Recherche Lexique canonial

Les actes de la journée d'étude de Saint-Martin-aux-Bois du 26 mai 2018 :
Ph. Racinet, J. Colaye et K. Lemé-Hébuterne (dir.), Les monastères de chanoines réguliers en France du XIe au XVIIIe siècle, Actes de la sixième Journée d'étude du 26 mai 2018 à Saint-Martin-aux-Bois (Oise), Histoire médiévale et archéologie (Publication du CAHMER), vol. 32, Compiègne, 2019.

S. Abdi, « Les cochanoines réguliers dans les cathédrales et collégiales séculières. Détachements institutionnels et transversalités canoniales dans les diocèses du sud de la province de Reims (XIe-XVIe siècles) », dans Ph. Racinet, J. Colaye et K. Lemé-Hébuterne (dir.), Les monastères de chanoines réguliers en France du XIe au XVIIIe siècle, Actes de la sixième Journée d'étude du 26 mai 2018 à Saint-Martin-aux-Bois (Oise)Histoire médiévale et archéologie (Publication du CAHMER), vol. 32, Compiègne, 2019, p. 17-38.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 3 juillet 2000

 

Informations générales

La réunion du 3 juillet dernier se tenait exceptionnellement aux Archives Nationales à Paris où nous avons été accueillis par Bruno Galland qui a rappelé les liens étroits qui ont uni, dès l’origine, les Archives Nationales et Départementales de France à l’équipe des Fasti. Hélène Millet a ajouté, dans ses mots de remerciement, que l’enquête menée auprès des Archives Départementales lors du démarrage de l’entreprise des Fasti avait obtenu 70 % de réponses et que l’aboutissement le plus achevé de cette collaboration était le travail d’Henri Hours sur le diocèse de Besançon.

Le groupe de recherche Gerson organise les 28-29 septembre 2001 un colloque international à Orléans sur le thème des sources religieuses, en forme de bilan des travaux effectués par le groupe depuis sa création. L’équipe des Fasti y aura 1 heure et demie de parole pour présenter ses recherches. Ce colloque sera accompagné d’une école d’été à Saint-Etienne plus particulièrement destinée aux doctorants, sur le même thème, à la fin du mois d’août 2001.

En ce qui concerne les Fasti, le CD-Rom destiné à rassembler tous les volumes avance à grands pas. La base de données Access qui cumule toutes les informations contenues dans les volumes édités à ce jour, offre les notices de 4221 individus dont 128 appartiennent à plusieurs diocèses. Dans la perspective de ce cumul des données, il faudra désormais préciser, dans le champ "offices", dans quel diocèse l’office a été exercé. Même chose pour les références bibliographiques : il faut préciser dans quelles archives départementales sont conservées les sources ou dans quelle bibliothèque municipale.

Les abréviations subissent aussi quelques modifications :

  • pour les fichiers d’Avignon, supprimer l’abréviation gr qui renvoyait aux lettres communes de Grégoire XI. Noter désormais LC GXI comme pour les autres lettres pontificales.
    Supprimer l’abréviation u qui renvoyait aux suppliques d’Urbain V et noter Sup 32, 4356, 32 étant le numéro du volume et 4356, le numéro d’enregistrement par l’équipe d’Avignon.
  • pour les autres suppliques, noter Sup 87 f°56, 87 étant le numéro du volume et 56 le numéro du folio.

Enfin, Vat est à remplacer par ASV (Archivio Segreto Vaticano) pour ne pas être confondu avec la Bibliothèque Vaticane.

La consultation du CD-Rom permettra l’accès aux notices écrites en clair, à la notice d’un individu mais aussi à une population triée en fonction d’un ou de plusieurs critères de choix. La maison Brepols estime que le CD-Rom pourra voir le jour quand 8 volumes auront été réalisés ce qui porte le délai à 6 ou 8 mois.

Notice institutionnelle du diocèse d’Orléans, par Charles Vulliez

Avec 275 paroisses, le diocèse d’Orléans est modeste en superficie. Il comprenait cinq archidiaconés à l’époque médiévale dont la liste la plus ancienne date de 1021 : Pithiviers, Sully, Sologne, Beaugency, Beauce. Sa situation est néanmoins intéressante car il fut souvent touché par les collations pontificales et royales si bien que la circulation des personnes y était intense. Cela était encore accentué par le fait que la ville d’Orléans abritait une université depuis le deuxième tiers du XIIIème siècle.

Les sources sur le diocèse d’Orléans ont souffert de graves destructions à l’époque moderne et encore à l’époque contemporaine. La majorité des archives qui subsistent ont survécu grâce aux copies et aux éditions du XIXème siècle. A signaler néanmoins un registre de réception des chanoines et de conclusions capitulaires couvrant les années 1444-1479. Etant donné l’état actuel des sources, une grande partie du chapitre cathédral d’Orléans peut être reconstituée pour le XIIIème siècle, ce qui sera beaucoup plus difficile pour la période 1330-1440.

Les prébendes du chapitre tombaient donc souvent sous le coup de la régale temporelle et spirituelle et beaucoup des membres de l’entourage royal furent chanoines d’Orléans. Il semble que la non résidence ait été un problème majeur au XIVème siècle si bien que les chapelains puis les chanoines dits " mamertins ", non capitulants, furent créés pour suppléer les défaillants. Le nombre des prébendes fut fluctuant pour atteindre celui de 56,5 prébendes au XVème siècle. Malgré la proximité de l’université de droit civil, il ne reste que 300 manuscrits de la bibliothèque du chapitre, conservés à la Bibliothèque municipale d’Orléans.

 

La bibliothèque d’un chanoine humaniste, par Anne-Marie Chagny-Sève et Geneviève Hasenohr

Roger Benoiton fut chanoine de Clermont au XVème siècle. Berrichon d’origine, il fit des études de droit à Orléans et arriva à Clermont vers 1435, grâce à l’évêque d’alors, Martin Gouge, qui en fit son secrétaire. Il cumula d’autres prébendes, à Bourges, à Chartres mais c’est à Clermont qu’il s’installa véritablement puisque sa famille habitait la ville, qu’il était aussi chanoine de Notre-Dame du Port, qu’il acquit patiemment un solide patrimoine en Auvergne et qu’il remplit diverses fonctions au chapitre cathédral dont il s’acquitta avec méticulosité. Car Roger Benoiton était un esprit remarquable, ce qui lui valut d’être notaire et secrétaire du roi de 1440 à 1461 environ et ce qui explique la richesse de sa bibliothèque dont on a conservé l’inventaire dans un gros registre rédigé par lui et destiné à faciliter la gestion de ses biens, de toute nature.

Les quatre folios qui contiennent cet inventaire représentent une source exceptionnelle. Ils nous apprennent que Roger possédait 270 volumes ce qui apparente sa bibliothèque à celle d’un prince comme Charles d’Orléans, alors que le nombre moyen de livres possédé par un chanoine au XVème siècle oscille entre 5 et 30. Le classement des livres par discipline montre que Roger avait une prédilection pour le droit canon et pour la théologie mais qu’il s’intéressait aussi à tous les autres grands champs intellectuels de l’époque. Cette curiosité se doublait d’un goût prononcé pour le livre lui-même. Il possédait une trentaine d’incunables et, caractère remarquable, il s’agit souvent des éditions les plus précoces ce qui laisse supposer qu’il était en contact étroit avec le milieu des imprimeurs parisiens mais aussi provinciaux et étrangers dont les réseaux de diffusion fonctionnaient très bien pour approvisionner ainsi une bibliothèque clermontoise. Son intérêt pour les poètes classiques, les auteurs italiens contemporains et les ouvrages de pastorale permet de le situer parmi les humanistes, au meilleur sens du terme.

Notice institutionnelle du diocèse de Mende, par Philippe Maurice

Le diocèse de Mende, dans le pays de Gévaudan, est un petit diocèse de 197 paroisses environ. C’est l’évêque de Mende, comme comte du Gévaudan qui est le plus grand propriétaire foncier, en pariage avec le roi de France depuis 1307. La cathédrale est dédiée à Notre-Dame et à saint Privat, premier évêque du lieu. Le chapitre cathédral, lui aussi très possessionné dans la région, suit la règle de saint Augustin depuis 1123, avec pratique de la vie commune jusqu’en 1222. C’est un petit chapitre de 15 prébendes où la collégialité est souvent de règle pour l’exercice des dignités et l’unanimité pour l’élection de l’évêque quand le pape ou le roi ne s’emmêlent pas. La cathédrale abrite aussi une communauté de clercs et de prêtres appelés choriers, fort nombreux comme souvent dans cette partie de la France, qui a une existence autonome malgré sa soumission au chapitre. Cette communauté possédait une bibliothèque qui complète celle du chapitre (de 140 volumes en 1380) mais aussi celle du collège de Tous Les Saints et celle de la chapelle Saint-Vincent qui avait 60 livres en 1483, conservées dans le cloître, dans le clocher et aussi dans la cathédrale.

Si la reconstitution du quartier canonial s’avère difficile du fait de la destruction de la cathédrale au XVIème siècle et de l’absence de fouilles archéologiques sérieuses, le diocèse de Mende nous apprendra beaucoup au sujet de la conservation des reliques, ouvrant la voie à de semblables études pour d’autres diocèses. Ces études pourront porter sur les donateurs des reliques et des reliquaires (dont Urbain V à Mende), sur le rapport entre les reliques conservées et le degré de sollenité des fêtes dans le calendrier liturgique du diocèse.

Notice institutionnelle de Montauban, par Emmanuel Moureau

Le diocèse de Montauban doit sa création tardive au pape Jean XXII en 1318. C’est l’abbaye Saint-Théodard qui devient alors le chapitre cathédral. L’organisation de ce chapitre est connue en détail pour le XVème siècle grâce à une source exceptionnelle constituée par une enquête réalisée en juin 1447 dans le but de réformer le chapitre. Menant une vie régulière jusqu’en 1524, le chapitre s’organise en 5 grands groupes : les administrateurs et responsables que sont l’évêque, le prieur-mage et le prieur caustral, les officiers au nombre de 5 (camérier, infirmier, sacriste, chantre, aumônier), les prieurs bénéficiers issus d’établissements ecclésiastiques voisins (Saint-Martial, Albefeuille, Saint-Pierre de Campredon, Montalzat et Saint-Jacques de Montauban), les moines claustraux qui étaient 20 à la fin du XIVème siècle puis 10 et enfin, les donats, oblats et convers. Il y avait une enceinte canoniale autour de la cathédrale Saint-Théodard jusqu’en 1561, date où celle-ci fut rasée et chaque chanoine y avait une maison dès 1320. Ce quartier a été fouillé en 1909 mais il n’en reste que peu de vestiges.

Présentation des fonds utiles aux Fasti, par Bruno Galland

Les Archives Nationales ont été constituées à la Révolution par deux grands fonds : les archives centrales de l’Etat et des organismes nationaux et les fonds concernant la ville et la région de Paris si bien que l’on y trouve, pour les établissements ecclésiastiques parisiens, des sources équivalentes à celles qui sont classées dans les séries G et H au sein des Archives Départementales. Cette masse fut classée par nature d’informations et chaque série ainsi constituée (documents législatifs, domaniaux, judiciaires, administratifs, etc ...) reçut une lettre de l’alphabet pour les liasses et une double lettre pour les registres. Beaucoup de fonds homogènes furent ainsi dispersés et c’est particulièrement vrai pour les chartriers d’églises et d’abbayes.

 

Sont utiles pour les travaux concernant les Fasti les séries J, JJ, L et LL. La série J, appelée aussi " trésor des chartes ", renferme toutes les archives des rois de France dont certaines, d’intérêt national, sont classées par régions. D’autres sous-séries, toujours en J, sont appelées " mélanges " et contiennent beaucoup de pièces sur des problèmes bénéficiaux : élections d’évêques, fondation, collation, régale, etc ... Les registres JJ sont les registres de chancellerie où beaucoup de chanoines peuvent apparaître à différents titres.

La série L concerne les " monuments ecclésiastiques ". Plusieurs cartons sont regroupés sous le titre d’archevêchés et évêchés, classés par ordre alphabétique et contiennent surtout des notes d’érudits et des copies qui peuvent compléter l’étude d’un chapitre, après le dépouillement des archives locales. La série LL contient, quant à elle, quelques pièces issues de certains chapitres comme des cartulaires mais souvent copiées à l’époque moderne.

Avant toute recherche, il faut consulter deux volumes : l’Etat général des Fonds des Archives Nationales et l’Etat des inventaires, disponibles dans la salle des inventaires du CARAN et progressivement sur le site des Archives sur Internet.

Ce compte rendu a été rédigé par Anne Hubert.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 6 juillet 2001

 

Informations générales

Le GDR GERSON étant appelé à disparaître en décembre prochain, après 8 ans d'activité (durée maximale autorisée), H. Millet et plusieurs collègues ont déposé un dossier demandant la création d'un nouveau GDR., qui porterait le nom de SALVE (pour Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l'Epoque médiévale). Ce dossier doit être examiné à l'automne par la Commission 32 du C.N.R.S., qui délivrera un avis à partir duquel la Direction scientifique prendra sa décision. Celle-ci ne surviendra probablement pas avant le printemps, si bien que, dans le meilleur des cas, il risque d'y avoir quelques mois de "battements" entre la disparition de Gerson et la mise en place de Salve.

Par ailleurs, les Journées " Histoire médiévale et christianisme " qui se dérouleront à Orléans du 28 au 30 septembre prochain risquent de peser lourdement sur notre budget. En conséquence, il serait imprudent d’arrêter définitivement l’organisation de notre réunion d'hiver. Une date de principe a été arrêtée : le vendredi 11 janvier 2002. Elle reste à confirmer.

Nous avons appris avec tristesse le décès, le 14 avril dernier, de notre collaboratrice chargée du diocèse de Sées, Françoise Loddé, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. A sa famille, nous exprimons toute notre sympathie.

La prochaine réunion sera axée sur les cardinaux, afin d'organiser le traitement des informations concernant ces personnages qui sont présents dans de nombreux chapitres, mais dont la carrière dépasse largement ce cadre. Nous profiterons notamment de l'arrivée parmi nous de Mme Anne-Lise Rey-Courtel, qui a travaillé sur les cardinaux français à l'époque du Grand Schisme.

Deux volumes de la série des Fasti devraient paraître avant la fin de l'année : Agen (par F. Ryckebusch) et Angers (par F. Comte et J.-M. Matz). Mende et Rodez sont les suivants sur la liste.

Jean-Nicolas Rondeau a poursuivi cette année le travail de dépouillement des fichiers onomastiques conservés au Centre d'études et d'histoire juridiques et portant sur les fonds du Parlement de Paris aux Archives Nationales (séries X/1a, X/1c, X/2a). Un tirage par diocèse des cotes obtenues a été mis dans la "boîte", ainsi qu'un récapitulatif des dépouillements effectués.

Signalons à ce propos que S. Lusignan, qui travaille avec des étudiants sur les procès du Parlement concernant les universités au XIVe s. et jusqu'en 1448, se propose de nous fournir les informations trouvées sur les chanoines, ainsi qu'une retranscription des procès concernés, dès que son fichier sera achevé.

La nouvelle mouture du " Petit guide des collaborateurs " a été distribuée. Mme Martin se fera un plaisir de l’adresser à ceux qui en feront la demande.

L'équipe de prosopographie du LAMOP (laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, associant le C.N.R.S. et l'Université de Paris I), dirigée par H. Millet, lance "l'opération Charles VI", c'est-à-dire la constitution d'un vaste fichier prosographique sur les personnes "actives" (dans l'administration royale, municipale, religieuse, dans la vie sociale en général) en France sous le règne de Charles VI. Les membres des Fasti sont naturellement concernés par ce projet et seront contactés à mesure de l'avancement de leurs travaux.

Présentation du CD-Rom "Ut per litteras Apostolicas…", par J. Mathieu

J. Mathieu nous a présenté une version de travail du premier CD-Rom de la collection, qui doit à terme fournir sur support électronique l'ensemble des informations contenues dans les volumes papier des Registres et lettres des papes du XIIIe s. / du XIVe s. édités par l'École française de Rome depuis la fin du XIXe s. Celle-ci ne publiera d'ailleurs plus à l'avenir que sous forme électronique.

