Recherche Lexique canonial

Marjolaine Lémeillat, Les gens de savoir en Bretagne à la fin du Moyen Âge (fin XIIIe-XVe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022.

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Chaque volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae présente une carte du diocèse étudié:

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  • Carte du diocèse d'Amiens.
  • Carte du diocèse de Rouen.
  • Carte du diocèse de Reims.
  • Carte du diocèse de Besançon.
  • Carte du diocèse d'Agen.
  • Carte du diocèse de Rodez.
  • Carte du diocèse d'Angers.
  • Carte du diocèse de Mende.
  • Carte du diocèse de Sées.
  • Carte du diocèse de Poitiers.
  • Carte du diocèse de Sens.
  • Carte du diocèse d'Autun.
  • Carte du diocèse de Bordeaux.

 

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Réunions de l'équipe des Fasti

L'équipe des Fasti se réunit annuellement en mars. Le bilan des travaux communs et la présentation des volumes à paraître sont suivis d'une journée d’étude sur un thème spécifique. Jusqu'en 2019, la réunion se tenait à Paris où elle était gracieusement accueillie par les Archives Nationales (salle d’Albâtre, accès par le CARAN). Désormais la réunion se tient au campus Condorcet (Aubervilliers). Pour tout renseignement, contacter la responsable des journées.

La prochaine journée aura lieu le vendredi 29 mars 2024 au Campus Condorcet, à partir de 9h30.

 

 

 

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Contenu du volume :

  • 523 pages.
  • 718 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Ce volume comprend en outre une carte du diocèse, ainsi qu'une notice sur le quartier de la cathédrale, par Sandrine Lavaud.

  • Note liminaire, par Jean-Michel Matz et Vincent Tabbagh, directeur et ancien directeur du programme.
  • Extraits du volume : Saint-André, quartier cathédral de Bordeaux au moyen âge (par Sandrine Lavaud, extrait, pages 53-54) et notice biographique de l'archevêque Pey Berland (extrait, page 203).
 

Diocèse de Bordeaux : note liminaire, par Vincent Tabbagh et Jean-Michel Matz

Avec son treizième volume, la collection retrouve, après plusieurs diocèses de la France du Nord, une cité méridionale et une métropole qui vient prendre la suite de Rouen, Reims et Sens, en attendant bientôt Narbonne. La moisson est riche: 718 notices s'ajoutent aux 9202 déjà publiées, avec beaucoup de figures nouvelles, puisque seulement 32 Bordelais apparaissaient déjà dans un volume antérieur. Cette nouveauté touche particulièrement les archevêques dont aucun n'avait eu droit encore à une notice développée dans un précédent volume. Outre son relatif éloingnement géographique, qui explique en partie cette fraicheur, Bordeaux présente deux caractéristiques fortes par rapport aux diocèses recemment étudiés. D'abord, le poids d'une famille particulièrement influente et ramifiée, celle des Got, dominée par la figure de l'archevêque devenu pape sous le nom de Clément V, a permis la promotion institutionnelle de ce siège, face à Bourges notamment, d'autant plus que les redécoupages diocésains opérés par Jean XXII ont affaibli, en le morcelant, son jusque là puissant rival du nord, Poitiers. Cette situation explique le sort particulier qui a été réservé à la question de la primatie dans les notices des archevêques. Surtout, la seconde caractéristique de ce diocèse est son appartenance jusqu'au milieu du XVe siècle-soit pendant les cinq sixième de la période traitée-à un espace politique dominé par le roi d'Angleterre; elle implique des rapports particuliers entre le prince et l'élite ecclésiastique locale, l'héritage plantagenêt s'exerçant dans un espace restreint et fortement polarisé par la métropole, offrant des caractéristiques différentes de l'héritage capétien. Avignon et Londres ont marqué de leur influence la vie du diocèse de Bordeaux davantage que les diocèses étudiés jusqu'ici dans les Fasti, Agen excepté. Voilà un élément d'intérêt manifeste.

Dans sa conception d'ensemble, le volume se situe dans une grande continuité par rapport aux précédents et le lecteur désormais familiarisé retrouvera les notices, tables et indices habituels. Il présente cependant trois nouveautés. Pour répondre aux critiques toujours bienvenues des recenseurs, les références ont été-dans la mesure du possible bien sur-développées et présentées avec davantage d'ampleur. Afin de rendre plus aisées de futures recherches sur les reseaux familiaux, l'auteur à multiplié les indications concernant les parents des chanoines. Enfin, une table chronologique des chanoines, confectionnée par Hugues Labarthe, figure à la fin du volume puisqu'il n'y avait pas de raison que ceux-ci soient moins bien traités, et donc moins disponibles à la connaissance érudite que les archevêques ou les dignitaires du chapitre.

En revanche, Bordeaux ne bénéficiant pas d'une documentation particulièrement dense, les sources n'ont pas permis de nourrir dans la première partie ces chapitres particuliers sur les livres, les trésors, les dispositifs et décors de l'église cathédrale qui ont pu enrichir d'autres volumes de la collection. Mais une attention particulière a été posée, dans la notice institutionnelle, à la construction spaciale du diocèse, dans la ligne d'une historiographie en plein renouvellement sur ces questions de territoires et d'espaces. La même préocupation pour la construction et l'organisation du quartier canonial dans le processus de la fabrique urbaine se retrouve dans la notice rédigée par Sandrine Lavaud, collègue de Françoise Lainé à l'université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3. L'essentiel du volume est toutefois à mettre à l'actif de Françoise Lainé, membre de l'équipe des Fasti depuis de très longues années. La progression de son travail minutieux a été ralenti par le poids croissant des obligations diverses qui pèsent toujours plus lourdement sur les universitaires et entravent la recherche scientifique. Il faut donc saluer sa persévérance, d'autant qu'elle a malgré tout trouvé le temps de donner une ampleur inhabituelle aux notices des archevêques-celles de la période du Grand Schisme étant toutefois dues à Hugues Labarthe.

Les notes liminaires des volumes précédents ont en général permis à Hélène Millet de présenter les évolutions du groupe, de préciser les modalités de fabrication des volumes et d'annoncer les diocèses en voie de progression ou d'achévement. En ce qui concerne les premières, l'équipe des Fasti est désormais le pivot du Groupe de Recherche Européen (GDRE) " Aux fondements de la modernité étatique: l'héritage des clercs médiévaux ". Pour ce qui est de la fabrication de ce volume, elle s'inscrit dans la continuité du volume d'Autun: la mise en page des chapitres préliminaires a été réalisée par Giliane Thibault du CERHIO-Angers (UMR 6258) et les auteurs de la présente notice liminaire ont supervisé, pour l'un ces chapitres préliminaires et pour l'autre l'ensemble des données prosopographiques. Pour ce qui regarde la vie de l'équipe des Fasti, et plus particulièrement les prochains volumes à paraître, nous avons préféré ne pas faire de paris sur l'avenir. Ils ont parfois été démentis et des diocèses annoncés comme imminents attendent toujours leur achévement. Dans le même temps, des diocèses parvienent à maturité et d'autres sont mis en chantier, notamment par de jeunes chercheurs. L'avenir est donc assuré.

 

Angers-Rouen, le 20 juin 2012

 

Jean-Michel Matz et Vincent Tabbagh, directeur et ancien directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Bordeaux

Saint-André, quartier cathédral de Bordeaux au moyen âge (extrait, par Sandrine Lavaud)

La Sauvetat Sent Andreu

(...)Quelles qu'en soient ses origines, la juridiction capitulaire se traduit par un pouvoir de direction générale de la sauveté et par un pouvoir de contrôle et de police sur toutes les activités. Là encore, les textes du moyen âge renseignent mal sur l'exercice de cette juridiction. Les prérogatives immunistes sont d'abord judiciaires, le chapitre exerçant la pleine justice sur les clercs et les laïcs. C'est également une zone franche pour le commerce des denrées qui échappent à la fiscalité municipale ou royale. Les habitants sont aussi soustraits aux devoirs militaires et ne participent pas à la défense de la ville. Mais on ne sait, en revanche, si le chapitre réclamait des droits seigneuriaux spécifiques aux habitants à l'égal de ceux qu'exigeait son homologue de Saint-Seurin qui prélevait une poule à Noël, des droits sur la vente de vin au détail et exigeait caution. Les nombreuses mentions de "gélines" associées au cens versé par les maisons de la sauveté Saint-André pourraient suggérer un prélèvement identique. Ce sont principalement les textes de l'époque moderne qui informent sur les modes d'administration du chapitre; celui-ci délibère alors in communi sur les mesures à prendre et en délègue ensuite l'application à des officiers laîcs. Le premier d'entre eux est le juge de la sauveté, nommé pour un an et renouvelé parfois à vie. Il est assisté d'auxiliaires: prévôt, greffiers et sergents. Ensemble, ils doivent rendre la justice et assurer la police dans la sauveté. Ils ne disposent pas d'un bâtiment spécifique et officient dans la cloître du chapitre. La manifestation la plus voyante et la plus classique de la juridiction capitulaire reste le pilori et le carcan installés sur la place saint-André.

Ce pouvoir de ban est doublé d'une assise foncière. Le chapitre se veut, en effet, l'unique seigneur foncier de la sauveté et il est vrai qu'il n'a guère de concurrents, le principal étant l'archevêque qui détient notamment des possessions (15 tenures) dans la rue Saint-André (des Trois-Conils), ainsi qu'aux limites de la sauveté: rue de Saugars (rue de Cheverus) non loin du puits Saint-Gemme et près de l'enceinte (subtus muro). Les droits fonciers du chapitre peuvent être scindés en deux entités: d'une part un noyau, issu de la mense canoniale, sous la directe du chapitre et composé des maisons canoniales et des bâtiments communs; d'autre part, des tenures accensées: le recensement effectué en a comptabilisé 132 mouvantes de Saint-André-auxquelles il faudrait ajouter les 25 relevant de l'archevêque soit un total de 157 tenures-situées dans la sauveté ou à sa périphérie immédiate. Ce nombre n'a qu'une valeur d'échantillon dû au hasard des sources disponibles, mais il conforte la vision d'une assise foncière du chapitre importante au regard de la faible superficie concernée; il dit aussi que les chanoines ont eu recours au faire-valoir indirect pour une large part de leurs possessions au sein même de la sauveté. C'est là un mode de gestion du temporel commun aux autres seigneurs ecclésiastiques de Bordeaux qui n'ont conservé que des réserves très réduites. Les chanoines de Saint-André n'y dérogent pas, même pour ce qui constitue le coeur même de leur seigneurie. Ces droits fonciers sont étroitement mêlés aux droits banaux et procèdent du même dominium exercé par le chapitre cathédral sur et à partir de la sauveté. Il a fait de celle-ci un territoire réservé où il entend être le seul maître, même au détriment de son supérieur, l'archevêque de Bordeaux.

