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Gergely Kiss, Université de Pècs

 

 
Programme voisin : les légats pontificaux en Hongrie au XIVe siècle, avec une base de données prosopographique, Delegat.
 
Les Fasti de la Hongrie médiévale : bilan des travaux (2018)*
 

Les érudits se sont précocement attachés à l’étude des listes épiscopales et aux recueils d’actes permettant de les établir. Ils ont donné lieu à des collections d’ouvrages, dont les principaux jalons sont :

J. Dubois, « Les listes épiscopales, témoins de l'organisation ecclésiastique et de la transmission des traditions », Revue d'histoire de l'Église de France, 62, 1976, 168, La christianisation des pays entre Loire et Rhin (IVe-VIIe siècle), p. 9-23.

E. Magnani, « Trophimus, Dionisus, Regulus, Felicissimus… Listes et vies des premiers évêques d’Arles (IXe-XIIe siècle) », Provence historique, 66, 2016, Cathédrales en Provence, p. 103-118.

 

Les chanoines et le chapitre de Meaux.logo Meaux

Le projet a pour objectif d'organiser des recherches et des manifestations sur le chapitre cathédral de Meaux, du Moyen Âge à la Révolution. Il comporte la base de données PICRI et d’autres ressources sur le chapitre, la cathédrale et le diocèse.

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Contenu du volume :

  • 578 pages.
  • 1128 notices prosopographiques.
  • 24 biographies d'évêques.

Ce volume comprend en outre une carte du diocèse, ainsi qu'une note sur le quartier de la cathédrale, une étude sur la disposition, le mobilier et le décor du choeur et une présentation des pièces et des inventaires du trésor de la cathédrale, l'un des plus riches de France.

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extraits du volume : "le palais archiépiscopal de Sens" (jusqu'au XVIème siècle) (pages 48-51) et la notice de Jean de Montigny, pages 352-353.
 

Diocèse de Sens : note liminaire, par Hélène Millet

Qui lira cette note en ayant gardé en mémoire ce que j'annonçais le 20 décembre 2007, peu avant la publication du dixième volume de la collection, portera un jugement très défavorable sur mes facultés prévisionnelles. Après avoir présenté le logiciel FASTI à partir duquel sont désormais constituées les bases de données diocésaines, j'annonçais en effet pour le courant de 2008 la mise en ligne, par les soins de notre éditeur, du contenu de la « superbase » FEG, générée par le cumul des informations contenues dans les bases diocésaines. Or chacun sait que cette étape n'a pas encore été franchie. Il y a à cela beaucoup de raisons.

Je dois tout d'abord confesser avoir minimisé l'ampleur du travail à effectuer pour passer de bases multiples à une base unique. Certes, ce passage ne s'accompagne d'aucune saisie d'informations nouvelles: je viens de l'écrire, la base FEG est « générée » par les bases diocésaines. Mais, tandis que la création d'un « individu FASTI » simple, c'est-à-dire d'un individu répertorié dans un seul diocèse, est une opération entièrement automatisée, celle d'un « individu FASTI » multiple, c'est-à-dire d'un individu présent dans plusieurs bases diocésaines, nécessite l'intervention de chacun des auteurs desdites bases, durant un processus de comparaison qui, même assisté par des procédures automatiques, reste complexe. Il convient tout d'abord d'écarter de cette comparaison les homonymes, repérés par un filtrage effectué sur toutes les formes du nom à quelques lettres près. Lorsqu'on a acquis la certitude que deux notices diocésaines portent sur un seul et même « individu FASTI », il faut alors s'assurer, par une confrontation des données menée champ par champ, que celles-ci ne donnent pas des informations incohérentes voire contradictoires. Si oui, le retour aux sources s'impose et les incertitudes reviennent au galop, avec cette difficulté à trancher que connaît quiconque a tâté du labeur prosopographique.

Pour les gros bénéficiers titulaires de multiples notices, la procédure doit être répétée et, idéalement, pour chaque cas délicat, c'est une mini-conférence qu'il faudrait organiser. Or certains auteurs ont déjà pris leurs distances par rapport à leur travail et au livre qui en a résulté. Il revient donc au responsable du programme de se substituer à eux, sans pour autant disposer de leur savoir. C'est là une autre cause de retard, non négligeable.

S'ajoutent à cela les charges imprévues qui viennent bousculer un agenda déjà encombré. Répondre à un appel d'offres européen est une opportunité à saisir quand elle se présente. En m'engageant dans l'élaboration d'un projet où les Fasti Ecclesiae Gallicanane étaient au cœur d'un réseau scientifique international et d'un vaste dispositif destiné à faire connaître les richesses culturelles dont nous avons hérité des clercs médiévaux, j'ai choisi de relever un défi où il y avait beaucoup à gagner. En cas d'échec, c'était assurément beaucoup de travail et d'énergie perdus, sans qu'il faille autant considérer comme gâché le temps passé à nouer des relations. Nous avons su à l'automne dernier que le projet « Legacy» avait été classé 4e sur 25 et qu'il était le premier à être refusé: de quoi nourrir beaucoup de regrets!

Enfin, par suite d'un enchainement de circonstances totalement fortuites, le réalisateur du logiciel FASTI, Stéphane Raux, s'est trouvé en situation d'effectuer une refonte des codes sources, de façon à rendre le système plus fiable et pérenne. Il s'agissait là d'une amélioration tout à fait appréciable, mais aussi, à court terme, d'une autre cause de « distractions » pour sa responsable, appelée à tester les nouvelles formules. Il reste encore à mettre au point quelques modules de cette seconde version du logiciel pour qu'elle prenne la relève de la première.

Que le lecteur m'absolve ou pas après tous ces aveux, le fait est là. Beaucoup de minutieuses vérifications devront encore être effectuées avant que le contenu de la base FEG soit livré à Brepols Publishers pour être mis en ligne. On le comprendra aisément: je ne m'aventurerai plus à indiquer un délai. Mieux vaut une agréable surprise qu'une nouvelle déconvenue!

Durant tout ce temps, les collaborateurs n'ont pas chômé: il existe aujourd'hui 12 832 notices diocésaines sur notre site de travail. Tandis que certains diocèses prospèrent et parviennent à maturité, d'autres sont mis en chantier: Cambrai, par Monique Maillard-Luypaert, Mâcon par Denyse Riche, Strasbourg par Benoit Jordan et Tours par Arnaud Lefebvre. Chartres mérite une mention spéciale. Pierre Desportes qui a pris en charge la période 1350-1500 de ce « gros » diocèse a terminé son travail après avoir enregistré sa 1049e notice. Il faut espérer que Pascal Montaubin, responsable de la tranche 1200-1350, ne tardera pas à trouver le temps nécessaire pour terminer la base de données chartraine.

À chacune de nos réunions, estivale et hivernale, les paris sont désormais ouverts sur l'identité du vainqueur dans la course prosopographique. La lutte qui a opposé Jacques Madignier à Vincent Tabbagh pour être le premier à terminer «son » diocèse nous a longtemps tenus en haleine. On en connait aujourd'hui l'issue. La hiérarchie est respectée: après le présent volume, sur ,Sens, achevé par le professeur, celui du disciple, sur Autun, portera le numéro douze dans la collection.

Il est fort heureux que Vincent Tabbagh soit libéré des soucis de la préparation d'un volume car les Fasti Ecclesiae Gallicanae vont requérir prochainement tous ses soins. Avec cinq autres collègues, il sera en effet appelé à former le petit groupe qui assumera collégialement les fonctions de direction du programme après mon départ à la retraite, à la fin de cette année civile. En même temps prendra fin le Groupement de recherche dans le cadre duquel le programme était financé par le CNRS. Après huit années d'existence, SALVE (GDR 2513) sera lui aussi atteint par la limite d'âge.

Qu'il soit un ou divisé en plusieurs Instituts, le CNRS excelle dans l'art de susciter les nouveautés, mais il se désintéresse du devenir des entreprises qui ont besoin de travailler dans la durée. En outre, contrairement aux professeurs dont la chaire est généralement mise au concours, lorsqu'ils partent, les directeurs de recherche ne sont pas remplacés. Je suis donc dans l'impossibilité de passer le témoin à un successeur qui se serait préparé à assumer les mêmes tâches, nombreuses et fort prenantes, dans un environnement institutionnel similaire. Toutefois, au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (LAMOP-UMR 8589) auquel j'appartiens, Dominique Iogna-Prat qui me remplacera comme responsable de l'axe «L'Église, corps social» a accepté de prendre les Fasti sous son aile tutélaire. A l'avenir, il y aura donc inadéquation entre l'institution dont dépendra le programme et la structure scientifique qui en assurera la direction.

Pas totalement cependant, car, dans le comité de direction, le LAMOP comptera quatre des siens, dont un membre titulaire (Fabrice Delivré) et trois associés (Christine Barralis, Pascal Montaubin et Thierry Pécout). A ce petit groupe se joindra également Jean-Michel Matz. La relève est donc assurée par un collège d'universitaires - deux professeurs et quatre maitres de conférence -qui proviennent de six Universités différentes (Aix-Marseille, Amiens, Angers, Dijon, Metz, Paris 1) et qui sont rattachés aux unités de recherche implantées dans leur établissement. Cette dispersion reflète bien ce que sont les Fasti. Elle est nécessaire pour faire entendre la pluralité des intérêts, mais elle s'accompagne d'un véritable esprit d'équipe, acquis au cours des années au sein du groupe des collaborateurs du programme, à qui il donne sa cohésion.

Vincent Tabbagh partagera avec Jean-Michel Matz la responsabilité de la publication de la collection. Au second reviendra de veiller au rassemblement et à la mise en forme des chapitres qui sont réunis au début de chaque livre. La partie prosopographique, issue de la base de données, relèvera quant à elle de Vincent Tabbagh car c'est sous sa surveillance que seront effectués les travaux de saisie des données dans les bases diocésaines et les opérations d'identification constitutives de la superbase FEG.

Je sais infiniment gré à chacun de ces collègues d'avoir accepté d'assumer une partie des tâches nécessaires à la poursuite du développement des Fasti. Grâce à eux, l'investissement consenti par chacun des collaborateurs continuera à être rétribué par la juste satisfaction de voir progresser la base de données et la collection. Je suis également reconnaissante aux Éditions Brepols, et à Christophe Lebbe leur représentant, d'accorder leur confiance au collège ainsi constitué. Je pourrai donc, après avoir réglé les détails de ma succession en tant que responsable, rejoindre en toute quiétude au sein du groupe l'actif club des retraités qui contribue tant au développement du programme. Puisse le logo qui caractérise désormais les Fasti être apposé sur de nombreuses productions!

Orléans, le 3 novembre 2009, Hélène Millet, Directeur du programme.

