Fasti Ecclesiae Gallicanae. volume 18. Diocèse du Mans
75 €
Author | |
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Mots-clés | |
Dim. |
156 x 234 mm
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Année de publication |
2018
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Volume |
18
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Nombre de pages |
681
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Éditeur |
Brepols Publishers
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Ville |
Turnhout
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Numéro ISBN |
978-2-503-58155-2
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Contenu du volume :
- XV+681 pages
La note liminaire de ce volume a une teneur quelque peu différente des précédentes, en raison des circonstances, mais elle conserve sa vocation informative sur les évolutions de notre équipe de recherche. Les Fasti Ecclesiae Gallicanae, qui s’apprêtent à « célébrer » bientôt leur trentième anniversaire, viennent en effet d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire institutionnelle, même si cela ne change en rien le projet scientifique mis en œuvre depuis leur création. Les Fasti sont nés en juin 1990 à l’initiative d’Hélène Millet, qui en a assuré la direction jusqu’à son départ en retraite. Depuis 2012, le pilotage du programme est assuré de manière collégiale – inspirée par l’esprit des communautés canoniales qui sont son objet d’étude… – par un comité de direction composé de Christine Barralis (Université de Lorraine, Metz), Fabrice Delivré (Université Paris I-Panthéon Sorbonne), Pascal Montaubin (Université de Picardie, Amiens), Thierry Pécout (Université Jean Monnet, Saint-Étienne), Laurent Vallière (CNRS, CIHAM, UMR CNRS 5648, Avignon) et moi-même (Université d’Angers). Au fil des années, l’équipe des Fasti a revêtu successivement diverses formes institutionnelles, d’abord comme un GDR (Groupement de recherche) propre, puis en s’affiliant au GDR Gerson avant d’intégrer le GDR SALVE, en étant durant les deux premières décennies de son existence abritée par l’IRHT, UPR CNRS 841, sur son site d’Orléans. À partir de 2010, les Fasti ont constitué un des axes de recherche du Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (LAMOP, UMR CNRS 8589). Depuis le début de l’année 2018, Thierry Pécout a pris ma succession à la tête du directoire des Fasti, et il a donc semblé approprié que l’équipe soit désormais implantée dans le laboratoire qu’il dirige dans son université, le Centre européen de recherche sur les communautés, les congrégations et les ordres religieux, qui est lui-même une composante du Laboratoire d’études sur les monothéismes (LEM-CERCOR, UMR CNRS 8584). L’intégration des Fasti dans le CERCOR répond à une véritable logique scientifique qui repose sur la fécondité de la démarche visant à croiser les expériences de vie religieuse des communautés régulières et séculières. Cette nouvelle domiciliation explique le changement d’adresse de notre site internet – https://fasti.huma-num.fr/ – qui a été à cette occasion entièrement modifié pour prendre une forme plus « moderne » afin de mieux refléter la dynamique de notre équipe, en actualisant systématiquement les informations sur ses activités, ce qui n’avait plus été le cas ces derniers temps faute d’avoir directement la main sur son administration.
Parallèlement à ce cheminement institutionnel, la confection des volumes de la collection des Fasti Ecclesiae Gallicanae a elle aussi connu une histoire marquée par plusieurs migrations, mais en restant fidèle depuis l’origine aux Éditions Brepols que nous remercions une nouvelle fois, en particulier notre interlocutrice Loes Diercken. Les onze premiers volumes de la collection ont été composés et mis en page par Irmine Martin (IRHT, Orléans) en collaboration avec Hélène Millet. À partir de 2010, les six volumes suivants ont été réalisés à Angers par Giliane Thibault, alors secrétaire du Centre de recherches historiques de l’Ouest (CERHIO, UMR CNRS 6258, devenu TEMOS), aujourd’hui en retraite. Ce livre sur le diocèse du Mans, le dix-huitième de la collection, peut être considéré d’une certaine manière comme un volume de transition puisque les chapitres préliminaires que j’ai rédigés (notice institutionnelle, notices biographiques des évêques, sources et bibliographie) ont été mis en page à Angers avant le départ de Giliane Thibault alors que les autres, remis plus tardivement par les auteurs que j’ai sollicités sur quelques thèmes dont ils sont spécialistes ont été traités par Martine Alet, ingénieure d’études au CERCOR qui assurera désormais la composition des livres de la collection. Laurent Vallière continue à être responsable de la base informatisée des Fasti, mais il est désormais épaulé par Ahmad Fliti, ingénieur d’études CNRS en traitement et analyse de bases de données au CERCOR.