La délimitation de la sauveté Saint-André a été conflictuelle dès la période médiévale, mais les querelles se sont accrues à l'époque moderne, suscitant une intervention royale dans les années 1760-1761, aboutissant à un bornage officiel le 1er avril 1761 (fig.9).

 

Notice biographique de l'archevêque Pey Berland, (extrait)

Pey Berland (12 août 1430-24 septembre 1456), (n°239)

1-En recoupant une bulle de Jean XXIII en 1412, des éléments de son testament de 1456-1457 et des bribes qui subsistent de l'enquête canonique de 1464, on peut avoir une idée des origines et de la jeunesse de Petrus Berlandi. Déjà prêtre vers 1406 et secrétaire du cardinal Uguccione (576), Pey Berland a dû naître avant 1380. Son père possédait des tenures de belle ampleur sur la seigneurie de Sainte-Croix en Médoc, dans les paroisses de Soussans, Margaux, Moulis et Avesan, celle-ci étant la résidence de la famille et le lieu de naissance du futur archevêque. Il était fils unique, aux dires de son dernier secrétaire Léonardus de Segoniis, né vers 1416, entré au service de l'archevêque vers vingt ans et devenu son secrétaire vers 1437. Ce témoin n'a connu ni le père ni la mère de Pey Berland, ni son parrain ni sa marraine, mais se souvient que l'archevêque a fait exhumer la dépouille de sa mère du cimetière de Moulis pour la faire enterrer dans l'église. Dans son testament, Pey Berland cite un consanguineus qui est son homonyme et surnommé "Forthin", ce proche parent est principalis in domo paternali (sua). Ce détail suggère une communauté familiale complexe.

2-D'après son testament, il a reçu ses premiers rudiments d'instruction de maître Raymond de Bruges, un notaire du voisinage; il évoque aussi le souvenir de l'épouse de cet homme. Entre l'apprentissage de la lecture et de l'écriture dans une bourgade du Médoc et l'université de Toulouse, où Pey Berland conquiert le grade modeste de bachelier en décret, il y a un vide qu'il serait imprudent de remplir automatiquement par l'école cathédrale. Pey Berland a gardé le goût des livres: son testament évoque ceux qu'il a copié de sa main. Plus tard, le chapitre fit faire des recherches à Toulouse pour en savoir plus sur la période de ses études, mais en vain. Fils d'une famille sans lustre mais aisée, Pey Berland n'a pas été poussé vers le clergé comme un cadet réduit aux seconds rôles, il a dû choisir de devenir ecclésiastique et il a eu les moyens de faire des études; aucun document ne fait allusion à des bienfaiteurs ni à un séjour dans un collège. Son parcours initial est étonnamment proche de celui de Nicolau de Gibran (140), d'une bonne dizaine d'années son cadet: ce fils de notaire bordelais est allé étudier à Toulouse d'où il est revenu bachelier en droit canon.

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Contenu du volume :

  • 606 pages

 

 

Pour l’équipe des Fasti Ecclesiae Gallicanae, l’année 2016 restera très certainement comme un excellent millésime puisque la parution à l’automne de ce seizième volume de la collection sur Auxerre intervient quelques mois seulement après celui consacré au diocèse de Chalon-sur-Saône, sorti juste avant l’été. Il faut remonter à 1998 pour retrouver une année aussi faste, avec la publication à peu de distance des deux volumes sur les sièges archiépis­copaux de Rouen et de Reims. Nous devons ce nouvel opus à Vincent Tabbagh, un des piliers du groupe des Fasti depuis sa création il y a maintenant un bon quart de siècle, qui avait justement assuré cette année-là la publication du volume sur Rouen, avant de donner celui sur Sens en 2009 – métropole voisine d’Auxerre de laquelle ce siège était suffragant. C’est dire s’il est rompu à l’exercice, qu’il relève à chaque fois avec brio.

Auxerre vient enrichir notre collection avec le cas d’un diocèse en apparence plutôt modeste – environ deux cents paroisses seulement – qui présente en particulier un net contraste entre l’envergure du pouvoir de l’évêque et un chapitre très en retrait. Le prélat, qui se revendiquait major dominus in spiritualibus et temporalibus in comitatu et diocesi Autissiodorensi, avait en effet une puissance féodale considérable – il affirmait d’ailleurs détenir son temporel de Dieu seul ! Les Gesta episcoporum d’Auxerre ont encore amplifié le rayonnement de ces prélats et entretenu leur mémoire pour l’éternité. Les revenus du siège épiscopal le plaçaient alors dans la tranche supérieure des évêchés du royaume de France. Si l’on ajoute encore à ces données la richesse des sources les concernant et le fait que le diocèse d’Auxerre détient à l’échelle du royaume, avec trente-quatre individus, le record du nombre de prélats en ayant assumé la charge entre le xiiie et le xve siècle, le lecteur comprendra mieux l’ampleur inhabituelle prise par les notices biographiques qui leur sont consacrées, d’autant que prennent place parmi eux plusieurs personnages éminents.

À l’opposé, le faible prestige et les revenus limités des prébendes du chapitre cathédral auxerrois rendent compte quant à eux du recrutement sans grand relief de la grande majorité de ses membres. Avec cinquante-neuf prébendes, dont plusieurs étaient attachées à des dignités ou des personnats, la communauté était pourtant particulièrement fournie, ce qui explique que la base de données constituée par Vincent Tabbagh dépasse les neuf cents individus, même si l’auteur peut déplorer que l’effectif total n’a pu être reconstitué, du fait de sources lacunaires pour le début de la période couverte, ce qui est très souvent le cas, mais plus encore pour le xve siècle. La structure et la chronologie des fonds conservés sont en effet très variables d’une cathédrale à l’autre et l’on a déjà maintes fois souligné cette grande variété des situations documentaires locales. Ainsi, à la différence d’autres volumes des Fasti, l’absence de sources n’a pas permis de nourrir des développements sur les bibliothèques ou le trésor constitués par les évêques et les chanoines au fil des siècles, ou des études sur les dispositifs liturgiques ou les décors déployés dans ces églises.

La réalisation d’un volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae n’est pourtant pas seulement tributaire de l’état quantitatif et qualitatif des sources médiévales aujourd’hui disponibles. Elle tient également à la vigueur ou non de l’ancienne érudition locale à la plus ou moins grande vitalité de la recherche scientifique contemporaine. Dans le cas présent, Vincent Tabbagh a bénéficié d’un contexte très favorable grâce aux travaux du Centre d’Études Médiévales d’Auxerre. Christian Sapin – en collaboration avec Sylvain Aumard et Fabrice Henrion – donne ainsi une notice particulièrement détaillée du quartier cathédral. Sylvain Aumard et Patrice Wahlen présentent ensuite la chapelle Notre-Dame-des-Vertus, installée dans le portail sud de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Étienne, qui fut à la fois le lieu d’un pèlerinage et un centre d’inhumation jusqu’à l’époque moderne. Le volume d’Auxerre est donc riche d’éléments sur l’environnement monumental de ces hommes d’Église.

Depuis l’origine de la collection, les notes liminaires ont permis à leurs auteurs successifs de présenter avec plus ou moins de prolixité les évolutions de notre équipe, de préciser les changements intervenus dans les modalités de fabrication des volumes et d’annoncer les diocèses en voie de progression ou d’achèvement. Nous serons brefs sur la vie de l’équipe, que de nouveaux chercheurs continuent à rejoindre au gré de recherches entreprises dans des cadres variés, pendant que d’autres membres sont amenés pour des raisons diverses à prendre un peu de distance avec elle. Elle reste donc bien vivante. La nouvelle formule adoptée par la réunion désormais annuelle du groupe de recherche en est d’ailleurs la preuve : la prochaine journée d’étude des Fasti est ainsi programmée le 24 mars 2017, avec pour thème la place des chapitres cathédraux dans l’assistance aux derniers siècles du Moyen Âge, un thème qui est très loin d’avoir révélé toute sa substance. Quant aux échéances à venir en matière de publication, l’expérience nous a appris la prudence. Certains diocèses annoncés un moment comme imminents attendent en effet toujours leur achèvement de longues années plus tard. Dans le même temps, des travaux universitaires mis en chantier par de jeunes chercheurs ou des thèses récemment soutenues laissent augurer rapidement de nouvelles perspectives dont il faut se réjouir. Il ne fait pas de doute que l’avenir est assuré, même s’il est aujourd’hui impossible d’en donner le calendrier.

 

À Angers, le 15 juin 2016
 Jean-Michel MATZ

 

 
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Contenu du volume :

  • X+503 pages

 

Benoît Brouns, qui avait intégré l’équipe des Fasti plusieurs années après sa création nous a quittés en toute discrétion le 5 juin 2015, en Avignon. Nous ne l’avons connu que tardivement et ne sommes assurément pas les mieux à même de parler de lui. L’équipe des Fasti retient de Benoît le souvenir d’un homme profondément gentil, au sens noble du terme, humble et discret, toujours disposé et disponible pour la cause du bien commun. Aussi avons-nous, aussitôt cette triste nouvelle apprise, décidé collectivement que la meilleure manière d’honorer sa mémoire était de mener à bien la publication du volume des Fasti sur le diocèse de Narbonne qui nous avait permis de faire connaissance et auquel il avait tant travaillé. Hélène Millet avait annoncé dans un premier temps prendre la charge de fédérer les bonnes volontés pour parvenir à la parution du volume narbonnais dans la collection qu’elle a fondée il y a maintenant un quart de siècle, mais ses aspirations légitimes à prendre un peu de large avec la recherche pour se consacrer à d’autres engagements l’ont finalement amenée à passer le relais. La responsabilité nous est donc revenue de mener la tâche à son terme en tant que directeur de la collection (Jean-Michel Matz) et responsable scientifique de la base prosopographique (Laurent Vallière).

L’état des lieux au départ de l’entreprise n’était pourtant pas très engageant pour qui n’est pas familier des sources et de la bibliographie sur l’histoire de Narbonne, de son territoire et des diocèses voisins – raison pour laquelle les différents chapitres introductifs ont été soumis à la relecture scientifique de Michelle Fournié (université de Toulouse), Jacqueline Caille et Daniel Le Blévec (université de Montpellier), autrement mieux armés que nous, qui voudront bien trouver ici l’expression de notre très sincère gratitude. Au moment de sa disparition, Benoît Brouns avait certes mené à bien la rédaction de la notice institutionnelle du diocèse et, surtout, enregistré les notices biographiques de la base de ce diocèse, qui atteint le demi-millier d’individus. Pour le reste, il faut bien avouer que tout était encore très largement en chantier, à l’état pour l’essentiel de notes manuscrites disparates et très inégalement abouties. Au moment de son décès, il avait d’ailleurs conscience de laisser un travail inachevé et il était partagé entre le désir que ses recherches ne soient pas perdues et l’envie de détruire un ouvrage en devenir encore trop imparfait à son goût.