 

Extraits du volume concernant le diocèse de Sens

Le palais archiépiscopal de Sens (pages 48-51)

A l'opposé du Cloitre, la cathédrale est bordée au Sud par un vaste ensemble de bâtiments qui formèrent jusqu'en 1905 le palais des archevêques et qui abritent maintenant le musée de Sens, en cours d'aménagement. Le palais est actuellement composé de quatre corps de bâtiments d'époques différentes, disposés sur les trois côtés d'une grande cour bordée, au Nord, par la cathédrale. Le côté ouest de la cour est fermé par un grand bâtiment médiéval, de plan rectangulaire, désigné sous le nom de Palais synodal. Le grand côté Sud accueille successivement une construction du XVIIIème siècle, couronnée d'un fronton triangulaire, qui abritait les écuries, puis un pavillon en brique et pierre, flanqué d'une tourelle d'escalier, dans le style du XVIème siècle, percé au rez-de-chaussée d'un passage menant à la rue qui longe le palais au Sud. Vient ensuite un long bâtiment en brique et pierre, en fenêtres à meneaux et portail ouvragé, connu sous le nom d'aile Louis XII. Le quatrième côté, à l'Est, est barré d'un grand corps de logis (aile Henri II) formé au rez-de-chaussée d'une galerie avec arcades cintrées, maintenant obstruées, et à l'étage d'une muraille percée d'ouvertures à meneaux récemment restitués. A l'arrière de ce bâtiment, les jardins de l'archevêché ont récemment été reconstitués. Ils sont bordés, au Nord, par la grande chapelle des archevêques et le pavillon de l'Orangerie, édifiés au XVIIIème siècle.

Selon les sources médiévales, comme la Vie de saint Loup écrite au début du VIIIème siècle et la Chronique de Saint-Pierre-le-Vif, l'archevêque résida avec les chanoines dans le cloitre, au Nord de la cathédrale, jusqu'au grand incendie de 967 qui détruisit le quartier canonial et le groupe épiscopal. L'archevêque Archambault trouva alors refuge à l'abbaye Saint-Pierre-le-Vif, puis Sevin (978-999) fit bâtir une nouvelle résidence, séparée du cloitre, au Sud de la cathédrale. En réalité, l'incendie de 967 ne fit que précipiter une séparation entre le prélat et les chanoines qui se réalisa ailleurs sans être la conséquence d'un tel drame.

1. Le palais des XIIème et XIIIème siècles

Aucune information ne nous est parvenue sur la résidence épiscopale antérieurement à la seconde moitié du XIIème siècle. Les fouilles archéologiques n'ont rien révélé des bâtiments de cette époque et ils n'entrent dans l'histoire qu'avec la mention du lieu dans quelques chartes de la seconde moitié du XIIème siècle données par les archevêques in palatio nostro.

Le palais n'apparaît vraiment qu'après les travaux de reconstruction de la cathédrale gothique. Le gros œuvre de l'église étant achevé, l'archevêque Gauthier Cornut (2) (1222-1241) entreprit de rebâtir à neuf le logis épiscopal. L'importance du projet nous est inconnue, mais il en subsiste un élément majeur dans le bâtiment désigné sous le nom de Palais synodal.

Situé dans le prolongement de la façade occidentale de la cathédrale, ce vaste bâtiment fut édifié vers 1230-1240, puis restauré à la fin du XIIIème siècle après l'effondrement de la tour sud de Saint-Étienne en 1268 qui l'avait endommagé. Élevé sur trois niveaux, le bâtiment se compose d'un vaste cellier, en sous-sol, d'une série de cachots et d'une salle d'audience au rez-de-chaussée, et d'une grande salle qui occupe la totalité de l'étage. Il abritait l'officialité épiscopale et ses prisons au XIVème siècle, mais sa destination initiale n'est pas connue. S'il ne fait aucun doute que la vaste salle supérieure, restaurée dans ses dispositions d'origine par Viollet-le-Duc, était un lieu d'assemblée, on ignore l'usage des salles inférieures au XIIIème siècle.

Le palais de Gauthier Cornut occupait probablement l'espace compris actuellement entre la place de la cathédrale et l'allée menant de l'ancienne Grande rue au portail de Moïse de la cathédrale, soit l'emplacement de l'ancienne première cour de l'archevêché, connue autrefois sous le nom de cour de l'archidiacre. Les bâtiments épiscopaux étaient disposés en carré: à l'Ouest, le Palais synodal; à l'Est, un corps de logis ou un mur fermant la cour; et au Sud un bâtiment parallèle à la rue et comportant peut-être à son extrémité est une tour ou tour-porche de plan carré.

À l'Est du palais, s'étendait probablement une seconde cour limitée au Nord-Est par une chapelle dédiée à Saint-Laurent, qui aurait été fondée à la fin du XIème siècle.

Dans la seconde moitié du XIIème siècle, le palais disposait d'un verger (AD Aube, G 20). On peut supposer qu'il occupait déjà l'emplacement des jardins actuels du musée. Au milieu du XIVème siècle, une mention du virgultum archiepiscopi atteste que le jardin s'étendait alors jusqu'à la rue Pied-Fort (in pede forti), devenue plus tard l'actuelle rue Montpezat.

2. Le palais du XIVème siècle

La résidence des archevêques, endommagée lors de la catastrophe de 1268, fut remaniée à la fin du XIIIème et au cours du XIVème siècle. Le Palais fut restauré et un corps de logis parallèle, à l'Est, fut reconstruit - ou construit - au moment où l'on rebâtissait la chapelle Notre-Dame de la cathédrale et où l'on jetait les fondements du bras sud du transept. Ce bâtiment s'élevait sur deux niveaux, comportant une «salle basse» plafonnée et une salle supérieure. Les fouilles archéologiques qui ont été pratiquées dans la cour de l'ancien palais avant la construction de la salle souterraine du musée ont montré qu'il a été détruit à la fin du Moyen Age et que certains ses murs furent conservés pour asseoir les fondations de l'aile Louis XII élevée au début du XVIème siècle. L'époque de sa destruction n'a pu être précisée par l'archéologie, mais on peut la situer dans les premières décennies du XVIème siècle, car il était toujours en fonction en 1495 et avait fait l'objet de travaux cette année-là.

La reconstruction du palais au XIVème siècle, ainsi que d'importants travaux à la cathédrale, fut probablement réalisée sous l'épiscopat de Guillaume II de Melun (15) (1345-1376), principal conseiller du roi Charles V. Cet archevêque, fit également restaurer, sinon même reconstruire, la chapelle Saint-Laurent située à l'Est du palais, dans laquelle il établit un collège de chanoines en 1367.

C'est certainement à la suite de ces travaux du XIVème siècle que le palais fut séparé en deux secteurs distincts. A l'Est du futur portail de Moïse de la cathédrale, qui avait reçu ses premières assises, s'étendait l'hôtel proprement dit, destiné au logement de l'archevêque. La partie ouest, qui fut désignée plus tard sous le nom de cour de l'archidiacre était réservée aux services de l'archevêché, en particulier à l'officialité.

Pour pénétrer dans la cathédrale, l'archevêque disposait dans la seconde cour d'une petite porte percée dans la muraille de la chapelle Sainte-Appoline, à l'arrière de la chapelle Notre-Dame. Le chapitre, qui contestait l'usage de cette porte par l'archevêque, la fit fermer. La querelle fut portée devant le roi et Charles V, en 1378, confirma le droit du prélat d'accéder à la cathédrale de son palais par une porte particulière (G 176 et 661).

Un document comptable qui rapporte d'importants travaux d'entretien aux couvertures des édifices de l'archevêché réalisés en 1393, sous l'archevêque Guillaume de Dormans (19), indique les différents corps de bâtiments qui composaient la résidence épiscopale à cette époque: «les maisons et l'ostel archiépiscopal», le «palais» et les «estables» (G 496). On retrouve là constructions évoquées précédemment. Le palais désigne l'actuel palais synodal, qui donnait sur le parvis de la cathédrale et contre lequel étaient installés les étaux des marchands de la Poissonnerie. Les étables ou écuries se trouvaient à l'arrière du palais, à l'emplacement de l'aile actuelle des Ecuries. Les maisons de l'archevêque désignent les bâtiments de la seconde cour, à l'Est.

Un siècle plus tard, l'archevêché présentait toujours la même configuration, comme l'indiquent les informations données par les comptes qui rapportaient les dépenses pour d'importants travaux entrepris entre 1491 et 1497. C'est dans ces bâtiments que logea le roi Charles VIII lors de sa visite à Sens, le dimanche 20 mars 1496 (n. s.). Les logis avaient été mis en ordre pour accueillir le souverain et deux manouvriers passèrent plusieurs journées «en lostel de Mgr à agencer les sales, les chambres, la court et autres choses qui conviendroit pour la venue du roy» (G 541). Le receveur de l'archevêché avait fait des achats de paille et foin pour les chevaux. On fit aussi «curer» la grande cour du palais, d'où furent retirés vingt-huit charretées, «tant fiens qu'immondices» qui furent menés au Clos Saint-Rémy. Un manouvrier fut engagé pour nettoyer la loge dressée dans la première cour, où travaillaient les maçons qui construisaient alors le nouveau portail de Moïse et la croisée de la cathédrale.

La notice du chanoine Jean de Montigny (pages 352-353)

729 Johannes de MONTIGNY

chanoine, 1440-1451, succède à Johannes Fromonti (474) doyen, élection 1440-1451, résignation.

a. †1471 5 octobre; inhumé à Notre-Dame de Paris

b. Prêtre

c. Bourgeois; Sens

d. Fils de Etienne, bourgeois de Sens; beau-frère de Pierre Grassin, lieutenant général à Sens

e. Paris, chanoine 1460-1471 /Rouen, Caudebec-en-Caux, curé 1450-1471

f. Docteur droit canon 1440; officiaI de Paris 1440, régent à Paris, conseiller au parlement 1454.

g. Auteur d'une consultation pour la réhabilitation de Jeanne d'Arc; obit le 4 août à la cathédrale de Sens

Gallia christiana, t. XII, col. 112, Epitaphier du Vieux Paris, t. X; n° 4523; Obituaires prov. de Sens, t. I, p. 10, Fournier (M), La faculté de Décret, t. 1; p. 279, 354, t. II, p. 33, 51, 53, 60, 72, 132, 179, Renaudet (A.), Préréforme et humanisme, p. 187 ; Duparc (P.), Procès en nullité de Jeanne d'Arc, t. IV, p. 56 ; Maugis (E.), Histoire du parlement, t. III, p. 93, 101,352 ; Massoni (A.), La collégiale Saint-Germain I'Auxerrois, p. 485 ; CUP IV p. 492, 615 , 672,691 ; BnF Latin 9900 fol. 66v ; G 33 n° 48, G 105 n° 60, G 122 fol. 53v., G 125 p. 29, G 700 (4e), G 769, 972, 973, 1134 fol. 11V G 1210. Fichier Chartraire ; BM Sens 45 p. 343

 

