CR 17 décembre 1999

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 17 décembre 1999

 

Informations générales

Des nouvelles des volumes : Une bonne nouvelle pour commencer : le 4ème volume de la collection, Diocèse de Besançon, par Henri Hours est sorti. Les paris sont ouverts pour le prochain : Agen, Sées ? Très vite suivis par Rodez et Angers ?

Mende ? : La notice institutionnelle du diocèse de Mende sera présentée lors de la prochaine séance par Philippe Maurice lui-même.

Outils de travail

La liste des archidiaconés et des codes qui leur sont attribués a été établie par J.N. Rondeau et H. Millet ; elle a été distribuée aux collaborateurs présents en trois exemplaires, selon des classements par diocèse, par noms latins d'archidiaconés et par noms français d'archidiaconés. Tous ceux qui ont commencé à remplir leur base informatique sont donc priés de mettre à jour leurs codes d'archidiaconés et de vérifier que leurs abréviations personnelles ne sont pas déjà utilisées dans cette liste.

Les fichiers sur le Parlement de Paris, par Christine Barralis et Anne Hubert (voir ci-dessous).

Un tirage du fichier réalisé à partir de l'index du livre d'Heribert Müller sur les participants au concile de Bâle a été mis à la disposition des collaborateurs. Il est possible de demander à H. Millet une photocopie des fiches des personnages qui vous intéressent.

Les livres appartenant aux Fasti et conservés à la Sorbonne ont déménagé. Nous avons quitté la salle 317 pour nous installer dans un superbe bureau remis à neuf : Centre d'histoire médiévale, escalier L, 2e étage, Bureau de prosopographie.

L'équipe d'Avignon chargée de la publication des registres pontificaux travaille actuellement à la réalisation de CD-Rom reprenant l'ensemble des publications faites par l'E.F.R. Le premier d'entre eux, concernant les lettres communes du XIVe siècle, sortira probablement en 2001. Un deuxième CD-Rom devrait porter sur les lettres secrètes du XIVe siècle et un troisième sur les lettres communes du XVe siècle, mais aucune date de parution n'est encore prévue.

Lors du "tour de table", Pascal Montaubin a rappelé qu'il possédait un fichier important portant sur les chanoines italiens de la moitié Nord de la France au XIIIe siècle, et qu'il suffit de lui faire parvenir les notices des chanoines répondant à ces critères pour qu'il les complète.

Les notices épiscopales d'Angers, par Jean-Michel Matz et François Comte

Seulement seize évêques se sont succédé sur le siège d'Angers durant la période qui nous intéresse, mais l'établissement de la liste des prélats pose un certain nombre de problèmes, en particulier pour le XVe siècle. Les responsables du diocèse ont souhaité en débattre avec l'ensemble des collaborateurs afin que nous adoptions tous la même démarche.

Premier problème : qui doit-on indiquer dans la liste épiscopale lorsqu'il y a un conflit entre un évêque élu et un évêque nommé?

Deuxième problème : Auger de Brie, élu en 1479, ne fut pas sacré, mais a prêté serment devant le chapitre, a exercé la charge épiscopale et a même un peu participé à la gestion du temporel. L'Église romaine ne le porte pas sur ses listes épiscopales, mais les érudits locaux le font.

On a fait remarquer qu’un problème similaire se pose plus fréquemment pour les administrateurs apostoliques ; ils ont toutefois reçu la consécration et exercent la totalité des pouvoirs (tenue du bénéfice et pouvoir d'ordre). Ce statut est notamment celui des cardinaux ou patriarches (qui ne portent pas en plus le titre d'évêque). D'autres cas particuliers peuvent encore apparaître (par ex. lors de l'emprisonnement d'un évêque).

Après discussion, les principes suivants ont été arrêtés :

  • Nous n’avons pas vocation à dire le droit, mais à renseigner sur les personnes ayant prétendu au rang d’évêque. C’est pourquoi nous établirons des notices pour chacune de ces dernières. Nous établirons toutefois une nette distinction entre les évêques à problèmes et les autres en énonçant le statut de chacun dans le titre de la notice et en adoptant une typographie différente pour les notices des évêques non consacrés.
  • Bien préciser au point 4 de la notice (consacré aux circonstances de l’accession au siège) quels sont les éléments du problème, en adoptant le vocabulaire trouvé dans les sources.
  • On n’établira pas de notice pour un évêque élu n’ayant jamais prétendu au rang d’évêque (débouté par le Siège apostolique), mais le conflit de succession sera explicité dans le cours de la notice consacrée au vainqueur.