Il a donc fallu une mobilisation de toutes les énergies disponibles pour donner corps à cette publication et honorer ainsi la mémoire de son premier auteur. Des contributeurs avaient été sollicités par lui par le passé et sont restés fidèles à leurs engagements, ce dont il convient évidemment de les remercier très sincèrement : Monique Bourin pour le chapitre dense sur les nombreux palais et châteaux des archevêques dans leur cité et dans le diocèse, Yves Esquieu pour l’étude du quartier canonial, Christian Freigang pour celle du chantier de la cathédrale gothique, dont les textes étaient plus ou moins avancés (certains pas du tout…) au moment de son décès. D’autres sont venus répondre favorablement à une requête pour fournir une part du volume qui devait normalement lui incomber et méritent évidemment des remerciements soutenus et amicaux : Hélène Millet, Thierry Pécout et Vincent Tabbagh pour la rédaction des notices des archevêques de Narbonne entre le XIIIe et le XVe siècle qu’ils ont bien voulu se partager selon leurs périodes de prédilection. Enfin est venue se joindre à l’édifice Michelle Fournié avec une étude du chapitre de la collégiale Saint-Paul de Narbonne et de ses relations avec l’église-mère du diocèse. Comme cela a été annoncé dans la note liminaire du volume précédent sur Le Mans paru à la fin de l’année 2018, ces chapitres préliminaires – notices biographiques des archevêques exceptées – peuvent être désormais dotés d’un ensemble de notes de bas de page qui permettent de faire précisément référence ou de citer des sources et de renvoyer aux travaux historiographiques, mais cette nouveauté n’est pas appelée à être systématique.

Pour le versant prosopographique de ce volume, le lourd travail sur les notices canoniales a consisté en vérifications, mise aux normes, compléments et autres développements indispensables. Il fallait d’abord vérifier les informations : nous n’avons pas tout revu, ce qui n’était pas envisageable, ni raisonnable. Néanmoins, en partie grâce aux notes récupérées de Benoît Brouns, en partie aussi grâce aux nombreux documents aujourd’hui disponibles en ligne (dont des manuscrits de la Bibliothèque nationale à Paris, ceux de la Médiathèque du Grand Narbonne ou les registres du parlement de Toulouse), nous avons pu faire beaucoup de sondages et réexaminer la majeure partie des références données par leur auteur. Nous avons dû ensuite suivre les normes de la collection et, par exemple, éliminer certaines notices qu’il avait jugées intéressantes, mais qui ne sont pas prises en compte traditionnellement par les Fasti (dans le cas de ce diocèse, les officiaux locaux de Limoux, de Villerouge ou de Capestang, le juge des appeaux, les inquisiteurs…). Elles ont donc disparu de la base. Il a fallu également trancher dans des cas qui apparaissaient douteux. Au fil de ces révisions, il est apparu que si le travail des historiens modernes (copistes du nécrologe, Doat, Ducarouge ou Rocque) était extrêmement précieux, il ne tenait pas toujours compte des normes actuelles, amenant parfois des contradictions difficiles à résoudre. Au terme de ce travail de révision, près d’une cinquantaine de notices ont ainsi été éliminées. Enfin, il était nécessaire de développer des notices encore incomplètes et pour cela nous avons eu notamment recours à des volumes d’érudits de la Bibliothèque nationale (Doat, Baluze) ou à des registres apostoliques qui n’avaient pas été consultés par Benoît Brouns. Au final, nous avons pu créer à peu près autant de notices que celles qui ont disparu. Le chiffre total est donc assez proche de celui de la base telle qu’elle avait été laissée avant notre intervention. Nous espérons que le résultat final est le plus proche possible de ce qu’il aurait souhaité.

Au cours de ce long travail de mise au net de la base, les archivistes de l’Aude nous ont grandement aidés, en répondant à nos questions, en nous fournissant des copies d’inventaires ou en photographiant certains documents : il est donc un plaisir de remercier ici Stéphanie Dumay, Amandine Belkheir et Cécilia Gazel. Notre reconnaissance va également à Hélène Millet, qui a communiqué ses notes concernant des chanoines de Narbonne du début du XVe siècle. Nous sommes aussi redevables à Pierre Jugie de nous avoir permis de consulter sa thèse inédite, et à Vincent Tabbagh d’avoir fait pour nous des vérifications à la Bibliothèque nationale. Nous savons que Benoît Brouns a aussi bénéficié de l’assistance de diverses personnes, narbonnaises ou non. Il n’a malheureusement pas laissé leurs noms. Qu’elles soient toutes remerciées ici.

Au total, outre les vingt-deux prélats ayant occupé le siège archiépiscopal de Narbonne – dont l’un, Gui Foucois († 1268) devint pape sous le nom de Clément IV – qui font l’objet comme à l’accoutumée d’une notice développée, ce volume propose les notices plus ou moins fournies d’environ 500 individus et offre donc une belle moisson de dignitaires ou de chanoines qui, dans leur immense majorité, sont inconnus des dix-huit volumes précédents de la collection. Il permet aussi de retrouver des figures qui lui sont déjà familières, tel le cardinal humaniste Guillaume Fillastre († 1428), déjà présent dans six volumes antérieurs, ou les collectionneurs de bénéfices Jean (ici archevêque) et Nicolas Roger (archidiacre), deux des frères du pape Grégoire XI (1370-1378), présents quant à eux dans huit volumes chacun, à défaut de l’avoir sans doute été physiquement dans les cathédrales auxquelles ces livres sont consacrés – à moins que pour Jean Roger, tous les bénéfices qui lui sont prêtés (vingt-trois canonicats et vingt-et-une dignités, dans vingt-huit cathédrales et quelques collégiales !) aient peut-être été détenus par deux parents homonymes et contemporains ? Mais loin de se répéter à l’identique, les notices de ces individus, nourries aux sources locales, apportent à chaque nouvelle occurrence des informations ignorées jusqu’alors et permettent au fur et à mesure de reconstruire des biographies plus détaillées et « vivantes » que la sécheresse prosopographique ne le laisserait attendre.

Avec Narbonne, après Rodez et Mende, la collection des Fasti investit une France encore plus méridionale et cela se ressent nettement à la lecture du volume, par certains termes de nature institutionnelle (les conduchers ou « salariés » du bas-chœur par exemple), mais surtout par le profil des carrières. Les diocèses dans lesquels s’opère le cumul des bénéfices étant habituellement les voisins proches, on ne s’étonnera donc pas de trouver en très bonne place – par ordre décroissant – Béziers (plus de cinquante occurrences), Carcassonne, Agde, Albi, Toulouse ou Elne. La proximité du monde ibérique explique aussi qu’une trentaine de diocèses espagnols (mais rarement portugais) sont aussi concernés par ce cumul, tout particulièrement ceux du nord de la péninsule (Urgel, Lérida, Barcelone et Majorque pour les plus souvent cités). Le recrutement de certains clercs de la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne s’est également fait de l’autre côté des Pyrénées, avec notamment Bérenger (fils naturel du comte de Catalogne et demi-frère du roi Alphonse II d’Aragon) qui est le premier archevêque de la période ici couverte, et peut-être aussi son successeur (si Arnaud Amalric est bien catalan de naissance), mais à terme, les conséquences politiques de la croisade dite des Albigeois dans la France du Midi ont progressivement tari ce flux au profit d’hommes issus de la France méridionale et, de plus en plus souvent septentrionale.

Une dernière précision s’impose. Laurent Vallière n’a pas compté son temps pour l’inlassable mais nécessaire travail de révision et de correction des notices de la base prosopographique et Jean-Michel Matz pour la supervision de l’ensemble du volume ou l’établissement de la bibliographie, raison pour laquelle nous apparaissons comme coauteurs de ce livre, mais sans la moindre intention de récupération, d’appropriation ou d’usurpation. Dans les modalités de sa préparation, le volume du diocèse de Narbonne rappelle donc tristement les conditions dans lesquelles celui du diocèse de Sées (le neuvième de la collection) était arrivé à terme en 2005. Dans les deux cas et sur la durée, la notion d’équipe prend tout son sens.

À Angers-Avignon, le 30 août 2019

Jean-Michel Matz et Laurent Vallière

 

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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 11 janvier 2008

 

Nouvelles

Le volume sur Poitiers paraîtra au printemps.

6 nouvelles abréviations sont utilisables dans la base FEG :

elles doivent être "collées" aux dates :

  • map = mort après
  • nap = né après
  • mav = mort avant
  • nav = né avant
  • mca = mort circa
  • nca = né circa

Que mettre dans la page "Informations du diocèse" ? Il faut indiquer les différences existant entre la base FEG et le volume papier. Par exemple, pour "Sources", vous devez cocher Oui ou Non : cela revient à dire si, oui ou non, la liste des sources (indiquée dans le volume papier) est disponible sur la base FEG.

"En-têtes de listes chronologiques" = si vous ne souhaitez pas reprendre les chapeaux de présentation insérés dans les volumes précédents pour chacune de ces listes, vous pouvez saisir un texte personnalisé.

Dans la future base Brepolis de consultation payante, on pourra étendre les recherches à la parenté. Il n’y aura pas identité entre elle et l’actuelle base FEG.

Deux thèses ont été soutenues avec succès :

  • Delphine Lannaud, Les évêques des diocèses bourguignons à la fin du Moyen Age (1415-1515).
  • Marie-Laure Jalabert : Autour du Livre vert : idéal et réalités de la seigneurie des archevêques de Narbonne, de Gilles Aycelin à Pierre de La Jugie (1290-1375).

Entrée de 3 livres dans la bibliothèque :

  • Carreiras eclesiasticas no Occidente Cristao
  • Fasti Ecclesiae Scotticanae
  • Kristiane Lemé : Les stalles de la cathédrale d’Amiens

 

Projet européen

Il existe plusieurs programmes européens dans lesquels les « Fasti Ecclesiae Gallicanae »pourraient s’intégrer. Le premier objectif que l’équipe s’était fixé, consistait à postuler dans le programme Infrastructure. Mais les chances de sélection étaient très minces ; on a donc choisi de se tourner vers un autre projet intitulé eContenplus, géré à Luxembourg-Ville.

L’appel d’offres de ce dernier est attendu pour juin 2008, avec dépôt de dossier en octobre. Une réunion a eu lieu en septembre à Paris avec les futurs partenaires, portugais, hongrois et croate ainsi que notre éditeur, Brepols. Il est apparu nécessaire de ne pas se contenter de présenter un projet centré sur la prosopographie, mais d’inclure d’autres corpus documentaires fondés sur les textes et les images, voire le son. Notons que notre logiciel a été demandé par les équipes hongroise et croate. Dans le but de le transmettre avec plus de sécurité et de le protéger, Stéphane Raux a repris l’écriture du code source et un dossier de déclaration d’invention a été déposé en vue d’obtenir une licence Cecill.

Le désir de travailler ensemble, même en cas de rejet du projet européen, a conduit à explorer la voie des GDRE, Groupe de Recherche Européen.

