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Compte-rendu de la réunion des Fasti Ecclesiae Gallicanae du 25 juin 2010.

Date de la prochaine réunion : vendredi 7 janvier 2011

C'est devant près d'une trentaine de personnes que s'est ouverte cette réunion estivale des Fasti. Les mobilisations sociales de la veille nous ont cependant privé de la présence de Véronique Julerot, Jean-Michel Matz et Jacques Madignier.

Avant d'évoquer les interventions qui ont rythmé cette journée, il nous semble logique de commencer par le temps fort qui a marqué le traditionnel buffet du midi, dressé dans le jardin de l'ancienne demeure de fonction des directeurs des Archives nationales. C'est dans ce cadre verdoyant et ensoleillé qu'Hélène Millet reçut, en forme d'hommage et de remerciement pour son action à la tête des Fasti, le maître-ouvrage d'Édouard Perroy – L'Angleterre et le Grand Schisme, paru en 1935 – exemplaire dédicacé par l'auteur à Jeanne Vieillard, archiviste paléographe qui a donné son nom à la salle de l'IRHT dans laquelle Hélène Millet et d'autres ont fondé les Fasti. Ce livre est désormais protégé par une reliure en cuir ornée d'un chanoine ; un bel objet qui réunit symboliquement les différents thèmes de recherche qui ont attiré Mme Millet. Autre jeune retraitée, Irmine Martin fut également chaleureusement congratulée par l'assistance et reçut divers cadeaux. Ce fut l'occasion pour Vincent Tabbagh, en rendant hommage à l'une et à l'autre, d'évoquer le temps glorieux des pionniers, à la fin du siècle dernier !

 

Informations générales

• La parution des volumes se poursuit à un rythme satisfaisant. Celle du volume 12 sur Autun réalisé par Jacques Madignier, initialement prévue en juin, a été repoussée jusqu'en septembre 2010. La préparation du volume sur Châlons-en-Champagne par Sylvette Guilbert est en bonne voie tandis que la base de données sur le diocèse de Tarentaise pourrait être achevée à la fin de cette année.

Pascal Montaubin, avant de faire circuler un exemplaire du volume sur Sens – dernière publication en date – a tenu à rappeler que les membres des Fasti bénéficient d'un rabais de 40 % sur les ouvrages de la collection par rapport au tarif normal.

Contact : pascal.montaubin@laposte.net.

• Un colloque organisé par l'équipe Collégiales aura lieu les 29-30-31 octobre à Montpezat de Quercy sur le thème : Les interventions de la curie pontificale dans l'histoire des églises collégiales en France au Moyen Âge.

Le nécrologe-obituaire du chapitre cathédral d'Aix, par Thierry Pécout

Le nécrologe-obituaire de Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence a récemment fait l'objet d'une édition critique par Thierry Pécout et Anne Chiama, avec la collaboration de Noël Coulet, dans la collection Recueil des historiens de la France.

Cette intervention vise à dévoiler l'intérêt que peuvent avoir les obituaires pour la connaissance des chapitres cathédraux en général, et plus particulièrement ici pour celle des chanoines aixois. Jusqu'à présent, les travaux sur ce type de source ont été les parents pauvres de la recherche sur la mort au Moyen Âge. Pourtant, le rôle de média entre les vivants et les morts joué par les communautés religieuses ne se limite pas aux seuls Mendiants. Il est aussi le fait des chapitres cathédraux. En outre, ces sources permettraient d'aborder la question des revenus tirés des fondations pieuses, chantier qui reste à entamer.

Le manuscrit 14 de la bibliothèque Méjanes comporte 179 folios en y intégrant le martyrologe d'Adon. L'appellation que l'on donne à ce manuscrit – nécrologe-obituaire – s'est imposée par l'observation de changements dans la manière de rédiger les notices, tributaires de l'évolution des rapports avec le sacré. L'importance accrue accordée à la rédaction de ces notices justifie l'idée du passage progressif d'un nécrologe, livre où l'on inscrit simplement les noms des morts, à un obituaire, registre où l'on écrit leurs noms, le jour de leur sépulture et la fondation des obits. Ces fondations sont évidemment une source de financement importante mais leur dimension première est spirituelle. Le nécrologe-obituaire porte en effet une memoria et forme la base de la concorde qui permet à la communauté canoniale d'exister.

Ce livre appartenant au chapitre d'Aix, une brève présentation de cette communauté s'impose. En 1318, date de la réalisation du nécrologe, le chapitre est une institution riche et puissante. Son existence est attestée depuis le début du XIe s. À la fin de ce même siècle, son temporel semble se développer. Les liens avec le pouvoir comtal sont étroits : on rencontre de nombreux chanoines parmi les familiers des comtes de Provence. On distingue alors deux catégories de clercs : les chanoines prébendés qui desservent la cathédrale et un groupe qui prend en charge l'oratoire du Sauveur. La régularisation du chapitre se produit au début du XIIe s. et perdure jusqu'au siècle suivant où, dans des circonstances qui restent largement obscures, le statut de la communauté évolue. Le chapitre cathédral cesse alors d'être régulier pour entrer dans le siècle. En 1223, on y dénombre vingt prébendes. Le chapitre est à la tête d'une véritable seigneurie urbaine, fruit d'une politique d'acquisitions judicieuse dans le bourg d'Aix et de la mise sous tutelle d’églises paroissiales (dont une à Aix). Le rôle mortuaire de la communauté s'inscrit dans ce paysage à travers le cimetière Saint-Sauveur qui accueille des sépultures étrangères au chapitre.

L'opération menée en 1318 semble relever de la volonté du prévôt Guillaume Agarini. Elle consiste d'abord en un travail de transcription opérée à partir d'un livre plus ancien ; le manuscrit se trouve en usage dès l'année suivante, comme l'atteste les premières additions dont il est l'objet. Les notices datées, qui s'étalent de 1209 à 1317, permettent de supposer que l'ancien nécrologe était utilisé depuis la fin du XIIe s. et qu'il connaît un développement certain à la fin du XIIIe s. lorsqu'il s'ouvre davantage aux laïcs. Par ailleurs, les notices datées du nécrologe-obituaire permettent de percevoir l'intensité de son utilisation après la phase de transcription : on en dénombre 498 au XIVe s., 124 au XVe s. et seulement une quinzaine entre 1500 et 1587. Ainsi, on peut supposer que cette forme de fondation pieuse a lentement décliné à la fin du Moyen Âge pour prendre d’autres formes à l'aube des temps modernes.

Les revenus issus de ces obits ont notamment financé un programme de rénovation architectural : la nef Saint-Maximin et diverses chapelles funéraires sont là pour en attester.

Sacré collège et chapitre de Châlons, par Sylvette Guilbert

Cette intervention propose de se pencher sur les cas de chanoines châlonnais qui sont devenus cardinaux. Dix-neuf individus sont actuellement recensés : 3 au XIIIe s., 13 au XIVe s. et 3 autres au XVe s. La place particulière du XIVe s. illustre la politique bénéficiale avignonnaise. De fait, si les cardinaux du XIIIe s. ont été chanoines d’abord, ceux des siècles suivants ont souvent intégré le chapitre de Châlons après leur incardination. Ils y ont reçu canonicat, prébende et souvent une dignité, en particulier l’archidiaconat. Lorsqu’un bénéfice du fait d’une vacance à la cour pontificale, passe sous collation pontificale, il circule dès lors entre les familiae cardinalices.

À l'aide d'un tableau récapitulatif, Mme Guilbert a présenté les uns après les autres, suivant un ordre chronologique, ces 19 chanoines incardinés. Nous le reproduisons ici :

 

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Noms

N° Fasti

Sacré Collège

Études, carrière

Chapitre de Châlons

Entrées

Papes

40">

Rangs

Titres

Dates

Rangs

Morts

Barthélemy

46

1227

Grégoire VII

40">

cprêtre

Ste Pudentienne

m théologie

1220-28

Can + prb

élu évêque

1230/1

Jacques SAVELLI

611

1261

 

Urbain IV

40">

cdiacre

Ste M. In cosmedin

 

-

1285

Can + prb

1281

1285

pp Honorius IV

Benedetto CAETANI jr

110

1295

Boniface VIII

(son oncle)

40">

id

Ss Côme-Damien

-

1286

Can + prb

1296

Étienne de SUIZY

645

1305

Clément V

40">

cprêtre

St Cyriaque

m d can

chancelier

1297-1306

Can + prb

1311

Raymond de GOTH

312

id

id

(son oncle)

40">

cdiacre

Ste M. nouvelle

-

1310

Can + prb

trésorier

1310

Arnauld de PELLEGRUE

548

id

id

40">

id

Ste M in Porticu

-

1305-1332

Can + prb

1332

1314-1332

Archd CT

Bertrand de MONFAVET

477

1306

Jean XXII

40">

id

Ste M in aquiro

d civ

1313-1320

Can + prb

1342

Pierre de CHAPPES (de Chartres)

175

1327

id

40">

cprêtre

Ss Silvestre-Mart.

d civ

chancelier

1316-1328

Can + prb

1336

Jean COLONNA

185

id

id

40">

cdiacre

St Angelo in pescheria

m arts

not apost

1316-1332

Can + prb

1348

1332

Archd CT

Pierre ROGER de BEAUFORT (de Beaufort)

579

1348

 

Clément VI

40">

 

cdiacre

Ste M nouvelle

2 droits

1366

Can + prb

1378

1370

pp Grégoire XI

1357

Trésorier pp Grég XI

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 16 janvier 2004

 

Informations générales

Le volume 7 sur Angers (F. Comte, J.-M. Matz) est paru. Il faisait partie du dossier d’habilitation, présenté avec succès, par Jean-Michel Matz.

Les nouvelles procédures d’édition des notices :

Elles sont désormais bien avancées et ont été prévues de manière à permettre la poursuite de la saisie des données sous DBase et 4D. Ceux qui travaillent en 4D devront communiquer un fichier enregistré en TXT. Il sera désormais possible de travailler en ACCESS. Demander un replica de la structure à Hélène Millet (disponible début mars).

La rapidité d’exécution des procédures permettra de répondre à de fréquentes demandes d’édition. Celles-ci ainsi que la transmission des résultats pourront s’effectuer par courrier électronique.

A la faveur de ce changement, quelques champs ont été allongés. Le « Petit Guide » devra être mis en révision.

Deux colloques sont à signaler : l’un qui se tiendra du 4 au 8 octobre à Rome sur « Le clergé du Portugal dans une dimension européenne », l’autre à Tournai les 19 et 20 mars 2004 sur le thème « De Pise à Trente. La réforme de l’Eglise en gestation ». Le programme de ce dernier se trouve sur le site des Fasti.

Antoni Rougeaux, étudiant en maîtrise, a pour sujet de reprendre les travaux d’année post-doctorale réalisés par Philippe Maurice sur le diocèse de Tours. Il a complété, au format Access, la base de données sur les chanoines de Tours, et a établi une liste alphabétique et par diocèse des divers chanoines qu’il a rencontrés. Ces listes ont circulé dans l’assemblée.

Amandine Le Roux poursuit ses travaux sur les collecteurs pontificaux, notamment au XVe siècle, elle en a établi une liste alphabétique, et une liste par diocèse qui ont été distribuées et vont alimenter la « Boîte ».En retour, ils attendent naturellement des renseignements sur ces individus.

Les notices de Mende sont mises en circulation pour un contrôle rapide par chacun avant l’édition du volume qui devrait avoir lieu dans le 1er trimestre de l’année 2004.

Un nouvel Ingénieur d'études arrive au LAMOP en la personne de Willy Morice, affecté spécialement à « l'Opération Charles VI », laquelle va donc pouvoir reprendre. Une passerelle sera prévue entre celle-ci et les Fasti.

