CR 20 juin 2008

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 20 juin 2008

 

Informations générales

N.B. : La prochaine réunion aura lieu le vendredi 23 janvier 2009.

Une triste nouvelle pour commencer : le CERCOR (Centre d’études et de recherches sur les congrégations et ordres religieux, site du CERCOR), membre du GDR Salve, est en deuil suite au décès début juin d’Hélène Morin, ingénieur de recherches du CERCOR à Saint-Etienne.

La base FEG a désormais passé le cap des 10 000 notices enregistrées.

Les ouvrages suivants viennent de paraître :

  • Le volume des Fasti concernant le diocèse de Poitiers, par Laurent Vallière. Les membres du groupe peuvent se le procurer à prix privilégié (38 €) par chèque au nom d’Hélène Millet.
  • Vaticana et Medievalia. Études en l'honneur de Louis Duval-Arnould, éd. Jean-Marie Martin, Bernadette Martin-Hisard et Agostino Paravicini-Bagliani, Florence, SISMEL – Edizioni del Galluzzo, 2008.
  • La Sainte-Chapelle de Paris : royaume de France ou Jérusalem céleste ? Actes du colloque tenu au Collège de France en 2001, éd. Christine Hediger, Turnhout, Brepols, 2007.
  • Les Hôpitaux, enjeux de pouvoir en France du Nord et en Belgique, IVe-XXe siècles, Hors-série de la Revue du Nord, 2008 : avec notamment un article de P. Montaubin sur les hôpitaux cathédraux de la province de Reims jusqu'au XIIIe s.
  • La Ville et l'Eglise du XIIIe s. à la veille du concile de Trente : regards croisés entre comté de Bourgogne et autres principautés. Actes du colloque des 18 et 19 novembre 2005 (Besançon et Poligny), éd. Jacky Theurot et Nicole Brocard, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2008.

Soutenances de thèse :

  • Jean-Marie Berthe a soutenu le 30 juin une thèse sur les procureurs français à la cour pontificale d'Avignon (Paris IV, dir. J. Verger).
  • Amandine Le Roux soutiendra sa thèse sur les collecteurs pontificaux à l'Université de San Marino le 22 octobre. La soutenance française (Université Paris X-Nanterre, dir. C. Vincent) aura lieu ultérieurement.

En tant que membre du GDR Salve, le groupe des Fasti dispose d'un code d'accès au site BiblioSHS, qui permet la consultation en ligne de nombreux articles et offre aussi l'accès à la base Cairn, proposant des revues numérisées. Les personnes intéressées peuvent demander ce code à H. Millet.

Lors de la réunion a été évoquée la nécessité de renforcer nos liens avec les historiens de l'art, car ils mènent beaucoup de travaux sur les cathédrales, en y intégrant de plus en plus de considérations d'ordre « social » (rapports entre les évolutions du bâtiment et des groupes sociaux qui l'utilisent…). Quelques ex. : Julie Aycard, qui était parmi nous, mène une thèse à l'université d'Amiens (dir. P. Racinet) sur Le chantier flamboyant de la cathédrale ND de Senlis et les paroissiales du Senlentois aux XVe et XVIe s.

Aude Morel poursuit à l'université de Lille III (dir. Anne-Marie Legaré) une thèse sur les salles du trésor en France aux XIIe-XIIIe s. dans l'architecture séculière. Armelle Legendre fait une thèse sur les aménagements intérieurs de la cathédrale de Sens. Sont volontaires pour former un groupe de réflexion sur le développement de ces collaborations : M. Maillard, H. Labarthe, C. Lemé, P. Montaubin, P. Demouy, J. Madignier.