 

Notice institutionnelle du diocèse de Strasbourg, par Benoît Jordan

(N.B. : ce qui suit n'est pas un compte-rendu mais la copie du document diffusé par B. Jordan lors de la réunion).

Historiographie

Sources

Le fonds du grand chapitre est divisé en deux parties, conservées l’une aux Archives de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg, l’autre aux Archives départementales du Bas-Rhin. D’une manière générale, les décisions du chapitre n’ont pas fait l’objet de transcriptions avant la fin du XVe siècle. Il n’y a pas de série constituée avant 1521 ; un seul registre est antérieur à cette date. On ne dispose pas non plus de listes de présence pour le Moyen Age.

AVCUS
  • 117 Z 1 : acta capituli ecclesie argentinensis (1452-1463). Selon Ph. Lorentz, ce registre consignant les faits marquants de la vie capitulaire peut être considéré comme « l’ébauche d’un registre de délibérations capitulaires » : audition de comptes, réception de chanoines ou de chapelains, copies d’attestation d’hérédité…
  • 117 Z 76 : cartulaire du chapitre. (XIIIe-XVe s.). Les actes concernant des biens à Strasbourg ont été publiés dans l’Urkundenbuch. Le plus ancien acte transcrit date de 1281 ; la majorité des actes est du XIVe s.
  • 117 Z 82 : liber missivarum variarum (1466-1481). Le secrétaire se réfère aux décisions capitulaires.
  • 117 Z 164 : actes isolés antérieurs à 1500.
  • 117 Z 194 : liber presentationum beneficiorum sive prebendarum curie thesaurarii ecclesie argentinensis (1426-1521).
  • 117 Z 196 : liber investiturarum (1470-1511).
  • 117 Z 198 : pièces isolées relatives à des fondations et des bénéfices (six pièces antérieures à 1500, dont une invitation faite à Etienne, comte palatin, nommé chanoine, à venir prêter serment - 1456).
  • 117 Z 213-216 : pièces isolées concernant les propriétés, les fondations, les bénéfices.
  • 117 435-437 : Küchenbücher (libri coquinae), ou listes de distribution (1451). Le 117 Z 436 (1451) donne une liste des membres du chapitre ainsi qu’une esquisse d’arbre généalogique de Henri de Henneberg, avec cette particularité d’indiquer uniquement les femmes à partir de la deuxième génération. Le 117 Z 437 donne la liste des dignités avec les nominations à différentes prébendes ou fonctions réservées aux titulaires de chaque dignité.
ADBR
  • G 2733 : cartulaire dressé en 1347 sur ordre du doyen Jean de Lichtenberg. La seconde partie de ce cartulaire a disparu, mais a fait l’objet d’une table dressée en 1787 (par J. J. Oberlin), conservée à la BNF, ms lat. 10934.
  • G 3463-3466 : Antiqua registratura : transcription intégrale d’actes anciens, réalisée au XVIe s.
  • G 3467 : liber coquinae (XIVe s.).
BNUS

Ms 5213 : liber coquinae (1418) avec liste des distributions en argent et en nature ; texte des serments que les nouveaux chanoines et dignitaires doivent prêter ; liste des bénéfices à la collation de l’évêque et des dignitaires ; liste des cours domaniales.

 

Bibliothèque humaniste de Sélestat

Ms 91 : Manuscrit de Melk. Ce manuscrit écrit vers 1224-1227 tient son nom de l’abbaye autrichienne qui le possédait avant son rachat par la bibliothèque humaniste de Sélestat au début du XXe siècle. Il a été publié en plusieurs articles dans le Urkundenbuch der Stadt Straßburg, t. IV/1. Il se compose d’un obituaire (dressé vers 1228 et complété jusque vers 1270) et d’un censier et registre de distributions pour la même époque. Y ont été ajoutées des actes divers, sans ordre, statuts capitulaires, fondations pieuses, transfert de cours claustrales, sur une période allant jusqu’au XVe s. Aussi porte-t-il le nom de liber regulae.

 

Folios Analyse (référence dans USS, IV/1)
54 Trois décisions du chapitre sur les fêtes à célébrer à la Sainte-Marguerite, à la Saint-Henri (empereur), et sur l’administration des prébendes vacantes (40).
54 Attribution de revenus au curé de Molsheim par l’évêque Berchtold – 1233 (45).
93-94 Etat des revenus en nature et en argent, au profit des chanoines (26).
94-95 Commutationes vel concambia quarundam oblationum, que selgerete nuncupantur, breviter statuimus annotare, ne anime fidelium in anniversariis earum debitis vigiliarum et missarum officiis privarentur et ne portarius negligentia vel alii canonici ejus arguerentur (27).
95-97 Descriptio quorundam arealium infra civitatem sitorum ad oblations, que vocantur Selgerete, pertinentium (25).
97 Descriptio arealeum et domorum infra civitatem partim ad communes usus fratrum partim ad cenam pertinencium, que ex parte inter arealea superius scripta descripsimus, que iterum propter specialem pertinentiam describemus (29).
98-99 Item descriptio allodiorum extra civitatem sitorum ad communes usus ad cenam pertinencium (30).
99 Hic continentur feoda, de quibus olim dabantur servicia, sed modo dantur denarii, qui dicuntur dienstphenninge (31).
99-100 Annotations sur des revenus en argent et en nature dus par des particuliers (32).
100-102 Nota. Hec sunt bona, que sita sunt extra civitatem, de quibus dantur denarii frumentum et vinum, que pertinent ad selgerete et portarius debet dividere fratribus (33).
102 Annotations sur les distributions en nature à effectuer pour l’entretien du réfectoire par le pincerna et le cellérier (34).
102-103 Annotations sur les distributions que doit faire le portier (35).
104-105 Hic continentur qui habent arealea de Selgerete intra civitatem sita et dant censum debitum (28).

Les actes émanant du chapitre ou reçus par lui ne donnent que rarement le nom des individus qui le composaient. Bien souvent, la mention des membres est globale, seul le nom d’un ou de deux dignitaires étant précisé. En revanche, un certain nombre d’actes conservés dans des fonds divers ont été publiés dans le Urkundenbuch der Stadt Straßburg, pour la période antérieure à 1400 ; ils intéressent des chanoines à titre individuel. Les Regesten der Bischöfe von Straßburg dont le tome II porte sur la période 1202-1305, contiennent un certain nombre d’analyses intéressant le chapitre.

 

Bibliographie

Le sujet a été étudié dans ses grandes lignes à travers trois thèses :

  • Adam VETULANI, Le grand chapitre de Strasbourg des origines à la fin du XIIIe siècle, Strasbourg, 1927, X-108 p. (collection d’études sur l’histoire du droit et des institutions de l’Alsace, t. II).
  • Jean ROTT, Histoire du chapitre cathédral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle, dactyl., 1932, thèse d’école des Chartes.
  • Philippe LORENTZ, Les chanoines de la cathédrale de Strasbourg aux XVe et XVIe siècles, dactyl. 1988, thèse d’école des Chartes, la seule qui se place dans la perspective prosopographique.

Dans un article paru en 1970 (Archives de l’Eglise d’Alsace), René Levresse publie plusieurs listes de chanoines entre le XIe et la fin du XVIe siècle. Le même auteur a rapidement étudié les custodes de la cathédrale au XIIIe siècle : « Les custodes de la cathédrale de Strasbourg au XIIIe siècle » (AEA, 1985, p. 19-24).

  • Urkundenbuch der Stadt Straßburg (avant 1400), 7 t.
  • Regesten der Bischöfe von Straßburg, ed. Alfred Hessel und Manfred Krebs, Innsbruck, 1924-1928 (t. II : 1202-1305).
  • LEVRESSE, René, « les suffragants de Strasbourg », AEA, 1974, p. 13-19.
  • RAPP, Francis, Réformes et réformation à Strasbourg, Paris, 1974.
  • RAPP, Francis, « les évêques auxiliaires à la fin du Moyen-Âge dans les diocèses de Constance, Bâle, Strasbourg et Spire », ds Les prélats, l’Eglise et la Société, XIe-XVe siècle. Hommage à Bernard Guillemain, Bordeaux, 1994, p. 109-117.
  • LEVRESSE, René-Pierre, « Les origines de l'officialité épiscopale de Strasbourg, au XIIIe siècle », AEA, 1986, p. 1-54.
  • - Id., «L'évolution historique de l'officialité de Strasbourg, (XIIe-XVIe siècle), la rançon du succès », AEA, 1988, p. 67-86.
  • - Id., « Les causes internes de la ruine de l'officialité », AEA, 1992, p. 79-149.
  • - Id. « L'officialité épiscopale de Strasbourg : son organisation », AEA, 1993, p. 117-179.
  • WERCKMEISTER, Jean, « les capitulations des évêques de Strasbourg du XIIIe au milieu du XVe siècle », AEA, 1974, p. 21-45.
  • JORDAN, Benoît, « Le Bruderhof, les cours capitulaires et les chanoines de la cathédrale au Moyen Age », Bulletin de la cathédrale de Strasbourg, t. XXV, 2000, p. 165-177.

 

Géographie et histoire du diocèse

Le diocèse de Strasbourg s’étend sur une bonne partie de la Basse-Alsace, mais laisse le nord de la forêt de Haguenau, au-delà de la rivière du Seltzbach, au diocèse de Spire. Il possède une enclave dans le diocèse de Bâle qui couvre la Haute-Alsace : la région de Lautenbach, dans la vallée de Guebwiller, relève de sa juridiction. A partir du VIIe siècle, des localités sur la rive droite du Rhin, formant l’Ortenau, dépendent de l’évêque de Strasbourg. Du côté occidental, les limites avec les diocèses de Metz et de Toul ont connu des variations importantes, notamment à l’époque carolingienne : l’autorité du prélat messin s’étend alors jusqu’à Neuwiller-lès-Saverne. Plus tard, les limites varient dans la haute vallée de la Bruche et en Alsace bossue. C’est ainsi que le diocèse est voisin des diocèses de Spire, de Metz, de Bâle, de Constance. Il faut également rappeler que l’évêque, en tant que prince territorial, est propriétaire de la région de Rouffach, depuis Soultz jusqu’à Eguisheim, son voisin bâlois en étant le supérieur au spirituel. Enfin, le siège de Strasbourg est suffragant de l’archevêché de Mayence, dont l’autorité est théorique.

L’évêché de Strasbourg

Un siège épiscopal existe à Strasbourg (Argentoratum) au IVe siècle La ville reste jusqu’au XIIIe sous l’autorité seigneuriale de l’évêque. En 1262, au terme d’une guerre ouverte, les troupes de l’évêque Walther de Geroldseck sont battues à Hausbergen et la ville, par un accord scellé l’année suivante, se voit reconnaître une totale autonomie. Strasbourg est désormais ville de l’Empire. L’évêque n’apparaît plus qu’épisodiquement dans les murs de la ville. Cela se manifeste par l’absence de palais épiscopal. Le Fronhof (sur la place au sud de la cathédrale) apparaît au XIVe siècle comme un centre administratif plus que comme une résidence : l’évêque Jean de Dirpheim loue un hôtel comme résidence, le futur Luxhof. Les prélats résident plus volontiers à Saverne, à Molsheim ou au château du Haut-Barr.

