CR 6 juillet 2001

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 6 juillet 2001

 

Informations générales

Le GDR GERSON étant appelé à disparaître en décembre prochain, après 8 ans d'activité (durée maximale autorisée), H. Millet et plusieurs collègues ont déposé un dossier demandant la création d'un nouveau GDR., qui porterait le nom de SALVE (pour Sources, Acteurs et Lieux de la Vie religieuse à l'Epoque médiévale). Ce dossier doit être examiné à l'automne par la Commission 32 du C.N.R.S., qui délivrera un avis à partir duquel la Direction scientifique prendra sa décision. Celle-ci ne surviendra probablement pas avant le printemps, si bien que, dans le meilleur des cas, il risque d'y avoir quelques mois de "battements" entre la disparition de Gerson et la mise en place de Salve.

Par ailleurs, les Journées " Histoire médiévale et christianisme " qui se dérouleront à Orléans du 28 au 30 septembre prochain risquent de peser lourdement sur notre budget. En conséquence, il serait imprudent d’arrêter définitivement l’organisation de notre réunion d'hiver. Une date de principe a été arrêtée : le vendredi 11 janvier 2002. Elle reste à confirmer.

Nous avons appris avec tristesse le décès, le 14 avril dernier, de notre collaboratrice chargée du diocèse de Sées, Françoise Loddé, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. A sa famille, nous exprimons toute notre sympathie.

La prochaine réunion sera axée sur les cardinaux, afin d'organiser le traitement des informations concernant ces personnages qui sont présents dans de nombreux chapitres, mais dont la carrière dépasse largement ce cadre. Nous profiterons notamment de l'arrivée parmi nous de Mme Anne-Lise Rey-Courtel, qui a travaillé sur les cardinaux français à l'époque du Grand Schisme.

Deux volumes de la série des Fasti devraient paraître avant la fin de l'année : Agen (par F. Ryckebusch) et Angers (par F. Comte et J.-M. Matz). Mende et Rodez sont les suivants sur la liste.

Jean-Nicolas Rondeau a poursuivi cette année le travail de dépouillement des fichiers onomastiques conservés au Centre d'études et d'histoire juridiques et portant sur les fonds du Parlement de Paris aux Archives Nationales (séries X/1a, X/1c, X/2a). Un tirage par diocèse des cotes obtenues a été mis dans la "boîte", ainsi qu'un récapitulatif des dépouillements effectués.

Signalons à ce propos que S. Lusignan, qui travaille avec des étudiants sur les procès du Parlement concernant les universités au XIVe s. et jusqu'en 1448, se propose de nous fournir les informations trouvées sur les chanoines, ainsi qu'une retranscription des procès concernés, dès que son fichier sera achevé.

La nouvelle mouture du " Petit guide des collaborateurs " a été distribuée. Mme Martin se fera un plaisir de l’adresser à ceux qui en feront la demande.

L'équipe de prosopographie du LAMOP (laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, associant le C.N.R.S. et l'Université de Paris I), dirigée par H. Millet, lance "l'opération Charles VI", c'est-à-dire la constitution d'un vaste fichier prosographique sur les personnes "actives" (dans l'administration royale, municipale, religieuse, dans la vie sociale en général) en France sous le règne de Charles VI. Les membres des Fasti sont naturellement concernés par ce projet et seront contactés à mesure de l'avancement de leurs travaux.

Présentation du CD-Rom "Ut per litteras Apostolicas…", par J. Mathieu

J. Mathieu nous a présenté une version de travail du premier CD-Rom de la collection, qui doit à terme fournir sur support électronique l'ensemble des informations contenues dans les volumes papier des Registres et lettres des papes du XIIIe s. / du XIVe s. édités par l'École française de Rome depuis la fin du XIXe s. Celle-ci ne publiera d'ailleurs plus à l'avenir que sous forme électronique.