Cette entreprise, menée conjointement par Brepols, l'E.F.R et l'I.R.H.T., devrait comprendre trois étapes : un premier CD-Rom sur les lettres communes du XIVe s., un deuxième sur les lettres secrètes du XIVe s., et un troisième sur les lettres du XIIIe s. La version présentée par J. Mathieu englobait déjà les pontificats de Jean XXII, Benoît XII et Urbain V, et nous a permis de constater les avantages de ce mode de diffusion. En effet, l'informatique permet toute une série d'interrogations (par dates, par noms, par types de lettres, etc), éventuellement croisées, qui seront d'une grande aide pour les chercheurs. La complexité des sources - en particulier la multiplicité des variantes orthographiques pour un même nom - rend nécessaire cependant la multiplication des interrogations, afin d'éviter d'obtenir des résultats tronqués lorsque l'on fait une recherche.

Les diocèses du Bearn, par Véronique Castagnet

Nous avons eu la joie d'accueillir parmi nous une moderniste, V. Castagnet, qui fait une thèse sur le personnel ecclésiastique du XVIe au XVIIIe s. dans les diocèses Béarnais (Lescar, Pau, Oloron, Bayonne). Dépouillant les archives locales en collaboration avec un collègue médiéviste qui s'intéresse aux notaires, elle a eu l'occasion de nous faire un petit récapitulatif sur les fonds ecclésiastiques subsistants.

Globalement, le bilan est plutôt maigre : la bibliographie est pour ainsi dire inexistante, il ne reste rien dans les séries G et H pour Lescar et Oloron. V. Castagnet a relevé les cotes qui concernent les deux autres évêchés et se propose de les fournir à toute personne intéressée.

Ces diocèses présentent une particularité importante, outre le fait qu'il s'agit de chapitres réguliers : l'Église catholique ayant disparu de la région entre 1571 et 1599, son rétablissement au début du XVIIe s. a été l'occasion de faire des "rappels" sur les règles observées au Moyen Âge. Une partie des informations disponibles sur notre période sont donc en réalité bien postérieures.

Enfin, son collègue médiéviste à Pau, J.-P. Barraqué, aimerait recueillir toute information que nous pourrions avoir sur deux évêques homonymes de Lescar, nommés Pierre de Foix et devenus cardinaux.

Le fichier "Lesellier", par Matthieu Desachy

Ce fichier onomastique, conservé à Saint-Louis-des-Français à Rome, a été réalisé par le P. Lesellier et quelques aides, à partir du dépouillement des archives du Vatican. Un article de T. Kouamé présentant sa constitution et son classement a été publié dans le t. 112 (livraison 2000) des Mélanges de l'E.F.R – Moyen Âge (p. 113-148).

Comprenant plus de 34 200 fiches biographiques, portant essentiellement sur le nord de la France, et surtout l'Ouest (Lesellier travaillait sur les Normands), ce fichier est cependant d'un intérêt exceptionnel pour l'ensemble des Fasti. A titre d'exemple, M. Desachy a trouvé pour les chanoines de Rodez 31 fiches, comprenant en moyenne 3 cotes différentes.

Les ressources dépouillées sont très diverses (Chambre, Chancellerie, Daterie…) et les dépouillements ne furent pas systématiques. De plus, les cotes et les folios indiqués doivent être mis à jour (Lesellier a travaillé avant la recotation et la refoliotation des registres). L'intérêt est cependant qu'il a travaillé sur les archives du XVe s. (1417-1485), et surtout sur la deuxième moitié du siècle, période pour laquelle les A.S.V. font figure de véritable terra incognita tant les inventaires font défaut.

A l'heure actuelle, le dépouillement ne peut se faire que sur place, sur autorisation de Mgr Cloupet, recteur de St-Louis-des-Français. Cependant un projet d’informatisation du fichier a été lancé en partenariat par l'E.F.R, les Fasti et l'I.R.H.T. Ainsi, après avoir dans un premier temps été intégralement photocopié, le fichier donnera lieu à l'établissement d'une base sous Access, un ordinateur étant mis sur place à la disposition des participants du projet, qui devraient pouvoir bénéficier de bourses de l'E.F.R. (qui sont accompagnées de possibilité de logement). Il faut en faire la demande (formulaires disponibles sur Internet) en mars pour aller à Rome au second semestre, en septembre pour le premier. Merci de vous signaler si vous êtes intéressés.

Introduction à l'héraldique épiscopale, par Edouard Bouyé

E. Bouyé a commencé par nous rappeler quelques définitions et notions de base sur l'héraldique :

N.B. : on ne parle d'armoirie et d'héraldique que lorsqu'il s'agit de représentations durables, qui se transmettent au sein d'une famille ou d'un groupe.

L'histoire de l'armoirie commence au XIIe siècle, lorsque la fermeture progressive des heaumes rend nécessaire la mise au point d'un système d'identification des combattants. Ce moyen d'expression se diffuse ensuite au reste de la société et a perdu son aspect strictement militaire à la fin du XIIIe s. A la fin du XIVe s. la société est complètement héraldisée (toute personne peut avoir des armoiries, même si toutes n'en ont pas).

Pour décrire une armoirie, il ne faut pas se focaliser sur la forme (une bande plus ou moins large…), la couleur, la représentation (nombre et forme des lions…), mais il faut chercher à retrouver la structure : une armoirie est avant tout la représentation d'un concept. Par exemple, un écu "d'azur à fleurs de lys d'or" pourra avoir être d'un bleu plus ou moins vif, avec un nombre variable de fleurs de lys. La description commence par le fond, puis procède par "strates" successives jusqu'au premier plan. Il y a peu de règles en héraldique. L’une d’elles est que, lorsqu’on doit juxtaposer ou superposer deux émaux, il faut que l’un soit "métal" (or ou argent) et l’autre "couleur" (sinople = vert ; gueules = rouge ; azur ; sable = noir). Les différentes formes géométriques (bandes, etc) et objets ou animaux représentés portent aussi des noms spécifiques. Pour complément, vous pouvez vous reporter à la bibliographie succincte, héraldique et sigillographique, distribuée lors de la réunion (quelques exemplaires ont été placés dans la boîte).

Il existe quatre catégories principales de sources pour constituer un armorial d'évêque : les sceaux, l'héraldique monumentale (dont les vitraux), les manuscrits, les pièces et médailles. Les évêques peuvent faire usage soit de leurs armes familiales, soit des armoiries diocésaines lorsqu'elles existent. Il s'agit d'un domaine dans lequel l'Église médiévale n'a absolument pas légiféré : la pratique des ecclésiastiques s'élabore donc en toute liberté. Ainsi, à partir du XVe s., l'armoirie s'entoure d'une emblématique personnelle, c'est-à-dire que des symboles choisis par chaque individu entourent les armoiries familiales.

Quelques remarques :

Ateliers par régions

La journée s'est achevée par un atelier où les participants ont pu faire le point sur les travaux en cours par région.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

  • Ecu : représentation qui a la forme d'un écu/bouclier.
  • Armoirie : écu accompagné d'ornements extérieurs.
  • Héraldique : science qui a pour objet d'étudier les armoiries.
  • Blason :
    • code de construction d'une image
    • langue servant à décrire les armoiries
    • A partir du XVIe siècle, en liaison avec l'idée que l'usage des armoiries remontait au moins au Christ, si ce n'est avant, s'est développé dans l'Église un travail de "reconstitution" des armoiries pour les personnages illustres du passé qui en étaient dépourvus, à commencer par les papes depuis saint Pierre. Aussi, soyez prudents!
    • L'adoption par un personnage des armoiries d'un membre illustre de sa famille est généralement une manière de se placer sous son patronage, de se déclarer son partisan, et ne résulte pas d'une concession de sa part.

 Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 253 pages.
  • 475 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Dans le volume consacré à Rodez, on trouvera une carte du diocèse, une notice sur les bibliothèques canoniales et les livres conservés à la cathédrale, une notice sur les stalles et une étude sur le quartier canonial comportant un plan fondé sur le livre d’estimes de 1449. « (...) ce volume apporte une précieuse contribution à la prosopographie rouergate du second Moyen Âge. » (Jean-Loup Lemaitre dans Revue d'histoire de l'église de France, tome 89, n° 223, juillet-décembre 2003, p. 439-442).

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme
  • Extrait du volume : "Les vicaires, auxiliaires de l'évêque", pages 60-61.
 

Diocèse de Rodez : note liminaire, par Hélène Millet

Depuis le 1er janvier 2002, les Fasti Ecclesiae Gallicanae ont franchi une nouvelle étape administrative. Connus du CNRS comme un programme du Groupement de recherche GERSON (GDR 1132), les Fasti pouvaient redouter les effets néfastes de la dissolution de ce GDR, atteint par la limite d’âge légale, après huit années de bons et loyaux services. Mais nos autorités de tutelle – la Commission 32 de la Recherche scientifique et la Direction du département des Sciences humaines et sociales – ont reconnu les bienfaits d’un organisme spécifique aux travaux d’histoire religieuse et ont autorisé la formation d’un nouveau GDR. Dénommée SALVÉ (Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l’époque médiévale), cette fédération de projets impliquant la collaboration de douze établissements d’enseignement supérieur ou de recherche est à la fois placée sous le signe de la continuité et riche de potentialités. Sur ses sept programmes, deux ont été lancés à l’occasion de sa création, et cinq proviennent de GERSON, non sans avoir subi des transformations, au moins pour trois d’entre eux.

Les Fasti Ecclesiae Gallicanae sont l’un des deux projets qui continuent sur leur lancée. En pleine phase de production, notre programme a plus besoin de suivi que de rénovation ! Les cadres dans lesquels s’effectuent les recherches, les objectifs à atteindre et les modalités de la collaboration entre chercheurs sont désormais bien établis. L’attente du public porte sur la parution de nouveaux volumes. En revanche, les procédures informatiques sur lesquelles reposent la fabrication des bases de données et la production des livres de la collection ont besoin d’être révisées. Pour ce faire, comme tant d’autres équipes de recherche en Sciences humaines, nous souffrons cruellement du manque d’informaticiens attachés à nos organismes, auprès de qui travailler dans la longue durée. Autant il est facile de trouver un financement pour l’achat d’une machine, autant la course d’obstacles est épuisante pour mettre en place une application, y intégrer les nécessaires mises à jour et débloquer les « plantages » ! Or voici maintenant six ans que la chaîne de traitements auxquels sont soumises nos bases de données a été mise au point. Et six ans, c’est un siècle dans le monde de l’informatique ! Les logiciels qui nous étaient familiers ont vieilli plus vite que nous. Un sérieux lifting s’impose… que les collaborateurs espèrent et redoutent à la fois. Nous espérons qu’il rendra moins acrobatique la phase finale d’édition. Le lecteur quant à lui ne devrait même pas avoir conscience du changement : l’informatique est à la fois ancillaire et tyrannique.

Les adeptes d’Internet ont dû remarquer que notre site s’était assoupi. Pourtant, un dialogue a commencé à s’amorcer entre les lecteurs et les colla­borateurs par ce canal. Mais l’IRHT qui nous héberge gracieusement a, tout comme nous, essuyé quantité de difficultés ; sans accès au site, nous étions dans l’impossibilité de le mettre à jour. Il devrait rouvrir prochainement, après refonte, mais au prix d’un changement d’adresse.

Matthieu Desachy a commencé à travailler sur les chanoines de Rodez lorsqu’il était élève à l’École des chartes. Pour sa thèse, il avait déjà fabriqué une base de données, sans même avoir pu disposer d’un tirage sur papier présentant ses notices de manière satisfaisante : les procédures d’édition dont nous nous plaignons aujourd’hui n’existaient pas encore. Il a utilisé les années qui le séparent de ces temps héroïques à continuer d’explorer un fonds d’archives capitulaires quasi inépuisable. Si certains ont à déplorer les pertes et les destructions, lui a dû gérer l’abondance. Ses notices comportent donc des détails sur l’accès au chapitre qu’on serait bien en peine de fournir pour d’autres diocèses, notamment, en bien des cas, la date de prise de possession de la prébende. Il a également souvent pu préciser la stalle assignée à chacun, et il aurait pu établir des tableaux de présence au chœur à partir des pointes…

Après Agen, Rodez contribue donc à tirer les Fasti vers le Midi. Et comme Matthieu Desachy est un fervent praticien de la langue d’oc, il s’est attaché à nous livrer les noms de ses chanoines avec les originalités de la graphie locale. Lorsque le moment sera venu de verser au pot commun du CD-Rom la base de données ruthénoise, il conviendra de faire se retrouver les Cardaillac avec les Cardalhac et les Plainechassagne avec les Planecassanhe. Voici encore un chantier à faire progresser. En attendant, les numéros d’identification assignés à chacun suffiront à lever toute ambiguïté.

Orléans, le 7 novembre 2002, Hélène Millet, directeur du programme.

Erratum:

Sur le rabat de couverture du volume d’Agen, deux coquilles se sont glissées:

  • L’une est facile à corriger : la structure des notices épiscopales comporte deux numéros 8.
  • L’autre est une erreur de code (heureusement non utilisé dans le cours du volume sur Agen) : Besançon est abrégé en BS et non pas en BE. La même erreur se retrouve à la page 129.
 

Extrait du volume concernant le diocèse de Rodez

Les vicaires, auxiliaires de l'évêque (pages 60-61)

Vicaires

Vicaires

Vicaires administrateurs

Vicaires administrateurs


(...)

 

 

 
Diocèse Rodez

 

 

[toc]


1991-1993 : le GDR Fasti Ecclesiae Gallicanae

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Depuis 1976, date où Bernard Guenée et ses disciples obtinrent que fût créée une équipe de médiévistes sous l’égide conjointe du CNRS et de l’Université de Paris I, la prosopographie fut une composante forte, sous une forme ou sous une autre, de cet ancêtre du laboratoire LAMOP. Entrée dans l’équipe en 1978, suite à la soutenance de sa thèse de doctorat sur Les chanoines du chapitre de Laon (1272-1412), Hélène Millet présenta en 1990 au CNRS une demande de création de Groupement de recherche (GDR) en vue de « réaliser, pour la France (dans ses limites actuelles) et pour la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle), un répertoire des notables ecclésiastiques diocésains : évêques, archidiacres, officiaux, membres du chapitre cathédral ou des églises collégiales éminentes » (premier paragraphe du dossier de demande de création, remis au CNRS le 22 juin 1990). La demande fut agréée et le GDR 993 « Fasti Ecclesiae Gallicanae » (FEG) créé en 1991, avec le soutien de l’UA 1004 (Université de Paris I), de l’UA 1011 (École française de Rome), de l’UA 955 (Centre d’Étude d’Histoire juridique), de l’ER 52 (Humanisme Français des XIVe et XVe siècles), de l’URA 6 du CRA (Centre de recherches archéologiques) et de l’IRHT. À cette époque de décentralisation et alors que l’UA 1004 disposait de locaux particulièrement exigus, le GDR fut généreusement accueilli par l’IHRT dans son annexe d’Orléans.

1994-2001 : le GDR GERSON

En 1994, conformément à la politique de regroupement des équipes déjà à l’œuvre au CNRS, plusieurs programmes – dont les FEG – furent réunis au sein du GDR GERSON (Groupement d’études et de recherches des sources religieuses de l’Occident médiéval), toujours hébergé par l’IRHT à Orléans et dirigé par André Vauchez jusqu’à son départ en Italie comme directeur de l’École française de Rome. Alors directrice de recherche au CNRS, Hélène Millet prit sa suite, de 1998 à 2001. C’est en 1996 que fut publié le premier volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae par suite d’un contrat passé avec la maison d’édition Brepols. En 2001, pour clôturer l’exercice du GDR, des Journées d’études furent organisées à Orléans.

 

2002-2009 : le GDR SALVÉ

En 2002, un nouveau Groupement, le GDR 2513 SALVÉ (Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l’Époque médiévale) fut créé pour recueillir l’héritage de GERSON (quatre programmes, dont les FEG) et en lancer deux autres. Toujours domicilié à l’IRHT d’Orléans, le GDR était également dirigé par Hélène Millet, avec l’aide de Nicole Bériou. Prévu pour durer quatre ans, il fut renouvelé pour la même durée en 2006.

 

2010-2017 : un axe de l’UMR LAMOP

 

Le départ à la retraite d'Hélène Millet et la clôture du GDR SALVÉ ont modifié la structure de fonctionnement du groupe des Fasti qui devint collégiale, ce qui mit en avant sa structure fédérative. Il s’intégra aux axes du laboratoire LAMOP (Université de Paris I) placés sous la direction de Dominique Iognat-Prat puis de Thierry Kouamé (axe VI : L’Église, corps social / Les communautés d’Église ; puis le thème Réseaux et communautés). Un nouvel organigramme de fonctionnement se mit en place à compter du 1er janvier 2010, sous la direction successive de Vincent Tabbagh (2010-2012) et de Jean-Michel Matz (2012-2017).