Annonces de colloques et tables rondes :

  • Du 13 au 15 novembre aura lieu un colloque sur Avignon et le schisme.
  • Le 29 novembre 2008 aura lieu en Sorbonne, salle Perroy, la 4e journée organisée par le LAMOP sur les évêques et la fonction épiscopale (coord. Véronique Julerot). Le thème en sera cette année la concurrence liturgique entre évêque et chapitre au sein de la cathédrale. Les intervenants seront : Jean-Luc Fray, Jean-Baptiste Lebigue, Mathieu Lours, Yann Potin, Isabelle Ragnard et Vincent Tabbagh. Le programme précis sera diffusé en octobre.
  • Du 12 au 14 février 2009, le LAMOP organise un colloque international intitulé Les légats pontificaux. Paix et unité de l'Eglise, de la restructuration grégorienne à l'aube du concile de Trente (mi XIe-mi XVIe s.), coordonné par Pascal Montaubin et Hélène Millet. Le programme sera diffusé à l'automne.
  • Le prochain congrès du CTHS, organisé à Bordeaux du 20 au 25 avril 2009, a pour thème Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire. Les organisateurs ont contacté H. Millet pour proposer aux Fasti d'animer une session spécifique, ou de soumettre des communications individuelles dans la section « Biographies et prosopographies : sources et approches nouvelles » (colloque 3-1). Il n’est pas encore trop tard pour que les membres du groupe désireux d'y participer envoient à H. Millet un mail indiquant leur intérêt de principe et le sujet qu'ils souhaiteraient traiter. L'appel à communications (qui court jusqu'au 15 novembre) est disponible via le site du cths ( http://cths.fr ) et peut être envoyé sous forme papier à tous ceux qui en font la demande sur le site.
  • 2009 sera l'année saint Guillaume (de Bourges, † 1209). Des journées d'étude seront organisées à cette occasion les 28 et 29 octobre 2009 par plusieurs associations et Béatrice de Chancel Bardelot, conservateur en chef des musées de Bourges, a contacté H. Millet pour savoir si quelqu'un pourrait faire une intervention sur le chapitre de Bourges. Merci de vous manifester si vous êtes intéressés.

Etat du projet européen

Le dossier du projet européen initié par les Fasti a été déposé le 12 juin.

Intitulé Legacy, ce projet répond à l’appel d’offre du programme E-Content Plus de la Commission européenne. Il s’inscrit dans les efforts de l’U.E. pour créer une grande bibliothèque numérique via le méta-portail Europeana.

Les partenaires impliqués dans Legacy sont les suivants : le CNRS (le GDR Salve ne pouvant servir de support au projet pour des raisons administratives, c’est le Lamop, auquel est rattaché H. Millet et une partie des Fasti, qui servira de point d’ancrage) ; le LIRIS, laboratoire d’informatique lyonnais ; l’Université catholique du Portugal ; le département d’histoire de l’Université de Pecs ; l’Université de Milan ; l’Université autonome de Madrid ; Brepols ; l'Institut d'histoire croate, qui n'aura qu'un statut d'observateur, la Croatie n’étant pas signataire du programme eContentplus.

Les bases de données françaises intégrées dans le projet sont les suivantes : FEG, la base Collégiales, PREALP, la base de Christiane Lemé sur les stalles, celle d'Hugues Labarthe sur la Gascogne, celle d'Edouard Bouyé sur l'héraldique (en cours de formation).

Notre projet vise à créer un portail, intitulé e-ecclesia, qui permettra de relier les sites de nos différents partenaires et d’accéder à l’ensemble de leurs données. L’objectif est de créer un SIH (système d’informations historiques) permettant, sur la base des diocèses, d’accéder aux données relatives à l’histoire ecclésiastique et de faire des recherches sur des personnages, des lieux, des objets (images, etc.).

L’essentiel des financements servira à standardiser ces sites et créer ce portail de mise en relation : le financement des numérisations ne sera possible que de façon marginale.

