Recherche Lexique canonial

Compte-rendude l’Assemblée générale

de l’Association des Fasti Ecclesiæ Gallicanæ

26 mars 2021

 

Réunion tenue en visio-conférence en raison des conditions sanitaires.

Présents :

Christine Barralis, Paolo Buffo, Marco Cassioli, Paul Chaffenet, Hervé Chopin, Loes Diercken, Martin de Framont, Guillaume Frantwa, Jean-Vincent Jourd’heuil, Kristian eLemé-Hébuterne, Marjolaine Lemeillat, Elisabeth Lusset, Jacques Madignier, Monique Maillard-Luypaert, Anne Massoni, Janine Mathieu, Gabrielle Michaux, Pascal Montaubin, Thierry Pécout, Vincent Tabbagh, Laurent Vallière, Charles Vulliez.

Procurations :

Sofiane Abdi a donné procuration à Pascal Montaubin.
Véronique Julerot a donné procuration à Thierry Pécout.
Amandine Le Roux a donné procuration à Charles Vulliez.
Anne Lemonde a donné procuration à Thierry Pécout.

Excusés :

Fabrice Delivré, Sébastien Fray

Hommages à nos membres défunts

  •  M.-Y. Le Maresquier

  •  A.-M. Hayez

  •  J.-M. Matz (décédé quelques jours avant l’assemblée de 2020 qui avait dû être annulée)

    Préparation d’un ouvrage à la mémoire de J.-M. Matz, coordonné par Isabelle Mathieu : appel à collaboration, textes attendus pour cet été, sera édité aux PUR.
    Une page d’hommage et de présentation de sa bibliographie a été créée sur le site internet des Fasti. Elle sera complétée progressivement par la numérisation de ses travaux (au moins ses articles).

Rapport moral

L’association a été créée en 2019 mais la tenue de ses réunions a été perturbée par la pandémieen 2020. Il est émis l’idée, une fois que la pandémie sera passée, de revenir au rythme qui avait étécelui de origines, à savoir deux réunions scientifiques par an (par ex. une sur la base de données etla constitution des volumes, l’autre consacrée à une journée thématique) : cette proposition estsoumise à réflexion avec la perspective d’un débat et d’un vote à l’AG 2022.

La base de données se développe bien. Des champs ont été ajoutés suite aux débats des années précédentes.

La mise à jour des normes éditoriales pour les volumes papier est en cours et sera prochainement achevée.

Le volume de la revue Le Moyen Âge publiant les actes de la table ronde des Fasti Ecclesiae Gallicanae sur Les chapitres cathédraux et la mort est sorti en 2020.

Vote à l’unanimité.

Bilan financier

Comptes de l’année 2020 (en euros)

Recettes

Dépenses

Brepols 2018   et

2019

4304,98

Frais bancaires

42,00

Cotisations 2020

124,00

Assurances 2019et

2020

108,89

Cotisations   2020 avec          publication

annuelle

420,00

Frais postaux

10,80

 

 

Dépôt des statutsassociatifs              en préfecture

44,00

Total recettes

4848,98

Totaldépenses

205,69

SOLDE+4643,20

 

Avoirs del’association

31/12/2019

31/12/2020

 

2503,87

7147,16

 

Vote du bilan financier à l’unanimité. Quitus est donné au trésorier.

Cotisation 2021 fixée à 4 euros : votée à l’unanimité.

Les finances étant bonnes, il est proposé de créer une bourse de 500 € à destination de doctorants(à partir de la 2e année de thèse), pour soutenir les recherches sur les évêques et chapitrescathédraux. L’idée serait de lancer un appel à l’automne pour une réception des dossiers endécembre ; le bureau de l’association sert de jury et annonce les résultats en janvier, afin que l’argent soit dépensé au cours de l’année civile (les comptes de l’association se faisant par annéesciviles).

L’association dispose d’un stock de volumes de la collection des Fasti qui pose des problèmes de stockage. Il est donc proposé d’en offrir un à chaque généreux donateur qui fera un don d’au moins 40 €.

Volumes à paraître de la collection des Fasti

2019 : Narbonne
2020 : Clermont
2021 : Évreux
2021 : Mâcon
2022 : Troyes
2023 : Cambrai
2024 : Verdun
Ensuite diocèses provençaux
Mise en page par Martine Alet, possibilité de traiter deux volumes par an.

Base de données

Elle évolue doucement :

  • adaptation pour tenir compte des chapitres qui suivent des règles monastiques

  • révision de la liste des archidiaconés, pas encore intégrée dans la base

    Mise-à-jour des normes éditoriales pour les volumes papier, notamment sur les notes de bas de page

Programme des journées d’étude des Fasti

  • JE du 25 mars 2022 : « Les chanoines et la guerre (XIIIe-XVe siècle) », organisée par Sébastien Fray

  • JE de 2023 : « Chapitres, communautés de chanoines et modèle monastique » organisée par Thierry Pécout

  • JE de 2024 : « La table des chanoines » par Jacques Madignier

  • JE de 2025 : « Les chanoines et la justice » par Élisabeth Lusset Réfléchir aux perspectives de publication

En suspens :

Organisation du travail pour la fabrication des volumes : travail de relecture de la base et des tables assuré par Laurent Vallière et Jacques Madignier. Laurent Vallière va céder sa place, appel à un ou une volontaire pour lui succéder.

Informations diverses :

Publications pouvant intéresser les membres des Fasti

  • Autun. La grâce d’une cathédrale, Benoît RIVIERE, Sylvie BALCON-BERRY, Jacques MADIGNIER, Christian SAPIN et André STRASBERG dir., Paris, Editions Mengès-Place des victoires, 2020.
  • DORIN Rowan, « The Bishop as Lawmaker in Late Medieval Europe », Past & Present, 2021.
  • LANNAUD Delphine et PAVIOT Jacques (dir.), Jean Germain (v. 1396–1461). Évêque de Chalon. Chancelier de l’ordre de la Toison d’or. Actes de la journée d’étude, Chalon-sur-Saône, 27 octobre 2018, Chalon-sur-Saône (Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône) 2019.
  • LEME-HEBUTERNE Kristiane, Stalles en Provence. Les stalles médiévales de la cathédrale Notre- Dame d’Embrun, Valensole, Aurorae Libri, 2021.
  • Les chapitres cathédraux et la mort, Actes de la table ronde des Fasti ecclesie Gallicanae, revue Le Moyen Âge, 2018, sorti en 2020.

Annonces de manifestations à venir

  • 21-22 mai 2021 : colloque sur les stalles de la cathédrale d’Amiens (prévu en novembre mais reporté) organisé par K. Lemé
  • 10-11 juin 2021 : colloque sur La fabrique du clerc. Formation, vocation, profession dans les christianismes de 1300 à 1800, organisé par S. Simiz, M. Deschamp, J. Léonard, Université de Lorraine, en visioconférence.
  • 30 juin-1er juillet 2921 : Musique et vie musicale des cathédrales à Metz par Pierre Pascal, Université de Lorraine, en présentiel (Arsenal de Metz).

Les informations relatives aux parutions et aux manifestions scientifiques sont à transmettre à Jean- Vincent Jourd’heuil en vue de leur publication dans la Lettre des Fasti, Jean-vincent.jourdheuil@wanadoo.fr

Lexique canonial pris en charge par Yves Esquieu : travaille actuellement sur les officiers de l’évêque. Les entrées sur le mobilier des églises sont prêtes.

K. Lemé demande qu’on lui transmette tous les extraits de textes concernant les stalles (pour voir quels sont les termes employés).

Notice institutionnelle : présentation de la notice de Mâcon par Jacques Madignier

Th. Pécout propose qu’à l’avenir on diffuse les notices avant les réunions, pour nourrir la réflexion et rendre les débats encore plus fructueux, ce qui permettrait aussi de synthétiser davantage la présentation orale des notices.

 

 

 

Chaque volume repose sur l’établissement d’une base de données informatisée regroupant les différents évêques, dignitaires et chanoines d’un diocèse donné. La conception d’une telle base s’effectue dans le cadre d'une base de données accessible sur internet, dont l’accès est réservé aux collaborateurs des Fasti, sur demande.

L’établissement d’une telle base de données se fait après dépouillement des principales sources locales et des grandes collections de sources pontificales éditées.

Chaque volume se présente sous la forme d’un répertoire de notices uniformisées, rangées dans l’ordre alphabétique des prénoms latins (voir pour exemple les volumes publiés). Il est toujours précédé :

  • d'un chapitre expliquant le fonctionnement des institutions du diocèse, accompagné d'une carte de ses subdivisions,
  • d'une bibliographie se rapportant au diocèse,
  • d'une liste des sources utilisées,
  • d'une présentation détaillée de chacun des évêques,
  • d'une liste des dignitaires, des chanoines prébendés et des auxiliaires des évêques.
  • Des informations sont aussi données sur le quartier canonial (descriptif du quartier canonial, autels, stalles, vitraux...), les reliques, les livres encore conservés. Chaque volume comporte aussi des tables chronologiques pour les évêques, leurs auxiliaires et les dignitaires du chapitre cathédral. Jusqu'au volume 9 inclus, ces tables figurent en tête du livre. À partir du volume 10, il faut les chercher à la fin.
  • Depuis le quatrième volume, une attention accrue est portée aux clercs qui ont pu prétendre au titre de chanoine ou qui ont été, à tort, donnés pour avoir été membres du chapitre: les exclus.

On trouve enfin trois sortes d'index pour repérer les individus :

  • index des noms, en latin ou en langue vernaculaire,
  • index des diocèses cités en matière bénéficiale,
  • index des numéros d'identification donnés à chaque individu.

Normes destinées aux auteurs des volumes.

Recueil des cartes diocésaines

 

[toc]


Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 23 janvier 1998

Informations générales

Deux bonnes nouvelles : le volume sur Rouen est enfin sorti des presses, grâce à la diligence de la maison Brepols, et le volume sur Reims devrait être sorti au moment de notre prochaine réunion, qui a pour l'instant été fixée au vendredi 3 juillet.

Nous avons eu le plaisir d'accueillir deux collègues portugais, les professeurs Armando Luis de Carvalho Homem et Maria Helena da Cruz Coelho, qui nous ont brossé un rapide portrait de l'état des recherches sur les diocèses portugais (qui ont beaucoup porté sur le temporel jusqu'à présent) et qui nous ont annoncé le lancement des Fasti portugais, entreprise à laquelle nous ne pouvons que souhaiter de beaux lendemains.

Quartier canonial et procédures d'inhumation à Autun

Le quartier canonial d'Autun a la caractéristique de compter deux cathédrales, Saint-Nazaire (la plus ancienne) et Saint-Lazare (beaucoup plus grande, construite au XIIe siècle) dans lesquelles le service se faisait alternativement, l'année étant divisée en deux périodes (de la veille de Pâques à la veille de la Toussaint et inversement).

Ainsi, il apparaît que les dignitaires que les dignitaires du chapitre ont tendance à toujours habiter près de ces deux cathédrales, même s'il n'existe pas de maisons strictement réservées aux dignitaires. D'ailleurs, les chanoines changent de résidence au cours de leur carrière, en fonction probablement de leur degré de richesse mais aussi de leur âge.

Il semble d'ailleurs que les règles d'attribution des maisons canoniales soient relativement souples, puisque les chanoines peuvent jouir de leur maison comme d'un bien personnel, la transmettre à des membres de leur famille, même laïques. Seule la vente proprement dite de ces maisons semble interdite.

Le montant de la prébende étant extrèmement faible (30 sous), ce qui est à relier à l'état général de pauvreté du diocèse, les maisons canoniales constituaient une des plus importantes sources de revenu des chanoine. D'ailleurs, près de 45% des rentes d'anniversaires fondées par des chanoines le sont sur des maisons canoniales.

Les obituaires ont fourni à J. Madignier de nombreux renseignements sur les cimetières du quartier canonial, puisque environ 50% des notices indiquent le lieu de sépulture du personnage concerné, les messes d'obit s'achevant souvent par des processions sur le lieu de sépulture. Il apparaît ainsi que les principaux cimetières se trouvent dans la partie la plus ancienne du cloître, et qu'il n'y a pas de cimetières réservés aux chanoines, mais que ceux-ci sont enterrés en compagnie de laïcs, voire de femmes (deux d'entre elles sont même enterrées dans la salle capitulaire!).

Notice institutionnelle de Châlons-en-Champagne et exposé sur les vêtements des chanoines

Ce chapitre ne semble guère différer du modèle général même si certains points restent à éclaircir, notamment l'indication que les chanoines auraient quitté la vie commune sous Clément VII, en 1380, alors que prébendes canoniales sont mentionnées bien auparavant.

S'ils s'habillent "normalement" lorsqu'ils sont chez eux, les chanoines disposent pour accomplir leur charge de 2 types de costumes :

  • le costume "de chœur" pour chanter l'office. Il diffère suivant chaque chapitre mais réunit généralement les éléments suivants : une robe (souvent fourrée), un rochet (robe sans manches) par dessus en hiver, une chape, une aumusse qui sert à couvrir la tête contre les courants d'air et est portée en été sur le bras, un capuce ou camail (petite pélerine couvrant la tête et les épaules jusqu'aux coudes). Il s'agit donc d'un costume lourd et coûteux (utilisation de soierie, de fourrure de qualité…).
  • le costume pour le service de l'autel : il n'est pas spécifique aux chanoines et composé surtout des ornements sacerdotaux.

Sur les pierres tombales, les vêtements des chanoines font plutôt référence à leur grade canonique, mais les professeurs se font souvent représenter avec les habits et objets de leur fonction. Suite à un débat ouvert entre les participants à propos de la l'identification de certains personnages sur les tombeaux, il serait intéressant de rechercher et comparer les représentations d'archidiacres.

Notice institutionnelle d'Avignon

Nous avons là une notice fort complète, d'un chapitre régulier (la sécularisation n'intervint qu'en 1481) où la vie communautaire fut relativement bien observée. Malgré l'absence de statuts et de délibérations capitulaires, Anne-Marie et Michel Hayez ont su faire revivre devant nous un monde de traditions et de coutumes, dont les principales originalités tiennent bien sûr à l'histoire particulière d'Avignon : le siège épiscopal par exemple resta souvent en la main du pape, l'autorité étant déléguée à des vicaires généraux ou des administrateurs. Le nombre total des chanoines répertoriés devrait s'établir autour de quatre à cinq cents.

Les tapisseries à sujet liturgique dans les cathédrales

Dans certaines cathédrales se trouvait au-dessus des stalles, derrière les têtes des chanoines, une tapisserie retraçant généralement la vie des saints patrons de la cathédrale ou parfois des épisodes de la vie de Jésus et Marie. Elle délimitait ainsi la partie du chœur réservée aux chanoines.