Depuis 2018

Les Fasti ont intégré le laboratoire UMR LEM et son antenne de Saint-Étienne le CERCOR en février 2018, en restant fidèles à leur finalité, leurs structures et leur esprit.

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 27 janvier 2006

 

Informations générales

Hélène Millet ouvre la journée d'étude avec plusieurs informations:

Elle présente d'abord les excuses d'Anne-Lise Rey-Courtel, empêchée de venir présenter son exposé sur les biographies des 54 cardinaux du temps de Clément VII . Les travaux sont déjà assez avancés pour pouvoir répondre aux demandes de recherche sur les 25 cardinaux du Midi ( les 2 Aigrefeuille, Ameilh, Atgier, les 2 Aycelin de Montaigut, Blauzac, les 2 Chanac, les 2 Cros, les 2 Flandin, Grimoard, Lautrec, Maignac, Malesset, Monteruc, Murol, du Puy, Raymond de Barrière, Saint-Martial, Saint-Saturnin, Sortenac, Vergne) ainsi que sur Fétigny, Girard, la Grange, Luxembourg, Montrelais, Noellet, Rossi da Giffone, Saluces, Talaru, Thurey et Vergy (Pour contacter Anne-Lise Rey-Courtel: anne.lise.rey.courtel@wanadoo.fr,mail).

Il faut avoir une claire conscience du nouveau jeu des financements de la recherche . Le GDR Salvé a été classé 1 er ex-aequo par la commission 32 du CNRS. Ce GDR, qui accueille l'équipe des Fasti, créée il y a 12 ans, est donc en passe d'être renouvelé pour quatre ans. Mais d'ici 2010 le temps des GDR aura vécu.

La création de l'Agence Nationale de la Recherche modifie le jeu de la recherche de crédits : elle ne rémunère plus des équipes mais s'engage temporairement sur des programmes. En février 2005, l'ANR ne proposait aucun financement en direction des Sciences de l'Homme et de la Société. En juillet 2005, des dotations de 16 000 à 60 000 euros ont été réservées aux dossiers soumis avant septembre.

Il faut distinguer plusieurs types d'appels à projets :

  • projet blanc (avant le 20 mars 2006) = aucune thématique requise. Un maître mot : l'innovation.
  • projets présentés par de jeunes chercheurs (ie < 39 ans).
  • projets thématiques SHS : conflits, guerre et violence ; apprentissage, formation et société ; corpus et outils de la recherche en sciences humaines.

Les crédits peuvent servir à la rémunération de personnel temporaire sur CDD. Pour plus d'informations, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.gip-anr.fr/templates/appel-a-projet.php?NodId=17.

D'autres opportunités de financement peuvent intéresser les chercheurs réunis autour des Fasti : ce sont les agences de crédits locales . Ainsi Christine Barralis a obtenu un financement de 35 000 euros en soumettant un projet de recherche aux Partenariats Institutions-Citoyens pour la Recherche et l'Innovation (PICRI), financés par la région Ile-de-France. Il s'agit pour les chercheurs de conduire leur travaux en partenariat avec le monde associatif (CB a proposé une formation à la paléographie, au travail en archives, la préparation d'une exposition sur la cathédrale de Meaux et son quartier). Pour plus d'informations : http://www.iledefrance.fr/data/info/98928.pdf

Une nouvelle version du Petit Guide est disponible sur demande à Madame Martin (martin@cnrs-orleans.fr, mail). Attention : de nouvelles consignes sont à respecter pour la saisie des données dans le champ « parents », et quelques modifications ont été introduites pour la présentation des références. Ces ajustements sont destinés à préparer les bases diocésaines à leur entrée dans la « base Fasti » : celle-ci sera bientôt disponible en ligne aux auteurs à qui sera délivré un code d'accès. A partir de ce nouveau s ite web à usage privé , il sera possible de créer une base diocésaine, sans passer par l'intermédiaire d'ACCESS. Le système créé par Stéphane Raux permet de visualiser immédiatement les notices selon leur format d'édition, ce qui devrait considérablement faciliter le travail de saisie. Chaque auteur des fascicules édités participe en ce moment à la révision des notices prosopographiques. Une fois cumulées, les données de ces bases seront remises à Brepols pour leur mise en ligne sur le site, public mais payant, Brepolis . La livraison est prévue pour la fin 2006.

Le séminaire l'Eglise et les Eglises (présentation du séminaire : http://www.histoire.ens.fr/sem/medievale.html ) a invité les Fasti, en la personne de Christine Barralis (LAMOP), le 2 décembre 2005 pour une réflexion sur le thème : Que veut dire l'expression « ecclesia meldensis » à la fin du Moyen Age ?

La journée du 26 novembre 2005, Devenir évêque , organisée par Véronique Julerot a connu un grand succès. On trouvera sur le site du Lamop la bibliographie de référence et les résumés des communications. La prochaine réunion se tiendra le 21 octobre 2006 et aura pour thème : La consécration épiscopale .

Il n'aura pas échappé à certains curieux que, sur le tableau de la Vierge au manteau , conservé au Musée Crozatier du Puy-en-Velay, l'aumusse du chanoine est unicorne. Voilà une spécificité vestimentaire du chapitre du Puy, attestée en outre par des pierres tombales.

Nouvelles publications présentées :

  • Lecture et lecteurs en Bourgogne du Moyen Age à l'époque contemporaine , V. Tabbagh dir., Annales de Bourgogne (77), 2005.
  • Formation intellectuelle et culture du clergé dans les territoires angevins (milieu du XIIIème-fin du XVème siècle), J.-M. Matz et M.-M. de Cevins dir., Rome, 2005 (Collectionde l'Ecole française de Rome 349).
  • A Igreja e o clero Portugues no Contexto Europeu (The Church and the Portuguese Clergy in the European Context) , Lisbonne, 2005.
  • Un article de J. Pycke ; “L'examen d'un groupe social local devenu international: la prosopographie du chapitre cathédral de Tournai de 1080 à 1340”, p.207-232.

Un catalogue prosopographique pour la cathédrale de Braga déposé en G687 (donc référence actuellement inaccessible), où l'on trouve des méridionaux français du XIVème siècle.

Catherine Vincent annonce que le prochain Colloque International de la CIHEC (Commission d'Histoire Ecclésiastique Comparée), aura lieu à Paris en 2007 sur le thème de la liturgie.

A noter : la prochaine école d'été organisée par le CERCOR, à destination des doctorants et autres chercheurs en histoire religieuse, aura lieu à Saint-Etienne du 21 au 25 août 2006 sur le thème de la réforme, avec une initiation au droit canon, à la codicologie, l'iconographie, la liturgie etc. Le prix en est de 130 euros, voyage non compris. Programme et bulletin d'inscription seront diffusés séparément. Eventuellement les réclamer à Mme Hélène Morin (helene.morin@univ-st-etienne.fr).

 

Fabrice Ryckebusch, Cathédrales bénédictines dans le midi de la France.

Dans le cadre de sa thèse, F. R. explore les indices de la politique réformatrice de Jean XXII : en compagnie de M. Fournié et d'A. Arcin, il avait déjà présenté une relecture des motivations présidant à la création de la province ecclésiastique de Toulouse ( RHE (98) 2003, p.29-60). Le choix d'ériger des cathédrales bénédictines participerait à cette volonté réformatrice dans le prolongement des réformes introduites chez les OSB par le concile de Vienne et ouvrirait la voir à la Benedictina de son successeur. Certains éléments, en effet, en sont mis en place dès le pontificat de Jean XXII.

F. R. a étudié un dossier documentaire intéressant les sièges bénédictins méridionaux de Montauban, Saint-Papoul, Condom, Sarlat, Castres, Tulle, Saint-Flour, Vabres, Alet et Saint-Pons de Thomières. En plus d'une prosopographie des moines de ces cathédrales, il exploite les bulles de fondation, un registre de secrétariat de l'évêché de Vabres, divers statuts capitulaires - parmi lesquels ceux de Condom rédigés en 1343 - un procès-verbal de l'élection épiscopale à Sarlat par les chapitres de la cathédrale et de la collégiale Notre-Dame de Capdrot.

Une première question se pose : quelles raisons ont pu dicter le choix de la transformation d'abbayes bénédictines en cathédrale ? Le choix de Jean XXII n'a porté:

  • ni sur des abbés exceptionnels : le sort réservé aux abbés de Castres, Sarlat et Saint-Flour en témoigne ;
  • ni sur des villes importantes : Alet est un second choix après « l'erreur « de Jean XXII à propos de Limoux ; une logique de centralité aurait consacré Castelnaudary aux dépens de Saint-Papoul ;
  • ni exclusivement sur des abbayes nullo medio qui relèveraient directement de l'autorité pontificale ;

on ne peut même pas soutenir que Jean XXII, en annexant quelques prieurés clunisiens, a voulu ruiner l'autorité de Cluny.

Dans l'état actuel des recherches, il semble que l'élément décisif dans ce choix des abbayes bénédictines découle du souci de disposer d'établissements déjà dotés ce qui permet d'amoindrir la richesse des diocèses anciens tout en leur conservant des revenus suffisants ;

1. L'installation des cathédrales bénédictines. L'uniformisation des statuts.

Castres et Saint-Flour sont les deux premières cathédrales bénédictines pourvues d'un évêque : respectivement Déodat de Séverac, un théologien, et Raymond de Mostuéjouls, un juriste. Ces deux personnages ont joué un rôle considérable dans l'installation des cathédrales bénédictines méridionales notamment en diffusant un modèle de statuts qui était probablement celui voulu par Jean XXII.

 

Eléments chronologiques :

Curieusement, Déodat de Sévérac et Raymond de Mostuéjouls à peine consacrés évêques se voient demander, le 6 juillet 1319, d'élaborer des statuts pour leurs Eglises, après avoir pris l'avis des prêtres de leur diocèse et des moines de leurs abbayes. Ces statuts son inconnus aujourd'hui mais on sait qu'ils ont été soumis à l'approbation pontificale. Il est possible sinon probable que ces statuts sont ceux que l'on retrouve sous une forme standardisée dans quelques unes des cathédrales bénédictines méridionales, peu de temps après leur érection. Les premiers promulgués semblent avoir été ceux de Raymond de Mostuéjouls à Saint-Papoul en janvier 1320.

Cette codification de statuts progresse d'une cathédrale méridionale à l'autre. En juin 1320 pour la Saint Clair, lors d'un chapitre général de la cathédrale de Tulle, Raymond de Mostuéjouls et Guillaume de Cardaillac, évêque de Montauban, sont appelés à seconder l'évêque et le chapitre pour la rédaction de statuts. La même procédure (commissions) qu'à Saint-Papoul y est adoptée et le résultat sensiblement le même. Les statuts de Tulle (publiés par Baluze) sont très proches de ceux de Saint-Papoul et de ceux de Vabres (5 juillet 1320) : seuls changent des points de détails (le nombre de moines et celui des individus envoyés aux études). A Montauban, des statuts sont adoptés en 1322, sous l'épiscopat de Cardaillac. Pour Saint-Pons, on ne dispose plus du texte, mais Urbain V fait allusion à des statuts « imposés » par Raymond de Mostuéjouls…

Pour les statuts de Condom - qui n'ont pas encore été vus par F.R. - il est possible que l'évêque de Galard ait adopté un autre modèle tant les relations de cette cathédrale avec les autres paraissent rares. Cela ne doit pas empêcher de mettre en avant le souci d'uniformisation des statuts et de mise en relation des différentes cathédrales bénédictines par Jean XXII, confiant pour ce faire un rôle éminent à quelques personnages que l'on voit circuler de cathédrale bénédictine en cathédrale bénédictine à des dates trop rapprochées pour que cela soit purement fortuit.

Contenu global de ces statuts

La comparaison des statuts fait ressortir quelques variantes d'ordre local mais contiennent quelques éléments récurrents :

  • Le prieur mage : un nouveau prieur mage est élu dix jours maximum après le décès de son prédécesseur. Insistance particulière sur les pouvoirs de correction qu'il peut exercer sur les moines sans avoir recours à l'évêque, du moins tant que les fautes relèvent de la discipline de la Règle. Dans les premières années de fonctionnement des cathédrales bénédictines, on assiste à une véritable réflexion sur le rôle du prieur-mage dont on trouve d'ailleurs des échos dans les décisions de la Rote. Il devient l'homme fort face à l'évêque, qui n'est pas toujours bénédictin. Il revendique la totalité des droits qui appartenaient à l'abbé.
  • Le chapitre général se tient, de droit, le lendemain de la fête du saint de la cathédrale pour la réforme de tout ce qui ne fonctionne pas. C'est le moment de la reddition des comptes.
  • Les autorisations d'absence sont données à ceux qui poursuivent des études ou qui détiennent des bénéfices dépendants du chapitre.
  • Le sous-prieur est nommé par un chapitre, auquel l'évêque a voix.
  • Fixation du nombre des moines. Il reste élevé par rapport à celui des effectifs des chapitres cathédraux séculiers du Midi comme le fait remarquer Y. ESQUIEU. Pascal Montaubin lie ce phénomène à l'absence de prébendes dans ces chapitres bénédictins mais ce ne peut être qu'un commencement d'explication car les chapitres méridionaux même séculiers n'ont pas toujours des prébendes distinctes.
  • Profession monastique, serment d'obéissance entre les mains de l'évêque.
  • Liens avec les prieurés.
  • Séparation des menses : la division des menses a entraîné des luttes entre les évêques et les moines emmenés par les prieurs, Dès 1327, et pour 16 ans encore, Saint-Pons connaît des problèmes à ce propos sans qu'il soit possible, du fait de la disparition des sources, d'en connaître la raison. A Tulle, en revanche, la situation est remarquablement gérée.
  • Liens de confraternité.

 

3>2. Quelques points particulièrement importants pour Jean XXII.

A. Des élections épiscopales mixtes.

Jean XXII a souhaité que l'élection épiscopale, dans certains diocèses bénédictins, soit menée conjointement par le chapitre cathédral bénédictin et le chapitre collégial. Ainsi participent à l'élection, à Montauban, le chapitre de la collégiale Saint-Etienne du Tescou, à Saint-Papoul, le chapitre de Castelnaudary, à Alet, celui de Saint-Paul du Fenouillet, à Castres celui de Saint-Pierre de Burlats, à Sarlat, celui de Capdrot. Pour F. R. il ne s'agit pas de défiance envers les bénédictins. Pourquoi élargir le corps électoral ? Pour que le corps électoral soit représentatif de l'ensemble du clergé. Ce système ne prévaut pas partout : A Condom, seuls les moines de la cathédrale participent à l'élection, sans participation des chanoines de La Romieu, par exemple.

Jean XXII rappelle en 1328 le processus d'une élection mixte (chapitre cathédral et chapitre collégial), au bénéfice du chapitre de la collégiale de Castelnaudary. Il maintient ce système alors qu'il nomme lui-même les évêques ! En 1335, ce système fonctionne pour l'élection de Guillaume de Sendreux à Sarlat. Il est supprimé par Clément VI (bulle dans Doat) ce qui n'empêche pas les revendications de la collégiale du Tescou en 1360 et de Castelnaudary au XVe siècle encore (la querelle donne lieu à une argumentation très solide dont rend compte le registre de secrétariat de Pierre Soybert).

B . Insistance sur les études des moines noirs.

Alors que l'abbé de Moissac (à la fin du XIIIe sicle) veut bien envoyer des moines aux études, mais non les financer, Jean XXII et ses fidèles exécuteurs décident, par leurs statuts, qu'un moine sur dix pourra s'absenter pour des études en droit canon ou en théologie tout en percevant, en deux termes, l'équivalent de sa prébende monacale. Ce système est bien plus favorable que celui entériné qui figurera dans la Benedictina ,. Ce point important des statuts des nouvelles cathédrales s'appuie sur la constitution apostolique Ne in agro dominico attribuée au concile de Vienne sans qu'il soit possible de savoir si ce texte a bien été élaboré par le concile ou rajouté par Jean XXII au moment de la promulgation des actes du concile. Quoi qu'il en soit, Jacques Duèse, au moment du concile, siégeait dans la commission chargée de la réforme de l'Eglise. Pour F. R. ces dispositions doivent conduire à minorer l'importance de la Benedictina comme instrument de réforme des OSB par Benoît XII : celui-ci s'est inspiré d'acquis anciens ou plus récents et s'est fait assister de cardinaux bénédictins qu'il signale de manière très allusive. Parmi eux figurait le cardinal Raymond de Mostuéjouls !

Les désirs du pape ont-ils été suivis d'effets ? Peut-on retrouver 10 % de moines aux études par une prosopographie ? Les statistiques n'ont pas encore été complètement réalisées. Dans les rôles de l'Université de Toulouse en 1378, on compte cependant 44 bénédictins parmi 562 canonistes.

