CR 23 janvier 1998


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Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 23 janvier 1998

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Informations générales

Deux bonnes nouvelles : le volume sur Rouen est enfin sorti des presses, grâce à la diligence de la maison Brepols, et le volume sur Reims devrait être sorti au moment de notre prochaine réunion, qui a pour l'instant été fixée au vendredi 3 juillet.

Nous avons eu le plaisir d'accueillir deux collègues portugais, les professeurs Armando Luis de Carvalho Homem et Maria Helena da Cruz Coelho, qui nous ont brossé un rapide portrait de l'état des recherches sur les diocèses portugais (qui ont beaucoup porté sur le temporel jusqu'à présent) et qui nous ont annoncé le lancement des Fasti portugais, entreprise à laquelle nous ne pouvons que souhaiter de beaux lendemains.

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Quartier canonial et procédures d'inhumation à Autun

Le quartier canonial d'Autun a la caractéristique de compter deux cathédrales, Saint-Nazaire (la plus ancienne) et Saint-Lazare (beaucoup plus grande, construite au XIIe siècle) dans lesquelles le service se faisait alternativement, l'année étant divisée en deux périodes (de la veille de Pâques à la veille de la Toussaint et inversement).

Ainsi, il apparaît que les dignitaires que les dignitaires du chapitre ont tendance à toujours habiter près de ces deux cathédrales, même s'il n'existe pas de maisons strictement réservées aux dignitaires. D'ailleurs, les chanoines changent de résidence au cours de leur carrière, en fonction probablement de leur degré de richesse mais aussi de leur âge.

Il semble d'ailleurs que les règles d'attribution des maisons canoniales soient relativement souples, puisque les chanoines peuvent jouir de leur maison comme d'un bien personnel, la transmettre à des membres de leur famille, même laïques. Seule la vente proprement dite de ces maisons semble interdite.

Le montant de la prébende étant extrèmement faible (30 sous), ce qui est à relier à l'état général de pauvreté du diocèse, les maisons canoniales constituaient une des plus importantes sources de revenu des chanoine. D'ailleurs, près de 45% des rentes d'anniversaires fondées par des chanoines le sont sur des maisons canoniales.

Les obituaires ont fourni à J. Madignier de nombreux renseignements sur les cimetières du quartier canonial, puisque environ 50% des notices indiquent le lieu de sépulture du personnage concerné, les messes d'obit s'achevant souvent par des processions sur le lieu de sépulture. Il apparaît ainsi que les principaux cimetières se trouvent dans la partie la plus ancienne du cloître, et qu'il n'y a pas de cimetières réservés aux chanoines, mais que ceux-ci sont enterrés en compagnie de laïcs, voire de femmes (deux d'entre elles sont même enterrées dans la salle capitulaire!).

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Notice institutionnelle de Châlons-en-Champagne et exposé sur les vêtements des chanoines

Ce chapitre ne semble guère différer du modèle général même si certains points restent à éclaircir, notamment l'indication que les chanoines auraient quitté la vie commune sous Clément VII, en 1380, alors que prébendes canoniales sont mentionnées bien auparavant.

S'ils s'habillent "normalement" lorsqu'ils sont chez eux, les chanoines disposent pour accomplir leur charge de 2 types de costumes :

  • le costume "de chœur" pour chanter l'office. Il diffère suivant chaque chapitre mais réunit généralement les éléments suivants : une robe (souvent fourrée), un rochet (robe sans manches) par dessus en hiver, une chape, une aumusse qui sert à couvrir la tête contre les courants d'air et est portée en été sur le bras, un capuce ou camail (petite pélerine couvrant la tête et les épaules jusqu'aux coudes). Il s'agit donc d'un costume lourd et coûteux (utilisation de soierie, de fourrure de qualité…).
  • le costume pour le service de l'autel : il n'est pas spécifique aux chanoines et composé surtout des ornements sacerdotaux.

Sur les pierres tombales, les vêtements des chanoines font plutôt référence à leur grade canonique, mais les professeurs se font souvent représenter avec les habits et objets de leur fonction. Suite à un débat ouvert entre les participants à propos de la l'identification de certains personnages sur les tombeaux, il serait intéressant de rechercher et comparer les représentations d'archidiacres.

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Notice institutionnelle d'Avignon

Nous avons là une notice fort complète, d'un chapitre régulier (la sécularisation n'intervint qu'en 1481) où la vie communautaire fut relativement bien observée. Malgré l'absence de statuts et de délibérations capitulaires, Anne-Marie et Michel Hayez ont su faire revivre devant nous un monde de traditions et de coutumes, dont les principales originalités tiennent bien sûr à l'histoire particulière d'Avignon : le siège épiscopal par exemple resta souvent en la main du pape, l'autorité étant déléguée à des vicaires généraux ou des administrateurs. Le nombre total des chanoines répertoriés devrait s'établir autour de quatre à cinq cents.

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Les tapisseries à sujet liturgique dans les cathédrales

Dans certaines cathédrales se trouvait au-dessus des stalles, derrière les têtes des chanoines, une tapisserie retraçant généralement la vie des saints patrons de la cathédrale ou parfois des épisodes de la vie de Jésus et Marie. Elle délimitait ainsi la partie du chœur réservée aux chanoines.

En grande majorité offertes par des chanoines ou des évêques, ces tapisseries contenaient généralement à la fin une représentation du donateur, souvent en présence de son saint patron, avec un long titulus indiquant son identité, ses grades… Le contenu de cette représentation était le plus souvent prévu par le donateur lui-même.

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Date réunion
23-01-1998