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Jacques Madignier, « Les Fasti Ecclesiae gallicanae au service de l'histoire de la Bourgogne Fasti Annales Bourgogne 20197-3a24e821d633" height="341" src="/sites/default/files/inline-images/Annales_Bourgogne_2019.png" width="229" />médiévale », dans Annales de Bourgogne, t. 91-1, n° 360, 2019, p. 39-82.

Vernissage d’une exposition « Miroir du prince. La commande artistique des hauts fonctionnaires bourguignons (1425-1510) ».
 

Exposition organisée conjointement par le musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône et le musée Rolin d’Autun, en collaboration avec le musée du Louvre et présentée du 05 juin 2021 au 19 septembre 2021 dans les deux musées.

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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 22 juin 2007

 

Nouvelles

Soutenance de thèse : Jacques Madignier , Le chapitre cathédral d'Autun du XIe siècle à la fin du XIVe siècle

Départ et arrivées : Janine Mathieu quitte la vie professionnelle et le Centre d'histoire pontificale d'Avignon. Elle a promis de se consacrer désormais au diocèse de Carcassonne ! Nous lui sommes tous très reconnaissants des copieuses informations qu'elle nous a si souvent transmises. C'est Laurent Vallière qui va la remplacer. Notre collaboration avec le Centre pontifical et Ut per litteras apostolicas passe désormais par le programme CORELPA.

Le CDD destiné à un informaticien dans le cadre de ce programme a permis le recrutement de Stéphane Raux pour 10 mois, à compter de novembre 2007.

Livres : Les cartulaires méridionaux , D. Le Blévec dir., Paris, 2006, peuvent être acquis auprès de Mme Martin (chèque à l'ordre de H. Millet) au prix de 28 €.

Les collaborateurs des Fasti peuvent se procurer les volumes de la collection à un tarif préférentiel. Se renseigner auprès de Madame Martin.

Bibliothèque : Willy Morice a pu reprendre ses fonctions. La salle G 687 (tél : 01 40 46 31 73) est à nouveau ouverte régulièrement. Sont entrés depuis peu dans la bibliothèque, grâce à André Vauchez, toute la collection des Pouillés et quelques volumes de l'Histoire littéraire de la France.

Colloques : Une troisième journée sur les évêques, organisée par le LAMOP, aura lieu à Paris le 2 février (programme et communications des journées précédentes consultables sur le site du LAMOP).

Un colloque : « Cathédrale et pèlerinage », organisé conjointement par le GDR et l'Université de Paris X Nanterre, se tiendra les 28-29 mars 2008 à Nanterre.

Les légats, un colloque du LAMOP en préparation pour février 2009.

 

Le projet européen

Le programme « Infrastructure » oblige à forcer la note technologique. Jacques Chiffoleau , porteur d'un projet sur le gouvernement central de l'Eglise, a également manifesté son intérêt pour ce programme. Nous devrons alors nous entendre, car il n'y aura sûrement pas la place pour deux projets aussi proches. Il faut continuer à explorer la sphère des contrats européens et à nouer des contacts avec des collègues étrangers.

 

Ateliers sur la base FEG

Ils ont suscité de nouvelles vocations. Mais les demandeurs d'accès ne se sont pas encore tous jetés à l'eau. Actuellement, 28 diocèses sont en travail sur le site. Cela veut aussi dire que 102 sont en attente !

Avant de vous lancer, vérifiez que vous disposez de la version 2007 du « Petit guide ».

 

Le chapitre de Maurienne (Gabrielle Michaux)

Le diocèse de Maurienne fait partie de la province de Vienne. Il est situé en terre d'Empire ; les comtes puis ducs de Savoie partagent le pouvoir sur cette vallée alpine avec l'évêque et le chapitre. Le diocèse compte 98 paroisses et le chapitre, séculier, 18 prébendes, qui sont désignées par un nom de lieu.

Les principales sources sont un obituaire, un inventaire du trésor et des statuts.

 

Le comte de Savoie a renoncé à son droit de régale en 1248. A partir de 1441, l'évêque n'a plus résidé. De l'officialité, on ne connaît que quelques noms d'officiaux.

Les dignitaires sont au nombre de trois : le doyen (disparu au XVe siècle), le sacristain et le chantre. Trois cas particuliers : l'église paroissiale Notre-Dame forme une prébende à partir de 1250 ; le prévôt de la collégiale d'Aiguebelle (la seule du diocèse, fondée en 1258) est chanoine ; un canonicat est créé en 1489 pour le duc de Savoie.

Entre 1245 et 1320, une princesse savoyarde étant devenue reine d'Angleterre, il y eut un recrutement anglais au chapitre et des savoyards sont partis en Angleterre (surtout Hereford).

Autour de la cathédrale Saint-Jean Baptiste , le quartier canonial est fermé, avec des maisons individuelles depuis le début du XIII e siècle.

 

Prélats et chanoines de Gascogne à l'époque du Grand Schisme (Hugues Labarthe)

La présentation était accompagnée de nombreuses cartes permettant de visualiser les limites diocésaines, les lignes de partage entre France et Angleterre ainsi que les principautés (Albret, Armagnac, Foix). Sur cette toile de fond, les obédiences sont venues se superposer, créant souvent des schismes épiscopaux.

Les sources ne sont pas homogènes. A Bayonne, on connaît 70% de l'effectif capitulaire grâce à un conflit sur la dîme du cidre. Le « livre rouge » d'Aire couvrant la période 1390-1420 a été retrouvé.

Les chapitres ont des profils institutionnels très différents les uns des autres. Beaucoup de chapitres sont OSA. Il peut y avoir de 10 (Aire, Dax) à 24 chanoines (Bordeaux), des prébendes ou des portions canoniales, beaucoup d'archidiacres (14 à Auch) ou pas du tout (Bayonne). Les revenus oscillent entre 30 et 200 lt.

Le schisme a parfois généré des conflits spectaculaires : 4 chanoines de Bayonne voulant rester avignonnais sont partis à St-Jean Pied-de-Port.

 

La base spécifique au chapitre de Meaux (Christine Barralis)

Meaux a fait l'objet d'un contrat spécifique de la Région Île de France : un PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et l'innnovation), intitulé « Meaux, une cathédrale au cœur de la ville ». Le LAMOP y est lié à la Société historique de Meaux et sa région pour 3 ans (2006-2009).

A partir du site des Fasti ont donc été greffés sur la base de données des modules complémentaires permettant de lier des individus à des ressources immobilières. Les immeubles sont décrits et localisés dans des fiches évolutives.

Faute de temps, l'exposé sur les travaux du groupe « Collégilaes » par Anne Massoni a été reporté à la prochaine réunion.

Compte rendu rédigé par Gaétan Pierrard et Hélène Millet

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 17 décembre 1999

 

Informations générales

Des nouvelles des volumes : Une bonne nouvelle pour commencer : le 4ème volume de la collection, Diocèse de Besançon, par Henri Hours est sorti. Les paris sont ouverts pour le prochain : Agen, Sées ? Très vite suivis par Rodez et Angers ?

Mende ? : La notice institutionnelle du diocèse de Mende sera présentée lors de la prochaine séance par Philippe Maurice lui-même.

Outils de travail

La liste des archidiaconés et des codes qui leur sont attribués a été établie par J.N. Rondeau et H. Millet ; elle a été distribuée aux collaborateurs présents en trois exemplaires, selon des classements par diocèse, par noms latins d'archidiaconés et par noms français d'archidiaconés. Tous ceux qui ont commencé à remplir leur base informatique sont donc priés de mettre à jour leurs codes d'archidiaconés et de vérifier que leurs abréviations personnelles ne sont pas déjà utilisées dans cette liste.

Les fichiers sur le Parlement de Paris, par Christine Barralis et Anne Hubert (voir ci-dessous).

Un tirage du fichier réalisé à partir de l'index du livre d'Heribert Müller sur les participants au concile de Bâle a été mis à la disposition des collaborateurs. Il est possible de demander à H. Millet une photocopie des fiches des personnages qui vous intéressent.

Les livres appartenant aux Fasti et conservés à la Sorbonne ont déménagé. Nous avons quitté la salle 317 pour nous installer dans un superbe bureau remis à neuf : Centre d'histoire médiévale, escalier L, 2e étage, Bureau de prosopographie.

L'équipe d'Avignon chargée de la publication des registres pontificaux travaille actuellement à la réalisation de CD-Rom reprenant l'ensemble des publications faites par l'E.F.R. Le premier d'entre eux, concernant les lettres communes du XIVe siècle, sortira probablement en 2001. Un deuxième CD-Rom devrait porter sur les lettres secrètes du XIVe siècle et un troisième sur les lettres communes du XVe siècle, mais aucune date de parution n'est encore prévue.

Lors du "tour de table", Pascal Montaubin a rappelé qu'il possédait un fichier important portant sur les chanoines italiens de la moitié Nord de la France au XIIIe siècle, et qu'il suffit de lui faire parvenir les notices des chanoines répondant à ces critères pour qu'il les complète.

Les notices épiscopales d'Angers, par Jean-Michel Matz et François Comte

Seulement seize évêques se sont succédé sur le siège d'Angers durant la période qui nous intéresse, mais l'établissement de la liste des prélats pose un certain nombre de problèmes, en particulier pour le XVe siècle. Les responsables du diocèse ont souhaité en débattre avec l'ensemble des collaborateurs afin que nous adoptions tous la même démarche.

Premier problème : qui doit-on indiquer dans la liste épiscopale lorsqu'il y a un conflit entre un évêque élu et un évêque nommé?

Deuxième problème : Auger de Brie, élu en 1479, ne fut pas sacré, mais a prêté serment devant le chapitre, a exercé la charge épiscopale et a même un peu participé à la gestion du temporel. L'Église romaine ne le porte pas sur ses listes épiscopales, mais les érudits locaux le font.

On a fait remarquer qu’un problème similaire se pose plus fréquemment pour les administrateurs apostoliques ; ils ont toutefois reçu la consécration et exercent la totalité des pouvoirs (tenue du bénéfice et pouvoir d'ordre). Ce statut est notamment celui des cardinaux ou patriarches (qui ne portent pas en plus le titre d'évêque). D'autres cas particuliers peuvent encore apparaître (par ex. lors de l'emprisonnement d'un évêque).

Après discussion, les principes suivants ont été arrêtés :

  • Nous n’avons pas vocation à dire le droit, mais à renseigner sur les personnes ayant prétendu au rang d’évêque. C’est pourquoi nous établirons des notices pour chacune de ces dernières. Nous établirons toutefois une nette distinction entre les évêques à problèmes et les autres en énonçant le statut de chacun dans le titre de la notice et en adoptant une typographie différente pour les notices des évêques non consacrés.
  • Bien préciser au point 4 de la notice (consacré aux circonstances de l’accession au siège) quels sont les éléments du problème, en adoptant le vocabulaire trouvé dans les sources.
  • On n’établira pas de notice pour un évêque élu n’ayant jamais prétendu au rang d’évêque (débouté par le Siège apostolique), mais le conflit de succession sera explicité dans le cours de la notice consacrée au vainqueur.

Rappel : pour la rédaction des notices d’évêques, le schéma établi par V. Tabbagh a été appliqué pour la première fois dans le volume de Besançon.

Une précision : dans les références bibliographiques, indiquer les noms des auteurs des notices de dictionnaires.

Les peintures murales de la cathédrale d'Angers, par Marie-Pasquine Subes

Découvertes en 1984, ces peintures étaient cachées derrière les stalles actuelles, sur le mur de l'abside. Elles relatent la vie de saint Maurille, évêque d'Angers, et notamment le miracle de la résurrection de saint René, devenu ensuite chanoine de la cathédrale. D’abord datées du début du XIVe siècle, elles furent plus probablement réalisées sous l’épiscopat de Michel Villoiseau (1240-1260), peut-être sur la commande du chantre et à l’occasion du transfert des reliques de saint René.

Il est intéressant de noter la nette séparation entre l'espace de l'évêque et l'espace du chapitre à l'intérieur de la cathédrale. A l'évêque, le maître-autel (avec la châsse de saint Maurille) et les bancs pour les célébrants qui l'entourent. Au chapitre, l'autel de saint René, situé tout au fond de l'abside, derrière le maître-autel, et devant lequel s'agenouillent les chanoines en allant de la sacristie au chœur (ils font tout le tour de l'abside, suivant un rituel très précis, avant de rejoindre leurs stalles). Une suggestion en réponse à l’interrogation de M.-P. Subes : pourquoi deux scènes sur la consécration épiscopale de Maurille ? La deuxième ne serait-elle pas la confirmation demandée à l’archevêque de Tours ?

Les vignes du chapitre d'Autun, par Jacques Madignier

R. Dion disait que la prospérité des côtes de Beaune, qui ne présentaient pas de différences "naturelles" avec les côtes de Nuit, s'explique par l'intervention des gens d'Autun (où les sols sont impropres à la viticulture). J. Madignier nous a montré que le chapitre fut particulièrement actif dans la création et l'exploitation de ces vignes, comme le rappellent encore nombre de toponymes ("clos du chapitre"…).

Le cœur des biens viticoles du chapitre fut constitué par de grandes donations aux VIIe-IXe siècles. Beaucoup de chanoines firent ensuite de plus petites donations en vignes, généralement sans entamer leur patrimoine, car il s'agissait de pièces achetées exprès pour la donation. On trouve en effet les biens propres des chanoines et des hommes du chapitre tout autour des terres du chapitre, qui sont regroupées autour de quatre foyers : Chenôve, Aloxe, Volnay, Rully.

Ces vignes furent d'abord exploitées sous la surveillance directe des hommes du chapitre, sous la responsabilité du prévôt. A la fin du XIIe et au XIIIe siècles la gestion est décentralisée et confiée à des prévôts locaux ("terriers"), chanoines, clercs, ou laïcs.

Le faire-valoir direct, pratiqué du VIIIe au Xe siècle, fut ensuite remplacé par un système de redevances en nature, consistant en la moitié ou le tiers de la récolte, le plus souvent en vin. Les preneurs de ces terres sont rarement des vignerons : il s'agit surtout de clercs, chanoines ou curés de paroisse, puis au XIIIe siècle de plus en plus de bourgeois de Beaune.

Tant que la mense canoniale resta indivise, les revenus des vignes furent mêlés aux autres revenus du chapitre. A la fin du XIIe siècle (et début du XIIIe), lorsque la vie commune fut abandonnée, les biens du chapitre furent répartis entre les chanoines : ceux-ci percevaient directement les revenus des vignes et payaient une redevance au chapitre, qui continuait à en surveiller l'administration. En 1262, le chapitre établit définitivement des prébendes territoriales (19 à Bligny et Aloxe) mais décida de les tirer au sort tous les trois ans : un système d'exploitation indirecte fut adopté, le chanoine recevant seulement le tiers des revenus de la prébende (les "gros fruits"). Les prébendes furent hiérarchisées selon leurs revenus et divisées en cinq classes, auxquelles le chanoine pouvait prétendre au fur et à mesure de l'avancement de sa carrière.

