CR 23 janvier 2009

Compte rendu de la réunion de l'équipe des Fasti du 23 janvier 2009

 

Informations diverses

N.B. : La prochaine réunion de l'équipe des Fasti aura lieu le vendredi 26 juin 2009.

Nous accueillons parmi nous deux nouveaux participants : Mickaël George, qui fait un master 2 sur les institutions du chapitre de Verdun (fin du XIIe s.-XVIe s.), sous la direction de V. Tabbagh, et Mathieu Glaz, qui travaille sur le chapitre de Saint-Brieuc, dans le cadre d'un master 2 sur l'entourage des évêques de Saint-Brieuc, sous la direction d’Yves Coativy.

La refonte de la base de données FEG entamée par Stéphane Raux n'a pu être achevée avant la fin de son CDD. Il ne peut plus maintenant y travailler que sporadiquement, si bien que la migration des données vers le nouveau support technique est reportée pour l'instant.

La base FEG compte désormais plus de 12 000 notices. Notre entreprise sera présentée au congrès du CTHS qui se tiendra à Bordeaux du 20 au 25 avril 2009, sur le thème "Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire".

Le projet européen déposé par le groupe des Fasti dans le cadre des financements E-Content Plus a été classé 4e, mais seulement 3 projets ont été retenus. Nous allons donc nous réorienter pour l'instant vers la création d'un GDRE (groupement de recherche européen, financé par le CNRS), afin de consolider nos liens avec nos partenaires étrangers, dans l'objectif de monter à terme un nouveau projet européen.

La bibliothèque des Fasti conservée en salle G 687 de la Sorbonne s'est accrue de plusieurs volumes. En particulier, la collection des Analecta vaticano-belgica est désormais presque complète. Si vous souhaitez consulter ces volumes, prenez contact avec Willy Morice, qui vous indiquera quand la salle est accessible (01 40 46 31 73 ; Willy.Morice@univ-paris1.fr), mail.

Le 28 mars 2009 aura lieu à Meaux une table ronde organisée par C. Barralis et le groupe PICRI "Meaux, une cathédrale au cœur de la ville", sur l'histoire du chapitre cathédral de l'an mil à la Révolution.

Du 3 au 5 juillet se tiendra à Beauvais un colloque organisé par le groupe collégiales sur "La collégiale dans la ville (province de Reims)".

Le colloque de Fanjeaux 2009 aura Jean XXII pour objet d'étude.

Amandine Leroux se propose de mettre à disposition de qui en a besoin les notices des collecteurs ordinaires qu’elle a étudiés. La contacter à l'adresse suivante : amandine.le.roux@free.fr, mail.

M. et Mme Hayez nous informent que l'analyse des lettres communes de Grégoire XI est terminée, mais qu'elles ne seront pas publiées et qu'elles sont difficilement consultables pour l'instant. A.-M. Hayez s'intéresse en ce moment aux fonctionnaires pontificaux de la période d'Avignon jusqu'en 1378. Les comptes qu'elle dépouille donnent rarement la liste de leurs bénéfices mais, si on a un chanoine dont on sait qu'il a été fonctionnaire pontifical, il ne faut pas hésiter à la contacter pour qu'elle nous donne les informations dont elle dispose concernant ce personnage : hayez@wanadoo.fr, mail.

Informations sur quelques diocèses :

  • V. Tabbagh a presque fini de rentrer les chanoines de Sens dans la base.
  • J. Mathieu commence le travail sur Carcassonne.
  • J. Madignier aura fini de rentrer les chanoines d'Autun au mois d'avril.
  • S. Guilbert a presque terminé de rentrer les fiches des chanoines de Châlons-en-Champagne.

Ouvrages et articles ayant circulé pendant la réunion:

  • Le Ciel sur cette terre. Dévotions, Église et religion au Moyen Âge. Mélanges en l'honneur de Michelle Fournié, dir. Sophie Cassagnes-Brouquet et Agnès Dubreil-Arcin, Toulouse, CNRS-Université Toulouse le Mirail [coll. Méridiennes], 2008, 389 p.
  • Un article de B. Brouns sur Bernard de Fargues (archevêque de Narbonne, 1311-1341) dans le Bulletin de la Commission archéologique et littéraire de Narbonne, t. 50 (2000 à 2003).
  • Le guide de visite du château de Capestang, demeure des archevêques de Narbonne.