Extraits du volume concernant le diocèse de Sens

La notice du chanoine Jean de Montigny (pages 352-353)

729 Johannes de MONTIGNY

chanoine, 1440-1451, succède à Johannes Fromonti (474) doyen, élection 1440-1451, résignation.

a. †1471 5 octobre; inhumé à Notre-Dame de Paris

b. Prêtre

c. Bourgeois; Sens

d. Fils de Etienne, bourgeois de Sens; beau-frère de Pierre Grassin, lieutenant général à Sens

e. Paris, chanoine 1460-1471 /Rouen, Caudebec-en-Caux, curé 1450-1471

f. Docteur droit canon 1440; officiaI de Paris 1440, régent à Paris, conseiller au parlement 1454.

g. Auteur d'une consultation pour la réhabilitation de Jeanne d'Arc; obit le 4 août à la cathédrale de Sens

Gallia christiana, t. XII, col. 112, Epitaphier du Vieux Paris, t. X; n° 4523; Obituaires prov. de Sens, t. I, p. 10, Fournier (M), La faculté de Décret, t. 1; p. 279, 354, t. II, p. 33, 51, 53, 60, 72, 132, 179, Renaudet (A.), Préréforme et humanisme, p. 187 ; Duparc (P.), Procès en nullité de Jeanne d'Arc, t. IV, p. 56 ; Maugis (E.), Histoire du parlement, t. III, p. 93, 101,352 ; Massoni (A.), La collégiale Saint-Germain I'Auxerrois, p. 485 ; CUP IV p. 492, 615 , 672,691 ; BnF Latin 9900 fol. 66v ; G 33 n° 48, G 105 n° 60, G 122 fol. 53v., G 125 p. 29, G 700 (4e), G 769, 972, 973, 1134 fol. 11V G 1210. Fichier Chartraire ; BM Sens 45 p. 343

diocèse Sens

 

 

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Contenu du volume :

  • 458 pages.
  • 1164 notices prosopographiques.
  • 29 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, ainsi qu'un chapitre sur les livres de la cathédrale, un autre sur les stalles et une notice accompagnée d'un plan pour l'implantation canoniale dans la ville.

  • Avant-propos, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extrait du volume : "les archidiacres du Vexin Français", page 59.
 

Diocèse de Rouen : avant-propos, par Hélène Millet

Dix-huit mois après la sortie du premier volume consacré au diocèse d’Amiens, voici celui sur le diocèse de Rouen, préparé par Vincent Tabbagh. Ce délai paraîtra peut-être long au regard de l’objectif affiché d’entrée de jeu d’embrasser toute l’étendue de la France actuelle. Mais il semblera plutôt court à qui voudra bien considérer que l’auteur a dû remanier son fichier pour tenir compte des critiques et des améliorations proposées, suite à la première publication. Aussi a-t-il droit à toute la reconnaissance des personnes réunies autour du projet Fasti, et tout particulièrement à la mienne, pour son inaltérable patience et son sens du bien commun.

Par rapport au volume sur Amiens qui a donc pleinement joué — comme nous le souhaitions — un rôle de prototype, celui sur Rouen se distingue d’abord par l’augmentation de la taille et du nombre des rubriques des notices biographiques du répertoire informatisé, celles portant notamment sur la carrière bénéficiale locale. En offrant plus d’espace aux données, nous avons surtout voulu leur donner le moyen d’être plus précises. Les modifications de présentation qui en découlent ne devraient pas avoir affecté la lisibilité des notices. Nous nous sommes aussi efforcés de mieux aider le lecteur dans le dédale des abréviations concernant les références — ajoutant à la mystérieuse mention SD un numéro qui permettra de se rapporter au régeste établi à la section de Diplomatique et des Sources documentaires de l’IRHT qui nous a servi de source1 — et nous espérons avoir amélioré la présentation et la confection des indices.

Comme nous l’espérions également, certains lecteurs ont joint leurs efforts aux nôtres pour compléter les informations dont nous disposions. Le fichier sur Amiens demande ainsi déjà à être mis à jour à partir des nombreux renseignements que fournissent les comptes rendus rédigés par Heribert Müller et Christian Kleinert. Pour Rouen, l’esprit de collaboration et la grande disponibilité de nos collègues allemands nous a permis d’inverser la vapeur : les lecteurs trouveront dans ce volume leurs additions et corrections intégrées dans ses notices par Vincent Tabbagh lui-même. En outre, l’heureuse rencontre de David Spear dans un congrès a également permis de bénéficier des acquis de ses recherches, menées outre Atlantique. Ces remarquables coopérations méritent d’être saluées comme des exemples à suivre ; nous espérons continuer longtemps dans cette voie et accueillir encore bien d’autres collaborations.

Pour la confection de chaque volume, il y a donc à la fois toute une équipe et un maître d’œuvre. Cette façon de travailler explique pourquoi certaines notices de l’introduction ne sont pas signées tandis que l’autres le sont. Lorsque l’apport des spécialistes est prépondérant, il nous a paru juste de signaler ainsi leur contri­bution ; dans d’autres cas, il faut tenir pour responsable le maître d’œuvre, sachant qu’il s’est appuyé non seulement sur ses propres connaissances mais encore sur une somme impressionnante de renseignements patiemment collectés et généreusement communiqués par d’autres que lui. Le volume sur Rouen a ainsi bénéficié de la collaboration de Pierre Bony pour les sceaux, Édouard Bouyé pour l’héraldique, Pascal Montaubin et David Spear pour les individus vivant au XIIIe siècle, Heribert Müller et Christian Kleinert pour ceux du XVe siècle, tandis que Kristiane Lemé, Nathalie Manoury et Jacques Le Maho apportaient un concours plus facilement localisable.

Mais il faut aussi rappeler combien précieux sont les apports des différents fichiers établis par les équipes du CNRS ayant accepté de s’associer au program­me Fasti. Anne-Marie Hayez et Janine Mathieu dispensent largement les trésors patiemment accumulés en Avignon et Élisabeth Lalou ceux du Corpus philippicum désormais consultable à l’IRHT de Paris. En ce même lieu, Jean-François Genest oriente les visiteurs de la section de codicologie. À l’UMR « Culture, politique et société en Europe IXe-XVIe siècles », ce sont Carla Bozzolo et Jean-Philippe Genet qui sont mis à contribution pour le fichier des humanistes à Villejuif et la base de données des universitaires à Paris. Surtout, c’est à l’IRHT d’Orléans que nous trouvons une aide et un soutien de tous les instants auprès de l’ensemble du personnel, Anne-Marie Legras accueillant les lecteurs à la section de Diplomatique et des sources documentaires où nous est ouvert le fichier jadis géré par Odile Grandmottet.

Les différentes pièces de l’ouvrage étant ainsi rassemblées, il revient au maître d’œuvre d’en faire un livre, en les plaçant, un peu à la manière d’un puzzle, dans les cases précédemment définies par le programme. Mais la trame ainsi préétablie ne dit pas à quoi doit ressembler l’ouvrage car chaque diocèse a sa physionomie propre et des spécificités dues à l’histoire ou à l’implantation. Elles apparaissent dans les différentes parties de l’introduction, la notice institutionnelle en particu­lier, ainsi que dans les notices consacrées aux évêques. Pour ces dernières, en l’absence de contrainte rédactionnelle, l’auteur peut librement faire apparaître une problématique qui est la sienne, s’attarder sur un individu, exploiter des sources moins obligées… L’austère outil de référence qui a pour principal objectif de recenser des individus et de les couler dans un moule descriptif limité et uniforme s’offre avec elles quelques pages plus engagées pour esquisser l’originalité d’une existence et d’un diocèse.

La partie centrale de chaque volume demeure toutefois le catalogue de notices biographiques, — rangées dans l’ordre alphabétique des prénoms puis des noms — réalisé à partir d’une base de données informatisée. L’automatisation des opérations a parfois généré des coquilles que nous n’avons pas toujours su débusquer. Le volume d’informations que peut stocker chaque enregistrement étant forcément limité et leur mise en forme standardisée, il en résulte moins une véritable notice biographique qu’une fiche de renseignements. Leur finalité n’est pas de retracer une vie mais de fournir des éléments précis d’identification, à partir desquels se dessine un profil de carrière.

La base de données rouennaise diffère de celle consacrée à Amiens en ce qu’elle comporte quatre nouveaux champs, trois étant destinés à recueillir davan­tage de précisions sur la carrière capitulaire, le quatrième étant dévolu aux rensei­gnements sur l’inhumation. Ces additions n’affectent en rien la structure générale de la base et, par voie de conséquence, celle des notices. Dans l’économie généra­le du projet, il est en effet capital que les différentes bases de données soient cumulables. Dès à présent, nous travaillons à l’élaboration d’un programme permettant la gestion et l’interrogation d’une seule grande base portant sur l’ensemble de la population des notables des diocèses de France de 1200 à 1500. Mais nous n’attendrons pas l’achèvement des 130 bases diocésaines pour réaliser un Cd-rom, support qui permettra de faire bénéficier le lecteur des progressives mises à jour de l’information.

En attendant, nous avons dû établir un protocole pour la saisie des données concernant les individus appelés à figurer dans plusieurs bases diocésaines. Ils portent dans chacune un numéro matricule différent. C’est ainsi que Jean de La Rochetaillée est repérable à la fois sous les codes AM576 (base d’Amiens) et RO4352 (base rouennaise). Le volume sur Rouen étant paru en second, on y trouvera la référence AM576, et non l’inverse. Lorsque deux notices se trouveront en contradiction, la dernière en date devra être tenue pour meilleure ; les éléments déjà fournis dans la première seront repris dans la seconde, dans la mesure de la place disponible, et sauf s’il s’avère plus important de donner une information nouvelle.

Malgré notre bonne volonté, il restera certainement encore dans ce volume beaucoup d’incorrections. En prosopographie, la recherche de la perfection peut devenir synonyme d’ajournement indéfini de la publication. C’est pourquoi, encouragés en cela par Louis Holtz vers qui va toute notre gratitude, nous avons pris le risque de l’édition progressive et partielle des résultats déjà acquis. La satisfaction d’avoir sous les yeux un résultat tangible de nos efforts s’est avéré un stimulus non négligeable. Mais ceux d’entre nos lecteurs qui ont eu la gentillesse de nous dire ou d’écrire que, tels qu’ils sont, les Fasti sont déjà fort utiles, ont assurément trouvé le meilleur moyen de nous inciter à poursuivre.

Paris, le 16 octobre 1997, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Rouen

Les archidiacres du Vexin Français (page 59)

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(...)

 

 
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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 8 janvier 2010

Informations diverses

Hélène Millet ouvre, à 10 h, cette réunion par un traditionnel mot d'accueil : l'émotion est palpable, c'est l'heure de la passation des pouvoirs. H. M. revient aux sources de l'aventure FEG, appuyant ses remerciements à l'égard notamment de M. Pierre Desportes. Elle présente le nouveau directoire (voir ci-dessous). A la suite de très chaleureux remerciements, H. M. rejoint son nouveau fauteuil parmi les collaborateurs FEG venus en nombre lui témoigner leur reconnaissance.