Les cartulaires de Coutances, par Julie Fontanel

Tous les documents originaux des archives de la cathédrale de Coutances ayant disparu pendant la guerre de cent ans, les cartulaires sont la seule source sur laquelle peut s'appuyer une étude du chapitre. J. Fontanel a édité le cartulaire B (350 actes) dans sa thèse d'École des Chartes, qui sera soutenue au printemps. D'une portée essentiellement économique et patrimoniale, puisqu'il s'agit avant tout d'instruments de gestion, ce type de documents s’avère néanmoins une indispensable source prosopographique. En effet, une centaine de chanoines sont mentionnés dans le cartulaire de Coutances, et 73 ne sont connus que par cette seule mention. En outre ces actes prouvent que ces hommes étaient bien à Coutances à la date de leur rédaction. La notice institutionnelle peut enfin se nourrir des renseignements concernant les dignitaires et officiers du chapitre, dont on constate l'apparition au cours des actes, et certains documents mentionnent les maisons ou l'enclos canonial.

La notice institutionnelle d'Agen, par Fabrice Ryckebusch

Sous Jean XXII, le diocèse de Condom en fut dissocié. Il comprend dès lors 502 paroisses et 12 archiprêtrés. Au XVe siècle l'évêque se fait appeler "comte-évêque", car il jouit de la comitalie (droits utiles et honorifiques du comte), mais en fait il n'est pas comte puisqu'il ne possède pas le comitatus (droit de légiférer), détenu par le comte de Toulouse.

L'official a des attributions particulièrement étendues : il exerce aussi la juridiction civile des évêques, et son ressort s'étend à toute la province de Bordeaux lorsque l'officialité bordelaise est vacante.

Le chapitre d'Agen compte quinze prébendes et son premier dignitaire est le grand archidiacre (il n'y a pas de doyen), suivi par le chantre. Cette hiérarchie "théorique" semble cependant être remplacée dans les faits par une hiérarchie liée à l'ancienneté d'entrée au chapitre. Aucun des statuts médiévaux n'a été conservé.

Le gros problème de ce chapitre est que les sources, très lacunaires, ne permettent pas d'établir de listes de succession dans les prébendes. Par contre, des tableaux de présence ont été réalisés pour les XIVe et XVe siècle. F. Ryckebusch propose leur insertion dans le volume des Fasti.

Les fichiers sur le Parlement de Paris, par Christine Barralis et Anne Hubert

Il s'agit du résultat des travaux effectués l'été dernier sur les fichiers de dépouillement des registres du Parlement de Paris conservés dans la section ancienne des Archives Nationales et au Centre d'études et d'histoire juridique (C.E.H.J.) qui en dépend.

Ils portent sur les trois séries du Parlement : X/1a essentiellement (parlement civil), X/2a (parlement criminel) et X/1c (Accords). Ces dépouillements ne concernent cependant que des périodes et des séries de registres incomplètes : essentiellement la période 1350-1400 pour le Parlement civil (X/1a/13 à 45), avec quelques compléments jusqu'en 1417 (X/1a/48-62). Seuls quelques registres de la série X/2a ont été dépouillés (deuxième moitié du XIVe siècle), tandis que les accords ont fait l'objet d'un dépouillement complet pour le XVe siècle.

Ces dépouillements, qui donnent principalement des listes de cotes de documents, sont disponibles aux A.N. à travers plusieurs fichiers différents : une liste récapitulative a été distribuée lors de la réunion et placée dans la "boite" pour les collaborateurs absents. Le résultat du travail de cet été, qui portait sur la collecte des informations concernant les diocèses les plus avancés, a été rassemblé sous la forme de trois bases de données informatiques : une base P.C. concernant les registres X/1c/48 à 62, et deux bases (une P.C., une Mac) pour le reste des informations. Cette division en trois bases n'étant que la conséquence de contingences matérielles, une fusion en est prévue à plus ou moins long terme. Les tirages de toutes les fiches contenues dans ces bases ont été placés dans la "boite". Tous les collaborateurs sont cependant invités à venir consulter les bases en faisant une recherche par noms de chanoines, car seul leur diocèse d'appartenance au moment du procès a été indiqué dans les bases (et donc dans la "boite" des Fasti) : il suffit donc que vos ouailles aient changé de diocèse à un moment ou un autre de leur carrière pour que la recherche par diocèse se révèle incomplète.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 26 janvier 2007

 

Parutions

  • Thérèse Boespflug, La curie au temps de Boniface VIII. Etude prosopographique , Rome, 2005. Ce livre est à utiliser pour l'établissement des bases de données diocésaines.
  • Véronique Julerot , « Y a un grand desordre ». Elections épiscopales et schismes diocésains en France sous Charles VIII , P.U.Sorbonne, 2006.
  • Thiéry Pécout, Un symptôme : le concile provincial de Riez en 1286 et les redéfinitions de l' officium episcopi en Provence, Annuarium Historiae Conciliorum , t. 37, 2005, p. 109-138.
  • Vincent Tabbagh , Gens d'Eglise, gens de pouvoir (France, XIIIe-XVe siècle) , Editions Universitaires de Bourgogne, 2006 (à signaler en particulier : Une famille de grands clercs au XIVe siècle : les Molins entre dévotion, ascension sociale et service de l'Etat, p. 53-85, Les évêques du royaume de France en 1438, p. 87-186, Portraits de chanoines en banquiers : les chapitres cathédraux de Paris et de Rouen à la fin du Moyen Age, p. 187-204).
  • Pierre Chastang , S'enrichir au Moyen Âge : le parcours de Guilhem Rainard, chanoine d'Adge (†1176)

 

Nouvelles

Soutenances de thèse :

  • en décembre, Fabrice Delivré : L'évêque du premier siège. La papauté et l'office de primat-patriarche dans l'Occident médiéval (fin XI e -début XVI e siècle).
  • en mars, Jacques Madignier : Le chapitre cathédral d'Autun, du XI e siècle à la fin du XIV e siècle.

Laurent Vallière a regroupé les références bibliographiques déjà mentionnées dans les notices bibliographiques des FEG (volumes publiés), en vue d'uniformiser leurs abréviations. Cette liste sera diffusée ultérieurement.

Une liste des courriels des membres des Fasti sera diffusée avec ce CR. Merci de bien vouloir signaler d'éventuels oublis ou inexactitudes à Irmine Martin.

Le site d'information des Fasti a été pris en charge par Willy Morice, Jean-Nicolas Rondeau ne donnant malheureusement plus signe de vie. C'est aussi Willy Morice qui assure la permanence de l'ouverture de la salle G 687 à la Sorbonne. Par suite d'ennuis de santé, il risque d'être absent dans les semaines qui suivent. Il est recommandé de téléphoner avant de se déplacer (01 40 46 31 73).

L'IRHT annonce le projet d'une carte SIG sur les diocèses en lien avec sa base de données des cartulaires (contact: Christophe Jacobs, www.cn-telma.fr, mail).

L'IRHT (Iéna) possède désormais les registres numérisés des archives du Vatican (jusqu'au milieu du XVe s.) qui étaient jusque là disponibles à Orléans. Ceux du XIIIème s. et quelques autres sont aussi disponibles à Montpellier (d'Innocent III à Clément V inclus, Clément VI et Benoît XIII).

Lors d'un colloque organisé par les Fasti Ecclesiae Portugaliae, Hélène Millet et Stéphane Raux ont présenté la base de données sur site.

Quelques résumés des interventions de la 2de journée « Devenir évêque » sont consultables sur le site du LAMOP.

Un appel à communication pour un colloque sur les manuscrits musicologiques de la bibliothèque d'Amiens est transmis par Pascal Montaubin.

Le colloque « Cathédrale et pèlerinage » organisé conjointement par les programmes « Fasti » et « Pèlerinages et sanctuaires » du GDR Salvé aura lieu à Nanterre les 28 et 29 mars 2008 . Ci-joint, l'argumentaire. Ceux d'entre vous qui, intéressés par ce thème, n'auraient pas encore répondu au questionnaire qui a été diffusé sont invités à le faire rapidement auprès de Catherine Vincent: catherine.vincent14@wanadoo.fr (mail).

 

Le programme CORELPA (CORpus Electronique des Lettres des PApes XIIIe-XIVe s.) : l'efficacité des décisions pontificales.

Présenté à l'Agence Nationale de la Recherche , le programme CORELPA a été accepté. Des crédits serviront à compléter le CD-Rom « Ut per litteras ». Coordonné par Jacques Chiffoleau (URM 5648, U. Lyon II), le programme associe l'IRHT, Brepols, l'équipe des archives pontificales d'Avignon et le LAMOP. Pour celle du LAMOP, il s'agira de juger de l'efficacité des décisions pontificales en évaluant les réussites des expectatives. Le papier destiné à recueillir les noms des personnes qui désireraient être associées à ce programme ayant disparu, vous êtes invités à vous manifester auprès d'Hélène Millet.

 

Présentation du projet européen en gestation

Leontina Ritan , ingénieur-projet Europe, mise à disposition du GDR par le CNRS pour le montage d'un projet européen dans le cadre du 7 e Programme Commun de Recherche et de Développement (Union Européenne) a présenté en quoi consistaient les appels d'offre publiés en décembre dernier. Deux possibilités s'offrent : le programme Coopération et un sujet traitant de la citoyenneté européenne (à remettre le 10 mai 2007) ou bien le programme Infrastructures sur un appel visant « les archives et les collections culturelles » (pour début 2008). Après consultation, tant en France qu'à Bruxelles, il est apparu que, sans que la première solution soit franchement impraticable, la seconde serait mieux adaptée à partir du moment où une base de données est effectivement tenue pour une infrastructure. D'importants financements sont en jeu. Les Fasti se prévalent de plusieurs partenaires européens (Brepols, Fasti Ecclesiae Portugaliae, Fasti Ecclesiae Anglicanae, deux centres de recherches croates et hongrois). Une réunion de concertation des responsables nationaux est prévue début avril.

 

Françoise Hildesheimer, Les recherches dans le fonds du Parlement de Paris.

Responsable du fonds du Parlement de Paris, Françoise Hildesheimer nous donne un inventaire très complet de ses archives (avec les mentions des éditions ou des fichiers qui les dépouillent). Il est rappelé que la clef de la recherche est la procédure et que les copies de la collection Le Nain (série U) sont toujours d'une grande pertinence.

 

Fabrice Delivré , Les primats dans la sphère bénéficiale : la confirmation des élections épiscopales (XV e siècle)

Fabrice Delivré développe un aspect de sa thèse récemment soutenue sur les primats (XIe-XVe s.). En Occident, les Faux isidoriens du IXe s. alimentent les origines de cette institution ecclésiale. Les primats revivent ensuite grâce à la réforme dite grégorienne et réapparaissent enfin au XVe s. au service d'idéaux réformateurs, mais au sein de l'Église gallicane seulement. Jusqu'à présent et à moins de trouver un « dossier » archivistique, les historiens minoraient les interventions primatiales en ne les traitant que sous l'angle anecdotique, sans en comprendre véritablement la portée. Par ses amples dépouillements, FD met au jour ce nouveau « nœud » des institutions bénéficiales de la fin du Moyen Age. La primatie est revendiquée par les archevêques de Lyon, Vienne, Bourges, Narbonne, Bordeaux, Rouen et Sens.

Au XVe s., l'activité des primats est scandée par trois temps forts : la soustraction d'obédience et la période de neutralité du royaume, la Pragmatique Sanction , l'après Louis XI.

En 1457, l'archevêque de Lyon et primat se pose en collateur ordinaire de la nouvelle prébende théologale du chapitre cathédral de Rouen (comme RO385 l'indique). L'archevêque de Rouen, l'ultramontain Guillaume d'Estouteville et la victime de cette intervention, porte la cause devant le Parlement de Paris… qui donne raison aux prétentions du primat en vertu des principes de la Pragmatique Sanction (souci des appels gradués et volonté de juger dans les limites du royaume). Un procès mené en cour de Rome dans les années 1450 par Estouteville visait à obtenir pour Rouen l'exemption de la tutelle lyonnaise. Les archevêques rouennais prétendent ensuite à la primatie de Normandie, mais dans les limites de leur seule province, comme les archevêques de Bordeaux veulent se libérer dans leur province de la domination du primat de Bourges. Sous l'Ancien Régime, Lyon est uniquement primat de Sens et de Tours.

Trois autres collations de prébende par l'archevêque de Lyon sont attestées au chapitre cathédral de Paris.

Les primats interviennent dans toute la France pour infirmer ou confirmer une vingtaine de successions épiscopales, ce qui trahit une pratique cohérente. Voulant exercer une juridiction réelle sur une province dont ils ne sont pas les métropolitains, les primats s'opposent à la centralisation pontificale des causes et des bénéfices. La primatie est un échelon réel de la hiérarchie ecclésiastique française du XVe s. Cette institution est capable de produire ses preuves - retrouvées dans des textes des XIe-XIIIe s. - pour justifier la justesse de son existence. FD ne pense pas que des faux furent inventés au XVe s. Les années 1480 marquent à Lyon un certain effacement par le refus d'intervenir de Charles de Bourbon. A cette époque, l'archevêque de Vienne s'intitule primas primatum.

Vincent Tabbagh doute du degré de fiabilité accordé aux preuves produites, d'autant que les originaux vidimés ont pour la plupart disparu.

NB : un tableau des confirmations d'élections épiscopales par les primats au XVe s. a été diffusé.

 

Laurent Vallière, Notice institutionnelle du diocèse de Poitiers.

En vue de la prochaine parution du volume de Poitiers, Laurent Vallière présente la notice institutionnelle du siège de saint Hilaire. Vaste espace de 1220 paroisses réparties en trois archidiaconés, le diocèse de Poitiers est démembré en 1317 par Jean XXII pour créer les diocèses de Luçon et Maillezais. La cité compte trente paroisses et quatre collégiales séculières (avec notamment 23 chanoines à Saint-Hilaire-le-Grand). Entre 1200 et 1500, 20 collégiales dans le diocèse se partagent environ 200 canonicats dont un tiers à Poitiers.

L'évêque, qui détient une prébende, doit entretenir les cloches et clochers et fournit les ornements du maître-autel de la cathédrale Saint-Pierre. Ses communs services s'élèvent à 4 400 fl. au XIIIe siècle, à 2800 livres après 1317. R. Favreau évalue les revenus épiscopaux à 1 620 l .t. en 1430 et à 10000 à la fin du siècle.

Le premier official est cité dans les années 1220. Il existe trois officialités foraines à Aizenay, Niort et Chauvigny au XIIIe s. qui relèvent de l'official de Poitiers, seul cité dans les textes. Les archidiacres n'ont jamais eu quant à eux d'official.

La collégiale Saint-Hilaire est plus riche que le chapitre cathédral (taxé à 170 l .t. en 1383). Le chapitre compte 21 prébendes pour 24 chanoines (18 ont une prébende, 6 autres une demi-prébende sacerdotale). Un document fiscal de 1382 cite quatre dignités (doyen, chantre, écolâtre, prévôt) suivies de personats (sous-doyen, sous-chantre, archidiacres de Poitiers, de Brioux, de Thouars, chevevier, abbé de Notre-Dame). La chevecerie est unie à la mense capitulaire en 1389. L'écolâtrie fut supprimée avec plus de difficultés au début du XVe s.

