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Certaines entrées latines renvoient au Glossaire de Du Cange mis en ligne par l’École nationale des chartes. Il s’agit parfois de définitions de sens voisin ou générique, souvent liées à des contextes monastiques plutôt que canoniaux, mais qui donnent de précieuses pistes complémentaires.



  • Confrère confrater
    Il existe à Macon sept confrères, prêtres chargés de célébrer l’office divin, suppléant le tour des chanoines. Trois sont dits « de l’autel majeur » car ils célèbrent à cet autel. Les trois autres sont dits « de l’autel mineur » car ils célèbrent la messe de prime au petit autel.

  • Corbellier
    À Angers, ce sont quatre semi-prébendés qui tirent leur nom de la corbeille qu’ils portaient lors des repas communs. L’institution remonte au XIIIe siècle. Le grand corbellier ou maître corbellier était curé du chœur.

  • Correcteur corrector
    Office institué à Mende par un statut de 1298. Il est chargé de surveiller les choriers, de réformer le culte divin. Il assure le service du chœur en l’absence du préchantre.

  • Coûtre custos
    À Verdun, les coûtres ont à peu près la même fonction que les marguilliers. À Poitiers, ils sont cités au XVe siècle, assurent la sonnerie des cloches et le gardiennage de la cathédrale jour et nuit. Un coûtre est attesté également à Metz, de façon distincte des marguilliers.

  • Curé curatus
    Nom donné aux hebdomadiers à Aix-en-Provence et Apt.

  • Dais ou baldaquin
    Éléments qui surmontent les hauts-dossiers, comprenant une voûte en saillie au-dessus des stalles hautes, souvent couronnée par une frise.

  • Dapifer dapifer
    Nom donné au réfectorier à Lyon. Cette appellation dérive de celle utilisée dans des milieux aristocratiques, en particulier dans le milieu impérial.

  • Doyen decanus
    Étymologiquement, c’est celui qui commande à une dizaine. Ce fut d’abord une réalité monastique. L’usage de grouper les moines par dix sous l’autorité de l’un d’eux, le doyen, est attesté chez saint Jérôme et saint Augustin. Selon saint Benoît, les doyens sont choisis par l’abbé pour faire respecter ses consignes et veiller à l’observance de la règle. Après le IXe siècle, l’existence des doyens monastiques s’est faite plus rare et la fonction est tombée en désuétude. Cependant, des prieurés allemands et, en France actuelle, des prieurés de l’ordre de Cluny ont gardé à leur tête un doyen. (Catholicisme, 5, col. 1070).
    Pour les cathédrales, le doyen est le premier dignitaire et chef du chapitre, notamment dans la moitié nord de la France actuelle : Angers, Autun, Avranches, Bayeux, Besançon, Chalon-sur-Saône, Châlons-en-Champagne, Évreux, Langres, Lisieux, Lyon, après l’exemption capitulaire de 1383, Orléans, Poitiers, Rouen, Sées (jusqu’à la réforme de 1131). En beaucoup d'endroits, il prend au XIe ou au XIIe siècle le pas sur le prévôt dont la dignité est alors supprimée ou vidée de son contenu : à Auxerre, Mâcon, Orléans, Reims, Sens, diocèse de Maurienne… (voir prévôt) Il est en général élu par le chapitre. À Reims, il est en principe élu mais en fait désigné par l'archevêque, le chapitre se contentant de confirmer la nomination. À Auxerre, Orléans, sa désignation par le chapitre doit être confirmée par l'évêque, par le Saint-Siège à Meaux. À Poitiers, le doyen, d'abord désigné conjointement par l'évêque et le chapitre, l'est finalement par les seuls chanoines.
    Avant le XIIe siècle, si l'autorité est exercée par le prévôt, la dignité de doyen occupe la deuxième ou troisième place dans la hiérarchie et sa fonction n’est pas toujours claire. Puis, lorsqu'il n'est pas le premier dignitaire, le doyen peut exister et correspondre à d'autres fonctions. À Cambrai, attesté depuis 1076, il est le deuxième dignitaire du chapitre ; pourvu des ordres majeurs, il est le curé de l'évêque, des chanoines et des chapelains. Pour le chapitre du Puy, entre 1088 et 1128, les actes connus donnent le doyen comme premier dans la composition du chapitre cathédral, mais passent sous silence l’existence d’un éventuel prévôt. Toutefois, en 1142, un acte de l’évêque Umbert d’Albon mentionne le prévôt comme premier du chapitre, sans le doyen. La documentation connue est ensuite extrêmement chiche sur cette question jusqu’en 1202. Faut-il envisager une période de concurrence entre les deux fonctions de prévôt et de doyen, jusqu’à ce que mette en place le compromis apparu en 1202 ? C’est possible, mais ce n’est pas certain. En résumé, il semble qu’aux Xe et XIe siècles le prévôt dirigeait le chapitre du Puy, malgré l’existence concomitante d’un doyen, puis il y a une période de flou de 1088 à 1202, date à partir de laquelle il est clair que le doyen dirige le chapitre, bien que l’office de prévôt subsiste avec des attributions non négligeables.
    Le doyen de Verdun, la première dignité y étant le primicier, a des fonctions spirituelles. Il devient le premier dignitaire du chapitre après l’annexion de la princerie à la mense capitulaire en 1385 ; il doit normalement assurer la direction spirituelle des chanoines, sur lesquels il a la cura animarum. Toutefois, rien ne semble indiquer que le doyen doive forcément être prêtre et plusieurs exemples vont d’ailleurs à l’encontre de ce principe, notamment lors de collations pontificales ; le doyen est toutefois astreint à une résidence personnelle plus stricte que les autres chanoines et dignitaires. À Gap où le premier dignitaire est le doyen, au prévôt revient l’administration du temporel. Au Puy, cohabitent, à partir du XIIIe siècle en tout cas, le doyen, premier dignitaire, et un prévôt qui arrive en second dans la hiérarchie du chapitre. Le premier a la charge de la direction spirituelle du chapitre ; en particulier, c’est lui qui confesse les chanoines, selon les statuts promulgués par Clément IV en 1267. Au second, revient l’administration du temporel du chapitre. Cette répartition des rôles semble durer jusqu’à l’époque moderne. C’est cette répartition que l’on semble observer ailleurs, lorsque cohabitent un prévôt et un doyen quel que soit l’ordre de préséance : au premier revient l’administration temporelle et financière, au second un rôle spirituel. La prédominance du second sur le premier, lorsque ce phénomène existe, refléterait à la fois une préférence accordée à l’action spirituelle sur le matériel et le désir d’accentuer l’indépendance du chapitre par rapport au pouvoir épiscopal puisque le doyen est élu par le chapitre et non nommé par l’évêque. Le doyen d’Évreux a, outre ses fonctions habituelles, autorité sur les grandes écoles dont il nomme le recteur.
    La situation semble différente dans d’autres chapitres. À Metz où le doyen agit comme suppléant du primicier : quand celui-ci est présent, on ne le trouve pas mentionné ; après 1380, lui est confié le contrôle des finances. À Avignon, existent deux offices de doyen, un « doyen administrant » et un « doyen non administrant » ; ils sont chargés de l'approvisionnement en nourriture du chapitre et de l'administration financière.