Comité de direction des Fasti :

  • Vincent Tabbagh (président)
  • Jean-Michel Matz
  • Christine Barralis
  • Fabrice Delivré
  • Pascal Montaubin
  • Thierry Pécout

Répartition des responsabilités

Administrateur base de données : assistance aux utilisateurs, gestion des identifications
  • Vincent Tabbagh
Responsable des Fasti au sein du LAMOP : gestion, organisation des réunions
  • Christine Barralis
Information et documentation : site Fasti
  • Fabrice Delivré
  • Willy Morice
  • Hugues Labarthe (coordination cartographique)
Edition des volumes : liens avec Brepols
  • Irmine Martin, puis la secrétaire du CERHIO
  • Jean-Michel Matz
  • Thierry Pécout
  • Pascal Montaubin

S'ensuivent diverses informations :

Etat d'avancement des volumes : Sens est sous presse ; Autun sera prêt en juin ; Châlons-en-Champagne sortira en 2010 ; Le Mans est en bonne voie.

C'est désormais Pascal Montaubin (pascal.montaubin@laposte.net, mail) qui centralise les commandes de volumes Fasti pour les membres du groupe (qui bénéficient de 40% de réduction sur le prix public).

De nouveaux collaborateurs nous rejoignent : Hugo Meunier, qui fait actuellement un M2 sur le chapitre du Mans et Sofiane Abdi, qui prépare une thèse sur les chapitres d'Amiens et de Beauvais.

Un colloque pour la célébration du 9e centenaire de la cathédrale de Paris aura lieu en 2013. Le comité d'organisation est en cours de constitution.

Le GDRE "Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l’héritage des clercs médiévaux" a été créé au 1er janvier (pour plus d'informations).

Atelier cartographique des FEG

Hugues Labarthe fait le point sur l'atelier cartographique FEG. A la suite de sa présentation en juin dernier, H. L. rappelle les trois objectifs de l'atelier : parvenir à une sémiologie unifiée des cartes de la collection des FEG ; construire une application permettant d'explorer les données géographiques de la base FEG ; jeter les fondements d'un Atlas en ligne de l'Eglise en France de 1200 à 1500. Les collaborateurs sont appelés à lui indiquer, pour leur diocèse, les ressources bibliographiques indispensables à la reconstitution des cadres juridictionnels médiévaux, ecclésiastiques et/ou civils. Rendez-vous est pris avec Jacques Madinier et Sylvette Guibert pour la réalisation des atlas diocésains d'Autun et Châlons-en-Champagne. Hugo Meunier signale ses travaux cartographiques sur le diocèse du Mans. H. L. contactera les collaborateurs selon les avancées de l'Atelier.

Présentation du centre onomastique des Archives Nationales

Sébastien Nadiras poursuit avec la présentation du Centre d'onomastique des Archives nationales. Ce Centre conserve et met à disposition une importante documentation relative aux noms de lieux et aux noms de personnes. Créé en 1961, le Centre d’onomastique était à l’origine conçu comme un outil au service des archivistes rédigeant des inventaires, afin de leur permettre d’identifier les formes anciennes des noms de lieux que mentionnaient les pièces d’archives dont ils analysaient la teneur. En fait, il engloba rapidement dans son champ d’activité non seulement la toponymie mais aussi l'anthroponymie, suivant ainsi l’exemple donné par le Centre international des sciences onomastiques, fondé à Louvain en 1949. Sébastien Nadiras nous convie dans la suite de son exposé à visiter le Centre d'onomastique, qui est avant tout une bibliothèque de recherche.

Le diocèse de Narbonne

Les travaux reprennent à 14 heures pour une séance entièrement consacrée au diocèse de Narbonne.

Benoît Brouns présente la notice institutionnelle de Narbonne, métropole de la Narbonaise première, province amputée en 1317 de la province de Toulouse créée par Jean XXII. Le diocèse compte 203 paroisses distribuées en six archiprêtrés et quatre archidiaconés. Il existe trois collégiales : Saint-Paul, au bourg de Narbonne ; Saint-Etienne, hors de la cité ; Saint-Etienne de Capestang. Les travaux de l'actuelle cathédrale sont initiés par l'archevêque Gui Foulques (1259-1263). L'archevêque est doté d'un temporel considérable, le troisième du royaume de France, organisé autour de dix-huit châteaux et quelques fortifications de moindre importance. Seul il possède des officialités, à Narbonne, Limoux et Villerouge-Termenès. Il est encore difficile de préciser les conditions de sécularisation du chapitre à la fin du XIIe siècle. Les assemblées capitulaires se tiennent trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis après prime. Les chapitres généraux ont lieu deux fois l'an à la Toussaint et au premier mai, et du début du XIVe s. à 1449 un troisième chapitre a lieu au lendemain de la fête des Saints Just et Pasteur. B. B. présente ensuite les distributions au sein du chapitre métropolitain : les conditions de versement de la Grosse, des distributions quotidiennes et extraordinaires à Noël, le mercredi des Cendres, à Pâques, à la Pentecôte. Vient enfin la présentation des sept dignitaires du chapitre (le grand archidiacre élu en corps nomme seul l'archidiacre de Corbière, le préchantre, le sacriste, les archidiacres du Razès, du Fenouillède et le sous-chantre). Le nombre des chanoines a varié de dix-huit à vingt-quatre. Les clercs du bas chœur, désignés par le terme d'intitulés, se partagent entre conduchers, bénéficiers et habitués, enfants de choeur, chantres, sous-sacriste, chapelains et aumônier.

Cet exposé s'accompagne d'une notice rédigée, d'un dossier de cinq cartes ayant trait à la géographie ecclésiastique, aux interventions seigneuriales de l'archevêque Maurin (1263-1272), d'une planche de l'ordonnancement du chœur en 1335 et 1352 et d'une hypothétique pointe du XVe siècle.

Yves Esquieu intervient à sa suite pour présenter ses travaux sur le quartier canonial de Narbonne. Il revient sur ses travaux édités, notamment l'article intitulé « Les bâtiments de la vie commune des chanoines, les maisons canoniales, Arles, Avignon, Carpentras, Béziers, Narbonne, Valence, Viviers », publié dans Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France, sous la direction de J. C. PICARD, Paris, 1995, dont il fournit plusieurs planches. Il revient sur la régularité du chapitre attestée de la fin du XIe siècle jusque vers 1145. Dans la suite, le dortoir est abandonné au profit des maisons canoniales. Ne comptent plus au titre des espaces communs du XIIIe au XVe siècle, que le cellier, les greniers, le vestiaire, la salle capitulaire. L'existence d'une clôture est douteuse : dans la trame viaire c'est la rue Droite à l'est et le chemin de la porte épiscopale au nord qui délimitent le quartier canonial. L'alternance entre chanoines et laïcs dans la possession des maisons du quartier laisse présager qu'il n'y a pas de règles établies. La mainmise des consuls sur le passage de l'ancre en 1361 confirme que le cloître, le quartier canonial, n'était pas fermé. A la suite de la reconstruction de l'édifice aux XIVe et XVe siècles, le cloître est déplacé du flanc nord au flanc sud de la cathédrale.

Monique Bourrin clôt la séance consacrée au siège de Narbonne par la présentation d’un projet de recherche sur les châteaux de l'archevêque. Ce travail est à la jonction des préoccupations des historiens, archéologues et des opérations de valorisation patrimoniale. Les sources sont profuses : Livre vert de Pierre de la Jugie, comptabilités romaines (1338-1347), visite de Jean Corsier en 1404, dénombrements de 1547 et 1690, visites de vérification du XVIIIe siècle, séquestres de la Révolution, études monumentales. Aux marges du domaine royal, la seigneurie s'insère dans la vicomté de Narbonne et se démarque de celle de Fontfroide. Les difficultés sont multiples : textuelles (qu'est-ce-qu'un castrum ?) et archéologiques (la porte du castrum d'Auriac ouvre-t-elle sur le château ou le village ?). Ce projet a pour objectif d'élucider la chronologie des premiers éléments fortifiés de ces châteaux, la fonction de ces sièges de pouvoir et les modalités de gestion de la seigneurie.

Le site internet et le blog des Fasti

Willy Morice présente les évolutions du site (http://fasti.univ-paris1.fr/). Il signale notamment l’apparition d’un lien vers le Blog des Fasti, accessible à l’adresse: http://lamop-intranet.univ-paris1.fr/fastiblog/ conçu par Hugues Labarthe, avec l’intervention de Georges Xavier Blary.

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La séance est levée vers 17h.

Attention: pour l'organisation des journées Fasti, tous les courriers sont à adresser à Christine Barralis (christine.barralis@wanadoo.fr, mail); 10 rue Pierre Perrat, 57000 Metz)

Ce compte rendu a été rédigé par Hugues Labarthe.

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 308 pages.
  • 787 notices prosopographiques.
  • 22 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, et un catalogue de 202 clercs exclus du corpus. Dans ce volume, à défaut de notice particulière, on trouvera un catalogue détaillé des individus que, pour diverses raisons, les lecteurs pourraient s'attendre à retrouver dans cette population et qui en ont été sciemment exclus. Ainsi apparaissent d'autant plus clairement les principes du recensement.

« C'est en exploitant des sources dispersées qu'il a réussi à mettre en oeuvre une belle étude qui, malgré les difficultés, remplit les exigences du plan de travail et répond aux attentes des chercheurs, avides de données prosopographiques fondées. » (C. Van den Bergen-Pantens in Scriptorium, 2001 (1), p. 66*-67*, 157)

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Extrait du volume : "les exclus de Besançon", page 235.

 

 

Diocèse de Besançon : note liminaire, par Hélène Millet

Avec le « Diocèse de Besançon », la collection des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ s’enrichit d’un volume qui est, à la fois, conçu sur le même modèle que les précédents et différent à bien des égards.

Ce constat est d’abord rassurant. Il signifie que les règles de traitement et de rédaction de l’information qui ont progressivement été testées et formulées au sein du groupe de recherche sont suffisamment souples pour ne pas avoir à être modifiées à chaque variation institutionnelle ou documentaire d’un peu d’importance. Avec le chapitre de Besançon, nous pénétrons en effet dans un monde canonial régi par la cooptation, où, d’ordinaire, il est question de réception dans la communauté et non de collation. Un monde, en outre, où la possibilité de passer d’une prébende à une autre (jugée mieux située ou plus lucrative) a généré des stratégies de mobilité bénéficiale inconnues dans les diocèses avec lesquels a débuté la collection. Bien qu’initialement non prévue pour répondre à une telle situation, la structure des informations n’a pas eu à être révisée, si bien qu’il n’a pas non plus été nécessaire de modifier la présentation des notices issues de la base de données.