Les chanoines disposent de prébendes égales mais aussi d'acensements qui sont affermés aux plus offrants (1316). Pierre Desportes suppose que telle maison canoniale pouvait être adjointe à telle prébende.

Vincent Tabbagh remarque que le doyen a la particularité remarquable d'établir et de destituer les curés des paroisses de la cité et des faubourgs.

 

Karine Corre et Kristiane Lemé , Les stalles de la cathédrale de Poitiers.

Les 74 stalles de la cathédrale de Poitiers sont les plus anciennes conservées en (de) France ; un plan de 1767 en indiquait 98. Les jouées et les retours des stalles ont disparu. Les archives du chapitre ont brûlé en 1562, il faut donc se résoudre à utiliser les Annales d'Aquitaine (1525) qui attribuent la commande de ces stalles à l'évêque Jean de Melun (1235-+1257). Or ce serait un cas bien exceptionnel puisque les stalles du nord de la France sont, pour autant qu'on sache (Rouen, deuxième moitié du XVe s., Amiens au début du XVIe s.), financées par les chanoines. Dans le Midi, (les) certains ensembles de stalles sont (payées) financées par l'évêque, mais à partir de la Renaissance. Par la méthode comparative, Karine Corre et Kristiane Lemé situent les écoinçons des hauts-dossiers - sans dais - dans les années 1240. Un diaporama analysa les sellettes des miséricordes et les fines décorations des écoinçons, mit en relation ces stalles et des dessins de Villard de Honnecourt. Une analyse dendrochronologique, cependant coûteuse et peu prisée des conservateurs des M.H. pour ce type de mobiliers, permettrait d'être plus catégorique quant à la datation.

Hélène Millet remarque que la grande interpénétration institutionnelle entre le chapitre et l'évêque de Poitiers (qui est chanoine) pourrait expliquer que la commande ait été passée par l'évêque. C'est à lui qu'incombe l'entretien de la cathédrale. Les chanoines n'ont pas de trésorier, dignitaire qui, en bien d'autres chapitres, s'occupe précisément de cet entretien. Jean de Melun a probablement agi de concert avec le chapitre dont il était membre à part entière.

Compte rendu rédigé par Jean-Vincent JOURD'HEUIL

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 16 janvier 2004

 

Informations générales

Le volume 7 sur Angers (F. Comte, J.-M. Matz) est paru. Il faisait partie du dossier d’habilitation, présenté avec succès, par Jean-Michel Matz.

Les nouvelles procédures d’édition des notices :

Elles sont désormais bien avancées et ont été prévues de manière à permettre la poursuite de la saisie des données sous DBase et 4D. Ceux qui travaillent en 4D devront communiquer un fichier enregistré en TXT. Il sera désormais possible de travailler en ACCESS. Demander un replica de la structure à Hélène Millet (disponible début mars).

La rapidité d’exécution des procédures permettra de répondre à de fréquentes demandes d’édition. Celles-ci ainsi que la transmission des résultats pourront s’effectuer par courrier électronique.

A la faveur de ce changement, quelques champs ont été allongés. Le « Petit Guide » devra être mis en révision.

Deux colloques sont à signaler : l’un qui se tiendra du 4 au 8 octobre à Rome sur « Le clergé du Portugal dans une dimension européenne », l’autre à Tournai les 19 et 20 mars 2004 sur le thème « De Pise à Trente. La réforme de l’Eglise en gestation ». Le programme de ce dernier se trouve sur le site des Fasti.

Antoni Rougeaux, étudiant en maîtrise, a pour sujet de reprendre les travaux d’année post-doctorale réalisés par Philippe Maurice sur le diocèse de Tours. Il a complété, au format Access, la base de données sur les chanoines de Tours, et a établi une liste alphabétique et par diocèse des divers chanoines qu’il a rencontrés. Ces listes ont circulé dans l’assemblée.

Amandine Le Roux poursuit ses travaux sur les collecteurs pontificaux, notamment au XVe siècle, elle en a établi une liste alphabétique, et une liste par diocèse qui ont été distribuées et vont alimenter la « Boîte ».En retour, ils attendent naturellement des renseignements sur ces individus.

Les notices de Mende sont mises en circulation pour un contrôle rapide par chacun avant l’édition du volume qui devrait avoir lieu dans le 1er trimestre de l’année 2004.

Un nouvel Ingénieur d'études arrive au LAMOP en la personne de Willy Morice, affecté spécialement à « l'Opération Charles VI », laquelle va donc pouvoir reprendre. Une passerelle sera prévue entre celle-ci et les Fasti.

Le bureau de Willy Morice est la salle G 687 de la Sorbonne (téléphone: 01 40 46 31 73); c’est dans cette salle qu’est située la bibliothèque des Fasti et qu’on peut consulter le cédérom Ut per litteras apostolicas. Elle sera donc plus facilement accessible.

Une « Boîte » électronique va entrer en service. Elle doublera la « Boîte » papier sans la remplacer totalement.C’est Jean-François Cauche qui gérera cette nouvelle forme de la « Boîte ». Tous les collaborateurs sont donc invités à lui envoyer un courriel, en précisant clairement leur nom, leur prénom, leur adresse électronique et le diocèse sur lequel ils travaillent. La solution envisagée pour l’instant est la suivante : chaque personne trouvant des informations utiles enverra un courriel à Jean-François Cauche (chaque courriel devant concerner un diocèse, il faudra découper les informations par autant de fichiers qu’il y aura de diocèses concernés), tandis qu’une copie conforme sera envoyée à Irmine Martin pour archive. Le point sera fait sur cette Boîte informatisée au mois de juin.

Sur le site, une liste rappelant les noms de toutes les personnes ayant travaillé sur un diocèse depuis la création du programme est en ligne. Le site va comporter de nouvelles pages, une pour chacun des diocèses dont les volumes sont parus. Elles seront gérées par les auteurs qui pourront notamment y signaler les corrections à apporter aux notices publiées. La bibliographie canoniale est d’ores et déjà en ligne. Le site reçoit environ 15 000 visites par an.

Début février, un spécialiste de l’histoire de la musique au XVème siècle, Alejandro Enrique Planchart, professeur émérite à l’université de Santa Barbara, a fait parvenir des compléments fort riches pour les notices des musiciens des chapitres d’Amiens Besançon et Rouen. D’autres vont arriver pour Reims et une intéressante collaboration s’annonce pour Cambrai.

Laurent Vallière a mis à notre disposition son portable pour accéder au fichier Lesellier, riche désormais de 16 000 fiches. Les candidats à une bourse de l’EFR peuvent demander à y travailler.

I. Les suppliques de la Pénitencerie, par Monique MAILLARD

Monique Maillard vient d’éditer Les suppliques de la Pénitencerie apostolique pour les diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai (1410-1411). (A.S.V. Penitenzieria Ap., Reg. Matrim. et Div., 1), Bruxelles-Rome, 2003 (Analecta Vaticano-Belgica, 34). Son travail « complète » en quelque sorte le « Repertorium Poenitentiariae Germanicum », dont les volumes paraissent à un rythme soutenu depuis 1996.

Apparue dans la deuxième moitié du XIIe siècle, la Pénitencerie est l’un des quatre grands offices de l’administration pontificale. Elle est tout à la fois un tribunal et, depuis le milieu du XIIIe siècle environ, un office bureaucratique. Son travail s’appuie sur le droit canon. Elle est compétente pour toutes les questions dépendant du for interne, sacramentel et non sacramentel ; elle trouve dans l’Audience (Rote) son correspondant pour le for externe. Agissant en mandataire du pape, le cardinal pénitencier, appelé « grand pénitencier », entend les confessions et peut donc absoudre, concéder des dispenses, accorder des « licences » spéciales et des « déclarations » d’innocence. Il est compétent en de nombreuses matières, bien au-delà des « cas réservés » : illégitimité et autres irrégularités, empêchements matrimoniaux, faits de violence physique, de simonie, falsifications de lettres pontificales, agressions contre les pèlerins, vœux de pèlerinage, rapports avec les juifs et les musulmans…

La publication de Monique Maillard vise le tout premier registre de la série (délaissé jusqu’ici par l’Institut historique allemand de Rome), soit la période d’avril 1410 à mai 1411 (Alexandre V et Jean XXIII). Les suppliques sont adressées obligatoirement au pape, mais leur signature revient au cardinal pénitencier. Trois remarques importantes : l’enregistrement des suppliques n’était pas systématique ; ce « premier registre » ne représente sans doute qu’une faible partie de la production des deux pontificats ; ce registre ne regarde pas le for interne sacramentel, en d’autres termes il ne fournit aucune information relative au secret de la confession. On trouvera dans le volume ici présenté 156 suppliques relatives aux diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai. On notera que les diocèses français sont peu représentés (Paris, Chartres…), au contraire des allemands et des italiens. Ce sont les questions relatives aux carrières ecclésiastiques qui reçoivent ici la meilleure part. Les requêtes de clercs de naissance illégitime, désireux de ne pas être écartés d’une promotion aux ordres majeurs et de la possession de deux ou plusieurs bénéfices compatibles, remplissent à peu près les 2/3 du volume. Les impétrants qui s’adressent à la Pénitencerie, plutôt qu’à la Chancellerie, ont reçu les ordres mineurs et obtenu un bénéfice sans cure de l’autorité ordinaire ; ils demandent la promotion aux ordres majeurs et l’obtention d’un autre bénéfice, de préférence avec la « cura animarum ». Si aucun chanoine de chapitre cathédral n’apparaît dans ces 156 suppliques, il s’en trouve probablement « en devenir »…

II. Du monde de Besançon à celui de Clermont : deux chapitres, deux fonds d’archives, par Henri HOURS

Henri Hours compare les sources - et leur répartition chronologique - des deux diocèses en sa charge (Besancon volume 4 des Fasti, Clermont-Ferrand).

Besançon comprend deux chapitres jusqu’en 1253 (22 et 20 prébendes) puis 45 prébendes (1253-1387 dont neuf dignités) et 42 ensuite. Clermont a 40 prébendes (1207, 1216, 1280, 1438), 36 prébendes à partir de 1438 (dont quatre dignités). Les archives sont classées et inventoriées pour Besançon, après avoir été épurées méthodiquement à la Révolution de la quasi-totalité des titres féodaux et seigneuriaux).

Pour Clermont, le classement est imparfait, avec d’importantes disparitions avant la Révolution. Dans les deux diocèse, les documents comptables ont tous disparu, il ne reste que quelques épaves. Les délibérations capitulaires à Besançon couvrent les années 1412-1448 et 1452-1500 tandis qu’à Clermont ne subsiste qu’une épave. Si les testaments canoniaux sont rarissimes, il en subsiste à Clermont une belle série pour la seconde moitié du XIIIe siècle ; les quelques registres de notaires qui subsistent pour les années 1345-1375 ne contiennent aucun testament (ils étaient enregistrés à part). Le chapitre de Besançon étant dans la sphère d’influence des ducs de Bourgogne, les archives ducales devraient livrer de précieux renseignements sur la carrière (non bénéficiale, surtout) d’un certain nombre de chanoines bisontins. Celui de Clermont se trouvait au XIIIe siècle et jusqu’en 1350 dans l’orbite royale, et à partir de 1375 dans celle du duc de Berry : leurs archives devront être prospectées pour mettre en lumière les recommandations royales/ducales et les liens avec le milieu des officiers royaux et ducaux.

Point commun : les bibliothèques canoniales sont pratiquement absentes de sources, à l’exception de celle du clermontois Roger Benoîton éditée par Anne-Marie Chagny. Le quartier canonial de Besançon se situe infra septa capituli (l’enceinte gallo-romaine), mais la notion de maison canoniale ou quartier canonial est absente des deux cités. Clermont offre pour le XIIIe siècle une belle série de sceaux de chanoines sceaux canoniaux (une vingtaine) et de seings manuels. Enfin les fresques de la cathédrale de Clermont offre une belle galerie de chanoines donateurs en prière, certains représentés avec l’aumusse. Dans les années 1325, M. Hours s’aperçoit qu’il a trop de chanoines de Clermont pour le nombre de prébende car les registres pontificaux ne se préoccupent pas de savoir si les chanoines sont prébendés ou non (si les autres sources contemporaines le permettent, les mentions des registres pontificaux doivent donc être soumises à une critique très attentive) ; le même phénomène ne se produit pas pour le chapitre de Besançon, qui est beaucoup moins présent dans les registres pontificaux. Il pose le problème des entrées, des sorties et des retours de chanoines au chapitre de Clermont : a-t-on le droit de considérer qu’un chanoine mentionné en 1300 puis seulement en 1330, a bien été chanoine du même chapitre entre ces deux dates ? Les prébendes clermontoises ne paraissent pas avoir bénéficié de revenus propres (sous réserve de l’identification de ce que les sources – terriers surtout - appellent « pans » ou « petits pans » de tel ou tel chanoine).

III. Les 120 témoins de Jean Simon, évêque à la fin du XVème siècle, par Véronique JULEROT

Cette communication relate un conflit survenu entre deux compétiteurs pour le siège épiscopal de Paris en 1492, Gérard Gobaille et Jean Simon. Elle est l'occasion de mieux cerner les réseaux d'alliance ou de sociabilité qui pouvaient exister dans nos communautés canoniales.

Gérard Gobaille a été élu de justesse le 8 août 1492 par le chapitre de Notre-Dame au bout de 6 scrutins. C'est un avocat au Châtelet, originaire de Soissons, qui est surtout lié au groupe des officiers royaux de Soissons et Laon et commence à l'être au Parlement de Paris. Dès le lendemain, le chanoine de Paris Jean Simon, conseiller du roi au Parlement de Paris, s'oppose à l'élection en chapitre. Un procès en confirmation s'ouvre alors devant l'archevêque de Sens, qui mène une enquête sur la personnalité de l'élu.

C’est donc à une recherche de témoignages sur son concurrent que se livre Jean Simon en janvier 1493. Il a entre temps été pourvu de l'évêché de Paris par le pape (le 29 octobre 1492). Trois campagnes de collecte de témoignages sont menées, dont une à Sens de juin à août 1493, condensée dans un volume de 690 pages et présentant les dépositions de 120 témoins.

Ces témoignages, transcrits en latin à l'exception des injures et des blasphèmes, donnent de larges informations sur l'identité de chaque témoin, dont la solidité des relations sociales et professionnelles garantit la validité de son témoignage.

Grâce à ces indications, la sociologie des témoins peut être retracée. Ce sont d'abord des hommes : seules deux femmes témoignent, l'une appartenant à la famille de Jean Simon, l'autre qui se plaint de l'emprisonnement de son fils dans les prisons du chapitre par Gérard Gobaille. Les points communs des 118 hommes sont l'âge (beaucoup entre 40 et 50 ans), l'origine parisienne (80 sur 118, mais aussi une vingtaine de Soissonnais : Gobaille et Simon appartiennent au chapitre de la cathédrale), les études juridiques (un bon tiers de civilistes ou de canonistes) et l'appartenance au monde clérical. On compte notamment 5 évêques et 41 chanoines, surtout bénéficiés à Paris, et aussi à Soissons. 90 % déclarent résider dans le siège de leur canonicat.

