Fasti Ecclesiae Gallicanae. volume 22. Diocèse de Mâcon
75 €
Author | |
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Mots-clés | |
Année de publication |
2022
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Volume |
22
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Éditeur |
Brepols Publishers
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Ville |
Turnhout
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Contenu du volume :
- pages approx. 368 p., 156 x 234 mm, 2022
- ISBN: 978-2-503-59969-4
D’ailleurs, nous avançons. Une réflexion est en cours à propos de la fondation d’une nouvelle collection concernant les diocèses de Portugal aux Éditions Brepols, inspirée par notre expérience, les Fasti Ecclesiæ Portugalensis. De nouveaux collègues nous ont rejoints. Nous espérons que le travail entrepris par Charles Vulliez pour le diocèse d’Orléans sera mené à son terme sous la conduite d’Amandine Le Roux et Paul Chaffenet. Les volumes qui viendront dans les années à venir sont en bonne voie et nous nourrissons l’espoir que cet ordre-ci de parution sera respecté : le diocèse de Troyes par Sandrine Legendre en 2022, celui de Cambrai par Monique Maillard-Luypaert en 2023, celui de Verdun par Mickael George en 2024. Grâce au travail précis et assidu d’Ahmad Fliti, ingénieur au laboratoire CERCOR, la base de données des Fasti a subi quelques nouvelles retouches de code, ce qui lui permet notamment de s’adapter aux diocèses comportant des chapitres cathédraux réguliers. Sans compter le Lexique canonial en ligne sur notre site, sous la férule d’Yves Esquieu, qui s’alimente de nouvelles entrées chaque année. Martine Alet, ingénieure d’études du CERCOR, poursuit sa très efficace collaboration éditoriale avec les Éditions Brepols pour le traitement en prépresse de chaque volume. Laurent Vallière épaulé par Jacques Madignier assure la relecture des notices et des tables issues de la base de données. L’équipe qui a pris la succession de celle qu’orchestrait Jean-Michel Matz depuis l’Université d’Angers a désormais atteint son rythme de croisière. Rappelons que la bibliothèque des Fastiest accessible à tous ses membres et qu’un répertoire de nos archives est à venir. Nous essaierons de rendre accessible en ligne les diverses ressources dont nous disposons, autant que possible, car le site des Fastiévolue lentement vers un portail de ressources. Enfin, notre activité scientifique soutenue pose la question de la périodicité de nos journées. Il est possible que nous retournions à des sessions biannuelles, comme au début du programme. L’option est à l’étude.
Le présent ouvrage s’attache à la province de Lyon, avec le diocèse de Mâcon. C’est l’une des plus avancées de notre programme : avec le souhait de la parution du volume de Langres sous la responsabilité de Jean-Vincent Jourd’Heuil et de celui du siège métropolitain, elle est en passe de voir tous ses diocèses traités. On le doit pour l’essentiel à Jacques Madignier, qui s’est successivement attaché aux tomes d’Autun et de Chalon-sur-Saône. Au regard de ses ressources bénéficiales, le chapitre cathédral de Mâcon est l’un des plus modestes de la région. Son diocèse adossé à la vallée de la Saône est découpé par une large enclave de celui d’Autun. Les juridictions de l’évêque sont affaiblies par la présence de la puissante abbaye de Cluny. Par infortune, la cathédrale médiévale Saint-Vincent ne nous est parvenue qu’à l’état partiel, tandis que le cloître et le quartier canonial ont subi les assauts de l’urbanisme des temps contemporains. Le volume proposé s’enrichit d’un chapitre de Camilla Cannoni consacré au palais épiscopal et à son environnement urbain, ou du moins à ce que l’on peut en saisir. L’historien comme l’archéologue doivent se tourner vers la documentation écrite et l’iconographie moderne pour proposer des hypothèses de restitution, en attendant les découvertes matérielles qu’une opération urbaine livrera peut-être un jour. Ce sont là des jalons essentiels qui se trouvent ainsi posés.
L’Église de Mâcon fut gouvernée par des prélats d’envergure moyenne. Aucun religieux parmi eux. Outre leurs anciens démêlés avec l’abbé de Cluny, ils durent composer avec les comtes de Mâcon, puis avec l’autorité royale. Ils subirent les conflits géopolitiques suscités d’abord par les convoitises capétiennes sur Lyon, puis par les rivalités entre le roi et les Bourguignons au XVe siècle. Pour sa part, le chapitre cathédral de Mâcon, à la faveur de concessions du roi de France, su construire une seigneurie dans la cité qui s’affirme dès le début du XIIIe siècle. Il faut attendre l’extrême fin du xive siècle pour que le recrutement des évêques élargisse quelque peu ses horizons. Mais domine un personnel originaire du Forez, de la région lyonnaise, de divers lignages vassaux du duc de Bourgogne. Les carrières bénéficiales sont sans éclat, quelques prélats seulement quittant Mâcon, qui pour terminer à Amiens, qui à Besançon, qui à Vienne. Le XVe siècle abrite quelques figures plus prestigieuses, tel Geoffroy de Saint-Amour, proche des Bourguignons. La taille du diocèse rappelle par bien des aspects celle des ressorts méridionaux, mais on n’y trouve point l’influence grandissante des curialistes, l’emprise des provisions pontificales, ni même l’étroitesse des liens avec les pouvoirs princiers. Petit diocèse de Mâcon, carrières étriquées, mais intense vie institutionnelle et relationnelle, imbrication entre la ville et son chapitre. L’échelle d’analyse proposée par ce volume tranche certes avec celles de chapitres cathédraux plus convoités, mais elle conduit l’historien à s’intéresser davantage aux oligarchies locales et à questionner les carrières canoniales et épiscopales au prisme de leurs stratégies de pouvoir.
À Rognac, le 5 juillet 2021 Thierry Pécout