La cathédrale

Une première cathédrale existait peut-être à l’époque mérovingienne. Le poète Ermold le Noir, exilé en Alsace par Louis le Pieux, donne dans un long poème une description d’un édifice en bois, sans doute celui qui est détruit en 1002 lorsque le duc de Souabe Hermann attaque la ville et l’incendie pendant la guerre liée à l’élection de l’empereur Henri II. L’évêque Werhinari ou Werner, membre de la famille appelée plus tard de Habsbourg, commence en 1015 la reconstruction d’un édifice aux dimensions exceptionnelles. Des travaux de consolidation de la tour nord du massif occidental ont permis, dans les années 1912-1925, d’identifier les fondations de 1015 : la cathédrale de Werhinari avait les dimensions de l’édifice actuel.

Cette cathédrale est reconstruite à partir des années 1160. Vers 1240, le chœur et le transept sont achevés. C’est à ce moment que l’art gothique fait irruption dans le monument avec les tympans du croisillon sud et le pilier des anges. La construction de la nef, entre les années 1240 et 1275 consacrent l’épanouissement du style gothique rayonnant. Entre 1277 et les années 1390, on élève en plusieurs étapes le massif occidental jusqu’à la plate-forme. La construction de la tour octogonale et de la flèche intervient entre 1399 et 1439.

 

Les collégiales

Les collégiales existant dans le diocèse recrutent leurs membres dans un milieu socialement différent de celui du chapitre cathédral. On les donne ici pour mémoire  :

À Strasbourg :

  • Saint-Thomas
  • Saint-Pierre-le-Vieux (déplacé de Honau à Rhinau, puis à Strasbourg en 1398)
  • Saint-Pierre-le-Jeune
  • L’oratoire de la Toussaint, plus modeste (fondé en 1327)

Hors de Strasbourg :

  • Saint-Adelphe à Neuwiller-lès-Saverne
  • Saint-Léonard à Boersch, dont le chef est le prévôt de la cathédrale
  • Saint-Florent de Niederhaslach
  • Saint-Arbogast de Surbourg

Un corps ecclésiastique, bien que n’étant pas défini comme un chapitre, intéresse de près les chanoines : le grand chœur, établi à la cathédrale, dont les membres dotés de prébendes sont chargés d’assumer un office délaissé par les chanoines. Une confraternitas est signalée à la fin du XIIIe siècle. En 1364, le grand chœur compte 64 membres qui obtiennent en 1414 le droit de porter l’aumusse et le bonnet en peau d’écureuil à l’instar des chapitres de Saint-Thomas, Saint-Pierre-le-Vieux et Saint-Pierre-le-Jeune. A la tête de cette institution figure le roi du chœur, une dignité qui aurait été créée par l’empereur Henri II en 1012. En 1437, le corps des prébendiers se dote de sept députés, chargés de représenter leur communauté auprès des chanoines qui conservent le contrôle de leur gestion. Jamais le grand chœur n’obtiendra une totale autonomie de la part des chanoines pour qui ses membres, malgré leurs qualités personnelles, restent de simples vicaires – voire de simples serviteurs. Les prébendiers fonctionnent d’une manière identique à celle d’un chapitre, avec répartition des revenus, tenue de comptes, biens communs et siège administratif (le Gürtlerhof).

L’organisation diocésaine

L’évêque s’entoure d’administrateurs qui forment son gouvernement au spirituel et au temporel. La part que les chanoines prennent à ce gouvernement entre 1250 et 1500 se résume le plus souvent à un exercice de contrôle et à des prétentions parfois assouvies, parfois agitées sans résultat. Notons que l’archevêque de Mayence n’intervient pas ou très peu dans le diocèse de Strasbourg. Il fait un essai d’imitions en 1300, mais il échoue face à un soulèvement de l’ensemble du diocèse.

 

Les suffragants

Les suffragants, évêques in partibus, ne sont jamais issus du chapitre cathédral, sauf une exception, en 1297. Avant 1450, on ne trouve guère que des religieux avec une prédominance pour les Mendiants, Dominicains ou Franciscains. Il faut dire que le couvent des Prêcheurs de Strasbourg est particulièrement brillant au long du Moyen Age, avec notamment la figure d’Albert le Grand.

La curia, le vicarius in spiritualibus ou vicarius in pontificalibus

La curia est dirigée par l’official, office cité à partir de 1230. Là encore, les chanoines en sont absents. Mais l’importance acquise progressivement par cet organe de gouvernement explique qu’en 1299, le chapitre tente de le placer sous leur contrôle. A cette date, l’évêque Frédéric de Lichtenberg, avant d’être élu, doit s’engager à nommer official un chanoine. A partir de 1346, l’évêque choisit un clerc hors du chapitre cathédral. Quant à la fonction notariale de l’officialité, incarnée par le sigillifer, elle passe progressivement sous le contrôle du gouvernement de la ville de Strasbourg : à la fin du XIVe siècle, le garde-scel peut être considéré comme un employé de la ville.

Les archidiacres

La première mention d’archidiacres figure dans un acte de 1109. Cette fonction a pu trouver son origine – ou bien être amalgamée – dans celle des Chorepiscopi, sortes d’évêques suffragants chargés d’administrer au spirituel un secteur déterminé du diocèse, voire même de seconder directement l’évêque titulaire. Les archidiaconats sont cités pour la première fois dans un acte de 1107. Au nombre de sept, ils sont détenus par des chanoines qui se partagent ainsi la juridiction épiscopale.

  • Infra Sornam et Matram : entre la Zorn et la Moder, archiprêtrés de Haut- et Bas-Haguenau (incorporé au doyenné en 1415)
  • Infra Rhenum et Matram : entre le Rhin et la Moder (incorporé au doyenné en 1415)
  • Ville de Strasbourg et sa banlieue, dit de Saint-Laurent (rattaché à l’office du trésorier)
  • Ultra Rhenum : Outre-Rhin, archiprêtrés de l’Ortenau : Lahr, Ottersweier, Offenburg
  • Per Marchiam : entre la Zorn et la Bruche, archiprêtrés de Bettbur et Molsheim
  • Entre l’Ill et le Rhin : doyennés de Benfeld et de Valf – ou Ill et Andlau (rattaché à la prévôté)
  • Archidiaconat cathédral : archiprêtrés d’Obernai et de Sélestat.

Alors que la fonction d’archidiacre reste active dans le diocèse de Bâle, il semble qu’elle soit réduite, pour le diocèse de Strasbourg au XVe siècle, à un complément de revenus au profit des chanoines.

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 390 notices prosopographiques.
  • 27 biographies d'évêques.

Ce volume consacré au diocèse de Mende contient en outre une carte du diocèse, une présentation du quartier de la cathédrale avec trois plans, une étude de ses bibliothèques et de ses reliques, une notice sur le tombeau de Guillaume Durand.

« Soulignons pour finir le grand intérêt du livre, maillon supplémentaire pour la connaissance de l'Église médiévale dont tant reste à découvrir. » (Véronique Julerot dans: Revue Mabillon, n.s., t. 17, 2006, p.336-337).

 

Diocèse de Mende : note liminaire, par Hélène Millet

Le travail de recherche qui est à l’origine de ce huitième volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae n’était pas consacré à l’histoire ecclésiastique. Philippe Maurice a en effet soutenu en 1995 à l’université de Tours une thèse de doctorat sur La famille en Gévaudan au XVème siècle, d’après les sources notariales (1380-1483) et c’est dans ces sources qu’il a découvert l’existence des chanoines de la cathédrale de Mende en tant que clients particulièrement bien attestés. Avertie par Christiane Deluz et Bernard Chevalier que la thèse comportait en appendice un copieux catalogue biographique portant sur cent deux chanoines de Mende et que cet appendice ne figurerait pas dans la version publiée (La famille au Gévaudan au XVème siècle, Publications de la Sorbonne, Paris, 1998), j’ai proposé à son auteur d’entrer dans l’équipe des Fasti et d’étendre ses investigations aux siècles antérieurs en vue de travailler à l’établissement du volume mendois. C’est le 5 mars 1999, au cours d’une visite qui est restée gravée dans ma mémoire, que le « marché » fut conclu.

Aux Archives départementales de la Lozère, pour l’aider dans cette démarche chronologiquement régressive et dans les méandres des institutions ecclésiastiques, Philippe Maurice savait pouvoir compter sur la généreuse complicité d’Hélène Duthu. A l’époque, Anne-Sabine Delrieu commençait justement des recherches sur le chapitre cathédral de Mende au XIVème siècle à partir de la comptabilité capitulaire. Toutes les conditions semblaient donc requises pour que s’établisse une fructueuse collaboration autour du diocèse mendois. Celle-ci a d’abord remarquablement fonctionné, puis les hasards de la vie professionnelle ont éloigné de Mende aussi bien Hélène Duthu qu'Anne-Sabine Delrieu, et Philippe Maurice s’est retrouvé seul au moment de prendre la plume pour rédiger les différentes composantes du volume. L’ampleur de la tâche à accomplir n’était cependant pas pour l’effrayer, car, dans le même temps, il a constamment travaillé à l’établissement d’un recueil de biographies du Gévaudan médiéval qui s’étend à l’ensemble de la population aussi bien laïque qu’ecclésiastique. Autant dire que rien de ce qui est mendois ne lui est étranger !

Pour les périodes antérieures au XVème siècle, les sources notariales ne pouvaient évidemment suffire à faire connaître les notables ecclésiastiques mendois, et Philippe Maurice a dû, lui aussi, alimenter ses notices à l’inépuisable documentation pontificale. Mais le profond ancrage de son travail dans les sources locales au sens large – à savoir des sources qui n’émanent pas exclusivement du chapitre ou de l’évêché – lui donne une saveur particulière et explique que le volume ne comporte pas les annexes, devenues habituelles dans la collection, où sont répertoriés les individus dont l’appartenance au chapitre pose problème. Il explique aussi que les notices biographiques des évêques du XIIIème siècle fassent une place très large aux affaires temporelles, militaires surtout, relatives au Gévaudan et que Philippe Maurice ait au contraire connu la tentation d’abandonner à leur obscur destin les pontifes des siècles ultérieurs, assez nombreux à faire figure d’étoiles filantes à Mende.