Ces témoins appartiennent tous au parti de Jean Simon. Ils déclarent, pour une grande majorité, bien connaître celui-ci, par le biais des études, de la carrière judiciaire ou bien depuis l'enfance. Le fait d'être chanoine de Notre-Dame ne signifie pourtant pas qu'on a une connaissance meilleure d'un de ses voisins de stalle ! En retour, moins de témoins connaissent Gérard Gobaille. Certains l'ont rencontré quand il est arrivé à Notre-Dame de Paris, d'autres sont en procès avec lui. Pour autant, le fait de connaître Jean Simon n'implique pas un soutien à celui-ci : sur ses 19 collègues chanoines témoins, la moitié n'a pas voté pour lui lors de l'élection, mais pour un autre conseiller au Parlement : l'existence d'un parti parlementaire au chapitre de Notre-Dame de Paris est ainsi mise en évidence, mais pas celle d'un parti pro-Simon.

Ces 120 témoins constituent une machine de guerre contre Gobaille. Des irréguralités pendant le scrutin, des pressions diverses sont mises en évidence. Par témoins interposés, Simon et Gobaille se renvoient à la face diverses injures. Aucune haine directe contre Gobaille ne peut être décelée (les témoins ont juré d'être impartiaux) mais le registre révèle des attitudes peu canoniques. Dans l'ensemble cependant, pas de tableau manichéen des deux candidats à l'évêché parisien. En effet, les témoignages, de manière directe ou non, laissent percevoir des attitudes semblables du côté de Simon aussi. Si l'élu apparaît peu conforme à l'idéal réformateur du prélat, il est donc loin d'être le seul mais il appartient pleinement à cette société cléricale toujours en quête de bénéfices, et à cette société judiciarisée de la fin du Moyen Age.

Cette étude permet de montrer l'existence de réseaux solides mais dont certains semblent quand même avoir été constitués pour la circonstance. On peut distinguer cinq groupes de témoins : les chanoines de Notre-Dame de Paris, ceux de Soissons, le personnel judiciaire, les adversaires de Gobaille en justice et aussi les voisins.

Aucune sentence n'est connue. On sait que Gobaille meurt deux ans après et que Jean Simon, pourvu de l'évêché, parvient à se faire élire par le chapitre en novembre 1494.

IV. Le point sur la recherche pour les diocèses bourguignons à l’Université de Dijon

Introduction, par Vincent TABBAGH

Les sept diocèses qui s’étendent sur le territoire de la Bourgogne actuelle présentent une situation contrastée quant à la conservation des sources sur les chanoines. Le diocèse de Sens est pourvu d’une esquisse de notice institutionnelle (présentée sur le site des Fasti). Les petits diocèses de Mâcon et Chalon ne sont guère documentés ; il semble que le diocèse de Chalon constitue une annexe pour le duc de Bourgogne qui y plaçait ses hommes. Nevers n’a conservé que peu de sources suite aux bombardements de la 2e guerre mondiale. Le fonds du chapitre d’Autun, dont Jacques Madignier étudie l’histoire du XIe au XIVe siècle, présente peu de sources sur la fin du Moyen Age, possède des archives riches mais mal classées, et surtout sans la moindre délibération capitulaire. Les archives de la collégiale de Beaune permettraient de combler une partie des lacunes. Les chapitres les mieux lotis sont encore ceux d’Auxerre et de Sens, pour lesquels les fonds d’archives assez riches montrent l’intégration dans l’orbite parisienne.

Lectures canoniales dans le diocèse de Langres, par Jean-Vincent JOURD’HEUIL

Le diocèse de Langres, qui n’a pas encore fait l’objet d’une notice institutionnelle, dispose de sources remarquables sur un gros chapitre de 48 puis 46 chanoines (après 1440). Celles-ci permettent d’étudier la bibliothèque du chapitre et les bibliothèques langrois des chanoines langrois du XIIIe au XVe siècle. Cette étude se limite aux seuls chanoines ayant résidé à Langres et y étant morts, afin de ne pas comptabiliser des personnes qui n’ont fait que passer.

La présence de livres est attestée par une série de 125 testaments ou codicilles s’échelonnant de 1222 à 1510, quelques exécutions testamentaires, des inventaires après décès et deux inventaires de biens. En particulier, il n’existe aucun registre d’une librairie, ni de registre de prêt, ni même de catalogue des livres liturgiques déposés au Trésor.

La bibliothèque du chapitre semble avoir été constituée très tôt. L’archidiacre Gui s’occupe de 9 volumes au tournant de l’an mil, tandis que des manuscrits langrois ont servi à Hugues de Breteuil pour rédiger son traité contre Béranger de Tours.

Du XIIe siècle au XVe siècle, des mentions de dons suggèrent un accroissement rapide mais ponctuel du nombre des volumes de la bibliothèque du chapitre. L’enrichissement des fonds provient aussi des achats de livres, semble-t-il assez rares. Enfin, des livres ont dû être donnés en gage au chapitre.

A l’inverse, les sorties de livres sont assez nombreuses sans qu’on puisse précisément en mesurer l’ampleur. Des livres ont été vendus, comme des objets liturgiques d’ailleurs, pour payer les travaux de la cathédrale. Souvent, les acheteurs sont les chanoines.

En fait, si les dons de chanoines permettent un accroissement de la bibliothèque, peu sont faits à l’occasion de la mort du chanoine, à Langres comme ailleurs. Et ce sont alors les inventaires qui livrent, de façon fortuite, les plus belles mentions de bibliothèques privées, comme celle de Jean de Saffres mort en 1365. Celui-ci, neveu d’un homonyme doyen, resté chanoine plus de 40 ans, devient sur le tard sacristain donc chargé des livres liturgiques. Son inventaire après décès évoque la richesse de son mobilier, mais dénombre surtout 145 volumes, dont un bon tiers est constitué de romans des XIIe et XIIIe siècles. On trouve aussi dans cette très riche bibliothèque des livres d’histoire, du droit et des auteurs antiques. Si des psautiers et un missel sont mentionnés, aucune Bible n’apparaît. Pourtant son testament, pas plus que ceux de ses oncles, ne mentionnaient le moindre livre.

Ces belles collections personnelles de livres ne vont pas forcément enrichir la bibliothèque capitulaire à la mort de leur possesseur. Ainsi, au XIVe siècle, le doyen Jacques d’Audeloncourt (mort en 1359), professeur en lois, disperse sa soixantaine de volumes sans en donner un seul à son chapitre, privilégiant l’abbaye de Clairvaux dont un de ses parents était abbé. Il restitue aussi les ouvrages empruntés parfois fort loin.

A part quelques brillantes exceptions, une grande majorité des chanoines de Langres n’a pas pu ou voulu réunir de bibliothèque privée, ce qui est surprenant pour des ecclésiastiques ayant accompli plusieurs années d’études universitaires. Au XIIIe siècle, la seule bibliothèque privée est celle d’un official qui détient 5 volumes. Entre 1359 et 1500, une dizaine de chanoines résidents seulement ont détenu au moins quelques livres. Les chanoines possèdent essentiellement des livres de droit, très peu de livres à caractère religieux, et à la fin du XVe siècle, peu d’ouvrages humanistes. Les livres les plus répandus sont des missels et des bréviaires, mais ceux-ci sont rarement légués à la cathédrale : ce sont les neveux ou la paroisse natale du chanoine qui profitent de ces livres très courants.

Les évêques, eux, ont pu constituer de brillantes collections, comme Jean I d’Amboise pour qui l’on connaît 147 volumes. Celui-ci les lègue au chapitre à sa mort, ne souhaitant pas constituer une bibliothèque épiscopale ni en faire profiter son neveu ni la collégiale épiscopale de Mussy.

Ainsi, le livre n’est pas l’objet le plus courant dans les testaments de chanoines langrois. Seul les missels et bréviaires sont répandues, mais ils circulent davantage dans la famille ou l’entourage du chanoine qu’ils ne l’accompagnent à sa stalle. L’imprimerie apparaît timidement à Langres. Ainsi donc, à l’exception de la bibliothèque de Jean de Saffres, le livre occupe une place modeste à l’Eglise de Langres.

Le parcours canonial des promus aux sièges bourguignons, par Delphine LANNAUD

Entre la fin du XIVe siècle et le début du XVIe siècle, 57 évêques peuvent être dénombrés dans les sept diocèses bourguignons (Bethléem, évêché in partibus établi à Clamecy, étant exclu) et 54 font l’objet de la communication (3 réguliers sont exclus du sujet). Des difficultés surgissent lorsqu’il s’agit de reconstituer la carrière canoniale de ces personnages. Cette carrière est d’autant plus longue que la plupart des évêques bourguignons n’accède à l’épiscopat que vers 30 ou 40 ans. Leur carrière est souvent faite de canonicats, même si, vers la fin du XVe siècle, certains réussissent à tenir des abbayes ou des prieurés en commende.

Les premiers canonicats obtenus le sont indifféremment dans une cathédrale ou une collégiale. Ces premiers bénéfices sont souvent détenus près du lieu de naissance de ces futurs évêques, ce qui montre l’attachement à la région d’origine tout autant que l’appui de la famille dans le début de la carrière. Les canonicats sont souvent attribués très tôt, parfois dès 10 ans comme pour Jean Rolin que son père essaie de placer comme chanoine de Provins à cet âge.

La suite de la carrière montre un attachement au même diocèse ou se poursuit dans un diocèse voisin. Les influences familiales sont encore perceptibles. En retour, les nouveaux chanoines peuvent constituer un réseau autour d’eux. Le cumul est important, il est rendu nécessaire par la faiblesse des revenus des canonicats, hormis ceux de Beaune, et il est facilité par la densité du réseau de plus en plus serré des collégiales bourguignonnes (nombreuses fondations aux XIVe et XVe siècles).

Un tiers des évêques ont des carrières canoniales particulières, marquées par le cumul ou la succession de prébendes dispersées et de dignités importantes, hors du cadre bourguignon. En général, ce sont des individus dont le rayonnement s’étend sur le royaume de France, des gens de cour que l’on retrouve souvent comme évêques de Nevers et Auxerre. La protection royale dont ils jouissent permet de cumuler davantage. Des agents ducaux se construisent eux aussi une carrière canoniale d’ampleur géographique plus large, du fait de l’étendue des possessions bourguignonnes. Jean de Saulx comme Jean de Thoisy possèdent des bénéfices dans les terres de par-delà comme de par-deçà.

La promotion à l’épiscopat peut, dans certains cas, avoir été facilitée par la possession d’un canonicat, et encore plus d’une dignité, dans le chapitre correspondant. C’est assez net à Mâcon : sur 11 évêques, 3 ont été doyens et 6 chanoines. A Autun, l’entrée au chapitre constitue parfois une étape avant l’épiscopat. Ailleurs, à Langres, à Nevers ou à Auxerre, la volonté royale s’impose davantage que l’appartenance préalable au chapitre du lieu.

Note : Les interventions de Jean-Pierre Brelaud et Jacques Madignier ont été reportées à la prochaine séance.

Compte rendu rédigé par Delphine Lannaud, Jean-Pierre Brelaud et Jean-Vincent Jourd’heuil, puis relu par les différents intervenants.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 7 janvier 2005

 

Informations générales

Travaux d’ensemble

Le tome IX des Fasti concernant le diocèse de Sées est paru fin mars. C’est un volume de 193 pages. Le croisement entre les volumes des Fasti commence à être significatif :

Fabrication d’une base de données

L’année 2005 sera consacrée à la configuration d’une base de données. Son support reste à étudier (CD-Rom, base en ligne ?) Cette base de données facilitera l’harmonisation des différents volumes des Fasti en donnant des consignes de mises à jour, de corrections…

Question à l’équipe des Fasti

Quelle sera la participation des Fasti au séminaire de J. Verger et H. Millet, désormais pris en charge, alternativement, par les programmes du GDR Salvé sur la thématique « L’Église et les églises en Occident à la fin du Moyen Âge » ?

V. Tabbagh évoque les rapports entre l’église-mère et le reste du diocèse. D’autres sujets sont proposés concernant les synodes, les transports de reliques, les fêtes, les serments de fidélité.

Nouvelles

La perspective d’une réunion d’hiver à Avignon est annulée, l’EFR n’ayant pas donné suite à l’offre d’une manifestation commune à l’occasion de la publication du 2d CD Ut per litteras apostolicas et du CD de la base données cumulées des Fasti.

Une rencontre est organisée à Montpellier le 4 février sur le diocèse de Mende par le programme « L’Église et les fidèles du Midi » du GDR, avec la participation de Philippe Maurice et Hélène Millet.

Un colloque aura lieu à Albi les 31 mars-1er avril, sur les cités épiscopales.

Devant les difficultés d’organisation du stage de liturgie animé par Jean-Baptiste Lebigue, primiti­vement prévu à Orléans le 2 juillet prochain, il a été décidé de le repousser à l’hiver prochain, à Paris.

Christine Barralis a soutenu sa thèse : Le siège épiscopal de Meaux du XIIIe au XVIe siècle.

Distribution du programme du colloque Mabillon qui aura lieu à Poitiers le 21 janvier 2005.

La bibliothèque des Fasti, située en salle G 687 à la Sorbonne est facilement accessible depuis que Willy Morice y travaille en permanence. S’assurer néanmoins par prudence de son ouverture par téléphone : 01 40 46 31 73. Il est possible d’emprunter les livres.

Publications

I. Les entrées épiscopales dans la cité de l'évêque en France, fin XVe siècle, par Véronique Julerot

Dans la continuité de sa thèse sur les élections épiscopales en France à la fin du XVe siècle, V. J. étudie l’entrée épiscopale, primum ingressus, ultime étape pour l’évêque dans le processus de prise de possession de son siège. Ce n’est, en effet, qu’après l’élection et sa confirmation – ou la provision apostolique –, le sacre, le serment de fidélité prêté au roi, que l’évêque peut entrer dans sa cité et prendre possession solennelle de son église.

Contrairement à l’élection et au sacre, l’entrée n’obéit pas à des règles de droit canon, et contrairement au serment de fidélité, les ouvrages de droit ne la mentionnent pas. On retrouve cependant ce rituel dans d’autres sources dès le 13e siècle (cf. Guillaume Le Maire à Angers). On sait que l’entrée épiscopale existe depuis l’Antiquité tardive (M. McCormick), mais il n’est pas question de confondre le rituel du 15e siècle avec l’adventus antique, même si certains liens peuvent être décelés. Contrairement aux entrées royales qui ont bénéficié de travaux considérables (depuis B. Guenée, F. Lehoux, Les entrées royales françaises… 1968), l’intérêt pour les entrées épiscopales est plus diffus (articles du xixe siècle ou plus récents mais fondamentaux comme ceux de P. Demouy sur Reims, J. Théry sur Thérouanne, et notices des Fasti).