Le bureau de Willy Morice est la salle G 687 de la Sorbonne (téléphone: 01 40 46 31 73); c’est dans cette salle qu’est située la bibliothèque des Fasti et qu’on peut consulter le cédérom Ut per litteras apostolicas. Elle sera donc plus facilement accessible.

Une « Boîte » électronique va entrer en service. Elle doublera la « Boîte » papier sans la remplacer totalement.C’est Jean-François Cauche qui gérera cette nouvelle forme de la « Boîte ». Tous les collaborateurs sont donc invités à lui envoyer un courriel, en précisant clairement leur nom, leur prénom, leur adresse électronique et le diocèse sur lequel ils travaillent. La solution envisagée pour l’instant est la suivante : chaque personne trouvant des informations utiles enverra un courriel à Jean-François Cauche (chaque courriel devant concerner un diocèse, il faudra découper les informations par autant de fichiers qu’il y aura de diocèses concernés), tandis qu’une copie conforme sera envoyée à Irmine Martin pour archive. Le point sera fait sur cette Boîte informatisée au mois de juin.

Sur le site, une liste rappelant les noms de toutes les personnes ayant travaillé sur un diocèse depuis la création du programme est en ligne. Le site va comporter de nouvelles pages, une pour chacun des diocèses dont les volumes sont parus. Elles seront gérées par les auteurs qui pourront notamment y signaler les corrections à apporter aux notices publiées. La bibliographie canoniale est d’ores et déjà en ligne. Le site reçoit environ 15 000 visites par an.

Début février, un spécialiste de l’histoire de la musique au XVème siècle, Alejandro Enrique Planchart, professeur émérite à l’université de Santa Barbara, a fait parvenir des compléments fort riches pour les notices des musiciens des chapitres d’Amiens Besançon et Rouen. D’autres vont arriver pour Reims et une intéressante collaboration s’annonce pour Cambrai.

Laurent Vallière a mis à notre disposition son portable pour accéder au fichier Lesellier, riche désormais de 16 000 fiches. Les candidats à une bourse de l’EFR peuvent demander à y travailler.

I. Les suppliques de la Pénitencerie, par Monique MAILLARD

Monique Maillard vient d’éditer Les suppliques de la Pénitencerie apostolique pour les diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai (1410-1411). (A.S.V. Penitenzieria Ap., Reg. Matrim. et Div., 1), Bruxelles-Rome, 2003 (Analecta Vaticano-Belgica, 34). Son travail « complète » en quelque sorte le « Repertorium Poenitentiariae Germanicum », dont les volumes paraissent à un rythme soutenu depuis 1996.

Apparue dans la deuxième moitié du XIIe siècle, la Pénitencerie est l’un des quatre grands offices de l’administration pontificale. Elle est tout à la fois un tribunal et, depuis le milieu du XIIIe siècle environ, un office bureaucratique. Son travail s’appuie sur le droit canon. Elle est compétente pour toutes les questions dépendant du for interne, sacramentel et non sacramentel ; elle trouve dans l’Audience (Rote) son correspondant pour le for externe. Agissant en mandataire du pape, le cardinal pénitencier, appelé « grand pénitencier », entend les confessions et peut donc absoudre, concéder des dispenses, accorder des « licences » spéciales et des « déclarations » d’innocence. Il est compétent en de nombreuses matières, bien au-delà des « cas réservés » : illégitimité et autres irrégularités, empêchements matrimoniaux, faits de violence physique, de simonie, falsifications de lettres pontificales, agressions contre les pèlerins, vœux de pèlerinage, rapports avec les juifs et les musulmans…

La publication de Monique Maillard vise le tout premier registre de la série (délaissé jusqu’ici par l’Institut historique allemand de Rome), soit la période d’avril 1410 à mai 1411 (Alexandre V et Jean XXIII). Les suppliques sont adressées obligatoirement au pape, mais leur signature revient au cardinal pénitencier. Trois remarques importantes : l’enregistrement des suppliques n’était pas systématique ; ce « premier registre » ne représente sans doute qu’une faible partie de la production des deux pontificats ; ce registre ne regarde pas le for interne sacramentel, en d’autres termes il ne fournit aucune information relative au secret de la confession. On trouvera dans le volume ici présenté 156 suppliques relatives aux diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai. On notera que les diocèses français sont peu représentés (Paris, Chartres…), au contraire des allemands et des italiens. Ce sont les questions relatives aux carrières ecclésiastiques qui reçoivent ici la meilleure part. Les requêtes de clercs de naissance illégitime, désireux de ne pas être écartés d’une promotion aux ordres majeurs et de la possession de deux ou plusieurs bénéfices compatibles, remplissent à peu près les 2/3 du volume. Les impétrants qui s’adressent à la Pénitencerie, plutôt qu’à la Chancellerie, ont reçu les ordres mineurs et obtenu un bénéfice sans cure de l’autorité ordinaire ; ils demandent la promotion aux ordres majeurs et l’obtention d’un autre bénéfice, de préférence avec la « cura animarum ». Si aucun chanoine de chapitre cathédral n’apparaît dans ces 156 suppliques, il s’en trouve probablement « en devenir »…

II. Du monde de Besançon à celui de Clermont : deux chapitres, deux fonds d’archives, par Henri HOURS

Henri Hours compare les sources - et leur répartition chronologique - des deux diocèses en sa charge (Besancon volume 4 des Fasti, Clermont-Ferrand).

Besançon comprend deux chapitres jusqu’en 1253 (22 et 20 prébendes) puis 45 prébendes (1253-1387 dont neuf dignités) et 42 ensuite. Clermont a 40 prébendes (1207, 1216, 1280, 1438), 36 prébendes à partir de 1438 (dont quatre dignités). Les archives sont classées et inventoriées pour Besançon, après avoir été épurées méthodiquement à la Révolution de la quasi-totalité des titres féodaux et seigneuriaux).

Pour Clermont, le classement est imparfait, avec d’importantes disparitions avant la Révolution. Dans les deux diocèse, les documents comptables ont tous disparu, il ne reste que quelques épaves. Les délibérations capitulaires à Besançon couvrent les années 1412-1448 et 1452-1500 tandis qu’à Clermont ne subsiste qu’une épave. Si les testaments canoniaux sont rarissimes, il en subsiste à Clermont une belle série pour la seconde moitié du XIIIe siècle ; les quelques registres de notaires qui subsistent pour les années 1345-1375 ne contiennent aucun testament (ils étaient enregistrés à part). Le chapitre de Besançon étant dans la sphère d’influence des ducs de Bourgogne, les archives ducales devraient livrer de précieux renseignements sur la carrière (non bénéficiale, surtout) d’un certain nombre de chanoines bisontins. Celui de Clermont se trouvait au XIIIe siècle et jusqu’en 1350 dans l’orbite royale, et à partir de 1375 dans celle du duc de Berry : leurs archives devront être prospectées pour mettre en lumière les recommandations royales/ducales et les liens avec le milieu des officiers royaux et ducaux.

Point commun : les bibliothèques canoniales sont pratiquement absentes de sources, à l’exception de celle du clermontois Roger Benoîton éditée par Anne-Marie Chagny. Le quartier canonial de Besançon se situe infra septa capituli (l’enceinte gallo-romaine), mais la notion de maison canoniale ou quartier canonial est absente des deux cités. Clermont offre pour le XIIIe siècle une belle série de sceaux de chanoines sceaux canoniaux (une vingtaine) et de seings manuels. Enfin les fresques de la cathédrale de Clermont offre une belle galerie de chanoines donateurs en prière, certains représentés avec l’aumusse. Dans les années 1325, M. Hours s’aperçoit qu’il a trop de chanoines de Clermont pour le nombre de prébende car les registres pontificaux ne se préoccupent pas de savoir si les chanoines sont prébendés ou non (si les autres sources contemporaines le permettent, les mentions des registres pontificaux doivent donc être soumises à une critique très attentive) ; le même phénomène ne se produit pas pour le chapitre de Besançon, qui est beaucoup moins présent dans les registres pontificaux. Il pose le problème des entrées, des sorties et des retours de chanoines au chapitre de Clermont : a-t-on le droit de considérer qu’un chanoine mentionné en 1300 puis seulement en 1330, a bien été chanoine du même chapitre entre ces deux dates ? Les prébendes clermontoises ne paraissent pas avoir bénéficié de revenus propres (sous réserve de l’identification de ce que les sources – terriers surtout - appellent « pans » ou « petits pans » de tel ou tel chanoine).

III. Les 120 témoins de Jean Simon, évêque à la fin du XVème siècle, par Véronique JULEROT

Cette communication relate un conflit survenu entre deux compétiteurs pour le siège épiscopal de Paris en 1492, Gérard Gobaille et Jean Simon. Elle est l'occasion de mieux cerner les réseaux d'alliance ou de sociabilité qui pouvaient exister dans nos communautés canoniales.

Gérard Gobaille a été élu de justesse le 8 août 1492 par le chapitre de Notre-Dame au bout de 6 scrutins. C'est un avocat au Châtelet, originaire de Soissons, qui est surtout lié au groupe des officiers royaux de Soissons et Laon et commence à l'être au Parlement de Paris. Dès le lendemain, le chanoine de Paris Jean Simon, conseiller du roi au Parlement de Paris, s'oppose à l'élection en chapitre. Un procès en confirmation s'ouvre alors devant l'archevêque de Sens, qui mène une enquête sur la personnalité de l'élu.

C’est donc à une recherche de témoignages sur son concurrent que se livre Jean Simon en janvier 1493. Il a entre temps été pourvu de l'évêché de Paris par le pape (le 29 octobre 1492). Trois campagnes de collecte de témoignages sont menées, dont une à Sens de juin à août 1493, condensée dans un volume de 690 pages et présentant les dépositions de 120 témoins.

Ces témoignages, transcrits en latin à l'exception des injures et des blasphèmes, donnent de larges informations sur l'identité de chaque témoin, dont la solidité des relations sociales et professionnelles garantit la validité de son témoignage.

Grâce à ces indications, la sociologie des témoins peut être retracée. Ce sont d'abord des hommes : seules deux femmes témoignent, l'une appartenant à la famille de Jean Simon, l'autre qui se plaint de l'emprisonnement de son fils dans les prisons du chapitre par Gérard Gobaille. Les points communs des 118 hommes sont l'âge (beaucoup entre 40 et 50 ans), l'origine parisienne (80 sur 118, mais aussi une vingtaine de Soissonnais : Gobaille et Simon appartiennent au chapitre de la cathédrale), les études juridiques (un bon tiers de civilistes ou de canonistes) et l'appartenance au monde clérical. On compte notamment 5 évêques et 41 chanoines, surtout bénéficiés à Paris, et aussi à Soissons. 90 % déclarent résider dans le siège de leur canonicat.

Ces témoins appartiennent tous au parti de Jean Simon. Ils déclarent, pour une grande majorité, bien connaître celui-ci, par le biais des études, de la carrière judiciaire ou bien depuis l'enfance. Le fait d'être chanoine de Notre-Dame ne signifie pourtant pas qu'on a une connaissance meilleure d'un de ses voisins de stalle ! En retour, moins de témoins connaissent Gérard Gobaille. Certains l'ont rencontré quand il est arrivé à Notre-Dame de Paris, d'autres sont en procès avec lui. Pour autant, le fait de connaître Jean Simon n'implique pas un soutien à celui-ci : sur ses 19 collègues chanoines témoins, la moitié n'a pas voté pour lui lors de l'élection, mais pour un autre conseiller au Parlement : l'existence d'un parti parlementaire au chapitre de Notre-Dame de Paris est ainsi mise en évidence, mais pas celle d'un parti pro-Simon.