Parce qu’elles portent sur des personnages à la carrière bénéficiale plus étendue et souvent mieux connue, les notices biographiques épiscopales renvoient presque systématiquement à d’autres notices déjà publiées dans les volumes de la collection, soit dans le répertoire prosopographique soit dans le catalogue des notices d’évêques. On voit ainsi commencer à se mettre en place quelques éléments du puzzle que les Fasti Ecclesiae Gallicanae ambitionnent de reconstituer. Ces interférences de plus en plus nombreuses obligent à une vigilance accrue et le rapprochement des informations peut révéler des affirmations contradictoires ou manquant de cohérences dont il faut alors vérifier la fiabilité et la pertinence auprès des autres auteurs. La nécessaire harmonisation des données a contribué à renforcer le réseau des échanges entre chercheurs et, pour ce qui est de ce volume, je souhaite saluer tout particulièrement les généreuses relectures ou collaborations de Pierre Desportes, Fabrice Ryckebusch et Pierre Jugie. Les cardinaux sont ainsi des personnages redoutables pour ce qui est de l’évolution de leur carrière bénéficiale : supposées bien connues, celles-ci reposent en fait trop souvent sur des affirmations imprécises ou erronées pour lesquelles les possibilités d’erreurs sont encore multipliées par les cas relativement fréquents d’homonymie à l’intérieur des familles.

Au début de 2003, j’ignorais encore lequel des deux volumes de la collection, celui sur Angers ou celui sur Mende, verrait le jour le premier. L’ancienneté a finalement joué en faveur d’Angers et je tiens à remercier Philippe Maurice d’avoir supporté sans maugréer que la publication de son livre soit ainsi retardée. Cet ajournement n’a cependant pas permis que nous disposions des nouvelles procédures d’édition pour la fabrication de ce volume. Il faut se résigner : innombrables sont les raisons qui peuvent apporter des retards à la réalisation des projets. Mais l’avenir s’annonce plein d’espérances : Kris Klykens achève en ce moment même de mettre au point les programmes tant attendus.

Le temps joue d’ailleurs aussi en faveur du programme : nos recueils sont de plus en plus diffusés et utilisés. Les occasions pour les chercheurs de nous signaler compléments et corrections se multiplient elles aussi par voie de conséquence. Les facilités du courrier électronique favorisent considérablement ces échanges, que ce soit entre collaborateurs de l’équipe des Fasti ou avec les lecteurs. Ceux-ci trouveront d’ailleurs bientôt sur le site web des pages consacrées à la mise à jour des volumes déjà publiés. La progression du programme par le processus de la « boule de neige » est une source de satisfaction et d’encouragement. Que tous ceux qui y prennent part soient ici remerciés.

Orléans, le 10 mars 2004, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Mende

Biographie de Guillaume Durand (pages 87-96)

n°129 Guillaume quarti, IIIIe, Durand (17 décembre 1296-juillet 1330)

1 – Si les fastes actuels de l’Église de Mende considèrent à juste titre Guillelmus Duranti comme étant le sixième évêque à porter ce prénom, les actes de son époque le présentent sous le nom de G. quarti ou Guilhelmus IIII. Toutefois, certains auteurs le nomment Guillaume Durand II, par référence à son oncle, Guillaume Durand I.

Natif de Puimisson, comme son oncle et prédécesseur, il est le frère de Pierre, héritier de la famille, et des chanoines Bernard (127) et Pons (130). En 1318, il obtient l’expectative de bénéfices pour ses frères, Guillaume, Bernard (127) et Pons (130), pour son neveu, Raymond Blanc, pour ses cousins, Guillaume d’Aquisvivis, du monastère bénédictin de Saint-Thibéry, diocèse d’Agde, Pierre Raynaldi, prieur de Chadenet, Guillaume Carrerie de Bassano (81) et Étienne Bedos (53), ainsi que pour ses familiers, Jacques Folquier (139) et Raymond André de Forcesio (18).

Ce personnage tient une place fondamentale dans l’histoire de la Chrétienté du début du XIVe siècle mais il a suivi toute cette carrière en demeurant évêque de Mende. Il possède une maison à Paris, où il séjourne souvent, rue de la Calandre, ainsi qu’un château à Argenteuil.

3 – Le 7 mars 1291, sur la requête de Paul Baussan (45) et d’Adémar Charbonier (94), il obtient du pape la collation du prieuré de Saint-Médard de Banassac (en Gévaudan), vacant après la mort d’un de ses parents, Hugon d’Aquisvivis.

Il est chanoine et archidiacre de Mende en 1296, lors de son élection comme évêque. Il résigne alors son archidiaconat, son canonicat et son prieuré de Banassac qui sont conférés à François André (17).

4 – Le 17 décembre 1296, sur l’intervention du chapitre de Mende, des clercs, du peuple, des vassaux du diocèse de Mende et du roi de France, Boniface VIII confirme l’élection de Guillaume qui succède ainsi à son oncle. Le pape accorde une dérogation en tenant compte que Guillaume n’est pas encore prêtre. Guillaume semble avoir été sur place et il a donc dû immédiatement entrer en fonction.

5 – Guillaume prend rapidement en main son diocèse et attache à son service des hommes qui figuraient dans l’entourage de son oncle et qu’il connaît bien : Raymond Barrot (39), Jean de Moriès (225), Pierre Gasc (147), Guillaume Savion, juge temporel, auxquels il associe de nombreux Gabalitains, voire des parents des précédents comme son chancelier, le notaire Jean Gasc. Mais il engage aussi à son service le célèbre juriste, Pierre d’Aurelhac Jacobi (115), qui rédigera la Pratique d’or et qui sera son official en 1312.

Le 24 juin 1297, Boniface VIII l’autorise à contracter un emprunt de trois mille livres tournois. Le 29 juillet, le pape le relève de son serment, prêté au moment de sa promotion comme évêque, de se rendre à Rome en pèlerinage tous les deux ans. Le 6 décembre, avec cinq autres chanoines, il fixe un statut selon lequel les chanoines s’engagent à ne pas présenter aux prébendes vacantes ceux dont les parents jusqu’au troisième degré se sont emparés des biens de l’Église ou ont violé ses droits. Cinq ans plus tard, le 25 décembre 1302, le pape confirmera ce nouveau statut.

Guillaume entre en conflit avec Astorg, seigneur de Peyre, qui a reçu l’hommage de Drogon de Ribennes pour des fiefs dont lui, évêque, se dit le suzerain. Le 28 mai 1298, un accord est passé entre les parties, représentées par Pierre de Basalgette, juge de Peyre, et Pierre Gasc, hebdoma­dier de Mende, en vertu duquel chacun échange des droits. Au monastère Saint-Sauveur-de-Chirac, le 6 juin 1299, l’évêque approuve les coutumes de la Garde-Guérin sous la forme établie, en son absence, par son vicaire, Raymond Barrot, le 7 février 1299, en ajoutant toutefois un article. Ces coutumes seront modifiées par Barrot en 1310 et par Guillaume le 16 janvier 1313.

Il réunit le prieuré de Saint-Martin-de-Lanscule à la mense épiscopale et donne en échange aux moines de Cendras et à leur abbé, Guillaume Jourdan, les prieurés du Collet-de-Dèze et de Cassagnas, le 24 juillet 1299. Toutefois, le premier étant d’un trop grand rapport, les moines acceptent en échange l’église de Saint-Privat-de-Vallongue, le 15 janvier 1300. Douze jours plus tard, le 27, il transige avec le chapitre de Mende afin de fixer les limites de leurs juridictions respectives dans le mandement de Mende. Il procède à un échange de biens avec Bompar Lordet, prieur du monastère Saint-Sauveur de Chirac, après quoi l’abbé de Saint-Victor de Marseille ratifie cet acte, à Balsièges, en septem­bre 1300. Au commencement du mois de juillet 1301, avec le chapitre, il fixe et précise les droits et devoirs du sacriste avant de pourvoir à la sacristie, vacante depuis un an.

Absent de sa capitale au début de novembre 1301, il y revient en décembre et accorde la cure de Saint-Symphorien à Itier Julien. En 1302, l’abbé de la Chaise-Dieu lui cède les prieurés de Fournels, de Brion, de Termes, de Saint-Pierre-le-Vieux et du Bacon. En juin de cette année, il rapporte en la cathédrale des reliques de la Sainte-Croix que le roi de France lui a offertes. À la fin de ce mois, il reçoit les moniales de Mercoire et les bénit toutes en les entendant individuellement en confession dans le chapitre de Mende. Le 3 juillet, il inféode des droits sur Mijavols, près de Florac, à Bertrand de La Garde qui lui rend hommage. Il accorde personnellement un lods à un Mendois, le 13 juin 1303. En 1305, avec l’aval du roi, il fait arrêter Aldebert de Peyre, prieur d’Ispagnac et neveu homonyme de l’évêque de Viviers (236), qui s’est révolté contre lui, puis il l’excommunie et le destitue de son bénéfice.

Le pape Clément V l’autorise à réunir à la mense épiscopale l’église de Saint-Bauzile le 18 août 1306 puis celles de Saint-Alban et du Recoux en 1312. Le 19 novembre 1308, Guillaume informe le chapitre de Mende que le prieur de Sainte-Énimie souhaite rattacher diverses églises et chapelles à son monastère en échange de quoi les églises de Cultures et d’Estables et d’autres chapelles, sur lesquelles ce monastère a des droits, seraient unies à la mense épiscopale. Le chapitre ayant donné son accord, Guillaume charge les chanoines Bedos (53), Barrot (39) et Tournel (305), de procéder aux échanges.

Dès son ascension sur le siège de saint Privat, Guillaume relance avec intérêt la question de l’enquête sur les droits respectifs de l’évêque et du roi. La conception de Guillaume s’oriente dans un sens extrême des droits des évêques puisqu’il considère que la bulle d’or de 1161, hommage féodal rendu au roi par l’évêque Aldebert, avait été une erreur, une démarche humiliante, et que l’évêque de Mende n’avait, dans les temps anciens, jamais reconnu que la terre du Gévaudan fît partie du royaume ni que les évêques fussent sujets du roi. Il en conteste aussi la valeur juridi­que, dans la mesure où l’évêque a alors rendu ce premier hommage sans l’accord du pape, ni du chapitre, ni des barons. En 1301, il réunit le chapitre et s’accorde avec lui afin de déterminer le cadre du paréage. Il sollicite l’intercession des cardinaux Giovanni Boccamazza et Étienne de Bruges afin de négocier au mieux avec le roi. Des personnages éminents s’attellent alors à dresser un traité, tel Gaucelin de La Garde, évêque de Maguelone (169) et ancien compagnon de l’évêque Odilon de Mercœur, Pierre Flotte, Pierre de Chapelle, archevêque de Toulouse, et Pierre de Belleperche, membres du Conseil privé. Quelques années plus tard, après la mort de Gaucelin, le traité est mis au point par Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plasian, juge-mage, Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, Pierre de Belleperche, devenu évêque d’Auxerre, et Mathieu des Essarts, évêque d’Évreux. Tout est conclu en février 1307. Le roi et l’évêque se répartissent la suzeraineté sur le pays. Guillaume a bénéficié du soutien du chapitre qui lui accorde successivement des subsides : un premier, annuel, de soixante sous tournois et de la moitié des revenus vacants, tant qu’il sera à Paris, en 1297, un second, identique, pour six ans, le 15 septembre 1309, et un troisième se composant des mêmes droits aux bénéfices vacants et de six livres tournois, pour six autres années, en 1318. Ce traité consacre définitivement la soumission des barons au roi et à l’évêque. Les barons tentent de s’y opposer et font appel devant le parlement de Paris en novembre 1307, le verdict mettra longtemps avant de tomber et il leur donnera tort, en 1341.

