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Compte-rendu de la réunion des Fasti Ecclesiae Gallicanae du 25 juin 2010.

Date de la prochaine réunion : vendredi 7 janvier 2011

C'est devant près d'une trentaine de personnes que s'est ouverte cette réunion estivale des Fasti. Les mobilisations sociales de la veille nous ont cependant privé de la présence de Véronique Julerot, Jean-Michel Matz et Jacques Madignier.

Avant d'évoquer les interventions qui ont rythmé cette journée, il nous semble logique de commencer par le temps fort qui a marqué le traditionnel buffet du midi, dressé dans le jardin de l'ancienne demeure de fonction des directeurs des Archives nationales. C'est dans ce cadre verdoyant et ensoleillé qu'Hélène Millet reçut, en forme d'hommage et de remerciement pour son action à la tête des Fasti, le maître-ouvrage d'Édouard Perroy – L'Angleterre et le Grand Schisme, paru en 1935 – exemplaire dédicacé par l'auteur à Jeanne Vieillard, archiviste paléographe qui a donné son nom à la salle de l'IRHT dans laquelle Hélène Millet et d'autres ont fondé les Fasti. Ce livre est désormais protégé par une reliure en cuir ornée d'un chanoine ; un bel objet qui réunit symboliquement les différents thèmes de recherche qui ont attiré Mme Millet. Autre jeune retraitée, Irmine Martin fut également chaleureusement congratulée par l'assistance et reçut divers cadeaux. Ce fut l'occasion pour Vincent Tabbagh, en rendant hommage à l'une et à l'autre, d'évoquer le temps glorieux des pionniers, à la fin du siècle dernier !

 

Informations générales

• La parution des volumes se poursuit à un rythme satisfaisant. Celle du volume 12 sur Autun réalisé par Jacques Madignier, initialement prévue en juin, a été repoussée jusqu'en septembre 2010. La préparation du volume sur Châlons-en-Champagne par Sylvette Guilbert est en bonne voie tandis que la base de données sur le diocèse de Tarentaise pourrait être achevée à la fin de cette année.

Pascal Montaubin, avant de faire circuler un exemplaire du volume sur Sens – dernière publication en date – a tenu à rappeler que les membres des Fasti bénéficient d'un rabais de 40 % sur les ouvrages de la collection par rapport au tarif normal.

Contact : pascal.montaubin@laposte.net.

• Un colloque organisé par l'équipe Collégiales aura lieu les 29-30-31 octobre à Montpezat de Quercy sur le thème : Les interventions de la curie pontificale dans l'histoire des églises collégiales en France au Moyen Âge.

Le nécrologe-obituaire du chapitre cathédral d'Aix, par Thierry Pécout

Le nécrologe-obituaire de Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence a récemment fait l'objet d'une édition critique par Thierry Pécout et Anne Chiama, avec la collaboration de Noël Coulet, dans la collection Recueil des historiens de la France.

Cette intervention vise à dévoiler l'intérêt que peuvent avoir les obituaires pour la connaissance des chapitres cathédraux en général, et plus particulièrement ici pour celle des chanoines aixois. Jusqu'à présent, les travaux sur ce type de source ont été les parents pauvres de la recherche sur la mort au Moyen Âge. Pourtant, le rôle de média entre les vivants et les morts joué par les communautés religieuses ne se limite pas aux seuls Mendiants. Il est aussi le fait des chapitres cathédraux. En outre, ces sources permettraient d'aborder la question des revenus tirés des fondations pieuses, chantier qui reste à entamer.

Le manuscrit 14 de la bibliothèque Méjanes comporte 179 folios en y intégrant le martyrologe d'Adon. L'appellation que l'on donne à ce manuscrit – nécrologe-obituaire – s'est imposée par l'observation de changements dans la manière de rédiger les notices, tributaires de l'évolution des rapports avec le sacré. L'importance accrue accordée à la rédaction de ces notices justifie l'idée du passage progressif d'un nécrologe, livre où l'on inscrit simplement les noms des morts, à un obituaire, registre où l'on écrit leurs noms, le jour de leur sépulture et la fondation des obits. Ces fondations sont évidemment une source de financement importante mais leur dimension première est spirituelle. Le nécrologe-obituaire porte en effet une memoria et forme la base de la concorde qui permet à la communauté canoniale d'exister.

Ce livre appartenant au chapitre d'Aix, une brève présentation de cette communauté s'impose. En 1318, date de la réalisation du nécrologe, le chapitre est une institution riche et puissante. Son existence est attestée depuis le début du XIe s. À la fin de ce même siècle, son temporel semble se développer. Les liens avec le pouvoir comtal sont étroits : on rencontre de nombreux chanoines parmi les familiers des comtes de Provence. On distingue alors deux catégories de clercs : les chanoines prébendés qui desservent la cathédrale et un groupe qui prend en charge l'oratoire du Sauveur. La régularisation du chapitre se produit au début du XIIe s. et perdure jusqu'au siècle suivant où, dans des circonstances qui restent largement obscures, le statut de la communauté évolue. Le chapitre cathédral cesse alors d'être régulier pour entrer dans le siècle. En 1223, on y dénombre vingt prébendes. Le chapitre est à la tête d'une véritable seigneurie urbaine, fruit d'une politique d'acquisitions judicieuse dans le bourg d'Aix et de la mise sous tutelle d’églises paroissiales (dont une à Aix). Le rôle mortuaire de la communauté s'inscrit dans ce paysage à travers le cimetière Saint-Sauveur qui accueille des sépultures étrangères au chapitre.

L'opération menée en 1318 semble relever de la volonté du prévôt Guillaume Agarini. Elle consiste d'abord en un travail de transcription opérée à partir d'un livre plus ancien ; le manuscrit se trouve en usage dès l'année suivante, comme l'atteste les premières additions dont il est l'objet. Les notices datées, qui s'étalent de 1209 à 1317, permettent de supposer que l'ancien nécrologe était utilisé depuis la fin du XIIe s. et qu'il connaît un développement certain à la fin du XIIIe s. lorsqu'il s'ouvre davantage aux laïcs. Par ailleurs, les notices datées du nécrologe-obituaire permettent de percevoir l'intensité de son utilisation après la phase de transcription : on en dénombre 498 au XIVe s., 124 au XVe s. et seulement une quinzaine entre 1500 et 1587. Ainsi, on peut supposer que cette forme de fondation pieuse a lentement décliné à la fin du Moyen Âge pour prendre d’autres formes à l'aube des temps modernes.

Les revenus issus de ces obits ont notamment financé un programme de rénovation architectural : la nef Saint-Maximin et diverses chapelles funéraires sont là pour en attester.

Sacré collège et chapitre de Châlons, par Sylvette Guilbert

Cette intervention propose de se pencher sur les cas de chanoines châlonnais qui sont devenus cardinaux. Dix-neuf individus sont actuellement recensés : 3 au XIIIe s., 13 au XIVe s. et 3 autres au XVe s. La place particulière du XIVe s. illustre la politique bénéficiale avignonnaise. De fait, si les cardinaux du XIIIe s. ont été chanoines d’abord, ceux des siècles suivants ont souvent intégré le chapitre de Châlons après leur incardination. Ils y ont reçu canonicat, prébende et souvent une dignité, en particulier l’archidiaconat. Lorsqu’un bénéfice du fait d’une vacance à la cour pontificale, passe sous collation pontificale, il circule dès lors entre les familiae cardinalices.

À l'aide d'un tableau récapitulatif, Mme Guilbert a présenté les uns après les autres, suivant un ordre chronologique, ces 19 chanoines incardinés. Nous le reproduisons ici :

 

Noms

N° Fasti

Sacré Collège

Études, carrière

Chapitre de Châlons

Entrées

Papes

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Rangs

Titres

Dates

Rangs

Morts

Barthélemy

46

1227

Grégoire VII

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cprêtre

Ste Pudentienne

m théologie

1220-28

Can + prb

élu évêque

1230/1

Jacques SAVELLI

611

1261

 

Urbain IV

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cdiacre

Ste M. In cosmedin

 

-

1285

Can + prb

1281

1285

pp Honorius IV

Benedetto CAETANI jr

110

1295

Boniface VIII

(son oncle)

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id

Ss Côme-Damien

-

1286

Can + prb

1296

Étienne de SUIZY

645

1305

Clément V

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cprêtre

St Cyriaque

m d can

chancelier

1297-1306

Can + prb

1311

Raymond de GOTH

312

id

id

(son oncle)

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cdiacre

Ste M. nouvelle

-

1310

Can + prb

trésorier

1310

Arnauld de PELLEGRUE

548

id

id

18px;" width="40">

id

Ste M in Porticu

-

1305-1332

Can + prb

1332

1314-1332

Archd CT

Bertrand de MONFAVET

477

1306

Jean XXII

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id

Ste M in aquiro

d civ

1313-1320

Can + prb

1342

Pierre de CHAPPES (de Chartres)

175

1327

id

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cprêtre

Ss Silvestre-Mart.

d civ

chancelier

1316-1328

Can + prb

1336

Jean COLONNA

185

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id

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cdiacre

St Angelo in pescheria

m arts

not apost

1316-1332

Can + prb

1348

1332

Archd CT

Pierre ROGER de BEAUFORT (de Beaufort)

579

1348

 

Clément VI

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cdiacre

Ste M nouvelle

2 droits

1366

Can + prb

1378

1370

pp Grégoire XI

1357

Trésorier pp Grég XI

Lucie Tryoen Laloum, L'écrit au chapitre de Notre-Dame de Paris au XIIIe siècle, thèse de doctorat d’histoire (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), sous la direction de Pierre Chastang et de Ghislain Brunel, le 18 décembre 2019 à 9h (salle des thèses de l'Université de Versailles Saint-Quentin).