Les sources:

Les chroniques sont d’un maigre secours : le Petit Thalamus ne décrit que trois entrées pour sept évêques à Montpellier et le Bourgeois de Paris, sans doute chanoine de la cathédrale, donne beaucoup plus de détails sur les entrées royales que sur les entrées épiscopales. V. J. s’appuie principalement sur deux catégories de sources à conjuguer, partielles et partiales : des actes de la pratique : registres capitulaires et communaux ; et des sources judiciaires : conflits de juridiction, procès opposant deux candidats à un évêché.

V. J. nous présente dans un premier temps le squelette d’une entrée, puis tente une archéologie de ces entrées par une analyse structurale.

Le squelette d’une entrée:

Une entrée implique quelques préludes. L’élu, ou le pourvu reconnu, et le chapitre conviennent d’une date et préviennent les autres participants. Vient alors la préparation des lieux : le chœur de la cathédrale, la ville. Il n’y a pas de traces conservées d’organisation de spectacle. La veille de l’entrée, le prélat est reçu par une procession (conseil municipal, clergé) à l’extérieur de la ville et conduit jusqu’à un établissement régulier, le plus souvent bénédictin, sis extra muros : Saint-Ouen à Rouen, Saint-Victor à Paris, Saint-Sulpice à Bourges. Selon les textes, il mange et dort, ou prie pendant la nuit. Vient ensuite la cérémonie. Revêtu des habits pontificaux, l’évêque s’incline devant les reliques du monastère, offre quelque drap précieux, et prête serment de respecter les privilèges de l’établissement. Un cortège, constitué de tous les corps constitués de la cité, vient chercher l’évêque. À Paris, l’évêque sort de Saint-Victor accompagné des officiers municipaux pour rejoindre Sainte-Geneviève. La procession emmène le prélat par la porte Bordelle – ou « Saint-Marcel » – à Paris, celle du Grand-Pont à Rouen, celle de Saint-Sulpice à Bourges. À Rouen et Paris, les moines accompagnent le futur évêque jusqu’à la cathédrale tandis qu’à Bourges ils restent à l’extérieur des murs. L’évêque se rend à la cathédrale soit transporté par les vassaux qui lui ont fait hommage (Paris, Bourges), soit à pied (Rouen, où l’évêque est en outre déchaussé dans une église paroissiale avant de gagner la cathédrale). La procession qui accompagne l’évêque rencontre alors celle des chanoines. Des gestes liturgiques sont échangés. L’évêque prête serment de respecter les droits de l’Église. Alors seulement la porte de la cathédrale peut s’ouvrir. À Paris l’évêque sonne une clochette ; il est écrit que c’est en signe de possession. Tous vont à l’autel : don de draps d’or, répons, intronisation, installation dans la chaire. Messe. La cérémonie se clôt par un déjeuner, prandium solemnium (au sens de solennel ou traditionnel ?). Voilà présentée l’ossature d’un cérémonial, qui, dans les faits, se décline selon des spécificités propres à chaque diocèse.

Cette présentation d’ensemble est l’occasion pour V. J. de s’interroger, à propos de ce cérémonial sur les notions de temps, espace et acteurs. Le temps : En raison de la fréquence du choix du dimanche, V. J. s’interroge sur des liens avec le sacre de l’évêque (Cf. art. Pierre Batifol « La liturgie du sacre », 1927) : habits pontificaux, entrée sur deux jours, deux pôles : monastères/cathédrale. L’espace : le passage de la porte est toujours mentionné dans le récit. S’il n’a pas fait son entrée, les chanoines ne permettent à l’évêque de Paris d’entrer dans la ville que sous certaines conditions, et par certaines portes. Par la distinction entre l’extérieur et l’intérieur de la ville, la mémoire de l’adventus antique (Kantorowicz) saute ici aux yeux. La procession de l’entrée suit un trajet entre deux pôles religieux (monastère et cathédrale), avec des étapes à caractère religieux (églises, cimetière), et traverse deux portes, celle de la ville et celle de la cathédrale. À chacune d’elles, des acteurs différents livrent la personne de l’évêque. Ainsi, il s’agit plus d’une succession de réceptions plutôt que d’une unique entrée. Les acteurs : la foule (à l’entrée de Georges d’Amboise à Rouen, distribution d’indulgences). Les vassaux qui rendent hommage : le portage est un service dû pour un fief précis (pas de vassaux à Reims ou Rouen). Le rôle des moines met en exergue le clergé surtout masculin et surtout bénédictin. Pourquoi ? Exercice du droit de gîte (Simon de Cramaud à Reims), lieu de passage que constituent les terres du monastère (cf. P. Demouy), lieu où sont conservées les reliques des évêques fondateurs, où sont enterrés les premiers évêques. (À la mort de l’archevêque à Rouen les chanoines le rapportent aux moines : « vous nous l’avez baillé vivant ; nous vous le rendons mort »). Les chanoines quant à eux représentent l’Église locale à eux seuls (cf. Fasti Desportes pour les serments).

Le pouvoir de l’impétrant est soigneusement délimité par les serments exigés de sa personne, ce jour-là, par les moines et chanoines. Mais tous les présents sont autant de témoins du rite de possession de l’évêque. L’entrée est donc un rite performatif, où l’autorité de l’évêque est mise en place. Les chanoines peuvent être forcés à recevoir un évêque, tel Louis de Beaumont à Paris en 1472 – ils doivent alors patiemment supporter son entrée, puis son épiscopat. C’est un rite-mémoire, un mémorial à plusieurs strates. Il découle de l’adventus christianisé. De l’époque mérovingienne, il retient le rôle fondamental des moines. Des temps carolingiens, lorsque le chapitre gagne en indépendance, la place des chanoines et lorsque la féodalité s’est structurée, celle des vassaux. Mais de toutes les mentions de monuments de la Gaule antique, aucune ne se réfère à une entrée. On ne trouve pas une description complète du rituel avant les 13e et 14e siècles. Cette communication est donc aussi un appel pour le signalement de sources conservant la mémoire de ces entrées, notamment les actes devant notaires, gardant trace des serments.

Cette communication a suscité une discussion animée autour, notamment, d’H. Millet, F. Comte, V. Tabbagh, C. Barralis, D. Le Blévec, J. Madignier, P. Desportes, C. Vulliez, M. P. Subes et P. Montaubin.

 

II. Les participants français au concile de Constance, par Sophie Vallery-Radot

Le concile de Constance (1414-1418) occupe une place considérable dans l’histoire des assemblées de l’Église. Ses deux principaux objectifs : mettre un terme au Grand Schisme et mener la réforme de l’Église. Ce concile rassemblant des centaines de participants laïcs et ecclésiastiques permet le brassage, les échanges de tous ces participants. Pour faciliter son organisation et améliorer son efficacité, l’assemblée conciliaire est divisée en nations : italienne, allemande, anglaise, française et espagnole à partir de 1417. S. V.-R. s’intéresse à la nation française, un vocable comprenant les individus appartenant alors au royaume de France stricto sensu, et aux régions frontalières de Bourgogne, Lorraine, Provence, Savoie et Gascogne. L’histoire de la nation française, au sein même de l’assemblée conciliaire, est le reflet de la guerre civile qui sévit en France.

L’historiographie est considérable mais lacunaire et difficile d’accès. Il n’y a pas d’étude systématique sur les acteurs du concile hormis les principaux, Pierre d’Ailly et Jean Gerson. Il n’existe rien sur la nation française, ni sur les membres qui la composent. C’est en cela que réside l’intérêt de tenter de reconstituer la liste des participants au concile. Pour cela, nous disposons de listes contemporaines ou légèrement postérieures au concile, dispersées dans les différentes bibliothèques européennes. Dans la majorité de ces listes, le classement des participants au concile suit un ordre hiérarchique ce qui rend difficile l’identification des membres de cette nation, notamment dans le cas des procureurs, et en ce qui concerne les localisations.

S. V.-R. est finalement arrivée à identifier 285 individus quand une source (P. Glorieux, Le concile de Constance au jour le jour, Tournai, 1965) mentionne pour la seule nation française près de 400 participants dont 200 docteurs.

Cette recherche, tant sur la nation française à Constance que sur les individus qui la constituent, et sur leurs relations, attitudes et marges de manœuvre, intéresse au premier chef les membres des Fasti. C’est pourquoi, S.V.-R a préparé une liste des participants au concile pour l’équipe des Fasti en les classant par diocèse (liste envoyée sur demande).

En étudiant, à l’échelle de l’Église, l’implication d’individus que nous croisons dans les sources locales, S. V.-R. offre une problématique à la connaissance érudite. L’exercice de mise en relation de l’activité conciliaire avec les sources locales est forcément périlleux. Les membres des Fasti ont une belle occasion de prouver que la collaboration n’est pas un vain mot.

Signalez les sources et envoyez vos fiches biographiques à S. V.-R. par mail : s.vallery-radot@hotmail.fr

 

III. Les élections épiscopales devant la juridiction du concile de Bâle, par Émilie Rosenblieh

L’antagonisme entre les deux grandes traditions ecclésiologiques, conciliaire et pontificale, porté à son comble sous Eugène IV, touche, entre autres, aux désignations épiscopales. D’un coté, le concile se justifie par une tradition conciliaire ancienne, fort du 17e canon de Chalcédoine fondant sa juridiction, tandis que le pape défend la tradition de l’affirmation pontificale (causae maiores définies par Innocent III). En 1432, les Pères instaurent des tribunaux conciliaires, deux décrets de 1433 et 1436 tentent de réinstaurer la liberté de l’élection contre la volonté d’Eugène IV. L’attitude du roi de France Charles VII, protégeant le concile et négociant avec le pape, est pour le moins ambiguë.

Les sources. Aucun registre de procédure relatif aux causes épiscopales de France n’est conservé. E. R. a utilisé des sources conciliaires non judiciaires, tel le protocole de Pierre Brunet (nombreuses notations brèves et allusives sur les causes françaises), et les Gesta de Jean de Ségovie, qui couvrent le concile de Bâle jusqu’en 1442 (riches notices relatives à des procès). E. R. a également effectué des sondages dans les registres pontificaux et dans ceux du Parlement. Trouver des sources locales relatives à ce problème est plus ardu : celles de Paris n’offrent, par exemple, aucun intérêt pour Bâle.

Toutes les provisions pontificales concernant le royaume de France ne causent pas des conflits (cf Agen 1439). Mais dix-huit évêchés font recours devant le concile. Il est toujours difficile de reconstituer chacune des procédures et même de savoir si elles ont eu lieu. Cependant, sept sentences sont connues à propos d’Albi, Bayeux, Marseille, Saint-Pons, Sées, Sisteron, Tournai. En quoi la connaissance de telles causes nous disent l’attitude du roi de France vis-à-vis de la législation conciliaire ?

Eugène IV, défendant le système de la réserve générale, n’admet pas le principe des élections. Le concile de Bâle, en revanche, prétend protéger les élus. Dès août 1431, il reçoit un appel contre Jean de la Palu, nommé par le pape à l’évêché de Lausanne. L’assemblée conciliaire fonde sa position en créant deux décrets. Le premier, Sicut in construenda, s’inspire du Décret de Gratien et des Décrétales. Il s’inscrit dans la tradition de réforme contre la simonie. Le pape ne peut rien exiger en dehors du droit. Le second, du 22 mars 1436, est élaboré au cours d’une session sur la réforme in capite. Il décrète l’abolition de toute réserve générale ou spéciale. Le concile reconnaît cependant au pape le droit de déroger à ce décret sous certaines conditions. Le concile légifère sur l’élection et se réserve la connaissance des causes. Il suit deux procédures : dans le cas de la cause de l’évêché de Bayeux, les sentences sont rendues par la Rote conciliaire. Dans les autres cas, la décision revient à l’Assemblée elle-même. L’action conciliaire est généralement favorable aux élus, contrairement à la Rote romaine défendant le favori pontifical. Les élus appelants, reconnaissant l’autorité du concile de Bâle par leur simple appel, gagnent déjà un sacré avantage.

Les cas d’application de la juridiction contre l’intervention pontificale ne manquent pas. En mars 1439, sentence en faveur de R. Talon, élu de Sisteron, incorporé au concile dès 1433, et membre actif des ambassades. À Albi, encore, le concile donne droit à l’élu contre le favori pontifical. Jean de Ségovie associe cette sentence pro electo à un jugement en faveur de la réforme contre la désignation pontificale. Mais on compte également avec des sentences favorables aux provisions pontificales. Dans le cas de Sées : l’archevêque de Rouen, qui dit ignorer le décret conciliaire De electionibus, confirme Jean de Peyrusse pourvu par Eugène IV. D’après Jean de Ségovie le concile aurait donné raison, en 1438, à l’élu pontifical. Pour quelle raison le concile agit-il ainsi ? Il semble que là l’élément déterminant, soit l’intervention du roi. Ce qui semble certain, c’est que de nombreuses condamnations par contumace sanctionnent le simple fait d’ignorer le concile. Le seul fait d’être incorporé au concile pour suivre son procès est un avantage... même pour défendre un privilège pontifical. À Lausanne, Trêves, Utrecht, les sentences sont favorables aux candidats pontificaux.

Comment le concile justifie le mépris de ses propres décrets ? La question de l’application du décret De electionibus est au centre des négociations entre le concile et le pape : le pape devrait respecter le décret tandis que le concile pourrait s’en écarter pour des raisons particulières. Le concile tente d’imposer à l’Église sa souveraineté. Jean de Ségovie s’étonne du verdict favorable dans certaines affaires après la promulgation du décret De electionibus. Il emploie le terme de vexationes pour Sées et Trêves. Quel est son rapport à la juridiction conciliaire ? Il est un théologien, défend la juridiction conciliaire, qu’il assimile à la mission de paix assignée au concile par le pape.

Les décrets De electionibus sont reproduits dans le texte de la Pragmatique Sanction de 1438, in extenso pour le premier, sous une forme amendée pour le second : Sicut in construenda invitait les laïcs à ne pas faire ingérence dans les désignations, ni par des menaces, ni par les prières. Les prières sont désormais acceptées. On note, de la part du roi de France, de grandes réticences à l’égard de la juridiction conciliaire. Par l’ordonnance de Saint-Denis, en 1441, le roi rappelle que les décrets conciliaires ne peuvent être appliqués dans le royaume antérieurement à la promulgation de la Pragmatique Sanction. Et le projet de reconnaître les sentences du concile rendues avant 1438 n’aboutit sur aucune ordonnance. Ainsi, la Pragmatique Sanction est davantage conçue pour donner du poids aux Parlementaires sur les causes majeures, plutôt que pour reconnaître la juridiction conciliaire. En 1440, interdiction est faite d’invoquer toute sentence issue du concile. Le roi de France préfère traiter soit avec le Parlement soit avec le Pape. Il n’en a pas toujours été ainsi. Jean de Ségovie atteste l’existence des rapports entre le roi de France et le concile. Ainsi, le 18 mars 1435, deux lettres de Charles VII sont lues au concile, une en faveur d’un élu pontifical, l’autre en faveur d’un décret conciliaire où le roi de France tonne contre l’arbitraire pontifical.