 

Présentation du Corpus philippicum (Xavier Hélary)

Il s'agit d'un corpus initié en 1938 par Robert Fawtier et visant à rassembler l'analyse de tous les actes de l'administration royale produits sous Philippe le Bel (actes du roi lui-même + actes de ses agents + actes reçus par eux). Placé sous la direction d’Élisabeth Lalou, il est aujourd'hui déposé à l'IRHT à Orléans (section de diplomatique) et forme une masse documentaire considérable, largement manuscrite, composée de plusieurs ensembles :

un catalogue des actes émis par Philippe le Bel ou en son nom : environ 6 000 fiches.

un catalogue des actes émis et reçus par les officiers du roi (y compris les gardes des sceaux dans les circonscriptions locales) : plusieurs milliers de fiches.

Pour ces deux premiers catalogues, le corpus tend à l'exhaustivité.

-la Gallia Philippica : ensemble de notices biographiques concernant les personnages importants du règne, conservées sur fiches.

-les Enquêtes ont pratiquement toutes été transcrites, ce qui représente un corpus d'environ 4 000 pages dactylographiées.

-les Comptes : ont été publiés.

Travaux actuels sur le corpus :

-le travail porte essentiellement sur l'informatisation du corpus, qui a bénéficié d'un financement par l'ANR.

-l'an dernier a été publié par E. Lalou l'Itinéraire de Philippe le Bel, qui contient l'analyse des actes du roi. Ces actes devraient prochainement être mis en ligne.

-les 4 000 pages des Enquêtes ont été numérisées et le travail d'indexation en XML a commencé. L'équipe travaille parallèlement à l'édition des testaments royaux et souhaiterait également mettre en ligne les notices de la Gallia Philippica.

Pour consulter ce corpus, il faut aller à Orléans, et prendre auparavant contact avec Xavier Hélary ou Élisabeth Lalou, afin qu'ils soient présents pour expliquer comment consulter le fichier, qui n'est pas d'un maniement très facile, du fait d'un classement un peu complexe (elisabeth.lalou@univ-rouen.fr,mail; xhelary@hotmail.com, mail).

Il a enfin été rappelé qu'E. Lalou s'était servi de ce corpus pour rédiger son article sur les chanoines à la cour de Philippe de Bel publié dans l'ouvrage I canonici al servizio dello stato in Europa, secoli XIII-XVI, dir. H. Millet, Modène, F. C. Panini, 1992.

 

Le trésor de la cathédrale de Sens (Lydwine Saulnier-Pernuit)