Cette entreprise, menée conjointement par Brepols, l'E.F.R et l'I.R.H.T., devrait comprendre trois étapes : un premier CD-Rom sur les lettres communes du XIVe s., un deuxième sur les lettres secrètes du XIVe s., et un troisième sur les lettres du XIIIe s. La version présentée par J. Mathieu englobait déjà les pontificats de Jean XXII, Benoît XII et Urbain V, et nous a permis de constater les avantages de ce mode de diffusion. En effet, l'informatique permet toute une série d'interrogations (par dates, par noms, par types de lettres, etc), éventuellement croisées, qui seront d'une grande aide pour les chercheurs. La complexité des sources - en particulier la multiplicité des variantes orthographiques pour un même nom - rend nécessaire cependant la multiplication des interrogations, afin d'éviter d'obtenir des résultats tronqués lorsque l'on fait une recherche.

Les diocèses du Bearn, par Véronique Castagnet

Nous avons eu la joie d'accueillir parmi nous une moderniste, V. Castagnet, qui fait une thèse sur le personnel ecclésiastique du XVIe au XVIIIe s. dans les diocèses Béarnais (Lescar, Pau, Oloron, Bayonne). Dépouillant les archives locales en collaboration avec un collègue médiéviste qui s'intéresse aux notaires, elle a eu l'occasion de nous faire un petit récapitulatif sur les fonds ecclésiastiques subsistants.

Globalement, le bilan est plutôt maigre : la bibliographie est pour ainsi dire inexistante, il ne reste rien dans les séries G et H pour Lescar et Oloron. V. Castagnet a relevé les cotes qui concernent les deux autres évêchés et se propose de les fournir à toute personne intéressée.

Ces diocèses présentent une particularité importante, outre le fait qu'il s'agit de chapitres réguliers : l'Église catholique ayant disparu de la région entre 1571 et 1599, son rétablissement au début du XVIIe s. a été l'occasion de faire des "rappels" sur les règles observées au Moyen Âge. Une partie des informations disponibles sur notre période sont donc en réalité bien postérieures.

Enfin, son collègue médiéviste à Pau, J.-P. Barraqué, aimerait recueillir toute information que nous pourrions avoir sur deux évêques homonymes de Lescar, nommés Pierre de Foix et devenus cardinaux.

Le fichier "Lesellier", par Matthieu Desachy

Ce fichier onomastique, conservé à Saint-Louis-des-Français à Rome, a été réalisé par le P. Lesellier et quelques aides, à partir du dépouillement des archives du Vatican. Un article de T. Kouamé présentant sa constitution et son classement a été publié dans le t. 112 (livraison 2000) des Mélanges de l'E.F.R – Moyen Âge (p. 113-148).

Comprenant plus de 34 200 fiches biographiques, portant essentiellement sur le nord de la France, et surtout l'Ouest (Lesellier travaillait sur les Normands), ce fichier est cependant d'un intérêt exceptionnel pour l'ensemble des Fasti. A titre d'exemple, M. Desachy a trouvé pour les chanoines de Rodez 31 fiches, comprenant en moyenne 3 cotes différentes.

Les ressources dépouillées sont très diverses (Chambre, Chancellerie, Daterie…) et les dépouillements ne furent pas systématiques. De plus, les cotes et les folios indiqués doivent être mis à jour (Lesellier a travaillé avant la recotation et la refoliotation des registres). L'intérêt est cependant qu'il a travaillé sur les archives du XVe s. (1417-1485), et surtout sur la deuxième moitié du siècle, période pour laquelle les A.S.V. font figure de véritable terra incognita tant les inventaires font défaut.