Beaucoup de sentences du concile (Bayeux, Tournai, Saint-Pons) sont largement influencées par le roi de France. Mais il y a également des sentences contre l’avis du roi de France qui risquent de ne pas être exécutées. En effet, les sentences conciliaires n’ont d’impact que si elles sont soutenues par des forces sociales, royales notamment. À Albi, le sénéchal de Carcassonne met ses troupes au bénéfice du candidat du roi contre l’évêque élu soutenu par la cité d’Albi et le comte de Pardiac. Dans ces affaires, la personnalité du requérant et la puissance de son réseau de soutien, seraient deux facteurs décisifs. Quant au roi de France, il est très prudent vis-à-vis de la législation conciliaire, et tente de tirer parti du concile par l’exercice d’influences.

 

Une discussion animée a suivi avec J. N. Rondeau, P. Montaubin, V. Julerot et J. M. Matz sur des questions de droit et pour le signalement de sources locales.

 

IV. Informations et travail sur le cumul des bases de données : les notices des cardinaux

Quel que soit le support (CD ou mise en ligne) qui abritera la base de données résultant du cumul des informations publiées dans les 9 premiers volumes de la collection, sa réalisation sera la priorité pour l’année 2005, car les publications devraient connaître une certaine pause jusqu’en 2006. Il est encore trop tôt pour dire qui d’Auch, Autun, Avignon, Châlons-en-Champagne, Chartres, Clermont, Mâcon, Meaux, Poitiers, Riez, Sens, Strasbourg etc. sera prêt le premier : le concours est ouvert!

Le travail d’analyse et de programmation a déjà commencé avec l’aide de Stéphane Raux. On s’oriente vers une base de données relationnelle qui fournira les informations données dans chaque volume, après qu’elles aient été corrigées et mises à jour par chacun des auteurs. Pour les individus présents dans plusieurs diocèses, le lecteur pourra consulter non pas une notice synthétique mais chacune des notices éditées dans les volumes. Lorsque ces notices présenteront des problèmes de cohésion, voire des données contradictoires, il sera possible de donner des explications dans un fichier spécifique dénommé « arbitrage ». Ce cas de figure n’est pas purement hypothétique : les cardinaux, premiers concernés par le cumul des bénéfices, ont fourni l’occasion de faire des travaux pratiques.

Au commencement du programme, nous avions considéré que les cardinaux étaient des personnages bien connus, à propos desquels nous n’aurions que des informations complémentaires à donner. En fait, ce sont des personnages qu’on croit connaître et sur lesquels circulent des informations erronées. Comme leurs carrières dépassent très largement le cadre de nos enquêtes diocésaines, nous aurons recours autant qu’il sera possible à l’aide de nos collègues qui mènent, ou ont mené, sur eux des recherches spécifiques. Ainsi, pour les cardinaux de l’époque du Grand Schisme, Anne-Lise Rey-Courtel a accepté d’élaborer à notre intention des notices que nous pourrons réutiliser.

Voici quelques réflexions et consignes résultant de ce test sur les cardinaux.

  • Dans le volume sur Angers, 8,5% des individus renvoient à des individus déjà connus dans les autres volumes.
  • Dans le volume sur Mende, le chiffre est un peu inférieur puisqu’il est à 7 %.
    • Jacques Pycke, Sons, couleurs, odeurs, dans la cathédrale de Tournay au XVe siècle, coll. « Tournai Art et Histoire », 2004, 286 p. Il s’agit de l’édition et du commentaire de l’Ordinaire de la cathédrale.
    • Le Midi et le Grand Schisme d’Occident, Toulouse, 2004 (Cahiers de Fanjeaux n° 39).
    • Distribution des bons de souscription pour la thèse de Matthieu Desachy.
    • Chacun des auteurs a l’obligation de connaître et tenir compte des notices qui ont été publiées avant la sienne. S’il n’a pas rencontré lui-même les données fournies par un prédécesseur, il pourra lui faire crédit et les reprendre à son compte.
    • Contrairement à l’utilisateur de la base de données cumulées, le lecteur d’un livre ne dispose pas forcément de tous les livres de la collection. C’est pourquoi il n’est pas inutile de répéter les informations d’une notice à une autre.
    • Il est posé comme un principe qu’on donne des informations de plus en plus sûres. Si on donne une information qui est en contradiction avec celle d’une notice antérieure, ce doit être de propos délibéré, pour corriger ce que l’on considère être une erreur ou une approximation (cas des dates).
    • En vertu du principe énoncé au point précédent, une information qu’on aura omis de répéter sera considérée comme sujette à caution. Mais on ne manquera pas d’objecter qu’il ne sera pas toujours possible de reprendre toutes les informations, faute d’espace suffisant dans les champs. Dans le champ « cumul », une solution sera alors d’ajouter aux données incomplètes la mention « etc. ». Ou, de façon générale, on pourra mentionner dans le champ « biblio » : « Voir la (ou les) notice(s) Fasti antérieure(s) ». Saisir cette mention de façon à ce qu’elle soit éditée juste après les numéros correspondants du champ « Fasti ».
    • Lorsque la correction qu’on estime devoir apporter porte sur des informations pour lesquelles l’auteur précédent est a priori considéré comme plus fiable (car elles portent sur « son » diocèse), il est hautement conseillé de s’en entretenir avec lui.
    • L’auteur qui estimera avoir commis une erreur la corrigera. S’il le juge nécessaire, il pourra s’en expliquer dans le fichier « arbitrage ». Il rendra service aux autres auteurs en les avertissant de son erreur.
    • Ne pas hésiter à se concerter entre auteurs : reconnaître une erreur est un acte qui mérite la plus grande estime.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 23 janvier 2009

 

Informations diverses

N.B. : La prochaine réunion de l'équipe des Fasti aura lieu le vendredi 26 juin 2009.

Nous accueillons parmi nous deux nouveaux participants : Mickaël George, qui fait un master 2 sur les institutions du chapitre de Verdun (fin du XIIe s.-XVIe s.), sous la direction de V. Tabbagh, et Mathieu Glaz, qui travaille sur le chapitre de Saint-Brieuc, dans le cadre d'un master 2 sur l'entourage des évêques de Saint-Brieuc, sous la direction d’Yves Coativy.

La refonte de la base de données FEG entamée par Stéphane Raux n'a pu être achevée avant la fin de son CDD. Il ne peut plus maintenant y travailler que sporadiquement, si bien que la migration des données vers le nouveau support technique est reportée pour l'instant.

La base FEG compte désormais plus de 12 000 notices. Notre entreprise sera présentée au congrès du CTHS qui se tiendra à Bordeaux du 20 au 25 avril 2009, sur le thème "Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire".

Le projet européen déposé par le groupe des Fasti dans le cadre des financements E-Content Plus a été classé 4e, mais seulement 3 projets ont été retenus. Nous allons donc nous réorienter pour l'instant vers la création d'un GDRE (groupement de recherche européen, financé par le CNRS), afin de consolider nos liens avec nos partenaires étrangers, dans l'objectif de monter à terme un nouveau projet européen.

La bibliothèque des Fasti conservée en salle G 687 de la Sorbonne s'est accrue de plusieurs volumes. En particulier, la collection des Analecta vaticano-belgica est désormais presque complète. Si vous souhaitez consulter ces volumes, prenez contact avec Willy Morice, qui vous indiquera quand la salle est accessible (01 40 46 31 73 ; Willy.Morice@univ-paris1.fr), mail.

Le 28 mars 2009 aura lieu à Meaux une table ronde organisée par C. Barralis et le groupe PICRI "Meaux, une cathédrale au cœur de la ville", sur l'histoire du chapitre cathédral de l'an mil à la Révolution.

Du 3 au 5 juillet se tiendra à Beauvais un colloque organisé par le groupe collégiales sur "La collégiale dans la ville (province de Reims)".

Le colloque de Fanjeaux 2009 aura Jean XXII pour objet d'étude.

Amandine Leroux se propose de mettre à disposition de qui en a besoin les notices des collecteurs ordinaires qu’elle a étudiés. La contacter à l'adresse suivante : amandine.le.roux@free.fr, mail.

M. et Mme Hayez nous informent que l'analyse des lettres communes de Grégoire XI est terminée, mais qu'elles ne seront pas publiées et qu'elles sont difficilement consultables pour l'instant. A.-M. Hayez s'intéresse en ce moment aux fonctionnaires pontificaux de la période d'Avignon jusqu'en 1378. Les comptes qu'elle dépouille donnent rarement la liste de leurs bénéfices mais, si on a un chanoine dont on sait qu'il a été fonctionnaire pontifical, il ne faut pas hésiter à la contacter pour qu'elle nous donne les informations dont elle dispose concernant ce personnage : hayez@wanadoo.fr, mail.

Informations sur quelques diocèses :

  • V. Tabbagh a presque fini de rentrer les chanoines de Sens dans la base.
  • J. Mathieu commence le travail sur Carcassonne.
  • J. Madignier aura fini de rentrer les chanoines d'Autun au mois d'avril.
  • S. Guilbert a presque terminé de rentrer les fiches des chanoines de Châlons-en-Champagne.

Ouvrages et articles ayant circulé pendant la réunion:

  • Le Ciel sur cette terre. Dévotions, Église et religion au Moyen Âge. Mélanges en l'honneur de Michelle Fournié, dir. Sophie Cassagnes-Brouquet et Agnès Dubreil-Arcin, Toulouse, CNRS-Université Toulouse le Mirail [coll. Méridiennes], 2008, 389 p.
  • Un article de B. Brouns sur Bernard de Fargues (archevêque de Narbonne, 1311-1341) dans le Bulletin de la Commission archéologique et littéraire de Narbonne, t. 50 (2000 à 2003).
  • Le guide de visite du château de Capestang, demeure des archevêques de Narbonne.

 

Présentation du Corpus philippicum (Xavier Hélary)

Il s'agit d'un corpus initié en 1938 par Robert Fawtier et visant à rassembler l'analyse de tous les actes de l'administration royale produits sous Philippe le Bel (actes du roi lui-même + actes de ses agents + actes reçus par eux). Placé sous la direction d’Élisabeth Lalou, il est aujourd'hui déposé à l'IRHT à Orléans (section de diplomatique) et forme une masse documentaire considérable, largement manuscrite, composée de plusieurs ensembles :

un catalogue des actes émis par Philippe le Bel ou en son nom : environ 6 000 fiches.

un catalogue des actes émis et reçus par les officiers du roi (y compris les gardes des sceaux dans les circonscriptions locales) : plusieurs milliers de fiches.

Pour ces deux premiers catalogues, le corpus tend à l'exhaustivité.

-la Gallia Philippica : ensemble de notices biographiques concernant les personnages importants du règne, conservées sur fiches.

-les Enquêtes ont pratiquement toutes été transcrites, ce qui représente un corpus d'environ 4 000 pages dactylographiées.

-les Comptes : ont été publiés.

Travaux actuels sur le corpus :

-le travail porte essentiellement sur l'informatisation du corpus, qui a bénéficié d'un financement par l'ANR.

-l'an dernier a été publié par E. Lalou l'Itinéraire de Philippe le Bel, qui contient l'analyse des actes du roi. Ces actes devraient prochainement être mis en ligne.

-les 4 000 pages des Enquêtes ont été numérisées et le travail d'indexation en XML a commencé. L'équipe travaille parallèlement à l'édition des testaments royaux et souhaiterait également mettre en ligne les notices de la Gallia Philippica.

Pour consulter ce corpus, il faut aller à Orléans, et prendre auparavant contact avec Xavier Hélary ou Élisabeth Lalou, afin qu'ils soient présents pour expliquer comment consulter le fichier, qui n'est pas d'un maniement très facile, du fait d'un classement un peu complexe (elisabeth.lalou@univ-rouen.fr,mail; xhelary@hotmail.com, mail).

Il a enfin été rappelé qu'E. Lalou s'était servi de ce corpus pour rédiger son article sur les chanoines à la cour de Philippe de Bel publié dans l'ouvrage I canonici al servizio dello stato in Europa, secoli XIII-XVI, dir. H. Millet, Modène, F. C. Panini, 1992.

 

Le trésor de la cathédrale de Sens (Lydwine Saulnier-Pernuit)

Charlemagne figurait parmi les premiers donateurs de ce Trésor, qui était extrèmement important au Moyen Âge. Il nous est connu aujourd'hui par quelques inventaires, celui de 1192 exposé au Trésor lui-même et les autres conservés aux archives départementales de l'Yonne, ceux de 1446, 1464 et un autre daté de la fin du XVe siècle. Les objets qui y sont répertoriés sont répartis en plusieurs catégories : les vêtements liturgiques et tissus ; les reliques et leurs contenants ; les objets d'orfèvrerie : calices, reliures d'orfèvrerie, patènes… ; les bâtons de pré-chantre, etc. Ces inventaires étaient constitués avec grand soin : le travail d'inventaire durait plusieurs jours, était rédigé en double exemplaire, en présence des responsables du chapitre. Plusieurs documents offrent des renseignements sur la vie de ce Trésor au Moyen Âge. Nous savons ainsi qu'il arrivait que les reliques soient envoyées en tournée pour des quêtes, comme en 1446. Plusieurs archevêques ont fait des dons au Trésor, notamment des pièces d'orfèvrerie, qui ont parfois été revendues par la suite (par exemple pour contribuer au paiement de la rançon de François Ier). Même si beaucoup d'objets ont disparu, nous avons des indications permettant de connaître leur forme, leur nature, voire même leur origine : il subsiste de nombreux authentiques de reliques et les inventaires décrivent précisément les objets. Ainsi, ces derniers mentionnent souvent les motifs décoratifs des tissus. De même, pour les pièces d'orfèvrerie, ils signalent leur composition, parfois leur forme et des précisions sur leurs décorations. Tous ces objets n'étaient pas conservés dans un lieu unique : 12 châsses furent placées dans le chœur dans la seconde moitié du XIIIe siècle et certaines pièces (calices, etc.) étaient conservées dans des chapelles. Mais l'essentiel du Trésor est gardé dans un bâtiment spécifique, « le Trésor », qui se présentait comme une excroissance architecturale de la cathédrale. Ce bâtiment existe toujours, bien que sa structure ait été un peu modifiée : la construction actuelle date du XVIIIe s. Le Trésor ancien se trouvait à peu près au même emplacement et s'étendait déjà sur deux niveaux. Dans le « Trésor d'en Bas » étaient placés les objets utilisés au quotidien et dans le « Trésor d'en Haut » étaient conservés les éléments les plus précieux et les plus rares, utilisés seulement lors des grandes fêtes. Un grand soin était évidemment apporté à la protection de ces objets : les documents mentionnent deux portes soigneusement fermées et la présence d'une personne qui dormait sur place (c'était au départ un chanoine, remplacé ensuite par un clerc). Il ne reste aujourd'hui qu'une partie du Trésor médiéval, notamment la Grande Châsse, couverte de plaques d'ivoires et déjà mentionnée dans les inventaires du XVe s., ainsi que les fragments de la vraie croix donnés par Charlemagne en 809.