Le lecteur ne sera donc pas désorienté. Toutes les conventions qui, nous l’espérons, lui sont désormais devenues familières sont restées en usage. Ce qui est un incontestable avantage pour l’utilisateur n’est cependant pas forcé­ment ressenti comme tel au moment de la collecte des données. Pour le chercheur, il serait tellement plus simple de suivre le mouvement naturel de ses sources ! Mais, outre la facilité de consultation, c’est aussi la rationalité de l’ensemble de l’entreprise qui requiert la fixité des principes présidant à la construction des bases de données. La parution d’un volume n’enrichit pas seulement les connaissances à l’échelon du diocèse ; elle marque aussi une notable progression au niveau de la France entière, et même un peu au delà. Quiconque a déjà eu recours aux tables diocésaines que contient chaque livre sait combien poreuses sont les frontières entre les provinces ecclésiastiques et a fortiori entre les évêchés. Notre collection a beau ne comporter que quatre numéros, on commence à voir se dessiner les contours d’une population canoniale dont on pressent chaque jour un peu mieux l’importance à l’éche­lon du royaume de France, des principautés limitrophes, et même, surtout en matière culturelle, de la chrétienté occidentale.

C’est pourquoi, le chantier du CDRom cumulatif est d’ores et déjà à l’étude. Sa réalisation suppose bien évidemment une bonne harmonisation des efforts et la compatibilité de travaux individuels, entrepris simultanément depuis presque une dizaine d’années. Elle suppose aussi que soient retravail­lées les notices des individus présents dans plusieurs diocèses, afin qu’elles ne se présentent pas comme une suite de membra disjecta. Tout cela revient à exiger des auteurs beaucoup de dévouement ainsi qu’une discipline qui n’est certes pas sans mérite mais pour laquelle ils doivent être remerciés.

A ceux de nos lecteurs qui nous aimeraient moins succincts, je répondrai seulement que nous comprenons parfaitement leurs attentes, mais que, même en doublant la dimension des notices, nous ne parviendrions pas à satisfaire tous les désirs. Le rythme de parution des volumes s’en trouverait considéra­blement allongé, ce qui ne serait pas sans répercussion sur la dynamique de l’ensemble du projet. Tels qu’ils sont, les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ représen­tent déjà un défi puisque le programme est irréalisable à l’échelle d’une vie humaine : il faut compter 65 ans de labeur ininterrompu si deux volumes paraissent chaque année… On ne peut alourdir davantage le cahier des charges sans risquer de faire s’envoler les bonnes volontés. Rappelons que chaque collaborateur est d’abord un bénévole qui n’est poussé par aucune obligation professionnelle. Henri Hours, l’auteur du présent volume, a la responsabilité d’un dépôt d’archives départementales. Lorsqu’il proposa de prendre en charge le diocèse de Besançon, à titre de loisir, il était en poste à Lons-le-Saunier ; puis il a été muté à Clermont-Ferrand. Heureusement, il avait alors quasiment achevé le dépouillement des registres de délibérations capitulaires. Difficiles à lire, ils ont fourni une matière jusque-là restée parfaitement inédite. Ce livre est d’abord riche de leur contenu. Le copieux appendice des “ exclus ” qui clôt le volume répond d’ailleurs au désir de ne pas laisser échapper une partie des informations qu’ont livrées ces registres, alors que, manifestement, les individus concernés étaient toujours restés aux portes de l’institution canoniale bisontine.

Cette importante annexe constitue une originalité et, tout comme les petites notices introductives qui ont jusqu’ici illustré, dans les autres volumes de la collection, certains aspects de la vie ou de la culture canoniale, elle apporte un complément d’informations utile et distrayant. En la consultant, le lecteur comprendra mieux la difficulté du travail de recensement qui est à la base de chacun des volumes. Ce que nous voulons d’abord réaliser, c’est en effet : circonscrire la population des notables diocésains, dire qui était chanoine de tel chapitre et qui ne l’était pas, repérer quels étaient les assis­tants de l’évêque. Pour cela, nous devons évidemment identifier les individus. Ainsi, les notices que nous dressons pour eux n’ont pas d’autre ambition que de donner des éléments d’identification. Mais lorsque nous les connaissons davantage, nous ne gardons pas ce savoir pour nous. En revanche, nous ne prétendons nullement avoir épuisé le sujet et remercions par avance les lecteurs qui nous font part d’informations supplémentaires.

Pour nous donner une meilleure chance d’atteindre nos objectifs, nous avons exclu de notre champ d’action les collégiales, quelle que soit leur importance. Elles n’apparaissent donc que fort peu dans nos livres, au détour d’une notice ou, un peu plus systématiquement, dans le cadre du diocèse étudié. Au niveau des sources, le partage est aisé à effectuer. Au niveau des individus, il est évident que les populations se chevauchent largement. Comme, de surcroît, la méthode est la même qui permettrait de les repérer, plusieurs chercheurs travaillant sur les collégiales ont rejoint notre équipe, où ils forment désormais un petit groupe déterminé à faire avancer le sujet. Audaces fortuna juvat !

Orléans, le 28 octobre 1999, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Besançon

Les exclus de Besançon (page 235)

Personnages cités comme chanoines, mais que l'on a cru devoir écarter pour les raisons expliquées [personnages tirés des dépouillements des registres de délibération capitulaires, mais qui sont sans doute restés aux portes de l'institution capitulaire bisontine, cf p. VIII].

  • Bénéficiaires d'expectatives dont on n'a pas la preuve qu'ils aient effectivement été pourvus d'une prébende.
  • Chanoines reçus et installés par le chapitre sans que l'on ait la preuve qu'il ont par la suite obtenu une prébende.
  • Personnes qui ont été mentionnées comme chanoines de Besançon par divers érudits et paraissent devoir ne pas être retenues.

... de PRATO

chanoine prébendé de Saint-Vit 1442r 07 04- ....

G 179, f° 132 ; aucune mention ultérieure : réception sans suite.

 

Amicus POURSAT

chanoine .... 1437 ....

c. Diocèse Besançon Vercel

g. Testament 1437

Connu seulement par G 531 f° 310, (inventaire du XVIIIe s.), et n'est pas mentionné dans les délibérations capitulaires.

Andreas ANGLICI

chanoine 1432r 10 20- ....

archidiacre Salins 1432r 10 20- ....

G 178, f° 255 ; aucune trace d'attribution d'une prébende ; un autre est nommé archidiacre de Salins en décembre 1433.

Andreas POUTHIER

réception sans prébende 1496 03 29 ; est restée sans suite.

b. Diacre.

c. Diocèse Cambrai.

G 189, f° 69.

Annetus CARPETI

présente une grâce expectative 1430 ; est restée sans suite.

f. Maître.

G 178, f° 206 v°.

(...)

 
diocese besancon

 

 

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 390 notices prosopographiques.
  • 27 biographies d'évêques.

Ce volume consacré au diocèse de Mende contient en outre une carte du diocèse, une présentation du quartier de la cathédrale avec trois plans, une étude de ses bibliothèques et de ses reliques, une notice sur le tombeau de Guillaume Durand.

« Soulignons pour finir le grand intérêt du livre, maillon supplémentaire pour la connaissance de l'Église médiévale dont tant reste à découvrir. » (Véronique Julerot dans: Revue Mabillon, n.s., t. 17, 2006, p.336-337).

 

Diocèse de Mende : note liminaire, par Hélène Millet

Le travail de recherche qui est à l’origine de ce huitième volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae n’était pas consacré à l’histoire ecclésiastique. Philippe Maurice a en effet soutenu en 1995 à l’université de Tours une thèse de doctorat sur La famille en Gévaudan au XVème siècle, d’après les sources notariales (1380-1483) et c’est dans ces sources qu’il a découvert l’existence des chanoines de la cathédrale de Mende en tant que clients particulièrement bien attestés. Avertie par Christiane Deluz et Bernard Chevalier que la thèse comportait en appendice un copieux catalogue biographique portant sur cent deux chanoines de Mende et que cet appendice ne figurerait pas dans la version publiée (La famille au Gévaudan au XVème siècle, Publications de la Sorbonne, Paris, 1998), j’ai proposé à son auteur d’entrer dans l’équipe des Fasti et d’étendre ses investigations aux siècles antérieurs en vue de travailler à l’établissement du volume mendois. C’est le 5 mars 1999, au cours d’une visite qui est restée gravée dans ma mémoire, que le « marché » fut conclu.

Aux Archives départementales de la Lozère, pour l’aider dans cette démarche chronologiquement régressive et dans les méandres des institutions ecclésiastiques, Philippe Maurice savait pouvoir compter sur la généreuse complicité d’Hélène Duthu. A l’époque, Anne-Sabine Delrieu commençait justement des recherches sur le chapitre cathédral de Mende au XIVème siècle à partir de la comptabilité capitulaire. Toutes les conditions semblaient donc requises pour que s’établisse une fructueuse collaboration autour du diocèse mendois. Celle-ci a d’abord remarquablement fonctionné, puis les hasards de la vie professionnelle ont éloigné de Mende aussi bien Hélène Duthu qu'Anne-Sabine Delrieu, et Philippe Maurice s’est retrouvé seul au moment de prendre la plume pour rédiger les différentes composantes du volume. L’ampleur de la tâche à accomplir n’était cependant pas pour l’effrayer, car, dans le même temps, il a constamment travaillé à l’établissement d’un recueil de biographies du Gévaudan médiéval qui s’étend à l’ensemble de la population aussi bien laïque qu’ecclésiastique. Autant dire que rien de ce qui est mendois ne lui est étranger !

Pour les périodes antérieures au XVème siècle, les sources notariales ne pouvaient évidemment suffire à faire connaître les notables ecclésiastiques mendois, et Philippe Maurice a dû, lui aussi, alimenter ses notices à l’inépuisable documentation pontificale. Mais le profond ancrage de son travail dans les sources locales au sens large – à savoir des sources qui n’émanent pas exclusivement du chapitre ou de l’évêché – lui donne une saveur particulière et explique que le volume ne comporte pas les annexes, devenues habituelles dans la collection, où sont répertoriés les individus dont l’appartenance au chapitre pose problème. Il explique aussi que les notices biographiques des évêques du XIIIème siècle fassent une place très large aux affaires temporelles, militaires surtout, relatives au Gévaudan et que Philippe Maurice ait au contraire connu la tentation d’abandonner à leur obscur destin les pontifes des siècles ultérieurs, assez nombreux à faire figure d’étoiles filantes à Mende.