Ces 120 témoins constituent une machine de guerre contre Gobaille. Des irréguralités pendant le scrutin, des pressions diverses sont mises en évidence. Par témoins interposés, Simon et Gobaille se renvoient à la face diverses injures. Aucune haine directe contre Gobaille ne peut être décelée (les témoins ont juré d'être impartiaux) mais le registre révèle des attitudes peu canoniques. Dans l'ensemble cependant, pas de tableau manichéen des deux candidats à l'évêché parisien. En effet, les témoignages, de manière directe ou non, laissent percevoir des attitudes semblables du côté de Simon aussi. Si l'élu apparaît peu conforme à l'idéal réformateur du prélat, il est donc loin d'être le seul mais il appartient pleinement à cette société cléricale toujours en quête de bénéfices, et à cette société judiciarisée de la fin du Moyen Age.

Cette étude permet de montrer l'existence de réseaux solides mais dont certains semblent quand même avoir été constitués pour la circonstance. On peut distinguer cinq groupes de témoins : les chanoines de Notre-Dame de Paris, ceux de Soissons, le personnel judiciaire, les adversaires de Gobaille en justice et aussi les voisins.

Aucune sentence n'est connue. On sait que Gobaille meurt deux ans après et que Jean Simon, pourvu de l'évêché, parvient à se faire élire par le chapitre en novembre 1494.

IV. Le point sur la recherche pour les diocèses bourguignons à l’Université de Dijon

Introduction, par Vincent TABBAGH

Les sept diocèses qui s’étendent sur le territoire de la Bourgogne actuelle présentent une situation contrastée quant à la conservation des sources sur les chanoines. Le diocèse de Sens est pourvu d’une esquisse de notice institutionnelle (présentée sur le site des Fasti). Les petits diocèses de Mâcon et Chalon ne sont guère documentés ; il semble que le diocèse de Chalon constitue une annexe pour le duc de Bourgogne qui y plaçait ses hommes. Nevers n’a conservé que peu de sources suite aux bombardements de la 2e guerre mondiale. Le fonds du chapitre d’Autun, dont Jacques Madignier étudie l’histoire du XIe au XIVe siècle, présente peu de sources sur la fin du Moyen Age, possède des archives riches mais mal classées, et surtout sans la moindre délibération capitulaire. Les archives de la collégiale de Beaune permettraient de combler une partie des lacunes. Les chapitres les mieux lotis sont encore ceux d’Auxerre et de Sens, pour lesquels les fonds d’archives assez riches montrent l’intégration dans l’orbite parisienne.

Lectures canoniales dans le diocèse de Langres, par Jean-Vincent JOURD’HEUIL

Le diocèse de Langres, qui n’a pas encore fait l’objet d’une notice institutionnelle, dispose de sources remarquables sur un gros chapitre de 48 puis 46 chanoines (après 1440). Celles-ci permettent d’étudier la bibliothèque du chapitre et les bibliothèques langrois des chanoines langrois du XIIIe au XVe siècle. Cette étude se limite aux seuls chanoines ayant résidé à Langres et y étant morts, afin de ne pas comptabiliser des personnes qui n’ont fait que passer.

La présence de livres est attestée par une série de 125 testaments ou codicilles s’échelonnant de 1222 à 1510, quelques exécutions testamentaires, des inventaires après décès et deux inventaires de biens. En particulier, il n’existe aucun registre d’une librairie, ni de registre de prêt, ni même de catalogue des livres liturgiques déposés au Trésor.

La bibliothèque du chapitre semble avoir été constituée très tôt. L’archidiacre Gui s’occupe de 9 volumes au tournant de l’an mil, tandis que des manuscrits langrois ont servi à Hugues de Breteuil pour rédiger son traité contre Béranger de Tours.

Du XIIe siècle au XVe siècle, des mentions de dons suggèrent un accroissement rapide mais ponctuel du nombre des volumes de la bibliothèque du chapitre. L’enrichissement des fonds provient aussi des achats de livres, semble-t-il assez rares. Enfin, des livres ont dû être donnés en gage au chapitre.

A l’inverse, les sorties de livres sont assez nombreuses sans qu’on puisse précisément en mesurer l’ampleur. Des livres ont été vendus, comme des objets liturgiques d’ailleurs, pour payer les travaux de la cathédrale. Souvent, les acheteurs sont les chanoines.

En fait, si les dons de chanoines permettent un accroissement de la bibliothèque, peu sont faits à l’occasion de la mort du chanoine, à Langres comme ailleurs. Et ce sont alors les inventaires qui livrent, de façon fortuite, les plus belles mentions de bibliothèques privées, comme celle de Jean de Saffres mort en 1365. Celui-ci, neveu d’un homonyme doyen, resté chanoine plus de 40 ans, devient sur le tard sacristain donc chargé des livres liturgiques. Son inventaire après décès évoque la richesse de son mobilier, mais dénombre surtout 145 volumes, dont un bon tiers est constitué de romans des XIIe et XIIIe siècles. On trouve aussi dans cette très riche bibliothèque des livres d’histoire, du droit et des auteurs antiques. Si des psautiers et un missel sont mentionnés, aucune Bible n’apparaît. Pourtant son testament, pas plus que ceux de ses oncles, ne mentionnaient le moindre livre.

Ces belles collections personnelles de livres ne vont pas forcément enrichir la bibliothèque capitulaire à la mort de leur possesseur. Ainsi, au XIVe siècle, le doyen Jacques d’Audeloncourt (mort en 1359), professeur en lois, disperse sa soixantaine de volumes sans en donner un seul à son chapitre, privilégiant l’abbaye de Clairvaux dont un de ses parents était abbé. Il restitue aussi les ouvrages empruntés parfois fort loin.

A part quelques brillantes exceptions, une grande majorité des chanoines de Langres n’a pas pu ou voulu réunir de bibliothèque privée, ce qui est surprenant pour des ecclésiastiques ayant accompli plusieurs années d’études universitaires. Au XIIIe siècle, la seule bibliothèque privée est celle d’un official qui détient 5 volumes. Entre 1359 et 1500, une dizaine de chanoines résidents seulement ont détenu au moins quelques livres. Les chanoines possèdent essentiellement des livres de droit, très peu de livres à caractère religieux, et à la fin du XVe siècle, peu d’ouvrages humanistes. Les livres les plus répandus sont des missels et des bréviaires, mais ceux-ci sont rarement légués à la cathédrale : ce sont les neveux ou la paroisse natale du chanoine qui profitent de ces livres très courants.

Les évêques, eux, ont pu constituer de brillantes collections, comme Jean I d’Amboise pour qui l’on connaît 147 volumes. Celui-ci les lègue au chapitre à sa mort, ne souhaitant pas constituer une bibliothèque épiscopale ni en faire profiter son neveu ni la collégiale épiscopale de Mussy.

Ainsi, le livre n’est pas l’objet le plus courant dans les testaments de chanoines langrois. Seul les missels et bréviaires sont répandues, mais ils circulent davantage dans la famille ou l’entourage du chanoine qu’ils ne l’accompagnent à sa stalle. L’imprimerie apparaît timidement à Langres. Ainsi donc, à l’exception de la bibliothèque de Jean de Saffres, le livre occupe une place modeste à l’Eglise de Langres.

Le parcours canonial des promus aux sièges bourguignons, par Delphine LANNAUD

Entre la fin du XIVe siècle et le début du XVIe siècle, 57 évêques peuvent être dénombrés dans les sept diocèses bourguignons (Bethléem, évêché in partibus établi à Clamecy, étant exclu) et 54 font l’objet de la communication (3 réguliers sont exclus du sujet). Des difficultés surgissent lorsqu’il s’agit de reconstituer la carrière canoniale de ces personnages. Cette carrière est d’autant plus longue que la plupart des évêques bourguignons n’accède à l’épiscopat que vers 30 ou 40 ans. Leur carrière est souvent faite de canonicats, même si, vers la fin du XVe siècle, certains réussissent à tenir des abbayes ou des prieurés en commende.

Les premiers canonicats obtenus le sont indifféremment dans une cathédrale ou une collégiale. Ces premiers bénéfices sont souvent détenus près du lieu de naissance de ces futurs évêques, ce qui montre l’attachement à la région d’origine tout autant que l’appui de la famille dans le début de la carrière. Les canonicats sont souvent attribués très tôt, parfois dès 10 ans comme pour Jean Rolin que son père essaie de placer comme chanoine de Provins à cet âge.

La suite de la carrière montre un attachement au même diocèse ou se poursuit dans un diocèse voisin. Les influences familiales sont encore perceptibles. En retour, les nouveaux chanoines peuvent constituer un réseau autour d’eux. Le cumul est important, il est rendu nécessaire par la faiblesse des revenus des canonicats, hormis ceux de Beaune, et il est facilité par la densité du réseau de plus en plus serré des collégiales bourguignonnes (nombreuses fondations aux XIVe et XVe siècles).

Un tiers des évêques ont des carrières canoniales particulières, marquées par le cumul ou la succession de prébendes dispersées et de dignités importantes, hors du cadre bourguignon. En général, ce sont des individus dont le rayonnement s’étend sur le royaume de France, des gens de cour que l’on retrouve souvent comme évêques de Nevers et Auxerre. La protection royale dont ils jouissent permet de cumuler davantage. Des agents ducaux se construisent eux aussi une carrière canoniale d’ampleur géographique plus large, du fait de l’étendue des possessions bourguignonnes. Jean de Saulx comme Jean de Thoisy possèdent des bénéfices dans les terres de par-delà comme de par-deçà.

La promotion à l’épiscopat peut, dans certains cas, avoir été facilitée par la possession d’un canonicat, et encore plus d’une dignité, dans le chapitre correspondant. C’est assez net à Mâcon : sur 11 évêques, 3 ont été doyens et 6 chanoines. A Autun, l’entrée au chapitre constitue parfois une étape avant l’épiscopat. Ailleurs, à Langres, à Nevers ou à Auxerre, la volonté royale s’impose davantage que l’appartenance préalable au chapitre du lieu.

Note : Les interventions de Jean-Pierre Brelaud et Jacques Madignier ont été reportées à la prochaine séance.

Compte rendu rédigé par Delphine Lannaud, Jean-Pierre Brelaud et Jean-Vincent Jourd’heuil, puis relu par les différents intervenants.

Il s’agit d’une édition numérique publiée par les Presses Universitaires de Caen et accessible en suivant ce lien : https://www.unicaen.fr/puc/sources/ecartae/evreux/. Ce corpus numérique se distingue d’une base de données textuelles et constitue une véritable édition, aux deux sens que le terme peut avoir en français pour les spécialistes des sources anciennes : il a fait l’objet non seulement d’un traitement critique complet, pour garantir la fiabilité et la normalisation des textes, mais aussi d’un protocole éditorial classique aux Presses Universitaires de Caen. Les Actes des évêques d’Évreux (XIe siècle-1223) constituent le premier volume de la collection « e-Cartae ». Celle-ci est destinée à rassembler d’autres volumes d’actes épiscopaux (ensemble « Actépi », issu du projet ANR homonyme actuellement en cours) ainsi que d’autres corpus d’actes diplomatiques.