En grande majorité offertes par des chanoines ou des évêques, ces tapisseries contenaient généralement à la fin une représentation du donateur, souvent en présence de son saint patron, avec un long titulus indiquant son identité, ses grades… Le contenu de cette représentation était le plus souvent prévu par le donateur lui-même.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 16 janvier 2004

 

Informations générales

Le volume 7 sur Angers (F. Comte, J.-M. Matz) est paru. Il faisait partie du dossier d’habilitation, présenté avec succès, par Jean-Michel Matz.

Les nouvelles procédures d’édition des notices :

Elles sont désormais bien avancées et ont été prévues de manière à permettre la poursuite de la saisie des données sous DBase et 4D. Ceux qui travaillent en 4D devront communiquer un fichier enregistré en TXT. Il sera désormais possible de travailler en ACCESS. Demander un replica de la structure à Hélène Millet (disponible début mars).

La rapidité d’exécution des procédures permettra de répondre à de fréquentes demandes d’édition. Celles-ci ainsi que la transmission des résultats pourront s’effectuer par courrier électronique.

A la faveur de ce changement, quelques champs ont été allongés. Le « Petit Guide » devra être mis en révision.

Deux colloques sont à signaler : l’un qui se tiendra du 4 au 8 octobre à Rome sur « Le clergé du Portugal dans une dimension européenne », l’autre à Tournai les 19 et 20 mars 2004 sur le thème « De Pise à Trente. La réforme de l’Eglise en gestation ». Le programme de ce dernier se trouve sur le site des Fasti.

Antoni Rougeaux, étudiant en maîtrise, a pour sujet de reprendre les travaux d’année post-doctorale réalisés par Philippe Maurice sur le diocèse de Tours. Il a complété, au format Access, la base de données sur les chanoines de Tours, et a établi une liste alphabétique et par diocèse des divers chanoines qu’il a rencontrés. Ces listes ont circulé dans l’assemblée.

Amandine Le Roux poursuit ses travaux sur les collecteurs pontificaux, notamment au XVe siècle, elle en a établi une liste alphabétique, et une liste par diocèse qui ont été distribuées et vont alimenter la « Boîte ».En retour, ils attendent naturellement des renseignements sur ces individus.

Les notices de Mende sont mises en circulation pour un contrôle rapide par chacun avant l’édition du volume qui devrait avoir lieu dans le 1er trimestre de l’année 2004.

Un nouvel Ingénieur d'études arrive au LAMOP en la personne de Willy Morice, affecté spécialement à « l'Opération Charles VI », laquelle va donc pouvoir reprendre. Une passerelle sera prévue entre celle-ci et les Fasti.

Le bureau de Willy Morice est la salle G 687 de la Sorbonne (téléphone: 01 40 46 31 73); c’est dans cette salle qu’est située la bibliothèque des Fasti et qu’on peut consulter le cédérom Ut per litteras apostolicas. Elle sera donc plus facilement accessible.

Une « Boîte » électronique va entrer en service. Elle doublera la « Boîte » papier sans la remplacer totalement.C’est Jean-François Cauche qui gérera cette nouvelle forme de la « Boîte ». Tous les collaborateurs sont donc invités à lui envoyer un courriel, en précisant clairement leur nom, leur prénom, leur adresse électronique et le diocèse sur lequel ils travaillent. La solution envisagée pour l’instant est la suivante : chaque personne trouvant des informations utiles enverra un courriel à Jean-François Cauche (chaque courriel devant concerner un diocèse, il faudra découper les informations par autant de fichiers qu’il y aura de diocèses concernés), tandis qu’une copie conforme sera envoyée à Irmine Martin pour archive. Le point sera fait sur cette Boîte informatisée au mois de juin.

Sur le site, une liste rappelant les noms de toutes les personnes ayant travaillé sur un diocèse depuis la création du programme est en ligne. Le site va comporter de nouvelles pages, une pour chacun des diocèses dont les volumes sont parus. Elles seront gérées par les auteurs qui pourront notamment y signaler les corrections à apporter aux notices publiées. La bibliographie canoniale est d’ores et déjà en ligne. Le site reçoit environ 15 000 visites par an.

Début février, un spécialiste de l’histoire de la musique au XVème siècle, Alejandro Enrique Planchart, professeur émérite à l’université de Santa Barbara, a fait parvenir des compléments fort riches pour les notices des musiciens des chapitres d’Amiens Besançon et Rouen. D’autres vont arriver pour Reims et une intéressante collaboration s’annonce pour Cambrai.

Laurent Vallière a mis à notre disposition son portable pour accéder au fichier Lesellier, riche désormais de 16 000 fiches. Les candidats à une bourse de l’EFR peuvent demander à y travailler.

I. Les suppliques de la Pénitencerie, par Monique MAILLARD

Monique Maillard vient d’éditer Les suppliques de la Pénitencerie apostolique pour les diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai (1410-1411). (A.S.V. Penitenzieria Ap., Reg. Matrim. et Div., 1), Bruxelles-Rome, 2003 (Analecta Vaticano-Belgica, 34). Son travail « complète » en quelque sorte le « Repertorium Poenitentiariae Germanicum », dont les volumes paraissent à un rythme soutenu depuis 1996.

Apparue dans la deuxième moitié du XIIe siècle, la Pénitencerie est l’un des quatre grands offices de l’administration pontificale. Elle est tout à la fois un tribunal et, depuis le milieu du XIIIe siècle environ, un office bureaucratique. Son travail s’appuie sur le droit canon. Elle est compétente pour toutes les questions dépendant du for interne, sacramentel et non sacramentel ; elle trouve dans l’Audience (Rote) son correspondant pour le for externe. Agissant en mandataire du pape, le cardinal pénitencier, appelé « grand pénitencier », entend les confessions et peut donc absoudre, concéder des dispenses, accorder des « licences » spéciales et des « déclarations » d’innocence. Il est compétent en de nombreuses matières, bien au-delà des « cas réservés » : illégitimité et autres irrégularités, empêchements matrimoniaux, faits de violence physique, de simonie, falsifications de lettres pontificales, agressions contre les pèlerins, vœux de pèlerinage, rapports avec les juifs et les musulmans…

La publication de Monique Maillard vise le tout premier registre de la série (délaissé jusqu’ici par l’Institut historique allemand de Rome), soit la période d’avril 1410 à mai 1411 (Alexandre V et Jean XXIII). Les suppliques sont adressées obligatoirement au pape, mais leur signature revient au cardinal pénitencier. Trois remarques importantes : l’enregistrement des suppliques n’était pas systématique ; ce « premier registre » ne représente sans doute qu’une faible partie de la production des deux pontificats ; ce registre ne regarde pas le for interne sacramentel, en d’autres termes il ne fournit aucune information relative au secret de la confession. On trouvera dans le volume ici présenté 156 suppliques relatives aux diocèses de Cambrai, Liège, Thérouanne et Tournai. On notera que les diocèses français sont peu représentés (Paris, Chartres…), au contraire des allemands et des italiens. Ce sont les questions relatives aux carrières ecclésiastiques qui reçoivent ici la meilleure part. Les requêtes de clercs de naissance illégitime, désireux de ne pas être écartés d’une promotion aux ordres majeurs et de la possession de deux ou plusieurs bénéfices compatibles, remplissent à peu près les 2/3 du volume. Les impétrants qui s’adressent à la Pénitencerie, plutôt qu’à la Chancellerie, ont reçu les ordres mineurs et obtenu un bénéfice sans cure de l’autorité ordinaire ; ils demandent la promotion aux ordres majeurs et l’obtention d’un autre bénéfice, de préférence avec la « cura animarum ». Si aucun chanoine de chapitre cathédral n’apparaît dans ces 156 suppliques, il s’en trouve probablement « en devenir »…

II. Du monde de Besançon à celui de Clermont : deux chapitres, deux fonds d’archives, par Henri HOURS

Henri Hours compare les sources - et leur répartition chronologique - des deux diocèses en sa charge (Besancon volume 4 des Fasti, Clermont-Ferrand).

Besançon comprend deux chapitres jusqu’en 1253 (22 et 20 prébendes) puis 45 prébendes (1253-1387 dont neuf dignités) et 42 ensuite. Clermont a 40 prébendes (1207, 1216, 1280, 1438), 36 prébendes à partir de 1438 (dont quatre dignités). Les archives sont classées et inventoriées pour Besançon, après avoir été épurées méthodiquement à la Révolution de la quasi-totalité des titres féodaux et seigneuriaux).

Pour Clermont, le classement est imparfait, avec d’importantes disparitions avant la Révolution. Dans les deux diocèse, les documents comptables ont tous disparu, il ne reste que quelques épaves. Les délibérations capitulaires à Besançon couvrent les années 1412-1448 et 1452-1500 tandis qu’à Clermont ne subsiste qu’une épave. Si les testaments canoniaux sont rarissimes, il en subsiste à Clermont une belle série pour la seconde moitié du XIIIe siècle ; les quelques registres de notaires qui subsistent pour les années 1345-1375 ne contiennent aucun testament (ils étaient enregistrés à part). Le chapitre de Besançon étant dans la sphère d’influence des ducs de Bourgogne, les archives ducales devraient livrer de précieux renseignements sur la carrière (non bénéficiale, surtout) d’un certain nombre de chanoines bisontins. Celui de Clermont se trouvait au XIIIe siècle et jusqu’en 1350 dans l’orbite royale, et à partir de 1375 dans celle du duc de Berry : leurs archives devront être prospectées pour mettre en lumière les recommandations royales/ducales et les liens avec le milieu des officiers royaux et ducaux.

Point commun : les bibliothèques canoniales sont pratiquement absentes de sources, à l’exception de celle du clermontois Roger Benoîton éditée par Anne-Marie Chagny. Le quartier canonial de Besançon se situe infra septa capituli (l’enceinte gallo-romaine), mais la notion de maison canoniale ou quartier canonial est absente des deux cités. Clermont offre pour le XIIIe siècle une belle série de sceaux de chanoines sceaux canoniaux (une vingtaine) et de seings manuels. Enfin les fresques de la cathédrale de Clermont offre une belle galerie de chanoines donateurs en prière, certains représentés avec l’aumusse. Dans les années 1325, M. Hours s’aperçoit qu’il a trop de chanoines de Clermont pour le nombre de prébende car les registres pontificaux ne se préoccupent pas de savoir si les chanoines sont prébendés ou non (si les autres sources contemporaines le permettent, les mentions des registres pontificaux doivent donc être soumises à une critique très attentive) ; le même phénomène ne se produit pas pour le chapitre de Besançon, qui est beaucoup moins présent dans les registres pontificaux. Il pose le problème des entrées, des sorties et des retours de chanoines au chapitre de Clermont : a-t-on le droit de considérer qu’un chanoine mentionné en 1300 puis seulement en 1330, a bien été chanoine du même chapitre entre ces deux dates ? Les prébendes clermontoises ne paraissent pas avoir bénéficié de revenus propres (sous réserve de l’identification de ce que les sources – terriers surtout - appellent « pans » ou « petits pans » de tel ou tel chanoine).

III. Les 120 témoins de Jean Simon, évêque à la fin du XVème siècle, par Véronique JULEROT

Cette communication relate un conflit survenu entre deux compétiteurs pour le siège épiscopal de Paris en 1492, Gérard Gobaille et Jean Simon. Elle est l'occasion de mieux cerner les réseaux d'alliance ou de sociabilité qui pouvaient exister dans nos communautés canoniales.

Gérard Gobaille a été élu de justesse le 8 août 1492 par le chapitre de Notre-Dame au bout de 6 scrutins. C'est un avocat au Châtelet, originaire de Soissons, qui est surtout lié au groupe des officiers royaux de Soissons et Laon et commence à l'être au Parlement de Paris. Dès le lendemain, le chanoine de Paris Jean Simon, conseiller du roi au Parlement de Paris, s'oppose à l'élection en chapitre. Un procès en confirmation s'ouvre alors devant l'archevêque de Sens, qui mène une enquête sur la personnalité de l'élu.

C’est donc à une recherche de témoignages sur son concurrent que se livre Jean Simon en janvier 1493. Il a entre temps été pourvu de l'évêché de Paris par le pape (le 29 octobre 1492). Trois campagnes de collecte de témoignages sont menées, dont une à Sens de juin à août 1493, condensée dans un volume de 690 pages et présentant les dépositions de 120 témoins.

Ces témoignages, transcrits en latin à l'exception des injures et des blasphèmes, donnent de larges informations sur l'identité de chaque témoin, dont la solidité des relations sociales et professionnelles garantit la validité de son témoignage.

Grâce à ces indications, la sociologie des témoins peut être retracée. Ce sont d'abord des hommes : seules deux femmes témoignent, l'une appartenant à la famille de Jean Simon, l'autre qui se plaint de l'emprisonnement de son fils dans les prisons du chapitre par Gérard Gobaille. Les points communs des 118 hommes sont l'âge (beaucoup entre 40 et 50 ans), l'origine parisienne (80 sur 118, mais aussi une vingtaine de Soissonnais : Gobaille et Simon appartiennent au chapitre de la cathédrale), les études juridiques (un bon tiers de civilistes ou de canonistes) et l'appartenance au monde clérical. On compte notamment 5 évêques et 41 chanoines, surtout bénéficiés à Paris, et aussi à Soissons. 90 % déclarent résider dans le siège de leur canonicat.

Ces témoins appartiennent tous au parti de Jean Simon. Ils déclarent, pour une grande majorité, bien connaître celui-ci, par le biais des études, de la carrière judiciaire ou bien depuis l'enfance. Le fait d'être chanoine de Notre-Dame ne signifie pourtant pas qu'on a une connaissance meilleure d'un de ses voisins de stalle ! En retour, moins de témoins connaissent Gérard Gobaille. Certains l'ont rencontré quand il est arrivé à Notre-Dame de Paris, d'autres sont en procès avec lui. Pour autant, le fait de connaître Jean Simon n'implique pas un soutien à celui-ci : sur ses 19 collègues chanoines témoins, la moitié n'a pas voté pour lui lors de l'élection, mais pour un autre conseiller au Parlement : l'existence d'un parti parlementaire au chapitre de Notre-Dame de Paris est ainsi mise en évidence, mais pas celle d'un parti pro-Simon.

Ces 120 témoins constituent une machine de guerre contre Gobaille. Des irréguralités pendant le scrutin, des pressions diverses sont mises en évidence. Par témoins interposés, Simon et Gobaille se renvoient à la face diverses injures. Aucune haine directe contre Gobaille ne peut être décelée (les témoins ont juré d'être impartiaux) mais le registre révèle des attitudes peu canoniques. Dans l'ensemble cependant, pas de tableau manichéen des deux candidats à l'évêché parisien. En effet, les témoignages, de manière directe ou non, laissent percevoir des attitudes semblables du côté de Simon aussi. Si l'élu apparaît peu conforme à l'idéal réformateur du prélat, il est donc loin d'être le seul mais il appartient pleinement à cette société cléricale toujours en quête de bénéfices, et à cette société judiciarisée de la fin du Moyen Age.