 

Le diocèse d’Autun: notice institutionnelle (Jacques Madignier)

1. Le diocèse

L’organisation épiscopale du diocèse d’Autun date du IIIe s. Ses limites correspondaient à peu près au territoire de la cité des Éduens ; il dut céder par la suite quelques contrées périphériques pour la création des diocèses de Chalon-sur-Saône, Nevers et Mâcon. L’évêque d’Autun conservait cependant le titre d’episcopus Aeduensium. La division complète en archidiaconés date du dernier tiers du XIIe s. (Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, nom des anciens pagi). Chaque archidiaconé est divisé en ministeria, très inégalement répartis. Le diocèse accueillait un puissant réseau d’abbayes (3 féminines, 10 masculines) bénédictines (ex. Vézelay), cisterciennes (ex. Fontenay) ; quelques rares regroupaient des chanoines réguliers (ex. Gigny). En outre, entre 1200 et 1500, 17 collégiales étaient en activité, dont l’apparition s’échelonne de l’an Mil au XVe s.

2. Le siège épiscopal

La première ecclesia eduensis fut bâtie au Ve s. sur la terrasse NE de la ville haute et, dès la période paléochrétienne, Autun accueillait sans doute un puissant groupe épiscopal. La cathédrale Saint-Nazaire fut ruinée par les incursions sarrasines et normandes. Dans la seconde moitié du XIIIe s., un vaste projet de reconstruction en « art nouveau » fut élaboré, mais la cathédrale resta inachevée en raison des difficultés du siècle suivant. On continua cependant d’aller y chercher en procession, tous les dimanches, l’eau bénite. Pendant des siècles, Saint-Nazaire resta pour tous l’ecclesia mater d’Autun ; elle fut rasée au XIXe s. L’actuelle cathédrale Saint-Lazare n’en était pas une au départ : les ducs de Bourgogne avaient décidé de construire ce sanctuaire à partir de 1122 pour en faire une église de pèlerinage, abritant les reliques du saint (y sont installées en 1146). En 1195, le légat Mélior, constatant l’état de détérioration de Saint-Nazaire, prit l’initiative de transformer le sanctuaire en « seconde cathédrale ». De la Toussaint à Pâques, les chanoines devaient dire les heures à Saint-Nazaire, et de la veille de Pâques à la veille de la Toussaint, à Saint-Lazare. La lointaine origine de la dignité des prélats d’Autun (premiers pasteurs de la nation éduenne) les plaçait au second rang de la hiérarchie de la province lyonnaise, et leur donnait le devoir d’administrer l’archevêché en cas de vacance du siège. Depuis le VIe s., ils avaient le privilège de porter le pallium. Dans leur diocèse, ils étaient collateurs de plusieurs dignités du chapitre cathédral, ainsi que de canonicats de plusieurs collégiales. Durant tout le Moyen Âge, les évêques s’impliquèrent dans la vie de leur cité. Comtes de Saulieu, ils détenaient plusieurs baronnies. Au début du XIVe s., leurs revenus étaient taxés à la hauteur de 2000 livres dijonnaises.

3. L’officialité

Les premières mentions d’un official datent du début du XIIIe s. À la suite de conflits d’intérêts entre l’évêque et les chanoines, un traité fut passé en 1319, délimitant nettement les compétences de l’official sur la communauté canoniale. À partir de la seconde moitié du XIIIe s., apparurent les officialités des archidiaconés. Les officiaux furent choisis avec soin par les évêques, recrutés pour leurs compétences juridiques et leur expérience, le plus souvent au sein du chapitre, puis au XIVe s., au sein des universités, étant donné le savoir requis en droits canonique et civil.

4. Le chapitre

On trouve mention du collège de clercs (ecclesia eduensis) entourant l’évêque dès le VIIe s. Après l’adoption de la règle d’Aix de 816, l’évêque Jonas dota en 858 (sur ses fonds personnels) l’Église d’Autun d’un patrimoine foncier susceptible d’entretenir une quarantaine de frères, ce qui fixa pour la suite le nombre de chanoines. Ses successeurs obtinrent pour elle l’immunité pour ses biens puis en matière religieuse, et exercèrent sa protection. Dès le IXe s., les chanoines avaient reçu confirmation du pape de son droit d’élire l’évêque. Au long des siècles suivants, les différends avec l’évêque expliquent plusieurs accords entre les prélats et la communauté qui est désignée comme capitulum dès le second tiers du XIIe s. En dehors du cloître, le chapitre exerçait son autorité sur un certain nombre d’institutions religieuses du diocèse. Les réunions régulières se tenaient dans la salle capitulaire, quotidiennes ou hebdomadaires (samedi, parfois lundi ou vendredi), annuelles (au nombre de deux au XIIIe s. ) Le temporel, fruit des donations épiscopales dès le IXe s. ou de legs laïques, s’ancra d’abord dans la ville haute d’Autun, mais aussi dans des exploitations rurales, dont des vignobles. À partir du XIIe s., l’augmentation du patrimoine dépendit de la seule activité des chanoines : acquisitions, rituels d’inhumation en échange de fondations… Une enquête très détaillée de 1290, organisée par le doyen Clérambaud de Châteauneuf, décrit avec détails le fonctionnement économique du chapitre.

5. Les dignitaires

Le chapitre comptait 10 dignitaires ; leur hiérarchie a évolué entre le IXe et le XIIIe s. pour s’établir ainsi : doyen, chantre, prévôts de Sussey et de Bligny, archidiacres d’Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, abbés de Saint-Étienne et de Saint-Pierre l’Étrier. Les offices rattachés au chapitre étaient tenus par des chanoines puis, à partir du XIVe s., plusieurs furent remplis par de simples clercs : le sénéchal (toujours membre du chapitre ), les terriers qui gèrent le patrimoine, le sous chantre (charge dédoublée au XIVe s.). Ni théologal ni pénitencier, malgré les prescriptions de Latran IV, avant le XVIes.

6. Les chanoines

Les chanoines étaient 38, élus par la communauté réunie en chapitre, pour la plupart issus de lignages aristocratiques féodaux de la cité ou des campagnes de l’Auxois, de la côte ou du plateau bourguignon. La collation pontificale au XIVe s. élargit le bassin de recrutement. Puis, Au XVe s., quand les chanoines eurent retrouvé leur droit de collation, le chapitre fut peuplé de nombreux bourgeois ou nobles issus du service du duc de Bourgogne. La division en prébendes individuelles date sans doute du dernier tiers du XIIe s. lorsque les clercs abandonnèrent la vie commune. Plusieurs systèmes se succédèrent et, finalement, en 1362, le chapitre adopta une organisation semblable à celles d’autres chapitres (5 classes de prébendes selon leurs revenus, les plus lucratives étant attribuées selon l’âge, l’ancienneté et la hiérarchie dans les ordres sacrés). Les prébendes semblent d’un revenu modeste ( au début du XIVe s, elles sont taxées à hauteur de 20 livres dijonnaises). Le doyen et le chantre avaient double prébende. En dehors de ces gros fruits, les petits fruits (nombreuses distributions en grains ou en argent) étaient si importants qu’ils étaient taxés à une valeur double de celle des prébendes. Comme ailleurs, les chanoines cumulaient parfois des bénéfices, et la résidence était assouplie par des dispenses pontificales. Leurs vêtements restèrent d’une grande banalité, suivant la règle de Chrodegang, et ce jusqu’au XIVe s., période au cours de laquelle de nouveaux vêtements apparurent : le surplis recouvrit la tunique, l’aumusse de drap ou de velours garni de soie ou de fourrure vint remplacer le chaperon. Ces nouveautés furent portées à Autun par les clercs qui faisaient carrière à la cour de Bourgogne.

7. Les autres desservants et serviteurs

Certains clercs du bas étaient prébendiers, d’autres non, mais pouvaient détenir des bénéfices ne dépendant pas du chapitre. Dans les stalles hautes aux côtés des chanoines : le vicaire de chœur (en réalité vicaire du doyen, en l’absence duquel il conduisait l’office) et le prieur de Saint-Racho ; dans les stalles moyennes : les curés des églises paroissiales du cloître, les chapelains (une trentaine à la fin du XIVe s.), les chapelains commensaux (attachés au service des chanoines), les clercs de chœur appelés dès le XVe s. les choraux (si la place manquait dans les stalles moyennes, ils siégeaient sur des tabourets appelés stalles basses), les enfants de chœur. À tous ces hommes s’ajoutaient tous ceux qui géraient le temporel de la communauté, clercs ou laïcs, hommes ou femmes.

Questions et remarques :

  • Parmi les serviteurs, qui sont les « pédissettes » ? Ce sont des domestiques si proches des chanoines qu’un dignitaire a demandé à être enterré avec sa pédissette…
  • Pas de sacriste ; aucune trace de qui s’occupe du matériel liturgique. Il existait un coffre de l’évêque où étaient rangés les livres . Il est question du trésor qui doit essentiellement regrouper des livres, mais aucun inventaire n’a été retrouvé. Hélène Millet pense que c’est le chantre qui s’occupait des livres, Jacques Madignier que c’était un simple clerc.
  • École cathédrale ? Il est question d’écolâtres au XIe s. puis aucune trace d’un enseignement avant un chapelain au XIVe s.
  • Commensalité ? Est considérée comme un privilège à Autun ; la raison n’en est pas le faible nombre de maisons qui pousserait les chanoines à loger d’autres clercs, puisqu’au XVe s. il y a trop de maisons.
  • Il ne reste aucune délibération capitulaire, seulement quelques résumés du XVe s., et des archives non classées.
  • Saint-Nazaire et Saint-Lazare : les offices doivent être célébrés dans les deux églises en même temps.
  • Il n’existe au Moyen Âge qu’une seule cathédrale : Saint-Nazaire, définitivement fermée par Jean Rolin au XVe s. Il y a des voyages de reliques entre les deux (tête et bras de saint Lazare vont à Saint-Nazaire, sont vénérés, puis reviennent). Lors des Rameaux, les reliques de saint Lazare ne bougent pas, uniquement celles de saint Nazaire.
  • Saint-Lazare a, par la suite, été appelée "cathédrale", mais Jacques Madignier ne sait pas à partir de quand. Saint-Lazare n’est pas orientée, certainement en raison de la déclivité du terrain et du manque de place.

Le cloître canonial d’Autun

1. Aspect général et limites

C’est au plus tard au début du IVe s. que le siège de l’autorité épiscopale s’établit à l’intérieur du rempart gallo-romain. Le quartier ecclésiastique se concentra dans la partie NE de l’éperon, où furent construit la maison épiscopale, l’église mère, un baptistère, une église dédiée à Notre-Dame, une autre à la Sainte-Croix. Au VIe s. la cathédrale était dédiée à saint Nazaire et à saint Celse. Ce premier quartier disparut brutalement en 731, lors du sac de la ville par les Sarrasins. En un peu moins d’un siècle apparut un nouveau quartier qui allait déterminer l’organisation future de la ville haute : cathédrale Saint-Nazaire et bâtiments claustraux. Ce monasterium avait des dimensions réduites (pas plus de 50 m dans l’une ou l’autre dimension). Dans la première moitié du XIIe s., la rapide construction de Saint-Lazare (1124 à 1146) bouleversa l’aspect du quartier. Elle fut utilisée comme cathédrale à partir 1195.

2. Les bâtiments collectifs

Les bâtiments claustraux, au sud de l’ecclesia mater, étaient organisés autour de deux cours, dont l’une était le cloître proprement dit qui jouxtait Saint-Nazaire. Au XIIIe s., tout était encore en place, même si la vie collective avait été abandonnée. Mais les petites assemblées capitulaires se déroulaient désormais dans la partie droite du porche de Saint-Lazare, appelée pour cela capitellum.

3. Les maisons canoniales

Leur existence a suivi l’abandon de la vie collective à la fin du XIIe s. Les modes d’occupation étaient souples et empiriques, passant entre diverses mains cléricales ou laïques. Des artisans occupaient même certaines maisons. Au début du XIVe s., le chapitre contrôlait un ensemble immobilier de 20 à 30 maisons (le terme de domus canonicalis apparaît pour la première fois dans un extrait de compte de 1435/39), qu’il attribuait au chanoine moyennant un cens, dans les 20 jours suivant sa réception. À partir de 1483, pour éviter le délabrement du parc immobilier, les chanoines doivent acheter une maison dans le cloître et y résider. À leur mort, elle est revendue au profit du chapitre. Aucune maison n’est réservée aux dignitaires mais, à partir du XIIIe s., à des fondations pieuses.

4. Les cimetières du cloître

À partir du XIIIe s., le quartier de la cathédrale fut transformé en zone cimitériale, essentiellement au profit de Saint-Lazare, qui emporta la mise sur le monasterium. Ainsi, les chanoines longtemps restés fidèles aux sanctuaires du monasterium, envahirent le porche de Saint-Lazare à partir de la fin du XIIIe s. L’église elle-même devint à partir du XIIIe s. la nécropole épiscopale (de 1245 à 1500, 10 évêques sur 12 y furent inhumés). Les laïcs vivant dans le cloître pouvaient être enterrés sur la place du Terreau.

Questions et remarques:

  • Dernière mention du dortoir : XIIe s.
  • Le fait que des maisons du cloître soient allouées à des laïcs est anormal mais courant ; en revanche, que des artisans et notamment des bouchers y soient installés est original ; c’est normalement interdit.
  • Jacques Madignier précise qu’il y avait même un marché sur la place du Terreau, une foire, à l’intérieur du cloître donc. Une particularité autunoise peut expliquer cela, c’est que depuis la construction de St-Lazare, une rue publique traverse le cloître, alors que les terrains sont privés et appartiennent au chapitre. On a ainsi un cloître fermé traversé par une voie publique, et donc une situation complexe. À la fin du XVe s. les foires ont quitté le cloître et sont descendues dans la ville basse.
 

Les transferts épiscopaux (Vincent Tabbagh et Véronique Julerot)

Plusieurs tables rondes travaux ont eu lieu récemment sur ce sujet.

  • Vincent Tabbagh explique que les transferts épiscopaux sont rares au XIIIe s., que leur nombre augment au XIVe s. en raison de l’importance croissante de l’autorité pontificale, mais qu’au XVe s. (v. 1420-v. 1470), les prélats sont plus stables qu’au siècle précédent, en raion du retour à l'élection et du renouveau de l'image de l'évêque-époux de son Église. À la fin du XVe s. cependant, les épiscopats sont de plus courte durée et l’on en revient à davantage de transferts.
  • Véronique Julerot, dans son étude sur les désignations épiscopales sous Charles VIII, a trouvé 19 cas de transfert (15 par provision apostolique, 4 par postulation au cours d’une élection capitulaire), soit 19,5% de toutes les provisions ou élections recensées (97), concernant 21,1% des 90 candidats. À l’issue des conflits entre élus et pourvus, 8 candidats transférés (6 par provision apostolique, 2 par postulation) restent détenteurs de leur siège. Cela représente 22,8% des candidats vainqueurs. Il est clair que le transfert ne constitue pas la solution miracle pour avoir un siège, mais il occupe une bonne place aux côtés des autres modes de désignation. Remarquons qu’ils sont trois fois plus nombreux à avoir été transférés directement par volonté pontificale que par volonté canoniale. Le nombre de cas n’est cependant pas assez élevé pour permettre une conclusion définitive.
 