L’édition des Actes des évêques d’Évreux (XIe siècle-1223) a été réalisée dans e-Cartae, outil d’édition critique en XML-TEI, de publication et de consultation en ligne des corpus de chartes médiévales. Les actes ébroïciens constituent le corpus expérimental qui a permis la mise au point de cet outil. E-Cartae repose sur un environnement de travail pour l’édition des sources diplomatiques en XML, créé par le Pôle Document Numérique de la MRSH de Caen et moi-même, et optimisé pour la version 8.3 du logiciel XMLmind-XMLeditor. Cet environnement et la méthodologie d’encodage sont désormais librement téléchargeables sur le site du Pôle Document numérique : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/document_numerique/outils/diplomatique.actes Evreux40e2-8eb8-a57d2df33e3c" src="/sites/default/files/inline-images/Actes_Evreux.png" />

 

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 22 juin 2007

 

Nouvelles

Soutenance de thèse : Jacques Madignier , Le chapitre cathédral d'Autun du XIe siècle à la fin du XIVe siècle

Départ et arrivées : Janine Mathieu quitte la vie professionnelle et le Centre d'histoire pontificale d'Avignon. Elle a promis de se consacrer désormais au diocèse de Carcassonne ! Nous lui sommes tous très reconnaissants des copieuses informations qu'elle nous a si souvent transmises. C'est Laurent Vallière qui va la remplacer. Notre collaboration avec le Centre pontifical et Ut per litteras apostolicas passe désormais par le programme CORELPA.

Le CDD destiné à un informaticien dans le cadre de ce programme a permis le recrutement de Stéphane Raux pour 10 mois, à compter de novembre 2007.

Livres : Les cartulaires méridionaux , D. Le Blévec dir., Paris, 2006, peuvent être acquis auprès de Mme Martin (chèque à l'ordre de H. Millet) au prix de 28 €.

Les collaborateurs des Fasti peuvent se procurer les volumes de la collection à un tarif préférentiel. Se renseigner auprès de Madame Martin.

Bibliothèque : Willy Morice a pu reprendre ses fonctions. La salle G 687 (tél : 01 40 46 31 73) est à nouveau ouverte régulièrement. Sont entrés depuis peu dans la bibliothèque, grâce à André Vauchez, toute la collection des Pouillés et quelques volumes de l'Histoire littéraire de la France.

Colloques : Une troisième journée sur les évêques, organisée par le LAMOP, aura lieu à Paris le 2 février (programme et communications des journées précédentes consultables sur le site du LAMOP).

Un colloque : « Cathédrale et pèlerinage », organisé conjointement par le GDR et l'Université de Paris X Nanterre, se tiendra les 28-29 mars 2008 à Nanterre.

Les légats, un colloque du LAMOP en préparation pour février 2009.

 

Le projet européen

Le programme « Infrastructure » oblige à forcer la note technologique. Jacques Chiffoleau , porteur d'un projet sur le gouvernement central de l'Eglise, a également manifesté son intérêt pour ce programme. Nous devrons alors nous entendre, car il n'y aura sûrement pas la place pour deux projets aussi proches. Il faut continuer à explorer la sphère des contrats européens et à nouer des contacts avec des collègues étrangers.

 

Ateliers sur la base FEG

Ils ont suscité de nouvelles vocations. Mais les demandeurs d'accès ne se sont pas encore tous jetés à l'eau. Actuellement, 28 diocèses sont en travail sur le site. Cela veut aussi dire que 102 sont en attente !

Avant de vous lancer, vérifiez que vous disposez de la version 2007 du « Petit guide ».

 

Le chapitre de Maurienne (Gabrielle Michaux)

Le diocèse de Maurienne fait partie de la province de Vienne. Il est situé en terre d'Empire ; les comtes puis ducs de Savoie partagent le pouvoir sur cette vallée alpine avec l'évêque et le chapitre. Le diocèse compte 98 paroisses et le chapitre, séculier, 18 prébendes, qui sont désignées par un nom de lieu.

Les principales sources sont un obituaire, un inventaire du trésor et des statuts.

 

Le comte de Savoie a renoncé à son droit de régale en 1248. A partir de 1441, l'évêque n'a plus résidé. De l'officialité, on ne connaît que quelques noms d'officiaux.

Les dignitaires sont au nombre de trois : le doyen (disparu au XVe siècle), le sacristain et le chantre. Trois cas particuliers : l'église paroissiale Notre-Dame forme une prébende à partir de 1250 ; le prévôt de la collégiale d'Aiguebelle (la seule du diocèse, fondée en 1258) est chanoine ; un canonicat est créé en 1489 pour le duc de Savoie.

Entre 1245 et 1320, une princesse savoyarde étant devenue reine d'Angleterre, il y eut un recrutement anglais au chapitre et des savoyards sont partis en Angleterre (surtout Hereford).

Autour de la cathédrale Saint-Jean Baptiste , le quartier canonial est fermé, avec des maisons individuelles depuis le début du XIII e siècle.

 

Prélats et chanoines de Gascogne à l'époque du Grand Schisme (Hugues Labarthe)

La présentation était accompagnée de nombreuses cartes permettant de visualiser les limites diocésaines, les lignes de partage entre France et Angleterre ainsi que les principautés (Albret, Armagnac, Foix). Sur cette toile de fond, les obédiences sont venues se superposer, créant souvent des schismes épiscopaux.

Les sources ne sont pas homogènes. A Bayonne, on connaît 70% de l'effectif capitulaire grâce à un conflit sur la dîme du cidre. Le « livre rouge » d'Aire couvrant la période 1390-1420 a été retrouvé.

Les chapitres ont des profils institutionnels très différents les uns des autres. Beaucoup de chapitres sont OSA. Il peut y avoir de 10 (Aire, Dax) à 24 chanoines (Bordeaux), des prébendes ou des portions canoniales, beaucoup d'archidiacres (14 à Auch) ou pas du tout (Bayonne). Les revenus oscillent entre 30 et 200 lt.

Le schisme a parfois généré des conflits spectaculaires : 4 chanoines de Bayonne voulant rester avignonnais sont partis à St-Jean Pied-de-Port.

 

La base spécifique au chapitre de Meaux (Christine Barralis)

Meaux a fait l'objet d'un contrat spécifique de la Région Île de France : un PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et l'innnovation), intitulé « Meaux, une cathédrale au cœur de la ville ». Le LAMOP y est lié à la Société historique de Meaux et sa région pour 3 ans (2006-2009).

A partir du site des Fasti ont donc été greffés sur la base de données des modules complémentaires permettant de lier des individus à des ressources immobilières. Les immeubles sont décrits et localisés dans des fiches évolutives.

Faute de temps, l'exposé sur les travaux du groupe « Collégilaes » par Anne Massoni a été reporté à la prochaine réunion.

Compte rendu rédigé par Gaétan Pierrard et Hélène Millet

 

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Groupes de recherches proches ou associés


 

Fasti Ecclesiae Portugaliae. Prosopografia do clero catedralício português (1071-1325)

Fasti Ecclesiae Hungaricae

 

 Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 253 pages.
  • 475 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Dans le volume consacré à Rodez, on trouvera une carte du diocèse, une notice sur les bibliothèques canoniales et les livres conservés à la cathédrale, une notice sur les stalles et une étude sur le quartier canonial comportant un plan fondé sur le livre d’estimes de 1449. « (...) ce volume apporte une précieuse contribution à la prosopographie rouergate du second Moyen Âge. » (Jean-Loup Lemaitre dans Revue d'histoire de l'église de France, tome 89, n° 223, juillet-décembre 2003, p. 439-442).

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Extrait du volume : "Les vicaires, auxiliaires de l'évêque", pages 60-61.
 

Diocèse de Rodez : note liminaire, par Hélène Millet

Depuis le 1er janvier 2002, les Fasti Ecclesiae Gallicanae ont franchi une nouvelle étape administrative. Connus du CNRS comme un programme du Groupement de recherche GERSON (GDR 1132), les Fasti pouvaient redouter les effets néfastes de la dissolution de ce GDR, atteint par la limite d’âge légale, après huit années de bons et loyaux services. Mais nos autorités de tutelle – la Commission 32 de la Recherche scientifique et la Direction du département des Sciences humaines et sociales – ont reconnu les bienfaits d’un organisme spécifique aux travaux d’histoire religieuse et ont autorisé la formation d’un nouveau GDR. Dénommée SALVÉ (Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l’époque médiévale), cette fédération de projets impliquant la collaboration de douze établissements d’enseignement supérieur ou de recherche est à la fois placée sous le signe de la continuité et riche de potentialités. Sur ses sept programmes, deux ont été lancés à l’occasion de sa création, et cinq proviennent de GERSON, non sans avoir subi des transformations, au moins pour trois d’entre eux.

Les Fasti Ecclesiae Gallicanae sont l’un des deux projets qui continuent sur leur lancée. En pleine phase de production, notre programme a plus besoin de suivi que de rénovation ! Les cadres dans lesquels s’effectuent les recherches, les objectifs à atteindre et les modalités de la collaboration entre chercheurs sont désormais bien établis. L’attente du public porte sur la parution de nouveaux volumes. En revanche, les procédures informatiques sur lesquelles reposent la fabrication des bases de données et la production des livres de la collection ont besoin d’être révisées. Pour ce faire, comme tant d’autres équipes de recherche en Sciences humaines, nous souffrons cruellement du manque d’informaticiens attachés à nos organismes, auprès de qui travailler dans la longue durée. Autant il est facile de trouver un financement pour l’achat d’une machine, autant la course d’obstacles est épuisante pour mettre en place une application, y intégrer les nécessaires mises à jour et débloquer les « plantages » ! Or voici maintenant six ans que la chaîne de traitements auxquels sont soumises nos bases de données a été mise au point. Et six ans, c’est un siècle dans le monde de l’informatique ! Les logiciels qui nous étaient familiers ont vieilli plus vite que nous. Un sérieux lifting s’impose… que les collaborateurs espèrent et redoutent à la fois. Nous espérons qu’il rendra moins acrobatique la phase finale d’édition. Le lecteur quant à lui ne devrait même pas avoir conscience du changement : l’informatique est à la fois ancillaire et tyrannique.

Les adeptes d’Internet ont dû remarquer que notre site s’était assoupi. Pourtant, un dialogue a commencé à s’amorcer entre les lecteurs et les colla­borateurs par ce canal. Mais l’IRHT qui nous héberge gracieusement a, tout comme nous, essuyé quantité de difficultés ; sans accès au site, nous étions dans l’impossibilité de le mettre à jour. Il devrait rouvrir prochainement, après refonte, mais au prix d’un changement d’adresse.

Matthieu Desachy a commencé à travailler sur les chanoines de Rodez lorsqu’il était élève à l’École des chartes. Pour sa thèse, il avait déjà fabriqué une base de données, sans même avoir pu disposer d’un tirage sur papier présentant ses notices de manière satisfaisante : les procédures d’édition dont nous nous plaignons aujourd’hui n’existaient pas encore. Il a utilisé les années qui le séparent de ces temps héroïques à continuer d’explorer un fonds d’archives capitulaires quasi inépuisable. Si certains ont à déplorer les pertes et les destructions, lui a dû gérer l’abondance. Ses notices comportent donc des détails sur l’accès au chapitre qu’on serait bien en peine de fournir pour d’autres diocèses, notamment, en bien des cas, la date de prise de possession de la prébende. Il a également souvent pu préciser la stalle assignée à chacun, et il aurait pu établir des tableaux de présence au chœur à partir des pointes…

Après Agen, Rodez contribue donc à tirer les Fasti vers le Midi. Et comme Matthieu Desachy est un fervent praticien de la langue d’oc, il s’est attaché à nous livrer les noms de ses chanoines avec les originalités de la graphie locale. Lorsque le moment sera venu de verser au pot commun du CD-Rom la base de données ruthénoise, il conviendra de faire se retrouver les Cardaillac avec les Cardalhac et les Plainechassagne avec les Planecassanhe. Voici encore un chantier à faire progresser. En attendant, les numéros d’identification assignés à chacun suffiront à lever toute ambiguïté.

Orléans, le 7 novembre 2002, Hélène Millet, directeur du programme.