À Paris, en l’église des Augustins, le 18 février 1309, il reçoit l’hommage de Gaston d’Armagnac et de son épouse, Valpurge, pour leurs biens sis en Gévaudan. En avril, il passe avec le roi un accord selon lequel il obtient le tiers des biens confisqués aux juifs expulsés du diocèse de Mende. Au faubourg Saint-Marcel, en la maison du comte d’Armagnac, le 2 mai, il reçoit l’hommage du comte, Bernard, et de son épouse, Cécile, pour tout ce que le couple tient en Gévaudan. Le 12 janvier 1311, depuis la maison de maître Guillaume de Lachamp, près de Saint-Germain, faubourg de Paris, il concède aux prêtres et clercs de Marvejols l’érection de leur communauté en collégiale.

Après un bref retour à Mende, en 1312, il voyage à Paris et à Rome. Par des lettres patentes, le roi l’autorise à transférer des terres d’un revenu de vingt-cinq livres tournois par an à des ecclésiastiques, en mars 1310. Puis il lui renouvelle cette grâce pour les chapellenies que Guillaume a l’intention de fonder, en février 1315, après quoi il l’autorise à acquérir des rentes jusqu’à soixante livres parisis, pour des ecclésiastiques, en octobre 1317. Guillaume réunit à la mense épiscopale le prieuré de la Fage-Saint-Julien en 1312 et la cure d’Esclanadès en 1315.

Les officiers de Guillaume, toujours prompts à affirmer les droits de l’Église de Mende, détruisent les fourches patibulaires que Drogon de Ribennes avait plantées dans le mandement du château de Ribennes. Drogon proteste le 3 novembre 1316 et déclare qu’il a le droit de dresser ses fourches et qu’il n’acceptera pas qu’elles soient de nouveau mises à terre. Depuis Paris, le 23 février 1317, Guillaume autorise son vicaire général, Raymond Barrot, à conférer tout bénéfice vacant du diocèse pendant son absence. En compagnie du chanoine Bernard Durand et de plusieurs autres, Guillaume est institué exécuteur testamentaire par le chanoine Étienne Bedos (53) le 6 mars. Vers cette époque, il excommunie Falcon de La Fare, prieur de Saint-Christophe, qui a négligé de se rendre au synode de Mende.

En 1318, il doit alors faire face à une révolte des barons du Gévaudan, en particulier de Béraud de Mercœur et d’Astorg de Peyre, qui portent leurs accusations devant le pape et le roi.

La même année, Jean XXII lui donne la faculté de dispenser de tout empêchement trois clercs devant recevoir des bénéfices, de conférer l’office de tabellion apostolique à deux personnes, de célébrer ou de faire célébrer la messe avant le jour et de faire restaurer les cimetières et les églises profanés par un prêtre compétent. Le 19 mars 1324, le pape renouvelle la dernière autorisation. En 1320, Guillaume aurait fait construire l’église de Bramonas. Le mercredi après Pâques 1324, il consacre l’église de Barjac, puis, le 11 mars 1328, depuis sa maison d’Argenteuil, il confère cette église à Raymond Alamand. Le 24 juin 1329, à Paris, il restitue des terres à son familier, Lambert de Châteauneuf, qui n’avait pas tenu compte du droit de préemption de l’Église de Mende.

6 – Le 23 août 1305, sur mandat du pape Clément V, à Florence, avec Pelfort de Rabastens, abbé de Lombez, il intervient en faveur des Gibelins assiégés dans Pistoia par les Guelfes, mais ces derniers, excommuniés, triomphent en avril 1306 et consacrent l’échec de Guillaume. Ce dernier parcourt alors la Toscane, la marche d’Ancône et la Romagne. En 1307, il est en Angleterre où il enquête en vue de la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford.

Fidèle serviteur de Philippe le Bel, Guillaume s’engage dans la lutte contre les Templiers et devient, en août 1308, l’un des huit commissaires nommés par le pape pour instruire leur procès. En 1309, à Paris, en l’abbaye Sainte-Geneviève, il assiste à la première commission pontifica­le convoquée dans le cadre de cette affaire. Le 5 juin 1311, il remet un rapport dans le cadre du procès des Templiers qui lui vaut l’inimitié des partisans du Temple.

En 1310, il arbitre un conflit entre Amauri II, vicomte de Narbonne, et le frère de ce dernier.

Le 16 octobre 1311, lors du concile de Vienne, il livre son rapport, Tractatus de modo generalis concilii celebrandi, sur les remèdes à apporter à la crise de la Chrétienté, dans lequel il remet en question l’absolutisme de Rome, et il le soutient avec une telle force qu’il risque, selon Jacques Duèze (futur Jean XXII), de provoquer un schisme. Son projet de réforme est rejeté bien qu’il réponde aux aspirations de nombreux évêques. Toutefois Clément V le suit dans l’idée de supprimer l’Ordre du Temple, par mesure administrative et non par sentence judiciaire, et le concile accepte cette procédure lors d’une sentence définitive le 22 mars 1312. Le roi l’autorise alors à se constituer une garde personnelle afin d’assurer sa défense contre tout attentat.

En 1313, à Paris, en présence du roi, il participe à une réunion de prélats et de barons qui délibèrent sur la formation d’une croisade. À l’occasion de ce séjour, il requiert le prévôt de Paris de faire libérer l’un de ses vassaux, Richard de Peyre, alors détenu au Châtelet.

En 1316, il siège aux Enquêtes et à la Grande Chambre, à Paris. Le nouveau pape, Jean XXII, opposé aux idées du rapport qu’il a rendu au concile de Vienne, promulgue une constitution qui va en sens inverse et renforce les pouvoirs pontificaux, le 15 septembre. À la mort de Jean 1er, fils de Louis X, en novembre 1316, Guillaume joue un rôle important, en qualité de juriste, pour conforter le droit de succession de Philippe V. Comme conseiller royal, il ouvre une campagne à la cour afin de critiquer la position du pape et tend ainsi à brouiller le pape et la cour royale ce qui lui vaut l’inimitié de Jean XXII, qui diligente des enquêtes contre lui. Il échappe toutefois aux sanctions du fait du crédit dont il jouit à la cour et le pape continue à l’utiliser pour diverses missions.

En 1317, il négocie un traité avec la Castille. Il arbitre aussi le paréage passé entre l’évêque de Rodez et le comte d’Armagnac mais le pape casse les décisions de Guillaume en ce domaine. En 1318, avec les évêques du Puy et de Laon, les comtes de Clermont et de Forez, ainsi que le sire de Sully, il est délégué comme ambassadeur du roi auprès du pape. Le 10 mars, avec l’évêque de Laon, il est chargé par Jean XXII de recevoir la résignation d’un canonicat de Saint-Laurent-la-Gâtine et de le conférer à un proche du roi. Le 21 mars, le pape le charge d’instruire un complément d’enquête dans le procès intenté à l’évêque de Chalon, par l’archevêque de Reims. La même année, Guillaume arbitre un différend entre Isabelle, duchesse de Bretagne, et son beau-frère, Gui, et le roi Philippe V le place sous sa sauvegarde spéciale, ainsi que ses biens et ses serviteurs, après avoir appris que l’on cherchait à lui nuire. En mai, il intervient, sur le plan juridique, dans l’établissement du mariage de Jeanne, fille de Louis X, et de Philippe, fils du comte d’Évreux. Le 9 juin, l’évêque de Maguelone lui demande de le faire indemniser à la suite de violences exercées par Jean de Sancerre, sénéchal de Beaucaire.

En 1319-1321, il part à deux reprises en Angleterre afin de conclure la paix entre les rois d’Angleterre et d’Écosse. En juillet 1321, il assiste à l’assemblée des députés de Paris, réunis sur la question des mesures et des monnaies. En 1323, avec Amauri de Narbonne, il prépare une croisade dont le projet échoue.

Le 6 février 1324, Jean XXII lui donne mandat pour recevoir huit personnes désignées par le roi aux prébendes de quatre cathédrales ou collégiales choisies par le même prince, à l’exception de celles de Rouen, de Reims, de Paris, de Laon, de Chartres et d’Amiens.

En 1329, sur ordre de Jean XXII et de Philippe de Valois, il part en Égypte, en compagnie de Pierre de la Palu, patriarche de Jérusalem, afin de préparer une croisade. Il accompagne alors Marie, fille de Louis de Bourbon, et l’époux de celle-ci, Guidon, roi de Chypre. Le 24 avril, il obtient du pape le droit de recevoir l’absolution à l’article de la mort et une indulgence pour lui et ses familiers. Le pape renouvelle cette indulgence le 10 août suivant. Il avait emmené avec lui Jean Raynald, hebdo­madier de la cathédrale de Mende, qui meurt, comme lui, lors de ce voyage.

8 – Homme de grande culture, dans son traité remis au concile de Vienne, il se réfère à Ambroise, Augustin, Jérôme, Grégoire, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et Bernard de Clairvaux. Il combat avec vigueur l’usure dans son additif aux Statuta de son oncle. Il annote également le Directorium Chori de ce dernier. Il laisse encore le compte-rendu de son enquête préparatoire à la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford, et plusieurs lettres. Dans son mémoire sur les préparatifs de la croisade, il critique les excès des princes : passion pour la chasse, dots excessives de leurs filles, altération des monnaies et dépenses exorbitantes.

Juste après le concile de Vienne, en 1312, de retour à Mende, Guillaume fonde le collège de Tous les Saints, dans la cathédrale, en faveur de quatre prêtres, et cela en conformité avec les vœux de son défunt oncle et prédécesseur. La présentation en revient à Pierre, frère de Guillaume, puis à ses héritiers. En même temps, il fonde le collège Saint-Privat. Ses trois frères, Pierre Durand, et les chanoines Bernard et Pons, présentent un vicaire au collège de Tous les Saints en 1318. Les chapel­lenies du collège de Tous les Saints sont sous le patronage de Pierre Durand, de Puimisson, en 1343. En 1392, noble Flotard de Madreras, héritier universel de Saure, fille de Guillaume Durand, est le patron de l’une de ces chapellenies. Le collège comportera au moins sept chapelains en 1428.

En 1380, le trésor de la cathédrale comporte plusieurs chapelles offer­tes par Guillaume. Une, violette, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements et médaillons, d’une ceinture, de trois amicts, d’un manipule, d’une étole et d’un tour de cou. Une autre, blanche, en étoffe brochée en or, avec liserés, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements rouges et médaillons, de deux autres aubes avec parements brodés, d’une ceinture, de trois amicts, de trois tours de cou, de trois manipules et de deux étoles. Une troisième chapelle, de même couleur, comprenant une chasuble et deux dalmatiques, aux armes de Guillaume.