En effet, l’objectif premier du projet est de rendre accessibles au plus grand nombre des données déjà numérisées. Soulignons qu’il nous a été demandé dans ce cadre de porter une attention particulière aux besoins des utilisateurs potentiels et une place importante a été prévue pour les remarques et examens d’un comité d’utilisateurs (associations de promotion du patrimoine, de généalogistes, etc.). Ce souci de la vulgarisation et de l’utilisation potentielle de nos travaux par le public est d’ailleurs amené à devenir un point important du montage des projets de recherche sur financement spécifique : il convient d’y être désormais très attentifs.

Un autre enseignement à tirer de la préparation de ce projet européen est l’impossibilité de monter désormais ce type de dossiers sans sortir du monde historique stricto sensu. Il devient indispensable de nouer des collaborations avec des chercheurs d’autres disciplines (informaticiens, sociologues, etc.) afin de valoriser nos travaux aux yeux des financeurs.

Nous saurons à l'automne si le projet est retenu par la Commission européenne (le taux de réussite est d'environ 20 %). Si c'est le cas, nous obtiendrons un financement pour une période de 2 ans 1/2.

 

L'organisation future des Fasti

Hélène Millet partant en retraite à la fin de l'année 2009, il a été nécessaire de réfléchir à la future gestion du groupe des Fasti. Etant donné qu'aucun des membres les plus impliqués dans son fonctionnement actuel n'est chercheur à temps plein, il est apparu qu'il serait à l'avenir impossible de faire reposer cette gestion sur une seule personne, car cela représenterait une masse de travail beaucoup trop importante. Il a donc été décidé que la gestion du groupe se ferait de manière collégiale, par un petit groupe de personnes, qui se répartiront les tâches comme suit :

Organisation du groupe des Fasti Ecclesiae Gallicanae à compter de 2009.

Précisons qu'Irmine Martin, qui part également en retraite en 2009, a accepté de continuer à travailler sur la publication des volumes Fasti, sous forme de vacations, ce qui nous permettra de bénéficier encore un peu de sa grande expérience en la matière.

 

Questions sur la base de données FEG

Il a été signalé que l'impression des diagrammes (menu Statistiques) ne se fait pas correctement : Stéphane Raux va travailler sur le problème.

Pourquoi certains personnages ont-ils des champs "Autres carrières" plus longs que la normale ?
Ce n'est pas du favoritisme de la part du logiciel, mais simplement le résultat de la compilation des notices liées aux différentes qualités du personnage : à chaque fois qu'on rajoute une qualité à un personnage, son champ "Autres carrières" s'allonge automatiquement. Un personnage ayant trois qualités aura donc un champ "Autres carrières" trois fois plus long qu'un personnage n'ayant qu'une seule qualité.

Une version mise à jour au 16 mai 2008 des consignes de saisie est disponible. Elle sera prochainement diffusée par mail à tous les membres du groupe et sera mise en ligne sur le nouveau site des Fasti.

Rappel :
Les données du champ "Ent / Sort" servent pour l'édition papier des volumes, tandis que les données des champs "Prédécesseur" et "Successeur" servent à l'établissement des tables chronologiques dans la base de données. Il est donc indispensable de remplir tous ces champs, même s'ils paraissent redondants au premier abord.

Si vous hésitez sur la succession à une qualité, entre deux prédécesseurs (ou deux successeurs) possibles : il faut corriger manuellement la liste de succession.

Vous allez dans le menu "Tables chronologiques", puis vous choisissez "Listes générées automatiquement, à utiliser pour effectuer des corrections".

Ne vous affolez pas si des incohérences, signalées en rouge, s'affichent dans cette liste générée automatiquement : ce n'est pas cette liste qui sera publiée, mais la liste que vous aurez corrigée manuellement à partir de celle-ci...

Si vous avez un problème en utilisant la base de données FEG, signalez-le immédiatement à Hélène Millet (h.millet@noos.fr, mail) ou Vincent Tabbagh (vtabbagh@u-bourgogne.fr, mail) : n'attendez pas la réunion suivante !

