Fasti Ecclesiae Gallicanae. volume 10. Diocèse de Poitiers

Couverture : Fasti Ecclesiae Gallicanae. Le diocèse de Poitiers
Prix

60 €

Author
Mots-clés
Dim.
160 x 240 mm
Année de publication
2008
Volume
10
Nombre de pages
439
Éditeur
Brepols Publishers
Ville
Turnhout
Numéro ISBN
978-2-503-52824-3
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Contenu du volume :

  • 439 pages.
  • 557 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Ce volume comprend en outre une carte du diocèse, ainsi qu'une note sur le quartier de la cathédrale, une mise au point sur les effets des grâces expectatives accordées par les papes d’Avignon pour entrer au chapitre de Poitiers ainsi qu’une notice sur les stalles de la cathédrale Saint-Pierre – les plus anciennes de France – par Karine Corre et Kristiane Lemé.

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extrait du volume : "les grâces expectatives accordées par les papes d'Avignon", pages 23-25.
 

Diocèse de Poitiers : note liminaire, par Hélène Millet

Dans le neuvième volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae, consacré au diocèse de Sées, j’annonçais que le programme de publication allait connaître une pause. De fait, ce dixième volume sur le diocèse de Poitiers paraît après une interruption de près de trois ans. Qu’avons-nous fait durant tout ce temps ?

Comme il était prévu depuis le lancement du programme, nous nous sommes attelés à la réalisation d’une base de données cumulative, mais, contrairement à ce que nous avions toujours annoncé, ce n’est pas un CD-Rom que nous avons fabriqué mais une base de données accessible sur Internet. Ainsi va la progression des techniques qu’elles sont déjà périmées avant même que nous les ayons complètement apprivoisées pour nos applications historiques…

Durant l’année universitaire 2005-2006, Stéphane Raux, un étudiant en histoire de l’université Paris I formé à l’informatique dans cette même université, a ainsi consacré son mémoire de Master 2 à la réalisation d’un outil parfaitement opérationnel qui change complètement les conditions du travail des collaborateurs. Il était déjà l’auteur du logiciel de l’« Opération Charles VI ». Cet essai ayant été concluant, c’est sans la moindre hésitation que nous avons mis en chantier le logiciel FASTI destiné à gérer le cumul des données (base FEG) provenant de chacune des bases diocésaines et à permet­tre la saisie à distance des informations portant sur de nouveaux diocèses.

La base FEG ainsi créée se distingue des anciennes bases diocésaines en ce que sa structure est relationnelle. Les informations ont été réparties en cinq modules dévolus à :

  • la biographie ;
  • la « qualité » ou charge occupée dans le diocèse ;
  • la carrière bénéficiale hors de ce diocèse ;
  • la parenté ;
  • les sources et la bibliographie.

Il en résulte de nouvelles possibilités de saisie et de traitement appréciables. En revanche, la récupération des données doit être faite sous le contrôle de chacun des auteurs (ou de suppléants) afin que soient validés les changements opérés automatiquement ou que soient effectués manuellement ceux qui ne pouvaient décidément pas être automatisés.

Après avoir saisi (ou récupéré) ses données, chaque auteur peut ensuite visualiser la notice prosopographique telle qu’elle sera publiée ; il peut aussi y apporter les corrections qui s’imposent, sans plus attendre. Auparavant, chacun devait travailler en aveugle et transférer ses données à Orléans pour en recevoir une impression au format d’édition. Cette étape du travail ne se faisait que par pallier, et plutôt à la fin de l’entreprise, pour éviter des manipulations coûteuses en temps qui sont désormais réduites à l’état de touchants souvenirs.

Le cumul, au sein d’une base de données unique, des informations portant sur l’ensemble des notables ecclésiastiques des diocèses de France a entraîné la création d’une nouvelle entité prosopographique : « l’individu Fasti ». En effet, il est certes logique qu’un individu repéré dans différents diocèses dispose d’une notice dans chacun d’eux, mais, dans la base FEG, ce même individu doit apparaître comme unique et disposer d’une seule fiche descriptive. Celle-ci comporte :

  • son numéro matricule ;
  • toutes les variantes de son nom ;
  • l’indication des diocèses où il est (ou sera) répertorié ;
  • des liens permettant d’accéder aux notices prosopographiques diocésaines correspondantes.