9 – Boniface VIII l’autorise à tester le 30 avril 1297, puis Jean XXII en fait autant le 10 mars 1318, avant de lui accorder une indulgence pour que son confesseur le remette de ses péchés à l’article de la mort, le 1er juin 1325. Il meurt à Nicosie en juillet 1330.

Un an auparavant, alors qu’il partait pour la Terre sainte, le 24 avril 1329, il avait obtenu du pape, pour lui et ses familiers, le droit de faire séparer leurs os, leurs viscères et la « viande » de leurs corps, afin de les rapatrier, tout en ayant la possibilité d’élire sépulture là où ils voudraient.

Il ne profite pas de ce privilège et son corps est mis dans un sac de cuir et inhumé sur place, à Nicosie, à gauche du grand autel de l’église cistercienne de Sainte-Marie de Beaulieu. Toutefois, il ne subsiste plus la moindre trace de cette inhumation et les historiens locaux ne s’accordent pas vraiment sur le lieu où se dressait l’église Sainte-Marie, détruite au XVIe siècle.

Un cénotaphe en marbre, en forme de gisant, a été construit pour lui en l’église Notre-Dame de Cassan (Hérault), dans la chapelle Saint-Privat élevée par Guillaume. Il se trouve aujourd’hui à Toulouse, au musée des Augustins. Sa tête mitrée repose sur un coussin alors qu’il tient sa crosse de la main droite. Deux dragons sont couchés à ses pieds. Les écus qui accostent le gisant sont effacés mais, sur l’aube du gisant, figurent un lion et des trèfles qui apparaissent dans le chef des armoiries de Guillaume Durand speculator, ce qui tendrait à confirmer que les deux évêques, l’oncle et le neveu, portaient les mêmes armes.

11 – Armes personnelles : voir celles de son oncle, qui précèdent.

Armes en qualité d’évêque, en 1310 : d’or à trois pals de gueules, chargé d’un buste mitré tenant de la main droite une épée, et de la sénestre une crosse, le tout d’or (d’après sceau de la cour commune, parti aux armes du roi en un, aux armes de l’évêque en deux).

Sceaux : n° 1, appendu à un texte du paréage, en février 1307 : frag­ment d’un sceau ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, dans une niche de style gothique, qui était sans doute surmontée d’une autre niche, avec la légende « …illi dei gra …. lita… » (pour « Sigillum Guilhelmi dei gracia guabalitanorum episcopi ») ; le contre-sceau repré­sente une pierre gnostique, un crabe, un scorpion et deux poissons, sans légende.

n° 2, appendu à une charte de juillet 1317 : ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, vu de face, mitré, crossé et bénissant, placé dans une niche principale ; dans une niche supérieure, le Christ en croix, avec la vierge et saint Jean, debout, avec la légende « S’ Guilli dei gra. e … itis gabalitani », qui correspond à « Sigillum Guilhelmi, Dei gracia episcopi et comitis gabalitani ». Pas de contre-sceau.

n° 3, appendu à une charte de septembre 1317 : le même, avec pour contre-sceau un évêque debout, vu de face, à mi-corps, tenant une épée de la main droite et sa crosse de la gauche, et pour légende « X S. G. epi Mimatensis ».

Arch. nat., JJ 41, acte 17 ; JJ 42B, acte 17 ; JJ 45, acte 21 ; JJ 48, acte 207 ; JJ 50, acte 137 ; JJ 53, acte 357 ; J 204, fol. 2 ; J 206, n° 2 ; J 341, n° 4.

Arch. dép. de la Lozère, 3E 1589, fol. 18 ; 2275, fol. 81v ; G 53 ; 1057 ; 1118 ; 1350, fol. 13, 26, 60v , 66v , 70v , 121, 125v , 128v , 140 ; 1351, fol. 46v ; 1352, fol. 11v , 37v , 39v , 68, 93v ; 1353, fol. 52v , 62 ; 1363, fol. 5v ; 1364, fol. 22 ; 1374, fol. 54 ; F 1193 ; G 2366, 2381, 2385.

Registres de Nicolas IV, 4560, 4561.

Registres de Boniface VIII, 1492, 1762, 1921, 1958, 2131, 4985.

Lettres communes de Jean XXII, 1567-1571, 2237, 6524-6536, 6553, 6603, 18984, 19160, 22468, 45027, 45977-45978, 51986, 55276.

Lettres communes de Benoît XIII, 2932.

G. Alary, Guillaume Durant, évêque de Mende, 1296-1330. Un combat pour la réforme de l’Église au XIVe siècle.

F. André, Histoire du monastère et prieuré de Sainte-Énimie, Mende, 1867, p. 35-37.

Abbé Bosse, « Trésor de l’église de Mende, 1380 », traduction, dans Documents anté­rieurs, p. 146.

M. E. Boutaric, Actes du parlement de Paris, Paris, 1920, t. III, n° 4131, 5440, 6209.

H. Boullier-de-Branche, Feuda Gabalorum, t. I et II, index.

F. Buffière, Ce tant rude Gévaudan, t. I, p. 604-608, 705-724.

L. Costecalde, « Anciennes églises du département de la Lozère antérieures au XVe siècle », Chroniques et mélanges, t. 2, 1913, p. 223, 225, 234, 252, 253, 265.

« Le chapitre de Notre-Dame de Mende », dans Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, publication indépendante, 1928-1932, p. 1-80.

A. Demurger, Vie et mort de l’ordre du Temple, Paris, 1985.

DHGE, t. XIV, col. 1171-1172.

DBF, t. XII, col. 661-662.

C. Eubel, t. I, p. 341.

C. Fasolt, Council and Hierarchy. The Political Thought of William Durant the Younger, Cambridge, 1991.

A. Foulquier, Notes biographiques sur le clergé desservant des paroisses… de Barjac, Javols et Saugues, t. I, 1re partie, p. 335, 2e partie, p. 890-894.

—, Notes historiques sur les paroisses des Cévennes, t. I, p. 289.

G. Plique, « Étude sur le chapitre cathédral de Mende de 1123 à 1516 », dans Chroni­ques et mélanges, p. 90, 109, 213.

C. Porée, Le consulat et l’administration municipale de Mende.

—, « Les statuts de la communauté des seigneurs pariers de La Garde-Guérin (1238-1313) », dans Archives gévaudanaises, t. 4, p. 79, 89, 99.

—, « Les évêques-comtes du Gévaudan. Étude sur le pouvoir temporel des évêques de Mende aux XIIe et XIIIe siècles », dans Archives gévaudanaises, t. 4, p. 348, 469.

B. Prunières, « L’ancienne baronnie de Peyre », dans Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1866.

F. Remize, « Allenc. Sa baronnie, sa paroisse, sa communauté », dans Archives gévaudanaises, t. 5, p. 125.

E. Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse, Toulouse, 1882.

 
diocèse de Mende

 

 

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Bibliographie Hal-SHS

Bibliographie Regesta Imperii Opac

Bibliographie IdRef

 

 

 

 

 

Activités scientifiques diverses

 

• « La reine Jeanne Ire de Naples, le pape Clement VII et l’adoption de Louis Ier d’Anjou », Journée d’études « Le istituzioni ecclesiastiche meridionali in una difficile congiuntura: Giovanna I d’Angiò, la crisi del Regno e lo Scisma d’Occidente », 30 avril 2014, Università degli Studi di Salerno.

• Organisation des journées « Mobilité des clercs et circulation culturelle en Europe (XIIe-XVe siècles) », Atelier du GDRE « Aux fondements de la modernité étatique en Europe : l’héritage des clercs médiévaux », 17-19 novembre 2011, avec une communication « La culture juridique des clercs en Anjou-Maine (XIVe-XVe siècles) ».

• Table ronde « Corpus électronique des lettres des papes des XIIIe et du XIVe siècles (CORELPA) », Rencontre d’Avignon(2), 19-20 juin 2011.

• Organisation de la Journée d’études Histoire comparée des élites ecclésiastiques en Occident (XIIe-XVe s.). Éléments de méthodologie, 14 juin 2010, Université d’Angers, en vue du GDRE« Aux fondements de la modernité étatique en Europe : l’héritage des clercs médiévaux ».

• « Présentation du projet Fasti Ecclesiæ Gallicanæ », Université de Szeged, 17 septembre 2007.

 

Comité éditorial de la revue Mémoire des princes angevins.

Comité scientifique de la collection « Andromeda » (Francesco D’Amato Editore), dirigée par Rosa Fiorillo et Alfredo M. Santoro, depuis 2019.

Comité scientifique de la collection « Schola Salernitana Studi e Testi » (Università degli Studi di Salerno, Dipartimento di Latinità e Medioevo).

Comité scientifique de la revue Schola Salernitana. Annali(Università degli Studi di Salerno, Dipartimento di Scienze del patrimonio culturale) depuis 2016.

Comité scientifique de TraverSCE, revue de l’École Doctorale 496 « Sociétés, Cultures, Échanges » de l’Université du Mans.

Comité scientifique du programme DeLegatOnline(Papal Delegates in Hungary in the 14th Century – online Database), Universités de Pècs, de Zagreb et de Paris I.

 

Comités scientifiques et d’organisation de colloques, outre ceux que J.-M. Matz a organisés :

Colloque « L’Europe centrale au seuil de la modernité. Mutations sociales, religieuses et culturelles. Autriche, Bohême, Hongrie et Pologne, fin du XIVe - milieu du XVIsiècle », abbaye de Fontevraud, 15-16 mai 2009.

 

 

 

Bibliographie de Jean-Michel Matz

 

Directions ou codirections de mémoires de maîtrise et de master (nombre de ces travaux sont accessibles en ligne sur le site de dépôt de l’Université d’Angers)

 

Kasdan (William), Les femmes dans le Livre des Sentencesde Bernard Gui (1308-1323) : rôle et sociabilité en milieu hérétique, codirection Isabelle Mathieu, mémoire de Master 1, 2016.

Fleury (Adrien), La place des livres d’histoire dans la bibliothèque royale de Charles V, codirection Isabelle Mathieu, mémoire de Master 1, 2016.

Siao (Kévin), Marguerite d’Anjou (1430-1482) : « reine de paix », « reine guerrière », la pratique du pouvoir au féminin, mémoire de Master 1, 2015.

Maugin (Sarah), Les écoles talmudiques en Méditerranée occidentale chez Benjamin de Tudèle (1160-1173), mémoire de Master 1, 2015.

Moreno (Justine), Fabrique et paroissiens à Bourg (1449-1451), mémoire de Master 1, 2014.

James (Élise), Anne de Laval (1385-1466), une héritière au pouvoir, mémoire de Master 1, 2013.

Bouyer (Jacques-Joseph), Louis d’Anjou un puissant et influent mécène d’après son inventaire d’orfèvrerie et de ses joyaux de 1379-1380, mémoire de Master 1, 2012.

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Meslay Sylvie