Chartres, Orléans...
    Lorsque la distinction existe, le chef du chapitre est toujours une dignité mais, pour le reste, la répartition entre dignités et personnats varie d'un chapitre à l'autre. À Auxerre, on compte six dignités et deux personnats (le sous-chantre et le lecteur). À Besançon, le grand archidiacre est une dignité mais les quatre autres archidiacres sont les seuls personnats. Les archidiacres de Metz et Poitiers sont personnats. À Rodez au contraire, tous les archidiacres sont des dignités. Le sacriste est un dignitaire à Narbonne, un personnat à Agen, Mende, Rodez, un simple office à Langres et Mâcon. Le préchantre est dignité à Viviers mais simple office à Aix-en-Provence. À Agen, le portier qui, ailleurs, serait un office, est personnat, tout comme le lecteur à Auxerre. La chancellerie de Meaux est dignité jusqu’en 1201 et devient personnat à cette date. Le sacriste est personnat à Mende.

  • Pointeur punctator
    À Mende, le pointeur, choisi parmi les clercs, est sous les ordres du correcteur, il dresse le matricule et pointe les présences au chœur. À Narbonne, des pointeurs institués au XIVe siècle sont chargés, outre de noter les présences au chœur, d’exhorter « tous les chanoines et bénéficiers de l’église de mieux vivre à l’avenir selon leur état ».

  • Portier portarius
    Il peut ne s’agir que d’une fonction matérielle mineure confiée à un laïc : à Châlons-en-Champagne, deux portiers font partie des quatre « francs sergents » attestés sous Philippe-Auguste. Il peut s’agir au contraire d’une fonction plus considérée : le portier d’Agen est personnat ; celui d’Auch, en sus de l’ouverture et de la fermeture des portes de la chanoinie, doit vérifier les présences au chœur, préparer le martyrologe pour le chapitre du lendemain ; ces fonctions laissent entendre qu’il s’agissait d’un clerc.

  • Prébendé prebendarius
    Sous des noms divers (choriers, conduchers…), ils constituent le bas-chœur. À Auch, on distinguait les 16 prébendés de Saint-Barthélemy et les 10 prébendiers de Saint-Martial.

  • Préchantre precentor
    Dignitaire chargé de la liturgie et du service du chœur, notamment du chant. Là où il n’y a pas d’écolâtre, il est aussi responsable de l’enseignement des clergeons, donc de l’école cathédrale. Le préchantre d’Autun laisse la place à un chantre après le XIIIe siècle. On trouve le terme utilisé à Auch, Béziers, Carpentras, Cavaillon, Lombez, Lyon, Narbonne… Dans les régions méridionales, il est souvent utilisé concurremment avec celui de capiscol.
    Dans les chapitres méridionaux, le préchantre est un dignitaire qui occupe une bonne place dans la hiérarchie capitulaire : on le trouve volontiers à la troisième place, derrière le sacriste (à Agde, Apt, Avignon, Narbonne, Orange, Viviers), voire à la seconde avant celui-ci (à Béziers, Cavaillon, Vienne). À Mende, ce n’est qu’un personnat, un officier à Auch.
    Les statuts d’Arles de 1434 précisent ses fonctions en lui attribuant « les lectures de leçons et répons » et, de façon plus générale, « ce qui concerne l’office divin » et ajoutent qu’il « réprime les déficients et les négligents, exclue les somnolents, agite les paresseux et les lents » ; il a aussi pour charge de garder « dans une armoire ou le pupitre de chœur les livres de l’église » dont il doit faire l’inventaire, fonction qui est ailleurs celle du sacriste.

  • Prévôt prepositus
    C'est le chef du chapitre dans la règle de Chrodegang, nommé par l'évêque. Plus tard il est le plus souvent remplacé ou supplanté par le doyen élu par les chanoines. On a dans plusieurs cas le témoignage de ce passage qui se produit aux XIe et XIIe siècles, parfois au XIIIe seulement : à Besançon, le prévôt est supprimé vers 1253 au profit du doyen ; même chose à Châlons-en-Champagne vers 1060, à Mâcon en 1064, à Sens entre 1168 et 1175, à Auxerre en 1166. Dans le diocèse de Maurienne, la prévôté est unie à l’épiscopat en 1145, c’est alors le doyen qui assure la direction effective du chapitre. À Reims, la dignité de prévôt devient en 1188 purement honorifique, le titulaire se contentant de présider les assemblées capitulaires ; il est alors nommé par l'archevêque ; c'est le doyen qui le supplante. À Chalon, le prévôt semble être l’homme de l’évêque ; présent dans les actes du XIe siècle, il disparaît au moment de la scission entre menses épiscopale et capitulaire qui intervient tardivement, fin XIIe, début XIIIe siècle.
    Le prévôt subsiste cependant comme chef du chapitre, désormais élu par le chapitre, auprès d’un certain nombre de cathédrales, méridionales surtout : à Agde, Aix-en-Provence, Arles, Auch, Avignon, Carpentras, Cavaillon, Fréjus, Lombez, Maguelone, Marseille, Nîmes, Orange, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Toulon, Toulouse, Vaison, Viviers... mais aussi au nord, à Cambrai, Le Mans, Strasbourg. Dans certains diocèses de Provence, le prévôt est la seule dignité du chapitre (Apt).
    À Autun, connu dès le VIIe siècle, le prévôt perd ensuite son pouvoir au profit du doyen mais subsiste avec un rôle restreint à l'administration des domaines du chapitre ; au milieu du XIIe siècle, la prévôté est scindée en deux, celles de Bligny et de Sussey, correspondant à de fortes concentrations de domaines capitulaires ; au XIIIe siècle, le titre n'est plus qu'honorifique. À Antibes, le chef du chapitre qui avait le titre de prieur, prend celui de prévôt en 1242.
    Lorsqu'il existe des prévôtés correspondant à des regroupements administratifs de prébendes (Cambrai, Chartres, Coutances), un prévôt administre chacune de ces entités.
    À Auch, le prévôt de Saint-Justin est dignitaire de la cathédrale et titulaire de l'église de Saint-Justin qui était monastère bénédictin, devenu en 1318 prévôté du chapitre. À Lyon, le prévôt de Fourvière est à la fois dignitaire du chapitre cathédral et chef du chapitre collégial de Fourvière. Là où le chef du chapitre est le doyen, il peut exister un prévôt avec d’autres fonctions. Le prévôt d’Évreux est un officier, chanoine élu pour un an au chapitre général, chargé de l’administration des biens, droits et revenus communs du chapitre.
    Prévôt du cloître : c’est, à Autun, un officier, chanoine ou simple clerc, responsable de la juridiction.

  • Prévôté prepositura
    1) Dignité du prévôt.
    2) Maison du prévôt.
    3) Regroupement administratif de prébendes de certains chapitres. Il existait huit prévôtés à Cambrai, chacune regroupant de six à onze prébendes, quatre à Chartres, plus de six à Coutances. À Metz, hors de l’enceinte urbaine, les terres du chapitre sont confiées à 7 ou 8 prévôts, attestés à partir du milieu du XIVe siècle et apparemment élus annuellement. Ils assurent l’exploitation des terres et centralisent le produit des récoltes au grenier du chapitre, jouxtant le cloître.