 

Conférence : « Des archevêques aux portes des Alpes (XIe-XVe s.) »

Thierry Pécout (Université de Saint-Etienne, LEM-CERCOR, Fasti Ecclesiae Gallicanae et Fédération historique de Provence)
 
11 octobre 2019 : 18h00 - 19h30
 
Maison des Chanonges
05200, Embrun
 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 22 juin 2007

 

Nouvelles

Soutenance de thèse : Jacques Madignier , Le chapitre cathédral d'Autun du XIe siècle à la fin du XIVe siècle

Départ et arrivées : Janine Mathieu quitte la vie professionnelle et le Centre d'histoire pontificale d'Avignon. Elle a promis de se consacrer désormais au diocèse de Carcassonne ! Nous lui sommes tous très reconnaissants des copieuses informations qu'elle nous a si souvent transmises. C'est Laurent Vallière qui va la remplacer. Notre collaboration avec le Centre pontifical et Ut per litteras apostolicas passe désormais par le programme CORELPA.

Le CDD destiné à un informaticien dans le cadre de ce programme a permis le recrutement de Stéphane Raux pour 10 mois, à compter de novembre 2007.

Livres : Les cartulaires méridionaux , D. Le Blévec dir., Paris, 2006, peuvent être acquis auprès de Mme Martin (chèque à l'ordre de H. Millet) au prix de 28 €.

Les collaborateurs des Fasti peuvent se procurer les volumes de la collection à un tarif préférentiel. Se renseigner auprès de Madame Martin.

Bibliothèque : Willy Morice a pu reprendre ses fonctions. La salle G 687 (tél : 01 40 46 31 73) est à nouveau ouverte régulièrement. Sont entrés depuis peu dans la bibliothèque, grâce à André Vauchez, toute la collection des Pouillés et quelques volumes de l'Histoire littéraire de la France.

Colloques : Une troisième journée sur les évêques, organisée par le LAMOP, aura lieu à Paris le 2 février (programme et communications des journées précédentes consultables sur le site du LAMOP).

Un colloque : « Cathédrale et pèlerinage », organisé conjointement par le GDR et l'Université de Paris X Nanterre, se tiendra les 28-29 mars 2008 à Nanterre.

Les légats, un colloque du LAMOP en préparation pour février 2009.

 

Le projet européen

Le programme « Infrastructure » oblige à forcer la note technologique. Jacques Chiffoleau , porteur d'un projet sur le gouvernement central de l'Eglise, a également manifesté son intérêt pour ce programme. Nous devrons alors nous entendre, car il n'y aura sûrement pas la place pour deux projets aussi proches. Il faut continuer à explorer la sphère des contrats européens et à nouer des contacts avec des collègues étrangers.

 

Ateliers sur la base FEG

Ils ont suscité de nouvelles vocations. Mais les demandeurs d'accès ne se sont pas encore tous jetés à l'eau. Actuellement, 28 diocèses sont en travail sur le site. Cela veut aussi dire que 102 sont en attente !

Avant de vous lancer, vérifiez que vous disposez de la version 2007 du « Petit guide ».

 

Le chapitre de Maurienne (Gabrielle Michaux)

Le diocèse de Maurienne fait partie de la province de Vienne. Il est situé en terre d'Empire ; les comtes puis ducs de Savoie partagent le pouvoir sur cette vallée alpine avec l'évêque et le chapitre. Le diocèse compte 98 paroisses et le chapitre, séculier, 18 prébendes, qui sont désignées par un nom de lieu.

Les principales sources sont un obituaire, un inventaire du trésor et des statuts.

 

Le comte de Savoie a renoncé à son droit de régale en 1248. A partir de 1441, l'évêque n'a plus résidé. De l'officialité, on ne connaît que quelques noms d'officiaux.

Les dignitaires sont au nombre de trois : le doyen (disparu au XVe siècle), le sacristain et le chantre. Trois cas particuliers : l'église paroissiale Notre-Dame forme une prébende à partir de 1250 ; le prévôt de la collégiale d'Aiguebelle (la seule du diocèse, fondée en 1258) est chanoine ; un canonicat est créé en 1489 pour le duc de Savoie.

Entre 1245 et 1320, une princesse savoyarde étant devenue reine d'Angleterre, il y eut un recrutement anglais au chapitre et des savoyards sont partis en Angleterre (surtout Hereford).

Autour de la cathédrale Saint-Jean Baptiste , le quartier canonial est fermé, avec des maisons individuelles depuis le début du XIII e siècle.

 

Prélats et chanoines de Gascogne à l'époque du Grand Schisme (Hugues Labarthe)

La présentation était accompagnée de nombreuses cartes permettant de visualiser les limites diocésaines, les lignes de partage entre France et Angleterre ainsi que les principautés (Albret, Armagnac, Foix). Sur cette toile de fond, les obédiences sont venues se superposer, créant souvent des schismes épiscopaux.

Les sources ne sont pas homogènes. A Bayonne, on connaît 70% de l'effectif capitulaire grâce à un conflit sur la dîme du cidre. Le « livre rouge » d'Aire couvrant la période 1390-1420 a été retrouvé.

Les chapitres ont des profils institutionnels très différents les uns des autres. Beaucoup de chapitres sont OSA. Il peut y avoir de 10 (Aire, Dax) à 24 chanoines (Bordeaux), des prébendes ou des portions canoniales, beaucoup d'archidiacres (14 à Auch) ou pas du tout (Bayonne). Les revenus oscillent entre 30 et 200 lt.

Le schisme a parfois généré des conflits spectaculaires : 4 chanoines de Bayonne voulant rester avignonnais sont partis à St-Jean Pied-de-Port.

 

La base spécifique au chapitre de Meaux (Christine Barralis)

Meaux a fait l'objet d'un contrat spécifique de la Région Île de France : un PICRI (partenariat institution-citoyens pour la recherche et l'innnovation), intitulé « Meaux, une cathédrale au cœur de la ville ». Le LAMOP y est lié à la Société historique de Meaux et sa région pour 3 ans (2006-2009).

A partir du site des Fasti ont donc été greffés sur la base de données des modules complémentaires permettant de lier des individus à des ressources immobilières. Les immeubles sont décrits et localisés dans des fiches évolutives.

Faute de temps, l'exposé sur les travaux du groupe « Collégilaes » par Anne Massoni a été reporté à la prochaine réunion.

Compte rendu rédigé par Gaétan Pierrard et Hélène Millet

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Contenu du volume :

  • 417 pages

 

 

La parution du quinzième volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae intervient un peu plus d’un an après celle du volume consacré à Châlons-en-Champagne. Il faut s’en réjouir, même si nous ne progressons qu’à pas mesurés, compte tenu du nombre de diocèses à couvrir par notre entreprise collective – et sans compter, pour l’instant, les nombreux diocèses qui n’ont toujours pas trouvé de responsable scientifique.

Jacques Madignier n’est pas un nouveau venu dans notre équipe. Élève de Vincent Tabbagh, docteur en histoire avec une thèse sur le chapitre cathédral d’Autun, il a déjà publié en 2010 le volume de la collection consacré à ce même diocèse – le premier dont notre équipe de direction actuelle, collégiale, m’a confié la responsabilité scientifique. Dans l’élaboration du présent volume, il a fait preuve des mêmes qualités de précision et de rigueur, appréciées autant par Laurent Vallière, responsable de la partie « base de données » que par moi-même. Il a pleinement conscience de la dimension collective du travail mené, et la longue liste des remerciements que contient son avant-propos en est une très belle preuve.

Avec ce quinzième volume, comme il l’explique dans cet avant-propos, les Fasti font leur deuxième percée dans les diocèses bourguignons de la province ecclésiastique de Lyon. Sous la plume du même auteur, elle révèle une expérience canoniale originale, très différente de la situation autunoise, avec une communauté de chanoines réduite à un peu plus d’une vingtaine de membres, d’où le nombre relativement limité des individus identifiés dans les sources – près de 450 chanoines et dignitaires seulement en trois siècles. Ce chapitre cathédral est marqué par un recrutement avant tout local, féodal ou citadin selon les cas, mais dans un milieu peu enclin à s’ouvrir aux influences extérieures. Certains évêques s’inscrivent en contrepoint, mais le diocèse de Chalon donne à la collection l’exemple d’un chapitre fort modeste et vient ainsi enrichir la palette des communautés étudiées et des ressorts diocésains envisagés. Les volumes qui sont en préparation – Auxerre pour la prochaine livraison – viendront encore la diversifier, pour le plus grand avantage de la communauté scientifique. Dans sa conception d’ensemble, ce volume se situe dans une grande continuité par rapport aux précédents et le lecteur désormais familiarisé retrouvera les notices, les tables et les indices habituels.

 

Les Fasti sont une collection, mais ils continuent d’abord à être une équipe de chercheurs, avec une direction collégiale assurée par Christine Barralis, Fabrice Delivré, Pascal Montaubin, Thierry Pécout, Laurent Vallière et moi-même. Riche d’une cinquantaine de collaborateurs régulièrement présents à nos réunions, tous vont connaître à partir de 2016 une nouveauté. Sous le poids de contraintes financières, mais aussi parce que la recherche et ceux qui la mènent savent modifier des usages, évoluer et s’adapter, de deux rencontres annuelles, l’équipe va passer à une journée par an, mais dont la nature évolue. Elle est appelée à prendre la forme d’une journée d’étude thématique destinée à la publication, sur des supports divers. C’est une belle opportunité pour accroître la visibilité des productions de l’équipe. La première, sur les chapitres cathédraux et la mort, a eu lieu le 18 mars 2016.

Comme la vie au quotidien, à commencer par celle des communautés canoniales auxquelles se consacrent les Fasti depuis maintenant un quart de siècle, l’existence d’une équipe de recherche est aussi marquée par de bien tristes évènements. Après la disparition de Pierre Desportes – auquel on doit le volume sur Reims et une partie de celui d’Amiens – qui avait tant donné pour la préparation du volume sur Chartres, diocèse malheureusement en panne pour le moment, l’équipe a été frappée par le décès de Benoît Brouns, qui s’occupait depuis longtemps du diocèse de Narbonne. Dans les années passées, deux demi-journées de nos rencontres avaient été consacrées à cet archidiocèse, preuve de la fécondité des recherches actuellement menées sur lui. En mémoire de sa rigueur scientifique, de sa modestie et de sa profonde humilité, nous avons décidé de mener à bien la publication posthume du volume consacré à Narbonne. Hélène Millet a bien voulu, de son propre élan, assurer la constitution d’une équipe et la coordonner en vue d’aboutir à cette production. La base des données prosopographiques et la notice institutionnelle étaient finalisées avant sa disparition. Elles lui doivent tout. Le reste du volume sera donc collectif, en son honneur. Il montrera, son heure venue, la capacité toujours manifestée par les Fasti de faire prévaloir la vigueur des intérêts collectifs.