Rappel : pour la rédaction des notices d’évêques, le schéma établi par V. Tabbagh a été appliqué pour la première fois dans le volume de Besançon.

Une précision : dans les références bibliographiques, indiquer les noms des auteurs des notices de dictionnaires.

Les peintures murales de la cathédrale d'Angers, par Marie-Pasquine Subes

Découvertes en 1984, ces peintures étaient cachées derrière les stalles actuelles, sur le mur de l'abside. Elles relatent la vie de saint Maurille, évêque d'Angers, et notamment le miracle de la résurrection de saint René, devenu ensuite chanoine de la cathédrale. D’abord datées du début du XIVe siècle, elles furent plus probablement réalisées sous l’épiscopat de Michel Villoiseau (1240-1260), peut-être sur la commande du chantre et à l’occasion du transfert des reliques de saint René.

Il est intéressant de noter la nette séparation entre l'espace de l'évêque et l'espace du chapitre à l'intérieur de la cathédrale. A l'évêque, le maître-autel (avec la châsse de saint Maurille) et les bancs pour les célébrants qui l'entourent. Au chapitre, l'autel de saint René, situé tout au fond de l'abside, derrière le maître-autel, et devant lequel s'agenouillent les chanoines en allant de la sacristie au chœur (ils font tout le tour de l'abside, suivant un rituel très précis, avant de rejoindre leurs stalles). Une suggestion en réponse à l’interrogation de M.-P. Subes : pourquoi deux scènes sur la consécration épiscopale de Maurille ? La deuxième ne serait-elle pas la confirmation demandée à l’archevêque de Tours ?

Les vignes du chapitre d'Autun, par Jacques Madignier

R. Dion disait que la prospérité des côtes de Beaune, qui ne présentaient pas de différences "naturelles" avec les côtes de Nuit, s'explique par l'intervention des gens d'Autun (où les sols sont impropres à la viticulture). J. Madignier nous a montré que le chapitre fut particulièrement actif dans la création et l'exploitation de ces vignes, comme le rappellent encore nombre de toponymes ("clos du chapitre"…).

Le cœur des biens viticoles du chapitre fut constitué par de grandes donations aux VIIe-IXe siècles. Beaucoup de chanoines firent ensuite de plus petites donations en vignes, généralement sans entamer leur patrimoine, car il s'agissait de pièces achetées exprès pour la donation. On trouve en effet les biens propres des chanoines et des hommes du chapitre tout autour des terres du chapitre, qui sont regroupées autour de quatre foyers : Chenôve, Aloxe, Volnay, Rully.

Ces vignes furent d'abord exploitées sous la surveillance directe des hommes du chapitre, sous la responsabilité du prévôt. A la fin du XIIe et au XIIIe siècles la gestion est décentralisée et confiée à des prévôts locaux ("terriers"), chanoines, clercs, ou laïcs.

Le faire-valoir direct, pratiqué du VIIIe au Xe siècle, fut ensuite remplacé par un système de redevances en nature, consistant en la moitié ou le tiers de la récolte, le plus souvent en vin. Les preneurs de ces terres sont rarement des vignerons : il s'agit surtout de clercs, chanoines ou curés de paroisse, puis au XIIIe siècle de plus en plus de bourgeois de Beaune.

Tant que la mense canoniale resta indivise, les revenus des vignes furent mêlés aux autres revenus du chapitre. A la fin du XIIe siècle (et début du XIIIe), lorsque la vie commune fut abandonnée, les biens du chapitre furent répartis entre les chanoines : ceux-ci percevaient directement les revenus des vignes et payaient une redevance au chapitre, qui continuait à en surveiller l'administration. En 1262, le chapitre établit définitivement des prébendes territoriales (19 à Bligny et Aloxe) mais décida de les tirer au sort tous les trois ans : un système d'exploitation indirecte fut adopté, le chanoine recevant seulement le tiers des revenus de la prébende (les "gros fruits"). Les prébendes furent hiérarchisées selon leurs revenus et divisées en cinq classes, auxquelles le chanoine pouvait prétendre au fur et à mesure de l'avancement de sa carrière.