C. Liens entre les cathédrales.

Le système de confraternité évoqué en fin de statuts a certainement fonctionné. Il n'est pas seulement destiné à créer des communautés de prières pour les moines défunts mais est également pensé comme l'outil d'une éventuelle réforme en cas de relâchement de la discipline. Pour l'instant les décomptes de liens existant entre ces cathédrales ne sont pas suffisants pour parler de l'instauration d'un réseau de cathédrales bénédictines : sur 800 notices, 15 moines ont circulé d'une cathédrale à l'autre ; six cathédrales bénédictines gravitent dans leur recrutement autour de Saint-Guilhem. Pascal Montaubin qui intervient sur ce point préfère la notion de relations à celle de réseaux, ce dont convient F. R. au regard du faible indice de connexité mis à jour. Vincent Tabbagh demande si les confraternités fonctionnent exclusivement entre les abbayes devenues cathédrales ou s'il existe des tentatives de confraternités avec des chapitres augustins et d'autres abbayes bénédictines ? Pour F. R. les nouvelles confraternités ne se substituent pas aux anciennes ; elles viendraient plutôt se surajouter.

Dans la suite de ses recherches, F.R voudrait montrer que cette création de cathédrales OSB s'inscrit dans une volonté de réforme des bénédictins annoncée par le concile de Vienne et poursuivie par Jean XXII et ses successeurs. Elle pourrait constituer - mais c'est une hypothèse - une réponse à Pierre Dubois qui veut séculariser les abbayes bénédictines. Pour Jean XXII, bien plus que pour Benoît XII, et de façon semblable à Urbain V, l'ordre bénédictin est une préoccupation majeure : cela ressort du décompte des lettres expédiées par la chancellerie (11 % des lettres sont consacrées aux bénédictins). Sous Jean XXII, un tiers du total des nominations d'évêques concerne des bénédictins. Jean XXII a lui-même rappelé la nécessité des conciles triennaux et du concile provincial.

A l'issue de l'exposé les questions ont été nombreuses, outre celles qui ont été évoquées dans le cours du compte-rendu, il convient de noter l'intervention de Daniel Le Blévec qui rappelle la fascination de Jean XXII pour les moines : il transforme des abbayes en cathédrale et fonde deux chartreuses. Il se demande quel rôle a pu jouer l'exemple appaméen. Pour F. R. il s'agit d'un contre modèle. Hélène Millet souhaite savoir comment les abbayes sont nommées dans les sources. F. R. : dans les épaves locales, il s'agit de chapitres de moines noirs, dans l'analyse des lettres pontificales, de moines ; dans les statuts, il s'agit de chapitres de moines, capitulum ecclesie .

 

Catherine Vincent : Préparation de la rencontre scientifique «Cathédrales et pèlerinages»

C. V. prend la parole en tant que responsable de l'axe « Sanctuaires et pèlerinage » (http://www.coldev.org/sanctuaires/index.php), en vue de la préparation d'une rencontre, en partenariat avec celui des Fasti, à programmer fin 2007 ou début 2008, sur le problème des relations entre cathédrales et pèlerinages.

On ne lit rien sur la relation entre cathédrales et pèlerinages, deux pôles majeurs de la pratique chrétienne. Pourtant de nombreux indices attestent un lien pérenne entre cathédrales et pèlerinages, et une évolution de ce lien. Un constat initial à préciser, qui devrait déboucher sur de plus vastes questionnements : celle de l'attitude de l'épiscopat et des corps canoniaux face à cette pratique et à la vénération des reliques. Celle de la relation des fidèles à l'identité diocésaine, et de l'articulation de cette dernière avec le « polycentrisme » de la pratique.

Quatre directions sont proposées à la réflexion :

  • 1. Quels sont les divers types de déplacements vers l'église-mère du diocèse ? Quel est ici le sens du mot pèlerinage ?
  • 2. Qui vient-on vénérer dans les cathédrales ?
  • 3. La cathédrale et son clergé face au/aux pèlerinage(s).
  • 4. Cathédrale et autres pèlerinages de la cité ou du diocèse : rivalité, complémentarité ?

Cette invitation appelle les commentaires de Benoît Jourdan sur l'espace rhénan, de Monique Maillard sur Cambrai, de Patrick Demouy sur les promenade de reliques, de Jacques Madignier sur Autun (culte de saint Lazare), de Pierre Desportes sur Amiens, d'Yves Esquieu sur les dispositions architecturales, de Denyse Riche sur le rôle des villes, de V. Tabbagh sur la propriété des reliques qui passe aux confréries.

NB : Un formulaire de réponse aux questions ci-dessus a déjà été envoyé. Merci à ceux qui l'ont rempli et retourné. Il n'est pas trop tard pour le faire, avec brièveté, car il s'agit d'un sondage destiné à évaluer globalement la situation : si vous ne savez rien sur la question, c'est aussi utile de le dire.

 

Jean Vincent Jourd'Heuil, Présentation de la notice institutionnelle de Langres

J-V. J. présente une notice très avancée sur le chapitre de Langres. Il dispose de sources tout à la fois nombreuses (délibérations capitulaires, comptes, cartulaires, obituaires, testaments et codicilles) et rares (tel le BM Langres ms. 54, partitions et matricule du chapitre depuis 1384).

Christophe Wissenberg a conçu une carte du diocèse et de ses subdivisions en archidiaconés (6) et doyennés (17). Ce diocèse compte 577 paroisses dont 156 à la collation de l'évêque et 62 à celle du chapitre, d'après le pouillé dit de 1373. La cité épiscopale compte trois paroisses, quatre prieurés forains et un couvent dominicain à partir de 1232. Dans le diocèse, on compte quatre collégiales séculières en 1200 et dix huit en 1500, parmi lesquelles la chapelle ducale de Dijon, fondée en 1172 par le duc de Bourgogne : Philippe le Bon porte en 1431 le nombre de prébendes de 21 à 24 et fonde 4 canonicats musicaux. Cette collégiale constitue la paroisse personnelle de la famille ducale et le siège de la Toison d'Or dès 1431. Elle reçoit une hostie miraculeuse d'Eugène IV en 1433 et devient Sainte-Chapelle.

La cathédrale actuelle est bâtie dans la première moitié du XII e s. L'évêché, baronnie subdivisée en treize prévôtés au XIII e siècle, est l'une des premières seigneuries ecclésiastique du royaume : elle reçoit alors l'hommage des comtes de Champagne et de Tonnerre, du duc de Bourgogne et de plus de 120 vassaux. L'évêque, pair de France, frappant monnaie du X e au XIV e s., et remettant le sceptre lors de la cérémonie du sacre royal, prend régulièrement le titre de duc de Langres (peut-être même dès le XIIIe siècle). Les revenus épiscopaux, taxés à 6000 lb, situent le siège de Langres au quatrième rang après les archevêques de Rouen, Auch et Narbonne. En 1203 Philippe Auguste autorise les chanoines à élire l'évêque sans sa licence et leur accorde le droit de régale. Le bailli de Sens est souvent sollicité pour régler les litiges entre les deux seigneurs de la cité : l'évêque et le chapitre. En 1317, le roi établit un capitaine dans la cité.

La première mention d'un official à la cour de Langres remonte à 1206. En 1387, Clément VII supprime sur la requête de l'évêque la juridiction de l'archidiacre de Langres contre une pension annuelle de 400 fl. Cet acte entérine la disparition de la dernière officialité concurrente de celle de l'évêque, les archidiacres semblant tous disposer d'une officialité dès le milieu du XIII e s. En 1415, les six archidiacres perçoivent un tiers des amendes perçues par l'official de Langres, sur les sujets de leur archidiaconé, ainsi que le tiers de la valeur du sceau des absolutions.

Les chanoines revendiquent une autorité sans partage sur l'église-mère du diocèse. Le chapitre, seigneur de trente cinq villages, du quartier cathédral emmuré et percé de dix portes, et du faubourg de Sous-Murs, est aussi co-seigneur de onze autres villages, décimateur exclusif de quatorze autres... Le chapitre entend échapper dès le XIII e siècle à la juridiction épiscopale. Ce n'est cependant qu'en 1371 que l'évêque Guillaume de Poitiers accorde le droit de haute et basse justice, civile et criminelle, par le chapitre sur ses membres lors de dies judiciales . L'année capitulaire s'ouvre par le chapitre général du 1er mai, auquel s'ajoutent les chapitres généraux de la Madeleine (22 juillet) et de la Saint Mammès (17 août). D'après le statut de 1257, le chapitre compte cinquante et une prébendes, deux attribuées au doyen, deux autres aux "prébendiers" (prêtres chargés d'assister les chanoines dans l'office divin, leur nombre passe de 6 à 8 au XIVe s.), et quarante sept, chacune attribuée à un chanoine. On tient d'une plainte au Parlement de Paris, en 1415, la valeur d'une prébende à 200 l. t. (distributions comprises). En 1440 le concile de Bâle accorde au chapitre la possibilité d'attribuer une prébende sacerdotale aux enfants de choeur et une seconde à la mense des prébendiers. Le nombre des chanoines passe ainsi de quarante huit à quarante six avec une partition maintenue à cinquante et une prébendes. En 1257, huit prébendes sont sacerdotales, douze diaconales, douze sous-diaconales, et quinze sans contrainte d'ordre. A compter de 1274 les chanoines titulaires d'une prébende sacerdotale seront privés de la totalité de leur prébende s'ils résident moins de six mois, et devront résigner tout bénéfice exigeant une autre résidence. En 1438, la clause de la résidence de six mois est supprimée, mais s'ajoute l'obligation d'assister quotidiennement aux matines, à la messe et aux vêpres sous peine de perdre les distributions attachées à ces heures. Les cures et les bénéfices à la collation du chapitre sont tantôt conférés individuellement par les chanoines, à tour de rôle, tantôt conférés par le chapitre entier.

Le chapitre cathédral compte neuf dignitaires. Le doyen, cité depuis 903, a double distribution et double prébende. Il est taxé à 70 lb. Une bulle de 1263 confirme le droit d'élection du doyen par le chapitre et interdit la collation apostolique. Il nomme les prébendiers du chapitre. Le trésorier, apparu au XI e siècle, seigneur de deux villages du Langrois, est taxé à 240 lb. Les six archidiacres, selon la hiérarchie connue dès 1241 : archidiacre du Langrois ou grand archidiacre, archidiacres du Dijonnais, du Tonnerrois, du Lassois, du Barrois et du Bassigny, sont taxés de 80 à 15 lb. Le chantre dirige les chants aux offices et détient la nomination des maîtres des écoles publiques du diocèse. Les chanoines exercent quatre types d'offices. Le chambrier, chanoine élu par ses pairs pour un an reconductible, est à la tête de la chambre capitulaire. Il est chargé des comptes capitulaires, règle les contentieux financiers du chapitre, tient le rôle de juge ordinaire des chapelains, prêtres habitués, choriaux et officiers de l'Eglise de Langres. Les obédienciers sont quatre chanoines chargés de l'administration temporelle des biens capitulaires dans quatre circonscriptions proches de Langres. Ils ont des fonctions d'administration et de justice. L'office de sacristain consiste à veiller aux vases sacrés, missels et livres liturgiques. La création de l'office de théologal, voulue par la 31 eme session du concile de Bâle (1438), apparaît à Langres en 1443 : il assure des leçons de théologie une à deux fois par semaine et doit prêcher à la cathédrale surtout pendant l'Avent et le Carême. Trois autres officiers sont parfois choisis parmi les chanoines : le cellérier, le chancelier, le psallette (1486). Le chapitre semble jouir de fait de la collation aux prébendes (hors collation apostolique). Les conditions d'admission, connues par les serments prêtés par les chanoines lors de leur réception, paraissent évoluer dans un sens restrictif, de 1398 à 1433.

Les autres desservants de la cathédrale sont les prébendiers et les chapelains. Les prébendiers, de six à huit, sont adjoints aux chanoines prêtres pour les seconder dans le service divin. Ils jouissent des fruits de deux, puis trois prébendes, sont nommés par le doyen et possèdent une stalle au choeur. Les chapelains sont près d'une centaine au milieu du XV e siècle, attachés au service de trente-sept chapelles de la cathédrale.

 

27 et 28 janvier 2006 : Jean-Baptiste Lebigue, Stage sur les manuscrits liturgiques

L'assistance, conduite à vive mais attentive allure par Jean-Baptiste Lebigue , a alors entamé un passionnant voyage dans l'étrange univers du livre liturgique ! L'après-midi a été consacré à l'étude des propriétés particulières de chacun des livres liturgiques de la messe : sacramentaire, évangéliaire, épistolier, graduel et missel. Chacun des quatre premiers livres reprend les pièces liturgiques propres à chaque type des acteurs de la messe (respectivement le célébrant, le diacre, le sous-diacre, le chantre) tandis que le missel contient l'ensemble de ces pièces. Une mise au point sur temporal et sanctoral a précédé une présentation sur la préséance entre les offices. Le tout agrémenté d'exercices pratiques !

Le lendemain 28 janvier, le stage se poursuit dans les murs de l'Ecole des Chartes, autour de l'office des heures, une pratique liturgique imposée à tous les membres du clergé, dont le fondement est la récitation hebdomadaire des cent cinquante psaumes, répartis entre les différents jours de la semaine, et entre différents moments de chaque journée. Nous sommes passés du rappel des principales pièces de l'office à l'étude des manuscrits qui les rassemblent : psautiers, antiphonaires, hymnaires, livres de lectures (lectionnaires, homiliaires, passionnaires), collectaires et bréviaires.

Enfin, Jean-Baptiste Lebigue nous a donné des clefs pour l'identification d'autres manuscrits liturgiques, qui ne peuvent être classés parmi les livres de la messe ou de l'office : des livres relatifs à l'organisation générale du culte : l'ordinaire, le coutumier et les livres d'usages, le cérémoniaire, les nécrologes et obituaires. Des manuscrits dédiés à des aspects particuliers de la liturgie : le martyrologe, les processionaux, les livres de cérémonie et ordines rituales . Enfin des livres réservés à des acteurs particuliers de la liturgie : le livre de l'hebdomadier, et surtout le pontifical.

Cette exploration méthodique et didactique dans la complexité (évolutions des usages et des types de manuscrits, structure et particularismes) d'un univers lié à la pratique spirituelle a eu un très grand succès auprès de ses auditeurs. Elle restera un moment clef dans la formation continue des membres des Fasti, éléments chevronnés et débutants, qui pourront, lorsque l'occasion le requerra, se reporter aux fascicules récapitulatifs préparés par Jean-Baptiste Lebigue , et aux tout aussi précieux fascicules d'exercices corrigés (analyse de cinquante deux documents conservés dans les BM de France). Ces fascicules devraient prochainement être consultables sur le site de l'IRHT.

 

24 février 2006 : Les Fasti Ecclesiae Portugaliae en salle Perroy : présentation du SIEP

Cette journée des Fasti a trouvé un prolongement dans la matinée du 23 février, avec l'invitation en salle Perroy par Hélène Millet d'Ana Maria Rodrigues , Pedro Henriques et Sandra Cristina Lopes venus présenter une réalisation de l'équipe des Fasti Ecclesiae Portugaliae , le Système d'Information pour l'Etude Prosopographique (SIEP).

Hélène Millet commence par présenter l'équipe et les dimensions du projet : l'Eglise portugaise dont on commence à parler à partir de 1071 comporte neuf diocèses. Le projet mis en place en 2002 pouvait donc se permettre des exigences autrement plus fines que celles des Fasti Ecclesiae Gallicanae . Les travaux prosopographiques des Fasti portugais intéressent la période 1071 - 1500 : ils ont été projetés en deux phases, autour d'un terminus ad quem programmé pour fin 2006, autour de la fin du règne de Denis I er de Portugal (+ 1325), terminus a quo pour la prochaine campagne de recherches. Les fonds documentaires locaux sont infiniment plus riches que ceux conservés en France. A Braga les fonds sont prodigieux, mais il n'y a pas d'équivalent de nos inventaires sommaires pour ces archives. Ainsi, derrière l'homonymie des deux équipes de Fasti , la philosophie des projets diffère sensiblement.