Charlemagne figurait parmi les premiers donateurs de ce Trésor, qui était extrèmement important au Moyen Âge. Il nous est connu aujourd'hui par quelques inventaires, celui de 1192 exposé au Trésor lui-même et les autres conservés aux archives départementales de l'Yonne, ceux de 1446, 1464 et un autre daté de la fin du XVe siècle. Les objets qui y sont répertoriés sont répartis en plusieurs catégories : les vêtements liturgiques et tissus ; les reliques et leurs contenants ; les objets d'orfèvrerie : calices, reliures d'orfèvrerie, patènes… ; les bâtons de pré-chantre, etc. Ces inventaires étaient constitués avec grand soin : le travail d'inventaire durait plusieurs jours, était rédigé en double exemplaire, en présence des responsables du chapitre. Plusieurs documents offrent des renseignements sur la vie de ce Trésor au Moyen Âge. Nous savons ainsi qu'il arrivait que les reliques soient envoyées en tournée pour des quêtes, comme en 1446. Plusieurs archevêques ont fait des dons au Trésor, notamment des pièces d'orfèvrerie, qui ont parfois été revendues par la suite (par exemple pour contribuer au paiement de la rançon de François Ier). Même si beaucoup d'objets ont disparu, nous avons des indications permettant de connaître leur forme, leur nature, voire même leur origine : il subsiste de nombreux authentiques de reliques et les inventaires décrivent précisément les objets. Ainsi, ces derniers mentionnent souvent les motifs décoratifs des tissus. De même, pour les pièces d'orfèvrerie, ils signalent leur composition, parfois leur forme et des précisions sur leurs décorations. Tous ces objets n'étaient pas conservés dans un lieu unique : 12 châsses furent placées dans le chœur dans la seconde moitié du XIIIe siècle et certaines pièces (calices, etc.) étaient conservées dans des chapelles. Mais l'essentiel du Trésor est gardé dans un bâtiment spécifique, « le Trésor », qui se présentait comme une excroissance architecturale de la cathédrale. Ce bâtiment existe toujours, bien que sa structure ait été un peu modifiée : la construction actuelle date du XVIIIe s. Le Trésor ancien se trouvait à peu près au même emplacement et s'étendait déjà sur deux niveaux. Dans le « Trésor d'en Bas » étaient placés les objets utilisés au quotidien et dans le « Trésor d'en Haut » étaient conservés les éléments les plus précieux et les plus rares, utilisés seulement lors des grandes fêtes. Un grand soin était évidemment apporté à la protection de ces objets : les documents mentionnent deux portes soigneusement fermées et la présence d'une personne qui dormait sur place (c'était au départ un chanoine, remplacé ensuite par un clerc). Il ne reste aujourd'hui qu'une partie du Trésor médiéval, notamment la Grande Châsse, couverte de plaques d'ivoires et déjà mentionnée dans les inventaires du XVe s., ainsi que les fragments de la vraie croix donnés par Charlemagne en 809.

 

Le diocèse d’Autun: notice institutionnelle (Jacques Madignier)

1. Le diocèse

L’organisation épiscopale du diocèse d’Autun date du IIIe s. Ses limites correspondaient à peu près au territoire de la cité des Éduens ; il dut céder par la suite quelques contrées périphériques pour la création des diocèses de Chalon-sur-Saône, Nevers et Mâcon. L’évêque d’Autun conservait cependant le titre d’episcopus Aeduensium. La division complète en archidiaconés date du dernier tiers du XIIe s. (Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, nom des anciens pagi). Chaque archidiaconé est divisé en ministeria, très inégalement répartis. Le diocèse accueillait un puissant réseau d’abbayes (3 féminines, 10 masculines) bénédictines (ex. Vézelay), cisterciennes (ex. Fontenay) ; quelques rares regroupaient des chanoines réguliers (ex. Gigny). En outre, entre 1200 et 1500, 17 collégiales étaient en activité, dont l’apparition s’échelonne de l’an Mil au XVe s.

2. Le siège épiscopal

La première ecclesia eduensis fut bâtie au Ve s. sur la terrasse NE de la ville haute et, dès la période paléochrétienne, Autun accueillait sans doute un puissant groupe épiscopal. La cathédrale Saint-Nazaire fut ruinée par les incursions sarrasines et normandes. Dans la seconde moitié du XIIIe s., un vaste projet de reconstruction en « art nouveau » fut élaboré, mais la cathédrale resta inachevée en raison des difficultés du siècle suivant. On continua cependant d’aller y chercher en procession, tous les dimanches, l’eau bénite. Pendant des siècles, Saint-Nazaire resta pour tous l’ecclesia mater d’Autun ; elle fut rasée au XIXe s. L’actuelle cathédrale Saint-Lazare n’en était pas une au départ : les ducs de Bourgogne avaient décidé de construire ce sanctuaire à partir de 1122 pour en faire une église de pèlerinage, abritant les reliques du saint (y sont installées en 1146). En 1195, le légat Mélior, constatant l’état de détérioration de Saint-Nazaire, prit l’initiative de transformer le sanctuaire en « seconde cathédrale ». De la Toussaint à Pâques, les chanoines devaient dire les heures à Saint-Nazaire, et de la veille de Pâques à la veille de la Toussaint, à Saint-Lazare. La lointaine origine de la dignité des prélats d’Autun (premiers pasteurs de la nation éduenne) les plaçait au second rang de la hiérarchie de la province lyonnaise, et leur donnait le devoir d’administrer l’archevêché en cas de vacance du siège. Depuis le VIe s., ils avaient le privilège de porter le pallium. Dans leur diocèse, ils étaient collateurs de plusieurs dignités du chapitre cathédral, ainsi que de canonicats de plusieurs collégiales. Durant tout le Moyen Âge, les évêques s’impliquèrent dans la vie de leur cité. Comtes de Saulieu, ils détenaient plusieurs baronnies. Au début du XIVe s., leurs revenus étaient taxés à la hauteur de 2000 livres dijonnaises.