Angers, le 31 mars 2016
Jean-Michel Matz

 

 
chalon
 

 

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Contenu du volume :

  • 272 pages.
  • 390 notices prosopographiques.
  • 27 biographies d'évêques.

Ce volume consacré au diocèse de Mende contient en outre une carte du diocèse, une présentation du quartier de la cathédrale avec trois plans, une étude de ses bibliothèques et de ses reliques, une notice sur le tombeau de Guillaume Durand.

« Soulignons pour finir le grand intérêt du livre, maillon supplémentaire pour la connaissance de l'Église médiévale dont tant reste à découvrir. » (Véronique Julerot dans: Revue Mabillon, n.s., t. 17, 2006, p.336-337).

 

Diocèse de Mende : note liminaire, par Hélène Millet

Le travail de recherche qui est à l’origine de ce huitième volume des Fasti Ecclesiae Gallicanae n’était pas consacré à l’histoire ecclésiastique. Philippe Maurice a en effet soutenu en 1995 à l’université de Tours une thèse de doctorat sur La famille en Gévaudan au XVème siècle, d’après les sources notariales (1380-1483) et c’est dans ces sources qu’il a découvert l’existence des chanoines de la cathédrale de Mende en tant que clients particulièrement bien attestés. Avertie par Christiane Deluz et Bernard Chevalier que la thèse comportait en appendice un copieux catalogue biographique portant sur cent deux chanoines de Mende et que cet appendice ne figurerait pas dans la version publiée (La famille au Gévaudan au XVème siècle, Publications de la Sorbonne, Paris, 1998), j’ai proposé à son auteur d’entrer dans l’équipe des Fasti et d’étendre ses investigations aux siècles antérieurs en vue de travailler à l’établissement du volume mendois. C’est le 5 mars 1999, au cours d’une visite qui est restée gravée dans ma mémoire, que le « marché » fut conclu.

Aux Archives départementales de la Lozère, pour l’aider dans cette démarche chronologiquement régressive et dans les méandres des institutions ecclésiastiques, Philippe Maurice savait pouvoir compter sur la généreuse complicité d’Hélène Duthu. A l’époque, Anne-Sabine Delrieu commençait justement des recherches sur le chapitre cathédral de Mende au XIVème siècle à partir de la comptabilité capitulaire. Toutes les conditions semblaient donc requises pour que s’établisse une fructueuse collaboration autour du diocèse mendois. Celle-ci a d’abord remarquablement fonctionné, puis les hasards de la vie professionnelle ont éloigné de Mende aussi bien Hélène Duthu qu'Anne-Sabine Delrieu, et Philippe Maurice s’est retrouvé seul au moment de prendre la plume pour rédiger les différentes composantes du volume. L’ampleur de la tâche à accomplir n’était cependant pas pour l’effrayer, car, dans le même temps, il a constamment travaillé à l’établissement d’un recueil de biographies du Gévaudan médiéval qui s’étend à l’ensemble de la population aussi bien laïque qu’ecclésiastique. Autant dire que rien de ce qui est mendois ne lui est étranger !

Pour les périodes antérieures au XVème siècle, les sources notariales ne pouvaient évidemment suffire à faire connaître les notables ecclésiastiques mendois, et Philippe Maurice a dû, lui aussi, alimenter ses notices à l’inépuisable documentation pontificale. Mais le profond ancrage de son travail dans les sources locales au sens large – à savoir des sources qui n’émanent pas exclusivement du chapitre ou de l’évêché – lui donne une saveur particulière et explique que le volume ne comporte pas les annexes, devenues habituelles dans la collection, où sont répertoriés les individus dont l’appartenance au chapitre pose problème. Il explique aussi que les notices biographiques des évêques du XIIIème siècle fassent une place très large aux affaires temporelles, militaires surtout, relatives au Gévaudan et que Philippe Maurice ait au contraire connu la tentation d’abandonner à leur obscur destin les pontifes des siècles ultérieurs, assez nombreux à faire figure d’étoiles filantes à Mende.

Parce qu’elles portent sur des personnages à la carrière bénéficiale plus étendue et souvent mieux connue, les notices biographiques épiscopales renvoient presque systématiquement à d’autres notices déjà publiées dans les volumes de la collection, soit dans le répertoire prosopographique soit dans le catalogue des notices d’évêques. On voit ainsi commencer à se mettre en place quelques éléments du puzzle que les Fasti Ecclesiae Gallicanae ambitionnent de reconstituer. Ces interférences de plus en plus nombreuses obligent à une vigilance accrue et le rapprochement des informations peut révéler des affirmations contradictoires ou manquant de cohérences dont il faut alors vérifier la fiabilité et la pertinence auprès des autres auteurs. La nécessaire harmonisation des données a contribué à renforcer le réseau des échanges entre chercheurs et, pour ce qui est de ce volume, je souhaite saluer tout particulièrement les généreuses relectures ou collaborations de Pierre Desportes, Fabrice Ryckebusch et Pierre Jugie. Les cardinaux sont ainsi des personnages redoutables pour ce qui est de l’évolution de leur carrière bénéficiale : supposées bien connues, celles-ci reposent en fait trop souvent sur des affirmations imprécises ou erronées pour lesquelles les possibilités d’erreurs sont encore multipliées par les cas relativement fréquents d’homonymie à l’intérieur des familles.

Au début de 2003, j’ignorais encore lequel des deux volumes de la collection, celui sur Angers ou celui sur Mende, verrait le jour le premier. L’ancienneté a finalement joué en faveur d’Angers et je tiens à remercier Philippe Maurice d’avoir supporté sans maugréer que la publication de son livre soit ainsi retardée. Cet ajournement n’a cependant pas permis que nous disposions des nouvelles procédures d’édition pour la fabrication de ce volume. Il faut se résigner : innombrables sont les raisons qui peuvent apporter des retards à la réalisation des projets. Mais l’avenir s’annonce plein d’espérances : Kris Klykens achève en ce moment même de mettre au point les programmes tant attendus.

Le temps joue d’ailleurs aussi en faveur du programme : nos recueils sont de plus en plus diffusés et utilisés. Les occasions pour les chercheurs de nous signaler compléments et corrections se multiplient elles aussi par voie de conséquence. Les facilités du courrier électronique favorisent considérablement ces échanges, que ce soit entre collaborateurs de l’équipe des Fasti ou avec les lecteurs. Ceux-ci trouveront d’ailleurs bientôt sur le site web des pages consacrées à la mise à jour des volumes déjà publiés. La progression du programme par le processus de la « boule de neige » est une source de satisfaction et d’encouragement. Que tous ceux qui y prennent part soient ici remerciés.

Orléans, le 10 mars 2004, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Mende

Biographie de Guillaume Durand (pages 87-96)

n°129 Guillaume quarti, IIIIe, Durand (17 décembre 1296-juillet 1330)

1 – Si les fastes actuels de l’Église de Mende considèrent à juste titre Guillelmus Duranti comme étant le sixième évêque à porter ce prénom, les actes de son époque le présentent sous le nom de G. quarti ou Guilhelmus IIII. Toutefois, certains auteurs le nomment Guillaume Durand II, par référence à son oncle, Guillaume Durand I.

Natif de Puimisson, comme son oncle et prédécesseur, il est le frère de Pierre, héritier de la famille, et des chanoines Bernard (127) et Pons (130). En 1318, il obtient l’expectative de bénéfices pour ses frères, Guillaume, Bernard (127) et Pons (130), pour son neveu, Raymond Blanc, pour ses cousins, Guillaume d’Aquisvivis, du monastère bénédictin de Saint-Thibéry, diocèse d’Agde, Pierre Raynaldi, prieur de Chadenet, Guillaume Carrerie de Bassano (81) et Étienne Bedos (53), ainsi que pour ses familiers, Jacques Folquier (139) et Raymond André de Forcesio (18).

Ce personnage tient une place fondamentale dans l’histoire de la Chrétienté du début du XIVe siècle mais il a suivi toute cette carrière en demeurant évêque de Mende. Il possède une maison à Paris, où il séjourne souvent, rue de la Calandre, ainsi qu’un château à Argenteuil.

3 – Le 7 mars 1291, sur la requête de Paul Baussan (45) et d’Adémar Charbonier (94), il obtient du pape la collation du prieuré de Saint-Médard de Banassac (en Gévaudan), vacant après la mort d’un de ses parents, Hugon d’Aquisvivis.

Il est chanoine et archidiacre de Mende en 1296, lors de son élection comme évêque. Il résigne alors son archidiaconat, son canonicat et son prieuré de Banassac qui sont conférés à François André (17).

4 – Le 17 décembre 1296, sur l’intervention du chapitre de Mende, des clercs, du peuple, des vassaux du diocèse de Mende et du roi de France, Boniface VIII confirme l’élection de Guillaume qui succède ainsi à son oncle. Le pape accorde une dérogation en tenant compte que Guillaume n’est pas encore prêtre. Guillaume semble avoir été sur place et il a donc dû immédiatement entrer en fonction.

5 – Guillaume prend rapidement en main son diocèse et attache à son service des hommes qui figuraient dans l’entourage de son oncle et qu’il connaît bien : Raymond Barrot (39), Jean de Moriès (225), Pierre Gasc (147), Guillaume Savion, juge temporel, auxquels il associe de nombreux Gabalitains, voire des parents des précédents comme son chancelier, le notaire Jean Gasc. Mais il engage aussi à son service le célèbre juriste, Pierre d’Aurelhac Jacobi (115), qui rédigera la Pratique d’or et qui sera son official en 1312.