Cette étude permet de montrer l'existence de réseaux solides mais dont certains semblent quand même avoir été constitués pour la circonstance. On peut distinguer cinq groupes de témoins : les chanoines de Notre-Dame de Paris, ceux de Soissons, le personnel judiciaire, les adversaires de Gobaille en justice et aussi les voisins.

Aucune sentence n'est connue. On sait que Gobaille meurt deux ans après et que Jean Simon, pourvu de l'évêché, parvient à se faire élire par le chapitre en novembre 1494.

IV. Le point sur la recherche pour les diocèses bourguignons à l’Université de Dijon

Introduction, par Vincent TABBAGH

Les sept diocèses qui s’étendent sur le territoire de la Bourgogne actuelle présentent une situation contrastée quant à la conservation des sources sur les chanoines. Le diocèse de Sens est pourvu d’une esquisse de notice institutionnelle (présentée sur le site des Fasti). Les petits diocèses de Mâcon et Chalon ne sont guère documentés ; il semble que le diocèse de Chalon constitue une annexe pour le duc de Bourgogne qui y plaçait ses hommes. Nevers n’a conservé que peu de sources suite aux bombardements de la 2e guerre mondiale. Le fonds du chapitre d’Autun, dont Jacques Madignier étudie l’histoire du XIe au XIVe siècle, présente peu de sources sur la fin du Moyen Age, possède des archives riches mais mal classées, et surtout sans la moindre délibération capitulaire. Les archives de la collégiale de Beaune permettraient de combler une partie des lacunes. Les chapitres les mieux lotis sont encore ceux d’Auxerre et de Sens, pour lesquels les fonds d’archives assez riches montrent l’intégration dans l’orbite parisienne.

Lectures canoniales dans le diocèse de Langres, par Jean-Vincent JOURD’HEUIL

Le diocèse de Langres, qui n’a pas encore fait l’objet d’une notice institutionnelle, dispose de sources remarquables sur un gros chapitre de 48 puis 46 chanoines (après 1440). Celles-ci permettent d’étudier la bibliothèque du chapitre et les bibliothèques langrois des chanoines langrois du XIIIe au XVe siècle. Cette étude se limite aux seuls chanoines ayant résidé à Langres et y étant morts, afin de ne pas comptabiliser des personnes qui n’ont fait que passer.

La présence de livres est attestée par une série de 125 testaments ou codicilles s’échelonnant de 1222 à 1510, quelques exécutions testamentaires, des inventaires après décès et deux inventaires de biens. En particulier, il n’existe aucun registre d’une librairie, ni de registre de prêt, ni même de catalogue des livres liturgiques déposés au Trésor.

La bibliothèque du chapitre semble avoir été constituée très tôt. L’archidiacre Gui s’occupe de 9 volumes au tournant de l’an mil, tandis que des manuscrits langrois ont servi à Hugues de Breteuil pour rédiger son traité contre Béranger de Tours.

Du XIIe siècle au XVe siècle, des mentions de dons suggèrent un accroissement rapide mais ponctuel du nombre des volumes de la bibliothèque du chapitre. L’enrichissement des fonds provient aussi des achats de livres, semble-t-il assez rares. Enfin, des livres ont dû être donnés en gage au chapitre.

A l’inverse, les sorties de livres sont assez nombreuses sans qu’on puisse précisément en mesurer l’ampleur. Des livres ont été vendus, comme des objets liturgiques d’ailleurs, pour payer les travaux de la cathédrale. Souvent, les acheteurs sont les chanoines.

En fait, si les dons de chanoines permettent un accroissement de la bibliothèque, peu sont faits à l’occasion de la mort du chanoine, à Langres comme ailleurs. Et ce sont alors les inventaires qui livrent, de façon fortuite, les plus belles mentions de bibliothèques privées, comme celle de Jean de Saffres mort en 1365. Celui-ci, neveu d’un homonyme doyen, resté chanoine plus de 40 ans, devient sur le tard sacristain donc chargé des livres liturgiques. Son inventaire après décès évoque la richesse de son mobilier, mais dénombre surtout 145 volumes, dont un bon tiers est constitué de romans des XIIe et XIIIe siècles. On trouve aussi dans cette très riche bibliothèque des livres d’histoire, du droit et des auteurs antiques. Si des psautiers et un missel sont mentionnés, aucune Bible n’apparaît. Pourtant son testament, pas plus que ceux de ses oncles, ne mentionnaient le moindre livre.

Ces belles collections personnelles de livres ne vont pas forcément enrichir la bibliothèque capitulaire à la mort de leur possesseur. Ainsi, au XIVe siècle, le doyen Jacques d’Audeloncourt (mort en 1359), professeur en lois, disperse sa soixantaine de volumes sans en donner un seul à son chapitre, privilégiant l’abbaye de Clairvaux dont un de ses parents était abbé. Il restitue aussi les ouvrages empruntés parfois fort loin.

A part quelques brillantes exceptions, une grande majorité des chanoines de Langres n’a pas pu ou voulu réunir de bibliothèque privée, ce qui est surprenant pour des ecclésiastiques ayant accompli plusieurs années d’études universitaires. Au XIIIe siècle, la seule bibliothèque privée est celle d’un official qui détient 5 volumes. Entre 1359 et 1500, une dizaine de chanoines résidents seulement ont détenu au moins quelques livres. Les chanoines possèdent essentiellement des livres de droit, très peu de livres à caractère religieux, et à la fin du XVe siècle, peu d’ouvrages humanistes. Les livres les plus répandus sont des missels et des bréviaires, mais ceux-ci sont rarement légués à la cathédrale : ce sont les neveux ou la paroisse natale du chanoine qui profitent de ces livres très courants.

Les évêques, eux, ont pu constituer de brillantes collections, comme Jean I d’Amboise pour qui l’on connaît 147 volumes. Celui-ci les lègue au chapitre à sa mort, ne souhaitant pas constituer une bibliothèque épiscopale ni en faire profiter son neveu ni la collégiale épiscopale de Mussy.

Ainsi, le livre n’est pas l’objet le plus courant dans les testaments de chanoines langrois. Seul les missels et bréviaires sont répandues, mais ils circulent davantage dans la famille ou l’entourage du chanoine qu’ils ne l’accompagnent à sa stalle. L’imprimerie apparaît timidement à Langres. Ainsi donc, à l’exception de la bibliothèque de Jean de Saffres, le livre occupe une place modeste à l’Eglise de Langres.

Le parcours canonial des promus aux sièges bourguignons, par Delphine LANNAUD

Entre la fin du XIVe siècle et le début du XVIe siècle, 57 évêques peuvent être dénombrés dans les sept diocèses bourguignons (Bethléem, évêché in partibus établi à Clamecy, étant exclu) et 54 font l’objet de la communication (3 réguliers sont exclus du sujet). Des difficultés surgissent lorsqu’il s’agit de reconstituer la carrière canoniale de ces personnages. Cette carrière est d’autant plus longue que la plupart des évêques bourguignons n’accède à l’épiscopat que vers 30 ou 40 ans. Leur carrière est souvent faite de canonicats, même si, vers la fin du XVe siècle, certains réussissent à tenir des abbayes ou des prieurés en commende.

Les premiers canonicats obtenus le sont indifféremment dans une cathédrale ou une collégiale. Ces premiers bénéfices sont souvent détenus près du lieu de naissance de ces futurs évêques, ce qui montre l’attachement à la région d’origine tout autant que l’appui de la famille dans le début de la carrière. Les canonicats sont souvent attribués très tôt, parfois dès 10 ans comme pour Jean Rolin que son père essaie de placer comme chanoine de Provins à cet âge.

La suite de la carrière montre un attachement au même diocèse ou se poursuit dans un diocèse voisin. Les influences familiales sont encore perceptibles. En retour, les nouveaux chanoines peuvent constituer un réseau autour d’eux. Le cumul est important, il est rendu nécessaire par la faiblesse des revenus des canonicats, hormis ceux de Beaune, et il est facilité par la densité du réseau de plus en plus serré des collégiales bourguignonnes (nombreuses fondations aux XIVe et XVe siècles).

Un tiers des évêques ont des carrières canoniales particulières, marquées par le cumul ou la succession de prébendes dispersées et de dignités importantes, hors du cadre bourguignon. En général, ce sont des individus dont le rayonnement s’étend sur le royaume de France, des gens de cour que l’on retrouve souvent comme évêques de Nevers et Auxerre. La protection royale dont ils jouissent permet de cumuler davantage. Des agents ducaux se construisent eux aussi une carrière canoniale d’ampleur géographique plus large, du fait de l’étendue des possessions bourguignonnes. Jean de Saulx comme Jean de Thoisy possèdent des bénéfices dans les terres de par-delà comme de par-deçà.

La promotion à l’épiscopat peut, dans certains cas, avoir été facilitée par la possession d’un canonicat, et encore plus d’une dignité, dans le chapitre correspondant. C’est assez net à Mâcon : sur 11 évêques, 3 ont été doyens et 6 chanoines. A Autun, l’entrée au chapitre constitue parfois une étape avant l’épiscopat. Ailleurs, à Langres, à Nevers ou à Auxerre, la volonté royale s’impose davantage que l’appartenance préalable au chapitre du lieu.

Note : Les interventions de Jean-Pierre Brelaud et Jacques Madignier ont été reportées à la prochaine séance.

Compte rendu rédigé par Delphine Lannaud, Jean-Pierre Brelaud et Jean-Vincent Jourd’heuil, puis relu par les différents intervenants.

 

Le programme repose sur les travaux d'un grand nombre de collaborateurs qui participent à divers titres à la poursuite des opérations. En plus des chercheurs responsables d'un diocèse, d'autres personnes contribuent à la collecte des informations de façon plus globale ou selon leur spécialité (archéologie, héraldique, sigillographie, histoire de l'art).

 

Le projet associe des étudiants en début de thèse à des chercheurs confirmés, voire retraités. Les uns sont des universitaires ou appartiennent au CNRS, d'autres sont des archivistes, d'autres encore des érudits locaux. Une vingtaine d'enseignants forment enfin un efficace réseau de correspondants avec les universités. Des travaux de dépouillement sont ainsi systématiquement demandés aux étudiants de maîtrise de l'université de Bordeaux III et les réunions des collaborateurs servent aussi à la formation des étudiants (maîtrises, thèses d'École des chartes, DEA ou doctorats) poursuivant des recherches sur les structures ecclésiastiques séculières.

Deux réunions de travail sont proposées chaque année à l'ensemble des personnes associées au programme. Elles sont indispensables pour l'harmonisation des méthodes et permettent d'élucider les problèmes rencontrés et l'échange des informations. Des exposés confiés soit à des collaborateurs soit à des conférenciers invités sont consacrés à l'exploitation des divers types de sources.

 

Répartition des collaborateurs selon les diocèses (état au 25/04/2013)

Dans ce tableau, il n’est pas fait seulement mention des collaborations en cours. Les chercheurs qui ont, un temps, apporté leur concours à l’équipe des Fasti, sont aussi cités.