  • Écolâtre scolasticus, scholasticus
    Chargé de l’enseignement à l’école cathédrale. Il travaille aux côtés du préchantre et la délimitation des tâches entre ces deux personnages n’était pas toujours clairement établie, d’où des querelles qui pouvaient survenir entre eux (on en connaît un exemple à Angers). L’écolâtre de Coutances n’assurait pas l’enseignement, confié au maître des enfants de chœur ; il était chargé des lectures et des sermons lors des cérémonies les plus importantes, vérifiait les lectures des matines, corrigeait les lectionnaires du chœur. L’écolâtre de Cambrai était responsable des écoles de la ville, recrutait les maîtres, dirigeait les enfants de chœur pour la partie « lectures » ; la fonction est devenue honorifique à la fin du XIVe siècle.
    La fonction existe également à Autun, Reims, Strasbourg. On trouve deux écolâtres à Autun au milieu du Xe siècle ; un seul au XIIIe siècle. Le scolasticus de Langres est dit en français « maître école ».
    À Angers, l’écolâtre devient le chancelier de l’université au XIVe siècle. À Orléans, il prend, dans le dernier tiers du XIIIe siècle, le relais du magister scolarum en tant que chancelier du chapitre ; il intervient dans les affaires de l’université ; il devient chancelier de l’université au XVIe siècle.
    L’évêque de Toulouse, organisant la vie régulière en 1073, en fait le synonyme de capiscol ou maître d’école. À Viviers, le terme apparaît tardivement, au XIVe siècle, pour désigner le maître de chœur qui était à la collation du préchantre.
    L’écolâtre qui joue un rôle important dans le chapitre de Poitiers au XIIIe siècle est théoriquement supprimé en 1351, suppression qui n’est effective que dans le courant du XVe siècle, alors que la fonction n’a plus de contenu réel. L’écolâtrerie de Verdun, qui fut érigée en dignité seulement en 1510, en avait tous les attributs depuis longtemps. En effet, son titulaire était inamovible et son office donnait juridiction, raison pour laquelle un factum de 1630 précise que l’écolâtrerie était au Moyen Âge un office, mais un « office noble ». Chargé de l’école capitulaire, l’écolâtre déléguait cette fonction à des « maîtres des écoles » depuis le XIIIe au moins, mais il gardait la juridiction sur les enfants ainsi que sur certains officiers, comme les marguilliers. À cela s’ajoutaient quelques charges anecdotiques ou ponctuelles, comme le fait de payer ou de faire lui-même la table pascale qu’on accrochait au nouveau cierge béni lors des fêtes de Pâques. Au XVIe siècle, ses compétences semblent s’être élargies, notamment avec une juridiction sur les chanoines coupables de fautes ; toutefois, cela semble être lié à l’érection de cet office en dignité.

  • Embrèvement
    Technique d’assemblage de deux pièces de bois, dont l’une présente un relief (tenon ou languette) et l’autre un creux (mortaise ou rainure). C’est une technique abondamment utilisée dans les stalles au Moyen Âge, l’usage de clous et vis étant interdit.