Erratum:

Sur le rabat de couverture du volume d’Agen, deux coquilles se sont glissées:

  • L’une est facile à corriger : la structure des notices épiscopales comporte deux numéros 8.
  • L’autre est une erreur de code (heureusement non utilisé dans le cours du volume sur Agen) : Besançon est abrégé en BS et non pas en BE. La même erreur se retrouve à la page 129.
 

Extrait du volume concernant le diocèse de Rodez

Les vicaires, auxiliaires de l'évêque (pages 60-61)

Vicaires

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Vicaires administrateurs

Vicaires administrateurs


(...)

 

 

 
Diocèse Rodez

 

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 11 janvier 2002

 

Informations générales :

La relève de l'ancien GDR GERSON est assurée, avec la création de SALVE (Sources, acteurs et lieux de la vie religieuse à l’époque médiévale) GDR 2513.

Les journées du colloque d'Orléans en septembre dernier sur "Histoire et christianisme" ont été un succès. Le débat-forum du samedi 29 septembre, destiné au grand public, sera publié grâce aux transcriptions qu'en fait actuellement Laurent Vallière et les six ou sept exposés du vendredi 28 concernant l'entreprise des Fasti feront l'objet d'un article dans la Revue d'Histoire de l'Église de France.

Nous avons eu la joie de voir le volume consacré au diocèse d'Agen, écrit par Fabrice Ryckebusch, sortir pour le colloque d'Orléans. Sachez qu'il est disponible pour les membres des Fasti, avec une remise de 40 % sur le prix d'achat, ce qui fixe celui-ci à 25 euros. Si vous êtes intéressé, veuillez libeller votre chèque à l'ordre d'Hélène Millet.

Le diocèse d’Angers attend que François Comte comble son retard.

Le volume sur Rodez avance très vite et celui sur Mende sera prêt dans le courant de l’été. Quant à Tours, diocèse sur lequel Philippe Maurice a passé un an grâce à une bourse de la Région Centre, il compte un répertoire de 800 noms.

Jean-Pierre Loddé a légué aux Fasti tout le fonds de documentation rassemblé par sa défunte épouse pour le volume sur Sées. A Paris, dans la salle de prosopographie, se trouve en photocopie tout le registre du Parlement contenant les testaments enregistré au parlement de Paris sous le règne de Charles VI étudiés par Fr. Loddé dans sa thèse de doctorat, ainsi que les deux volumes de la collection Moreau de la BNF, qui en sont des copies du XVIIIe siècle et les dossiers de renseignements biographiques constitués sur plusieurs individus. A Orléans se trouve tout ce qui concerne le diocèse Sées et Laurent Vallière s’emploie actuellement à rédiger les notices liminaires après avoir achevé la saisie des enregistrements. Un appel est lancé à chacun pour apporter les compléments d’information nécessaires à la finition.

Lors d'un colloque à Milan sur l'histoire des diocèses, Hélène Millet a pu présenter le travail de l'équipe des Fasti. Bernard Andenmatten, responsable du dernier volume paru dans la collection de l'Helvetia Sacra (sur les diocèses de Tarentaise et de Sion) viendra la présenter à l'été.

Ana Maria Rodriguez a obtenu un financement pour la réalisation de Fasti portugais.

La "boîte" était encore à la disposition de chacun. Elle s'est enrichie du dépouillement onomastique (par chanoine) d'un article d'E. Anheim sur la cour de Clément VI. F. Ryckebsuch a bien voulu faire de même pour l'article d'H. Gilles sur les auditeurs en cour de Rote.

P. Jugie a signalé l'édition, munie d'un index très fourni, de l'inventaire qu'il avait naguère dressé du fonds des collégiales parisiennes (AN, L 600-617). Il est disponible en salle de lecture au CARAN (fermé pour l'instant). Hélène Millet a enfin demandé de signaler au maximum les adresses électroniques dont chacun peut disposer.

Bénéfices et simonie, le point de vue du droit canonique, par C. Leveleux

Malgré son titre, cet exposé concernait peu les bénéfices mais bien l'histoire de la conception de la simonie, immense question très complexe. La manière qu'ont eu les canonistes de l'appréhender a beaucoup évolué aux XIIe et XIIIe siècles et ce changement de perception est à l'origine du débat sur la question du bénéfice. Chez les théologiens comme chez les juristes, il a fallu concilier la maîtrise qu'avait l'Église du sacré, par définition séparé du monde, et son engagement de plus en plus marqué dans les affaires temporelles. Les simoniaques, à l'image du serviteur d'Elisée, guérisseur de Naâman dans l'Ancien Testament ou des marchands du Temple et de Simon le Magicien dans le Nouveau, sont ceux qui veulent brouiller les limites entre le sacré et le profane, lier ce qui est temporel à ce qui est spirituel. Il faut donc établir des distinctions mais ce projet évolue dans la période qui s'ouvre avec le Décret de Gratien (vers 1140). Pour ce dernier, la simonie – dont il ne donne aucune définition – n'est traitée que comme un péché, une question d'ordre dogmatique. Gratien insiste sur l'intention de la personne simoniaque et renvoie à un traitement pénitentiel de ce qu'il assimile à une hérésie. Dans les Décrétales de Grégoire IX, la simonie est considérée désormais comme un crime pouvant faire l’objet d’une procédure pénale. Elle présuppose un contrat entre deux personnes. On assiste donc dans le courant du XIIIe siècle à une objectivation et une judiciarisation de la question. Hostiensis (mort en 1271) dans sa Summa Aurea insiste sur le fait que pour le juge d'Église, la définition de Gratien n'est pas suffisante, qu'il faut une extériorisation de l'intention, un pacte simoniaque qui la caractérise. Cela amena à relativiser le traitement de la question, en distinguant différentes situations où sacré et profane pouvaient se mêler ou non, et à intégrer dans le champ de la licité des pratiques auparavant condamnées. Tout en criminalisant les abus les plus manifestes, la pensée canonistes institutionnalisait la gestion de la simonie « ordinaire » et légitimait largement l’opportunisme dont l’église ont fait preuve dans l’utilisation des bénéfices.

Les bibliothèques des chanoines et des chapitres d'Aix, Arles et Marseille, par C. Giordano

De différentes études qui ont été menées en France, il ressort que les bibliothèques des chanoines sont généralement modestes et que le nombre de volumes possédés excède rarement la dizaine. Les bibliothèques des cathédrales étaient là pour pallier les carences de celles des chanoines ; de plus, les chanoines étaient les principaux utilisateurs des bibliothèques capitulaires, leur contenu avait donc une influence sur la culture, la formation intellectuelle de ces hommes.

Pour la cathédrale d’Arles nous avons un inventaire du trésor de 1336 mentionnant 11 volumes ; pour Aix, en plus de diverses mentions dans des registres capitulaires et dans des livres de comptes, nous avons des inventaires du trésor de 1380, 1404, et 1407. L’étude de ce dernier, nous apprend que la cathédrale possédait près de 200 manuscrits et qu’ils étaient entreposés dans différents lieux. La plupart était dans la sacristie, mais il y en avait également dans l’armoire eucharistique, dans la salle capitulaire et dans le chœur (dont une dizaine y était enchaînée). Cette bibliothèque qui s’est enrichie en partie grâce à des legs de chanoines et d’archevêques ou par le sauvetage de livres provenant d’autres églises aixoises, était constituée à 75 % de livres liturgiques. En ce qui concerne la cathédrale de Marseille, les inventaires du trésor sont plus tardifs (le plus ancien, de 1600, mentionne 14 livres liturgiques dont 2 en parchemin) ; nous avons également pour cette cathédrale une quittance de 1472 mentionnant près de 80 ouvrages.

Les bibliothèques des chanoines de ces chapitres sont essentiellement connues grâce à des testaments et des inventaires après décès. A l’exception de celui d’un chanoine marseillais (qui était également sacristain et professeur de droit canon et de théologie) qui mentionne 60 livres, les testaments mentionnant des bibliothèques citent au maximum 3 ouvrages, tandis que les inventaires après décès en comptent en moyenne 26. Le contenu de ces bibliothèques est peu varié. Les livres que l’on retrouve le plus souvent sont les livres liturgiques ou de droit. L’une des bibliothèques les plus variées est sans doute celle d’un prévôt d’Arles : l’inventaire après décès dressé en 1472 mentionne une quarantaine d’ouvrages dont des livres de fable, un roman et, rangée dans un studio de sa demeure, une collection d’une dizaine de livres liés à sa fonction de prévôt (dont des livres des statuts de la cathédrale).

Cartographier un quartier canonial, par Y. Esquieu

Dès que l'on a mention d'un quartier canonial dans les sources, il faut tenter de le localiser, situer ses différents éléments sur un plan, le plus précisément possible. Il faut préférer l'établissement d'un plan à une époque donnée à un plan synthétique, concentrant les données de différentes époques, mais qui n'exista jamais comme tel, quitte à ne donner qu'un plan du XVIIe siècle, par exemple.

Attention à bien distinguer la clôture, théoriquement obligatoire, quelquefois mentionnée dans les textes mais qui n'existe pas toujours, qui signifie le grand cloître ou le quartier canonial, et le petit cloître qui est un cloître architectural, à galeries. Quand le quartier est situé à la limite de l'ancienne cité, contre le rempart, sa délimitation est simple, au moins d'un côté. On peut seulement n'avoir qu'un front continu de maisons. Il faut bien distinguer aussi les maisons canoniales qui appartiennent au chapitre (même si les chanoines peuvent en "vendre" l'usufruit) des maisons de chanoines, simplement habitées par eux, quelquefois de génération en génération. Quand la communauté est régulière, il n'y a pas de maisons individuelles sauf pour les dignitaires. Attention à la commensalité qui veut qu'un chanoine héberge d'autres clercs si bien qu'il y a forcément moins de maisons que de clercs du chœur.

On peut ensuite placer sur le plan, dans la mesure de nos connaissances, le palais de l'évêque, le réfectoire, le dortoir (pour les communautés régulières), la salle du chapitre, les selliers, la grange, le four, l'hôpital et/ou l'aumône et le ou les cimetières.

Comment procéder ?

Utiliser :

  • Le cadastre actuel, sauf si tout a été démoli depuis le Moyen âge, qui donne le tracé des rues et des parcelles, à la différence d'un plan de ville ordinaire.
  • Le cadastre napoléonien, qui date quelquefois des années 1830-1840.
  • Aux Archives Départementales, la vente des biens nationaux (séries Q ou L) et les devis estimatifs, très précis pour les dimensions et les confronts.
  • Les cadastres modernes, les registres capitulaires, les visites épiscopales sur les bâtiments communs, les plans anciens (on peut s'y fier pour la forme générale du quartier, pas pour le nombre des maisons), la documentation judiciaire sur les réparations des maisons de chanoines, les descriptions anciennes et les voyages pittoresques d'avant la Révolution Industrielle.
  • Les renseignements disponibles à la Direction générale des affaires culturelles, qui chapeaute plusieurs services : Service régional d'archéologie, Service de l'inventaire général, Centre de documentation du patrimoine, Conservation des monuments historiques.