Diocèse Chercheurs qui travaillent ou qui ont travaillé sur ce diocèse
Agde  
Agen tome 5 par Fabrice Ryckebusch (2001)
Aire Hugues Labarthe
Aix Noël Coulet, Yves Esquieu (quartier canonial), Céline Giordano (Bibliothèque : thèse sur CD)
Albi  
Alet  
Amiens tome 1 par Pierre Desportes et Hélène Millet (1996)
Angers tome 7 par Jean-Michel Matz et François Comte (2003)
Angoulême  
Apt  
Arles  
Arras Bernard Delmaire
Auch Françoise Merlet-Bagneris (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Autun tome 12 par Jacques Madignier (2010), Jean-Pierre Brelaud (thèse en cours, Beaune)
Auxerre Christelle Vanlauwe (maîtrise 1993)
Avignon Anne-Marie et Michel Hayez (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Avranches  
Bayeux François Neveux (direction d’un mémoire de maîtrise comportant une base de données), Vincent Juhel (peintures murales)
Bayonne Hugues Labarthe
Bazas Hugues Labarthe
Beauvais Roselyne Le Bourgeois (thèse sur collégiale de la ville), Nathalie Manoury (quartier canonial)
Belley  
Besançon tome 4 par Henri Hours (1999)
Bethléem  
Béziers Nancy Bournot-Didier (stalles)
Bordeaux tome 13 par Françoise Lainé (2012)
Bourges Claire Sibille (thèse d’Ecole des chartes 1991)
Cahors  
Cambrai Monique Maillard-Luypaerdt (base de données prosopographique en cours d'élaboration), Nathalie Barré (DEA 2002), Damien Lourme (thèse d’Ecole des chartes 1990), Michèle Clarebout (DEA sur St-Géry), Aude Jeulin (DEA 1999), Nathalie Manoury (quartier canonial), Pascal Montaubin
Carcassonne Janine Mathieu (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Carpentras  
Castres  
Cavaillon  
Châlons-en-Champagne Sylvette Guilbert (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Chalon-sur-Saône Denyse Riche, Jacques Madignier
Chartres Pierre Desportes, Pascal Montaubin (base de données prosopographique en cours d'élaboration), Jean-Jacques Dutrieux (thèse 1995), Brigitte Kurmann-Schwarz (vitraux)
Clermont Henri Hours (base de données prosopographiques en cours d’élaboration), Anne-Marie Chagny-Sève (thèse d’Ecole des chartes 1973)
Condom Fabrice Ryckebusch
Coutances Julie Fontanel-Deslandes (thèse d’Ecole des chartes 2000), Gilles Désiré dit Gosset (thèse d’Ecole des chartes 1995)
Dax Hugues Labarthe
Die  
Digne Thierry Pécout
Dol  
Elne  
Embrun Olivier Hanne, Thierry Pécout
Evreux Annick Gossé-Kischinevsky
Fréjus  
Gap Olivier Hanne, Thierry Pécout
Glandèves Thierry Pécout
Grasse Philippe Jansen
Grenoble  
Langres Jean-Vincent Jourd’heuil (base de données prosopographique en cours d’élaboration), Thérèse Peu-Duvallon
Laon Hélène Millet, Alain Saint-Denis
Lavaur  
Le Mans Thierry Fouillet (maîtrise, 1998), Jean-Michel Matz
Le Puy Emmanuelle Vernin (quartier canonial)
Lectoure Hugues Labarthe
Lescar Hugues Labarthe
Limoges Anne Massoni-Hubert, Thierry Soulard (thèse histoire de l’art)
Lisieux François Neveux
Lodève  
Lombez  
Luçon Jean-Nicolas Rondeau (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Lyon Bruno Galland, Pascal Collomb, Michel Rubellin
Mâcon Denyse Riche (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Maguelone Daniel Le Blévec, Bérengère Lambert
Maillezais Jean-Nicolas Rondeau (base de données prosopographique en cours d’élaboration)
Marseille Céline Giordano (Bibliothèque : thèse sur CD)
Meaux Christine Barralis (thèse, base de données PICRI)
Mende tome 8 par Philippe Maurice (2004), Anne-Sabine Delrieu (Maîtrise)
Metz Christine Barralis, Mathieu Peru (thèse en cours: 1180-1260), Pierre-Edouard Wagner
Mirepoix  
Montauban Emmanuel Moureau (DEA 1998)
Nantes Jean-Marie Guillouet
Narbonne Benoît Brouns (archevêques, base de données prosopographique en cours d'élaboration)
Nevers Anne-Marie Chagny-Sève
Nice Alain Venturini
Nîmes Gaétan Pierrard
Noyon Géraldine Victoire
Oloron Hugues Labarthe
Orange Françoise Gasparri
Orléans Charles Vulliez (base de données prosopographique en cours d'élaboration)
Pamiers  
Paris Lucie Fossier, Eliane Carouge, Grégoire Eldin (thèse Ecole des chartes sur les chapellenies), Darwin Smith, Nathalie Gorochov, Pascal Montaubin, Véronique Julerot, Charles Vulliez, Anne Massoni-Hubert (thèse sur Saint-Germain l’Auxerrois)
Périgueux  
Poitiers tome 10 par Laurent Vallière (2008)
Quimper Bruno Stephan (maîtrise, 1992)
Reims tome 3 par Pierre Desportes (1998)
Rennes  
Rieux  
Riez Thierry Pécout
Rodez tome 6 par Matthieu Desachy (2002)
Rouen tome 2 par Vincent Tabbagh (1998)
Saintes  
Saint-Bertrand de Comminges Hugues Labarthe
Saint-Brieuc Mathieu Glaz
Saint-Flour  
Saint-Jean de Maurienne Gabrielle Michaux (base de données prosopographique en cours d'évolution), Isabelle Parron-Kontis (cathédrale)
Saint-Lizier du Couserans Hugues Labarthe
Saint-Malo  
Saint-Papoul  
Saint-Paul-Trois-Châteaux  
Saint-Pol de Léon  
Saint-Pons de Thomières  
Sarlat  
Sées tome 9 par Pierre Desportes, †Françoise Loddé, Jean-Pascal Foucher et Laurent Vallière (2005).
Senez Thierry Pécout
Senlis Julie Aycard (cathédrale)
Sens tome 11 par Vincent Tabbagh (2010)
Sisteron  
Soissons  
Strasbourg Benoît Jordan (base de données prosopographique en cours d’élaboration), Francis Rapp, Philippe Lorentz
Tarbes Hugues Labarthe
Tarentaise Isabelle Parron-Kontis (cathédrale)
Thérouanne  
Toul Mathias Bouyé, Pierre Pégeot
Toulon  
Toulouse Fabrice Ryckebusch (thèse en cours) (base de données prosopographique en cours d’élaboration), Quitterie Cazes (quartier canonial)
Tours base de données prosopographiques commencée par Antoni Rougeaux et Philippe Maurice et continuée par Arnaud Lefebvre, Annaïg Chatain (mécénat)
Tréguier  
Troyes Philippe Beaufort (maîtrise 1993)
Tulle  
Uzès Anne-Marie Hayez
Vabres Matthieu Desachy
Vaison-la-Romaine  
Valence Isabelle Parron-Kontis (cathédrale)
Vannes  
Vence Alain Venturini
Verdun Michaël George, Pierre Pégeot
Vienne Bruno Galland
Viviers Daniel Le Blévec (base de données prosopographique en cours d’élaboration), Yves Esquieu
*Aoste  
*Bâle  
*Genève Michel Fol, Philippe Genéquand
*Lausanne Véronique Pasche
*Liège Alain Marchandisse
*Sion  
*Tournai  
*Trêves  
*Vintimille  
Diocèses corses: Accia, Ajaccio, Aleria, Mariana, Nebbio, Sagona Jean-André Cancellieri

Collaborations transversales

Les chercheurs cités ont accepté de mettre leurs compétences au service des Fasti dans les domaines suivants:

Sujet transversal Chercheurs
Bibliothèques capitulaires Donatella Nebbiai dalla Guarda
Cardinaux Pierre Jugie (XIVème siècle), Anne-Lise Rey-Courtel (Grand Schisme), Edouard Bouyé (XVème siècle)
Cartulaires Paul Bertrand
Collations pontificales en France du Nord au XIIIème siècle Pascal Montaubin
Collecteurs pontificaux Amandine Le Roux
Concile de Bâle Heribert Müller, Emilie Rosenblieh
Concile de Constance Sophie Vallery-Radot
Corpus Philippicum Elisabeth Lalou
Etudiants dans les Archives du Parlement de Paris Serge Lusignan
Evêques des XIVème et XVème siècles Vincent Tabbagh
Evêques bourguignons du XVème siècle Delphine Lannaud (thèse)
Fêtes des fous Yann Dahhaoui
Fichier Lesellier Laurent Vallière
Grand Schisme d’Occident Hélène Millet, Hugues Labarthe
Héraldique épiscopale Edouard Bouyé
Humanistes Carla Bozzolo
Inhumations épiscopales Jean-Vincent Jourd'heuil
Italiens Pascal Montaubin
Lettres de Grégoire XI Anne-Marie Hayez
Musiciens du XIVème siècle Etienne Anheim
Normandie au début du XIIIème siècle David Spear
Peintures murales Marie-Pasquine Subes
Primaties Fabrice Delivré
Quartiers canoniaux François Comte, Yves Esquieu
Registres pontificaux des papes d’Avignon Laurent Vallière
Sceaux (Archives nationales) Clément Blanc
Sculptures Jean-Marie Guillouët
Stalles Kristiane Lemé
Suppliques d’Urbain V Laurent Vallière
Vitraux Karine Boulanger

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 442 pages

 

 

Avec ce dix-septième volume sur le diocèse de Toul, les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ opèrent leur deuxième percée dans l’Est de la France d’aujourd’hui après Besançon (volume paru en 1999), sans pour autant tomber en terre totalement étrangère. Ce territoire se répartit en effet entre de nombreuses entités féodales, qu’elles soient principautés (comté puis duché de Bar, duché de Lorraine, comté de Vaudémont), grandes seigneuries, temporels épiscopaux ou abbatiaux, mais où l’influence française était déjà grandissante depuis l’installation du roi dans le comté de Champagne en 1285, qui obtient ensuite la suzeraineté sur une partie du Barrois occidental appelée plus tard « Barrois Mouvant », avant que l’implantation des Angevins en Barrois justement et en Lorraine au xve siècle ne vienne servir les ambitions de la « grant monarchie de France » dans sa poussée hors de ses frontières. En conséquence, le chapitre cathédral de Toul n’est pas si étranger aux terrains déjà fréquentés par certains des volumes précédents de notre collection qui ont traité de diocèses plus ou moins voisins. D’ailleurs, le caractère universel – « mondialisé » dirait-on aujourd’hui – des carrières ecclésiastiques du Moyen Âge ne s’embarrassait guère des frontières politiques d’alors, même si la communauté canoniale touloise montre un recrutement avant tout local, avec seulement une centaine d’individus extérieurs à la Lorraine, pour moitié venus de l’Empire et pour l’autre de France ou de la péninsule italienne. Mais la pauvreté relative des sources locales, soulignée par les auteurs de ce volume, laisse dans un quasi anonymat nombre de chanoines par qui, avec une documentation plus abondante, ces conclusions auraient peut-être dû être nuancées.

Les sept cents membres environ répertoriés dans le chapitre de la cathédrale de Toul viennent abonder la base cumulative des évêques, dignitaires et chanoines – elle compte désormais près de 18 000 individus ! – que les Fasti Ecclesiæ Gallicanæ s’attachent à constituer et à enrichir chaque jour, en dépit des difficultés de l’entreprise. Celle-ci ne manque pas de nourrir depuis ses débuts les remarques attentives des recenseurs, bienveillantes dans le meilleur des cas, auxquelles nous essayons de répondre tant que faire se peut tout en restant attachés aux principes de base qui nous guident dans ce long cheminement. L’introduction d’une table chronologique des chanoines depuis le volume sur le diocèse de Bordeaux est un exemple parmi d’autres de la manière dont nous essayons de satisfaire les attentes de certains lecteurs telles qu’elles s’expriment dans les recensions. L’architecture et l’ampleur prise par les notices des évêques – afin de remédier aux lacunes de l’historiographie jusqu’à la plus récente et aux multiples erreurs véhiculées par les érudits locaux depuis parfois l’Ancien Régime – et le caractère foisonnant des références archivistiques et bibliographiques qui viennent les étayer est un autre exemple de la volonté de l’équipe des Fasti d’amender ses pratiques pour enrichir notre savoir sur le monde des desservants de tout statut des cathédrales de la France dans ses frontières actuelles.

Dès les premiers volumes de la collection parus, des critiques récurrentes ont pu s’exprimer librement pour en optimiser les apports : sources et bibliographie malheureusement données en vrac sans référence précise à tel item, sécheresse des notices (issues d’une base informatisée), cumul des bénéfices livré selon un ordre aléatoire. Une autre critique porte sur le choix de réserver un sort particulier aux bénéfices dits « mineurs » possédés dans le diocèse du chapitre traité par le volume ; ils sont pourtant le moyen d’apprécier l’ancrage local plus ou moins fort d’une carrière ecclésiastique – comme ils le seraient de nos jours pour les femmes et les hommes politiques s’ils étaient plus assidus dans leurs mandats que nos chanoines ne le furent dans leurs stalles

Sans s’abriter derrière l’alibi facile des contraintes provenant de l’outil informatique, force est de reconnaître que le passage d’informations encodées à leur tirage papier a pour effet malencontreux de redistribuer certaines données et d’introduire par exemple dans le cumul des bénéfices un classement alphabétique des diocèses là où l’auteur les aura entrées selon l’ordre chrono­logique du déroulement d’une carrière. La critique est évidemment recevable, mais il ne faut pas non plus oublier que les dates retrouvées dans les sources ne sont souvent que des attestations à un moment donné dans un bénéfice qui peut être détenu depuis parfois longtemps et que la disparition d’un chanoine de la documentation conservée ne signifie pas forcément la résignation ou la permutation de sa prébende ou son décès. On a critiqué aussi la présence dans la base d’évêques n’ayant pas détenu auparavant de prébende ou de dignité dans le chapitre, mais l’épiscopat n’est-il pas la première dignité d’une église locale ? À ces critiques de méthode vient s’ajouter la mise en avant d’un paradoxe qui consisterait finalement, en apparence, à vouloir faire tenir dans un même livre deux entreprises différentes, en proposant le résultat d’une base de données sur la prosopographie des membres d’un chapitre cathédral assorti d’un ensemble de notices consacrées à la cathédrale en tant que bâtiment et à des sujets d’ailleurs variables d’un volume à l’autre (quartier canonial, bibliothèque et livres, trésor…), en fonction à chaque fois des sources disponibles, des études réalisées et des spécificités propres à chaque contexte local. La prosopographie reste évidemment le centre du projet des Fasti, mais l’idée de départ a toujours été de ne pas livrer une cargaison de notices sèches isolées de tout contexte humain et matériel. Il suffit de rappeler le rôle fondamental de ces hommes d’Église dans l’aménagement monumental des cathédrales qu’ils desservaient, dans la commande décorative qui les embellissait, dans la constitution des trésors et des bibliothèques qui les enrichissaient pour reconnaître que ces notices préliminaires, loin d’être inutiles ou superfétatoires, constituent un véritable supplément d’âme à la connaissance des hommes que la forme informatique réduit trop souvent à des informations brutes en style télégraphique.

La perfection n’ayant jamais été de ce monde, le regard critique est toujours le bienvenu et il ne manque pas d’enrichir une entreprise qui comme toute aventure scientifique a toujours quelque chose d’empirique dans sa démarche même si elle repose sur des présupposés mûrement réfléchis et appliqués avec rigueur par ses membres dans la durée. Le fonctionnement du projet a été ainsi voulu par sa fondatrice Hélène Millet et il est pleinement et totalement assumé par ses « héritiers », tout en laissant toujours une large part de liberté et d’initiative aux auteurs des différents volumes, sans lesquelles la recherche historique serait finalement bien ennuyeuse.

Depuis l’origine de la collection, les notes liminaires ont permis à leurs auteurs successifs de présenter avec plus ou moins de prolixité les évolutions de notre équipe, de souligner les changements intervenus dans les modalités de fabrication des volumes ou d’annoncer les diocèses en voie de progression ou d’achèvement. En l’état actuel, les prochains volumes, dans un ordre alphabétique tout aussi aléatoire que celui des bénéfices détenus par nos chanoines, devraient être ceux de Clermont, Le Mans et Narbonne, sous réserve d’un retard pris par l’un ou d’un surgissement inattendu d’un autre. Les notes liminaires sont aussi l’occasion de faire part d’événements qui témoignent de la vitalité de cette équipe de recherche « informelle » au sens où, bien qu’ayant une affiliation officielle, elle repose essentiellement sur l’investissement de chercheurs, institutionnels ou non, qui ont pour motivation principale de faire progresser son projet au prix de bien des abnégations. L’organisation de journées d’étude pour donner un contenu thématique à nos réunions annuelles et accroître la visibilité de nos travaux rencontre un réel succès. Les actes de la première, au printemps 2016, sur les chapitres cathédraux et la mort, sont en cours de publication dans un numéro spécial de la revue Le Moyen Âge, que nous remercions très sincèrement de son accueil. Après la séance tenue le 24 mars 2017 sur le thème « Évêques, chanoines et institutions charitables en France du XIe au XVe siècle » (avec des communi­cations sur la province de Reims, les chapitres de Paris et Maguelone, la France du Midi et l’Espagne), qui donnera également lieu à publication, la prochaine table ronde au printemps 2018 sera consacrée aux problèmes – tant heuristiques que méthodologiques – posés par les registres de délibérations ou de conclusions des chapitres cathédraux, une catégorie documentaire pourtant fondamentale pour nos recherches mais qui n’est certainement pas envisagée à sa juste valeur par l’historiographie tant les enjeux qu’elle soulève sont complexes.

Les notes liminaires sont encore l’occasion de remercier les Éditions Brepols de la fidélité dont elles font preuve dans leur soutien, assuré maintenant par Madame Loes Diercken ; elle a désormais remplacé avec la même efficacité Christophe Lebbe qui avait accompagné l’aventure des Fasti depuis ses débuts.

 

À Angers, le 31 mai 2017
Jean-Michel Matz

 

 
Toul

 

 

 

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 458 pages.
  • 1164 notices prosopographiques.
  • 29 biographies d'évêques.

Ce volume contient en outre une carte du diocèse, ainsi qu'un chapitre sur les livres de la cathédrale, un autre sur les stalles et une notice accompagnée d'un plan pour l'implantation canoniale dans la ville.