Atelier sur la base FEG

Problème d'utilisation de renseignements donnés par des notices non encore publiées :

Lorsque l'on utilise une notice biographique faite par un collègue et qui est disponible en interne dans la base de données, mais qui n'a pas encore été publiée dans un volume papier, il faut indiquer dans le champ "Bibliographie" la référence suivante : « Auteur du volume, Fasti du diocèse X, en cours » (sans indiquer de numéro de personnage). On peut éventuellement rajouter la référence bibliographique d'où provient l'information concernant son propre diocèse à propos de ce personnage, mais seulement si l'on s'est arrangé avec l'auteur de la fiche originelle pour avoir l'information précise, et s'il a donné son accord. Ne rien mettre dans le champ "Fasti".

Le champ "Cumul" :

  • Il ne faut pas y mettre deux qualités ensemble. Si l'on a 2 qualités, il faut faire 2 fiches cumuls différentes.
  • il faut indiquer les cumuls dans les collégiales de son propre diocèse. Il n'est pas obligatoire d'indiquer les canonicats dans des collégiales d'autres diocèses.
  • Le champ "Lieu" de la page Cumuls est à remplir ainsi : « Ville, dédicace de l'église » (par ex. : « Provins, St-Jacques ». Il n'est pas utile d'indiquer le nom de la ville s'il s'agit de la cité épiscopale.
  • A priori, on n'indique pas les chapellenies dans le champ Cumuls.

Comment indiquer la division des portions/terres ? (lorsque les chanoines n'ont pas un prébende mais une terre attribuée).

Il faut indiquer entre parenthèses « division des terres » après l'indication de la source dans le champ "Source". Lorsque cela correspond à une fin de canonicat, l'indiquer aussi dans le champ "Entrée/Sortie".

Permutation :

à indiquer dans le champ "Entrée/Sortie", pas dans le champ "Collation" (dans ce dernier champ, indiquer seulement l'autorité qui a autorisé la permutation : Ordinaire, pape).

Rappel sur les abréviations :

on peut créer des abréviations propres à un diocèse, mais elles doivent être validées, avant utilisation, par le responsable de la base de données (pour éviter les doublons).

 

Glanes de chanoines électeurs (Véronique Julerot)

Véronique Julerot a fait circulé une liste de tous les chanoines et évêques mentionnés dans les articles qu'elle a publiés, avec les références de ces articles. Cette liste et ces références se trouvent en pièce jointe.

Ce compte rendu a été établi par Christine Barralis et Véronique Julerot.

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Contact

Gergely Kiss, Université de Pècs

 

 
Programme voisin : les légats pontificaux en Hongrie au XIVe siècle, avec une base de données prosopographique, Delegat.
 
Les Fasti de la Hongrie médiévale : bilan des travaux (2018)*
 
  Période traitée Date du dernier traitement
Diocèses
1.     Esztergom 1001-2003 2016
2.     Kalocsa-Bács 1009-1526 1991 ; 2015
3.     Pécs 1009-1543 2009 ; 2015
4.     Veszprém 997/1009-1387 1979 ; 2015
5.     Győr 1009-1526 1968, 2000, 2011 ; 2015
6.     Eger 1010-1596 1987 ; 2015
7.     Erdély/ Gyulafehérvár 1003-1526? 1922 ; 2015
8.     Csanád 1030-1526 1930/1947, 1941 ; 2014 ; 2015
9.     Bihar/ Várad XIe s. -1552 1885-1888 ; 2015
10.   Vác années 1070 -1541 ? 1983, 2015
11.   Nyitra 1111-1541 ? 1933 ; 2008, 2015
12.   Zágráb années 1080 1994 ; 2010, 2012, 2014, 2015
13.   Bosznia 1234-1526 ? 1994 ; 2015
14.   Szerém 1231-1526 ? 1987 ; 2011, 2013 ; 2015
Chapitres cathédraux
1.     Esztergom 1001-1901 1901, 2007, 2016
2.     Kalocsa-Bács 1009-1526 1992
3.     Pécs 1009-1543 2009
4.     Veszprém 997/1009-1387 1979, 1989
5.     Győr 1009-1526 1968, 1994, 2011
6.     Eger 1010-1596 1987
7.     Erdély/ Gyulafehérvár 1003-1387 1979, 2010
8.     Eger 1030-1526 1987
9.     Csanád 1239-1353 1941 ; 2010, 2014
10.   Bihar/ Várad années 1070-1541 ? 1983, 2008
11.   Vác vers 1111-1541 ? 1933, 2007, 2011
12.   Nyitra années 1080 1994 ; 2008
13.   Zágráb 1234-1526 ? 1994
14.   Bosznia 1231-1526 ? 1987
15.   Szerém 1226/1227/1279-XVe s. ? 1936 ; 2011, 2013
16.   Kő XIVe s. 2011
Chapitres collégiaux
1.     Esztergom-Zöldmező -1541 1971/1973, 2015
2.     Esztergom-Hegyfok -1541 1971/1973, 2015
3.     Esztergom-vár -1541 1971/1973, 2015
4.     Dömös XIIe s.-1541 1971/1973 ; 2012
5.     Pozsony XVe s. 1984/1987, 1994, 2008, 2013, 2014, 2015
6.     Szepes XIVe s. 1971/1973
7.     Győr XVe s. 1984/1987
8.     Vasvár XVe s. 1971/1973
9.     Pápóc XIVe s. 1971/1973
10.   Veszprém -1541 1971/1973
11.   Felsőörs XVe s. 1971/1973
12.   Hanta XIIIe s. 1971/1973
13.   Székesfehérvár (BMV) XVe s.-1543 1994, 1996, 2016
14.   Székesfehérvár (St-Nicolas) XIVe-XVe s. 1971/1973 ; 2017
15.   Székesfehérvár (St-Pierre) XIVe-XVe s. 1984/1987 ; 2017
16.   Óbuda XVe s. 1984/1987, 1994
17.   Budavár XVe s. 1971/1973 ; 2013, 2015
18.   Felhévíz XVe s. 1971/1973
19.   Pécs(vár) fin du XIVe s. ? 2007-2009
20.   Pozsega -1543 2007-2009
21.   Szenternye XIIIe s. 1971/1973
22.   Csázma 1232- 1971/1973
23.   Hájszentlőrinc-Bács XVe s. 1971/1973 ; 2014
24.   Titel XIe-XVIe s. 1971/1973 ; 2013, 2015
25.   Csanád XIIIe-XVee s. 1971/1973 ; 2010, 2014
26.   Arad XIIe-XVIe s. 1971/1973 ; 2012, 2016, 2017
27.   Ittebő XIIIe s. 1971/1973
28.   Gyulafehérvár  ? 1971/1973
29.   Szeben XIIe-XVIe s. 1971/1973 ; 2012, 2013, 2015
30.   Várad (BMV) -1552 1971/1973
31.   Várad (St-Jean-Bapt) -1552 1971/1973
32.   Várad (St-Étienne protomartyr) fin du XVe s. -1552 1971/1973
33.   Eger (BMV) -1596 1987
34.   Eger (St-Étienne roi) -1596 1987
35.   Eger (St-Pierre) -1596 1987
36.   Mislye ? 1987

**Établi par Gergely Kiss (Université de Pécs, Hongrie).

Édition de sources

 

  1. A veszprémi káptalan számadáskönyve (1495-1534). Krónika (1526-1558) Javadalmasok és javadalmak (1550, 1556) [Le livre des comptes du chapitre cathédral de Veszprém (1495-1534). Chronique (1526-1558). Bénéficiaires et bénéfices (1550, 1556)], (éd) Kredics, László - Madarász, Lajos, Veszprém, 1997 (A Veszprém Megyei Levéltár kiadványai 13).

  2. Az esztergomi székeskáptalan jegyzőkönyve [Le protocole du chapitre cathédral d’Esztergom] (1500-1502, 1507-1527), (éd) Solymosi, László, Budapest, 2002.

  3. Bónis, György, Szentszéki regeszták. Iratok az egyházi bíráskodás történetéhez a középkori Magyarországon [Registres de la juridiction curiale. Documents relatifs à l’histoire de la juridiction ecclésiastique en Hongrie au Moyen Âge], (éd) Balogh, Elemér, Budapest, 1997 (Jogtörténeti Tár 1/1).

  4. Bossányi, Árpád, Regesta Supplicationum 1342-1394, I-II, Budapest, 1916-1918.

  5. Bunyitay, Vince, A váradi káptalan legrégibb statutumai [Les plus anciens statuts du chapitre cathédral de Várad], Nagyvárad, 1886.

  6. Cameralia Documenta Pontificia de Regnis Sacrae Coronae Hungariae (1297-1536). I-II. Obligationes, Solutiones, (éd) †Lukcsics, József - Tusor, Péter - Fedeles, Tamás - Nemes, Gábor. Avec la collaboration de Koltai, András - Kalotai, Noémi - Kiss, Gergely - Matus Zsanett, Budapest – Róma, 2014 (Bibliotheca Historiae Ecclesiasticae Universitatis Catholicae de Petro Pázmány Nuncupatae - Collectanea Vaticana Hungariae classis I, vol. 9).

  7. Collectio diplomatica Hungarica, A középkori Magyarország digitális levéltára [Les archives numérisées de la Hongrie médiévale] (DL-DF 4.3), (éd) Rácz, György, Budapest, 2008 (DVD).

  8. Czaich, Gilbert Á., « Regesták a római Dataria-levéltárak Magyarországra vonatkozó bulláiból II. Pál és IV. Sixtus pápák idejéből » [Registres des bulles conservées dans les archives Dataria relatifs à la Hongrie délivrées sous le règne de Paul II et Sixte IV], Történelmi Tár 22 (1899) p. 1-17, 235-272.

  9. Czaich, Gilbert Á., « Regesták VIII. Ince pápa korából 1484-92 » [Registres du règne d’Innocent VIII], Történelmi Tár 25 (1902) p. 511-527.

  10. Érdújhelyi, Menyhért, « Kutatásaim a római levéltárakban » [Me recherches faites dans des archives de Rome], Katholikus Szemle 10 (1896) p. 605-646.

  11. Az aradi káptalan jegyzőkönyv-töredéke (1504-1518) [Un fragment des procès-verbaux de la collégiales d’Arad (1504-1518], (éd) Gálfi, E. Kolozsvár, 2011 (Erdélyi tudományos füzetek 270.

  12. Juhász, Kálmán, Egy dél-alföldi hiteleshely kiadványai. Aradi regesták [Les documents d’un lieu d’authenticité de la région méridionale de la Plaine de Hongrie. Les comptes-rendues d’Arad], Gyula, 1962 (A Gyulai Erkel Ferenc Múzeum kiadványai 31-32).
  13. Knauz, Nándor, « A budai káptalan regestái » [Registres du chapitre collégial de Buda], Magyar Történelmi Tár 1863, p. 3-156.

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  78. Tóth, Norbert C., Az esztergomi székeskáptalan a 15. században I. rész: A kanonoki testület és az egyetemjárás [Le chapitre d’Esztergom au xve siècle I: Le corps des chanoines et les études universitaires], Budapest, 2015 (Subsidia ad historiam medii aevi Hungariae inquirendam 7).

  79. Tóth, Norbert C., Az esztergomi székeskáptalan a 15. században II. rész: A sasadi tizedper 1452-1465 közötti „krónikája” [Le chapitre d’Esztergom au xve siècle I: La „chronique” du procès de la dîme de Sasad entre 1452-1465], Budapest, 2015 (Subsidia ad historiam medii aevi Hungariae inquirendam 8).

  80. Tóth, Norbert C, « A váci székeskáptalan archontológiája 1378-1526 » [Archontologie du chapitre de Vác 1378-1526], Studia Comitatensia: Tanulmányok Pest Megye Múzeumaiból 2 (2016), p. 7-33.

  81. Tóth, Norbert C. - Horváth, Richárd - Neumann, Tibor - Pálosfalvi, Tamás, Magyarország világi archontológiája 1458-1526: I. Főpapok és bárók [Archontologie séculière de la Hongrie 1458-14526. I. Prélats et barons], Budapest, 2016 (Magyar Történelmi Emlékek. Adattárak).

  82. Tóth, Norbert C, A győri püspöki szék üresedése 1415-1417 között [La vacance du siège épiscopal de Győr entre 1414-1417]. In: Primus inter omnes: Tanulmányok Bedy Vince születésének 150. évfordulójára, (éd) Arató, György - Nemes, Gábor - Vajk, Ádám Győr, 2016, p. 52-63 (A Győri Egyházmegyei Levéltár Kiadványai. Források, feldolgozások 25).

  83. Tóth, Péter G., « A csanádi székeskáptalan hiteleshelyi vonzáskörzete (1239-1353) » [L’étendue territoriale de l’activité de lieu authentique du chapitre cathédral de Csanád], dans Középkortörténeti tanulmányok 6. A VI. Medievisztikai PhD-konferencia (Szeged, 2009. június 4-5) előadásai, (éd) G. Tóth, Péter - Szabó, Pál, Szeged, 2010, p. 21-49.

  84. Tóth, Péter G., A csanádi székeskáptalan személyi összetétele a késő-középkorban (1354-1526) [L’effectif du chapitre de Csanád au bas Moyen Âge (1354-1526)], Thèse de doctorat, Szeged, 2014.

  85. Tóth, Norbert C.- Lakatos, Bálint - Mikó, Gábor, A pozsonyi prépost és a káptalan viszálya (1421-1425) [Les controverse du prévôt et de la collégiale de Pozsony (1421-1425)], Budapest, 2014.

  86. Udvardy, József, A kalocsai főszékeskáptalan története a középkorban [L’Histoire du chapitre cathédral de Kalocsa au Moyen Âge], Budapest 1992 (METEM Könyvek 3).

  87. Vagner, József, Adalékok a nyitrai székeskáptalan történetéhez [Contributions à l’histoire du chapitre cathédral de Nyitra], Nyitra 1896.

  88. Varga, Lajos, « A váci székeskáptalan Báthory püspök idejében » [Le chapitre cathédral de Vác au temps de l’évêque Báthory], dans Báthory Miklós váci püspök (1474-1506) emlékezete [In memoriam Miklós Báthory, évêque de Vác (1474-1506)], (éd) Horváth, Alice, Vác 2007, p. 73-104.

  89. Varga, Szabolcs : « A püspökök és városuk. Mohácstól a Hódoltságig » [Les évêques et leur cité. De la défaite de Mohács à l’occupation ottomane], dans : Fedeles, Tamás - Sarbak, Gábor - Sümegi, József (éd) : A pécsi egyházmegye története I. A középkor évszázadai (1009-1543) [L’histoire du diocèse de Pécs I. Le Moyen Âge (1009-1543)], Pécs 2009. pp. 155-161.

  90. Winkler, Pál A kalocsai és bácsi érseki főkáptalan története alapításától 1935-ig [L’histoire du chapitre cathédral de Kalocsa et de Bács de la fondation jusqu’en 1935], Kalocsa 1935.

  91. Zsoldos Attila - Thoroczkay Gábor - Kiss Gergely, Székesfehérvár története az Árpád-korban [L’histoire de Székesfehérvár à l’époque des Árpádiens], Székesfehérvár, 2016.

 

 

 
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