Volume de transition dans la collection, ce livre sur le diocèse du Mans l’est aussi au sens où il est le dernier dont les chapitres préliminaires sont dépourvus de notes de bas de page. Depuis longtemps, des voix internes à l’équipe des Fasti ou d’autres exprimées dans les recensions dont les volumes successifs ont été l’objet ont manifesté le souhait de pouvoir étayer les chapitres préliminaires – en particulier la notice institutionnelle – sur un appareil critique à même de rétablir les erreurs véhiculées parfois de longue date par l’historiographie et de faire précisément référence à certaines sources capitales ou aux acquis les plus récents de la recherche scientifique. Après bien des discussions et des tergiversations, il a donc été décidé récemment d’introduire des notes de bas de page dans ces notices. Élaboré avant cette prise de décision, le volume du diocèse du Mans est donc le dernier qui donne les références aux sources ou à des éléments de bibliographie abrégés dans le corps même du texte. Cette nouvelle orientation n’est pas une révolution, mais elle témoigne de l’adaptation des pratiques en vigueur dans un programme de recherche qui a toujours cherché – tout en conservant l’essence même de son projet – à tenir compte des remarques et suggestions émises tant par ses membres que par ceux qui en évaluent la production dans les comptes rendus publiés en France comme à l’étranger.
L’objectif des Fasti Ecclesiae Gallicanae demeure en effet la constitution d’un répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de France entre 1200 et 1500, une France entendue dans ses frontières actuelles, soit près de 150 diocèses en y incluant quelques diocèses limitrophes (Aoste, Bâle, Genève, Lausanne, Liège ou Vintimille), que les chapitres cathédraux aient été par le passé séculiers ou réguliers – cas plus fréquent dans le Midi que dans la France septentrionale. La limitation au cadre français n’empêche évidemment pas les collaborations internationales, comme le montre par exemple le GDRE (un GDR européen) « Aux fondements de la modernité étatique en Europe : l’héritage des clercs médiévaux » qui a été initié par les Fasti (2010-2012), mais elle est dictée par un principe de réalité : depuis le premier volume sur le diocèse d’Amiens paru en 1996, qui avait valeur de prototype, il a en effet fallu un peu plus de deux décennies pour parvenir à la publication d’une collection qui en compte désormais dix-huit et à la constitution d’une base de données cumulées qui atteint aujourd’hui environ 19 000 individus – au-delà de ceux qui figurent dans les volumes parus, ce chiffre englobe également les centaines de fiches déjà enregistrées concernant les chanoines des diocèses en cours de préparation. Sans vouloir anticiper sur l’avenir avec trop de légèreté ou d’optimisme, il se pourrait toutefois que les prochaines années soient marquées par une accélération du rythme de publication que l’aboutissement de recherches menées au long cours ou l’achèvement de travaux universitaires laissent heureusement augurer. Doivent ainsi paraître dans les deux années à venir les diocèses de Narbonne, Clermont, Verdun et Évreux – vraisemblablement dans cet ordre, mais sait-on jamais – et devraient suivre assez rapidement ceux de Troyes, Riez, Senez, Cambrai, Orléans, Beauvais et Aix, cette fois dans un ordre sans doute plus aléatoire. La cartographie de ces nouveaux diocèses à paraître montre que nous allons considérablement améliorer la couverture géographique du territoire français, même s’il demeure actuellement beaucoup de diocèses sans responsable identifié et quelques angles morts comme la Bretagne, l’espace pyrénéen ou le Languedoc, faute de chercheurs qui se consacrent à l’étude du monde canonial dans ces régions au cours des XIIIe-XVe siècles. Il reste donc devant nous un énorme travail à abattre, et toutes les bonnes volontés et collaborations – le principe originel des Fasti d’associer des chercheurs dits chevronnés comme des débutants n’a fort heureusement jamais été remis en cause, et il est évidemment profitable à tous – sont et seront toujours les bienvenues !
À Angers, le 5 juin 2018 Jean-Michel MATZ