  • Avant-propos, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extrait du volume : "les archidiacres du Vexin Français", page 59.
 

Diocèse de Rouen : avant-propos, par Hélène Millet

Dix-huit mois après la sortie du premier volume consacré au diocèse d’Amiens, voici celui sur le diocèse de Rouen, préparé par Vincent Tabbagh. Ce délai paraîtra peut-être long au regard de l’objectif affiché d’entrée de jeu d’embrasser toute l’étendue de la France actuelle. Mais il semblera plutôt court à qui voudra bien considérer que l’auteur a dû remanier son fichier pour tenir compte des critiques et des améliorations proposées, suite à la première publication. Aussi a-t-il droit à toute la reconnaissance des personnes réunies autour du projet Fasti, et tout particulièrement à la mienne, pour son inaltérable patience et son sens du bien commun.

Par rapport au volume sur Amiens qui a donc pleinement joué — comme nous le souhaitions — un rôle de prototype, celui sur Rouen se distingue d’abord par l’augmentation de la taille et du nombre des rubriques des notices biographiques du répertoire informatisé, celles portant notamment sur la carrière bénéficiale locale. En offrant plus d’espace aux données, nous avons surtout voulu leur donner le moyen d’être plus précises. Les modifications de présentation qui en découlent ne devraient pas avoir affecté la lisibilité des notices. Nous nous sommes aussi efforcés de mieux aider le lecteur dans le dédale des abréviations concernant les références — ajoutant à la mystérieuse mention SD un numéro qui permettra de se rapporter au régeste établi à la section de Diplomatique et des Sources documentaires de l’IRHT qui nous a servi de source1 — et nous espérons avoir amélioré la présentation et la confection des indices.

Comme nous l’espérions également, certains lecteurs ont joint leurs efforts aux nôtres pour compléter les informations dont nous disposions. Le fichier sur Amiens demande ainsi déjà à être mis à jour à partir des nombreux renseignements que fournissent les comptes rendus rédigés par Heribert Müller et Christian Kleinert. Pour Rouen, l’esprit de collaboration et la grande disponibilité de nos collègues allemands nous a permis d’inverser la vapeur : les lecteurs trouveront dans ce volume leurs additions et corrections intégrées dans ses notices par Vincent Tabbagh lui-même. En outre, l’heureuse rencontre de David Spear dans un congrès a également permis de bénéficier des acquis de ses recherches, menées outre Atlantique. Ces remarquables coopérations méritent d’être saluées comme des exemples à suivre ; nous espérons continuer longtemps dans cette voie et accueillir encore bien d’autres collaborations.

Pour la confection de chaque volume, il y a donc à la fois toute une équipe et un maître d’œuvre. Cette façon de travailler explique pourquoi certaines notices de l’introduction ne sont pas signées tandis que l’autres le sont. Lorsque l’apport des spécialistes est prépondérant, il nous a paru juste de signaler ainsi leur contri­bution ; dans d’autres cas, il faut tenir pour responsable le maître d’œuvre, sachant qu’il s’est appuyé non seulement sur ses propres connaissances mais encore sur une somme impressionnante de renseignements patiemment collectés et généreusement communiqués par d’autres que lui. Le volume sur Rouen a ainsi bénéficié de la collaboration de Pierre Bony pour les sceaux, Édouard Bouyé pour l’héraldique, Pascal Montaubin et David Spear pour les individus vivant au XIIIe siècle, Heribert Müller et Christian Kleinert pour ceux du XVe siècle, tandis que Kristiane Lemé, Nathalie Manoury et Jacques Le Maho apportaient un concours plus facilement localisable.

Mais il faut aussi rappeler combien précieux sont les apports des différents fichiers établis par les équipes du CNRS ayant accepté de s’associer au program­me Fasti. Anne-Marie Hayez et Janine Mathieu dispensent largement les trésors patiemment accumulés en Avignon et Élisabeth Lalou ceux du Corpus philippicum désormais consultable à l’IRHT de Paris. En ce même lieu, Jean-François Genest oriente les visiteurs de la section de codicologie. À l’UMR « Culture, politique et société en Europe IXe-XVIe siècles », ce sont Carla Bozzolo et Jean-Philippe Genet qui sont mis à contribution pour le fichier des humanistes à Villejuif et la base de données des universitaires à Paris. Surtout, c’est à l’IRHT d’Orléans que nous trouvons une aide et un soutien de tous les instants auprès de l’ensemble du personnel, Anne-Marie Legras accueillant les lecteurs à la section de Diplomatique et des sources documentaires où nous est ouvert le fichier jadis géré par Odile Grandmottet.

Les différentes pièces de l’ouvrage étant ainsi rassemblées, il revient au maître d’œuvre d’en faire un livre, en les plaçant, un peu à la manière d’un puzzle, dans les cases précédemment définies par le programme. Mais la trame ainsi préétablie ne dit pas à quoi doit ressembler l’ouvrage car chaque diocèse a sa physionomie propre et des spécificités dues à l’histoire ou à l’implantation. Elles apparaissent dans les différentes parties de l’introduction, la notice institutionnelle en particu­lier, ainsi que dans les notices consacrées aux évêques. Pour ces dernières, en l’absence de contrainte rédactionnelle, l’auteur peut librement faire apparaître une problématique qui est la sienne, s’attarder sur un individu, exploiter des sources moins obligées… L’austère outil de référence qui a pour principal objectif de recenser des individus et de les couler dans un moule descriptif limité et uniforme s’offre avec elles quelques pages plus engagées pour esquisser l’originalité d’une existence et d’un diocèse.

La partie centrale de chaque volume demeure toutefois le catalogue de notices biographiques, — rangées dans l’ordre alphabétique des prénoms puis des noms — réalisé à partir d’une base de données informatisée. L’automatisation des opérations a parfois généré des coquilles que nous n’avons pas toujours su débusquer. Le volume d’informations que peut stocker chaque enregistrement étant forcément limité et leur mise en forme standardisée, il en résulte moins une véritable notice biographique qu’une fiche de renseignements. Leur finalité n’est pas de retracer une vie mais de fournir des éléments précis d’identification, à partir desquels se dessine un profil de carrière.

La base de données rouennaise diffère de celle consacrée à Amiens en ce qu’elle comporte quatre nouveaux champs, trois étant destinés à recueillir davan­tage de précisions sur la carrière capitulaire, le quatrième étant dévolu aux rensei­gnements sur l’inhumation. Ces additions n’affectent en rien la structure générale de la base et, par voie de conséquence, celle des notices. Dans l’économie généra­le du projet, il est en effet capital que les différentes bases de données soient cumulables. Dès à présent, nous travaillons à l’élaboration d’un programme permettant la gestion et l’interrogation d’une seule grande base portant sur l’ensemble de la population des notables des diocèses de France de 1200 à 1500. Mais nous n’attendrons pas l’achèvement des 130 bases diocésaines pour réaliser un Cd-rom, support qui permettra de faire bénéficier le lecteur des progressives mises à jour de l’information.

En attendant, nous avons dû établir un protocole pour la saisie des données concernant les individus appelés à figurer dans plusieurs bases diocésaines. Ils portent dans chacune un numéro matricule différent. C’est ainsi que Jean de La Rochetaillée est repérable à la fois sous les codes AM576 (base d’Amiens) et RO4352 (base rouennaise). Le volume sur Rouen étant paru en second, on y trouvera la référence AM576, et non l’inverse. Lorsque deux notices se trouveront en contradiction, la dernière en date devra être tenue pour meilleure ; les éléments déjà fournis dans la première seront repris dans la seconde, dans la mesure de la place disponible, et sauf s’il s’avère plus important de donner une information nouvelle.

Malgré notre bonne volonté, il restera certainement encore dans ce volume beaucoup d’incorrections. En prosopographie, la recherche de la perfection peut devenir synonyme d’ajournement indéfini de la publication. C’est pourquoi, encouragés en cela par Louis Holtz vers qui va toute notre gratitude, nous avons pris le risque de l’édition progressive et partielle des résultats déjà acquis. La satisfaction d’avoir sous les yeux un résultat tangible de nos efforts s’est avéré un stimulus non négligeable. Mais ceux d’entre nos lecteurs qui ont eu la gentillesse de nous dire ou d’écrire que, tels qu’ils sont, les Fasti sont déjà fort utiles, ont assurément trouvé le meilleur moyen de nous inciter à poursuivre.

Paris, le 16 octobre 1997, Hélène Millet, directeur du programme.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Rouen

Les archidiacres du Vexin Français (page 59)

ExtraitRouen

(...)

 

 
diocèse de Rouen

 

[toc]

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 03 juillet 1998

Informations générales :

Comme prévu, le volume sur Reims, troisième de la collection, est sorti des presses. Il est disponible en librairie au prix de 660 francs. Les deux prochains volumes concerneront les diocèses de Besançon et de Sées.

Hélène Millet a fait un bref exposé de tous les ennuis (souvent d’ordre informatique !) qui peuvent survenir entre le moment où le responsable d’un diocèse remet la disquette contenant sa base de données et celui où le volume est finalement prêt à être édité, et qui expliquent le délai (parfois assez long) qui sépare ces deux étapes.

Les chanoines et la musique par Etienne Anheim

A la fin du Moyen Age, la musique est omniprésente dans la vie quotidienne, particulièrement dans celle des chanoines, avec la célébration des offices liturgiques. C’est à cette époque que se produit une révolution en matière musicale avec le passage de la monodie à la polyphonie et l’invention d’une notation précise de cette musique savante. On passe en effet vers la fin du XIIIème siècle (en particulier à l’Ecole Notre-Dame) du chant grégorien monodique - dans lequel les chanteurs suivent tous la même ligne musicale - à des formes complexes où une puis plusieurs voix ajoutent des variations à la mélodie principale, au point que l’on ne comprend plus du tout les paroles.

Une bulle de Jean XXII de 1324-1325 traduit la réaction défavorable d’une partie du clergé face à ce nouveau type de musique. Elle est en fait l’aboutissement d’une longue réflexion, hostile à une musique qui ne serait plus au service du texte sacré mais qui existerait pour elle-même. Cependant, les milieux canoniaux entre Seine et Rhin puis la cour pontificale elle-même sous Clément VI, se trouvent être le lieu de l’élaboration de cette musique, appelée ars nova.

C’est ainsi que l’on peut suivre les carrières de chanoines chapelains dans les chapelles pontificale (qui existe depuis Benoît XII) et cardinalices à Avignon. Leurs carrières bénéficiales sont celles de chanoines du Nord de la France et leurs réseaux de relations sont les mêmes que ceux de leurs collègues, moins doués pour la musique. Ils bénéficient souvent d’appuis dans les chapitres du Nord de la France grâce à leur famille ou à leurs compatriotes et font venir à leur tour des chantres, formés dans ces chapitres, dans les chapelles d’Avignon. C’est ainsi que la pratique de cette nouvelle musique se diffuse dans la France du XIVème siècle et au-delà.

Notice institutionnelle du diocèse de Macon, par Denyse Riche

Malgré un gros déficit en sources pour ce diocèse, nous avons pu lire une notice déjà très amplement informée. Il faut remarquer d’abord la forme particulière de ce diocèse, probablement démembré sur celui d’Autun. C’est un diocèse marqué par l’importance du clergé régulier puisque la ville ne compte pas moins de cinq abbayes. Ceci est aussi manifeste dans la faible proportion de bénéfices du diocèse dont la collation revient à l’évêque. La ville comprend six paroisses qui relèvent toutes de la cathédrale mais la présence du clergé canonial est assez réduit : on compte les chanoines réguliers de Saint-Pierre de Mâcon et les chanoines séculiers de Notre-Dame de Beaujeu qui ont la caractéristique, comme la chapitre cathédral, de ne pas offrir de prébendes distinctes. On parle plutôt de portions canoniales. Lorsqu’un chanoine décéde ou s’en va, sa portion est partagée entre tous.

Un usage funéraire des bulles pontificales par François Comte

Ces dernières années, des bulles pontificales ont été retrouvées dans une bonne dizaine de tombes, attachées à plusieurs endroits du corps du défunt. Ces trouvailles sont éparpillées géographiquement mais elles concernent surtout la France et la Suisse, dans des chefs-lieux de diocèse et aussi bien dans des cathédrales que des abbayes. Ces bulles sont datées de la deuxième moitié du XIVème siècle et de la première moitié du XVème siècle.

Le problème est de connaître la raison d’être de cette pratique funéraire. Un tiers des bulles faisaient référence à des papes contestés pendant l’époque du Grand Schisme. Peut-être peut-on y voir une volonté de légitimation même post mortem d’autant que les papes des différents clans s’excommuniaient mutuellement.

Ce rite funéraire a en tout cas été pratiqué en France un peu partout car on peut trouver la mention dans un registre capitulaire, comme à Angers en 1487, de l’ouverture d’une tombe afin d’aller y chercher des documents.

Ateliers thématiques

Cette réunion a vu renaître le système des ateliers de travail, un peu délaissé lors des dernières réunions au profit des divers exposés préparés par les collaborateurs de l'équipe. Ces ateliers thématiques étaient cette fois au nombre de 4, et ont permis d'aborder des problèmes plus spécifiques, qui peuvent ne concerner qu'une partie seulement des collaborateurs des Fasti.

Les chapitres réguliers :

Plusieurs problèmes se posent lorsque l’on étudie ces chapitres particuliers. Comment définir un chanoine, tout d’abord. Comme la définition générale du chanoine ne s’applique pas à un chanoine régulier, il semble qu’il faille retenir - d’après l’exemple d’Avignon - la réception du chanoine pour le considérer comme tel. A Toulouse, la réception a lieu en chapitre général. Mais le collateur ou la forme de collation ne sont pas toujours mentionnés, pas plus que la stalle ou les revenus.

Il faut aussi faire attention à l’éternel problème des expectatives, qui ne prouvent pas que l’individu a été effectivement chanoine. Les provisions de canonicats réguliers se trouvent dans deux catégories de registres pontificaux : De regularibus et De monachiis et monialibus recipiendis. Mais y-a-t-il des cumuls dans les cathédrales qui suivent l’ordre de Saint-Augustin ?

D’autres problèmes concernent la profession religieuse (existe-t-il partout des cédules ?) ou les statuts de ces chapitres. Saint-Sernin de Toulouse en offre de beaux exemples, mais il semble qu’ils soient fragmentaires ailleurs. Les bâtiments des chapitres réguliers posent enfin différents problèmes, puisqu’on doit pouvoir y distinguer un dortoir, un réfectoire et éventuellement une maison pour les dignitaires.

La rédaction des notices d’évêques :

Un schéma de notice a été élaboré par M. Hours pour le diocèse de Besançon, d’après ce qui a été fait auparavant pour les diocèses de Rouen et de Reims. M. Desportes nous a fait part, quant à lui, de l’intérêt d’un travail collectif à ce sujet afin de confronter les points de vue.