Nous avons appelé « identification » l’opération qui consiste à relier chacune des notices diocésaines à une fiche « individu Fasti ». Comme les individus « multiples » (présents dans plusieurs diocèses) ont en principe déjà été repérés par les auteurs (on lit alors, en tête des références, les numéros dont un individu a été doté dans les autres diocèses), cette opération se fait automatiquement, mais il existe une procédure qui permet de rapprocher les homonymes, ou les presque homonymes, en vue d’un examen systématique. En outre, pour chaque individu multiple, les auteurs doivent s’assurer que les éléments biographiques qu’ils ont rassemblés n’entrent pas en contradiction avec ceux qui figurent dans la notice d’un autre diocèse. Cette vérification peut conduire à rejeter des identifications (un cas rare cependant) ou à faire apparaître des difficultés insolubles : dans ce dernier cas, le système permet aux auteurs d’apporter des explications.

Si, à ce jour, les bases portant sur les neuf diocèses dotés de publications ont été incorporées dans la base FEG et, pour la plupart, complétées ou corri­gées, l’examen systématique des homonymes et la vérification du contenu des notices pour les individus multiples sont encore en cours. Les auteurs ont très généralement accepté de faire tous ces travaux longs et complexes. Ils ont droit à mes remerciements les plus chaleureux et à notre reconnaissance.

Pour que le public bénéficie au plus vite des versions corrigées des bases diocésaines et de toutes les possibilités d’interrogation qu’offre la base cumu­lée, Brepols Publishers a d’ores et déjà lancé la fabrication du site FEG qui sera accessible à partir du portail BREPOLiS. Le programme des Fasti Ecclesiae Gallicanae est en effet lié par contrat à sa maison d’édition pour la diffusion de ses résultats. Il faut espérer que l’ouverture du site interviendra en 2008, à une date qui devrait de toute façon précéder la publication du onzième volume de la collection, car la naissance d’un site ne signifie pas la mort des livres. Les services qu’ils rendront sont complémentaires. En parti­culier, les chapitres introductifs ne seront pas mis en ligne. La collection a donc encore de longs jours devant elle.

Durant cette longue genèse de la base FEG, Laurent Vallière a réuni les matériaux concernant le diocèse de Poitiers. Ses origines poitevines et la thèse de doctorat qu’il avait soutenue en 2001 sur la collégiale Saint-Hilaire de Poitiers disent bien les raisons de son choix et expliquent son attention particulière pour les bénéfices détenus par les chanoines de la cathédrale dans les autres établissements du diocèse. C’est pourquoi il a paru opportun de sortir de l’index des « diocèses cités en matière bénéficiale » les clercs égale­ment titulaires de bénéfices poitevins : ils sont listés dans un index particu­lier, celui des « bénéfices du diocèse », selon une disposition qui sera reprise dans les volumes suivants. Appelé à effectuer des séjours répétés à Rome pour l’informatisation du « Fichier Lesellier », Laurent Vallière s’est aussi trouvé en position de recueillir quantité d’informations provenant des registres de l’Archivio Secreto Vaticano et il a exploité ce filon autant que faire se pouvait. Le lecteur pourra constater que cette remarquable conjonction de sources locales et curiales a engendré des notices généreusement fournies en données.

Laurent Vallière a bénéficié, et pâti, de sa situation de pionnier dans l’uti­lisation de la base FEG. Les facilités de saisie, de correction et de gestion des données qu’offrent ce nouvel outil ont ensuite été compensées par l’obligation d’attendre que soient mises au point de nouvelles procédures pour l’impres­sion des notices. Elles sont l’œuvre de Jan Driesen, informaticien de Brepols Publishers, avec qui nous avons cherché à éliminer toute intervention « manuelle ». Jusqu’à présent en effet, les « sorties » d’ordinateur étaient patiemment nettoyées de leurs scories par Irmine Martin. Désormais, par l’intermédiaire de sa base de données, l’auteur devra livrer à l’imprimeur des notices prêtes à la publication. Mais il se pourrait que, malgré notre vigilance et les ressources de la programmation, nous ne soyons pas parvenus à éradiquer toutes les imperfections de présentation ou les développements malencontreux d’abréviations. Qui nous les signalera sera assuré de notre reconnaissance.