3. L’officialité

Les premières mentions d’un official datent du début du XIIIe s. À la suite de conflits d’intérêts entre l’évêque et les chanoines, un traité fut passé en 1319, délimitant nettement les compétences de l’official sur la communauté canoniale. À partir de la seconde moitié du XIIIe s., apparurent les officialités des archidiaconés. Les officiaux furent choisis avec soin par les évêques, recrutés pour leurs compétences juridiques et leur expérience, le plus souvent au sein du chapitre, puis au XIVe s., au sein des universités, étant donné le savoir requis en droits canonique et civil.

4. Le chapitre

On trouve mention du collège de clercs (ecclesia eduensis) entourant l’évêque dès le VIIe s. Après l’adoption de la règle d’Aix de 816, l’évêque Jonas dota en 858 (sur ses fonds personnels) l’Église d’Autun d’un patrimoine foncier susceptible d’entretenir une quarantaine de frères, ce qui fixa pour la suite le nombre de chanoines. Ses successeurs obtinrent pour elle l’immunité pour ses biens puis en matière religieuse, et exercèrent sa protection. Dès le IXe s., les chanoines avaient reçu confirmation du pape de son droit d’élire l’évêque. Au long des siècles suivants, les différends avec l’évêque expliquent plusieurs accords entre les prélats et la communauté qui est désignée comme capitulum dès le second tiers du XIIe s. En dehors du cloître, le chapitre exerçait son autorité sur un certain nombre d’institutions religieuses du diocèse. Les réunions régulières se tenaient dans la salle capitulaire, quotidiennes ou hebdomadaires (samedi, parfois lundi ou vendredi), annuelles (au nombre de deux au XIIIe s. ) Le temporel, fruit des donations épiscopales dès le IXe s. ou de legs laïques, s’ancra d’abord dans la ville haute d’Autun, mais aussi dans des exploitations rurales, dont des vignobles. À partir du XIIe s., l’augmentation du patrimoine dépendit de la seule activité des chanoines : acquisitions, rituels d’inhumation en échange de fondations… Une enquête très détaillée de 1290, organisée par le doyen Clérambaud de Châteauneuf, décrit avec détails le fonctionnement économique du chapitre.

5. Les dignitaires

Le chapitre comptait 10 dignitaires ; leur hiérarchie a évolué entre le IXe et le XIIIe s. pour s’établir ainsi : doyen, chantre, prévôts de Sussey et de Bligny, archidiacres d’Autun, Beaune, Avallon et Flavigny, abbés de Saint-Étienne et de Saint-Pierre l’Étrier. Les offices rattachés au chapitre étaient tenus par des chanoines puis, à partir du XIVe s., plusieurs furent remplis par de simples clercs : le sénéchal (toujours membre du chapitre ), les terriers qui gèrent le patrimoine, le sous chantre (charge dédoublée au XIVe s.). Ni théologal ni pénitencier, malgré les prescriptions de Latran IV, avant le XVIes.