On doit donc y trouver dans ces notices (en 5-6 pages maximum) :

  • un état civil de l’individu, i.e. les origines familiales et les études : quelle(s) université(s), quel(s) grade(s) ?
  • la carrière avant l’accession à l’épiscopat : bénéfices, carrière éventuelle à la Curie et dans la vie politique. M. Desportes souligne ici la difficulté qu’il y a quelquefois à connaître les premiers bénéfices des évêques, qui sont pourtant très instructifs sur leur origine, leurs premiers protecteurs, etc...Si ces éléments ont déjà été établis dans des volumes précédents, énumérer seulement les bénéfices avec ajouts et corrections éventuels.
  • les faits marquants de l’administration du diocèse pendant l’épiscopat de l’individu : il est clair qu’il s’agit de parler de l’individu en temps qu’évêque de X, pour éviter de répéter ce qu’a dit ou dira quelqu’un d’autre au sujet du même individu, évêque d’Y. Le même numéro est donné à l’individu d’un volume à l’autre, ex : AM 207 (Amiens, individu n°203) et RO 493 (Rouen, individu n°493).
  • la participation à la vie de l’Eglise universelle.
  • les faits marquants de la vie du diocèse dont le lien avec l’administration de l’évêque n’a pas été démontré : fondations monastiques ou déplacements d’établissements par exemple.
  • la carrière ultérieure : rappeler les bénéfices suivants.
  • la notice héraldique et sigillographique : dans ce domaine, M. Bouyé et M. Bony sont d’un grand secours. Cette étude peut s’avérer très utile pour des problèmes de généalogie par exemple. Chaque siège a son sceau au revers duquel peut se trouver l’indication des armes personnelles de l’évêque.

NE PAS OUBLIER, à la recommandation de M. Tabbagh, de signaler le lieu de sépulture, d’éventuelles représentations sur des vitraux, des monnaies, une pierre tombale et si l’évêque a été commanditaire d’oeuvres d’art dont des livres.

La saisie des informations

(compte rendu en attente...)

Les collégiales :

L’étude des collégiales est d’emblée plus complexe que celles des cathédrales, étant donné l’extraordinaire variété des établissements que recouvre ce nom générique. On peut s’accorder sur cette définition générale (afin de faire la distinction nette d’avec une chapellenie collective) ; une collégiale est un corps d’au moins deux chanoines séculiers mais pouvant vivre communément, jouissant d’une autonomie manifestée par un temporel et un sceau.

D’après l’étude des collégiales de Bourgogne, M. Tabbagh propose une typologie des collégiales suivant leur origine :

  • collégiales nées de la transformation de monastères d’époque mérovingienne ou carolingienne aux IX, X et XIèmes siècles.
  • collégiales nées de corps sacerdotaux réunis en un lieu important (vicus, castrum) et qui se dotent d’une règle commune vers le XIème siècle, encouragés par la réforme grégorienne.
  • collégiales fondées autour de châteaux au sein du deuxième réseau urbain (XI-XIIèmes siècles) par l’autorité seigneuriale pour diverses raisons.
  • collégiales fondées de manière privée par le pape, un prince de l’Eglise, une famille pour le service funéraire.

Les sources qui nous renseignent sur les collégiales sont les mêmes que celles des cathédrales, à savoir les sources locales et les sources pontificales. Dans les sources locales, on peut avoir grand intérêt à dépouiller les sources communales car une collégiale est souvent plus intégrée au tissu urbain que ne l’est une cathédrale. De même pour les sources des fabriques (quand elles existent), les sources des officialités, celles contenues dans les archives diocésaines (celles de Nice sont très belles), les visites pastorales, les fonds seigneuriaux (notamment pour les grosses collégiales du Nord) et les sources notariales pour le Midi surtout.

Prosopographiquement, les chanoines de collégiales sont souvent des clercs bénéficiés dans leurs propres diocèses mais aussi hors de leurs diocèses d’origine. Les collégiales offrent de ce point de vue les mêmes profils que les cathédrales. Il est sûr néanmoins que les chanoines de collégiales sont plus insérés dans les groupes familiaux locaux, qu’ils peuvent être au service des grands seigneurs (il faudrait par exemple étudier la proportion de serviteurs des comtes de Flandre dans les collégiales du Nord au XIIIème siècle).

Le mode de collation des prébendes de collégiales est très varié lui aussi, ce peut être la cooptation comme à Beaune, le droit de patronage de l’évêque du diocèse mais aussi celui de la famille du fondateur. La lecture des obituaires peut renseigner sur l’identité de ces fondateurs.

Quant aux rapports des collégiales urbaines avec la cathédrale, il semble qu’ils soient souvent conflictuels même (ou surtout ?) lorsque les mêmes chanoines cumulent leurs prébendes dans les deux églises. Les rapports avec les paroisses qui existent souvent au sein même des collégiales peuvent être très rapprochés et c’est aussi une des raisons qui rend leur étude complexe mais fort riche.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis et Anne Hubert.

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 20 juin 2008

 

Informations générales

N.B. : La prochaine réunion aura lieu le vendredi 23 janvier 2009.

Une triste nouvelle pour commencer : le CERCOR (Centre d’études et de recherches sur les congrégations et ordres religieux, site du CERCOR), membre du GDR Salve, est en deuil suite au décès début juin d’Hélène Morin, ingénieur de recherches du CERCOR à Saint-Etienne.

La base FEG a désormais passé le cap des 10 000 notices enregistrées.

Les ouvrages suivants viennent de paraître :

  • Le volume des Fasti concernant le diocèse de Poitiers, par Laurent Vallière. Les membres du groupe peuvent se le procurer à prix privilégié (38 €) par chèque au nom d’Hélène Millet.
  • Vaticana et Medievalia. Études en l'honneur de Louis Duval-Arnould, éd. Jean-Marie Martin, Bernadette Martin-Hisard et Agostino Paravicini-Bagliani, Florence, SISMEL – Edizioni del Galluzzo, 2008.
  • La Sainte-Chapelle de Paris : royaume de France ou Jérusalem céleste ? Actes du colloque tenu au Collège de France en 2001, éd. Christine Hediger, Turnhout, Brepols, 2007.
  • Les Hôpitaux, enjeux de pouvoir en France du Nord et en Belgique, IVe-XXe siècles, Hors-série de la Revue du Nord, 2008 : avec notamment un article de P. Montaubin sur les hôpitaux cathédraux de la province de Reims jusqu'au XIIIe s.
  • La Ville et l'Eglise du XIIIe s. à la veille du concile de Trente : regards croisés entre comté de Bourgogne et autres principautés. Actes du colloque des 18 et 19 novembre 2005 (Besançon et Poligny), éd. Jacky Theurot et Nicole Brocard, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2008.

Soutenances de thèse :

  • Jean-Marie Berthe a soutenu le 30 juin une thèse sur les procureurs français à la cour pontificale d'Avignon (Paris IV, dir. J. Verger).
  • Amandine Le Roux soutiendra sa thèse sur les collecteurs pontificaux à l'Université de San Marino le 22 octobre. La soutenance française (Université Paris X-Nanterre, dir. C. Vincent) aura lieu ultérieurement.

En tant que membre du GDR Salve, le groupe des Fasti dispose d'un code d'accès au site BiblioSHS, qui permet la consultation en ligne de nombreux articles et offre aussi l'accès à la base Cairn, proposant des revues numérisées. Les personnes intéressées peuvent demander ce code à H. Millet.

Lors de la réunion a été évoquée la nécessité de renforcer nos liens avec les historiens de l'art, car ils mènent beaucoup de travaux sur les cathédrales, en y intégrant de plus en plus de considérations d'ordre « social » (rapports entre les évolutions du bâtiment et des groupes sociaux qui l'utilisent…). Quelques ex. : Julie Aycard, qui était parmi nous, mène une thèse à l'université d'Amiens (dir. P. Racinet) sur Le chantier flamboyant de la cathédrale ND de Senlis et les paroissiales du Senlentois aux XVe et XVIe s.

Aude Morel poursuit à l'université de Lille III (dir. Anne-Marie Legaré) une thèse sur les salles du trésor en France aux XIIe-XIIIe s. dans l'architecture séculière. Armelle Legendre fait une thèse sur les aménagements intérieurs de la cathédrale de Sens. Sont volontaires pour former un groupe de réflexion sur le développement de ces collaborations : M. Maillard, H. Labarthe, C. Lemé, P. Montaubin, P. Demouy, J. Madignier.

Annonces de colloques et tables rondes :

  • Du 13 au 15 novembre aura lieu un colloque sur Avignon et le schisme.
  • Le 29 novembre 2008 aura lieu en Sorbonne, salle Perroy, la 4e journée organisée par le LAMOP sur les évêques et la fonction épiscopale (coord. Véronique Julerot). Le thème en sera cette année la concurrence liturgique entre évêque et chapitre au sein de la cathédrale. Les intervenants seront : Jean-Luc Fray, Jean-Baptiste Lebigue, Mathieu Lours, Yann Potin, Isabelle Ragnard et Vincent Tabbagh. Le programme précis sera diffusé en octobre.
  • Du 12 au 14 février 2009, le LAMOP organise un colloque international intitulé Les légats pontificaux. Paix et unité de l'Eglise, de la restructuration grégorienne à l'aube du concile de Trente (mi XIe-mi XVIe s.), coordonné par Pascal Montaubin et Hélène Millet. Le programme sera diffusé à l'automne.
  • Le prochain congrès du CTHS, organisé à Bordeaux du 20 au 25 avril 2009, a pour thème Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire. Les organisateurs ont contacté H. Millet pour proposer aux Fasti d'animer une session spécifique, ou de soumettre des communications individuelles dans la section « Biographies et prosopographies : sources et approches nouvelles » (colloque 3-1). Il n’est pas encore trop tard pour que les membres du groupe désireux d'y participer envoient à H. Millet un mail indiquant leur intérêt de principe et le sujet qu'ils souhaiteraient traiter. L'appel à communications (qui court jusqu'au 15 novembre) est disponible via le site du cths ( http://cths.fr ) et peut être envoyé sous forme papier à tous ceux qui en font la demande sur le site.
  • 2009 sera l'année saint Guillaume (de Bourges, † 1209). Des journées d'étude seront organisées à cette occasion les 28 et 29 octobre 2009 par plusieurs associations et Béatrice de Chancel Bardelot, conservateur en chef des musées de Bourges, a contacté H. Millet pour savoir si quelqu'un pourrait faire une intervention sur le chapitre de Bourges. Merci de vous manifester si vous êtes intéressés.

Etat du projet européen

Le dossier du projet européen initié par les Fasti a été déposé le 12 juin.

Intitulé Legacy, ce projet répond à l’appel d’offre du programme E-Content Plus de la Commission européenne. Il s’inscrit dans les efforts de l’U.E. pour créer une grande bibliothèque numérique via le méta-portail Europeana.

Les partenaires impliqués dans Legacy sont les suivants : le CNRS (le GDR Salve ne pouvant servir de support au projet pour des raisons administratives, c’est le Lamop, auquel est rattaché H. Millet et une partie des Fasti, qui servira de point d’ancrage) ; le LIRIS, laboratoire d’informatique lyonnais ; l’Université catholique du Portugal ; le département d’histoire de l’Université de Pecs ; l’Université de Milan ; l’Université autonome de Madrid ; Brepols ; l'Institut d'histoire croate, qui n'aura qu'un statut d'observateur, la Croatie n’étant pas signataire du programme eContentplus.

Les bases de données françaises intégrées dans le projet sont les suivantes : FEG, la base Collégiales, PREALP, la base de Christiane Lemé sur les stalles, celle d'Hugues Labarthe sur la Gascogne, celle d'Edouard Bouyé sur l'héraldique (en cours de formation).

Notre projet vise à créer un portail, intitulé e-ecclesia, qui permettra de relier les sites de nos différents partenaires et d’accéder à l’ensemble de leurs données. L’objectif est de créer un SIH (système d’informations historiques) permettant, sur la base des diocèses, d’accéder aux données relatives à l’histoire ecclésiastique et de faire des recherches sur des personnages, des lieux, des objets (images, etc.).

L’essentiel des financements servira à standardiser ces sites et créer ce portail de mise en relation : le financement des numérisations ne sera possible que de façon marginale.

En effet, l’objectif premier du projet est de rendre accessibles au plus grand nombre des données déjà numérisées. Soulignons qu’il nous a été demandé dans ce cadre de porter une attention particulière aux besoins des utilisateurs potentiels et une place importante a été prévue pour les remarques et examens d’un comité d’utilisateurs (associations de promotion du patrimoine, de généalogistes, etc.). Ce souci de la vulgarisation et de l’utilisation potentielle de nos travaux par le public est d’ailleurs amené à devenir un point important du montage des projets de recherche sur financement spécifique : il convient d’y être désormais très attentifs.

Un autre enseignement à tirer de la préparation de ce projet européen est l’impossibilité de monter désormais ce type de dossiers sans sortir du monde historique stricto sensu. Il devient indispensable de nouer des collaborations avec des chercheurs d’autres disciplines (informaticiens, sociologues, etc.) afin de valoriser nos travaux aux yeux des financeurs.

Nous saurons à l'automne si le projet est retenu par la Commission européenne (le taux de réussite est d'environ 20 %). Si c'est le cas, nous obtiendrons un financement pour une période de 2 ans 1/2.

 

L'organisation future des Fasti

Hélène Millet partant en retraite à la fin de l'année 2009, il a été nécessaire de réfléchir à la future gestion du groupe des Fasti. Etant donné qu'aucun des membres les plus impliqués dans son fonctionnement actuel n'est chercheur à temps plein, il est apparu qu'il serait à l'avenir impossible de faire reposer cette gestion sur une seule personne, car cela représenterait une masse de travail beaucoup trop importante. Il a donc été décidé que la gestion du groupe se ferait de manière collégiale, par un petit groupe de personnes, qui se répartiront les tâches comme suit :

Organisation du groupe des Fasti Ecclesiae Gallicanae à compter de 2009.

Précisons qu'Irmine Martin, qui part également en retraite en 2009, a accepté de continuer à travailler sur la publication des volumes Fasti, sous forme de vacations, ce qui nous permettra de bénéficier encore un peu de sa grande expérience en la matière.

 

Questions sur la base de données FEG

Il a été signalé que l'impression des diagrammes (menu Statistiques) ne se fait pas correctement : Stéphane Raux va travailler sur le problème.

Pourquoi certains personnages ont-ils des champs "Autres carrières" plus longs que la normale ?
Ce n'est pas du favoritisme de la part du logiciel, mais simplement le résultat de la compilation des notices liées aux différentes qualités du personnage : à chaque fois qu'on rajoute une qualité à un personnage, son champ "Autres carrières" s'allonge automatiquement. Un personnage ayant trois qualités aura donc un champ "Autres carrières" trois fois plus long qu'un personnage n'ayant qu'une seule qualité.