Jean de Cardalhac, un ou deux personnages ?, par F. Ryckebusch, M. Fournié et E. Bouyé

Dans la notice rédigée par Matthieu Desachy à propos de ce personnage, administrateur du siège de Rodez de 1371 à 1379, plusieurs obscurités restaient à lever à cause desquelles une vaste enquête a été lancée par Michèle Fournié. Plusieurs généalogies de sa famille ont été dressées, à partir des archives du Lot et Garonne, du Lot (qui contiennent le testament de Bertrand, le père de Jean et le procès mené par Ermengarde sa mère à propos de la succession à partir de 1336), du Tarn et Garonne (tableau généalogique des feudistes et acte de 1348 par Hugues, le frère aîné de Jean qui lui délivre un leg). A noter pour les incertitudes concernant Jean, qu'un deuxième Jean de Cardalhac est attesté comme chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1369. Ensuite, Jean ne fut jamais évêque de Rodez, encore moins prieur de Saint-Caprais d'Agen (Eubel) mais bien administrateur et patriarche d’Alexandrie. Ce n'est pas lui qui a consacré la chapelle axiale de la cathédrale de Narbonne en 1381, il était donc bien à Toulouse à cette date.

Autre querelle aussi sur la paternité de ses sermons. S. Puyo a transcrit ceux conservés à la BNF sur le Grand Schisme et sur les obsèques de Bertrand, son frère, évêque de Montauban. Mais Mgr Mollat a rejeté l'authenticité d'un volume de sermons de la Bibliothèque Municipale de Toulouse, est-ce à revoir ? Il semble bien que Jean ait été un agent de la royauté dans le Midi dans les années 1378-1390. En 1385, il préside avec Jean de Berry, contre lequel les Toulousains se sont révoltés les années précédentes, la cérémonie d'ostension des reliques de Jacques le Majeur, ce qui doit être compris comme l'apaisement après la tempête.

Enfin, les armoiries traditionnellement attribuées à Jean, représentées sur une clef de voûte des Cordeliers de Toulouse, ne sont pas les siennes (elles comportent le chapeau cardinalice alors que Jean n'a jamais été cardinal), mais celles du cardinal de Montfavet.

Biographies de cardinaux, par P. Jugie, P. Montaubin, E. Bouyé, A.-L. Rey-Courtel.

Ces biographies nécessitent un travail de coordination d'un volume à l'autre afin de ne pas se répéter. 62 cardinaux ont déjà été répertoriés dans les volumes parus. Le problème vient du fait que les biographies de cardinaux contenues dans divers ouvrages, sauf dans un dictionnaire des cardinaux qui n'existe pas, concentrent beaucoup d'erreurs copiées à l'envie, qu'il est déjà très long à corriger une par une. Une proposition est faite : un volume exclusivement consacré aux cardinaux ayant eu un bénéfice en France à un moment donné de leur carrière, dans la mesure où les cardinaux ont que rarement eu un rôle important au sein des chapitres où ils étaient chanoines. Ce volume contiendrait les informations données par les sources locales sur leur carrière bénéficiale ce que les ouvrages généraux sur eux négligent forcément. Une affaire à suivre et à étudier de près.

Pour tout renseignement à communiquer sur ces personnages, contacter

  • pour le XIIIe siècle, Pascal Montaubin : montaubi@caramail.com ( mail)
  • pour le XIVe siècle, P. Jugie : Pierrejugie@aol.com ( mail)
  • pour le XVe siècle, E. Bouyé : bouye@tiscalinet.it ( mail)

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 240 pages.
  • 372 notices prosopographiques.
  • 27 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, un plan de l'enclos canonial, un recenssement des livres possédés par les évêques, les chanoines ou le chapître. La cathédrale et son quartier, entièrement détruits, n’ont pu donner lieu qu’à une rapide évocation dans le cours de la notice institutionnelle. Les notices des chanoines non prébendés sont regroupées dans une section distincte.

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Extrait du volume : "les exclus d'Agen", page 206.
 

Diocèse d'Agen : note liminaire, par Hélène Millet

Agen ne se signalait pas davantage à notre attention par des études fouillées, anciennes ou récentes, ou par de copieuses archives. La cité est aujourd'hui presque totalement dépourvue de vestiges du cloître des chanoines et la cathédrale médiévale a été si soigneusement rasée que son emplacement même n'est pas assuré. A vrai dire, si les aléas de l'existence n'avaient pas conduit Fabrice Ryckebusch à délaisser temporairement son domaine favori (le diocèse de Toulouse), le cinquième volume de la collection aurait porté sur Angers, et Agen serait encore sur la longue liste des évêchés en attente de chercheur.

Loin d'être savamment planifié, le programme des publications est ainsi tributaire des intérêts individuels et des événements, heureux ou malheureux, qui scandent la vie des membres de l'équipe. Nous avons eu cette année la grande tristesse de perdre une collaboratrice de la première heure en la personne de Françoise Loddé. Travailler sur le diocèse de Sées lui avait d'abord permis de lutter vaillamment contre la perfide maladie qui la minait depuis de longues années. Mais Françoise a finalement lâché prise, sans avoir eu la joie de terminer le livre qu'elle avait commencé.

Convaincu, en commençant ses dépouillements, qu'il ne livrerait qu'un mince fascicule, Fabrice Ryckebusch est parvenu à compenser la rareté des sources capitulaires agenaises et à constituer un catalogue prosopographique de 371 notices. Ce chiffre, quoique très inférieur à ceux des précédents volumes, doit être rapporté aux quinze chanoines qui forment l'effectif habituel de la communauté.

À la question de l'auteur : " Dois-je également traiter le diocèse de Condom ? ", j'ai fermement répondu par la négative afin de préserver l'unité de recherche et de publication diocésaine qui s'est imposée comme une règle essentielle dès le lancement du programme. Certes, le diocèse de Condom est issu du démembrement de celui d'Agen par Jean XXII en 1317. Il sera certes difficile de donner des noms aux moines bénédictins à qui incomba désormais la charge de former chapitre auprès d'un évêque. Mais la question de l'érection d'une abbaye en cathédrale mérite d'être traitée pour elle-même, et, même petit, le groupe d'hommes qu'il sera possible de cerner gagnera à ne pas être noyé dans la masse des chanoines séculiers.

Tandis que l'édition de fascicules répond à ce souci identitaire, la fabrication d'un CDRom permettra d'atteindre cet autre objectif que se sont fixés les Fasti Ecclesiae Gallicanae de saisir la masse de la population des notables ecclésiastiques des diocèses de France de 1200 à 1 500. Avec l'appui constant de Brepols Publishers et de son représentant, Christophe Lebbe, nous avons d'ailleurs déjà bien progressé dans cette direction et nous espérons être prêts à éditer un premier CD lorsque la collection sera forte de huit ou dix volumes.

Si, comme ils l'ont prévu, Jean-Michel Matz et François Comte terminent le diocèse d'Angers en 2001, puis Matthieu Desachy celui de Rodez et Philippe Maurice celui de Mende en 2002, l'échéance ne devrait pas se révéler trop lointaine.

En attendant, nous nous efforçons de répondre aux demandes individuelles de renseignements sur tel ou tel personnage dans la mesure où le diocèse auquel on peut le rattacher bénéficie de recherches effectuées par un collaborateur. Notre site web, géré par Jean-Nicolas Rondeau, donne également des précisions sur nos méthodes et l'avancement de nos travaux ainsi que sur les réunions qui rythment la vie de notre équipe.

Entre Besançon (vol. 4 de la collection) et Agen (vol. 5), les relations sont particulièrement tenues. Sur la carte des diocèses de France, ils forment deux îlots de connaissance et rendent encore plus criant le besoin de recherches sur l'espace qui les sépare. Le chantier est ouvert et entend bien survivre à la disparition du GDR GERSON.

Orléans, le 3 septembre 2001, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse d'Agen

Les exclus d'Agen (page 206)

On trouvera ci-dessous un certain nombre de clercs que nous avons exclus de nos notices numérotées. Le plus gros contingent est formé d'individus reçus chanoines sous expectative de prébende et pour lesquels on ignore si ces expectatives ont sorti leur effet. La philosophie du groupe des Fasti à été de les rejeter en appendice sans pour autant les exclure totalement au prétexte que seules les expectatives de la première année avaient quelque chance d'aboutir. C’est un choix judicieux qu'illustre fort bien le diocèse d'Agen. En effet, Bertrandus de Galardo (157) a attendu vingt ans avant que l'expectative qu'il avait reçue sorte son effet. Le cas est rare, certes, mais doit donner à réfléchir. En effet, du point de vue du droit, la seule collation d'un canonicat sous expectative de prébende permet de s'intituler chanoine d'une église et d'y percevoir les distributions quotidiennes. Il convient d'y ajouter un tout petit nombre d'individus qui ne doivent leur existence qu'à de mauvaises lectures des érudits locaux (un cas) ou que les usages de ]'Église méridionale excluent qu'ils aient été reçus au chapitre (un cas). On y ajoutera sans s'attarder davantage le cas de Guido de Noalhes (RM 1298) qui figure sous l'intitulé diocèse d'Agen dans l'index du volume 4 de la collection. Il est simple titulaire d'un bénéfice dans le diocèse et non pas chanoine.

Amalvinus SEGUINI

collation apostolique d'un canonicat sous expectative de prébende le 3-05-1336.

f. Jurisperitus.

g. Serviteur de Raymundus de Fargis.

LC BXII, 2989.

Arnaldus de BELLOPODIO

Collation apostolique d’un canonicat sous expectative de prébende le 7-04-1373.

e. Agen, recteur de Tonneins.

LC GXI, 28 972.

Arnaldus de LUMALHE

archidiacre d'Agen .... 1301 … .

12J 241 ; A cette date on connaît un archidiacre d’Agen du nom de Guillelmus Arnaldi de Motha (de La Mothe). Il nous paraît qu'il y a là une erreur de lecture de la part d’Argenson qui, par ailleurs, est assez fiable.

(...)

 
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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 8 janvier 2010

Informations diverses

Hélène Millet ouvre, à 10 h, cette réunion par un traditionnel mot d'accueil : l'émotion est palpable, c'est l'heure de la passation des pouvoirs. H. M. revient aux sources de l'aventure FEG, appuyant ses remerciements à l'égard notamment de M. Pierre Desportes. Elle présente le nouveau directoire (voir ci-dessous). A la suite de très chaleureux remerciements, H. M. rejoint son nouveau fauteuil parmi les collaborateurs FEG venus en nombre lui témoigner leur reconnaissance.

Comité de direction des Fasti :

  • Vincent Tabbagh (président)
  • Jean-Michel Matz
  • Christine Barralis
  • Fabrice Delivré
  • Pascal Montaubin
  • Thierry Pécout

Répartition des responsabilités

Administrateur base de données : assistance aux utilisateurs, gestion des identifications
  • Vincent Tabbagh
Responsable des Fasti au sein du LAMOP : gestion, organisation des réunions
  • Christine Barralis
Information et documentation : site Fasti
  • Fabrice Delivré
  • Willy Morice
  • Hugues Labarthe (coordination cartographique)
Edition des volumes : liens avec Brepols
  • Irmine Martin, puis la secrétaire du CERHIO
  • Jean-Michel Matz
  • Thierry Pécout
  • Pascal Montaubin

S'ensuivent diverses informations :

Etat d'avancement des volumes : Sens est sous presse ; Autun sera prêt en juin ; Châlons-en-Champagne sortira en 2010 ; Le Mans est en bonne voie.

C'est désormais Pascal Montaubin (pascal.montaubin@laposte.net, mail) qui centralise les commandes de volumes Fasti pour les membres du groupe (qui bénéficient de 40% de réduction sur le prix public).

De nouveaux collaborateurs nous rejoignent : Hugo Meunier, qui fait actuellement un M2 sur le chapitre du Mans et Sofiane Abdi, qui prépare une thèse sur les chapitres d'Amiens et de Beauvais.

Un colloque pour la célébration du 9e centenaire de la cathédrale de Paris aura lieu en 2013. Le comité d'organisation est en cours de constitution.

Le GDRE "Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l’héritage des clercs médiévaux" a été créé au 1er janvier (pour plus d'informations).