La fabrication du reste de l’ouvrage est évidemment restée un travail artisanal et les chapitres préparés par Irmine Martin ont dû patienter près d’une année avant d’être rejoints par les notices prosopographiques, les indices et les tables chronologiques. Ces dernières, quoique produites automatiquement, devaient toujours être retouchées par les auteurs et mises en page par Irmine Martin. La création d’un nouveau module par Stéphane Raux a permis que ce temps soit révolu. En outre, pour que puissent s’enchaîner sans discontinuité les parties produites automatiquement et celles issues de l’arti­sanat, il a fallu modifier l’emplacement des tables chronologiques. Le lecteur les trouvera désormais à portée de la main, à l’extrême fin du livre.

Ainsi donc, le temps a passé. L’équipe des Fasti Ecclesiae Gallicanae s’est insérée dans le réseau et va bientôt s’installer sur la toile. Elle ressent déjà les bienfaits de ces mutations technologiques avec l’ouverture de nouveaux chantiers diocésains, au sein de la base FEG mais dans une partie bien distincte, par des auteurs néophytes mais enthousiastes. Aire et Mirepoix (Hugues Labarthe), Bordeaux (Françoise Lainé), Carcassonne (Janine Mathieu), Châlons-en-Champagne (Sylvette Guilbert), Chartres (Pierre Desportes), Digne, Glandèves, Riez et Senez (Thierry Pécout), Langres (Vincent Jourd’heuil), Narbonne (Benoît Brouns), Sens (Vincent Tabbagh) et Saint-Jean-de-Maurienne (Gabrielle Michaux) ont fait leur entrée sur Internet. D’autres se préparent… La base FEG pourrait bien s’appeler « la ruche » !

Orléans, le 20 décembre 2007, Hélène Millet, directeur du programme.

PS : Les principes de la création du logiciel FASTI ont fait l’objet d’une présentation lors d’un colloque international qui s’est tenu à Lisbonne en septembre 2006 à l’initiative des Fasti Ecclesiae Portugaliae et dont les actes sont déjà publiés. Voir H. Millet et S. Raux, « De la publication de livres à la mise en ligne d’une base de données. Les premiers enseignements du puzzle des Fasti Ecclesiae Gallicanae », dans Carreiras ecclesiasticas no Occidente Cristão (sec. xii-xiv), Lisbonne, 2007, p. 317-330.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Poitiers

les grâces expectatives accordées par les papes d'Avignon (pages 23-25)

Au cours de nos recherches nous avons croisé de nombreux clercs ayant obtenu du Siège Apostolique un canonicat avec expectative de prébende à la cathédrale de Poitiers. Au XIVe siècle, ou plus précisément entre 1305 et 1394, période pour laquelle notre documentation est à peu près cohérente, nous comptons ainsi cent vingt-sept grâces en forme d’expectative. Si quelques-uns des titulaires de ces grâces ont pu finalement être installés au chapitre, la majorité d’entre eux semblent avoir dû faire une croix sur leurs espoirs. Notre documentation n’étant pas exhaustive, il est possible néanmoins que certains aient réussi à obtenir une prébende à Poitiers sans que nous l’ayons su. Ainsi, une recension de ces clercs fournit des noms qu’on peut retrouver tant dans la base de données des chanoines prébendés que dans la liste des incertains. Même quand ils ne doivent pas être considérés comme des membres du chapitre de Saint-Pierre, ces chanoines « expectants » ont parfois participé à la vie de l’église cathédrale en tant que chapelain ou hebdomadier par exemple. Il nous a donc paru intéressant de donner cette liste qui peut compléter nos connaissances et permet de se faire une idée du nombre de postulants à la cathédrale ainsi que du poids de la politique bénéficiale des papes d’Avignon.

Nous avons distingué typographiquement plusieurs catégories :

  • sont mis en gras les bénéficiaires des grâces expectatives qui ont obtenu une prébende (ou une dignité) à la cathédrale. Leur nom est alors suivi de leur numéro dans la base de données (exemple : Johannes de Ferraria (PT352)) ;
  • quand le bénéficiaire de la grâce a accédé à une dignité de la cathédrale, sans qu’il soit sûr qu’il ait pour autant possédé une prébende canoniale, son nom, suivi de son numéro d’identifiant dans la base, est alors mis en gras et en italique (exemple : Raymundus de Valle (PT562)) ;
  • l’italique (mais sans les caractères gras) est utilisé sinon pour citer les noms des chanoines avec expectative de prébende qui ont été regroupés dans cet ouvrage dans la catégorie des cas incertains. Nous mentionnons également alors leur numéro d’identification (exemple : Petrus Pouverelli (PT496)) ;
  • les chanoines n’ayant apparemment pas possédé de prébende sont laissés en style normal (exemple : Nicolaus de Nayda). Enfin, quand le nom du bénéficiaire de la grâce est suivi d’un astérisque, notre source n’est pas une lettre apostolique mais une supplique (exemple : Guillermus Veri*).