6. Les chanoines

Les chanoines étaient 38, élus par la communauté réunie en chapitre, pour la plupart issus de lignages aristocratiques féodaux de la cité ou des campagnes de l’Auxois, de la côte ou du plateau bourguignon. La collation pontificale au XIVe s. élargit le bassin de recrutement. Puis, Au XVe s., quand les chanoines eurent retrouvé leur droit de collation, le chapitre fut peuplé de nombreux bourgeois ou nobles issus du service du duc de Bourgogne. La division en prébendes individuelles date sans doute du dernier tiers du XIIe s. lorsque les clercs abandonnèrent la vie commune. Plusieurs systèmes se succédèrent et, finalement, en 1362, le chapitre adopta une organisation semblable à celles d’autres chapitres (5 classes de prébendes selon leurs revenus, les plus lucratives étant attribuées selon l’âge, l’ancienneté et la hiérarchie dans les ordres sacrés). Les prébendes semblent d’un revenu modeste ( au début du XIVe s, elles sont taxées à hauteur de 20 livres dijonnaises). Le doyen et le chantre avaient double prébende. En dehors de ces gros fruits, les petits fruits (nombreuses distributions en grains ou en argent) étaient si importants qu’ils étaient taxés à une valeur double de celle des prébendes. Comme ailleurs, les chanoines cumulaient parfois des bénéfices, et la résidence était assouplie par des dispenses pontificales. Leurs vêtements restèrent d’une grande banalité, suivant la règle de Chrodegang, et ce jusqu’au XIVe s., période au cours de laquelle de nouveaux vêtements apparurent : le surplis recouvrit la tunique, l’aumusse de drap ou de velours garni de soie ou de fourrure vint remplacer le chaperon. Ces nouveautés furent portées à Autun par les clercs qui faisaient carrière à la cour de Bourgogne.

7. Les autres desservants et serviteurs

Certains clercs du bas étaient prébendiers, d’autres non, mais pouvaient détenir des bénéfices ne dépendant pas du chapitre. Dans les stalles hautes aux côtés des chanoines : le vicaire de chœur (en réalité vicaire du doyen, en l’absence duquel il conduisait l’office) et le prieur de Saint-Racho ; dans les stalles moyennes : les curés des églises paroissiales du cloître, les chapelains (une trentaine à la fin du XIVe s.), les chapelains commensaux (attachés au service des chanoines), les clercs de chœur appelés dès le XVe s. les choraux (si la place manquait dans les stalles moyennes, ils siégeaient sur des tabourets appelés stalles basses), les enfants de chœur. À tous ces hommes s’ajoutaient tous ceux qui géraient le temporel de la communauté, clercs ou laïcs, hommes ou femmes.

Questions et remarques :

  • Parmi les serviteurs, qui sont les « pédissettes » ? Ce sont des domestiques si proches des chanoines qu’un dignitaire a demandé à être enterré avec sa pédissette…
  • Pas de sacriste ; aucune trace de qui s’occupe du matériel liturgique. Il existait un coffre de l’évêque où étaient rangés les livres . Il est question du trésor qui doit essentiellement regrouper des livres, mais aucun inventaire n’a été retrouvé. Hélène Millet pense que c’est le chantre qui s’occupait des livres, Jacques Madignier que c’était un simple clerc.
  • École cathédrale ? Il est question d’écolâtres au XIe s. puis aucune trace d’un enseignement avant un chapelain au XIVe s.
  • Commensalité ? Est considérée comme un privilège à Autun ; la raison n’en est pas le faible nombre de maisons qui pousserait les chanoines à loger d’autres clercs, puisqu’au XVe s. il y a trop de maisons.
  • Il ne reste aucune délibération capitulaire, seulement quelques résumés du XVe s., et des archives non classées.
  • Saint-Nazaire et Saint-Lazare : les offices doivent être célébrés dans les deux églises en même temps.
  • Il n’existe au Moyen Âge qu’une seule cathédrale : Saint-Nazaire, définitivement fermée par Jean Rolin au XVe s. Il y a des voyages de reliques entre les deux (tête et bras de saint Lazare vont à Saint-Nazaire, sont vénérés, puis reviennent). Lors des Rameaux, les reliques de saint Lazare ne bougent pas, uniquement celles de saint Nazaire.
  • Saint-Lazare a, par la suite, été appelée "cathédrale", mais Jacques Madignier ne sait pas à partir de quand. Saint-Lazare n’est pas orientée, certainement en raison de la déclivité du terrain et du manque de place.