Une version mise à jour au 16 mai 2008 des consignes de saisie est disponible. Elle sera prochainement diffusée par mail à tous les membres du groupe et sera mise en ligne sur le nouveau site des Fasti.

Rappel :
Les données du champ "Ent / Sort" servent pour l'édition papier des volumes, tandis que les données des champs "Prédécesseur" et "Successeur" servent à l'établissement des tables chronologiques dans la base de données. Il est donc indispensable de remplir tous ces champs, même s'ils paraissent redondants au premier abord.

Si vous hésitez sur la succession à une qualité, entre deux prédécesseurs (ou deux successeurs) possibles : il faut corriger manuellement la liste de succession.

Vous allez dans le menu "Tables chronologiques", puis vous choisissez "Listes générées automatiquement, à utiliser pour effectuer des corrections".

Ne vous affolez pas si des incohérences, signalées en rouge, s'affichent dans cette liste générée automatiquement : ce n'est pas cette liste qui sera publiée, mais la liste que vous aurez corrigée manuellement à partir de celle-ci...

Si vous avez un problème en utilisant la base de données FEG, signalez-le immédiatement à Hélène Millet (h.millet@noos.fr, mail) ou Vincent Tabbagh (vtabbagh@u-bourgogne.fr, mail) : n'attendez pas la réunion suivante !

Dans la nouvelle version de la base FEG, sur laquelle travaille actuellement Stéphane Raux, les champs "Sources" et "Bibliographie" seront autonomes l'un par rapport à l'autre. C'est quasiment la seule modification que vous pourrez constater en tant qu'utilisateurs, car le travail de S. Raux porte essentiellement sur une simplification des lignes de codes, destinée à rendre la structure de la base plus facilement manipulable par les informaticiens.

 

Le projet Corelpa (CORpus Electronique des Lettres des PApes des XIIIe et XIVe s.)

Il s'agit d'un projet financé par l'ANR, qui vise essentiellement à compléter la base de données UPLA (Ut per litteras apostolicas, donnant pour l'instant accès à 145 000 lettres) et à développer les modes d'accès et d'interrogation du corpus de lettres, en prévoyant le croisement des informations en provenance d'autres sources.

Le projet, dirigé par l'UMR 5648 de Lyon II, en la personne de Jacques Chiffoleau, a pour partenaires l'EFR, l'IRHT et Brepols (déjà engagés dans la mise au point d'UPLA), l'Université d'Avignon (qui prévoit notamment de numériser les Vitae paparum de Baluze) et le LAMOP au nom de l'équipe des Fasti, qui s'est engagée plus particulièrement à travailler sur l'efficacité des décisions pontificales, en croisant les informations provenant des provisions pontificales avec les informations provenant des sources locales sur la réalité des collations de bénéfices. Ce dernier point passe notamment par la réalisation d'une plate-forme informatique mettant en relation les bases de données UPLA et FEG, ainsi que par la mise au point de procédures d'interrogations de la base UPLA plus précises que celles existant actuellement.

Notre collaboration à ce projet s'est pour l'instant heurtée à des problèmes techniques et administratifs. En effet, il serait nécessaire que les membres des Fasti y travaillant aient accès à la base UPLA. Or, cela nécessite la signature d'un « accord de consortium » entre les différents partenaires du projet (en particulier avec Brepols), mentionnant les apports et obligations de chacun. Cet accord n'a cependant pas encore été signé, alors que le projet court officiellement depuis 15 mois, car sa conclusion est soumise à la signature préalable d'un accord plus large entre Brepols et le CNRS. Ce dernier accord serait sur le point d'être officialisé, mais les choses traînent en longueur. Or le contrat d'un an de notre informaticien, Stéphane Raux, engagé sur les crédits Corelpa, va bientôt se terminer, sans que nous ayons pu mener à bien notre travail.

Afin de profiter au mieux du temps qui reste à Stéphane Raux pour travailler sur ce projet, nous avons décidé d'essayer au moins d'affiner les procédures d'interrogation de la base UPLA. Le problème de cette base est que toutes les informations sur les personnes, les lieux et les bénéfices sont contenues dans un seul champ. De plus, ces informations ne sont pas saisies de façon uniforme : les formulaires des lettres pontificales ont varié au cours du temps, les abréviations diffèrent selon les pontificats et les éditeurs, etc. Enfin, une recherche par mot est rarement pertinente puisque, dans le texte latin, on trouve souvent des énumérations qui ont pour résultat que les mots indiquant le type de bénéfice (canonicatus, decanatus…) sont souvent dissociés du mot indiquant le lieu où se trouve le bénéfice (remensis, etc.). Par conséquent, les interrogations donnent des résultats très "larges", nécessitant un tri manuel de la part du chercheur. Par exemple, si nous cherchons les lettres traitant des provisions aux canonicats rémois, nous allons obtenir aussi toutes les lettres dans lesquelles interviennent pour une raison ou une autre des chanoines de Reims, et nous allons avoir du mal à obtenir les lettres dans lesquelles se trouvent des « chanoine de Paris et de Reims ».

Afin d'affiner les interrogations, il faudrait que le logiciel sache dans quelle partie de chaque analyse de lettre chercher les informations pertinentes. Autrement dit, il nous faut établir une "cartographie" des analyses et éditions de lettres saisies dans la base UPLA, indiquant, pour chaque type de lettres et pour chaque pontificat, dans quel ordre se présentent les informations et quels sont les "mots-clés" qui introduisent aux différentes parties de la lettre (annonce du bénéficiaire, du lieu du bénéfice, etc.), afin que le logiciel d'interrogation puisse ensuite retrouver automatiquement ces informations. Ce travail préalable est relativement long et fastidieux, mais il permettra ensuite de considérablement faciliter la tâche de ceux qui consulteront la base UPLA. Nous avons commencé lors de la réunion à faire ce travail pour quelques types de lettres mais il est loin d'être terminé. Par conséquent, toute personne souhaitant nous aider dans cette tâche à l'avenir est la bienvenue !

 

Le nouveau site internet des Fasti

La gestion du site internet des Fasti ("http://fasti.univ-paris1.fr), jadis réalisé par Jean-Nicolas Rondeau et depuis longtemps laissé plus ou moins à l'abandon, a été reprise cette année par Willy Morice, ingénieur d'études au Lamop. Il travaille actuellement à la réalisation d'un nouveau site, plus convivial et attrayant. Si vous avez des suggestions ou des remarques à faire concernant ce site, n'hésitez pas à les communiquer à Willy Morice (willy.morice@univ-paris1.fr, mail).

Principaux points évoqués lors de la réunion :

 

Le tombeau de l'évêque de Paris, Simon Matifas de Bucy, par Jean-Marie Guillouët

Cette intervention a repris la teneur d'un article paru dans le numéro 159 (2008) de la Revue de l'art, p. 35-43., dans lequel J.-M. Guillouët a analysé les conditions de réalisation d'un gisant et d'une peinture surmontant le tombeau de Simon Matifas de Bucy (†1304) à ND de Paris.

Ce tombeau se trouvait à l'origine dans le parement sud de la chapelle Saint-Nicaise, fondée par l'évêque en même temps que les chapelles Saint-Rigobert et Saint-Marcel. C'est là que se trouve encore la peinture, fortement restaurée et modifiée au XIXe s., et peu étudiée jusqu'à présent, car se trouvant dans une chapelle aujourd'hui dédiée au culte et donc peu visitée par les touristes. Le gisant se trouve maintenant dans la chapelle Saint-Côme. L'état antérieur de l'ensemble est connu par deux dessins de la collection Gaignières. Ce tombeau était complété par une sculpture en pied de l'évêque, installée sur une colonne, dotée d'une inscription commémorative, à l'entrée des trois chapelles orientales qu'il avait fondées. La sculpture a disparu mais est connue par un dessin de Gaignières et l'inscription existe encore. Elle a été reprise dans l'Epitaphier du vieux Paris de manière fautive.

Plusieurs éléments « curieux » ont attiré l'attention de l'auteur :

De tous ces éléments, J.-M. Guillouët tire l'hypothèse que le gisant a été réalisé peu après la mort du prélat, mais que la peinture n'a été réalisée que trente ans plus tard, au moment des travaux du chœur, à l'occasion desquels Pierre du Fayel aurait fait faire un nouveau tombeau pour son oncle, dans un lieu différent du précédent (ce qui expliquerait le retournement du gisant). Il se serait alors adressé, pour la peinture murale, au plus grand artiste contemporain présent à Paris, Jean Pucelle. Ce qui ferait de cette œuvre la plus ancienne peinture monumentale de Paris.

Il a été souligné lors des discussions qu'il faudrait faire une étude stylistique du gisant, pour le dater plus précisément. Il ressemblerait en effet à celui de Foulque de Chanac, réalisé vers 1350 à Saint-Victor (maintenant conservé au Louvre). La forme de la mitre en particulier est intéressante.

 

Compte-rendus de colloques et tables-rondes sur l'histoire de l'Eglise

Les interventions d'A. Massoni (tables rondes sur les transferts épiscopaux organisées à Limoges) et de C. Barralis (table ronde sur les évêques de Metz et leur ville au MA ; 3e journée d'étude du Lamop sur les évêques et la fonction épiscopale) ont été reportées faute de temps.

Le colloque Cathédrales et pélerinages, organisé à Nanterre par C. Vincent et H. Millet les 28 et 29 mars 2008 (J.-M. Matz) :

Y aurait-il incompatibilité entre cathédrale et dévotion pèlerine, la première étant le lieu d’une pratique religieuse régulière et organisée, alors que la seconde relèverait par excellence de l’exceptionnel comme l’écrivait Alphonse Dupront ? Telle a été la ligne de réflexion proposée dans l’argumentaire, qui invitait par ailleurs à explorer quatre questions : les divers types de déplacements vers l’église-mère du diocèse, les cultes concernés, l’attitude du clergé cathédral face au(x) pèlerinage(s) et les relations entre la cathédrale et les autres pèlerinages de la cité ou du diocèse.

Le colloque, centré sur l’espace français, a rassemblé seize intervenants, avec douze communications sur le Moyen Âge et les autres sur l’époque moderne, qui ont apporté chacune un éclairage différent, parfois contradictoire, sur toutes ces questions. Le temps des conclusions définitives n’est assurément pas encore venu mais quatre propositions peuvent être retenues.

La première concerne la terminologie et la nécessité de trancher plus nettement la distinction entre pèlerinage, pratique de dévotion non obligatoire (exception faite du cathedraticum prescrit par les statuts synodaux) qui mène le fidèle au-dedans d’une église, et procession, rite d’obligation relevant de la liturgie et où le cortège se dirige au-dehors. La seconde est un constat : il existe effectivement des cathédrales sans pèlerinage. La grande diversité des situations en la matière est un appel à de nouvelles enquêtes. Elle n’est pas sans lien avec la troisième proposition : le clergé cathédral a eu des attitudes totalement différentes. D’un côté, indifférence ou hostilité. De l’autre, faveurs spirituelles ou aménagements des lieux. Enfin, diverses fonctions des pèlerinages cathédraux sont à distinguer. Si la fonction pénitentielle est de toutes les époques, la fonction judiciaire est beaucoup plus rare. La fonction pastorale, voire politique, est plus d’une fois nettement affirmée, mais variée dans ses objectifs.

Les actes doivent paraître (en 2009) dans la « Bibliothèque d’histoire ecclésiastique » de Louvain et, en attendant, un CR dans le prochain numéro de la Revue Mabillon.

Journées d'études Eglises et pouvoirs sous les derniers Capétiens, organisées par l'ANR sur les derniers Capétiens (P. Montaubin) :

Les communications vont faire l'objet d'une publication. Au nombre de treize en tout (réparties sur deux journées, en 2007 et 2008), elles allaient du milieu du XIIIe s. au milieu du XIVe s.

La première journée portait sur les "moyens d'actions" : beaucoup d'interventions concernaient le roi et son entourage (Simon Festu, Raoul Grosparni légat de la 8e croisade, …). A. Charansonnet a traité des rapports entre politique et ecclésiologie, à travers la querelle des Mendiants et des Séculiers ; R. Tellier les rapports entre églises et juridictions royales sous Philippe IV, J. Théry a évoqué l'affaire Bernard Saisset et P. Lhermitte-Leclercq un poème sur les clercs.

La seconde journée était davantage axée sur les manifestations de la piété royale : plusieurs communications ont évoqué les pratiques charitables des rois (Louis IX, Henri III d'Angleterre, etc.) ; il a été question des trois sépultures de Philippe VI et de la continuité des rites funéraires entre Capétiens directs et Valois, et A. Massoni a présenté Saint-Germain l'Auxerrois dans son rôle de paroisse royale.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

Pour commander le volume.

Contenu du volume :

  • 439 pages.
  • 557 notices prosopographiques.
  • 25 biographies d'évêques.

Ce volume comprend en outre une carte du diocèse, ainsi qu'une note sur le quartier de la cathédrale, une mise au point sur les effets des grâces expectatives accordées par les papes d’Avignon pour entrer au chapitre de Poitiers ainsi qu’une notice sur les stalles de la cathédrale Saint-Pierre – les plus anciennes de France – par Karine Corre et Kristiane Lemé.

  • Note liminaire, par Hélène Millet, directeur du programme.
  • Extrait du volume : "les grâces expectatives accordées par les papes d'Avignon", pages 23-25.
 

Diocèse de Poitiers : note liminaire, par Hélène Millet

Dans le neuvième volume de la collection Fasti Ecclesiae Gallicanae, consacré au diocèse de Sées, j’annonçais que le programme de publication allait connaître une pause. De fait, ce dixième volume sur le diocèse de Poitiers paraît après une interruption de près de trois ans. Qu’avons-nous fait durant tout ce temps ?

Comme il était prévu depuis le lancement du programme, nous nous sommes attelés à la réalisation d’une base de données cumulative, mais, contrairement à ce que nous avions toujours annoncé, ce n’est pas un CD-Rom que nous avons fabriqué mais une base de données accessible sur Internet. Ainsi va la progression des techniques qu’elles sont déjà périmées avant même que nous les ayons complètement apprivoisées pour nos applications historiques…

Durant l’année universitaire 2005-2006, Stéphane Raux, un étudiant en histoire de l’université Paris I formé à l’informatique dans cette même université, a ainsi consacré son mémoire de Master 2 à la réalisation d’un outil parfaitement opérationnel qui change complètement les conditions du travail des collaborateurs. Il était déjà l’auteur du logiciel de l’« Opération Charles VI ». Cet essai ayant été concluant, c’est sans la moindre hésitation que nous avons mis en chantier le logiciel FASTI destiné à gérer le cumul des données (base FEG) provenant de chacune des bases diocésaines et à permet­tre la saisie à distance des informations portant sur de nouveaux diocèses.