Parce qu’elles portent sur des personnages à la carrière bénéficiale plus étendue et souvent mieux connue, les notices biographiques épiscopales renvoient presque systématiquement à d’autres notices déjà publiées dans les volumes de la collection, soit dans le répertoire prosopographique soit dans le catalogue des notices d’évêques. On voit ainsi commencer à se mettre en place quelques éléments du puzzle que les Fasti Ecclesiae Gallicanae ambitionnent de reconstituer. Ces interférences de plus en plus nombreuses obligent à une vigilance accrue et le rapprochement des informations peut révéler des affirmations contradictoires ou manquant de cohérences dont il faut alors vérifier la fiabilité et la pertinence auprès des autres auteurs. La nécessaire harmonisation des données a contribué à renforcer le réseau des échanges entre chercheurs et, pour ce qui est de ce volume, je souhaite saluer tout particulièrement les généreuses relectures ou collaborations de Pierre Desportes, Fabrice Ryckebusch et Pierre Jugie. Les cardinaux sont ainsi des personnages redoutables pour ce qui est de l’évolution de leur carrière bénéficiale : supposées bien connues, celles-ci reposent en fait trop souvent sur des affirmations imprécises ou erronées pour lesquelles les possibilités d’erreurs sont encore multipliées par les cas relativement fréquents d’homonymie à l’intérieur des familles.

Au début de 2003, j’ignorais encore lequel des deux volumes de la collection, celui sur Angers ou celui sur Mende, verrait le jour le premier. L’ancienneté a finalement joué en faveur d’Angers et je tiens à remercier Philippe Maurice d’avoir supporté sans maugréer que la publication de son livre soit ainsi retardée. Cet ajournement n’a cependant pas permis que nous disposions des nouvelles procédures d’édition pour la fabrication de ce volume. Il faut se résigner : innombrables sont les raisons qui peuvent apporter des retards à la réalisation des projets. Mais l’avenir s’annonce plein d’espérances : Kris Klykens achève en ce moment même de mettre au point les programmes tant attendus.

Le temps joue d’ailleurs aussi en faveur du programme : nos recueils sont de plus en plus diffusés et utilisés. Les occasions pour les chercheurs de nous signaler compléments et corrections se multiplient elles aussi par voie de conséquence. Les facilités du courrier électronique favorisent considérablement ces échanges, que ce soit entre collaborateurs de l’équipe des Fasti ou avec les lecteurs. Ceux-ci trouveront d’ailleurs bientôt sur le site web des pages consacrées à la mise à jour des volumes déjà publiés. La progression du programme par le processus de la « boule de neige » est une source de satisfaction et d’encouragement. Que tous ceux qui y prennent part soient ici remerciés.

Orléans, le 10 mars 2004, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Mende

Biographie de Guillaume Durand (pages 87-96)

n°129 Guillaume quarti, IIIIe, Durand (17 décembre 1296-juillet 1330)

1 – Si les fastes actuels de l’Église de Mende considèrent à juste titre Guillelmus Duranti comme étant le sixième évêque à porter ce prénom, les actes de son époque le présentent sous le nom de G. quarti ou Guilhelmus IIII. Toutefois, certains auteurs le nomment Guillaume Durand II, par référence à son oncle, Guillaume Durand I.

Natif de Puimisson, comme son oncle et prédécesseur, il est le frère de Pierre, héritier de la famille, et des chanoines Bernard (127) et Pons (130). En 1318, il obtient l’expectative de bénéfices pour ses frères, Guillaume, Bernard (127) et Pons (130), pour son neveu, Raymond Blanc, pour ses cousins, Guillaume d’Aquisvivis, du monastère bénédictin de Saint-Thibéry, diocèse d’Agde, Pierre Raynaldi, prieur de Chadenet, Guillaume Carrerie de Bassano (81) et Étienne Bedos (53), ainsi que pour ses familiers, Jacques Folquier (139) et Raymond André de Forcesio (18).

Ce personnage tient une place fondamentale dans l’histoire de la Chrétienté du début du XIVe siècle mais il a suivi toute cette carrière en demeurant évêque de Mende. Il possède une maison à Paris, où il séjourne souvent, rue de la Calandre, ainsi qu’un château à Argenteuil.

3 – Le 7 mars 1291, sur la requête de Paul Baussan (45) et d’Adémar Charbonier (94), il obtient du pape la collation du prieuré de Saint-Médard de Banassac (en Gévaudan), vacant après la mort d’un de ses parents, Hugon d’Aquisvivis.

Il est chanoine et archidiacre de Mende en 1296, lors de son élection comme évêque. Il résigne alors son archidiaconat, son canonicat et son prieuré de Banassac qui sont conférés à François André (17).

4 – Le 17 décembre 1296, sur l’intervention du chapitre de Mende, des clercs, du peuple, des vassaux du diocèse de Mende et du roi de France, Boniface VIII confirme l’élection de Guillaume qui succède ainsi à son oncle. Le pape accorde une dérogation en tenant compte que Guillaume n’est pas encore prêtre. Guillaume semble avoir été sur place et il a donc dû immédiatement entrer en fonction.

5 – Guillaume prend rapidement en main son diocèse et attache à son service des hommes qui figuraient dans l’entourage de son oncle et qu’il connaît bien : Raymond Barrot (39), Jean de Moriès (225), Pierre Gasc (147), Guillaume Savion, juge temporel, auxquels il associe de nombreux Gabalitains, voire des parents des précédents comme son chancelier, le notaire Jean Gasc. Mais il engage aussi à son service le célèbre juriste, Pierre d’Aurelhac Jacobi (115), qui rédigera la Pratique d’or et qui sera son official en 1312.

Le 24 juin 1297, Boniface VIII l’autorise à contracter un emprunt de trois mille livres tournois. Le 29 juillet, le pape le relève de son serment, prêté au moment de sa promotion comme évêque, de se rendre à Rome en pèlerinage tous les deux ans. Le 6 décembre, avec cinq autres chanoines, il fixe un statut selon lequel les chanoines s’engagent à ne pas présenter aux prébendes vacantes ceux dont les parents jusqu’au troisième degré se sont emparés des biens de l’Église ou ont violé ses droits. Cinq ans plus tard, le 25 décembre 1302, le pape confirmera ce nouveau statut.

Guillaume entre en conflit avec Astorg, seigneur de Peyre, qui a reçu l’hommage de Drogon de Ribennes pour des fiefs dont lui, évêque, se dit le suzerain. Le 28 mai 1298, un accord est passé entre les parties, représentées par Pierre de Basalgette, juge de Peyre, et Pierre Gasc, hebdoma­dier de Mende, en vertu duquel chacun échange des droits. Au monastère Saint-Sauveur-de-Chirac, le 6 juin 1299, l’évêque approuve les coutumes de la Garde-Guérin sous la forme établie, en son absence, par son vicaire, Raymond Barrot, le 7 février 1299, en ajoutant toutefois un article. Ces coutumes seront modifiées par Barrot en 1310 et par Guillaume le 16 janvier 1313.

Il réunit le prieuré de Saint-Martin-de-Lanscule à la mense épiscopale et donne en échange aux moines de Cendras et à leur abbé, Guillaume Jourdan, les prieurés du Collet-de-Dèze et de Cassagnas, le 24 juillet 1299. Toutefois, le premier étant d’un trop grand rapport, les moines acceptent en échange l’église de Saint-Privat-de-Vallongue, le 15 janvier 1300. Douze jours plus tard, le 27, il transige avec le chapitre de Mende afin de fixer les limites de leurs juridictions respectives dans le mandement de Mende. Il procède à un échange de biens avec Bompar Lordet, prieur du monastère Saint-Sauveur de Chirac, après quoi l’abbé de Saint-Victor de Marseille ratifie cet acte, à Balsièges, en septem­bre 1300. Au commencement du mois de juillet 1301, avec le chapitre, il fixe et précise les droits et devoirs du sacriste avant de pourvoir à la sacristie, vacante depuis un an.

Absent de sa capitale au début de novembre 1301, il y revient en décembre et accorde la cure de Saint-Symphorien à Itier Julien. En 1302, l’abbé de la Chaise-Dieu lui cède les prieurés de Fournels, de Brion, de Termes, de Saint-Pierre-le-Vieux et du Bacon. En juin de cette année, il rapporte en la cathédrale des reliques de la Sainte-Croix que le roi de France lui a offertes. À la fin de ce mois, il reçoit les moniales de Mercoire et les bénit toutes en les entendant individuellement en confession dans le chapitre de Mende. Le 3 juillet, il inféode des droits sur Mijavols, près de Florac, à Bertrand de La Garde qui lui rend hommage. Il accorde personnellement un lods à un Mendois, le 13 juin 1303. En 1305, avec l’aval du roi, il fait arrêter Aldebert de Peyre, prieur d’Ispagnac et neveu homonyme de l’évêque de Viviers (236), qui s’est révolté contre lui, puis il l’excommunie et le destitue de son bénéfice.

Le pape Clément V l’autorise à réunir à la mense épiscopale l’église de Saint-Bauzile le 18 août 1306 puis celles de Saint-Alban et du Recoux en 1312. Le 19 novembre 1308, Guillaume informe le chapitre de Mende que le prieur de Sainte-Énimie souhaite rattacher diverses églises et chapelles à son monastère en échange de quoi les églises de Cultures et d’Estables et d’autres chapelles, sur lesquelles ce monastère a des droits, seraient unies à la mense épiscopale. Le chapitre ayant donné son accord, Guillaume charge les chanoines Bedos (53), Barrot (39) et Tournel (305), de procéder aux échanges.

Dès son ascension sur le siège de saint Privat, Guillaume relance avec intérêt la question de l’enquête sur les droits respectifs de l’évêque et du roi. La conception de Guillaume s’oriente dans un sens extrême des droits des évêques puisqu’il considère que la bulle d’or de 1161, hommage féodal rendu au roi par l’évêque Aldebert, avait été une erreur, une démarche humiliante, et que l’évêque de Mende n’avait, dans les temps anciens, jamais reconnu que la terre du Gévaudan fît partie du royaume ni que les évêques fussent sujets du roi. Il en conteste aussi la valeur juridi­que, dans la mesure où l’évêque a alors rendu ce premier hommage sans l’accord du pape, ni du chapitre, ni des barons. En 1301, il réunit le chapitre et s’accorde avec lui afin de déterminer le cadre du paréage. Il sollicite l’intercession des cardinaux Giovanni Boccamazza et Étienne de Bruges afin de négocier au mieux avec le roi. Des personnages éminents s’attellent alors à dresser un traité, tel Gaucelin de La Garde, évêque de Maguelone (169) et ancien compagnon de l’évêque Odilon de Mercœur, Pierre Flotte, Pierre de Chapelle, archevêque de Toulouse, et Pierre de Belleperche, membres du Conseil privé. Quelques années plus tard, après la mort de Gaucelin, le traité est mis au point par Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plasian, juge-mage, Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, Pierre de Belleperche, devenu évêque d’Auxerre, et Mathieu des Essarts, évêque d’Évreux. Tout est conclu en février 1307. Le roi et l’évêque se répartissent la suzeraineté sur le pays. Guillaume a bénéficié du soutien du chapitre qui lui accorde successivement des subsides : un premier, annuel, de soixante sous tournois et de la moitié des revenus vacants, tant qu’il sera à Paris, en 1297, un second, identique, pour six ans, le 15 septembre 1309, et un troisième se composant des mêmes droits aux bénéfices vacants et de six livres tournois, pour six autres années, en 1318. Ce traité consacre définitivement la soumission des barons au roi et à l’évêque. Les barons tentent de s’y opposer et font appel devant le parlement de Paris en novembre 1307, le verdict mettra longtemps avant de tomber et il leur donnera tort, en 1341.