Dans la nouvelle version de la base FEG, sur laquelle travaille actuellement Stéphane Raux, les champs "Sources" et "Bibliographie" seront autonomes l'un par rapport à l'autre. C'est quasiment la seule modification que vous pourrez constater en tant qu'utilisateurs, car le travail de S. Raux porte essentiellement sur une simplification des lignes de codes, destinée à rendre la structure de la base plus facilement manipulable par les informaticiens.

 

Le projet Corelpa (CORpus Electronique des Lettres des PApes des XIIIe et XIVe s.)

Il s'agit d'un projet financé par l'ANR, qui vise essentiellement à compléter la base de données UPLA (Ut per litteras apostolicas, donnant pour l'instant accès à 145 000 lettres) et à développer les modes d'accès et d'interrogation du corpus de lettres, en prévoyant le croisement des informations en provenance d'autres sources.

Le projet, dirigé par l'UMR 5648 de Lyon II, en la personne de Jacques Chiffoleau, a pour partenaires l'EFR, l'IRHT et Brepols (déjà engagés dans la mise au point d'UPLA), l'Université d'Avignon (qui prévoit notamment de numériser les Vitae paparum de Baluze) et le LAMOP au nom de l'équipe des Fasti, qui s'est engagée plus particulièrement à travailler sur l'efficacité des décisions pontificales, en croisant les informations provenant des provisions pontificales avec les informations provenant des sources locales sur la réalité des collations de bénéfices. Ce dernier point passe notamment par la réalisation d'une plate-forme informatique mettant en relation les bases de données UPLA et FEG, ainsi que par la mise au point de procédures d'interrogations de la base UPLA plus précises que celles existant actuellement.

Notre collaboration à ce projet s'est pour l'instant heurtée à des problèmes techniques et administratifs. En effet, il serait nécessaire que les membres des Fasti y travaillant aient accès à la base UPLA. Or, cela nécessite la signature d'un « accord de consortium » entre les différents partenaires du projet (en particulier avec Brepols), mentionnant les apports et obligations de chacun. Cet accord n'a cependant pas encore été signé, alors que le projet court officiellement depuis 15 mois, car sa conclusion est soumise à la signature préalable d'un accord plus large entre Brepols et le CNRS. Ce dernier accord serait sur le point d'être officialisé, mais les choses traînent en longueur. Or le contrat d'un an de notre informaticien, Stéphane Raux, engagé sur les crédits Corelpa, va bientôt se terminer, sans que nous ayons pu mener à bien notre travail.

Afin de profiter au mieux du temps qui reste à Stéphane Raux pour travailler sur ce projet, nous avons décidé d'essayer au moins d'affiner les procédures d'interrogation de la base UPLA. Le problème de cette base est que toutes les informations sur les personnes, les lieux et les bénéfices sont contenues dans un seul champ. De plus, ces informations ne sont pas saisies de façon uniforme : les formulaires des lettres pontificales ont varié au cours du temps, les abréviations diffèrent selon les pontificats et les éditeurs, etc. Enfin, une recherche par mot est rarement pertinente puisque, dans le texte latin, on trouve souvent des énumérations qui ont pour résultat que les mots indiquant le type de bénéfice (canonicatus, decanatus…) sont souvent dissociés du mot indiquant le lieu où se trouve le bénéfice (remensis, etc.). Par conséquent, les interrogations donnent des résultats très "larges", nécessitant un tri manuel de la part du chercheur. Par exemple, si nous cherchons les lettres traitant des provisions aux canonicats rémois, nous allons obtenir aussi toutes les lettres dans lesquelles interviennent pour une raison ou une autre des chanoines de Reims, et nous allons avoir du mal à obtenir les lettres dans lesquelles se trouvent des « chanoine de Paris et de Reims ».