Atelier cartographique des FEG

Hugues Labarthe fait le point sur l'atelier cartographique FEG. A la suite de sa présentation en juin dernier, H. L. rappelle les trois objectifs de l'atelier : parvenir à une sémiologie unifiée des cartes de la collection des FEG ; construire une application permettant d'explorer les données géographiques de la base FEG ; jeter les fondements d'un Atlas en ligne de l'Eglise en France de 1200 à 1500. Les collaborateurs sont appelés à lui indiquer, pour leur diocèse, les ressources bibliographiques indispensables à la reconstitution des cadres juridictionnels médiévaux, ecclésiastiques et/ou civils. Rendez-vous est pris avec Jacques Madinier et Sylvette Guibert pour la réalisation des atlas diocésains d'Autun et Châlons-en-Champagne. Hugo Meunier signale ses travaux cartographiques sur le diocèse du Mans. H. L. contactera les collaborateurs selon les avancées de l'Atelier.

Présentation du centre onomastique des Archives Nationales

Sébastien Nadiras poursuit avec la présentation du Centre d'onomastique des Archives nationales. Ce Centre conserve et met à disposition une importante documentation relative aux noms de lieux et aux noms de personnes. Créé en 1961, le Centre d’onomastique était à l’origine conçu comme un outil au service des archivistes rédigeant des inventaires, afin de leur permettre d’identifier les formes anciennes des noms de lieux que mentionnaient les pièces d’archives dont ils analysaient la teneur. En fait, il engloba rapidement dans son champ d’activité non seulement la toponymie mais aussi l'anthroponymie, suivant ainsi l’exemple donné par le Centre international des sciences onomastiques, fondé à Louvain en 1949. Sébastien Nadiras nous convie dans la suite de son exposé à visiter le Centre d'onomastique, qui est avant tout une bibliothèque de recherche.

Le diocèse de Narbonne

Les travaux reprennent à 14 heures pour une séance entièrement consacrée au diocèse de Narbonne.

Benoît Brouns présente la notice institutionnelle de Narbonne, métropole de la Narbonaise première, province amputée en 1317 de la province de Toulouse créée par Jean XXII. Le diocèse compte 203 paroisses distribuées en six archiprêtrés et quatre archidiaconés. Il existe trois collégiales : Saint-Paul, au bourg de Narbonne ; Saint-Etienne, hors de la cité ; Saint-Etienne de Capestang. Les travaux de l'actuelle cathédrale sont initiés par l'archevêque Gui Foulques (1259-1263). L'archevêque est doté d'un temporel considérable, le troisième du royaume de France, organisé autour de dix-huit châteaux et quelques fortifications de moindre importance. Seul il possède des officialités, à Narbonne, Limoux et Villerouge-Termenès. Il est encore difficile de préciser les conditions de sécularisation du chapitre à la fin du XIIe siècle. Les assemblées capitulaires se tiennent trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis après prime. Les chapitres généraux ont lieu deux fois l'an à la Toussaint et au premier mai, et du début du XIVe s. à 1449 un troisième chapitre a lieu au lendemain de la fête des Saints Just et Pasteur. B. B. présente ensuite les distributions au sein du chapitre métropolitain : les conditions de versement de la Grosse, des distributions quotidiennes et extraordinaires à Noël, le mercredi des Cendres, à Pâques, à la Pentecôte. Vient enfin la présentation des sept dignitaires du chapitre (le grand archidiacre élu en corps nomme seul l'archidiacre de Corbière, le préchantre, le sacriste, les archidiacres du Razès, du Fenouillède et le sous-chantre). Le nombre des chanoines a varié de dix-huit à vingt-quatre. Les clercs du bas chœur, désignés par le terme d'intitulés, se partagent entre conduchers, bénéficiers et habitués, enfants de choeur, chantres, sous-sacriste, chapelains et aumônier.

Cet exposé s'accompagne d'une notice rédigée, d'un dossier de cinq cartes ayant trait à la géographie ecclésiastique, aux interventions seigneuriales de l'archevêque Maurin (1263-1272), d'une planche de l'ordonnancement du chœur en 1335 et 1352 et d'une hypothétique pointe du XVe siècle.

Yves Esquieu intervient à sa suite pour présenter ses travaux sur le quartier canonial de Narbonne. Il revient sur ses travaux édités, notamment l'article intitulé « Les bâtiments de la vie commune des chanoines, les maisons canoniales, Arles, Avignon, Carpentras, Béziers, Narbonne, Valence, Viviers », publié dans Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France, sous la direction de J. C. PICARD, Paris, 1995, dont il fournit plusieurs planches. Il revient sur la régularité du chapitre attestée de la fin du XIe siècle jusque vers 1145. Dans la suite, le dortoir est abandonné au profit des maisons canoniales. Ne comptent plus au titre des espaces communs du XIIIe au XVe siècle, que le cellier, les greniers, le vestiaire, la salle capitulaire. L'existence d'une clôture est douteuse : dans la trame viaire c'est la rue Droite à l'est et le chemin de la porte épiscopale au nord qui délimitent le quartier canonial. L'alternance entre chanoines et laïcs dans la possession des maisons du quartier laisse présager qu'il n'y a pas de règles établies. La mainmise des consuls sur le passage de l'ancre en 1361 confirme que le cloître, le quartier canonial, n'était pas fermé. A la suite de la reconstruction de l'édifice aux XIVe et XVe siècles, le cloître est déplacé du flanc nord au flanc sud de la cathédrale.

Monique Bourrin clôt la séance consacrée au siège de Narbonne par la présentation d’un projet de recherche sur les châteaux de l'archevêque. Ce travail est à la jonction des préoccupations des historiens, archéologues et des opérations de valorisation patrimoniale. Les sources sont profuses : Livre vert de Pierre de la Jugie, comptabilités romaines (1338-1347), visite de Jean Corsier en 1404, dénombrements de 1547 et 1690, visites de vérification du XVIIIe siècle, séquestres de la Révolution, études monumentales. Aux marges du domaine royal, la seigneurie s'insère dans la vicomté de Narbonne et se démarque de celle de Fontfroide. Les difficultés sont multiples : textuelles (qu'est-ce-qu'un castrum ?) et archéologiques (la porte du castrum d'Auriac ouvre-t-elle sur le château ou le village ?). Ce projet a pour objectif d'élucider la chronologie des premiers éléments fortifiés de ces châteaux, la fonction de ces sièges de pouvoir et les modalités de gestion de la seigneurie.

Le site internet et le blog des Fasti

Willy Morice présente les évolutions du site (http://fasti.univ-paris1.fr/). Il signale notamment l’apparition d’un lien vers le Blog des Fasti, accessible à l’adresse: http://lamop-intranet.univ-paris1.fr/fastiblog/ conçu par Hugues Labarthe, avec l’intervention de Georges Xavier Blary.

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La séance est levée vers 17h.

Attention: pour l'organisation des journées Fasti, tous les courriers sont à adresser à Christine Barralis (christine.barralis@wanadoo.fr, mail); 10 rue Pierre Perrat, 57000 Metz)

Ce compte rendu a été rédigé par Hugues Labarthe.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 17 janvier 2003

 

Informations générales

Le volume des Fasti sur Rodez (par Matthieu Desachy) est paru. Pour l'obtenir au tarif préférentiel réservé aux membres du groupe, merci de faire parvenir à Hélène Millet un chèque de 25 € libellé à son nom. Le volume sur Mende paraîtra d'ici la prochaine réunion. Sées et Angers sont les suivants sur la liste.

Soutenances : Véronique Julerot (Les élections épiscopales à la fin du XVe siècle) et Emmanuelle Vernin (Le quartier canonial du Puy), membres du groupe des Fasti, viennent de soutenir leur thèse de doctorat.

Le CD-Rom Ut per litteras apostolicas (analyses des bulles du XIVe siècle) est consultable en trois lieux par les membres des Fasti : à l'IRHT à Paris et Orléans, et en Sorbonne, salle G 687 (contacter Hélène Millet ou Christine Barralis pour y avoir accès).

N.B. : l'IRHT met aussi à disposition (à Orléans seulement), les reproductions sous forme de CD-Rom des registres pontificaux de la série du Vatican. Pour l'instant l'IRHT possède tous les registres jusqu'à Urbain V exclu. Les registres du pontificat d'Urbain V et de la période du Grand Schisme devraient être achetés cette année.

Grâce à une subvention du LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris-I), la refonte des traitements informatiques appliqués à nos bases de données (pour en faire soit des livres soit un élément d’une base cumulée) est en cours, sous la direction d’un informaticien de chez Brepols. Le logiciel–clé n’en sera plus Dbase mais Access. De nouvelles informations seront données à ce sujet lors de la prochaine réunion.

L'informatisation du fichier Lesellier progresse : une base Access a été créée dans le cadre d'un contrat alliant le GDR SALVÉ, l'IRHT et l'EFR. Laurent Vallière a déjà saisi presque 4 000 fiches. Il est possible pour les membres du groupe de solliciter une bourse de l'EFR pour aller à Rome participer à ce projet (le temps de bourse se répartissant entre l'informatisation 3h / jour et les recherches personnelles).

Dans la dernière livraison de la Revue Mabillon, deux articles peuvent intéresser les membres des Fasti : celui de F. Délivré, « La visite du primat d’Aquitaine Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, dans la province ecclésiastique de Bordeaux (1284) » et celui de X. Hermand, « Les relations de l’abbaye cistercienne du Jardinet avec des clercs réformateurs des diocèses de Cambrai et de Tournai (seconde moitié du XVe s.) ».

Un nouveau venu parmi les Fasti, Yann Dahhaoui, prépare un DEA sous la direction de Claude Gauvard sur les figures de l'évêque des Innocents et de l'évêque des Fous (qui sont élus pour une journée par les enfants de chœur, lors de cérémonies satiriques). Si vous avez mention de tels personnages dans vos sources, merci de le contacter (10 rue Barbette, 75003 Paris ; mail: yann.dahhaoui@wanadoo.fr).

La prochaine réunion est fixée au Vendredi 27 juin 2003.

Communications sur les chapitres O.S.A.

La règle de saint Augustin en usage dans le chapitre de Mende, par Philippe Maurice, avec des précisions de Jean-Loup Lemaitre

Le chapitre de Mende a décidé l'abandon de la règle O.S.A. au tout début du XIIIe siècle. Les AD de Lozère conservent un manuscrit intitulé Martyrologium, du XIIe siècle, qui contient entre autres la règle suivie par le chapitre. La règle est souvent conservée dans le martyrologe du chapitre (c'est le cas à Béziers, Carcassonne, etc.). Pour avoir des descriptions précises de ces ouvrages, il faut se reporter au répertoire des obituaires établi par J.-L. Lemaitre. A Mende, ce ms. était le symbole de la charge de l'archidiacre et servait à recevoir les serments d'entrée en charge des clercs de la cathédrale.

D'après J.-L. Lemaitre, la règle appliquée est la même partout, les variantes entre manuscrits de chapitres différents ne portant que sur la forme et non sur le fond. On peut se reporter à l'édition critique du Præceptum faite par Luc Verheijen (La règle de saint Augustin, Paris, Etudes augustiniennes, 1967). Il serait intéressant de faire un répertoire des livres liturgiques de chaque cathédrale, en identifiant les livres réellement utilisés par le chapitre. Mgr Martimort a déjà fait un tel travail pour le midi, dans le n° 17 des Cahiers de Fanjeaux sur Liturgie et musique (« Répertoire des livres liturgiques du Languedoc antérieurs au concile de Trente », p. 52-80). Il faudrait ensuite étudier les ajouts et aménagements apportés par nos chanoines à ces textes (par ex. pour celui de Mende : y a-t-il des ajouts au martyrologe d'Usuard ? Des homélies spécifiques à Mende ?).