Le cloître canonial d’Autun

1. Aspect général et limites

C’est au plus tard au début du IVe s. que le siège de l’autorité épiscopale s’établit à l’intérieur du rempart gallo-romain. Le quartier ecclésiastique se concentra dans la partie NE de l’éperon, où furent construit la maison épiscopale, l’église mère, un baptistère, une église dédiée à Notre-Dame, une autre à la Sainte-Croix. Au VIe s. la cathédrale était dédiée à saint Nazaire et à saint Celse. Ce premier quartier disparut brutalement en 731, lors du sac de la ville par les Sarrasins. En un peu moins d’un siècle apparut un nouveau quartier qui allait déterminer l’organisation future de la ville haute : cathédrale Saint-Nazaire et bâtiments claustraux. Ce monasterium avait des dimensions réduites (pas plus de 50 m dans l’une ou l’autre dimension). Dans la première moitié du XIIe s., la rapide construction de Saint-Lazare (1124 à 1146) bouleversa l’aspect du quartier. Elle fut utilisée comme cathédrale à partir 1195.

2. Les bâtiments collectifs

Les bâtiments claustraux, au sud de l’ecclesia mater, étaient organisés autour de deux cours, dont l’une était le cloître proprement dit qui jouxtait Saint-Nazaire. Au XIIIe s., tout était encore en place, même si la vie collective avait été abandonnée. Mais les petites assemblées capitulaires se déroulaient désormais dans la partie droite du porche de Saint-Lazare, appelée pour cela capitellum.

3. Les maisons canoniales

Leur existence a suivi l’abandon de la vie collective à la fin du XIIe s. Les modes d’occupation étaient souples et empiriques, passant entre diverses mains cléricales ou laïques. Des artisans occupaient même certaines maisons. Au début du XIVe s., le chapitre contrôlait un ensemble immobilier de 20 à 30 maisons (le terme de domus canonicalis apparaît pour la première fois dans un extrait de compte de 1435/39), qu’il attribuait au chanoine moyennant un cens, dans les 20 jours suivant sa réception. À partir de 1483, pour éviter le délabrement du parc immobilier, les chanoines doivent acheter une maison dans le cloître et y résider. À leur mort, elle est revendue au profit du chapitre. Aucune maison n’est réservée aux dignitaires mais, à partir du XIIIe s., à des fondations pieuses.

4. Les cimetières du cloître

À partir du XIIIe s., le quartier de la cathédrale fut transformé en zone cimitériale, essentiellement au profit de Saint-Lazare, qui emporta la mise sur le monasterium. Ainsi, les chanoines longtemps restés fidèles aux sanctuaires du monasterium, envahirent le porche de Saint-Lazare à partir de la fin du XIIIe s. L’église elle-même devint à partir du XIIIe s. la nécropole épiscopale (de 1245 à 1500, 10 évêques sur 12 y furent inhumés). Les laïcs vivant dans le cloître pouvaient être enterrés sur la place du Terreau.

Questions et remarques:

  • Dernière mention du dortoir : XIIe s.
  • Le fait que des maisons du cloître soient allouées à des laïcs est anormal mais courant ; en revanche, que des artisans et notamment des bouchers y soient installés est original ; c’est normalement interdit.
  • Jacques Madignier précise qu’il y avait même un marché sur la place du Terreau, une foire, à l’intérieur du cloître donc. Une particularité autunoise peut expliquer cela, c’est que depuis la construction de St-Lazare, une rue publique traverse le cloître, alors que les terrains sont privés et appartiennent au chapitre. On a ainsi un cloître fermé traversé par une voie publique, et donc une situation complexe. À la fin du XVe s. les foires ont quitté le cloître et sont descendues dans la ville basse.
 