Afin d'affiner les interrogations, il faudrait que le logiciel sache dans quelle partie de chaque analyse de lettre chercher les informations pertinentes. Autrement dit, il nous faut établir une "cartographie" des analyses et éditions de lettres saisies dans la base UPLA, indiquant, pour chaque type de lettres et pour chaque pontificat, dans quel ordre se présentent les informations et quels sont les "mots-clés" qui introduisent aux différentes parties de la lettre (annonce du bénéficiaire, du lieu du bénéfice, etc.), afin que le logiciel d'interrogation puisse ensuite retrouver automatiquement ces informations. Ce travail préalable est relativement long et fastidieux, mais il permettra ensuite de considérablement faciliter la tâche de ceux qui consulteront la base UPLA. Nous avons commencé lors de la réunion à faire ce travail pour quelques types de lettres mais il est loin d'être terminé. Par conséquent, toute personne souhaitant nous aider dans cette tâche à l'avenir est la bienvenue !

 

Le nouveau site internet des Fasti

La gestion du site internet des Fasti ("http://fasti.univ-paris1.fr), jadis réalisé par Jean-Nicolas Rondeau et depuis longtemps laissé plus ou moins à l'abandon, a été reprise cette année par Willy Morice, ingénieur d'études au Lamop. Il travaille actuellement à la réalisation d'un nouveau site, plus convivial et attrayant. Si vous avez des suggestions ou des remarques à faire concernant ce site, n'hésitez pas à les communiquer à Willy Morice (willy.morice@univ-paris1.fr, mail).

Principaux points évoqués lors de la réunion :

 

Le tombeau de l'évêque de Paris, Simon Matifas de Bucy, par Jean-Marie Guillouët

Cette intervention a repris la teneur d'un article paru dans le numéro 159 (2008) de la Revue de l'art, p. 35-43., dans lequel J.-M. Guillouët a analysé les conditions de réalisation d'un gisant et d'une peinture surmontant le tombeau de Simon Matifas de Bucy (†1304) à ND de Paris.

Ce tombeau se trouvait à l'origine dans le parement sud de la chapelle Saint-Nicaise, fondée par l'évêque en même temps que les chapelles Saint-Rigobert et Saint-Marcel. C'est là que se trouve encore la peinture, fortement restaurée et modifiée au XIXe s., et peu étudiée jusqu'à présent, car se trouvant dans une chapelle aujourd'hui dédiée au culte et donc peu visitée par les touristes. Le gisant se trouve maintenant dans la chapelle Saint-Côme. L'état antérieur de l'ensemble est connu par deux dessins de la collection Gaignières. Ce tombeau était complété par une sculpture en pied de l'évêque, installée sur une colonne, dotée d'une inscription commémorative, à l'entrée des trois chapelles orientales qu'il avait fondées. La sculpture a disparu mais est connue par un dessin de Gaignières et l'inscription existe encore. Elle a été reprise dans l'Epitaphier du vieux Paris de manière fautive.

Plusieurs éléments « curieux » ont attiré l'attention de l'auteur :

De tous ces éléments, J.-M. Guillouët tire l'hypothèse que le gisant a été réalisé peu après la mort du prélat, mais que la peinture n'a été réalisée que trente ans plus tard, au moment des travaux du chœur, à l'occasion desquels Pierre du Fayel aurait fait faire un nouveau tombeau pour son oncle, dans un lieu différent du précédent (ce qui expliquerait le retournement du gisant). Il se serait alors adressé, pour la peinture murale, au plus grand artiste contemporain présent à Paris, Jean Pucelle. Ce qui ferait de cette œuvre la plus ancienne peinture monumentale de Paris.

Il a été souligné lors des discussions qu'il faudrait faire une étude stylistique du gisant, pour le dater plus précisément. Il ressemblerait en effet à celui de Foulque de Chanac, réalisé vers 1350 à Saint-Victor (maintenant conservé au Louvre). La forme de la mitre en particulier est intéressante.