Le 24 juin 1297, Boniface VIII l’autorise à contracter un emprunt de trois mille livres tournois. Le 29 juillet, le pape le relève de son serment, prêté au moment de sa promotion comme évêque, de se rendre à Rome en pèlerinage tous les deux ans. Le 6 décembre, avec cinq autres chanoines, il fixe un statut selon lequel les chanoines s’engagent à ne pas présenter aux prébendes vacantes ceux dont les parents jusqu’au troisième degré se sont emparés des biens de l’Église ou ont violé ses droits. Cinq ans plus tard, le 25 décembre 1302, le pape confirmera ce nouveau statut.

Guillaume entre en conflit avec Astorg, seigneur de Peyre, qui a reçu l’hommage de Drogon de Ribennes pour des fiefs dont lui, évêque, se dit le suzerain. Le 28 mai 1298, un accord est passé entre les parties, représentées par Pierre de Basalgette, juge de Peyre, et Pierre Gasc, hebdoma­dier de Mende, en vertu duquel chacun échange des droits. Au monastère Saint-Sauveur-de-Chirac, le 6 juin 1299, l’évêque approuve les coutumes de la Garde-Guérin sous la forme établie, en son absence, par son vicaire, Raymond Barrot, le 7 février 1299, en ajoutant toutefois un article. Ces coutumes seront modifiées par Barrot en 1310 et par Guillaume le 16 janvier 1313.

Il réunit le prieuré de Saint-Martin-de-Lanscule à la mense épiscopale et donne en échange aux moines de Cendras et à leur abbé, Guillaume Jourdan, les prieurés du Collet-de-Dèze et de Cassagnas, le 24 juillet 1299. Toutefois, le premier étant d’un trop grand rapport, les moines acceptent en échange l’église de Saint-Privat-de-Vallongue, le 15 janvier 1300. Douze jours plus tard, le 27, il transige avec le chapitre de Mende afin de fixer les limites de leurs juridictions respectives dans le mandement de Mende. Il procède à un échange de biens avec Bompar Lordet, prieur du monastère Saint-Sauveur de Chirac, après quoi l’abbé de Saint-Victor de Marseille ratifie cet acte, à Balsièges, en septem­bre 1300. Au commencement du mois de juillet 1301, avec le chapitre, il fixe et précise les droits et devoirs du sacriste avant de pourvoir à la sacristie, vacante depuis un an.

Absent de sa capitale au début de novembre 1301, il y revient en décembre et accorde la cure de Saint-Symphorien à Itier Julien. En 1302, l’abbé de la Chaise-Dieu lui cède les prieurés de Fournels, de Brion, de Termes, de Saint-Pierre-le-Vieux et du Bacon. En juin de cette année, il rapporte en la cathédrale des reliques de la Sainte-Croix que le roi de France lui a offertes. À la fin de ce mois, il reçoit les moniales de Mercoire et les bénit toutes en les entendant individuellement en confession dans le chapitre de Mende. Le 3 juillet, il inféode des droits sur Mijavols, près de Florac, à Bertrand de La Garde qui lui rend hommage. Il accorde personnellement un lods à un Mendois, le 13 juin 1303. En 1305, avec l’aval du roi, il fait arrêter Aldebert de Peyre, prieur d’Ispagnac et neveu homonyme de l’évêque de Viviers (236), qui s’est révolté contre lui, puis il l’excommunie et le destitue de son bénéfice.

Le pape Clément V l’autorise à réunir à la mense épiscopale l’église de Saint-Bauzile le 18 août 1306 puis celles de Saint-Alban et du Recoux en 1312. Le 19 novembre 1308, Guillaume informe le chapitre de Mende que le prieur de Sainte-Énimie souhaite rattacher diverses églises et chapelles à son monastère en échange de quoi les églises de Cultures et d’Estables et d’autres chapelles, sur lesquelles ce monastère a des droits, seraient unies à la mense épiscopale. Le chapitre ayant donné son accord, Guillaume charge les chanoines Bedos (53), Barrot (39) et Tournel (305), de procéder aux échanges.

Dès son ascension sur le siège de saint Privat, Guillaume relance avec intérêt la question de l’enquête sur les droits respectifs de l’évêque et du roi. La conception de Guillaume s’oriente dans un sens extrême des droits des évêques puisqu’il considère que la bulle d’or de 1161, hommage féodal rendu au roi par l’évêque Aldebert, avait été une erreur, une démarche humiliante, et que l’évêque de Mende n’avait, dans les temps anciens, jamais reconnu que la terre du Gévaudan fît partie du royaume ni que les évêques fussent sujets du roi. Il en conteste aussi la valeur juridi­que, dans la mesure où l’évêque a alors rendu ce premier hommage sans l’accord du pape, ni du chapitre, ni des barons. En 1301, il réunit le chapitre et s’accorde avec lui afin de déterminer le cadre du paréage. Il sollicite l’intercession des cardinaux Giovanni Boccamazza et Étienne de Bruges afin de négocier au mieux avec le roi. Des personnages éminents s’attellent alors à dresser un traité, tel Gaucelin de La Garde, évêque de Maguelone (169) et ancien compagnon de l’évêque Odilon de Mercœur, Pierre Flotte, Pierre de Chapelle, archevêque de Toulouse, et Pierre de Belleperche, membres du Conseil privé. Quelques années plus tard, après la mort de Gaucelin, le traité est mis au point par Guillaume de Nogaret, Guillaume de Plasian, juge-mage, Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, Pierre de Belleperche, devenu évêque d’Auxerre, et Mathieu des Essarts, évêque d’Évreux. Tout est conclu en février 1307. Le roi et l’évêque se répartissent la suzeraineté sur le pays. Guillaume a bénéficié du soutien du chapitre qui lui accorde successivement des subsides : un premier, annuel, de soixante sous tournois et de la moitié des revenus vacants, tant qu’il sera à Paris, en 1297, un second, identique, pour six ans, le 15 septembre 1309, et un troisième se composant des mêmes droits aux bénéfices vacants et de six livres tournois, pour six autres années, en 1318. Ce traité consacre définitivement la soumission des barons au roi et à l’évêque. Les barons tentent de s’y opposer et font appel devant le parlement de Paris en novembre 1307, le verdict mettra longtemps avant de tomber et il leur donnera tort, en 1341.

À Paris, en l’église des Augustins, le 18 février 1309, il reçoit l’hommage de Gaston d’Armagnac et de son épouse, Valpurge, pour leurs biens sis en Gévaudan. En avril, il passe avec le roi un accord selon lequel il obtient le tiers des biens confisqués aux juifs expulsés du diocèse de Mende. Au faubourg Saint-Marcel, en la maison du comte d’Armagnac, le 2 mai, il reçoit l’hommage du comte, Bernard, et de son épouse, Cécile, pour tout ce que le couple tient en Gévaudan. Le 12 janvier 1311, depuis la maison de maître Guillaume de Lachamp, près de Saint-Germain, faubourg de Paris, il concède aux prêtres et clercs de Marvejols l’érection de leur communauté en collégiale.

Après un bref retour à Mende, en 1312, il voyage à Paris et à Rome. Par des lettres patentes, le roi l’autorise à transférer des terres d’un revenu de vingt-cinq livres tournois par an à des ecclésiastiques, en mars 1310. Puis il lui renouvelle cette grâce pour les chapellenies que Guillaume a l’intention de fonder, en février 1315, après quoi il l’autorise à acquérir des rentes jusqu’à soixante livres parisis, pour des ecclésiastiques, en octobre 1317. Guillaume réunit à la mense épiscopale le prieuré de la Fage-Saint-Julien en 1312 et la cure d’Esclanadès en 1315.

Les officiers de Guillaume, toujours prompts à affirmer les droits de l’Église de Mende, détruisent les fourches patibulaires que Drogon de Ribennes avait plantées dans le mandement du château de Ribennes. Drogon proteste le 3 novembre 1316 et déclare qu’il a le droit de dresser ses fourches et qu’il n’acceptera pas qu’elles soient de nouveau mises à terre. Depuis Paris, le 23 février 1317, Guillaume autorise son vicaire général, Raymond Barrot, à conférer tout bénéfice vacant du diocèse pendant son absence. En compagnie du chanoine Bernard Durand et de plusieurs autres, Guillaume est institué exécuteur testamentaire par le chanoine Étienne Bedos (53) le 6 mars. Vers cette époque, il excommunie Falcon de La Fare, prieur de Saint-Christophe, qui a négligé de se rendre au synode de Mende.

En 1318, il doit alors faire face à une révolte des barons du Gévaudan, en particulier de Béraud de Mercœur et d’Astorg de Peyre, qui portent leurs accusations devant le pape et le roi.

La même année, Jean XXII lui donne la faculté de dispenser de tout empêchement trois clercs devant recevoir des bénéfices, de conférer l’office de tabellion apostolique à deux personnes, de célébrer ou de faire célébrer la messe avant le jour et de faire restaurer les cimetières et les églises profanés par un prêtre compétent. Le 19 mars 1324, le pape renouvelle la dernière autorisation. En 1320, Guillaume aurait fait construire l’église de Bramonas. Le mercredi après Pâques 1324, il consacre l’église de Barjac, puis, le 11 mars 1328, depuis sa maison d’Argenteuil, il confère cette église à Raymond Alamand. Le 24 juin 1329, à Paris, il restitue des terres à son familier, Lambert de Châteauneuf, qui n’avait pas tenu compte du droit de préemption de l’Église de Mende.

6 – Le 23 août 1305, sur mandat du pape Clément V, à Florence, avec Pelfort de Rabastens, abbé de Lombez, il intervient en faveur des Gibelins assiégés dans Pistoia par les Guelfes, mais ces derniers, excommuniés, triomphent en avril 1306 et consacrent l’échec de Guillaume. Ce dernier parcourt alors la Toscane, la marche d’Ancône et la Romagne. En 1307, il est en Angleterre où il enquête en vue de la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford.