Le Système d'Information pour l'Etude Prosopographique se décline en

Le SIEP est une application en HTML dynamique (Php + MySQL). Les boursiers qui vont recueillir les données en archives disposent sur leur portable du module SAL. Au terme de chaque campagne de dépouillement, ils transfèrent, sous forme de fichier texte via une connexion internet, les données recueillies au Système Central qui les ingère. Pour chaque diocèse, un responsable s'occupe alors de normaliser les informations et de recouper toutes les fiches concernant un même individu. Plus d'informations peuvent être trouvées à l'adresse suivante : http://www.fasti.ucp.pt/

Les chefs de projet nous ont fait découvrir le fonctionnement de cette base, la composition des fiches individuelles : ordres sacrés, dispenses, expectatives, concessions de bénéfices, collations de bénéfices (investiture), fonctions, formation universitaire, ouvrages, parentèles, dépendants, offices, biens, dernières volontés.

La discussion s'est ensuite poursuivie par un échange fructueux autour notamment du travail de Stéphane Raux, développeur de la base cumulative des Fasti et de l'opération Charles VI .

  • quatre processus : cueillette des données, normalisation, analyse, divulgation ;
  • deux composantes :
    • SAL : Système d'Aquisition Local ;
    • SC : Système Central de traitement et d'extraction des connaissances ;
  • deux bases de données :
    • BDD, Base de Données des Documents, comportant pour chaque document (un manuscrit, une sentence, un testament, une nomination à un canonicat etc.) une brève analyse ;
    • une Base de Données Prosopographique contenant la liste des membres du clergé cathédral et une table de liaison faisant le lien avec chaque document intéressant chacun de ces individus.

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 523 pages.
  • 718 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Ce volume comprend en outre une carte du diocèse, ainsi qu'une notice sur le quartier de la cathédrale, par Sandrine Lavaud.

  • Note liminaire, par Jean-Michel Matz et Vincent Tabbagh, directeur et ancien directeur du programme.
  • Extraits du volume : Saint-André, quartier cathédral de Bordeaux au moyen âge (par Sandrine Lavaud, extrait, pages 53-54) et notice biographique de l'archevêque Pey Berland (extrait, page 203).
 

Diocèse de Bordeaux : note liminaire, par Vincent Tabbagh et Jean-Michel Matz

Avec son treizième volume, la collection retrouve, après plusieurs diocèses de la France du Nord, une cité méridionale et une métropole qui vient prendre la suite de Rouen, Reims et Sens, en attendant bientôt Narbonne. La moisson est riche: 718 notices s'ajoutent aux 9202 déjà publiées, avec beaucoup de figures nouvelles, puisque seulement 32 Bordelais apparaissaient déjà dans un volume antérieur. Cette nouveauté touche particulièrement les archevêques dont aucun n'avait eu droit encore à une notice développée dans un précédent volume. Outre son relatif éloingnement géographique, qui explique en partie cette fraicheur, Bordeaux présente deux caractéristiques fortes par rapport aux diocèses recemment étudiés. D'abord, le poids d'une famille particulièrement influente et ramifiée, celle des Got, dominée par la figure de l'archevêque devenu pape sous le nom de Clément V, a permis la promotion institutionnelle de ce siège, face à Bourges notamment, d'autant plus que les redécoupages diocésains opérés par Jean XXII ont affaibli, en le morcelant, son jusque là puissant rival du nord, Poitiers. Cette situation explique le sort particulier qui a été réservé à la question de la primatie dans les notices des archevêques. Surtout, la seconde caractéristique de ce diocèse est son appartenance jusqu'au milieu du XVe siècle-soit pendant les cinq sixième de la période traitée-à un espace politique dominé par le roi d'Angleterre; elle implique des rapports particuliers entre le prince et l'élite ecclésiastique locale, l'héritage plantagenêt s'exerçant dans un espace restreint et fortement polarisé par la métropole, offrant des caractéristiques différentes de l'héritage capétien. Avignon et Londres ont marqué de leur influence la vie du diocèse de Bordeaux davantage que les diocèses étudiés jusqu'ici dans les Fasti, Agen excepté. Voilà un élément d'intérêt manifeste.

Dans sa conception d'ensemble, le volume se situe dans une grande continuité par rapport aux précédents et le lecteur désormais familiarisé retrouvera les notices, tables et indices habituels. Il présente cependant trois nouveautés. Pour répondre aux critiques toujours bienvenues des recenseurs, les références ont été-dans la mesure du possible bien sur-développées et présentées avec davantage d'ampleur. Afin de rendre plus aisées de futures recherches sur les reseaux familiaux, l'auteur à multiplié les indications concernant les parents des chanoines. Enfin, une table chronologique des chanoines, confectionnée par Hugues Labarthe, figure à la fin du volume puisqu'il n'y avait pas de raison que ceux-ci soient moins bien traités, et donc moins disponibles à la connaissance érudite que les archevêques ou les dignitaires du chapitre.

En revanche, Bordeaux ne bénéficiant pas d'une documentation particulièrement dense, les sources n'ont pas permis de nourrir dans la première partie ces chapitres particuliers sur les livres, les trésors, les dispositifs et décors de l'église cathédrale qui ont pu enrichir d'autres volumes de la collection. Mais une attention particulière a été posée, dans la notice institutionnelle, à la construction spaciale du diocèse, dans la ligne d'une historiographie en plein renouvellement sur ces questions de territoires et d'espaces. La même préocupation pour la construction et l'organisation du quartier canonial dans le processus de la fabrique urbaine se retrouve dans la notice rédigée par Sandrine Lavaud, collègue de Françoise Lainé à l'université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3. L'essentiel du volume est toutefois à mettre à l'actif de Françoise Lainé, membre de l'équipe des Fasti depuis de très longues années. La progression de son travail minutieux a été ralenti par le poids croissant des obligations diverses qui pèsent toujours plus lourdement sur les universitaires et entravent la recherche scientifique. Il faut donc saluer sa persévérance, d'autant qu'elle a malgré tout trouvé le temps de donner une ampleur inhabituelle aux notices des archevêques-celles de la période du Grand Schisme étant toutefois dues à Hugues Labarthe.

Les notes liminaires des volumes précédents ont en général permis à Hélène Millet de présenter les évolutions du groupe, de préciser les modalités de fabrication des volumes et d'annoncer les diocèses en voie de progression ou d'achévement. En ce qui concerne les premières, l'équipe des Fasti est désormais le pivot du Groupe de Recherche Européen (GDRE) " Aux fondements de la modernité étatique: l'héritage des clercs médiévaux ". Pour ce qui est de la fabrication de ce volume, elle s'inscrit dans la continuité du volume d'Autun: la mise en page des chapitres préliminaires a été réalisée par Giliane Thibault du CERHIO-Angers (UMR 6258) et les auteurs de la présente notice liminaire ont supervisé, pour l'un ces chapitres préliminaires et pour l'autre l'ensemble des données prosopographiques. Pour ce qui regarde la vie de l'équipe des Fasti, et plus particulièrement les prochains volumes à paraître, nous avons préféré ne pas faire de paris sur l'avenir. Ils ont parfois été démentis et des diocèses annoncés comme imminents attendent toujours leur achévement. Dans le même temps, des diocèses parvienent à maturité et d'autres sont mis en chantier, notamment par de jeunes chercheurs. L'avenir est donc assuré.

 

Angers-Rouen, le 20 juin 2012

 

Jean-Michel Matz et Vincent Tabbagh, directeur et ancien directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Bordeaux

Saint-André, quartier cathédral de Bordeaux au moyen âge (extrait, par Sandrine Lavaud)

La Sauvetat Sent Andreu

(...)Quelles qu'en soient ses origines, la juridiction capitulaire se traduit par un pouvoir de direction générale de la sauveté et par un pouvoir de contrôle et de police sur toutes les activités. Là encore, les textes du moyen âge renseignent mal sur l'exercice de cette juridiction. Les prérogatives immunistes sont d'abord judiciaires, le chapitre exerçant la pleine justice sur les clercs et les laïcs. C'est également une zone franche pour le commerce des denrées qui échappent à la fiscalité municipale ou royale. Les habitants sont aussi soustraits aux devoirs militaires et ne participent pas à la défense de la ville. Mais on ne sait, en revanche, si le chapitre réclamait des droits seigneuriaux spécifiques aux habitants à l'égal de ceux qu'exigeait son homologue de Saint-Seurin qui prélevait une poule à Noël, des droits sur la vente de vin au détail et exigeait caution. Les nombreuses mentions de "gélines" associées au cens versé par les maisons de la sauveté Saint-André pourraient suggérer un prélèvement identique. Ce sont principalement les textes de l'époque moderne qui informent sur les modes d'administration du chapitre; celui-ci délibère alors in communi sur les mesures à prendre et en délègue ensuite l'application à des officiers laîcs. Le premier d'entre eux est le juge de la sauveté, nommé pour un an et renouvelé parfois à vie. Il est assisté d'auxiliaires: prévôt, greffiers et sergents. Ensemble, ils doivent rendre la justice et assurer la police dans la sauveté. Ils ne disposent pas d'un bâtiment spécifique et officient dans la cloître du chapitre. La manifestation la plus voyante et la plus classique de la juridiction capitulaire reste le pilori et le carcan installés sur la place saint-André.

Ce pouvoir de ban est doublé d'une assise foncière. Le chapitre se veut, en effet, l'unique seigneur foncier de la sauveté et il est vrai qu'il n'a guère de concurrents, le principal étant l'archevêque qui détient notamment des possessions (15 tenures) dans la rue Saint-André (des Trois-Conils), ainsi qu'aux limites de la sauveté: rue de Saugars (rue de Cheverus) non loin du puits Saint-Gemme et près de l'enceinte (subtus muro). Les droits fonciers du chapitre peuvent être scindés en deux entités: d'une part un noyau, issu de la mense canoniale, sous la directe du chapitre et composé des maisons canoniales et des bâtiments communs; d'autre part, des tenures accensées: le recensement effectué en a comptabilisé 132 mouvantes de Saint-André-auxquelles il faudrait ajouter les 25 relevant de l'archevêque soit un total de 157 tenures-situées dans la sauveté ou à sa périphérie immédiate. Ce nombre n'a qu'une valeur d'échantillon dû au hasard des sources disponibles, mais il conforte la vision d'une assise foncière du chapitre importante au regard de la faible superficie concernée; il dit aussi que les chanoines ont eu recours au faire-valoir indirect pour une large part de leurs possessions au sein même de la sauveté. C'est là un mode de gestion du temporel commun aux autres seigneurs ecclésiastiques de Bordeaux qui n'ont conservé que des réserves très réduites. Les chanoines de Saint-André n'y dérogent pas, même pour ce qui constitue le coeur même de leur seigneurie. Ces droits fonciers sont étroitement mêlés aux droits banaux et procèdent du même dominium exercé par le chapitre cathédral sur et à partir de la sauveté. Il a fait de celle-ci un territoire réservé où il entend être le seul maître, même au détriment de son supérieur, l'archevêque de Bordeaux.

La délimitation de la sauveté Saint-André a été conflictuelle dès la période médiévale, mais les querelles se sont accrues à l'époque moderne, suscitant une intervention royale dans les années 1760-1761, aboutissant à un bornage officiel le 1er avril 1761 (fig.9).

 

Notice biographique de l'archevêque Pey Berland, (extrait)

Pey Berland (12 août 1430-24 septembre 1456), (n°239)

1-En recoupant une bulle de Jean XXIII en 1412, des éléments de son testament de 1456-1457 et des bribes qui subsistent de l'enquête canonique de 1464, on peut avoir une idée des origines et de la jeunesse de Petrus Berlandi. Déjà prêtre vers 1406 et secrétaire du cardinal Uguccione (576), Pey Berland a dû naître avant 1380. Son père possédait des tenures de belle ampleur sur la seigneurie de Sainte-Croix en Médoc, dans les paroisses de Soussans, Margaux, Moulis et Avesan, celle-ci étant la résidence de la famille et le lieu de naissance du futur archevêque. Il était fils unique, aux dires de son dernier secrétaire Léonardus de Segoniis, né vers 1416, entré au service de l'archevêque vers vingt ans et devenu son secrétaire vers 1437. Ce témoin n'a connu ni le père ni la mère de Pey Berland, ni son parrain ni sa marraine, mais se souvient que l'archevêque a fait exhumer la dépouille de sa mère du cimetière de Moulis pour la faire enterrer dans l'église. Dans son testament, Pey Berland cite un consanguineus qui est son homonyme et surnommé "Forthin", ce proche parent est principalis in domo paternali (sua). Ce détail suggère une communauté familiale complexe.

2-D'après son testament, il a reçu ses premiers rudiments d'instruction de maître Raymond de Bruges, un notaire du voisinage; il évoque aussi le souvenir de l'épouse de cet homme. Entre l'apprentissage de la lecture et de l'écriture dans une bourgade du Médoc et l'université de Toulouse, où Pey Berland conquiert le grade modeste de bachelier en décret, il y a un vide qu'il serait imprudent de remplir automatiquement par l'école cathédrale. Pey Berland a gardé le goût des livres: son testament évoque ceux qu'il a copié de sa main. Plus tard, le chapitre fit faire des recherches à Toulouse pour en savoir plus sur la période de ses études, mais en vain. Fils d'une famille sans lustre mais aisée, Pey Berland n'a pas été poussé vers le clergé comme un cadet réduit aux seconds rôles, il a dû choisir de devenir ecclésiastique et il a eu les moyens de faire des études; aucun document ne fait allusion à des bienfaiteurs ni à un séjour dans un collège. Son parcours initial est étonnamment proche de celui de Nicolau de Gibran (140), d'une bonne dizaine d'années son cadet: ce fils de notaire bordelais est allé étudier à Toulouse d'où il est revenu bachelier en droit canon.

diocèse de bordeaux

 

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 1er juillet 2005

 

Informations générales

Le GDR Salve arrive à échéance au mois de décembre prochain. Un dossier de demande de renouvellement a été déposé.

Nouvelles

Les prochaines réunions des Fasti (2006) auront lieu :

En hiver : le 27 janvier, en lien avec un stage consacré aux livres liturgiques du Moyen Âge, le 28 janvier, sous la houlette de Jean-Baptiste Lebigue (IRHT). Ce stage débutera le vendredi 27 à 15 heures dans la foulée de la réunion des Fasti et aura lieu à l'École des Chartes. Après une présentation générale des livres de la messe et de l'office, cette session proposera l'étude spécifique d' ordinaires liturgiques manuscrits, destinés à des églises de Cambrai.

En outre, Benoît Jordan s'est offert pour organiser un stage sur les objets liturgiques. Le lieu en sera finalement Paris, avec visites probables au Musée de Cluny et au Trésor de Notre-Dame. Quatre dates sont en balance : le vendredi 31 mars, le samedi 1er avril, le vendredi 19 mai, le samedi 20 mai.

En été : en marge du colloque du CERCOR au Puy-en-Velay (29 juin-1er juillet). Ce colloque sera consacré aux chanoines réguliers. Michel Parisse en a fait la présentation à notre réunion. Pour ceux de nos diocèses dont le chapitre est OSA, ce colloque est fondamental. Pour les autres, il pose de toute façon le problème du passage de la sécularité à la régularité. Si quelques repères chronologiques sont bien connus (1059, 1092) on s'explique mal pourquoi, alors qu'au IX e siècle le mode de vie canonial est jugé trop facile, au XII e siècle, des hommes ont voulu devenir chanoines réguliers alors qu'il existait d'autres moyens de vivre régulièrement. Le XII e voit non seulement la transformation de communautés en communautés de chanoines réguliers mais également des fondations nouvelles. Le principe de tenir notre réunion d'été au Puy a donc été adopté. On verra cet hiver comment le mettre à exécution.

Ouverture au mois d'octobre 2005 de l'accès à "l'Opération Charles VI" visant à repérer – dans un but prosopographique – les personnes actives sous Charles VI.

Le LAMOP organise le 26 novembre 2005 une journée consacrée à la désignation des évêques. Il s'agit d'une séance de travail qui a pour but l'étude du vocabulaire employé et vise à faire un premier bilan des sources à utiliser pour repérer ce vocabulaire.

Au séminaire « L'Église et les églises en Occident à la fin du Moyen Âge » (ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris), les Fasti seront représentés par Christine Barralis et Hélène Millet à la séance du 2 décembre (10h-18h), avec le sujet suivant : « Que veut dire l'expression ecclesia meldensis (Meaux est ici un exemple) à la fin du Moyen Âge ? ».

Le programme Pèlerinages et sanctuaires du GDR Salvé projette de développer la recherche sur le thème des cathédrales, avec pour point de départ les questions suivantes :

  • Quelles étaient les reliques ou « ymages » possédées par les cathédrales qui furent l'objet d'un culte spécifique ?
  • Sous quelles formes ce culte s'est-il développé ? Comment différencier processions et pèlerinages dans les sources médiévales ?
  • Quelle part les autorités épiscopales ont-elles prises dans le développement du culte ?