Les transferts épiscopaux (Vincent Tabbagh et Véronique Julerot)

Plusieurs tables rondes travaux ont eu lieu récemment sur ce sujet.

  • Vincent Tabbagh explique que les transferts épiscopaux sont rares au XIIIe s., que leur nombre augment au XIVe s. en raison de l’importance croissante de l’autorité pontificale, mais qu’au XVe s. (v. 1420-v. 1470), les prélats sont plus stables qu’au siècle précédent, en raion du retour à l'élection et du renouveau de l'image de l'évêque-époux de son Église. À la fin du XVe s. cependant, les épiscopats sont de plus courte durée et l’on en revient à davantage de transferts.
  • Véronique Julerot, dans son étude sur les désignations épiscopales sous Charles VIII, a trouvé 19 cas de transfert (15 par provision apostolique, 4 par postulation au cours d’une élection capitulaire), soit 19,5% de toutes les provisions ou élections recensées (97), concernant 21,1% des 90 candidats. À l’issue des conflits entre élus et pourvus, 8 candidats transférés (6 par provision apostolique, 2 par postulation) restent détenteurs de leur siège. Cela représente 22,8% des candidats vainqueurs. Il est clair que le transfert ne constitue pas la solution miracle pour avoir un siège, mais il occupe une bonne place aux côtés des autres modes de désignation. Remarquons qu’ils sont trois fois plus nombreux à avoir été transférés directement par volonté pontificale que par volonté canoniale. Le nombre de cas n’est cependant pas assez élevé pour permettre une conclusion définitive.
 

Atelier sur la base FEG

Problème d'utilisation de renseignements donnés par des notices non encore publiées :

Lorsque l'on utilise une notice biographique faite par un collègue et qui est disponible en interne dans la base de données, mais qui n'a pas encore été publiée dans un volume papier, il faut indiquer dans le champ "Bibliographie" la référence suivante : « Auteur du volume, Fasti du diocèse X, en cours » (sans indiquer de numéro de personnage). On peut éventuellement rajouter la référence bibliographique d'où provient l'information concernant son propre diocèse à propos de ce personnage, mais seulement si l'on s'est arrangé avec l'auteur de la fiche originelle pour avoir l'information précise, et s'il a donné son accord. Ne rien mettre dans le champ "Fasti".

Le champ "Cumul" :

  • Il ne faut pas y mettre deux qualités ensemble. Si l'on a 2 qualités, il faut faire 2 fiches cumuls différentes.
  • il faut indiquer les cumuls dans les collégiales de son propre diocèse. Il n'est pas obligatoire d'indiquer les canonicats dans des collégiales d'autres diocèses.
  • Le champ "Lieu" de la page Cumuls est à remplir ainsi : « Ville, dédicace de l'église » (par ex. : « Provins, St-Jacques ». Il n'est pas utile d'indiquer le nom de la ville s'il s'agit de la cité épiscopale.
  • A priori, on n'indique pas les chapellenies dans le champ Cumuls.

Comment indiquer la division des portions/terres ? (lorsque les chanoines n'ont pas un prébende mais une terre attribuée).

Il faut indiquer entre parenthèses « division des terres » après l'indication de la source dans le champ "Source". Lorsque cela correspond à une fin de canonicat, l'indiquer aussi dans le champ "Entrée/Sortie".

Permutation :

à indiquer dans le champ "Entrée/Sortie", pas dans le champ "Collation" (dans ce dernier champ, indiquer seulement l'autorité qui a autorisé la permutation : Ordinaire, pape).

Rappel sur les abréviations :

on peut créer des abréviations propres à un diocèse, mais elles doivent être validées, avant utilisation, par le responsable de la base de données (pour éviter les doublons).

 

Glanes de chanoines électeurs (Véronique Julerot)

Véronique Julerot a fait circulé une liste de tous les chanoines et évêques mentionnés dans les articles qu'elle a publiés, avec les références de ces articles. Cette liste et ces références se trouvent en pièce jointe.

Ce compte rendu a été établi par Christine Barralis et Véronique Julerot.

Date réunion
23-01-2009