À Paris, en l’église des Augustins, le 18 février 1309, il reçoit l’hommage de Gaston d’Armagnac et de son épouse, Valpurge, pour leurs biens sis en Gévaudan. En avril, il passe avec le roi un accord selon lequel il obtient le tiers des biens confisqués aux juifs expulsés du diocèse de Mende. Au faubourg Saint-Marcel, en la maison du comte d’Armagnac, le 2 mai, il reçoit l’hommage du comte, Bernard, et de son épouse, Cécile, pour tout ce que le couple tient en Gévaudan. Le 12 janvier 1311, depuis la maison de maître Guillaume de Lachamp, près de Saint-Germain, faubourg de Paris, il concède aux prêtres et clercs de Marvejols l’érection de leur communauté en collégiale.

Après un bref retour à Mende, en 1312, il voyage à Paris et à Rome. Par des lettres patentes, le roi l’autorise à transférer des terres d’un revenu de vingt-cinq livres tournois par an à des ecclésiastiques, en mars 1310. Puis il lui renouvelle cette grâce pour les chapellenies que Guillaume a l’intention de fonder, en février 1315, après quoi il l’autorise à acquérir des rentes jusqu’à soixante livres parisis, pour des ecclésiastiques, en octobre 1317. Guillaume réunit à la mense épiscopale le prieuré de la Fage-Saint-Julien en 1312 et la cure d’Esclanadès en 1315.

Les officiers de Guillaume, toujours prompts à affirmer les droits de l’Église de Mende, détruisent les fourches patibulaires que Drogon de Ribennes avait plantées dans le mandement du château de Ribennes. Drogon proteste le 3 novembre 1316 et déclare qu’il a le droit de dresser ses fourches et qu’il n’acceptera pas qu’elles soient de nouveau mises à terre. Depuis Paris, le 23 février 1317, Guillaume autorise son vicaire général, Raymond Barrot, à conférer tout bénéfice vacant du diocèse pendant son absence. En compagnie du chanoine Bernard Durand et de plusieurs autres, Guillaume est institué exécuteur testamentaire par le chanoine Étienne Bedos (53) le 6 mars. Vers cette époque, il excommunie Falcon de La Fare, prieur de Saint-Christophe, qui a négligé de se rendre au synode de Mende.

En 1318, il doit alors faire face à une révolte des barons du Gévaudan, en particulier de Béraud de Mercœur et d’Astorg de Peyre, qui portent leurs accusations devant le pape et le roi.

La même année, Jean XXII lui donne la faculté de dispenser de tout empêchement trois clercs devant recevoir des bénéfices, de conférer l’office de tabellion apostolique à deux personnes, de célébrer ou de faire célébrer la messe avant le jour et de faire restaurer les cimetières et les églises profanés par un prêtre compétent. Le 19 mars 1324, le pape renouvelle la dernière autorisation. En 1320, Guillaume aurait fait construire l’église de Bramonas. Le mercredi après Pâques 1324, il consacre l’église de Barjac, puis, le 11 mars 1328, depuis sa maison d’Argenteuil, il confère cette église à Raymond Alamand. Le 24 juin 1329, à Paris, il restitue des terres à son familier, Lambert de Châteauneuf, qui n’avait pas tenu compte du droit de préemption de l’Église de Mende.

6 – Le 23 août 1305, sur mandat du pape Clément V, à Florence, avec Pelfort de Rabastens, abbé de Lombez, il intervient en faveur des Gibelins assiégés dans Pistoia par les Guelfes, mais ces derniers, excommuniés, triomphent en avril 1306 et consacrent l’échec de Guillaume. Ce dernier parcourt alors la Toscane, la marche d’Ancône et la Romagne. En 1307, il est en Angleterre où il enquête en vue de la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford.

Fidèle serviteur de Philippe le Bel, Guillaume s’engage dans la lutte contre les Templiers et devient, en août 1308, l’un des huit commissaires nommés par le pape pour instruire leur procès. En 1309, à Paris, en l’abbaye Sainte-Geneviève, il assiste à la première commission pontifica­le convoquée dans le cadre de cette affaire. Le 5 juin 1311, il remet un rapport dans le cadre du procès des Templiers qui lui vaut l’inimitié des partisans du Temple.

En 1310, il arbitre un conflit entre Amauri II, vicomte de Narbonne, et le frère de ce dernier.

Le 16 octobre 1311, lors du concile de Vienne, il livre son rapport, Tractatus de modo generalis concilii celebrandi, sur les remèdes à apporter à la crise de la Chrétienté, dans lequel il remet en question l’absolutisme de Rome, et il le soutient avec une telle force qu’il risque, selon Jacques Duèze (futur Jean XXII), de provoquer un schisme. Son projet de réforme est rejeté bien qu’il réponde aux aspirations de nombreux évêques. Toutefois Clément V le suit dans l’idée de supprimer l’Ordre du Temple, par mesure administrative et non par sentence judiciaire, et le concile accepte cette procédure lors d’une sentence définitive le 22 mars 1312. Le roi l’autorise alors à se constituer une garde personnelle afin d’assurer sa défense contre tout attentat.

En 1313, à Paris, en présence du roi, il participe à une réunion de prélats et de barons qui délibèrent sur la formation d’une croisade. À l’occasion de ce séjour, il requiert le prévôt de Paris de faire libérer l’un de ses vassaux, Richard de Peyre, alors détenu au Châtelet.

En 1316, il siège aux Enquêtes et à la Grande Chambre, à Paris. Le nouveau pape, Jean XXII, opposé aux idées du rapport qu’il a rendu au concile de Vienne, promulgue une constitution qui va en sens inverse et renforce les pouvoirs pontificaux, le 15 septembre. À la mort de Jean 1er, fils de Louis X, en novembre 1316, Guillaume joue un rôle important, en qualité de juriste, pour conforter le droit de succession de Philippe V. Comme conseiller royal, il ouvre une campagne à la cour afin de critiquer la position du pape et tend ainsi à brouiller le pape et la cour royale ce qui lui vaut l’inimitié de Jean XXII, qui diligente des enquêtes contre lui. Il échappe toutefois aux sanctions du fait du crédit dont il jouit à la cour et le pape continue à l’utiliser pour diverses missions.

En 1317, il négocie un traité avec la Castille. Il arbitre aussi le paréage passé entre l’évêque de Rodez et le comte d’Armagnac mais le pape casse les décisions de Guillaume en ce domaine. En 1318, avec les évêques du Puy et de Laon, les comtes de Clermont et de Forez, ainsi que le sire de Sully, il est délégué comme ambassadeur du roi auprès du pape. Le 10 mars, avec l’évêque de Laon, il est chargé par Jean XXII de recevoir la résignation d’un canonicat de Saint-Laurent-la-Gâtine et de le conférer à un proche du roi. Le 21 mars, le pape le charge d’instruire un complément d’enquête dans le procès intenté à l’évêque de Chalon, par l’archevêque de Reims. La même année, Guillaume arbitre un différend entre Isabelle, duchesse de Bretagne, et son beau-frère, Gui, et le roi Philippe V le place sous sa sauvegarde spéciale, ainsi que ses biens et ses serviteurs, après avoir appris que l’on cherchait à lui nuire. En mai, il intervient, sur le plan juridique, dans l’établissement du mariage de Jeanne, fille de Louis X, et de Philippe, fils du comte d’Évreux. Le 9 juin, l’évêque de Maguelone lui demande de le faire indemniser à la suite de violences exercées par Jean de Sancerre, sénéchal de Beaucaire.

En 1319-1321, il part à deux reprises en Angleterre afin de conclure la paix entre les rois d’Angleterre et d’Écosse. En juillet 1321, il assiste à l’assemblée des députés de Paris, réunis sur la question des mesures et des monnaies. En 1323, avec Amauri de Narbonne, il prépare une croisade dont le projet échoue.

Le 6 février 1324, Jean XXII lui donne mandat pour recevoir huit personnes désignées par le roi aux prébendes de quatre cathédrales ou collégiales choisies par le même prince, à l’exception de celles de Rouen, de Reims, de Paris, de Laon, de Chartres et d’Amiens.

En 1329, sur ordre de Jean XXII et de Philippe de Valois, il part en Égypte, en compagnie de Pierre de la Palu, patriarche de Jérusalem, afin de préparer une croisade. Il accompagne alors Marie, fille de Louis de Bourbon, et l’époux de celle-ci, Guidon, roi de Chypre. Le 24 avril, il obtient du pape le droit de recevoir l’absolution à l’article de la mort et une indulgence pour lui et ses familiers. Le pape renouvelle cette indulgence le 10 août suivant. Il avait emmené avec lui Jean Raynald, hebdo­madier de la cathédrale de Mende, qui meurt, comme lui, lors de ce voyage.

8 – Homme de grande culture, dans son traité remis au concile de Vienne, il se réfère à Ambroise, Augustin, Jérôme, Grégoire, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et Bernard de Clairvaux. Il combat avec vigueur l’usure dans son additif aux Statuta de son oncle. Il annote également le Directorium Chori de ce dernier. Il laisse encore le compte-rendu de son enquête préparatoire à la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford, et plusieurs lettres. Dans son mémoire sur les préparatifs de la croisade, il critique les excès des princes : passion pour la chasse, dots excessives de leurs filles, altération des monnaies et dépenses exorbitantes.

Juste après le concile de Vienne, en 1312, de retour à Mende, Guillaume fonde le collège de Tous les Saints, dans la cathédrale, en faveur de quatre prêtres, et cela en conformité avec les vœux de son défunt oncle et prédécesseur. La présentation en revient à Pierre, frère de Guillaume, puis à ses héritiers. En même temps, il fonde le collège Saint-Privat. Ses trois frères, Pierre Durand, et les chanoines Bernard et Pons, présentent un vicaire au collège de Tous les Saints en 1318. Les chapel­lenies du collège de Tous les Saints sont sous le patronage de Pierre Durand, de Puimisson, en 1343. En 1392, noble Flotard de Madreras, héritier universel de Saure, fille de Guillaume Durand, est le patron de l’une de ces chapellenies. Le collège comportera au moins sept chapelains en 1428.