La base FEG ainsi créée se distingue des anciennes bases diocésaines en ce que sa structure est relationnelle. Les informations ont été réparties en cinq modules dévolus à :

  • la biographie ;
  • la « qualité » ou charge occupée dans le diocèse ;
  • la carrière bénéficiale hors de ce diocèse ;
  • la parenté ;
  • les sources et la bibliographie.

Il en résulte de nouvelles possibilités de saisie et de traitement appréciables. En revanche, la récupération des données doit être faite sous le contrôle de chacun des auteurs (ou de suppléants) afin que soient validés les changements opérés automatiquement ou que soient effectués manuellement ceux qui ne pouvaient décidément pas être automatisés.

Après avoir saisi (ou récupéré) ses données, chaque auteur peut ensuite visualiser la notice prosopographique telle qu’elle sera publiée ; il peut aussi y apporter les corrections qui s’imposent, sans plus attendre. Auparavant, chacun devait travailler en aveugle et transférer ses données à Orléans pour en recevoir une impression au format d’édition. Cette étape du travail ne se faisait que par pallier, et plutôt à la fin de l’entreprise, pour éviter des manipulations coûteuses en temps qui sont désormais réduites à l’état de touchants souvenirs.

Le cumul, au sein d’une base de données unique, des informations portant sur l’ensemble des notables ecclésiastiques des diocèses de France a entraîné la création d’une nouvelle entité prosopographique : « l’individu Fasti ». En effet, il est certes logique qu’un individu repéré dans différents diocèses dispose d’une notice dans chacun d’eux, mais, dans la base FEG, ce même individu doit apparaître comme unique et disposer d’une seule fiche descriptive. Celle-ci comporte :

  • son numéro matricule ;
  • toutes les variantes de son nom ;
  • l’indication des diocèses où il est (ou sera) répertorié ;
  • des liens permettant d’accéder aux notices prosopographiques diocésaines correspondantes.

Nous avons appelé « identification » l’opération qui consiste à relier chacune des notices diocésaines à une fiche « individu Fasti ». Comme les individus « multiples » (présents dans plusieurs diocèses) ont en principe déjà été repérés par les auteurs (on lit alors, en tête des références, les numéros dont un individu a été doté dans les autres diocèses), cette opération se fait automatiquement, mais il existe une procédure qui permet de rapprocher les homonymes, ou les presque homonymes, en vue d’un examen systématique. En outre, pour chaque individu multiple, les auteurs doivent s’assurer que les éléments biographiques qu’ils ont rassemblés n’entrent pas en contradiction avec ceux qui figurent dans la notice d’un autre diocèse. Cette vérification peut conduire à rejeter des identifications (un cas rare cependant) ou à faire apparaître des difficultés insolubles : dans ce dernier cas, le système permet aux auteurs d’apporter des explications.

Si, à ce jour, les bases portant sur les neuf diocèses dotés de publications ont été incorporées dans la base FEG et, pour la plupart, complétées ou corri­gées, l’examen systématique des homonymes et la vérification du contenu des notices pour les individus multiples sont encore en cours. Les auteurs ont très généralement accepté de faire tous ces travaux longs et complexes. Ils ont droit à mes remerciements les plus chaleureux et à notre reconnaissance.

Pour que le public bénéficie au plus vite des versions corrigées des bases diocésaines et de toutes les possibilités d’interrogation qu’offre la base cumu­lée, Brepols Publishers a d’ores et déjà lancé la fabrication du site FEG qui sera accessible à partir du portail BREPOLiS. Le programme des Fasti Ecclesiae Gallicanae est en effet lié par contrat à sa maison d’édition pour la diffusion de ses résultats. Il faut espérer que l’ouverture du site interviendra en 2008, à une date qui devrait de toute façon précéder la publication du onzième volume de la collection, car la naissance d’un site ne signifie pas la mort des livres. Les services qu’ils rendront sont complémentaires. En parti­culier, les chapitres introductifs ne seront pas mis en ligne. La collection a donc encore de longs jours devant elle.

Durant cette longue genèse de la base FEG, Laurent Vallière a réuni les matériaux concernant le diocèse de Poitiers. Ses origines poitevines et la thèse de doctorat qu’il avait soutenue en 2001 sur la collégiale Saint-Hilaire de Poitiers disent bien les raisons de son choix et expliquent son attention particulière pour les bénéfices détenus par les chanoines de la cathédrale dans les autres établissements du diocèse. C’est pourquoi il a paru opportun de sortir de l’index des « diocèses cités en matière bénéficiale » les clercs égale­ment titulaires de bénéfices poitevins : ils sont listés dans un index particu­lier, celui des « bénéfices du diocèse », selon une disposition qui sera reprise dans les volumes suivants. Appelé à effectuer des séjours répétés à Rome pour l’informatisation du « Fichier Lesellier », Laurent Vallière s’est aussi trouvé en position de recueillir quantité d’informations provenant des registres de l’Archivio Secreto Vaticano et il a exploité ce filon autant que faire se pouvait. Le lecteur pourra constater que cette remarquable conjonction de sources locales et curiales a engendré des notices généreusement fournies en données.

Laurent Vallière a bénéficié, et pâti, de sa situation de pionnier dans l’uti­lisation de la base FEG. Les facilités de saisie, de correction et de gestion des données qu’offrent ce nouvel outil ont ensuite été compensées par l’obligation d’attendre que soient mises au point de nouvelles procédures pour l’impres­sion des notices. Elles sont l’œuvre de Jan Driesen, informaticien de Brepols Publishers, avec qui nous avons cherché à éliminer toute intervention « manuelle ». Jusqu’à présent en effet, les « sorties » d’ordinateur étaient patiemment nettoyées de leurs scories par Irmine Martin. Désormais, par l’intermédiaire de sa base de données, l’auteur devra livrer à l’imprimeur des notices prêtes à la publication. Mais il se pourrait que, malgré notre vigilance et les ressources de la programmation, nous ne soyons pas parvenus à éradiquer toutes les imperfections de présentation ou les développements malencontreux d’abréviations. Qui nous les signalera sera assuré de notre reconnaissance.

La fabrication du reste de l’ouvrage est évidemment restée un travail artisanal et les chapitres préparés par Irmine Martin ont dû patienter près d’une année avant d’être rejoints par les notices prosopographiques, les indices et les tables chronologiques. Ces dernières, quoique produites automatiquement, devaient toujours être retouchées par les auteurs et mises en page par Irmine Martin. La création d’un nouveau module par Stéphane Raux a permis que ce temps soit révolu. En outre, pour que puissent s’enchaîner sans discontinuité les parties produites automatiquement et celles issues de l’arti­sanat, il a fallu modifier l’emplacement des tables chronologiques. Le lecteur les trouvera désormais à portée de la main, à l’extrême fin du livre.

Ainsi donc, le temps a passé. L’équipe des Fasti Ecclesiae Gallicanae s’est insérée dans le réseau et va bientôt s’installer sur la toile. Elle ressent déjà les bienfaits de ces mutations technologiques avec l’ouverture de nouveaux chantiers diocésains, au sein de la base FEG mais dans une partie bien distincte, par des auteurs néophytes mais enthousiastes. Aire et Mirepoix (Hugues Labarthe), Bordeaux (Françoise Lainé), Carcassonne (Janine Mathieu), Châlons-en-Champagne (Sylvette Guilbert), Chartres (Pierre Desportes), Digne, Glandèves, Riez et Senez (Thierry Pécout), Langres (Vincent Jourd’heuil), Narbonne (Benoît Brouns), Sens (Vincent Tabbagh) et Saint-Jean-de-Maurienne (Gabrielle Michaux) ont fait leur entrée sur Internet. D’autres se préparent… La base FEG pourrait bien s’appeler « la ruche » !

Orléans, le 20 décembre 2007, Hélène Millet, directeur du programme.

PS : Les principes de la création du logiciel FASTI ont fait l’objet d’une présentation lors d’un colloque international qui s’est tenu à Lisbonne en septembre 2006 à l’initiative des Fasti Ecclesiae Portugaliae et dont les actes sont déjà publiés. Voir H. Millet et S. Raux, « De la publication de livres à la mise en ligne d’une base de données. Les premiers enseignements du puzzle des Fasti Ecclesiae Gallicanae », dans Carreiras ecclesiasticas no Occidente Cristão (sec. xii-xiv), Lisbonne, 2007, p. 317-330.

 

Extrait du volume concernant le diocèse de Poitiers

les grâces expectatives accordées par les papes d'Avignon (pages 23-25)

Au cours de nos recherches nous avons croisé de nombreux clercs ayant obtenu du Siège Apostolique un canonicat avec expectative de prébende à la cathédrale de Poitiers. Au XIVe siècle, ou plus précisément entre 1305 et 1394, période pour laquelle notre documentation est à peu près cohérente, nous comptons ainsi cent vingt-sept grâces en forme d’expectative. Si quelques-uns des titulaires de ces grâces ont pu finalement être installés au chapitre, la majorité d’entre eux semblent avoir dû faire une croix sur leurs espoirs. Notre documentation n’étant pas exhaustive, il est possible néanmoins que certains aient réussi à obtenir une prébende à Poitiers sans que nous l’ayons su. Ainsi, une recension de ces clercs fournit des noms qu’on peut retrouver tant dans la base de données des chanoines prébendés que dans la liste des incertains. Même quand ils ne doivent pas être considérés comme des membres du chapitre de Saint-Pierre, ces chanoines « expectants » ont parfois participé à la vie de l’église cathédrale en tant que chapelain ou hebdomadier par exemple. Il nous a donc paru intéressant de donner cette liste qui peut compléter nos connaissances et permet de se faire une idée du nombre de postulants à la cathédrale ainsi que du poids de la politique bénéficiale des papes d’Avignon.

Nous avons distingué typographiquement plusieurs catégories :

  • sont mis en gras les bénéficiaires des grâces expectatives qui ont obtenu une prébende (ou une dignité) à la cathédrale. Leur nom est alors suivi de leur numéro dans la base de données (exemple : Johannes de Ferraria (PT352)) ;
  • quand le bénéficiaire de la grâce a accédé à une dignité de la cathédrale, sans qu’il soit sûr qu’il ait pour autant possédé une prébende canoniale, son nom, suivi de son numéro d’identifiant dans la base, est alors mis en gras et en italique (exemple : Raymundus de Valle (PT562)) ;
  • l’italique (mais sans les caractères gras) est utilisé sinon pour citer les noms des chanoines avec expectative de prébende qui ont été regroupés dans cet ouvrage dans la catégorie des cas incertains. Nous mentionnons également alors leur numéro d’identification (exemple : Petrus Pouverelli (PT496)) ;
  • les chanoines n’ayant apparemment pas possédé de prébende sont laissés en style normal (exemple : Nicolaus de Nayda). Enfin, quand le nom du bénéficiaire de la grâce est suivi d’un astérisque, notre source n’est pas une lettre apostolique mais une supplique (exemple : Guillermus Veri*).

 

• Sous Clément V (5-VI-1305 à 20-IV-1314)

(d’après les Registres édités par les Bénédictins).

  • Johannes de Ferraria (PT352), 2 mars 1308 (Reg. ClV 2574).
  • Simon Suavis (PT547), avant le 12 mars 1308 (Reg ClV 2679).
  • Nicolaus de Nayda, 25 juillet 1308 (Reg ClV 3777).
  • Bertrandus de Paraviso, avant le 5 avril 1308 (Reg ClV 3551, expectative épiscopale).
  • Robertus de Burnachia, 5 avril 1308 (Reg ClV 3551, expectative épiscopale).
  • Guillermus Basseri (PT236), avant le 30 novembre 1308 (Reg ClV 3655).
  • Raymundus de Casis (PT521), 4 juin 1309 (Reg ClV 4712).
  • Galhardus de Mota (PT212), avant le 15 novembre 1309 (Reg ClV 5164).

 

• Sous Jean XXII (7-VIII-1316 à 4-XII-1334)

(d’après les Lettres Communes éditées par l’École française de Rome).

  • Petrus Fabri (PT471), 6 septembre 1316 (LC JXXII 34).
  • Gerardus Rogerii (PT221), 7 septembre 1316 (LC JXXII 211).
  • Bernardus de Laquintania (PT189), 7 septembre 1316 (LC JXXII 235).
  • Bernardus Guillelmi de Casalibono, 7 septembre 1316 (LC JXXII 594).
  • Gerardus Ferrerii (PT219), 14 septembre 1316 (LC JXXII 1029).
  • Johannes de Castrobrientii, 6 juillet 1317 (LC JXXII 4274).
  • Iterius de Malajollis (PT304), avant le 26 septembre 1319 (LC JXXII 10374).
  • Oliverius de Cerzeto (PT440), avant le 8 juin 1320 (LC JXXII 11577).
  • Raymundus de Valle (PT562), 28 mai 1321 (LC JXXII 13490).
  • Ardoinus de Pretingniaco, 23 novembre 1322 (LC JXXII 16626) et 8 décembre 1324 (LC JXXII 21195).
  • Johannes Bourretelli (PT335), 20 janvier 1323 (LC JXXII 16838).
  • Guillermus de Auxio (PT234), avant le 2 juin 1323 (LC JXXII 17558).
  • Petrus Pouverelli (PT496), avant le 2 janvier 1324 (LC JXXII 18745b).
  • Johannes de Lobertio (PT375), 9 janvier 1324 (LC JXXII 18799).
  • Theobaldus de Montebosone, avant le 3 août 1324 (LC JXXII 20041).
  • Ademarus de Mortuomari, 28 janvier 1325 (LC JXXII 21484).
  • Johannes Pascaudi (PT379), 13 juin 1325 (LC JXXII 22541).
  • Nicolaus Albi (PT431), 22 avril 1326 (LC JXXII 25053).
  • Helias de Brugeria, 30 avril 1328 (LC JXXII 41034).
  • Geraldus de Roffiaco (PT222), 25 novembre 1328 (LC JXXII 43362).
  • Guillelmus Turpini, 10 décembre 1328 (LC JXXII 43477).
  • Giraldus de Bisturre (PT218), 28 février 1329 (LC JXXII 44554).
  • Fayditus Guiraudonis (PT206), 17 mars 1329 (LC JXXII 44760) (PT206).
  • Guido de Combornio, 19 août 1329 (LC JXXII 46039).
  • Hymbertus de Champbolanc (PT303), 3 mai 1330 (LC JXXII 49501).
  • Hymbertus Decimarii, avant le 12 juillet 1330 (LC JXXII 50239).
  • Guillelmus Morelleti, 19 mars 1331 (LC JXXII 53152).
  • Andreas Roberti (PT172), 8 avril 1331 (LC JXXII 53291).
  • Johannes Borgayl, 19 avril 1331 (LC JXXII 53418).

(...)

diocèse Poitiers