 

Compte-rendus de colloques et tables-rondes sur l'histoire de l'Eglise

Les interventions d'A. Massoni (tables rondes sur les transferts épiscopaux organisées à Limoges) et de C. Barralis (table ronde sur les évêques de Metz et leur ville au MA ; 3e journée d'étude du Lamop sur les évêques et la fonction épiscopale) ont été reportées faute de temps.

Le colloque Cathédrales et pélerinages, organisé à Nanterre par C. Vincent et H. Millet les 28 et 29 mars 2008 (J.-M. Matz) :

Y aurait-il incompatibilité entre cathédrale et dévotion pèlerine, la première étant le lieu d’une pratique religieuse régulière et organisée, alors que la seconde relèverait par excellence de l’exceptionnel comme l’écrivait Alphonse Dupront ? Telle a été la ligne de réflexion proposée dans l’argumentaire, qui invitait par ailleurs à explorer quatre questions : les divers types de déplacements vers l’église-mère du diocèse, les cultes concernés, l’attitude du clergé cathédral face au(x) pèlerinage(s) et les relations entre la cathédrale et les autres pèlerinages de la cité ou du diocèse.

Le colloque, centré sur l’espace français, a rassemblé seize intervenants, avec douze communications sur le Moyen Âge et les autres sur l’époque moderne, qui ont apporté chacune un éclairage différent, parfois contradictoire, sur toutes ces questions. Le temps des conclusions définitives n’est assurément pas encore venu mais quatre propositions peuvent être retenues.

La première concerne la terminologie et la nécessité de trancher plus nettement la distinction entre pèlerinage, pratique de dévotion non obligatoire (exception faite du cathedraticum prescrit par les statuts synodaux) qui mène le fidèle au-dedans d’une église, et procession, rite d’obligation relevant de la liturgie et où le cortège se dirige au-dehors. La seconde est un constat : il existe effectivement des cathédrales sans pèlerinage. La grande diversité des situations en la matière est un appel à de nouvelles enquêtes. Elle n’est pas sans lien avec la troisième proposition : le clergé cathédral a eu des attitudes totalement différentes. D’un côté, indifférence ou hostilité. De l’autre, faveurs spirituelles ou aménagements des lieux. Enfin, diverses fonctions des pèlerinages cathédraux sont à distinguer. Si la fonction pénitentielle est de toutes les époques, la fonction judiciaire est beaucoup plus rare. La fonction pastorale, voire politique, est plus d’une fois nettement affirmée, mais variée dans ses objectifs.

Les actes doivent paraître (en 2009) dans la « Bibliothèque d’histoire ecclésiastique » de Louvain et, en attendant, un CR dans le prochain numéro de la Revue Mabillon.

Journées d'études Eglises et pouvoirs sous les derniers Capétiens, organisées par l'ANR sur les derniers Capétiens (P. Montaubin) :

Les communications vont faire l'objet d'une publication. Au nombre de treize en tout (réparties sur deux journées, en 2007 et 2008), elles allaient du milieu du XIIIe s. au milieu du XIVe s.

La première journée portait sur les "moyens d'actions" : beaucoup d'interventions concernaient le roi et son entourage (Simon Festu, Raoul Grosparni légat de la 8e croisade, …). A. Charansonnet a traité des rapports entre politique et ecclésiologie, à travers la querelle des Mendiants et des Séculiers ; R. Tellier les rapports entre églises et juridictions royales sous Philippe IV, J. Théry a évoqué l'affaire Bernard Saisset et P. Lhermitte-Leclercq un poème sur les clercs.

La seconde journée était davantage axée sur les manifestations de la piété royale : plusieurs communications ont évoqué les pratiques charitables des rois (Louis IX, Henri III d'Angleterre, etc.) ; il a été question des trois sépultures de Philippe VI et de la continuité des rites funéraires entre Capétiens directs et Valois, et A. Massoni a présenté Saint-Germain l'Auxerrois dans son rôle de paroisse royale.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

Date réunion
20-06-2008