Fidèle serviteur de Philippe le Bel, Guillaume s’engage dans la lutte contre les Templiers et devient, en août 1308, l’un des huit commissaires nommés par le pape pour instruire leur procès. En 1309, à Paris, en l’abbaye Sainte-Geneviève, il assiste à la première commission pontifica­le convoquée dans le cadre de cette affaire. Le 5 juin 1311, il remet un rapport dans le cadre du procès des Templiers qui lui vaut l’inimitié des partisans du Temple.

En 1310, il arbitre un conflit entre Amauri II, vicomte de Narbonne, et le frère de ce dernier.

Le 16 octobre 1311, lors du concile de Vienne, il livre son rapport, Tractatus de modo generalis concilii celebrandi, sur les remèdes à apporter à la crise de la Chrétienté, dans lequel il remet en question l’absolutisme de Rome, et il le soutient avec une telle force qu’il risque, selon Jacques Duèze (futur Jean XXII), de provoquer un schisme. Son projet de réforme est rejeté bien qu’il réponde aux aspirations de nombreux évêques. Toutefois Clément V le suit dans l’idée de supprimer l’Ordre du Temple, par mesure administrative et non par sentence judiciaire, et le concile accepte cette procédure lors d’une sentence définitive le 22 mars 1312. Le roi l’autorise alors à se constituer une garde personnelle afin d’assurer sa défense contre tout attentat.

En 1313, à Paris, en présence du roi, il participe à une réunion de prélats et de barons qui délibèrent sur la formation d’une croisade. À l’occasion de ce séjour, il requiert le prévôt de Paris de faire libérer l’un de ses vassaux, Richard de Peyre, alors détenu au Châtelet.

En 1316, il siège aux Enquêtes et à la Grande Chambre, à Paris. Le nouveau pape, Jean XXII, opposé aux idées du rapport qu’il a rendu au concile de Vienne, promulgue une constitution qui va en sens inverse et renforce les pouvoirs pontificaux, le 15 septembre. À la mort de Jean 1er, fils de Louis X, en novembre 1316, Guillaume joue un rôle important, en qualité de juriste, pour conforter le droit de succession de Philippe V. Comme conseiller royal, il ouvre une campagne à la cour afin de critiquer la position du pape et tend ainsi à brouiller le pape et la cour royale ce qui lui vaut l’inimitié de Jean XXII, qui diligente des enquêtes contre lui. Il échappe toutefois aux sanctions du fait du crédit dont il jouit à la cour et le pape continue à l’utiliser pour diverses missions.

En 1317, il négocie un traité avec la Castille. Il arbitre aussi le paréage passé entre l’évêque de Rodez et le comte d’Armagnac mais le pape casse les décisions de Guillaume en ce domaine. En 1318, avec les évêques du Puy et de Laon, les comtes de Clermont et de Forez, ainsi que le sire de Sully, il est délégué comme ambassadeur du roi auprès du pape. Le 10 mars, avec l’évêque de Laon, il est chargé par Jean XXII de recevoir la résignation d’un canonicat de Saint-Laurent-la-Gâtine et de le conférer à un proche du roi. Le 21 mars, le pape le charge d’instruire un complément d’enquête dans le procès intenté à l’évêque de Chalon, par l’archevêque de Reims. La même année, Guillaume arbitre un différend entre Isabelle, duchesse de Bretagne, et son beau-frère, Gui, et le roi Philippe V le place sous sa sauvegarde spéciale, ainsi que ses biens et ses serviteurs, après avoir appris que l’on cherchait à lui nuire. En mai, il intervient, sur le plan juridique, dans l’établissement du mariage de Jeanne, fille de Louis X, et de Philippe, fils du comte d’Évreux. Le 9 juin, l’évêque de Maguelone lui demande de le faire indemniser à la suite de violences exercées par Jean de Sancerre, sénéchal de Beaucaire.

En 1319-1321, il part à deux reprises en Angleterre afin de conclure la paix entre les rois d’Angleterre et d’Écosse. En juillet 1321, il assiste à l’assemblée des députés de Paris, réunis sur la question des mesures et des monnaies. En 1323, avec Amauri de Narbonne, il prépare une croisade dont le projet échoue.

Le 6 février 1324, Jean XXII lui donne mandat pour recevoir huit personnes désignées par le roi aux prébendes de quatre cathédrales ou collégiales choisies par le même prince, à l’exception de celles de Rouen, de Reims, de Paris, de Laon, de Chartres et d’Amiens.

En 1329, sur ordre de Jean XXII et de Philippe de Valois, il part en Égypte, en compagnie de Pierre de la Palu, patriarche de Jérusalem, afin de préparer une croisade. Il accompagne alors Marie, fille de Louis de Bourbon, et l’époux de celle-ci, Guidon, roi de Chypre. Le 24 avril, il obtient du pape le droit de recevoir l’absolution à l’article de la mort et une indulgence pour lui et ses familiers. Le pape renouvelle cette indulgence le 10 août suivant. Il avait emmené avec lui Jean Raynald, hebdo­madier de la cathédrale de Mende, qui meurt, comme lui, lors de ce voyage.

8 – Homme de grande culture, dans son traité remis au concile de Vienne, il se réfère à Ambroise, Augustin, Jérôme, Grégoire, Isidore de Séville, Bède le Vénérable et Bernard de Clairvaux. Il combat avec vigueur l’usure dans son additif aux Statuta de son oncle. Il annote également le Directorium Chori de ce dernier. Il laisse encore le compte-rendu de son enquête préparatoire à la canonisation de Thomas de Canteloup, évêque d’Hereford, et plusieurs lettres. Dans son mémoire sur les préparatifs de la croisade, il critique les excès des princes : passion pour la chasse, dots excessives de leurs filles, altération des monnaies et dépenses exorbitantes.

Juste après le concile de Vienne, en 1312, de retour à Mende, Guillaume fonde le collège de Tous les Saints, dans la cathédrale, en faveur de quatre prêtres, et cela en conformité avec les vœux de son défunt oncle et prédécesseur. La présentation en revient à Pierre, frère de Guillaume, puis à ses héritiers. En même temps, il fonde le collège Saint-Privat. Ses trois frères, Pierre Durand, et les chanoines Bernard et Pons, présentent un vicaire au collège de Tous les Saints en 1318. Les chapel­lenies du collège de Tous les Saints sont sous le patronage de Pierre Durand, de Puimisson, en 1343. En 1392, noble Flotard de Madreras, héritier universel de Saure, fille de Guillaume Durand, est le patron de l’une de ces chapellenies. Le collège comportera au moins sept chapelains en 1428.

En 1380, le trésor de la cathédrale comporte plusieurs chapelles offer­tes par Guillaume. Une, violette, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements et médaillons, d’une ceinture, de trois amicts, d’un manipule, d’une étole et d’un tour de cou. Une autre, blanche, en étoffe brochée en or, avec liserés, composée d’une chasuble, d’une chape, de deux dalmatiques, d’une aube avec parements rouges et médaillons, de deux autres aubes avec parements brodés, d’une ceinture, de trois amicts, de trois tours de cou, de trois manipules et de deux étoles. Une troisième chapelle, de même couleur, comprenant une chasuble et deux dalmatiques, aux armes de Guillaume.

9 – Boniface VIII l’autorise à tester le 30 avril 1297, puis Jean XXII en fait autant le 10 mars 1318, avant de lui accorder une indulgence pour que son confesseur le remette de ses péchés à l’article de la mort, le 1er juin 1325. Il meurt à Nicosie en juillet 1330.

Un an auparavant, alors qu’il partait pour la Terre sainte, le 24 avril 1329, il avait obtenu du pape, pour lui et ses familiers, le droit de faire séparer leurs os, leurs viscères et la « viande » de leurs corps, afin de les rapatrier, tout en ayant la possibilité d’élire sépulture là où ils voudraient.

Il ne profite pas de ce privilège et son corps est mis dans un sac de cuir et inhumé sur place, à Nicosie, à gauche du grand autel de l’église cistercienne de Sainte-Marie de Beaulieu. Toutefois, il ne subsiste plus la moindre trace de cette inhumation et les historiens locaux ne s’accordent pas vraiment sur le lieu où se dressait l’église Sainte-Marie, détruite au XVIe siècle.

Un cénotaphe en marbre, en forme de gisant, a été construit pour lui en l’église Notre-Dame de Cassan (Hérault), dans la chapelle Saint-Privat élevée par Guillaume. Il se trouve aujourd’hui à Toulouse, au musée des Augustins. Sa tête mitrée repose sur un coussin alors qu’il tient sa crosse de la main droite. Deux dragons sont couchés à ses pieds. Les écus qui accostent le gisant sont effacés mais, sur l’aube du gisant, figurent un lion et des trèfles qui apparaissent dans le chef des armoiries de Guillaume Durand speculator, ce qui tendrait à confirmer que les deux évêques, l’oncle et le neveu, portaient les mêmes armes.

11 – Armes personnelles : voir celles de son oncle, qui précèdent.

Armes en qualité d’évêque, en 1310 : d’or à trois pals de gueules, chargé d’un buste mitré tenant de la main droite une épée, et de la sénestre une crosse, le tout d’or (d’après sceau de la cour commune, parti aux armes du roi en un, aux armes de l’évêque en deux).

Sceaux : n° 1, appendu à un texte du paréage, en février 1307 : frag­ment d’un sceau ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, dans une niche de style gothique, qui était sans doute surmontée d’une autre niche, avec la légende « …illi dei gra …. lita… » (pour « Sigillum Guilhelmi dei gracia guabalitanorum episcopi ») ; le contre-sceau repré­sente une pierre gnostique, un crabe, un scorpion et deux poissons, sans légende.

n° 2, appendu à une charte de juillet 1317 : ogival de 60 millimètres, représentant un évêque debout, vu de face, mitré, crossé et bénissant, placé dans une niche principale ; dans une niche supérieure, le Christ en croix, avec la vierge et saint Jean, debout, avec la légende « S’ Guilli dei gra. e … itis gabalitani », qui correspond à « Sigillum Guilhelmi, Dei gracia episcopi et comitis gabalitani ». Pas de contre-sceau.

n° 3, appendu à une charte de septembre 1317 : le même, avec pour contre-sceau un évêque debout, vu de face, à mi-corps, tenant une épée de la main droite et sa crosse de la gauche, et pour légende « X S. G. epi Mimatensis ».