Avis de recherche : Qui a rencontré Henri Romain, chanoine de Tournai, Laon, Thérouanne et St-Méry de Paris entre 1429/32 et ca 1459, et par ailleurs traducteur de Tite-Live et de chroniques universelles ainsi que père de 4 enfants ? Prévenir Jacques Pycke.

 

I. L'ordinaire de la cathédrale de Tournai , par J. Pycke

H. Millet a invité J. Pycke à l'occasion de la sortie de son livre Sons, couleurs, odeurs dans la cathédrale de Tournai au XV e siècle, Tournai 2004, 286 pages. Qui, en effet, mieux que l'archiviste de la cathédrale qui conserve encore un magnifique fonds médiéval [1] pouvait restituer la vie de cette église ? Il l'a fait devant nous à partir d'un document exceptionnel, un manuscrit du XV e qui portait le nom de coutumier dans l'inventaire mais s'est révélé, à l'étude, être un ordinaire.

Le manuscrit qui a fait l'objet de l'intervention a été écrit au XV e sur un papier remontant aux années 1420 eu égard à son filigrane, un filigrane italien qui s'est répandu dans la région de Troyes puis dans celle d'Arras. Il a été transcrit par deux mains différentes et le manuscrit comporte en fait trois éléments de même format reliés ensemble au xviii e siècle.

Le premier élément est un cérémonial destiné à celui qui doit diriger les offices liturgiques de la cathédrale en fonction de la solennité.

Le second élément comporte des corrections et additions à apporter à l'ordinaire rouge. Ces corrections concernent le Sanctoral.

Le troisième et dernier élément concerne le Temporal depuis l'Avent jusqu'à la fête du Saint Sacrement. L'intervention de deux mains y est très nette. Cette dernière partie du document permet de constater que du point de vue du chant, la cathédrale de Tournai a adopté le mode vénitien. Contrairement à ce qui se passe dans le mode romain, le chant est prépondérant et ne peut pas être interrompu par le célébrant.

Ce document témoigne d'une volonté de remise en ordre de la liturgie jusque dans ses moindres détails ; il a été élaboré dans une période où, à Tournai, la discipline est reprise en main au même titre d'ailleurs que les affaires temporelles. A ce propos J. Pycke fait constater qu'il existe des « moments d'écriture » dans les maisons religieuses et que ces moments sont globaux et ne se cantonnent pas à un seul domaine.

À partir de ce document J. Pycke a voulu montrer la vie de la cathédrale de Tournai au XV e siècle et a présenté ses divers espaces.

Le plan de l'enclos capitulaire constitué de l'ensemble des maisons canoniales donne une première idée de la puissance d'un chapitre qui compte 42 prébendes et est un véritable pouvoir dans la ville face à l'évêque imposé par les ducs de Bourgogne. La puissance du chapitre est fondée sur un faux diplôme qui lui donne des droits régaliens importants et notamment de passage sur l'Escaut. Par ailleurs, le chapitre affirme sa puissance en revendiquant des liens avec Chilpéric qui figure sur son sceau. Jusqu'en 1796, la fête de Chilpéric est célébrée avec une solennité particulière, sur le mode majeur, avec distribution de pain et d'anguilles à 300 pauvres.

La liturgie (50 à 60 messes par jour dans la cathédrale de Tournai) est assurée par un personnel très important : outre les 42 chanoines dont à peine 20 % résident ce qui est insuffisant pour assurer la liturgie, il faut ajouter les grands vicaires [2] (12 astreints à la stricte résidence et organisés pour défendre leurs droits face aux chanoines), les vicaires amovibles au nombre de 6, les 38 chapelains et les 12 enfants de chœur. Lors des offices majeurs ce sont environ 130 personnes qui prennent place au chœur. Elles portent des habits liturgiques fastueux dont J. Pycke nous a montré quelques exemples [3] à partir de son diaporama. C'est bien normal dans une cathédrale dont les chanoines ont un pouvoir d'achat 12 fois supérieur à celui d'un ouvrier qualifié. Le luminaire aussi est fastueux puisque ce sont alors 300 cierges qui brûlent en même temps.

Pour faire face aux exigences de cette liturgie, le chœur de la cathédrale a dû évoluer. Le chœur de Tournai est un bon témoignage de ces évolutions. Il montre comment il fallait également tenir compte des contraintes liées aux tombeaux des évêques qui voulaient y être inhumés et demandaient pour ce faire l'autorisation à leur chapitre. Leurs tombeaux voisinent avec la châsse [4] du premier d'entre eux, Eleuthère, modifiée en 1247 et installée derrière le maître autel. L'apparence de ces tombeaux est assez proche de celle des évêques d'Amiens encore conservés in situ (dalles de laiton portées par des lions).

Le chœur est séparé des autres espaces de la cathédrale par le jubé. Il n'a pas toujours existé. D'une manière générale, le jubé fait un retour en force dans les cathédrales au XIII e siècle. Celui de la cathédrale de Tournai date du XVI e et il a pour constructeurs les concepteurs de l'Hôtel de Ville. Il n'est pas tourné vers les fidèles car les chanoines n'entretiennent pas de liens pastoraux avec les fidèles, se contentant de contrôler les curés des paroisses de la ville. Il joue un rôle dans les célébrations liturgiques : plus la fête est importante, plus grand est le nombre de personnes qui montent au jubé.

À Tournai, l'office musical est d'une qualité exceptionnelle, très loin du misérabilisme imposé par le XIX e . En témoigne la messe de Tournai (1349) largement influencée par Avignon. C'est la première polyphonie sans unité. Son Ite missa est, par exemple, comporte trois voix différentes qui chantent trois choses différentes dont une chanson d'amour (Je n'ai pas réussi à vous séduire…)

L'espace des paroissiens est la nef qui abrite l'autel paroissial. Elle est impressionnante par sa taille mais il ne faut pas oublier que la cathédrale reste l' ecclesia matrix qui devrait pouvoir abriter, une fois par an, toute la population de la cité. C'est un espace profane, au même titre que le transept.

À son sujet, J. Pycke énumère toutes les fonctions qu'il remplit : c'est le lieu de vente des cierges, des images pieuses, de l'exposition de la sognie, une chandelle qui a la longueur du rempart de la ville ; c'est aussi le lieu d'exposition des enfants abandonnés, de mort des malades. On y tient les synodes diocésains. Bref c'est un espace à tout faire.

Pour terminer ce panorama de la cathédrale qui a bien restitué l'ambiance colorée [5] et sonore de la cathédrale – qu'on songe aux 48 sonneurs de la fin de l'Ancien Régime – J. Pycke évoque un document particulièrement original, une « pub » pour la cathédrale commandée par les fidèles vers 1420. Tout en elle la place au rang des plus prestigieuses : son ancienneté, son trésor de reliques, la qualité du clergé qui y officie, les miracles qui s'y sont accomplis.

[1] Pour faire « baver d'envie » les présents, J. Pycke signale deux inventaires médiévaux des archives de la cathédrale : le premier, un rouleau du XIII e siècle, est classé en fonction des auctoritates qui ont délivré les actes. Le second du XV e siècle recense 6000 documents classés selon un ordre géographique.

[2] C'est peut être l'un de ces grands vicaires et non pas un chanoine que l'on voit en train d'administrer le sacrement de la réconciliation dans le Triptyque des Sept sacrements de Roger Van der Weyden. En effet, compte tenu du peu de liens qui existent entre les chanoines et les fidèles, il est plus logique de penser que c'est un grand vicaire qui est ici représenté même s'il porte l'aumusse. En effet les grands vicaires de Tournai la portent aussi mais elle est en poils de chèvre lorsque celle des chanoines est de vair ou d'hermine.

[3] A noter la capa retro aperta dont l'orfroi est composé d'une partie vide où l'on peut glisser des dessins du saint du jour. A noter qu'une chapelle liturgique complète, au XVI e siècle, coûte autant qu'une église à trois nefs avec clocher.

[4] Comme toute cathédrale, Tournai dispose de nombreuses reliques, autant que de saints fêtés. Son trésor est donc impressionnant comme en témoigne la grande procession où toutes les châsses sont sorties du trésor et déposées sur et autour du maître-autel qui en temps ordinaire est entouré de courtines qui ne permettent pas de le voir.

[5] La cathédrale de Tournai était peinte aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.

 

II. Le diocèse de Genève : ébauche de la notice historique par M. Fol et Ph. Généquand:

D'emblée, il faut souligner le caractère double d'une bibliographie dans laquelle la qualité de l'érudition suisse s'oppose assez fréquemment au laxisme des « ecclésiastiques français ». Cela apparaît de manière évidente dans la comparaison de la publication de l'obituaire de la cathédrale et de celui des Macchabées. Il n'y a pas de grande publication synthétique sur le chapitre cathédral de Genève, le travail de référence actuel étant le volume de l' Helvetia Sacra de 1980 consacré au diocèse de Genève et à l'archidiocèse de Vienne dont il est suffragant. Par contre il subsiste de belles séries de délibérations capitulaires pour la période 1418-1535.

Le diocèse de Genève qui fait 6 800 km 2 est marqué par le relief : 40 % de son territoire se situe à plus de 600 mètres d'altitude et cette altitude influe sur la taille des huit décanats qui sont les circonscriptions ecclésiastiques inférieures qu'il abrite. Plus on s'élève en altitude, plus leur taille est importante. Cette spécificité géographique (diocèse alpin, sillon rhodanien) n'est pas négligeable.

À côté de la cathédrale de Genève, le diocèse abrite les collégiales de Sallanches (1389), de Notre-Dame de Liesse à Annecy (1395) et des Macchabées (1406). Toutes ces collégiales sont nées avec le Schisme qui s'est révélé une aubaine et non pas une crise pour le diocèse.

Genève est devenue centre épiscopal dans la deuxième moitié du IV e siècle et son premier évêque connu est Isaac. Sa cathédrale est placée sous le vocable de saint Pierre. L'évêque est seigneur de la ville qui est dans l'immédiateté de l'empereur. Au cours du Moyen Âge, l'évêque a eu à lutter contre les comtes de Genève puis de Savoie.

En 1444, le pape de Bâle Félix V s'octroie la commende du diocèse. Lors de son ralliement à Nicolas V il obtient de pouvoir conférer ce diocèse à qui bon lui semble. Résultat, pendant près de trois quarts de siècle, le diocèse de Genève reste dans la famille des Savoie.

L'évêque est assisté de vicaires généraux à partir de 1309 puis de 1371. Ils deviennent permanents au XV e . Ces vicaires généraux se succèdent à un rythme parfois très soutenu : 25 pour l'épiscopat de Jean-Louis de Savoie (1460-1482).

Quand les absences de l'évêque se prolongent au point qu'il ne peut exercer les fonctions spécifiques de sa charge, il est suppléé par des évêques auxiliaires (dès la fin du XIV e ) qui deviennent pérennes à partir de 1443 et pratiquent la visite pastorale. Les archives conservent 5 registres de visites pastorales mais il n'y a aucune documentation pour la ville même de Genève.

L'officialité fonctionne à partir de 1225 et a fait l'objet de deux séries de statuts au XV e , statuts qui portent sur l'organisation et le fonctionnement de la cour de l'official. 70 officiaux ont été recensés entre 1225 et 1536. L'évêque de Genève est de même assisté d'un garde des sceaux également appelé notaire ou secrétaire du diocèse, d'un receveur général des finances et d'un procureur épiscopal. Son conseil épiscopal l'assiste pour tout ce qui relève de sa temporalité.

Les chanoines de la cathédrale habitent à proximité de l'Église-mère qui est flanquée d'un cloître à étage. C'est, en effet, à l'étage qu'ils tiennent leurs réunions dans la salle capitulaire. La rue des chanoines a été rebaptisée au XIX e rue Jean Calvin.

Il existe des clercs de l'évêque dès le milieu du XI e mais le terme de chapitre n'est utilisé de manière continue qu'à partir de la fin du XIIe siècle. Les statuts du chapitre sont tardifs puisqu'ils datent de 1483 mais ils sont explicitement présentés comme une mise à jour des statuts de 1292. Le chapitre est composé de 30 chanoines cooptés. Ils sont dirigés par un prévôt qui ne dispose que d'une seule prébende ; ils sont nécessairement nobles ou à défaut doivent, à partir du pontificat de Martin V, disposer d'un titre universitaire.

À côté du prévôt on relève trois offices canoniaux :

  • celui du chantre qui est le responsable des écoles
  • celui du sacriste qui a en charge le trésor conservé à la sacristie
  • celui des 8 doyens ruraux dont le rôle ne cesse de péricliter à partir du XII e siècle

Parmi les chanoines prébendés on note :

  • un maître de l'œuvre
  • un hebdomadier, semainier, chanoine tournaire
  • un chanoine calendaire
  • Ces chanoines sont assistés d'officiers qui ne sont pas chanoines, le procurator et le parvus procurator.

 

III. Les chanoines dénonciateurs et la répression des excessus prelatorum aux XIII e et XIV e siècles par J. Théry

Partant du constat qu'à partir du pontificat d'Innocent III les enquêtes contre les prélats (archevêques, évêques, abbé et autres supérieurs religieux) accusés de crimes énormes se sont multipliées, Julien Théry s'intéresse au fonctionnement concret de ces enquêtes, dans lesquelles le rôle des chanoines est important. Ce sont eux, en effet, qui rendent bien souvent la procédure possible en rapportant au pape la renommée (fama) des crimes énormes – il s'agit d'une catégorie juridique – commis par le prélat incriminé.

Dans sa thèse, il a analysé en détail l'une de ces enquêtes, menée en 1307-1308 contre l'évêque d'Albi Bernard de Castanet. Cette enquête n'est pas un cas unique, loin de là, puisque J. Théry a pu recenser plusieurs centaines cas documentés et évalue à plus de 600 le nombre d'affaires dont restent des traces pour le seul XIIIe siècle.

Les documents liés à ces enquêtes sont de natures diverses ; le plus souvent, seule une infime partie des documents concernant une affaire sont parvenus jusqu'à nous.

Les plus nombreux, de très loin, sont des mandements pontificaux (pour lesquels des incipit – par exemple du type Grave gerimus et molestum… – et des préambules spécifiques existent à la chancellerie pontificale) . Par ces mandements, qui reprennent la liste des crimes supposés commis par le prélat objet de l'enquête, le pape ordonne à des commissaires de faire une enquête non pas sur les faits, mais sur la fama concernant ces faits. Il s'agit donc d'une enquête préliminaire, qui peut avoir lieu sur place, mais aussi à la Curie. Si elle se révèle positive, le pape lance dans un second temps une enquête de vérité menée in partibus , qui porte, elle, sur la réalité des faits dénoncés. Au cours de cette étape principale de la procédure, les enquêteurs doivent réunir les preuves, c'est-à-dire, pour l'essentiel, des témoignages directs concordants. Des dossiers contenant les procès-verbaux des auditions de témoins in partibus ont parfois subsisté – mais le cas est rare. Dans un dernier temps, à partir de ces procès-verbaux ramenés par les enquêtes, des clercs de la Curie compilent des synthèses à l'intention pape ou du cardinal qu'il a éventuellement commis pour prendre l'affaire en charge. Ces recollectiones réunissent méthodiquement les éléments à charge et à décharge.

La plupart de ces procédures finissent bien pour le prélat accusé, mais il arrive qu'il soit tenu à une purgatio canonique avant d'être relaxé, voire qu'il soit déposé (plusieurs cas concernent des prélats italiens trop proches des Staufen). On connaît même un cas – certes très atypique – de condamnation à mort, celui de l'évêque de Cahors, Hugues Géraud, supplicié en 1317 pour avoir assassiné par voies occultes un neveu de Jean XXII et s'en être pris au pape lui-même par envoûtement.

Dans la mise en place de ce type d'enquête, le concile de Latran IV a marqué une étape essentielle, notamment par l'adoption du canon 8, Qualiter et quando (dont J. Théry a présenté rapidement le texte) qui fait la synthèse de deux décrétales antérieures du pape Innocent III concernant l'une les enquêtes contre les réguliers simoniaques (Licet Helie, 1199) et l'autre la procédure inquisitoire contre les prélats séculiers (Qualiter et Quando, 1206). Avant ces deux décrétales toute procédure criminelle menée à l'encontre d'un prélat était fort difficile. Le système accusatoire supposait en effet :

  • qu'on ne pouvait accuser quelqu'un d'un rang supérieur à moins de démontrer au préalable une qualité de vie au moins égale à celle du supérieur – seul cas dans lequel Gratien autorisait l' inscriptio indispensable pour toute ouverture d'une instance d' accusatio.
  • la nécessité de réunir 72 témoignages concordants pour convaincre un évêque (en vertu d'une vieille règle contenue dans les Fausses décrétales du Pseudo-Isidore).