 

• Sous Clément V (5-VI-1305 à 20-IV-1314)

(d’après les Registres édités par les Bénédictins).

  • Johannes de Ferraria (PT352), 2 mars 1308 (Reg. ClV 2574).
  • Simon Suavis (PT547), avant le 12 mars 1308 (Reg ClV 2679).
  • Nicolaus de Nayda, 25 juillet 1308 (Reg ClV 3777).
  • Bertrandus de Paraviso, avant le 5 avril 1308 (Reg ClV 3551, expectative épiscopale).
  • Robertus de Burnachia, 5 avril 1308 (Reg ClV 3551, expectative épiscopale).
  • Guillermus Basseri (PT236), avant le 30 novembre 1308 (Reg ClV 3655).
  • Raymundus de Casis (PT521), 4 juin 1309 (Reg ClV 4712).
  • Galhardus de Mota (PT212), avant le 15 novembre 1309 (Reg ClV 5164).

 

• Sous Jean XXII (7-VIII-1316 à 4-XII-1334)

(d’après les Lettres Communes éditées par l’École française de Rome).

  • Petrus Fabri (PT471), 6 septembre 1316 (LC JXXII 34).
  • Gerardus Rogerii (PT221), 7 septembre 1316 (LC JXXII 211).
  • Bernardus de Laquintania (PT189), 7 septembre 1316 (LC JXXII 235).
  • Bernardus Guillelmi de Casalibono, 7 septembre 1316 (LC JXXII 594).
  • Gerardus Ferrerii (PT219), 14 septembre 1316 (LC JXXII 1029).
  • Johannes de Castrobrientii, 6 juillet 1317 (LC JXXII 4274).
  • Iterius de Malajollis (PT304), avant le 26 septembre 1319 (LC JXXII 10374).
  • Oliverius de Cerzeto (PT440), avant le 8 juin 1320 (LC JXXII 11577).
  • Raymundus de Valle (PT562), 28 mai 1321 (LC JXXII 13490).
  • Ardoinus de Pretingniaco, 23 novembre 1322 (LC JXXII 16626) et 8 décembre 1324 (LC JXXII 21195).
  • Johannes Bourretelli (PT335), 20 janvier 1323 (LC JXXII 16838).
  • Guillermus de Auxio (PT234), avant le 2 juin 1323 (LC JXXII 17558).
  • Petrus Pouverelli (PT496), avant le 2 janvier 1324 (LC JXXII 18745b).
  • Johannes de Lobertio (PT375), 9 janvier 1324 (LC JXXII 18799).
  • Theobaldus de Montebosone, avant le 3 août 1324 (LC JXXII 20041).
  • Ademarus de Mortuomari, 28 janvier 1325 (LC JXXII 21484).
  • Johannes Pascaudi (PT379), 13 juin 1325 (LC JXXII 22541).
  • Nicolaus Albi (PT431), 22 avril 1326 (LC JXXII 25053).
  • Helias de Brugeria, 30 avril 1328 (LC JXXII 41034).
  • Geraldus de Roffiaco (PT222), 25 novembre 1328 (LC JXXII 43362).
  • Guillelmus Turpini, 10 décembre 1328 (LC JXXII 43477).
  • Giraldus de Bisturre (PT218), 28 février 1329 (LC JXXII 44554).
  • Fayditus Guiraudonis (PT206), 17 mars 1329 (LC JXXII 44760) (PT206).
  • Guido de Combornio, 19 août 1329 (LC JXXII 46039).
  • Hymbertus de Champbolanc (PT303), 3 mai 1330 (LC JXXII 49501).
  • Hymbertus Decimarii, avant le 12 juillet 1330 (LC JXXII 50239).
  • Guillelmus Morelleti, 19 mars 1331 (LC JXXII 53152).
  • Andreas Roberti (PT172), 8 avril 1331 (LC JXXII 53291).
  • Johannes Borgayl, 19 avril 1331 (LC JXXII 53418).

(...)

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