Arch. nat., JJ 41, acte 17 ; JJ 42B, acte 17 ; JJ 45, acte 21 ; JJ 48, acte 207 ; JJ 50, acte 137 ; JJ 53, acte 357 ; J 204, fol. 2 ; J 206, n° 2 ; J 341, n° 4.

Arch. dép. de la Lozère, 3E 1589, fol. 18 ; 2275, fol. 81v ; G 53 ; 1057 ; 1118 ; 1350, fol. 13, 26, 60v , 66v , 70v , 121, 125v , 128v , 140 ; 1351, fol. 46v ; 1352, fol. 11v , 37v , 39v , 68, 93v ; 1353, fol. 52v , 62 ; 1363, fol. 5v ; 1364, fol. 22 ; 1374, fol. 54 ; F 1193 ; G 2366, 2381, 2385.

Registres de Nicolas IV, 4560, 4561.

Registres de Boniface VIII, 1492, 1762, 1921, 1958, 2131, 4985.

Lettres communes de Jean XXII, 1567-1571, 2237, 6524-6536, 6553, 6603, 18984, 19160, 22468, 45027, 45977-45978, 51986, 55276.

Lettres communes de Benoît XIII, 2932.

G. Alary, Guillaume Durant, évêque de Mende, 1296-1330. Un combat pour la réforme de l’Église au XIVe siècle.

F. André, Histoire du monastère et prieuré de Sainte-Énimie, Mende, 1867, p. 35-37.

Abbé Bosse, « Trésor de l’église de Mende, 1380 », traduction, dans Documents anté­rieurs, p. 146.

M. E. Boutaric, Actes du parlement de Paris, Paris, 1920, t. III, n° 4131, 5440, 6209.

H. Boullier-de-Branche, Feuda Gabalorum, t. I et II, index.

F. Buffière, Ce tant rude Gévaudan, t. I, p. 604-608, 705-724.

L. Costecalde, « Anciennes églises du département de la Lozère antérieures au XVe siècle », Chroniques et mélanges, t. 2, 1913, p. 223, 225, 234, 252, 253, 265.

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C. Fasolt, Council and Hierarchy. The Political Thought of William Durant the Younger, Cambridge, 1991.

A. Foulquier, Notes biographiques sur le clergé desservant des paroisses… de Barjac, Javols et Saugues, t. I, 1re partie, p. 335, 2e partie, p. 890-894.

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G. Plique, « Étude sur le chapitre cathédral de Mende de 1123 à 1516 », dans Chroni­ques et mélanges, p. 90, 109, 213.

C. Porée, Le consulat et l’administration municipale de Mende.

—, « Les statuts de la communauté des seigneurs pariers de La Garde-Guérin (1238-1313) », dans Archives gévaudanaises, t. 4, p. 79, 89, 99.

—, « Les évêques-comtes du Gévaudan. Étude sur le pouvoir temporel des évêques de Mende aux XIIe et XIIIe siècles », dans Archives gévaudanaises, t. 4, p. 348, 469.

B. Prunières, « L’ancienne baronnie de Peyre », dans Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1866.

F. Remize, « Allenc. Sa baronnie, sa paroisse, sa communauté », dans Archives gévaudanaises, t. 5, p. 125.

E. Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse, Toulouse, 1882.

 
diocèse de Mende

 

 

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 26 juin 2009

 

Informations diverses

Date de la prochaine réunion: vendredi 8 janvier 2010.

Adresse du site Fasti: http://fasti.univ-paris1.fr/: Site internet des Fasti

Dans la compétition entre Autun et Sens pour être le prochain diocèse publié, Autun était en tête en juin, mais il a été distancé par Sens pendant l’été. Nous espérons donc que le Diocèse de Sens, tome 11 de la collection, sera paru lors de la prochaine réunion. Autun suivra certainement de peu.

Les organisateurs des colloques de Fanjeaux rappellent que des bourses existent pour permettre aux étudiants (à partir du M2) d'assister au colloque. Ces bourses couvrent tous les frais (transport, hébergement, inscription) et étaient au nombre de 6 pour cette année. N'hésitez pas à faire passer l'information à ceux que cela pourrait intéresser.

Du 18 au 20 juin se sont tenus en parallèle deux colloques d'histoire religieuse :

  • un colloque du CERCOR à Strasbourg, sur "Les personnes d'autorité en milieu régulier (des origines de la vie régulière au XVIIIe siècle)" ;
  • un colloque organisé à Limoges, Saint-Yrieix et Poitiers par Claude Andrault-Schmitt et Philippe Depreux sur "Chapitres séculiers et production artistique au XIIe siècle. Vie canoniale, art et musique à Saint-Yrieix", dont le sujet dépassait largement la collégiale de Saint-Yrieix, puisque des interventions ont été faites notamment sur les collégiales des provinces d'Aix et d'Embrun (T. Pécout), sur le chapitre de Saint-Sernin de Toulouse (Catherine Saint-Martin), les chanoines en Normandie (V. Gazeau) ou dans l'Empire (H. Seibert) aux Xe-XIIe siècles, etc.

Du 3 au 5 juillet se tient à Beauvais un colloque organisé par l'équipe "Collégiales", et plus précisément par Anne Massoni, Roselyne Le Bourgeois et Pascal Montaubin, sur "Les collégiales et la ville dans la province ecclésiastique de Reims, IXe-XVIe siècles".

Toujours sur les collégiales : la thèse d'Anne Massoni vient de paraître, dans une version remaniée, aux Pulim (Presses universitaires de Limoges), sous le titre La collégiale Saint-Germain l'Auxerrois de Paris (1380-1510) (2009, 685 p., 30 €).

E. Lalou a retrouvé et confié à Hélène Millet la liste qu'elle avait établie des clercs de la curia de Philippe le Bel qui ont aussi été chanoines d'une cathédrale ou d'une collégiale. Cette liste, établie par ordre alphabétique des noms, est disponible sous forme électronique.

Anne-Marie Turcan-Verkerk, nouvelle responsable de la section de codicologie de l'IRHT, souhaite relancer les travaux sur les bibliothèques capitulaires. Une séance du séminaire "Histoire des bibliothèques anciennes" a ainsi été consacrée, le 12 juin dernier, aux bibliothèques capitulaires, avec des interventions de Marie-Hélène Jullien, sur les inventaires de la cathédrale de Nevers, et de Guy Lanoë, sur les manuscrits de la cathédrale de Beauvais. Elle a également transmis à H. Millet une version électronique du catalogue, désormais épuisé, des Bibliothèques de manuscrits médiévaux en France datant de 1987. Ce document ne peut être mis sur notre site internet, car il n'est pas libre de droit, mais il peut être consulté auprès d'Hélène. Il devrait être remplacé en 2010 par une version mise à jour : Bibliothèques médiévales de France. Répertoire des catalogues, inventaires, listes diverses de manuscrits médiévaux (VIIIe-XVIIIe s.).

Willy Morice va mettre en ligne en juillet le nouveau site internet des Fasti (Site internet des Fasti). Merci de lui envoyer vos remarques, suggestions et commentaires à : willy.morice@univ-paris1.fr. Ce site a vocation à accueillir des outils mis à la disposition des membres du groupe. N'hésitez pas à dire ce que vous souhaiteriez y trouver !

La revue Medieval Prosopography chercher à se relancer. Elle est preneuse d'articles de prosopographie française. Vous pourrez trouver les informations concernant les envois d'articles à l'adresse : http://www.wmich.edu/medieval/mip/journals/prosopogsub.htm

La chapelle de Jean Sauvage et Jean Faber, chanoines noyonnais du début du XIVe siècle, par Géraldine Victoir

Prologue : informations générales sur Noyon données par des membres du groupe.

Il existe aux AN un répertoire manuscrit des chanoines de Noyon. A.-M. Legras avait commencé à travailler dessus et une thèse d'École des Chartes a été réalisée il y a une quinzaine d'années, par Pierre Marchand, sur les chanoines (XIe-début XIVe s.), mais elle est en fait très lacunaire à partir des années 1270.

La chapelle, dédiée à saint Pierre et saint Paul et fondée en mai 1309 par ces deux chanoines pour abriter leur sépulture, est située au nord de la nef de la cathédrale. C’est la dernière d’un groupe de six, cinq autres ayant été fondées par la famille de Clermont-Nesle dont Raoul II était alors connétable et Simon, son frère, évêque de Noyon. A la différence des autres chapelles, celles des deux chanoines est de construction très irrégulière. On les reconnaît représentés chacun sur l’un des culots supportant les arcs de la voûte. Ils auraient été enterrés ensemble, il y a en effet un seul enfeu dans le fond de cette chapelle, mais la pierre tombale n’a pas été conservée. L’élément le plus intéressant du décor reste la peinture murale qui orne la chapelle. Elle est aujourd’hui en très mauvais état. Recouverte aux XVIe-XVIIe siècles, elle a été mal dégagée ensuite et surtout mutilée par la mise en place d’une statue de Sainte Godeberthe au XIXe s.

Au registre supérieur figure un Christ en croix, souffrant, représentation classique au XIVe s., entouré d’anges thuriféraires. Outre la Vierge et saint Jean, deux saints situés de part et d’autre peuvent être identifiés comme étant saint Eloi, représenté en évêque, et sainte Godeberthe, reconnaissable à l’anneau qu’elle semble désigner. Leur dévotion est alors classique à Noyon.

Au registre inférieur figurent des niches encadrant l’autel. Au centre est figurée une église dont seul le toit et le haut des fenêtres ont été préservés. Il semble que cette représentation puisse être assimilée à une châsse. Elle aurait alors un lien avec les deux saints représentés au-dessus.

Peu de temps avant la réalisation de cette peinture, les deux chanoines ont pu assister à la translation des reliques de saint Eloi (1306), qui a profondément marqué les Noyonnais, dans une nouvelle châsse en forme d'église. Bien que peu éloignés des véritables reliques conservées dans le chœur de la cathédrale, les chanoines semblent avoir voulu être enterrés au plus près de leur image, capable, à leurs yeux, de favoriser l’intercession des deux saints en leur faveur.