Autant dire que l'accusation d'un prélat délinquant était chose quasi-impossible ! De fait, en pratique, les seules affaires connues avant la fin du XIIe siècle tenaient à des contextes exceptionnels, avec interventions directes d'importants personnages, religieux ou séculiers.

Avec les modifications introduites par Innocent III, la mise en cause des prélats criminels devint possible, avec l'attribution à la fama d'une fonction accusatrice. Ceux qui relayaient les accusations à la Curie pouvaient désormais le faire sous couvert de la « commune renommée », vox et fama communis , évitant ainsi de prendre le statut d'accusateurs, avec tous les risques qu'il comportait. Les dénonciateurs pouvaient d'ailleurs demeurer anonymes si le pape le jugeait bon. Dans ce cas, les lettres de mandement lançant les enquêtes n'invoquaient que la fama des crimes, en taisant les noms des chanoines ou des moines qui l'avaient portée auprès du pape – lequel procédait pleinement ex officio . Bien souvent, les dénonciateurs apparaissaient toutefois dans la procédure, comme « promoteurs » des causes et auxiliaires des juges pontificaux.

À partir du pontificat d'Innocent III, moines et chanoines affluent à la cour d'Innocent III pour dénoncer leurs supérieurs. J. Théry esquisse une typologie des situations rencontrées, à partir d'une liste d'affaires mettant en scène des chanoines dénonciateurs – liste extraite du premier recensement proposé dans son Mémoire de fin de séjour à l'École française de Rome (présenté à l'Institut en juillet 2004). Le pape met à profit ces démarches pour s'insérer dans les jeux locaux et renforcer la centralisation de l'institution pontificale. Rien ne l'oblige à agir lorsqu'une mauvaise fama lui est rapportée, mais il est informé de ce qui se passe localement. Ceux qui se rendent à la Curie dans le cadre de ces procédures effectuent au moment de se mettre en route une officielle et solennelle itineris arreptio , objet d'un acte notarié, qui les place sous la protection du pape, à l'instar des pèlerins, – même si de véritables chasses à l'homme sont parfois organisées par les évêques pour arrêter en chemin des chanoines qui tentent de faire parvenir au Saint-Siège la fama de leurs méfaits.

Finalement, ces enquêtes apparaissent aux xiii e et xiv e siècle comme un véritable moyen de gouvernement de la hiérarchie ecclésiastique par la monarchie pontificale.

À la suite de l'exposé de J. Théry, V. Tabbagh fait remarquer qu'il y a dans ces affaires un parallélisme avec les conflits opposant curés et paroissiens. Il se demande si la procédure ex officio ne se serait pas mise en place localement avant d'être généralisée par Innocent III qui l'aurait utilisée contre les Églises locales dans un jeu qui rappelle celui de l'arroseur arrosé.

 

IV. Vers un site internet pour la base Fasti, par Stéphane Raux

Chargé de préparer la base de données « Fasti », c'est-à-dire la base cumulant les bases de données diocésaines, S. Raux en a présenté la structure. Le principe de la mise en ligne de la base « Fasti » sur un site Internet accessible sur mot de passe aux seuls membres des Fasti a été accepté par notre éditeur, qui aura quant à lui la charge d'en préparer une version interrogeable par le public sur son site payant, Brepolis. Cette base Fasti recevra les versions corrigées et complétées par leurs auteurs des neuf bases diocésaines actuellement publiées ; elle pourra être nourrie par Internet ou par des fichiers ACCESS réalisés selon le modèle « Fasti légère » actuellement utilisé pour la fabrication des nouvelles bases (il s'agit seulement du transfert sous ACCESS de l'ancienne structure 4D ou Dbase).

La base « Fasti » est une base de données multi-relationnelle. La correspondance entre les champs de « Fasti légère » et ceux de « Fasti » n'est pas totale, mais les divergences ont été réduites au maximum de façon à ce que le passage de l'une à l'autre soit possible automatiquement, moyennant quelques interventions manuelles.

Les divergences se situent au niveau des noms et des parents. Dans « Fasti », la saisie de chaque nom, qu'il soit prenom, pre_bis, nom, nom_bis, nom_franc ou nom_list, donnera lieu au renseignement de trois champs pour former une « table » des noms :

  • nom
  • type : est-ce un nom ou un prénom ?
  • langue : est-ce du latin ou du vernaculaire ?
  • Le remplissage de ces champs sera automatique, sauf pour nom_bis ou le champ langue sera à renseigner manuellement. En revanche, les interventions manuelles sur l'édition des notices et les index, jadis signalés par un @, n'auront plus lieu d'être.

De même, le champ « parents » de « Fasti légère » correspondra à une table des parents et comportera quatre champs pour chaque parent :

  • lien : quel lien de parenté avec le chanoine ?
  • nom
  • fonction : celle de ce parent
  • numéro Fasti : celui de ce parent s'il est déjà répertorié

Il est donc conseillé à tous d'adopter une nouvelle syntaxe pour l'écriture des données dans le champ « parents » de « Fasti légère ». Pour chaque parent, écrire la séquence [lien]-[nom], [fonction] ([numéro]). Les crochets carrés sont là pour isoler chaque élément ; ils ne sont pas à saisir, contrairement au tiret, à la virgule et aux parenthèses. Chaque parent est séparé du suivant par un point virgule.

Pour tous les autres champs, la syntaxe définie pour « Fasti légère » reste inchangée. On notera que le non-respect de cette syntaxe sera détectée lors du transfert automatique d'une base « Fasti légère » dans la base « Fasti », et, pour chaque anomalie détectée, une intervention manuelle sera à prévoir.

V. Le reseau des cathédrales bénédictines de la province de Toulouse, par F. Ryckebusch

Faute de temps, Fabrice Ryckebusch n'a pas pu intervenir lors de cette séance. Son intervention est reportée à la prochaine session.

Ce compte rendu a été réalisé à partir des notes de Fabrice Ryckebusch et de Sofiane Abdi qui vous prient de les excuser s'ils ont laissé passer des informations essentielles.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 23 janvier 2009

 

Informations diverses

N.B. : La prochaine réunion de l'équipe des Fasti aura lieu le vendredi 26 juin 2009.

Nous accueillons parmi nous deux nouveaux participants : Mickaël George, qui fait un master 2 sur les institutions du chapitre de Verdun (fin du XIIe s.-XVIe s.), sous la direction de V. Tabbagh, et Mathieu Glaz, qui travaille sur le chapitre de Saint-Brieuc, dans le cadre d'un master 2 sur l'entourage des évêques de Saint-Brieuc, sous la direction d’Yves Coativy.

La refonte de la base de données FEG entamée par Stéphane Raux n'a pu être achevée avant la fin de son CDD. Il ne peut plus maintenant y travailler que sporadiquement, si bien que la migration des données vers le nouveau support technique est reportée pour l'instant.

La base FEG compte désormais plus de 12 000 notices. Notre entreprise sera présentée au congrès du CTHS qui se tiendra à Bordeaux du 20 au 25 avril 2009, sur le thème "Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire".

Le projet européen déposé par le groupe des Fasti dans le cadre des financements E-Content Plus a été classé 4e, mais seulement 3 projets ont été retenus. Nous allons donc nous réorienter pour l'instant vers la création d'un GDRE (groupement de recherche européen, financé par le CNRS), afin de consolider nos liens avec nos partenaires étrangers, dans l'objectif de monter à terme un nouveau projet européen.

La bibliothèque des Fasti conservée en salle G 687 de la Sorbonne s'est accrue de plusieurs volumes. En particulier, la collection des Analecta vaticano-belgica est désormais presque complète. Si vous souhaitez consulter ces volumes, prenez contact avec Willy Morice, qui vous indiquera quand la salle est accessible (01 40 46 31 73 ; Willy.Morice@univ-paris1.fr), mail.

Le 28 mars 2009 aura lieu à Meaux une table ronde organisée par C. Barralis et le groupe PICRI "Meaux, une cathédrale au cœur de la ville", sur l'histoire du chapitre cathédral de l'an mil à la Révolution.

Du 3 au 5 juillet se tiendra à Beauvais un colloque organisé par le groupe collégiales sur "La collégiale dans la ville (province de Reims)".

Le colloque de Fanjeaux 2009 aura Jean XXII pour objet d'étude.

Amandine Leroux se propose de mettre à disposition de qui en a besoin les notices des collecteurs ordinaires qu’elle a étudiés. La contacter à l'adresse suivante : amandine.le.roux@free.fr, mail.

M. et Mme Hayez nous informent que l'analyse des lettres communes de Grégoire XI est terminée, mais qu'elles ne seront pas publiées et qu'elles sont difficilement consultables pour l'instant. A.-M. Hayez s'intéresse en ce moment aux fonctionnaires pontificaux de la période d'Avignon jusqu'en 1378. Les comptes qu'elle dépouille donnent rarement la liste de leurs bénéfices mais, si on a un chanoine dont on sait qu'il a été fonctionnaire pontifical, il ne faut pas hésiter à la contacter pour qu'elle nous donne les informations dont elle dispose concernant ce personnage : hayez@wanadoo.fr, mail.

Informations sur quelques diocèses :

  • V. Tabbagh a presque fini de rentrer les chanoines de Sens dans la base.
  • J. Mathieu commence le travail sur Carcassonne.
  • J. Madignier aura fini de rentrer les chanoines d'Autun au mois d'avril.
  • S. Guilbert a presque terminé de rentrer les fiches des chanoines de Châlons-en-Champagne.

Ouvrages et articles ayant circulé pendant la réunion:

  • Le Ciel sur cette terre. Dévotions, Église et religion au Moyen Âge. Mélanges en l'honneur de Michelle Fournié, dir. Sophie Cassagnes-Brouquet et Agnès Dubreil-Arcin, Toulouse, CNRS-Université Toulouse le Mirail [coll. Méridiennes], 2008, 389 p.
  • Un article de B. Brouns sur Bernard de Fargues (archevêque de Narbonne, 1311-1341) dans le Bulletin de la Commission archéologique et littéraire de Narbonne, t. 50 (2000 à 2003).
  • Le guide de visite du château de Capestang, demeure des archevêques de Narbonne.

 

Présentation du Corpus philippicum (Xavier Hélary)

Il s'agit d'un corpus initié en 1938 par Robert Fawtier et visant à rassembler l'analyse de tous les actes de l'administration royale produits sous Philippe le Bel (actes du roi lui-même + actes de ses agents + actes reçus par eux). Placé sous la direction d’Élisabeth Lalou, il est aujourd'hui déposé à l'IRHT à Orléans (section de diplomatique) et forme une masse documentaire considérable, largement manuscrite, composée de plusieurs ensembles :

un catalogue des actes émis par Philippe le Bel ou en son nom : environ 6 000 fiches.

un catalogue des actes émis et reçus par les officiers du roi (y compris les gardes des sceaux dans les circonscriptions locales) : plusieurs milliers de fiches.

Pour ces deux premiers catalogues, le corpus tend à l'exhaustivité.

-la Gallia Philippica : ensemble de notices biographiques concernant les personnages importants du règne, conservées sur fiches.

-les Enquêtes ont pratiquement toutes été transcrites, ce qui représente un corpus d'environ 4 000 pages dactylographiées.

-les Comptes : ont été publiés.

Travaux actuels sur le corpus :

-le travail porte essentiellement sur l'informatisation du corpus, qui a bénéficié d'un financement par l'ANR.

-l'an dernier a été publié par E. Lalou l'Itinéraire de Philippe le Bel, qui contient l'analyse des actes du roi. Ces actes devraient prochainement être mis en ligne.

-les 4 000 pages des Enquêtes ont été numérisées et le travail d'indexation en XML a commencé. L'équipe travaille parallèlement à l'édition des testaments royaux et souhaiterait également mettre en ligne les notices de la Gallia Philippica.

Pour consulter ce corpus, il faut aller à Orléans, et prendre auparavant contact avec Xavier Hélary ou Élisabeth Lalou, afin qu'ils soient présents pour expliquer comment consulter le fichier, qui n'est pas d'un maniement très facile, du fait d'un classement un peu complexe (elisabeth.lalou@univ-rouen.fr,mail; xhelary@hotmail.com, mail).

Il a enfin été rappelé qu'E. Lalou s'était servi de ce corpus pour rédiger son article sur les chanoines à la cour de Philippe de Bel publié dans l'ouvrage I canonici al servizio dello stato in Europa, secoli XIII-XVI, dir. H. Millet, Modène, F. C. Panini, 1992.

 

Le trésor de la cathédrale de Sens (Lydwine Saulnier-Pernuit)

Charlemagne figurait parmi les premiers donateurs de ce Trésor, qui était extrèmement important au Moyen Âge. Il nous est connu aujourd'hui par quelques inventaires, celui de 1192 exposé au Trésor lui-même et les autres conservés aux archives départementales de l'Yonne, ceux de 1446, 1464 et un autre daté de la fin du XVe siècle. Les objets qui y sont répertoriés sont répartis en plusieurs catégories : les vêtements liturgiques et tissus ; les reliques et leurs contenants ; les objets d'orfèvrerie : calices, reliures d'orfèvrerie, patènes… ; les bâtons de pré-chantre, etc. Ces inventaires étaient constitués avec grand soin : le travail d'inventaire durait plusieurs jours, était rédigé en double exemplaire, en présence des responsables du chapitre. Plusieurs documents offrent des renseignements sur la vie de ce Trésor au Moyen Âge. Nous savons ainsi qu'il arrivait que les reliques soient envoyées en tournée pour des quêtes, comme en 1446. Plusieurs archevêques ont fait des dons au Trésor, notamment des pièces d'orfèvrerie, qui ont parfois été revendues par la suite (par exemple pour contribuer au paiement de la rançon de François Ier). Même si beaucoup d'objets ont disparu, nous avons des indications permettant de connaître leur forme, leur nature, voire même leur origine : il subsiste de nombreux authentiques de reliques et les inventaires décrivent précisément les objets. Ainsi, ces derniers mentionnent souvent les motifs décoratifs des tissus. De même, pour les pièces d'orfèvrerie, ils signalent leur composition, parfois leur forme et des précisions sur leurs décorations. Tous ces objets n'étaient pas conservés dans un lieu unique : 12 châsses furent placées dans le chœur dans la seconde moitié du XIIIe siècle et certaines pièces (calices, etc.) étaient conservées dans des chapelles. Mais l'essentiel du Trésor est gardé dans un bâtiment spécifique, « le Trésor », qui se présentait comme une excroissance architecturale de la cathédrale. Ce bâtiment existe toujours, bien que sa structure ait été un peu modifiée : la construction actuelle date du XVIIIe s. Le Trésor ancien se trouvait à peu près au même emplacement et s'étendait déjà sur deux niveaux. Dans le « Trésor d'en Bas » étaient placés les objets utilisés au quotidien et dans le « Trésor d'en Haut » étaient conservés les éléments les plus précieux et les plus rares, utilisés seulement lors des grandes fêtes. Un grand soin était évidemment apporté à la protection de ces objets : les documents mentionnent deux portes soigneusement fermées et la présence d'une personne qui dormait sur place (c'était au départ un chanoine, remplacé ensuite par un clerc). Il ne reste aujourd'hui qu'une partie du Trésor médiéval, notamment la Grande Châsse, couverte de plaques d'ivoires et déjà mentionnée dans les inventaires du XVe s., ainsi que les fragments de la vraie croix donnés par Charlemagne en 809.

 

Le diocèse d’Autun: notice institutionnelle (Jacques Madignier)

1. Le diocèse

L’organisation épiscopale du diocèse d’Autun date du IIIe s. Ses limites correspondaient à peu près au territoire de la cité des Éduens ; il dut céder par la suite quelques contrées périphériques pour la création des diocèses de Chalon-sur-Saône, Nevers et Mâcon. L’évêque d’Autun conservait cependant le titre d’episcopus Aeduensium. La division complète en archidiaconés date du dernier tiers du XIIe s. (Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, nom des anciens pagi). Chaque archidiaconé est divisé en ministeria, très inégalement répartis. Le diocèse accueillait un puissant réseau d’abbayes (3 féminines, 10 masculines) bénédictines (ex. Vézelay), cisterciennes (ex. Fontenay) ; quelques rares regroupaient des chanoines réguliers (ex. Gigny). En outre, entre 1200 et 1500, 17 collégiales étaient en activité, dont l’apparition s’échelonne de l’an Mil au XVe s.