Les cartulaires de Coutances, par Julie Fontanel

Tous les documents originaux des archives de la cathédrale de Coutances ayant disparu pendant la guerre de cent ans, les cartulaires sont la seule source sur laquelle peut s'appuyer une étude du chapitre. J. Fontanel a édité le cartulaire B (350 actes) dans sa thèse d'École des Chartes, qui sera soutenue au printemps. D'une portée essentiellement économique et patrimoniale, puisqu'il s'agit avant tout d'instruments de gestion, ce type de documents s’avère néanmoins une indispensable source prosopographique. En effet, une centaine de chanoines sont mentionnés dans le cartulaire de Coutances, et 73 ne sont connus que par cette seule mention. En outre ces actes prouvent que ces hommes étaient bien à Coutances à la date de leur rédaction. La notice institutionnelle peut enfin se nourrir des renseignements concernant les dignitaires et officiers du chapitre, dont on constate l'apparition au cours des actes, et certains documents mentionnent les maisons ou l'enclos canonial.

La notice institutionnelle d'Agen, par Fabrice Ryckebusch

Sous Jean XXII, le diocèse de Condom en fut dissocié. Il comprend dès lors 502 paroisses et 12 archiprêtrés. Au XVe siècle l'évêque se fait appeler "comte-évêque", car il jouit de la comitalie (droits utiles et honorifiques du comte), mais en fait il n'est pas comte puisqu'il ne possède pas le comitatus (droit de légiférer), détenu par le comte de Toulouse.

L'official a des attributions particulièrement étendues : il exerce aussi la juridiction civile des évêques, et son ressort s'étend à toute la province de Bordeaux lorsque l'officialité bordelaise est vacante.

Le chapitre d'Agen compte quinze prébendes et son premier dignitaire est le grand archidiacre (il n'y a pas de doyen), suivi par le chantre. Cette hiérarchie "théorique" semble cependant être remplacée dans les faits par une hiérarchie liée à l'ancienneté d'entrée au chapitre. Aucun des statuts médiévaux n'a été conservé.

Le gros problème de ce chapitre est que les sources, très lacunaires, ne permettent pas d'établir de listes de succession dans les prébendes. Par contre, des tableaux de présence ont été réalisés pour les XIVe et XVe siècle. F. Ryckebusch propose leur insertion dans le volume des Fasti.

Les fichiers sur le Parlement de Paris, par Christine Barralis et Anne Hubert

Il s'agit du résultat des travaux effectués l'été dernier sur les fichiers de dépouillement des registres du Parlement de Paris conservés dans la section ancienne des Archives Nationales et au Centre d'études et d'histoire juridique (C.E.H.J.) qui en dépend.

Ils portent sur les trois séries du Parlement : X/1a essentiellement (parlement civil), X/2a (parlement criminel) et X/1c (Accords). Ces dépouillements ne concernent cependant que des périodes et des séries de registres incomplètes : essentiellement la période 1350-1400 pour le Parlement civil (X/1a/13 à 45), avec quelques compléments jusqu'en 1417 (X/1a/48-62). Seuls quelques registres de la série X/2a ont été dépouillés (deuxième moitié du XIVe siècle), tandis que les accords ont fait l'objet d'un dépouillement complet pour le XVe siècle.

Ces dépouillements, qui donnent principalement des listes de cotes de documents, sont disponibles aux A.N. à travers plusieurs fichiers différents : une liste récapitulative a été distribuée lors de la réunion et placée dans la "boite" pour les collaborateurs absents. Le résultat du travail de cet été, qui portait sur la collecte des informations concernant les diocèses les plus avancés, a été rassemblé sous la forme de trois bases de données informatiques : une base P.C. concernant les registres X/1c/48 à 62, et deux bases (une P.C., une Mac) pour le reste des informations. Cette division en trois bases n'étant que la conséquence de contingences matérielles, une fusion en est prévue à plus ou moins long terme. Les tirages de toutes les fiches contenues dans ces bases ont été placés dans la "boite". Tous les collaborateurs sont cependant invités à venir consulter les bases en faisant une recherche par noms de chanoines, car seul leur diocèse d'appartenance au moment du procès a été indiqué dans les bases (et donc dans la "boite" des Fasti) : il suffit donc que vos ouailles aient changé de diocèse à un moment ou un autre de leur carrière pour que la recherche par diocèse se révèle incomplète.

Ce compte rendu a été rédigé par Christine Barralis.

Date réunion
17-12-1999