Cette peinture illustre donc le rôle grandissant de l’image dans le culte des saints à la fin du Moyen Age et la façon dont les chanoines utilisent ces images dans l’espoir d’obtenir une place au paradis.

N.B. : G. Victoir nous conseille la consultation du catalogue de l'exposition en cours au Louvre (jusqu'au 6 juillet) sur Les premiers retables (XIIe-début du XVe s.). Une mise en scène du sacré, qui est extrêmement bien fait et inclut de nombreux retables mal connus.

Les comptes capitulaires de Cambrai, par Monique Maillard-Luypaert

L’étude du chapitre de Cambrai se heurte à l’importance des sources disponibles, tant à Cambrai qu’à Lille. Parmi celles-ci figurent deux séries de registres des comptes : ceux de la Fabrique et ceux de l’office du Grand métier. Les comptes sont établis annuellement, de la Saint Jean-Baptiste à la Saint Jean-Baptiste suivante. Ces registres donnent de multiples informations sur les évêques. On y découvre ainsi des détails sur leur élection, leur entrée, leur présence aux cérémonies, la réception d’évêques étrangers ou les dépenses consenties pour les ornements liturgiques. Ils nous renseignent également sur la tenue des chapitres généraux, la représentation du chapitre aux conciles provinciaux ou encore les dépenses effectuées pour l’achat du pain et du vin mais aussi des livres. Les chanoines y apparaissent aussi par la mention des fondations de messes ou d’obits qu’ils demandent mais aussi par les dépenses liées à leur décès ou encore à travers leurs maisons canoniales. Enfin, ces registres sont précieux pour la compréhension du fonctionnement de la cathédrale, les évènements locaux ou étrangers y sont signalés nous renseignant ainsi sur la façon dont les nouvelles sont transmises. Des coutumes plus insolites y sont recensées comme l’élection chaque année d’un évêque des innocents et d’un abbé des fous.

Dans les registres des délibérations capitulaires apparaissent à la fin du XVe s. plusieurs roues indiquant les noms des chanoines, l’un d’entre eux étant désigné par une main avec l’index tendu. Il s’agirait d’un moyen pour le chapitre de savoir à quel chanoine revient le tour de conférer les bénéfices. Toutefois le nombre de chanoines cités est très inférieur à celui des prébendes de la cathédrale et varie d’une roue à l’autre : s’agirait-il uniquement des chanoines résidants, les autres étant exclus de ce privilège de conférer les bénéfices ? En tout cas, le critère de sélection des chanoines n'est pas celui du rang dans les ordres sacrés.

Informations données lors des discussions :

  • à Verdun, il existe des "cartes" de tournaires, seulement pour les résidants, qui sont classés par ordre d'ancienneté puis par ordre de rang dans les ordres sacrés. La dignité ne rentre pas en ligne de compte.
  • à Châlons, sur 35 chanoines il y a de 12 à 16 résidants. À Cambrai, il y en a de 18 à 25 sur 45.

L’apport d’Ut per Litteras Apostolicas aux Fasti, par Laurent Vallière

(communication présentée auparavant au congrès du CTHS à Bordeaux en 2009)

La base Ut per Litteras Apostolicas qui est la version numérisée des lettres pontificales publiées par l’Ecole Française de Rome depuis le XIXe siècle compte actuellement 220 000 lettres pontificales et suppliques. Toutes celles du XIVe siècle y ont été intégrées et une partie des lettres du XIIIe. L’aboutissement du projet est prévu pour 2010-2011. Cette base peut être particulièrement utile aux auteurs des Fasti. En effet, pour le diocèse de Poitiers, un tiers des fiches en sont issues. Les informations qui en sont tirées permettent de renseigner la quasi-totalité des champs de la base Fasti. Elle n’offre toutefois pas d’indication sur la présence des chanoines au chapitre ou sur la durée des vacances mais reste fondamentale pour connaître les chanoines non résidents, absents des sources locales. L’apport d’Ut per Litteras Apostolicas par rapport à la version papier réside dans sa facilité d’utilisation et sa disponibilité puisqu’il est difficile de trouver une bibliothèque regroupant tous les volumes de lettres publiées. De plus il est possible de croiser plusieurs critères d’interrogation, ce qui offre une grande souplesse d’utilisation. Cependant l’absence actuelle d’index reste une faiblesse qui rend difficile la distinction des homonymes ou des noms dont l’orthographe varie. Plusieurs précautions s’imposent à l’utilisateur. Il est effet nécessaire de distinguer les lettres retranscrites intégralement de celles seulement analysées. Certaines informations fournies par ces lettres restent aléatoires (vacances annoncées par erreur et surtout la question de l’effectivité de ces provisions apostoliques). Il est donc utile, lorsque cela est possible, de pouvoir mettre en relation ces informations avec les sources locales, voire de revenir aux lettres elles-mêmes. Une fois la numérisation achevée des volumes de lettres de l’Ecole Française, le chantier pourrait se poursuivre en direction des registres de la Chambre Apostolique ou plutôt vers les Lettres secrètes et curiales.

La collection de sceaux des Archives Nationales, par Clément Blanc

Depuis le milieu des années 1830, les Archives nationales ont rassemblé une très importante collection de moulages pris dans un premier temps sur les sceaux originaux conservés aux Archives nationales elles-mêmes, puis, à partir des années 1860, dans certains dépôts départementaux ainsi qu’à la Bibliothèque nationale. À côté de ces ensembles, on compte aussi une collection de cires originales rassemblée de manière sporadique au gré d’acquisitions de diverses natures ainsi qu’une collection de près de 1 200 matrices. D’abord rassemblées dans le souci de préserver par la copie une source que l’on pensait condamnée, du fait, notamment, de la manipulation inhérente à la communication des archives, au milieu du xixe siècle, les collections de moulages ont été considérées avant tout pour le riche corpus iconographique dont les sceaux sont le support. C’est que ces objets possèdent l’énorme avantage de présenter des images précisément datées par les documents auxquels ils sont liés, et, de ce fait, permettent dans une optique purement archéologique de constituer ou du moins d’épauler à partir d’un matériau non textuel, l’histoire de pratiques aussi diverses que le costume, l’armement ou bien encore de l’architecture. Cette première approche qui plaçait la sigillographie dans la catégorie des sciences auxiliaires de l’Histoire, a été depuis lors largement dépassée. Il apparaît en effet désormais difficile d’établir comme on a pu le faire jadis, l’histoire de telle ou telle pratique à travers une source unique fut-elle abondante et variée ou bien de limiter son usage au seul établissement d’un étalonnage chronologique des images qui par comparaison permettrait de dater des formes erratiques. Depuis les années 1970, le corpus sigillographique a été pris en compte dans une optique plus large, liée notamment au développement de l’histoire des représentations et des mentalités, même si ce riche corpus demeure pour le diplomatiste une source très importante. La capacité juridique d’user d’un sceau se diffusant progressivement à l’ensemble de la société médiévale, le corpus sigillographique est immense. Mis au point dans les années 1850-1860, sa méthode de classement est organisée en fonction de l’appartenance du sigillant - personnes physiques et personnes morales incluses - à tel ou tel groupe social. Séparant dans un premier temps les laïcs des clercs, la division relativement complexe doit rendre compte de la large diffusion des sceaux. Chaque groupe reçoit un classement spécifique : alphabétique pour le large groupe des chevaliers et des dames ou bien encore géographique pour l’ensemble des clercs. Chaque collection possédant un inventaire particulier, le Service des sceaux met à la disposition des chercheurs un fichier indexant l’ensemble de ces collections.

L'état complet des inventaires sigillographiques est disponible à l'adresse suivante : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/notices/sceaux_fiche_recherchearachno.html

Les demandes de renseignements doivent être adressées à : Clément Blanc-Riehl / Archives Nationales – Site de Paris / Section ancienne – Service des sceaux / 60, rue des Francs-Bourgeois / 75141 Paris Cedex 03 ; clement.blanc@culture.gouv.fr

Si vous souhaitez travailler sur les collections conservées au Service des sceaux, il est préférable de prendre contact quelques jours avant votre passage au numéro suivant : 01 40 27 63 08 (secrétariat).

Le projet européen

Suite à l'échec automnal de notre candidature à un financement dans le cadre du programme européen e-content plus, il a été décidé qu'il ne fallait pas se décourager mais renforcer les liens noués à cette occasion avec nos partenaires étrangers. L'objectif est toujours, à terme, d’envisager l’histoire des élites diocésaines à l’échelle européenne et de postuler à un financement européen pour développer un/des sites Internet en commun, nourri(s) par une/des bases de données communes.

Afin de préparer ce projet dans de bonnes conditions, nous avons déposé auprès du CNRS une demande de création d'un GDRE (groupement de recherche européen), version européenne du GDR. Comme pour un GDR, cette structure permet d'associer différentes équipes de recherche sur un projet commun, qui reçoit un financement spécifique de la part du CNRS et des autres tutelles des différentes équipes. Ce financement nous permettrait notamment d'organiser des rencontres avec nos collègues étrangers. Nous saurons à l'automne si notre projet est retenu par le CNRS. Si c'est le cas, le GDRE sera mis en place au début de l'année 2010, pour une durée de quatre ans.

Le projet a été déposé sous la tutelle du LAMOP (UMR Paris 1-CNRS), qui sera le principal rattachement administratif du projet Fasti après la disparition du GDR SALVE, qui doit intervenir en décembre 2009. Hélène Millet devant partir en retraite au même moment, Dominique Iogna-Prat, qui lui succédera au sein du LAMOP à la direction de l'axe "L'Église, corps social", a accepté de porter ce projet, en collaboration avec toute l'équipe des Fasti. Son implication permettra d'ouvrir le projet à des questionnements anthropologiques et sociologiques, qui sont indispensables pour pouvoir répondre aux attentes des institutions européennes et donc avoir une chance d'obtenir un financement de l'U.E.