3>2. Le siège épiscopal

La première ecclesia eduensis fut bâtie au Ve s. sur la terrasse NE de la ville haute et, dès la période paléochrétienne, Autun accueillait sans doute un puissant groupe épiscopal. La cathédrale Saint-Nazaire fut ruinée par les incursions sarrasines et normandes. Dans la seconde moitié du XIIIe s., un vaste projet de reconstruction en « art nouveau » fut élaboré, mais la cathédrale resta inachevée en raison des difficultés du siècle suivant. On continua cependant d’aller y chercher en procession, tous les dimanches, l’eau bénite. Pendant des siècles, Saint-Nazaire resta pour tous l’ecclesia mater d’Autun ; elle fut rasée au XIXe s. L’actuelle cathédrale Saint-Lazare n’en était pas une au départ : les ducs de Bourgogne avaient décidé de construire ce sanctuaire à partir de 1122 pour en faire une église de pèlerinage, abritant les reliques du saint (y sont installées en 1146). En 1195, le légat Mélior, constatant l’état de détérioration de Saint-Nazaire, prit l’initiative de transformer le sanctuaire en « seconde cathédrale ». De la Toussaint à Pâques, les chanoines devaient dire les heures à Saint-Nazaire, et de la veille de Pâques à la veille de la Toussaint, à Saint-Lazare. La lointaine origine de la dignité des prélats d’Autun (premiers pasteurs de la nation éduenne) les plaçait au second rang de la hiérarchie de la province lyonnaise, et leur donnait le devoir d’administrer l’archevêché en cas de vacance du siège. Depuis le VIe s., ils avaient le privilège de porter le pallium. Dans leur diocèse, ils étaient collateurs de plusieurs dignités du chapitre cathédral, ainsi que de canonicats de plusieurs collégiales. Durant tout le Moyen Âge, les évêques s’impliquèrent dans la vie de leur cité. Comtes de Saulieu, ils détenaient plusieurs baronnies. Au début du XIVe s., leurs revenus étaient taxés à la hauteur de 2000 livres dijonnaises.

3. L’officialité

Les premières mentions d’un official datent du début du XIIIe s. À la suite de conflits d’intérêts entre l’évêque et les chanoines, un traité fut passé en 1319, délimitant nettement les compétences de l’official sur la communauté canoniale. À partir de la seconde moitié du XIIIe s., apparurent les officialités des archidiaconés. Les officiaux furent choisis avec soin par les évêques, recrutés pour leurs compétences juridiques et leur expérience, le plus souvent au sein du chapitre, puis au XIVe s., au sein des universités, étant donné le savoir requis en droits canonique et civil.

4. Le chapitre

On trouve mention du collège de clercs (ecclesia eduensis) entourant l’évêque dès le VIIe s. Après l’adoption de la règle d’Aix de 816, l’évêque Jonas dota en 858 (sur ses fonds personnels) l’Église d’Autun d’un patrimoine foncier susceptible d’entretenir une quarantaine de frères, ce qui fixa pour la suite le nombre de chanoines. Ses successeurs obtinrent pour elle l’immunité pour ses biens puis en matière religieuse, et exercèrent sa protection. Dès le IXe s., les chanoines avaient reçu confirmation du pape de son droit d’élire l’évêque. Au long des siècles suivants, les différends avec l’évêque expliquent plusieurs accords entre les prélats et la communauté qui est désignée comme capitulum dès le second tiers du XIIe s. En dehors du cloître, le chapitre exerçait son autorité sur un certain nombre d’institutions religieuses du diocèse. Les réunions régulières se tenaient dans la salle capitulaire, quotidiennes ou hebdomadaires (samedi, parfois lundi ou vendredi), annuelles (au nombre de deux au XIIIe s. ) Le temporel, fruit des donations épiscopales dès le IXe s. ou de legs laïques, s’ancra d’abord dans la ville haute d’Autun, mais aussi dans des exploitations rurales, dont des vignobles. À partir du XIIe s., l’augmentation du patrimoine dépendit de la seule activité des chanoines : acquisitions, rituels d’inhumation en échange de fondations… Une enquête très détaillée de 1290, organisée par le doyen Clérambaud de Châteauneuf, décrit avec détails le fonctionnement économique du chapitre.

5. Les dignitaires

Le chapitre comptait 10 dignitaires ; leur hiérarchie a évolué entre le IXe et le XIIIe s. pour s’établir ainsi : doyen, chantre, prévôts de Sussey et de Bligny, archidiacres d’Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, abbés de Saint-Étienne et de Saint-Pierre l’Étrier. Les offices rattachés au chapitre étaient tenus par des chanoines puis, à partir du XIVe s., plusieurs furent remplis par de simples clercs : le sénéchal (toujours membre du chapitre ), les terriers qui gèrent le patrimoine, le sous chantre (charge dédoublée au XIVe s.). Ni théologal ni pénitencier, malgré les prescriptions de Latran IV, avant le XVIes.

6. Les chanoines

Les chanoines étaient 38, élus par la communauté réunie en chapitre, pour la plupart issus de lignages aristocratiques féodaux de la cité ou des campagnes de l’Auxois, de la côte ou du plateau bourguignon. La collation pontificale au XIVe s. élargit le bassin de recrutement. Puis, Au XVe s., quand les chanoines eurent retrouvé leur droit de collation, le chapitre fut peuplé de nombreux bourgeois ou nobles issus du service du duc de Bourgogne. La division en prébendes individuelles date sans doute du dernier tiers du XIIe s. lorsque les clercs abandonnèrent la vie commune. Plusieurs systèmes se succédèrent et, finalement, en 1362, le chapitre adopta une organisation semblable à celles d’autres chapitres (5 classes de prébendes selon leurs revenus, les plus lucratives étant attribuées selon l’âge, l’ancienneté et la hiérarchie dans les ordres sacrés). Les prébendes semblent d’un revenu modeste ( au début du XIVe s, elles sont taxées à hauteur de 20 livres dijonnaises). Le doyen et le chantre avaient double prébende. En dehors de ces gros fruits, les petits fruits (nombreuses distributions en grains ou en argent) étaient si importants qu’ils étaient taxés à une valeur double de celle des prébendes. Comme ailleurs, les chanoines cumulaient parfois des bénéfices, et la résidence était assouplie par des dispenses pontificales. Leurs vêtements restèrent d’une grande banalité, suivant la règle de Chrodegang, et ce jusqu’au XIVe s., période au cours de laquelle de nouveaux vêtements apparurent : le surplis recouvrit la tunique, l’aumusse de drap ou de velours garni de soie ou de fourrure vint remplacer le chaperon. Ces nouveautés furent portées à Autun par les clercs qui faisaient carrière à la cour de Bourgogne.

7. Les autres desservants et serviteurs

Certains clercs du bas étaient prébendiers, d’autres non, mais pouvaient détenir des bénéfices ne dépendant pas du chapitre. Dans les stalles hautes aux côtés des chanoines : le vicaire de chœur (en réalité vicaire du doyen, en l’absence duquel il conduisait l’office) et le prieur de Saint-Racho ; dans les stalles moyennes : les curés des églises paroissiales du cloître, les chapelains (une trentaine à la fin du XIVe s.), les chapelains commensaux (attachés au service des chanoines), les clercs de chœur appelés dès le XVe s. les choraux (si la place manquait dans les stalles moyennes, ils siégeaient sur des tabourets appelés stalles basses), les enfants de chœur. À tous ces hommes s’ajoutaient tous ceux qui géraient le temporel de la communauté, clercs ou laïcs, hommes ou femmes.

Questions et remarques :

  • Parmi les serviteurs, qui sont les « pédissettes » ? Ce sont des domestiques si proches des chanoines qu’un dignitaire a demandé à être enterré avec sa pédissette…
  • Pas de sacriste ; aucune trace de qui s’occupe du matériel liturgique. Il existait un coffre de l’évêque où étaient rangés les livres . Il est question du trésor qui doit essentiellement regrouper des livres, mais aucun inventaire n’a été retrouvé. Hélène Millet pense que c’est le chantre qui s’occupait des livres, Jacques Madignier que c’était un simple clerc.
  • École cathédrale ? Il est question d’écolâtres au XIe s. puis aucune trace d’un enseignement avant un chapelain au XIVe s.
  • Commensalité ? Est considérée comme un privilège à Autun ; la raison n’en est pas le faible nombre de maisons qui pousserait les chanoines à loger d’autres clercs, puisqu’au XVe s. il y a trop de maisons.
  • Il ne reste aucune délibération capitulaire, seulement quelques résumés du XVe s., et des archives non classées.
  • Saint-Nazaire et Saint-Lazare : les offices doivent être célébrés dans les deux églises en même temps.
  • Il n’existe au Moyen Âge qu’une seule cathédrale : Saint-Nazaire, définitivement fermée par Jean Rolin au XVe s. Il y a des voyages de reliques entre les deux (tête et bras de saint Lazare vont à Saint-Nazaire, sont vénérés, puis reviennent). Lors des Rameaux, les reliques de saint Lazare ne bougent pas, uniquement celles de saint Nazaire.
  • Saint-Lazare a, par la suite, été appelée "cathédrale", mais Jacques Madignier ne sait pas à partir de quand. Saint-Lazare n’est pas orientée, certainement en raison de la déclivité du terrain et du manque de place.

Le cloître canonial d’Autun

1. Aspect général et limites

C’est au plus tard au début du IVe s. que le siège de l’autorité épiscopale s’établit à l’intérieur du rempart gallo-romain. Le quartier ecclésiastique se concentra dans la partie NE de l’éperon, où furent construit la maison épiscopale, l’église mère, un baptistère, une église dédiée à Notre-Dame, une autre à la Sainte-Croix. Au VIe s. la cathédrale était dédiée à saint Nazaire et à saint Celse. Ce premier quartier disparut brutalement en 731, lors du sac de la ville par les Sarrasins. En un peu moins d’un siècle apparut un nouveau quartier qui allait déterminer l’organisation future de la ville haute : cathédrale Saint-Nazaire et bâtiments claustraux. Ce monasterium avait des dimensions réduites (pas plus de 50 m dans l’une ou l’autre dimension). Dans la première moitié du XIIe s., la rapide construction de Saint-Lazare (1124 à 1146) bouleversa l’aspect du quartier. Elle fut utilisée comme cathédrale à partir 1195.

2. Les bâtiments collectifs

Les bâtiments claustraux, au sud de l’ecclesia mater, étaient organisés autour de deux cours, dont l’une était le cloître proprement dit qui jouxtait Saint-Nazaire. Au XIIIe s., tout était encore en place, même si la vie collective avait été abandonnée. Mais les petites assemblées capitulaires se déroulaient désormais dans la partie droite du porche de Saint-Lazare, appelée pour cela capitellum.

3. Les maisons canoniales

Leur existence a suivi l’abandon de la vie collective à la fin du XIIe s. Les modes d’occupation étaient souples et empiriques, passant entre diverses mains cléricales ou laïques. Des artisans occupaient même certaines maisons. Au début du XIVe s., le chapitre contrôlait un ensemble immobilier de 20 à 30 maisons (le terme de domus canonicalis apparaît pour la première fois dans un extrait de compte de 1435/39), qu’il attribuait au chanoine moyennant un cens, dans les 20 jours suivant sa réception. À partir de 1483, pour éviter le délabrement du parc immobilier, les chanoines doivent acheter une maison dans le cloître et y résider. À leur mort, elle est revendue au profit du chapitre. Aucune maison n’est réservée aux dignitaires mais, à partir du XIIIe s., à des fondations pieuses.

4. Les cimetières du cloître

À partir du XIIIe s., le quartier de la cathédrale fut transformé en zone cimitériale, essentiellement au profit de Saint-Lazare, qui emporta la mise sur le monasterium. Ainsi, les chanoines longtemps restés fidèles aux sanctuaires du monasterium, envahirent le porche de Saint-Lazare à partir de la fin du XIIIe s. L’église elle-même devint à partir du XIIIe s. la nécropole épiscopale (de 1245 à 1500, 10 évêques sur 12 y furent inhumés). Les laïcs vivant dans le cloître pouvaient être enterrés sur la place du Terreau.

Questions et remarques:

  • Dernière mention du dortoir : XIIe s.
  • Le fait que des maisons du cloître soient allouées à des laïcs est anormal mais courant ; en revanche, que des artisans et notamment des bouchers y soient installés est original ; c’est normalement interdit.
  • Jacques Madignier précise qu’il y avait même un marché sur la place du Terreau, une foire, à l’intérieur du cloître donc. Une particularité autunoise peut expliquer cela, c’est que depuis la construction de St-Lazare, une rue publique traverse le cloître, alors que les terrains sont privés et appartiennent au chapitre. On a ainsi un cloître fermé traversé par une voie publique, et donc une situation complexe. À la fin du XVe s. les foires ont quitté le cloître et sont descendues dans la ville basse.
 

Les transferts épiscopaux (Vincent Tabbagh et Véronique Julerot)

Plusieurs tables rondes travaux ont eu lieu récemment sur ce sujet.

  • Vincent Tabbagh explique que les transferts épiscopaux sont rares au XIIIe s., que leur nombre augment au XIVe s. en raison de l’importance croissante de l’autorité pontificale, mais qu’au XVe s. (v. 1420-v. 1470), les prélats sont plus stables qu’au siècle précédent, en raion du retour à l'élection et du renouveau de l'image de l'évêque-époux de son Église. À la fin du XVe s. cependant, les épiscopats sont de plus courte durée et l’on en revient à davantage de transferts.
  • Véronique Julerot, dans son étude sur les désignations épiscopales sous Charles VIII, a trouvé 19 cas de transfert (15 par provision apostolique, 4 par postulation au cours d’une élection capitulaire), soit 19,5% de toutes les provisions ou élections recensées (97), concernant 21,1% des 90 candidats. À l’issue des conflits entre élus et pourvus, 8 candidats transférés (6 par provision apostolique, 2 par postulation) restent détenteurs de leur siège. Cela représente 22,8% des candidats vainqueurs. Il est clair que le transfert ne constitue pas la solution miracle pour avoir un siège, mais il occupe une bonne place aux côtés des autres modes de désignation. Remarquons qu’ils sont trois fois plus nombreux à avoir été transférés directement par volonté pontificale que par volonté canoniale. Le nombre de cas n’est cependant pas assez élevé pour permettre une conclusion définitive.
 

Atelier sur la base FEG

Problème d'utilisation de renseignements donnés par des notices non encore publiées :

Lorsque l'on utilise une notice biographique faite par un collègue et qui est disponible en interne dans la base de données, mais qui n'a pas encore été publiée dans un volume papier, il faut indiquer dans le champ "Bibliographie" la référence suivante : « Auteur du volume, Fasti du diocèse X, en cours » (sans indiquer de numéro de personnage). On peut éventuellement rajouter la référence bibliographique d'où provient l'information concernant son propre diocèse à propos de ce personnage, mais seulement si l'on s'est arrangé avec l'auteur de la fiche originelle pour avoir l'information précise, et s'il a donné son accord. Ne rien mettre dans le champ "Fasti".

Le champ "Cumul" :

  • Il ne faut pas y mettre deux qualités ensemble. Si l'on a 2 qualités, il faut faire 2 fiches cumuls différentes.
  • il faut indiquer les cumuls dans les collégiales de son propre diocèse. Il n'est pas obligatoire d'indiquer les canonicats dans des collégiales d'autres diocèses.
  • Le champ "Lieu" de la page Cumuls est à remplir ainsi : « Ville, dédicace de l'église » (par ex. : « Provins, St-Jacques ». Il n'est pas utile d'indiquer le nom de la ville s'il s'agit de la cité épiscopale.
  • A priori, on n'indique pas les chapellenies dans le champ Cumuls.

Comment indiquer la division des portions/terres ? (lorsque les chanoines n'ont pas un prébende mais une terre attribuée).

Il faut indiquer entre parenthèses « division des terres » après l'indication de la source dans le champ "Source". Lorsque cela correspond à une fin de canonicat, l'indiquer aussi dans le champ "Entrée/Sortie".

Permutation :

à indiquer dans le champ "Entrée/Sortie", pas dans le champ "Collation" (dans ce dernier champ, indiquer seulement l'autorité qui a autorisé la permutation : Ordinaire, pape).

Rappel sur les abréviations :

on peut créer des abréviations propres à un diocèse, mais elles doivent être validées, avant utilisation, par le responsable de la base de données (pour éviter les doublons).

 

Glanes de chanoines électeurs (Véronique Julerot)

Véronique Julerot a fait circulé une liste de tous les chanoines et évêques mentionnés dans les articles qu'elle a publiés, avec les références de ces articles. Cette liste et ces références se trouvent en pièce jointe.

Ce compte rendu a été établi par Christine Barralis et Véronique Julerot.