A l'heure actuelle, le dépouillement ne peut se faire que sur place, sur autorisation de Mgr Cloupet, recteur de St-Louis-des-Français. Cependant un projet d’informatisation du fichier a été lancé en partenariat par l'E.F.R, les Fasti et l'I.R.H.T. Ainsi, après avoir dans un premier temps été intégralement photocopié, le fichier donnera lieu à l'établissement d'une base sous Access, un ordinateur étant mis sur place à la disposition des participants du projet, qui devraient pouvoir bénéficier de bourses de l'E.F.R. (qui sont accompagnées de possibilité de logement). Il faut en faire la demande (formulaires disponibles sur Internet) en mars pour aller à Rome au second semestre, en septembre pour le premier. Merci de vous signaler si vous êtes intéressés.

Introduction à l'héraldique épiscopale, par Edouard Bouyé

E. Bouyé a commencé par nous rappeler quelques définitions et notions de base sur l'héraldique :

N.B. : on ne parle d'armoirie et d'héraldique que lorsqu'il s'agit de représentations durables, qui se transmettent au sein d'une famille ou d'un groupe.

L'histoire de l'armoirie commence au XIIe siècle, lorsque la fermeture progressive des heaumes rend nécessaire la mise au point d'un système d'identification des combattants. Ce moyen d'expression se diffuse ensuite au reste de la société et a perdu son aspect strictement militaire à la fin du XIIIe s. A la fin du XIVe s. la société est complètement héraldisée (toute personne peut avoir des armoiries, même si toutes n'en ont pas).

Pour décrire une armoirie, il ne faut pas se focaliser sur la forme (une bande plus ou moins large…), la couleur, la représentation (nombre et forme des lions…), mais il faut chercher à retrouver la structure : une armoirie est avant tout la représentation d'un concept. Par exemple, un écu "d'azur à fleurs de lys d'or" pourra avoir être d'un bleu plus ou moins vif, avec un nombre variable de fleurs de lys. La description commence par le fond, puis procède par "strates" successives jusqu'au premier plan. Il y a peu de règles en héraldique. L’une d’elles est que, lorsqu’on doit juxtaposer ou superposer deux émaux, il faut que l’un soit "métal" (or ou argent) et l’autre "couleur" (sinople = vert ; gueules = rouge ; azur ; sable = noir). Les différentes formes géométriques (bandes, etc) et objets ou animaux représentés portent aussi des noms spécifiques. Pour complément, vous pouvez vous reporter à la bibliographie succincte, héraldique et sigillographique, distribuée lors de la réunion (quelques exemplaires ont été placés dans la boîte).

Il existe quatre catégories principales de sources pour constituer un armorial d'évêque : les sceaux, l'héraldique monumentale (dont les vitraux), les manuscrits, les pièces et médailles. Les évêques peuvent faire usage soit de leurs armes familiales, soit des armoiries diocésaines lorsqu'elles existent. Il s'agit d'un domaine dans lequel l'Église médiévale n'a absolument pas légiféré : la pratique des ecclésiastiques s'élabore donc en toute liberté. Ainsi, à partir du XVe s., l'armoirie s'entoure d'une emblématique personnelle, c'est-à-dire que des symboles choisis par chaque individu entourent les armoiries familiales.

Quelques remarques :

Ateliers par régions

La journée s'est achevée par un atelier où les participants ont pu faire le point sur les travaux en cours par région.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

  • Ecu : représentation qui a la forme d'un écu/bouclier.
  • Armoirie : écu accompagné d'ornements extérieurs.
  • Héraldique : science qui a pour objet d'étudier les armoiries.
  • Blason :
    • code de construction d'une image
    • langue servant à décrire les armoiries
    • A partir du XVIe siècle, en liaison avec l'idée que l'usage des armoiries remontait au moins au Christ, si ce n'est avant, s'est développé dans l'Église un travail de "reconstitution" des armoiries pour les personnages illustres du passé qui en étaient dépourvus, à commencer par les papes depuis saint Pierre. Aussi, soyez prudents!
    • L'adoption par un personnage des armoiries d'un membre illustre de sa famille est généralement une manière de se placer sous son patronage, de se déclarer son partisan, et ne résulte pas d'une concession de sa part.
Date réunion
06-07-2001