Les statuts réformateurs de l'évêque Jean de Vissec pour le chapitre de Maguelone (1331), par Jean-Loup Lemaitre

Maguelone est un chapitre régulier jusqu'au début du XVIe siècle. Sur ce chapitre, on peut consulter Germain (A.), Maguelone sous ses évêques et ses chanoines, Montpellier, 1869 ; et le Cartulaire de Maguelone, éd. J. Rouquette et A. Villemagne, Montpellier (la B.N.F. et la Sorbonne n'ont que des exemplaires incomplets. Seul l'évêché de Maguelone a une version complète).

Jean de Vissec, originaire du diocèse de Nîmes, est chanoine puis prévôt du chapitre avant d'être élu évêque en 1328. Son premier acte en tant que prélat est de nommer des vicaires généraux, qui sont tous d'anciens chanoines, et de procéder à toute une série de nominations au sein du chapitre. Lors du chapitre général de la Toussaint 1331, il promulgue des « declarationes, ordinationes et statuta » qui traitent en détail de l'ensemble des offices tenus par les chanoines (mais pas des dignités) : prévôt, cuisinier, vestiaire, etc. Ce texte très long règle la gestion quotidienne de la vie et des biens du chapitre. Il est en fait plus proche d'un coutumier monastique que d'une collection de statuts synodaux (il faut souligner qu'au XIIe siècle, la collection du Liber ordinis de Saint-Victor de Paris a beaucoup circulé en France, mais ce document n'en est pas directement inspiré). La raison d'être de ces statuts est difficile à cerner, faute d'une étude approfondie de la situation du chapitre au début du XIVe siècle (pour une fois c'est l'abondance, et non la pénurie, d'archives sur cette période qui a freiné la réalisation d'une telle étude). La question de leur application réelle se pose aussi. Le texte a été manifestement pensé en langue d'oc, avant d'être écrit en latin : la structure des phrases s'en ressent, et beaucoup de mots de langue d'oc ont été conservés ou sommairement latinisés.

Le préambule du texte contient la liste de tous les chanoines, au nombre de 63. Il faut souligner que dans les chapitres OSA, il n'y a pas de prébendes, puisque les chanoines vivent en communauté. Par conséquent il n'y a pas forcément un nombre fixe de chanoines (bien que ce soit le cas à Auch), d'autant plus que se pose le problème du décompte des novices appelés à devenir chanoines : non seulement ils doivent faire un certain temps de noviciat, mais en plus, une fois qu'ils ont pris l'habit, il s'écoule un certain délai avant qu'ils n'aient voix au chapitre. La liste des chanoines fait apparaître qu'environ la moitié d'entre eux sont en charge d'un « prieuré ». Deux problèmes se posent à ce sujet : résident-ils dans les « prieurés » ? A Mende, la plupart des chanoines titulaires de prieurés s'y font remplacer par des vicaires. Et que sont ces « prieurés » ? Dans le diocèse de Maguelone, le mot parrochia n'existe pas, on emploie seulement celui de prioratus. Par conséquent, il s'agit sans doute ici de cures à desservir. Ces prieurés-cures, qui sont à la collation ordinaire du chapitre, entrent au XIVe siècle dans le champ de la collation apostolique : il faut prêter une attention particulière au terme employé par les lettres apostoliques pour les désigner. Soulignons enfin que les trois archidiacres n'appartiennent pas au chapitre.

Notice institutionnelle du chapitre d'Auch, par Françoise Merlet-Bagnéris

Il s'agit d'un très gros diocèse (environ 500 cures d'âmes, réparties en 14 archidiaconés) et le siège archiépiscopal est très riche au XVe siècle. Entre 1410 et 1414, le diocèse fut temporairement démembré par la création de l'éphémère évêché de Mirande. Les collégiales sont nombreuses. Un premier groupe d'entre elles, les plus importantes, ont été instituées dans l'élan du mouvement canonial de la fin du XIe siècle, en liaison avec le développement du pèlerinage de Saint-Jacques. Cinq de ces collégiales sont étroitement liées au chapitre cathédral. Les membres des huit autres sont nommés en partie par le chapitre, en partie par l'archevêque et en partie par les consuls de la ville. Beaucoup sont sécularisées vers 1548, au moment où le chapitre cathédral négocie sa propre sécularisation.

Le soin des pauvres est particulièrement développé puisque la cérémonie du Mandat, inaugurée en 1175, se transforme ensuite en une distribution quotidienne de nourriture (à Maguelone, par ex., la distribution est hebdomadaire). Bien qu'il s'agisse d'un chapitre OSA, les chanoines vivent à la fin du MA dans des maisons individuelles, dans et hors le cloître. Le dortoir n'est plus occupé que par certains des prébendés des communautés de la cathédrale, qui y dorment dans des chambres individuelles, avant d'être désaffecté en 1444 et de servir d'asile de nuit pour les pauvres. La majeure partie des bâtiments actuels est postérieure au MA : le palais archiépiscopal date du XVIIIe siècle, et la cathédrale, commencée au XVe siècle, date essentiellement du XVIe siècle. Le chapitre suit officiellement la règle OSA jusqu'à sa sécularisation en 1548, mais dès le XIIe siècle au moins, il a des coutumes particulières, connues sous le nom de statuta antiqua. Normalement, il n'y a pas d'autre rang que celui de l'ancienneté d'entrée, comme dans toutes les églises soumises à la règle de saint Augustin, mais cela reste à vérifier dans la pratique. Les chanoines, initialement au nombre de 25, sont ramenés à 20 par une ordonnance épiscopale de 1331. A côté du haut-chœur des chanoines, apparaissent 34 prébendés, répartis en plusieurs communautés avec leurs règles propres.

Le volume sur Sées : une suite de problèmes à résoudre, par Pierre Desportes

Pourquoi, malgré le gros travail fourni par Françoise Loddé (†), a-t-on obtenu si peu de résultats pour Sées ? Quelles ont été les solutions adoptées pour compenser cette pénurie d'informations ?

a) Le problème de la chronologie : Sées est devenu un chapitre régulier en 1131 et a été sécularisé en 1547. Entre ces deux dates, nous connaissons très peu de noms de chanoines. Un universitaire américain, D. Spear, prépare un ouvrage sur les dignitaires de la province de Rouen avant 1200 = il existe une petite période de chevauchement, avec, souvent, une marge d’incertitude. Le volume des Fasti intégrera une liste complémentaire des chanoines pour la période 1500-1547.

b) Le patrimoine du chapitre : il est beaucoup mieux connu que les hommes. Etant donné le lien très fort existant entre l'état des revenus et la vie du chapitre, il a été décidé de remettre dans le volume des Fasti l'article publié précédemment par F. Loddé sur le temporel.

c) L'identification des individus : au total on aura environ 180 noms (+ une quarantaine pour le début du XVIe siècle et une vingtaine d'incertains à cheval sur les XIIe et XIIIe siècles). On ne connaît bien que les dignitaires, surtout les archidiacres, et les chanoines remarqués pour leur irrégularité. Cela pose le problème de la représentativité du fichier prosopographique.

d) La régularité de la vie : pourquoi le chapitre ne s'est-il pas sécularisé, malgré les pressions des rois anglo-normands au XIIe siècle, et les difficultés des siècles précédents (notamment la guerre, qui gêne la vie régulière) ? Probablement parce que les chanoines voulaient éviter la concurrence de candidats étrangers, et parce que le patrimoine n'était pas suffisant pour être découpé en prébendes « viables ». La règle n'est pourtant pas appliquée strictement : en 1520, une tentative de restauration de celle-ci, par l'arrivée de 8 nouveaux chanoines réformés, aboutit à un échec.

Notice Institutionnelle de Sens, par Vincent Tabbagh

Diocèse partagé en 5 archidiaconés et 12 doyennés, comprenant au total 715 paroisses séculières, sans compter les prieurés-cures. Sur les 19 collégiales, 3 sont d'origine immémoriale, 2 datent du XIe siècle, 11 de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle, et une du XIVe siècle. La cathédrale actuelle, dont la reconstruction commence au XIIe siècle, conserve la trace des deux églises disparues du groupe primitif, sous la forme de deux chapelles. Le développement des chapelles a par ailleurs été très modeste dans ce bâtiment. L'autorité de l'archevêque sur le diocèse est très étendue : il nomme à la grande majorité des canonicats et détient en patronage les deux tiers des cures séculières. Avec une taxe de 6 000 florins, le siège est au XIVe siècle le 5e plus riche de France. L'officialité de Sens est doublée dès le XIIIe siècle d'officialités foraines dans les seigneuries archiépiscopales. La question de l'existence d'une officialité métropolitaine n'est pas encore résolue. Le chapitre de Sens est marqué par l'indécision de ses contours : beaucoup de personnages sont alternativement appelés chanoines ou chapelains, ce qui semble être une caractéristique bourguignonne. L'histoire de la formation du chapitre cathédral, qui intègre progressivement différentes communautés ou groupes de chanoines, est très complexe. Il y a 48 chanoines, mais seulement 40 prébendes (certaines sont divisées en quarts de prébende). Les maisons du quartier canonial sont la propriété du chapitre, qui les confie aux chanoines à titre viager. Cependant, à la fin du XVe siècle une certaine liberté de transaction des maisons semble s'être installée et les chanoines ou leurs héritiers peuvent les vendre. L'archevêque-légat Guillaume de Champagne a imposé une importante réforme des dignités au XIIe siècle. Leur ordre s'est stabilisé au début du XIVe siècle : le doyen tient la première place, les archidiacres (sauf celui de Sens) viennent après tous les autres dignitaires. Trois dignités (doyen, précentre et cellerier) sur 9 sont électives, les autres sont à la nomination de l'archevêque. Quatre officiers sont nommés annuellement par le chapitre pour administrer ses revenus. En vue d'égaliser les revenus de chacun, les prébendes font l'objet d'une partition régulière (normalement tous les 7 ans), et l'office de la Chambre perçoit sur les prébendés des recompensationes, redistribuées ensuite. Le bas-chœur de Sens se caractérise par sa modestie : il compte peu de chapelains, auxquels les archevêques préfèrent les vicaires, nommés annuellement et qui ne peuvent détenir aucun autre bénéfice.

L'évêque, le chapitre, l'hôpital : projet d'enquête, par Pascal Montaubin

P. Montaubin nous propose de nous intéresser à la manière dont évêque et chapitre répondent à l'injonction du Christ d'apporter de l'aide aux pauvres. Il serait intéressant notamment de vérifier la thèse soutenant que les clercs séculiers ont progressivement perdu le contrôle des institutions caritatives. Voici quelques questions à poser :

  • sur les aspects institutionnels : nos élites participent-elles à la fondation ? Où se fait cette fondation (dans le groupe cathédral) ? Font-elles des dons ? Qui a la tutelle de ces établissements ? (= qui nomme les administrateurs ? qui vérifie les comptes ?) Qui a la juridiction sur ces établissements ? Pourquoi les pouvoirs laïcs reprennent-ils ces institutions à partir du XIVe siècle ? (s'agit-il d'une dynamique propre à ces pouvoirs ou d'une conséquence de la détérioration de la situation des hôpitaux ?).
  • sur les rapports spirituels entre les évêques/chanoines et les institutions caritatives : ces élites recherchent-elles la prière des pauvres et des malades ? (voir les legs, obituaires, etc.) Ont-elles laissé des textes traitant des devoirs caritatifs du clergé ? En somme, évêques et chanoines s'inscrivent-ils dans une pastorale de la charité ? Considèrent-ils ces œuvres d'assistance comme une légitimation de leur place dans la société ?