Ce projet, qui s'intitule "Aux fondements de la modernité étatique en Europe, l’héritage des clercs médiévaux", rassemble les partenaires suivants :

1) partenaires Nationaux

  • UMR 8589, LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris), Université de Paris 1 - CNRS
  • UMR 5594, Archéologie, cultures et sociétés, Université de Dijon – CNRS
  • UMR 6258, CERHIO (Centre de Recherches Historiques de l’Ouest), Universités d’Angers et Rennes – CNRSUMR 5205, LIRIS (Laboratoire d'InfoRmatique en Images et Systèmes d'information), CNRS / INSA de Lyon- Université Claude Bernard Lyon 1 - Université Lumière Lyon 2 - École Centrale de Lyon.
  • EA 3945, Centre Régional Universitaire Lorrain d’Histoire, Universités de Metz et Nancy 2
  • EA 3912, Laboratoire d’Archéologie et d’Histoire de Picardie, Université de Picardie

2) partenaires Internationaux

  • Portugal : Universidade Católica Portuguesa
  • Hongrie : Szegedi Tudományegyetem (University of Szeged) et Pécs Tudományegyetem (University of Pécs)
  • Croatie : Harvatski Institut za Povijest – Zagreb
  • Italie : Università degli Studi di Milano
  • Espagne : Universidad Autónoma de Madrid

Notez toutefois que le partenaire italien est susceptible de changer : le responsable de l'équipe milanaise est en effet Giorgio Chittolini, qui va partir en retraite et dont le successeur ne sera peut-être pas intéressé par notre projet. Si vous connaissez des collègues étrangers (italiens ou autres) susceptibles d'être intéressés par ce projet, n'hésitez donc pas à nous les signaler !

Atelier cartographie, par Hugues Labarthe

Cet atelier n'a malheureusement pas pu se dérouler comme prévu, pour des raisons techniques (la liaison au site internet ne fonctionnait pas correctement). Hugues Labarthe nous a cependant présenté les principes et objectifs d’un premier projet cartographique développé pour le site http://obediences.net ( http://obediences.net ) par des étudiants de DESS dirigés par Laurent Jégou (UTM). Il propose de développer une application similaire pour les Fasti.

Deux applications sur http://obediences.net (http://obediences.net) permettent de prendre la mesure du projet. Vous pouvez les consulter avec les navigateurs Firefox, Chrome ou Opéra mais pas avec Internet Explorer (bugs assurés).

L’atlas des établissements cultuels de Gascogne

http://obediences.net/affichEtablIntro.php ( http://obediences.net/affichEtablIntro.php)

vous permet d’accéder à la fiche d’information d’un établissement par simple clic sur la carte. Sur la carte à droite, le signe (+) vous permet d’afficher les diocèses. A petite échelle seules les abbayes sont affichées. A grande échelle tous les établissements connus sur les cartes des diocèses de Font-Réaulx, soit près de 4000 établissements.

L’atlas de l’Occident latin en 1400

http://obediences.net/MapFish-1.1/client/examples/php/fichier_lieux.php (http://obediences.net/MapFish-1.1/client/examples/php/fichier_lieux.php)

Première esquisse d’application à l’échelle de l’Occident latin. Le menu Gestion des couches à gauche de l’écran vous permet de composer votre carte.Les outils situés au dessus de la carte vous permettent de naviguer, de vous informer sur les couches et d’adapter la carte obtenue par l’ajout de légendes et de formes (points, lignes, polylignes). Ce travail est en cours de finalisation.

Pour les Fasti, le projet consiste à créer des applications cartographiques qui permettent, sur le site en accès restreint ou sur le site public, de visualiser, d’interroger, d’analyser les informations stockées dans la base de données.

1. Dans cette optique, il faut commencer par dresser un état des connaissances géo-historiques : rassembler toutes les cartes que vous jugez pertinentes pour établir les tracés des diocèses et ses subdivisions, mais aussi des comtés, des vicomtés, des seigneuries, etc.

2. Dans un second temps, ces données seront numérisées, légendées et géoréférencées c’est-à-dire enregistrées dans une base de données en fonction de leur positionnement spatial dans un système de projection (ici, nous utilisons le WGS 84).

3. Ensuite, une application permettra d’afficher sous forme de carte les requêtes effectuées sur la base prosopographique :

  • le nombre d’individus recensés par établissement
  • les établissements dans lesquels les chanoines de telle cathédrale cumulent
  • les établissements où les clercs de telle ou telle principauté cumulent
  • les diocèses dont le ressort dépend de différentes juridictions souveraines

La liste n’est pas limitative. Les données étant agrégées, l’affichage de ces cartes ne soulèverait guère de difficultés sur le plan juridique.

Ce projet repose en partie sur le travail collaboratif :

1. Vous adressez à Hugues d’ici la prochaine réunion vos cartes favorites vous permettant d’établir le plus précisément possible les cadres politiques et religieux de votre aire d’étude. Vous lui adressez ces cartes numérisées (scanner, photographie) sous format jpeg, gif, bmp, tiff ou png.

  • par mail : contact@obediences.net (mail).
  • par ftp, directement sur le site : http://obediences.net, site obediences . Dans l’onglet de droite, "Postez vos images", cliquez sur "Cartothèque".

Vous pouvez également lui envoyer des photocopies

  • par voie postale : Hugues Labarthe, 20 rue Taine, 75012 Paris.

2. Hugues s’engage, si vous en faites la demande, à vous remettre un fonds de carte numérisé, projeté et légendé que vous pourrez réutiliser à votre guise avec un logiciel de dessin (Adobe Illustrator, Gimp) ou de cartographie (Philcarto).

Atelier sur la base FEG

Si vous hésitez sur une formulation, utilisez l'« aide aux corrections » : vous tapez votre formulation dans le champ concerné (par exemple : « mort avant ») et le système vous affiche la liste des fiches qui contiennent cette même formule. Cela vous permet de vérifier si elle a déjà été utilisée ou pas dans un diocèse déjà publié (donc supposé conforme aux normes).

Menu cumuls :

  • Diocèses étrangers : on indique le nom français du diocèse, s'il existe (par exemple : "Londres", pas "London").
  • S'il y a plusieurs bénéfices du même diocèse, il faut indiquer en premier le canonicat dans la cathédrale (s'il y en a un) car, lors de l'édition, le logiciel n'indique qu'une seule fois le nom du diocèse (il ne le répète pas pour chaque bénéfice s'il est identique) et cela rend donc la fiche incompréhensible si le canonicat dans la cathédrale n'est pas indiqué en premier.
  • Le principe de publication est l’ordre alphabétique des diocèses, pas l’ordre de saisie ni l’ordre chronologique. Le système crée automatiquement cet ordre : il n’est donc pas nécessaire de faire se succéder les lignes concernant un même diocèse. En revanche, pour un même diocèse, l’ordre de publication est l’ordre de saisie. Il revient donc à l’auteur de vérifier que cet ordre mettra en premier ce qui concerne la cathédrale (voir point 2 ci-dessous) et, plus généralement, que les infos seront présentées de manière compréhensible (bien relire la notice dans le menu « enregistrer »).

dates : écrire de préférence « 1453 12 mars », plutôt que « 1453 03 12 », même si les deux formules sont autorisées.

page Parents : ne pas utiliser le champ Autre (résidu de l’époque des transferts de données à partir des bases personnelles).

Prénom : dans la base FEG, il doit toujours être en latin. Si vos sources ne vous donnent pas de prénom latin, vous faites une traduction depuis le vernaculaire.

Les expectants (chanoines connus seulement par une lettre pontificale leur donnant un canonicat sous expectative de prébende) doivent être mis dans les listes complémentaires (listes d'incertains et d'exclus). Un débat sera organisé lors de la prochaine réunion pour aboutir à une mise au point sur la définition de ces incertains et exclus.

Bibliographie et Sources :

  • toujours mettre "BNF", pas "BN".
  • on peut mettre "f°" pour folio.
  • les sources éditées sont à placer dans le champ Bibliographie.

NB : les "lettres collées" (-d, -a, …) ne sont développées lors de l'édition que lorsqu'elles se trouvent dans le champ Vie.

Quand on indique le numéro d'une personne entre parenthèses, ne pas rajouter de zéros au début du numéro.

Quand on met dans un champ une information qui provient d’une somme de connaissances faisant appel à une bibliographie trop vaste pour être signalée, mettre un astérisque à la fin de la mention.

Tables chronologiques :

Attention ! Le logiciel établit automatiquement des listes à partir des notices ; elles sont accessibles par la page "Tables chronologiques"-"Listes générées automatiquement", mais, pour l'édition, il est indispensable de les corriger manuellement, d’où la seconde option « Listes corrigées par les auteurs ».

L’option « Listes générées automatiquement » signale les erreurs qui ont perturbé cet automatisme par suite d’étourderies au moment de la saisie des successeurs et des prédécesseurs. Si le système persiste à signaler des erreurs qui demeurent inexpliquées, il se peut que la cause en soit l’introduction de caractères invisibles et parasites au cours d’une opération de copier/coller : donc, réécrire entièrement l’info. Mais ne pas aller trop vite avant de conclure qu’il s’agit de ce type d’erreur…

N’aborder l’étape « Listes corrigées par les auteurs » qu’en toute dernière phase du travail. En effet, à partir du moment où ces listes existent, elles ne sont plus mises à jour automatiquement à la suite d’une correction dans les notices.

Le système prend en compte tous les éléments nécessaires à l’édition automatique de ces listes : l’ordre de publication des listes (les listes des dignitaires du chapitre doivent être classés dans l’ordre hiérarchique ou « préséance »), les titres exacts à donner à chaque liste, le texte des divers « chapeaux » explicatifs (non obligatoires), la taille des caractères à utiliser pour chaque ligne.

Par suite d’un bug du système, il n’a pas été possible de mener la démonstration à son terme. Ce bug a été corrigé sur la version finale du logiciel, qui n’est pas encore accessible en ligne. En attendant, se mettre en relation avec Hélène Millet qui vous guidera pas à pas.