En 1380, le trésor de la cathédrale comporte plusieurs chapelles offer­tes par Guillaume. Une, violette, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements et médaillons, d’une ceinture, de trois amicts, d’un manipule, d’une étole et d’un tour de cou. Une autre, blanche, en étoffe brochée en or, avec liserés, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements rouges et médaillons, de deux autres aubes avec parements brodés, d’une ceinture, de trois amicts, de trois tours de cou, de trois manipules et de deux étoles. Une troisième chapelle, de même couleur, comprenant une chasuble et deux dalmatiques, aux armes de Guillaume.

9 – Boniface VIII l’autorise à tester le 30 avril 1297, puis Jean XXII en fait autant le 10 mars 1318, avant de lui accorder une indulgence pour que son confesseur le remette de ses péchés à l’article de la mort, le 1er juin 1325. Il meurt à Nicosie en juillet 1330.

Un an auparavant, alors qu’il partait pour la Terre sainte, le 24 avril 1329, il avait obtenu du pape, pour lui et ses familiers, le droit de faire séparer leurs os, leurs viscères et la « viande » de leurs corps, afin de les rapatrier, tout en ayant la possibilité d’élire sépulture là où ils voudraient.

Il ne profite pas de ce privilège et son corps est mis dans un sac de cuir et inhumé sur place, à Nicosie, à gauche du grand autel de l’église cistercienne de Sainte-Marie de Beaulieu. Toutefois, il ne subsiste plus la moindre trace de cette inhumation et les historiens locaux ne s’accordent pas vraiment sur le lieu où se dressait l’église Sainte-Marie, détruite au XVIe siècle.

Un cénotaphe en marbre, en forme de gisant, a été construit pour lui en l’église Notre-Dame de Cassan (Hérault), dans la chapelle Saint-Privat élevée par Guillaume. Il se trouve aujourd’hui à Toulouse, au musée des Augustins. Sa tête mitrée repose sur un coussin alors qu’il tient sa crosse de la main droite. Deux dragons sont couchés à ses pieds. Les écus qui accostent le gisant sont effacés mais, sur l’aube du gisant, figurent un lion et des trèfles qui apparaissent dans le chef des armoiries de Guillaume Durand speculator, ce qui tendrait à confirmer que les deux évêques, l’oncle et le neveu, portaient les mêmes armes.

11 – Armes personnelles : voir celles de son oncle, qui précèdent.

Armes en qualité d’évêque, en 1310 : d’or à trois pals de gueules, chargé d’un buste mitré tenant de la main droite une épée, et de la sénestre une crosse, le tout d’or (d’après sceau de la cour commune, parti aux armes du roi en un, aux armes de l’évêque en deux).

Sceaux : n° 1, appendu à un texte du paréage, en février 1307 : frag­ment d’un sceau ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, dans une niche de style gothique, qui était sans doute surmontée d’une autre niche, avec la légende « …illi dei gra …. lita… » (pour « Sigillum Guilhelmi dei gracia guabalitanorum episcopi ») ; le contre-sceau repré­sente une pierre gnostique, un crabe, un scorpion et deux poissons, sans légende.

n° 2, appendu à une charte de juillet 1317 : ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, vu de face, mitré, crossé et bénissant, placé dans une niche principale ; dans une niche supérieure, le Christ en croix, avec la vierge et saint Jean, debout, avec la légende « S’ Guilli dei gra. e … itis gabalitani », qui correspond à « Sigillum Guilhelmi, Dei gracia episcopi et comitis gabalitani ». Pas de contre-sceau.

n° 3, appendu à une charte de septembre 1317 : le même, avec pour contre-sceau un évêque debout, vu de face, à mi-corps, tenant une épée de la main droite et sa crosse de la gauche, et pour légende « X S. G. epi Mimatensis ».

Arch. nat., JJ 41, acte 17 ; JJ 42B, acte 17 ; JJ 45, acte 21 ; JJ 48, acte 207 ; JJ 50, acte 137 ; JJ 53, acte 357 ; J 204, fol. 2 ; J 206, n° 2 ; J 341, n° 4.

Arch. dép. de la Lozère, 3E 1589, fol. 18 ; 2275, fol. 81v ; G 53 ; 1057 ; 1118 ; 1350, fol. 13, 26, 60v , 66v , 70v , 121, 125v , 128v , 140 ; 1351, fol. 46v ; 1352, fol. 11v , 37v , 39v , 68, 93v ; 1353, fol. 52v , 62 ; 1363, fol. 5v ; 1364, fol. 22 ; 1374, fol. 54 ; F 1193 ; G 2366, 2381, 2385.

Registres de Nicolas IV, 4560, 4561.

Registres de Boniface VIII, 1492, 1762, 1921, 1958, 2131, 4985.

Lettres communes de Jean XXII, 1567-1571, 2237, 6524-6536, 6553, 6603, 18984, 19160, 22468, 45027, 45977-45978, 51986, 55276.

Lettres communes de Benoît XIII, 2932.

G. Alary, Guillaume Durant, évêque de Mende, 1296-1330. Un combat pour la réforme de l’Église au XIVe siècle.

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M. E. Boutaric, Actes du parlement de Paris, Paris, 1920, t. III, n° 4131, 5440, 6209.

H. Boullier-de-Branche, Feuda Gabalorum, t. I et II, index.

F. Buffière, Ce tant rude Gévaudan, t. I, p. 604-608, 705-724.

L. Costecalde, « Anciennes églises du département de la Lozère antérieures au XVe siècle », Chroniques et mélanges, t. 2, 1913, p. 223, 225, 234, 252, 253, 265.

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diocèse de Mende

 

 

  Période traitée Date du dernier traitement
Diocèses
1.     Esztergom 66" width="203">1001-2003 66" width="256">2016
2.     Kalocsa-Bács 66" width="203">1009-1526 66" width="256">1991 ; 2015
3.     Pécs 66" width="203">1009-1543 66" width="256">2009 ; 2015
4.     Veszprém 66" width="203">997/1009-1387 66" width="256">1979 ; 2015
5.     Győr 66" width="203">1009-1526 66" width="256">1968, 2000, 2011 ; 2015
6.     Eger 66" width="203">1010-1596 66" width="256">1987 ; 2015
7.     Erdély/ Gyulafehérvár 66" width="203">1003-1526? 66" width="256">1922 ; 2015
8.     Csanád 66" width="203">1030-1526 66" width="256">1930/1947, 1941 ; 2014 ; 2015
9.     Bihar/ Várad 66" width="203">XIe s. -1552 66" width="256">1885-1888 ; 2015
10.   Vác 66" width="203">années 1070 -1541 ? 66" width="256">1983, 2015
11.   Nyitra 66" width="203">1111-1541 ? 66" width="256">1933 ; 2008, 2015
12.   Zágráb 66" width="203">années 1080 66" width="256">1994 ; 2010, 2012, 2014, 2015
13.   Bosznia 66" width="203">1234-1526 ? 66" width="256">1994 ; 2015
14.   Szerém 66" width="203">1231-1526 ? 66" width="256">1987 ; 2011, 2013 ; 2015
Chapitres cathédraux
1.     Esztergom 66" width="203">1001-1901 66" width="256">1901, 2007, 2016
2.     Kalocsa-Bács 66" width="203">1009-1526 66" width="256">1992
3.     Pécs 66" width="203">1009-1543 66" width="256">2009
4.     Veszprém 66" width="203">997/1009-1387 66" width="256">1979, 1989
5.     Győr 66" width="203">1009-1526 66" width="256">1968, 1994, 2011
6.     Eger 66" width="203">1010-1596 66" width="256">1987
7.     Erdély/ Gyulafehérvár 66" width="203">1003-1387 66" width="256">1979, 2010
8.     Eger 66" width="203">1030-1526 66" width="256">1987
9.     Csanád 66" width="203">1239-1353 66" width="256">1941 ; 2010, 2014
10.   Bihar/ Várad 66" width="203">années 1070-1541 ? 66" width="256">1983, 2008
11.   Vác 66" width="203">vers 1111-1541 ? 66" width="256">1933, 2007, 2011
12.   Nyitra 66" width="203">années 1080 66" width="256">1994 ; 2008
13.   Zágráb 66" width="203">1234-1526 ? 66" width="256">1994
14.   Bosznia 66" width="203">1231-1526 ? 66" width="256">1987
15.   Szerém 66" width="203">1226/1227/1279-XVe s. ? 66" width="256">1936 ; 2011, 2013
16.   Kő 66" width="203">XIVe s. 66" width="256">2011
Chapitres collégiaux
1.     Esztergom-Zöldmező 66" width="203">-1541 66" width="256">1971/1973, 2015
2.     Esztergom-Hegyfok 66" width="203">-1541 66" width="256">1971/1973, 2015
3.     Esztergom-vár 66" width="203">-1541 66" width="256">1971/1973, 2015
4.     Dömös 66" width="203">XIIe s.-1541 66" width="256">1971/1973 ; 2012
5.     Pozsony 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1984/1987, 1994, 2008, 2013, 2014, 2015
6.     Szepes 66" width="203">XIVe s. 66" width="256">1971/1973
7.     Győr 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1984/1987
8.     Vasvár 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1971/1973
9.     Pápóc 66" width="203">XIVe s. 66" width="256">1971/1973
10.   Veszprém 66" width="203">-1541 66" width="256">1971/1973
11.   Felsőörs 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1971/1973
12.   Hanta 66" width="203">XIIIe s. 66" width="256">1971/1973
13.   Székesfehérvár (BMV) 66" width="203">XVe s.-1543 66" width="256">1994, 1996, 2016
14.   Székesfehérvár (St-Nicolas) 66" width="203">XIVe-XVe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2017
15.   Székesfehérvár (St-Pierre) 66" width="203">XIVe-XVe s. 66" width="256">1984/1987 ; 2017
16.   Óbuda 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1984/1987, 1994
17.   Budavár 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2013, 2015
18.   Felhévíz 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1971/1973
19.   Pécs(vár) 66" width="203">fin du XIVe s. ? 66" width="256">2007-2009
20.   Pozsega 66" width="203">-1543 66" width="256">2007-2009
21.   Szenternye 66" width="203">XIIIe s. 66" width="256">1971/1973
22.   Csázma 66" width="203">1232- 66" width="256">1971/1973
23.   Hájszentlőrinc-Bács 66" width="203">XVe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2014
24.   Titel 66" width="203">XIe-XVIe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2013, 2015
25.   Csanád 66" width="203">XIIIe-XVee s. 66" width="256">1971/1973 ; 2010, 2014
26.   Arad 66" width="203">XIIe-XVIe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2012, 2016, 2017
27.   Ittebő 66" width="203">XIIIe s. 66" width="256">1971/1973
28.   Gyulafehérvár  66" width="203">? 66" width="256">1971/1973
29.   Szeben 66" width="203">XIIe-XVIe s. 66" width="256">1971/1973 ; 2012, 2013, 2015
30.   Várad (BMV) 66" width="203">-1552 66" width="256">1971/1973